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1 mai 2024

Mois de Marie avec Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

 

Mois de Marie avec Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

 

 

Deuxième jour

Gloire de Marie au Ciel

 

I. Il vaudrait mieux honorer, par notre silence, la gloire de Marie au ciel, que de vouloir l'exprimer par nos faibles discours. Quel est le fleuve qui puisse recevoir dans son sein l'étendue des mers ? Quel esprit assez vaste pour embrasser ce grand Océan, cette mer qui renferme la plénitude de la grâce et de la gloire, communiquée hors de Jésus-Christ ? Car son divin Fils a mis dans le cœur de la très sainte Vierge des grâces et des dons singuliers qu'elle seule possède, et qui ne seront jamais donnés à aucune autre créature.

 

Aussi tous les jours, d'un bout de la terre à l'autre, dans le plus haut des cieux dans le plus profond des abîmes, tout prêche, tout publie la divine Marie ; les neuf chœurs des Anges, les hommes de tous sexes, de tous les âges, de toutes conditions, bons et mauvais, jusqu'aux démons sont obligés de l'appeler Bienheureuse par la force de la vérité.

 

Tous les Anges dans les cieux lui crient incessamment, a dit saint Bonaventure : « Sancta, Sancta, Sancta Maria Dei Genitrix et Virgo : Sainte, sainte, sainte est Marie, Mère de Dieu et Vierge » ; et tous les jours, lui offrent, des millions de fois, la salutation de l'Ange : Ave Maria… ; en se prosternant devant elle, ils lui demandent pour grâce de les honorer de quelques-uns de ses commandements, jusqu'à saint Michel, dit saint Augustin, quoique le prince de la Cour céleste, est le plus zélé à lui rendre et à lui faire rendre toutes sortes d'honneur, toujours en attente pour avoir l'honneur d'aller, à sa parole, rendre service à quelqu'un de ses serviteurs.

 

Il me semble voir Jésus et Marie dans les cieux, tout couronnés en un et n'être qu'une chose. Je ne puis exprimer ce mélange des deux, ce mutuel amour qui les transmet et les transporte l'un en l'autre ; c'est un amour qui seul serait capable de faire un paradis. Elle est comme revêtue du soleil ; elle ne paraît plus elle-même, mais semble être le soleil de justice, transformée en lui dans le séjour de la gloire.

Ô admirable et incompréhensible communion de Jésus en Marie ! C'est bien d'Elle surtout qu'il faut dire : En ce jour-là, c'est-à-dire au jour de l'éternité, vous comprendrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi, et que je suis en vous (Jn. 14).

 

II. Marie est l'excellent chef-d'œuvre du Très-Haut dont Dieu s'est réservé la connaissance et la possession. Marie est la Mère admirable du Fils, que Jésus-Christ a pris plaisir à humilier et à cacher pendant sa vie pour favoriser son humilité, la traitant du nom de femme : Mulier, comme une étrangère, quoique, dans son cœur, il l'estimât et l'aimât plus que tous les Anges et les hommes. Marie est la fontaine scellée et l'Epouse fidèle du Saint-Esprit, où lui seul doit entrer. Marie est le sanctuaire et le repos de la sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu'en aucun lieu de l'univers, et il n'est permis à aucune créature, quelque pure qu'elle soit, d'y entrer sans un grand privilège.

 

Je dis avec les Saints : la divine Marie est la Reine des Anges. Ils ne sont, à son égard, que de simples serviteurs ; ils semblent être son manteau royal, n'étant que la dilatation de sa gloire. Les Saints Pères l'appellent le Cantique des chérubins, des séraphins, et la psalmodie des anges, qui se reconnaissant incapables d'honorer dignement Jésus-Christ, lui offrent cette divine Vierge comme le supplément de leur cantique et de leur reconnaissance (Mr Ollier, Vie intérieure de la Sainte Vierge, chap. 18).

 

Elle est appelée par les Pères la Couronne de tous les saints, parce qu'elle est non-seulement leur lumière et leur grâce, mais aussi leur gloire et leur béatitude. Je dis aussi : « On n'a point encore assez loué, exalté, honoré, aimé et servi Marie ». Elle a mérité encore plus de louanges, de respects, d'amour et de services.

 

III. Après cela, il faut dire avec le Saint-Esprit : « Omnis gloria ejus Filiæ Regis ab intus : toute la gloire de la Fille du Roi est au dedans ». Comme si toute la gloire extérieure que lui rendent à l'envi le ciel et la terre n'était rien en comparaison de celle qu'elle reçoit au dedans par le Créateur, et qui n'est point connue des petites créatures qui ne peuvent pénétrer le secret des secrets du Roi.

 

Après cela, il faut nous écrier avec l'Apôtre : « Nec oculus vidit, nec auris audivit, nec in cor hominis ascendit : Ni l'œil n'a vu, ni l'oreille n'a entendu, ni le cœur de l'homme n'a compris les beautés, les splendeurs et excellences de Marie », le miracle des miracles de la grâce, de la nature et de la gloire. Si vous voulez comprendre la Mère dit un Saint, comprenez le Fils, car c'est une digne Mère de Dieu : « Hic tacet omnis lingua : que toute langue demeure muette ici ! »

 

Mon cœur vient de dicter tout ce que je viens d'écrire avec une joie toute particulière, pour montrer que la divine Marie a été inconnue jusqu'ici et que c'est une des raisons pour lesquelles Jésus-Christ n'est point connu comme il doit l'être. Si donc, comme il est certain, le règne de Jésus-Christ arrive dans le monde, ce ne sera qu'une suite nécessaire de la connaissance et du règne de la très sainte Vierge Marie, qui l'a mis au monde la première fois et le fera éclater la seconde.

 

Histoires

 

Il est bon de connaître le jugement qu'ont porté sur les écrits et la doctrine du P. de Montfort les auteurs spirituels et les théologiens modernes. Le R. P. Faber, qui est regardé comme un des premiers écrivains ascétiques de notre époque, a traduit en français ce Traité de la vraie dévotion à là Sainte Vierge, et voici ce qu'il écrit :

 

« C'était en l'année 1846 ou 1847, à Saint-Wilfrid, que j'étudiai pour la première fois la vie et l'esprit du vénérable Grignon de Montfort. Aujourd'hui, après plus de 15 années, il m'est bien permis de dire que ceux qui le prennent pour leur maître trouveront difficilement un saint ou un écrivain ascétique qui captive plus que lui leur intelligence par sa grâce et son esprit. Nous ne pouvons encore l'appeler saint ; mais le procès de sa béatification est tellement et si heureusement avancé, que nous ne pouvons pas avoir longtemps à attendre, avant qu'il soit placé sur les autels.

 

Dans le XVIIe siècle, peu de personnages sont marqués par la Providence aussi visiblement que cet autre Elie, missionnaire du Saint-Esprit et de Marie. Sa vie entière fut une telle manifestation de la sainte folie de la croix, que ses biographes s'accordent à le classer avec saint Simon-Salus et saint Philippe de Néri. Depuis les épîtres des Apôtres, il serait difficile de trouver des paroles aussi brûlantes que les douze pages de sa prière pour les missionnaires de sa Compagnie. Il était à la fois persécuté et vénéré partout.

 

La somme de ses travaux est vraiment incroyable et inexplicable. Il a écrit quelques traités spirituels, qui ont eu déjà une influence remarquable sur l’Église, depuis le peu d'années qu'ils sont connus, et qui sont appelés à avoir une influence plus grande encore dans les années à venir. Ses prédications, ses écrits et sa conversation étaient tout imprégnés de prophéties et de vues anticipées sur les derniers âges de l’Église ».

 

Voici également le sentiment des théologiens de Rome, rédacteurs des Analecta juris pontificii : « L'impression que produisent les écrits du vénérable serviteur de Dieu n'est pas la même que celle des ouvrages ordinaires. On y sent une onction intérieure, une paix et une consolation qui se trouvent uniquement dans les écrits des âmes privilégiées que Dieu favorise de lumières particulières. La vie de Jésus-Christ dans les âmes régénérées par le baptême est le principe fondamental de sa doctrine : Christum habitare per fidem in cordibus vestris (Ep. 3, 2), et de l'épître aux Galates : Vivo, jam non ego, vivit vero in me Christus (Gal. 2, 20). C'est la vie du nouvel Adam dans les chrétiens dont parle saint Ignace d'Antioche, et qui portait le père d'Origène à baiser tendrement la poitrine de son fils, où il considérait un vrai temple de l'Esprit de Jésus Christ. Cette dévotion à Jésus-Christ vivant dans les âmes fut pratiquée et recommandée par le pieux fondateur de Saint-Sulpice à Paris (Mr. Ollier). Le Vénérable Grignon de Montfort, l'un des plus illustres élèves de ce séminaire, s'en montre pénétré profondément ».

 

Le rosier du Mois de Marie

 

« Papa, disait une charmante petite fille de six ans à un ancien militaire , qui occupait ses loisirs à cultiver ses jardins et ses champs, donnez-moi ces jolies roses qui sentent si bon et dont la blancheur égale celle des lys - Pour les effeuiller sans doute, répondit le père de l'enfant. - Non, non, répliqua celle-ci, elles sont trop belles pour cela. - Mais qu'en feras-tu ? - C'est mon secret. - Ton secret ? Le mot est risible... Et si je te donnais l'arbuste entier, me dévoilerais-tu cet important mystère ? - Cher papa, donnez-moi toujours, je vous dirai plus tard à qui je destine ces fleurs. - À la tombe de ta pauvre mère, sans doute ? - C'est bien pour ma mère... mais... pour ma Mère du ciel ».

 

En prononçant ces derniers mots, la voix de l'enfant avait un accent si pénétrant et si doux, que le père, sans en avoir compris le sens, en fut néanmoins profondément ému. Il s'avança donc vers le rosier, le détacha habilement de la terre, et le remit entre les mains de sa petite fille, qui s'éloigna aussitôt, emportant son cher trésor.

 

Quand la bonne petite rentra au logis, il était déjà tard. Son père l'embrassa plus tendrement encore que de coutume et se retira dans sa chambre pour prendre un repos bien nécessaire. Mais, hélas ! le sommeil ne vint point fermer ses paupières : une agitation fébrile s'était emparée de son esprit. Lui, le brave guerrier, le soldat intrépide que le bruit du canon et de la mitraille n'avait jamais fait pâlir, éprouvait un saisissement inexprimable. Pour calmer ces cruelles angoisses, vrai cauchemar de l'âme causé par le remords, il se mit à balbutier quelques unes de ces prières qu'aux jours de son enfance il avait bien des fois redites sur les genoux maternels ; et les mots bénis qui, depuis tant d'années peut-être, jamais n'avaient effleuré les lèvres du vieux soldat, vinrent s'y placer en ordre les uns après les autres, et former ce tout sublime connu sous le titre d'Oraison dominicale ou prière du Seigneur... La prière ! ce cri du cœur, cet élan de l'âme vers Celui qui l'a créé, qui l'aime, qui veut et qui peut seul lui donner le bonheur, est un de ces remèdes efficaces et doux, dont l'effet ne tarde pas à se faire sentir.

 

Notre homme en fit la consolante épreuve... Un rayon d'espérance vint tout à coup dissiper les ténèbres dont, un instant auparavant, son entendement était enveloppé. « Si je suis pécheur, se disait-il, si pendant de longues années j'ai vécu en païen, en ennemi de Dieu, tout n'est pas perdu pour moi. N'ai-je pas un petit ange placer entre Dieu et moi ? »

 

En pensant à son enfant, l'ancien soldat s'endormit, et un songe ravissant acheva de le calmer. Il se crut transporté dans un de ces temples majestueux élevés par le génie de la foi au Dieu trois fois saint. Au bas du chœur, à l'entrée de la nef principale, était un autel étincelant de mille feux, et surmonté d'une gracieuse statue de la Vierge Marie. Une foule de fidèles montaient et descendaient les marches de l'autel, déposant aux pieds de l'image vénérée des fleurs et des couronnes. Une délicieuse harmonie ajoutait aux charmes de cette pieuse vision. Mais bientôt la foule s'écoula, les chants cessèrent, les lumières s'éteignirent. La lampe du sanctuaire seule projetait ses vacillantes clartés sur le candide visage d'une petite fille qui s'avançait furtivement vers l'autel, et y déposait un rosier chargé de blanches fleurs.

 

Ici le vieillard s'éveilla : le secret de sa chère enfant venait de lui être révélé ; et quand, le matin, elle accourut joyeuse vers lui pour l'embrasser : « Moi aussi, lui dit-il, en la prenant sur ses genoux, j'ai un secret. L'enfant sourit. - Tu me le confieras, papa, dit-elle à son tour. - Non, ma petite, tu le verras ».

 

Le dernier jour du mois de mai, un militaire, ayant sur sa poitrine le signe des braves, s'approchait de la Table sainte. Une jeune enfant le suivait du regard et semblait envier son bonheur. Quelques instants après le prêtre, qui venait de célébrer les saints Mystères s'approcha de nouveau de l'autel, et détacha d'un rosier, placé aux pieds de la Sainte Vierge, une branche encore toute fleurie. Il la présenta au vieux militaire qui la baisa avec amour.

 

Depuis cette époque, elle figure comme un trophée au-dessus des armes appendues aux murs de sa demeure, et chaque fois que les regards du vieillard se portent sur ce rameau desséché, il murmure une prière à Marie dont la gloire et la bonté rayonnent sur la terre pour le salut des pécheurs.

 

Pratique : Remerciez Dieu de la gloire dont il a honoré Marie au Ciel et sur la terre. Mettez-vous en esprit au pied de la Mère de Dieu, et après vous être unis aux Anges pour honorer et respecter leur bienheureuse Reine, prenez part à tous les sentiments de vénération et d'amour que lui offrent ces Esprits célestes, comme au chef-d'œuvre de l'amour et de la sagesse divine.

 

 

Ô Marie, priez pour nous votre divin Fils.

 

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