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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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17 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Dix-huitième jour

La Fournaise d'amour

 

Prélude

 

Représentons-nous Sainte Marguerite-Marie parlant à ses filles spirituelles des diverses manières dont elles pouvaient honorer le Cœur Sacré de Jésus. Jetons-nous à ses pieds, comme un disciple désireux de recevoir avec respect et fidélité tous les enseignements de son Maître.

 

Méditation

 

Marguerite-Marie nous a laissé dans ses écrits de très précieuses leçons sur la méthode et les pratiques destiné es à honorer le Cœur Sacré de Jésus. Nous allons les méditer successivement, non sans avoir prié l'ardente propagatrice de cette admirable dévotion de vouloir bien nous obtenir de son divin Époux la grâce de mettre fidèlement en pratique les précieuses leçons qu'elle nous a laissées. Écoutons maintenant l'admirable disciple de saint François de Sales: « Vous entrerez dans le Cœur Ouvert de Jésus, disait-elle aux sœurs du noviciat de Paray le Monial, comme dans une Fournaise d'Amour, pour vous y purifier de toutes les souillures que vous avez contractées et pour consumer cette vie de péché afin de vivre de la vie de l'Amour. Cet Amour vous transformera toutes en lui ». « Le Cœur de Jésus, ajoutait-elle en une autre circonstance, est un abîme où vous trouverez toutes choses. Surtout, c'est un abîme d'Amour où nous devons abîmer tout autre amour, et principalement l'amour-propre qui est en nous, avec ses mauvais résultats qui sont le respect humain et le désir de nous élever et de nous satisfaire. C'est en voyant toutes ses inclinations dans l'abîme de l'amour divin, que vous y trouverez toutes les richesses qui vous seront nécessaires selon l'état de votre âme. » « L'abîme appelle l'abîme ». L'abîme d'amabilités et des trésors infinis du Cœur de Jésus appelle l'abîme de notre misère et de notre pauvreté pour l'absorber et l'enrichir après l'avoir purifié de ses souillures. O abîme! O fournaise! je me jette dans vos profondeurs!

 

Exemple

Le Divin Remède

 

La Bienheureuse Mechtilde, sœur de Sainte Gertrude, avait méprisé comme elle les honneurs et les richesses du siècle. Se trouvant un jour à la cour de Frédéric II, son parent, pour les intérêts de son monastère, elle fut prise par un mal violent qui la mit dans l'impossibilité de réciter son office. Jésus lui apparut, et, lui découvrant la Plaie de Son Sacré Cœur, il l'invita à se rendre dans ce Sanctuaire d'Amour pour y trouver le remède à toutes ses douleurs.

 

Pratique : Invoquer d'une manière spéciale le Cœur sacré de Jésus, chaque fois que nous allons nous confesser ou que nous faisons notre examen de conscience.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, Fournaise ardente d'Amour ! (Litanies du Sacré-Cœur)

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16 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Dix-septième jour

Les Flèches

 

Prélude

 

Représentons-nous le cœur de la la Sainte percé des flèches de l'Amour Divin. Elle défaut et se meurt sous l'impression de cet amour fort comme la mort.

 

Méditation

 

Un jour de Saint Jean Baptiste que Marguerite-Marie considérait à l'oraison les vertus du saint Précurseur, Notre-Seigneur lui fit entendre ces touchantes paroles des Psaumes: « Écoute, ma fille, sois attentive et prête l'oreille à ma voix », voulant lui faire comprendre qu'Il désirait avoir le consentement de son amour pour y opérer selon son bon plaisir.... Ensuite, pour le disposer à la grâce qu'il lui préparait, il lança les flèches de Son Amour sacré dans son cœur, lequel en fut blessé si vivement, qu'elle s'écria: « O Amour! que Vos flèches sont perçantes et qu'elles font de profondes blessures! » Le Prophète, parlant de Notre-Seigneur, l'appelle « la flèche du divin amour ». En effet, remarque saint Jean Chrysostome, « c'est après avoir presque inutilement employé plusieurs traits de feu et plusieurs menaces pour forcer ce camp retranché, que son cher fils, comme une flèche d'élite, a frappé droit au but, je veux dire au cœur de l'homme qu'il a blessé de son amour ». C'est de cette flèche, remarque un pieux auteur, qu'était blessé Saint Pierre, lorsqu'il disait: « Seigneur, Vous savez que je Vous aime! » C'est de ce trait qu'était frappé saint Paul lorsqu'il disait par un défi généreux: « Qui nous séparera de l'amour de Jésus-Christ? » Enfin, c'est de ce même trait que l'Église se sent atteinte, lorsqu'elle s'écrie avec de saints transports: « Mon cœur est blessé d'amour ». Heureuse flèche, trait victorieux de l'Amour de Jésus, que tu fis en sortant de Son Cœur une ouverture prodigieuse dans Sa poitrine! Et que tu fais encore tous les jours de précieuses plaies dans les nôtres!

 

Exemple

Un cœur blessé par les flèches de l'Amour Divin


 

Un religieux, prêchant un jour devant Sainte Gertrude, dit entre autres choses que l'amour est une flèche d'or avec laquelle l'homme se rend maître de tout ce qu'il lui fait toucher; que par conséquent celui-là était sans jugement qui employait son amour aux choses de la terre et ne faisait aucun compte de celles du ciel. A ces paroles, sainte Gertrude, se sentant tout enflammée, dit à Notre Seigneur: « O l'unique Époux de mon âme, que je voudrais avoir cette flèche, je Vous en transpercerais aussitôt le Cœur, afin de Vous posséder toujours! » Elle vit alors Notre-Seigneur qui tenait une flèche d'or pointée sur elle, et qui lui répondit: « Voilà la flèche que vous Me demandez? puisque je l'ai, Je veux vous en blesser de telle sorte, que vous ne retourniez jamais à votre première santé ». Cette flèche paraissait crochue en trois endroits, au haut, au milieu et au bout, pour marquer le triple effet que l'amour produit dans l'âme qu'il blesse. Par le premier effet, l'âme blessée d'amour ne prend aucun plaisir en quoi que ce soit, sinon en l'objet qu'elle aime. Par le second effet, comme un malade pressé par la violence de sa douleur, demande instamment les remèdes qu'il croit devoir le soulager, ainsi l'âme brûle d'un désir ardent de s'unir à Notre-Seigneur; il lui semble impossible de respirer un seul instant sans lui. Enfin le troisième effet de l'amour est de réduire l'âme à un tel état, qu'on ne peut dire autre chose, sinon qu'il la sépare du corps pour la perdre en Dieu. Sainte Gertrude fut profondément blessée de cette flèche.

 

Pratique : Offrir quelquefois son cœur aux flèches de l'amour du Cœur de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, flèche élue de l'amour divin!

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15 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Seizième jour

La Victime

 

Prélude

 

Sainte Marguerite Marie, pieusement agenouillée, parait écouter dans le ravissement de l'extase les paroles de son divin Époux.

 

Méditation

 

Souvent, dans nos élans d'amour, nous avons souhaité d'être tout à Notre-Seigneur, de devenir les victimes de Son Cœur Sacré, pleinement unis à Ses Vouloirs et à Ses desseins sur nous. Écoutons ce que ce Cœur Divin demande de ses victimes et en quoi nous sommes le plus éloignés de l'être. Notre-Seigneur, apparaissant un jour à sa fidèle épouse, lui dit: « Je veux que ton cœur Me soit un asile où je me retirerai pour y prendre Mon plaisir, lorsque les pécheurs Me persécuteront, et Me rejetteront de leurs cœurs. Lorsque Je te ferai connaître que la Divine Justice est irritée contre eux, tu Me viendras recevoir par la sainte Communion, et, M'ayant mis sur le trône de ton cœur, tu M'adoreras en te prosternant sous Mes pieds; tu M'offriras à Mon Père Eternel, comme Je te l'enseignerai, pour apaiser Sa Juste Colère, et fléchir Sa Miséricorde à leur pardonner; et tu ne feras point de résistance à Ma Volonté lorsque Je te la ferai connaître, non plus qu'aux dispositions que Je ferai de toi par l'obéissance, car Je veux que tu Me serves d'instrument pour attirer des cœurs à Mon Amour ». « Mais je ne peux comprendre, mon Dieu, comme cela se pourra faire ». « Par Ma Toute-Puissance, qui a tout fait de rien. N'oublie jamais ton néant, et que tu es la victime de Mon Cœur, qui dois toujours être disposée d'être immolée pour la Charité; c'est pour cela que Mon Amour ne sera point oisif en toi, te faisant toujours agir ou pâtir, sans qu'il t'en soit mis la moindre chose en ligne de compte, si tel est Mon bon plaisir. C'est ainsi que l'ouvrage n'appartient pas à l'outil dont le maître s'est servi pour le faire. Mais, comme Je te l'ai promis, tu posséderas les trésors de Mon Cœur; en échange Je te permets d'en disposer à ton gré, en faveur des sujets disposés; n'en sois pas avare, car ils sont infinis ». Admirable récompense d'une fidélité qui a fait abnégation complète de soi-même.

 

Exemple

Piété de saint Elzéar

 

Il serait difficile d'exprimer combien furent grandes les tribulations par lesquelles Dieu approuva et purifia la vertu de saint Elzéar, comte d'Arian. Il fut injustement dépouillé de ses biens, de son honneur, et eut d'autres maux à supporter. Au milieu de toutes ses douleurs, jamais on ne le vit donner le moindre signe de trouble; jamais la plus légère impatience. Un jour la comtesse Delphine, son épouse, lui demandait d'où pouvait lui venir cette tranquillité imperturbable, il lui répondit: Quand quelque chose d'affligeant s'offre à moi, aussitôt je me cache dans les plaies de Jésus-Christ; j'y considère tout ce qu'il a souffert pour moi, et dès lors mes peines me paraissent légères.

 

Pratique : Se renoncer soi-même pour prendre les volontés et les desseins du Cœur Sacré de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, attirez mon cœur!

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14 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Quinzième jour

Les Clous

 

Prélude

 

Imaginons-nous que la Mère des Douleurs nous présente les clous qui ont servi à attacher Jésus à la croix. Adorons-les et baisons-les avec respect.

 

Méditation

 

Bientôt après la vision que nous avons méditée hier, Jésus attacha sa fidèle servante à la Croix par une maladie très douloureuse qui lui fit sentir les pointes aiguës des clous dont la Croix que le Sauveur lui avait donné à porter avec lui était hérissée, et laquelle, au lieu de lui attirer la compassion de ceux qui la voyaient souffrir, ne lui attira que des mépris, des humiliations et d'autres suites pénibles à la nature. « Mais, hélas! s'écriait-elle, que pourrais-je souffrir qui pût égaler la grandeur de mes péchés, dont la vue me tient continuellement dans un abîme de confusion, surtout depuis que mon Dieu m'a fait voir l'horrible figure d'une âme en péché mortel? Cette vue me fait plus souffrir que toute autre souffrance, et je voudrais de tout mon cœur endurer toutes les peines qui sont dues à mes péchés, sans les avoir commis, plutôt que d'avoir eu le malheur de les commettre, quand même je serais assurée que mon Dieu me les pardonnerait, sans me livrer à aucune peine! » Écrions-nous avec saint Alphonse de Liguori: « O mon Jésus! par qui donc furent cloués à ce bois Vos mains et Vos pieds, sinon par l'Amour que Vous portez aux hommes? Par la douleur de Vos mains transpercées, Vous voulez expier les péchés que les hommes commettent par le toucher; par la douleur de Vos pieds, Vous avez voulu expier tous les pas que nous avons faits dans le but de Vous offenser. Oh! mon Amour Crucifié, avec ces mains transpercées bénissez-moi. Ah! clouez à Vos pieds mon cœur ingrat, afin que je ne m'éloigne plus jamais de Votre Cœur, afin que ma volonté reste immuable en Votre Amour après s'être tant de fois révoltée contre Vous. Faites que nul autre mobile ne puisse me faire agir que celui de Votre Amour et le désir de Vous plaire. Je Vous aime, ô mon Amour Crucifié, je Vous aime de tout mon cœur ! »

 

Exemple

Faveurs accordées à sainte Gertrude

 

On voit dans la Vie et les Révélations de Sainte Gertrude, qu'il y a peu de saints dans l'Église qui aient reçu du Divin Époux des faveurs plus rares, plus admirables et plus continuelles que cette sainte. Or, Jésus-Christ lui inspira en particulier pour son Sacré Cœur un amour et une tendresse inexplicables; et la sainte a laissé par écrit que de cette source sacrée elle avait reçu une infinité de dons et de délices spirituelles.

 

Pratique : Offrir quelquefois bien humblement au Cœur sacré de Jésus notre désir de vivre uniquement de souffrances et d'amour.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus crucifié par amour pour moi!

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13 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Quatorzième jour

« Ecce Homo »

 

Prélude

 

Notre-Seigneur marche péniblement sur la route du Calvaire. Ses épaules sont chargées d'une lourde croix, sa tête est couronnée d'épines, son regard est noyé de sang et de larmes.

 

Méditation

 

La Sainte Visitandine raconte une autre de ses visions en ces termes: « Une autre fois, dans un temps de carnaval, c'est-à-dire environ cinq semaines devant le mercredi des Cendres, Notre Seigneur se présenta à moi après la sainte Communion, sous la figure d'un Ecce Homo, chargé de sa croix, tout couvert de plaies et de meurtrissures: Son Sang adorable découlait de toutes parts, et il disait d'une voix triste: « N'y aura-t-il personne qui compatisse à Ma douleur, et qui veuille y prendre part, dans le pitoyable état où les pécheurs Me mettent, surtout en ce temps-ci? Je m'offris à Lui, me prosternant à Ses pieds sacrés, avec larmes et gémissements. Il me chargea de cette lourde croix toute hérissée d'épines et de clous. Je me sentis accablée de son poids, et je compris mieux que je n'avais fait la grièveté et la malice du péché. J'en conçus une si grande horreur dans mon cœur, que j'aurais mille fois mieux aimé me précipiter dans l'enfer que d'en commettre un volontairement. « O maudit péché, disais-je, que tu es détestable pour l'injure que tu fais à mon souverain Bien ! » Il me fit voir que ce n'était pas assez de porter cette croix, mais qu'il fallait m'y attacher avec lui, et lui tenir une fidèle compagnie, en participant à ses douleurs, à ses mépris, à ses opprobres et aux autres indignités qu'il a souffertes. Je m'abandonnai à tout ce qu'il pouvait désirer de moi ». Nous aussi, dévots serviteurs du Cœur Sacré de Jésus, abandonnons-nous résolument et fidèlement à tout ce que ce Divin Cœur pourra désirer de nous. Ne le laissons pas crier, sans répondre à cette voix lamentable qui toucha si profondément le cœur de Marguerite-Marie. O vous qui passez, arrêtez-vous et contemplez s'il est une douleur semblable à la douleur du Cœur de Jésus, même aujourd'hui encore abandonné, délaissé, couvert d'opprobres par des ingrats qu'il a tant aimés !

 

Exemple

Saintes dévouées au Cœur de Jésus

 

Le Cœur de Jésus est la source de toutes les grâces. Sainte Claire d'Assise assurait que c'était à la tendre dévotion qu'elle avait eue au Sacré-Cœur de Jésus qu'elle devait ces délices ineffables dont son âme était comblée toutes les fois qu'elle se présentait devant le Très Saint Sacrement. Sainte Catherine de Sienne se sentait tout embrasée de l'amour de Jésus, dès qu'elle pensait à cet adorable Cœur. Et Jésus Christ, étant apparu à sainte Mechtilde, lui dit ces remarquables paroles: « Ma fille, si vous voulez obtenir le pardon de toutes vos négligences à mon service, ayez une tendre dévotion envers Mon Cœur, car il est le trésor de toutes les grâces que Je vous fais sans cesse. Il est Lui-même la source de ces consolations intérieures, de ces douceurs ineffables dont je comble mes fidèles amis ».

 

Pratique : Se considérer quelquefois comme chargé de consoler le Cœur de Jésus de la solitude où le laissent l'indifférence et l'ingratitude d'un si grand nombre d'âmes.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, aujourd'hui encore si négligé et si méprisé dans l'Eucharistie ! (Litanies du Sacré-Cœur.)

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13 juillet 2011

O Filii et Filiae

12 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Treizième jour

La Couronne d'épines

 

Prélude

 

Adorons le Cœur de Jésus entouré et blessé par les épines de nos péchés.

 

Méditation

 

La Sainte Religieuse allait un jour faire la Sainte Communion, lorsque la Sainte Hostie lui parut resplendissante comme un soleil dont elle ne pouvait supporter l'éclat. Notre-Seigneur était au milieu, tenant une couronne d'épines. Un peu après qu'elle l'eut reçue, il la lui mit sur la tête et lui dit: « Reçois, ma fille, cette couronne en signe de celle qui te sera bientôt donnée pour te rendre plus conforme à moi ». « Je ne compris pas alors, raconte la fervente victime du Sacré-Cœur, ce que cela voulait dire, mais je le sus bientôt après, ayant reçu un terrible coup à la tête, dont l'effet a été, qu'il me semble avoir tout autour de la tête de très-poignantes épines, dont les piqûres ne finiront qu'avec ma vie; j'en rends d'infinies grâces à mon Dieu, qui fait de si grandes faveurs à sa chétive victime. Mais, hélas! je lui dis souvent: « Les victimes doivent être innocentes, et moi, je ne suis qu'une criminelle ». Je me sens plus redevable à mon Souverain de cette précieuse couronne, que s'il m'avait fait présent de tous les diadèmes des plus grands monarques de la terre. Je l'estime d'autant plus que personne ne me la peut ôter, et qu'elle me met dans l'heureuse nécessité de veiller et de m'entretenir avec cet unique objet de mon amour, car je ne puis appuyer ma tête sur le chevet, à l'imitation de mon bon Maître qui ne pouvait appuyer la sienne adorable sur le lit de la croix. Je sentais des joies et des consolations inconcevables, lorsque je me voyais quelque conformité avec lui. Il voulait que, par cette douleur de tête et par le mérite de sa couronne d'épines, à laquelle j'unissais la mienne, je demandasse à Dieu, son Père, la conversion des pécheurs, et l'humilité pour ces têtes orgueilleuses dont l'élévation lui était si désagréable et si injurieuse ». O mon Sauveur, je ne suis pas digne des grandes faveurs dont fut honorée votre fidèle épouse, mais, du moins, donnez-moi de pratiquer l'humilité et l'esprit d'anéantissement que me rappelle votre couronne d'épines.

 

Exemple

Consécration du père de Ravignan au Cœur de Jésus

 

Le vénéré père de Ravignan, dont tous ont admiré la mort si précieuse devant Dieu, ne négligeait pas les pieuses pratiques en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus, qu'un esprit moins humble et moins élevé aurait laissées au vulgaire; il était fidèle à se consacrer tous les jours après la sainte messe au Cœur sacré du Sauveur. Cet attrait, dit son historien, date des premiers jours de sa vie religieuse; dans un écrit de ce grand serviteur de Dieu, daté de 1825, on lit ces touchantes paroles, que toutes les âmes dévouées au Cœur de Jésus devraient répéter tous les matins: « Jésus, mon Dieu, mon Roi et mon aimable Maître, dans le dessein de rendre tous les hommages que je puis à Votre Sacré Cœur consumé d'Amour pour moi, je consacre à ce Divin Cœur tout ce que j'ai et tout ce que je suis: mon corps et mon âme, ma mémoire et mon entendement, ma volonté et ma liberté, mon cœur et toutes ses affections, toutes mes peines et mes souffrances, toutes mes consolations et mes bonnes œuvres, tous mes mérites présents et à venir, pour le temps et pour l'éternité ».

 

Pratique : Faire quelques actes d'humilité en union avec les mérites de la sainte couronne d'épines.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, saturé d'opprobres! (Litanies du Sacré-Cœur de Jésus)

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11 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Douzième jour

Les Séraphins

 

Prélude

 

Autour du tabernacle, des Séraphins se tiennent en adoration, d'autres chantent les sublimes louanges du divin Cœur de Jésus.

 

Méditation

 

Unissons nos faibles hommages à ceux des anges qui se tiennent constamment en adoration auprès du Cœur Sacré de notre Divin Maître. Nous entrerons par là dans les desseins de la volonté même du Sauveur clairement manifestée dans la vision dont il gratifia l'ardente propagatrice de la dévotion qui nous est chère. « On travaillait au couvent à l'ouvrage commun du chanvre, raconte-t-elle, et je me retirai dans une petite cour voisine du Saint Sacrement. Là, faisant mon ouvrage à genoux, je me sentis subitement toute recueillie à l'intérieur et à l'extérieur, et en même temps je vis l'aimable Cœur de mon Adorable Jésus qui me fut montré plus brillant qu'un soleil. Il était au milieu des flammes de Son Pur Amour, environné de Séraphins qui chantaient d'un concert admirable les triomphes et les jouissances de l'amour du Sacré-Cœur. Ces Esprits bienheureux m'invitèrent de m'unir à eux dans les louanges de ce Divin Cœur, mais je n'osais le faire. Ils m'en reprirent, et me dirent qu'ils étaient venus afin de s'associer avec moi, pour rendre à ce Cœur Sacré un continuel hommage d'amour, d'adoration et de louanges; que pour cela ils tiendraient ma place devant le Saint Sacrement, afin que je le pusse aimer sans discontinuation par leur entremise; et qu'eux, à leur tour, participeraient à mon amour, souffrant en ma personne comme je jouirais en la leur. Ils écrivirent en même temps cette association dans ce sacré Cœur en lettres d'or, et du caractère ineffaçable de l'amour. Tout cela dura environ deux à trois heures. J'ai ressenti toute ma vie les effets de cette faveur, tant par les secours que j'en ai tirés, que par la suavité qu'elle avait produite, et qu'elle continuait à produire en moi. J'en restai tout abîmée de confusion. Je ne nommais plus les Anges, en les priant, que mes divins associés. Cette grâce m'imprima tant de désir de la pureté d'intention, et une si haute idée de la pureté qu'il faut avoir pour converser avec Dieu, que toutes choses me paraissaient impures par rapport à cette fin ».

 

Exemple

Sentiments séraphiques de Saint Augustin

 

Saint Augustin fut un chérubin par sa science, et un séraphin par son amour pour le Cœur de Jésus; c'est pour cela qu'on le représente toujours tenant à la main un cœur enflammé et percé d'une flèche.

 

Pratique : Unir nos adorations à celles des saints Anges.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, que tous les Anges de Dieu adorent! (Hébreux 1, 6.)

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10 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Onzième jour

L'union

 

Prélude

 

Représentons-nous le cœur de la Bienheureuse entre les mains de Jésus comme une argile dont le potier dispose à son gré.

 

Méditation

 

Pour hâter la consommation de l'union du cœur de sa docile servante avec son Cœur sacré, le Maître la fit passer par des pratiques et des sacrifices qu'il nous sera très-utile de nous appliquer à nous-mêmes: « Mon Souverain, raconte l'humble religieuse, voulait que je reçusse toutes choses comme venant de Lui, sans me procurer rien, sans disposer de rien, dans un abandon entier entre Ses mains, lui rendant grâces des souffrances comme des douceurs, pensant, dans les occasions les plus affligeantes et les plus humiliantes, que cela m'était dû, et encore davantage, et offrant la peine que je souffrais pour les personnes qui m'affligeaient. Il m'enseignait encore de parler toujours de Lui avec grand respect, du prochain avec estime et compassion, et de moi-même jamais, ou en peu de paroles, et avec mépris, excepté lorsque pour Sa gloire il en serait autrement; d'attribuer toujours tout le bien et toute la gloire à Sa souveraine grandeur, et à moi tout le mal; de ne chercher aucune consolation hors de Lui, et, lorsqu'il m'en donnerait quelqu'une, de la Lui sacrifier en y renonçant; ne tenir à rien, être vide et dépouillée de tout, n'aimer rien que Lui et pour l'amour de Lui; ne regarder que Lui en toutes choses, et les intérêts de Sa gloire, dans un parfait oubli de moi-même. Il voulait en particulier qu'en chacune de mes actions, il y eût toujours quelque chose directement pour Son Divin Cœur; comme, par exemple, lorsque j'étais en récréation, qu'il fallait pour ainsi dire Lui donner la sienne, par les douleurs, les humiliations et mortifications dont Il aurait soin de ne pas me laisser manquer, et que je devais les recevoir avec plaisir pour ce sujet; de même au réfectoire, Il voulait que je Lui sacrifiasse, pour son régal, ce que je croirais être le meilleur, et ainsi dans tous mes autres exercices; de plus, Il me commandait de ne jamais juger personne, de n'accuser et ne condamner que moi-même. Il me donna plusieurs autres enseignements; et comme leur multitude m'étonnait, Il me dit que je ne devais rien craindre, d'autant qu'il était un Maître aussi puissant pour faire exécuter ce qu'Il enseignait, que savant pour bien enseigner; aussi, puis-je assurer que, bon gré, mal gré, Il me faisait faire ce qu'Il voulait ».

 

Exemple

Union de sainte Catherine de Sienne avec le Cœur de Jésus

 

Sainte Catherine de Sienne a toujours passé dans l'estime des fidèles pour une des âmes les plus dévouées au Cœur sacré de Jésus, et une de celles à qui Notre Seigneur a accordé le plus de faveurs. Il contracta union avec elle en présence de sa Sainte Mère, du Roi Prophète David, de Saint Jean l'Evangéliste, de Saint Dominique; Il la fit boire dans son Sacré Côté; Il lui ôta son cœur, et quelques jours après il le lui rendit tout enflammé, Il lui imprima la marque de Ses Plaies; Il parlait et conversait aussi familièrement avec elle qu'un ami parle à son ami. Aussi sainte Catherine, de son côté, aimait Notre-Seigneur avec des ardeurs inexprimables qui la consumaient si fort qu'elle en était presque toujours malade... Sa vie n'était qu'un exercice continuel d'amour envers Jésus-Christ.

 

Pratique : Choisir dans tout ce que nous venons de lire la pratique que nous savons devoir le plus faciliter en nous l'union avec le Cœur sacré de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire : Divin cœur de Jésus où sont renfermés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu! (Litanies du Sacré-Coeur.)

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10 juillet 2011

Neuvaine à Sainte Colette de Corbie

 Neuvaine à Sainte Colette de Corbie

 

« La femme qui craint Dieu est digue de de toute louange ». (Livre des Proverbes 31: 30)

 

Vu et approuvé

De Ladoue, Vicaire-Général.

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Abrégé de la Vie de Sainte Colette

Extrait de la bulle de canonisation

 

Naissance de sainte Colette et ensemble de sa vie

 

Sainte Colette naquit à Corbie, en Picardie, au diocèse d'Amiens, de pieux et honnêtes parents, le 13 Janvier, l'an du Seigneur 1380. Dès sa plus tendre enfance, elle donna des signes admirables de sainteté; car, méprisant les amusements ordinaires de son âge et les plaisirs trompeurs du siècle, elle s'appliquait sans relâche à l'oraison et à la contemplation des choses célestes; et elle trouvait tant de charmes dans ces exercices qu'elle a mérité à bon droit l'éloge que les Saintes Lettres accordent à Tobie dont il est dit, qu'étant encore fort jeune il ne faisait rien cependant qui ressentit l'enfance. Ensuite elle se prescrivit pour règle de vie de se contenter pour toute nourriture de pain et d'eau, de porter le cilice, de se flageller durant le silence de la nuit avec des disciplines de fer, et de n'accorder au sommeil qu'un temps fort court, à peine suffisant pour réparer les forces épuisées de la nature. Elle avait si bien contracté, dès sa jeunesse, l'habitude de soulager les misérables, qu'elle aurait pu dire comme Job avec vérité: « Dès mon enfance, la compassion pour les malheureux a grandi avec moi »; elle était sortie avec moi du sein de ma mère. Elle prodiguait, en effet, les marques de la plus grande bonté aux malades, et de la charité la plus ardente aux pauvres; elle s'étudiait à obtenir qu'on lui confiât les offices les plus bas; et tout ce qu'elle pouvait soustraire à sa dépense personnelle, ou à sa nourriture, elle le donnait en aumônes. Enfin, après avoir distribué aux pauvres tout ce qu'elle possédait, n'ayant de goût que pour la solitude, elle se voua à une clôture absolue. Là, fréquemment tourmentée par les démons, déchirée par leurs coups, elle n'en persévérait pas moins dans l'exercice de l'oraison avec tant de constance que, parfois ravie en extase, elle mérita de jouir de la vue et des entretiens des esprits célestes. Alors, ayant fait profession dans le Tiers Ordre de saint François, quoiqu'il parût impossible de rien ajouter aux saintes cruautés qu'elle exerçait sur son corps, elle trouva encore moyen de les augmenter considérablement, marchant toujours nu-pieds, même pendant les rigueurs de l'hiver, et s'exténuant par des jeûnes continuels. Elle entreprit de mener une vie toute céleste, ne se proposant qu'une seule chose, la gloire de Dieu à laquelle elle rapportait toutes ses paroles, toutes ses actions, toutes ses pensées. De là cette abondance de consolations et de délices spirituelles qui inondaient son âme; de là ces soupirs, ces paroles de feu par lesquelles éclataient au dehors les ardeurs de la charité dont son cœur était embrasé; de là ces ravissements admirables pendant lesquels l'Esprit, élevant dans les airs son corps mortel, semblait h transporter jusqu'au ciel.

 

Comment elle entreprit l'œuvre de la Réforme

 

Enrichie de tant de vertus, comblée de tant de dons célestes, la bienheureuse Colette, (un jour qu'elle priait Dieu ardemment pour la conversion des pécheurs), entendit une voix céleste qui lui assura que la conversion des méchants, objet de ses ardents désirs, s'opérerait par la réforme des ordres fondés par saint François. Cette révélation tint en suspens l'humble vierge qui, réfléchissant sur l'avertissement du ciel, et le repassant en elle-même, le jour et la nuit, craignait d'être trompée par les prestiges du démon. Mais, les bas sentiments qu'elle avait elle-même l'ayant fait résister trop longtemps à la volonté divine, elle perdit l'usage de la vue et de la parole, jusqu'à ce qu'elle s'y fût soumise sans réserve. Dès lors, inspirée par l'Esprit divin, éclairée d'en-haut sur les moyens à prendre pour opérer la Réforme, sans plus de retard, elle se mit en devoir d'accomplir la mission qui lui était confiée. Mais plusieurs obstacles s'opposaient à ce qu'elle obtînt les pouvoirs qui lui étaient nécessaires : sa grande jeunesse, l'obscurité de sa condition et la rigueur extrême de l'institut qu'elle voulait réformer. Cependant, elle vint à bout, non sans un miracle, de vaincre tous ces obstacles: non seulement elle obtint ce qu'elle demandait, mais elle fut contrainte par l'obéissance à accepter la charge d'abbesse des religieuses qui embrasseraient la Réforme. Elle n'eut donc plus d'autre soin, d'autre pensée que d'accomplir fidèlement l'œuvre dont Dieu l'avait chargée. La Savoie, où la plus haute réputation de sainteté l'avait précédée, vit, en 1407, les commencements de cette entreprise épineuse. Il serait difficile de raconter tout ce qu'elle eut à endurer, dès le début de son œuvre, d'injures, d'affronts, de calomnies, tant de la part des étrangers que de la part de ceux qui jusque là lui avaient été favorables. On ne se contenta pas de la traiter de sorcière, de magicienne, d'invocatrice des démons, mais on poussa si loin les fausses imputations, que ce fut là ce qui l'obligea de quitter sa patrie. Dans ce déluge de maux, au milieu de ce torrent d'afflictions, la servante du Seigneur ne perdit rien de l'héroïsme de son courage et de sa constance, et elle prouva la vérité de cet oracle: qu'aucun accident, quel qu'il soit, ne peut contrister le juste. Dans ce débordement d'invectives et d'insolences impudentes, elle se conduisait de manière à montrer qu'elle y trouvait de vrais délices. Et dès ce monde même, elle reçut de Dieu une récompense signalée de cette patience admirable. Car, ayant été attaquée d'une maladie grave et dangereuse, elle fut visitée par la Sainte Vierge Marie qui, après l'avoir consolée par sa présence et par ses entretiens, lui rendit la santé. De plus, par le secours de la divine Providence, elle vit la Réforme se propager en peu de temps, grâce au grand nombre de sujets qui se présentaient de toutes parts, et à la multiplicité des couvents qu'on lui construisit en différentes provinces

 

Ses vertus

 

Durant l'espace de quarante ans, Colette s'appliqua avec un courage invincible à l'exaltation du Saint Nom de Dieu; mais de telle manière cependant, qu'en même temps, elle construisait dans son cœur un édifice de vertus d'autant plus sublime, qu'elle l'avait fondé sur une humilité plus profonde. Quoique comblée des plus riches dons du ciel, et devenue l'objet des louanges singulières des peuples, des grands et des princes, elle avait néanmoins d'elle même de si bas sentiments, qu'elle se disait et se croyait indigne de la lumière du jour. Elle n'avait reçu qu'à regret et en se faisant une extrême violence, le gouvernement des monastères de la Réforme, et quoiqu'il fût bien certain par là, que c'était par l'ordre de Dieu lui-même qu'elle se trouvait placée à la tète de toutes les autres, elle s'appelait néanmoins la dernière et la plus misérable de toutes. Ce qui la distinguait encore, c'était une austérité de vie à peine croyable, une brûlante ardeur de charité envers Dieu et envers le prochain, une assiduité admirable à ses devoirs religieux, sans jamais rien relâcher de ses veilles ni de ses travaux. Elle mettait tous ses soins à faire garder par les religieuses, avec la plus parfaite exactitude, toutes les observances régulières, et elle n'avait rien de plus à cœur que de confirmer par ses exemples ce qu'elle avait enseigné par ses leçons. Affable, douce, prévenante, elle avait pour toutes la tendresse et la sollicitude d'une mère. Comme la renommée de ses vertus et de ses miracles s'était répandue en Italie, en France, en Allemagne et dans d'autres contrées, les peuples accouraient en foule à elle, pour obtenir de Dieu, par ses prières, toutes sortes de grâces spirituelles. On vit même des personnages distingués par leur vertu et par leur science, s'adresser à elle pour trouver dans ses lumières la solution de questions obscures et élevées, dans les matières qui regardaient la perfection chrétienne; de ce nombre fut saint Vincent Ferrier qui vint, de l'Aragon, la visiter comme un oracle de toute sainteté, et un modèle de la perfection chrétienne.

 

Sa mort et sa réputation de sainteté

 

La servante du Seigneur avait achevé sa soixante sixième année. Avertie qu'elle était appelée aux noces célestes de l'Epoux, afin d'entrer la lampe allumée, elle satisfit le désir ardent qui la consumait de recevoir la divine Hostie, et elle le fit avec tant de ferveur, que par les flammes de la charité qui étincelaient sur son visage et dans ses yeux, elle alluma dans le cœur de ses filles qui étaient présentes, le feu de la plus vive piété. Alors, abîmée dans la contemplation des douleurs de la passion du Sauveur, les pieds et les mains étendus comme ceux de Jésus-Christ sur la croix, au milieu des chants d'allégresse des chœurs angéliques, elle s'envola dans les bras du céleste Epoux, à Gand, le 6e jour de Mars, de l'année 1447. Après son trépas, la couleur et les traits de son visage furent tels, que son aspect parut plus agréable que pendant sa vie. Le bruit de cette mort s'étant répandu jusqu'à Corbie et dans toute la contrée, on vit accourir de toutes parts une foule immense de fidèles de toute condition, des personnages distingués par leur naissance, des dames, des magistrats, des ecclésiastiques, en outre, des sourds, des muets, des paralytiques, des infirmes de toute espèce, qui avaient tous l'espérance certaine d'obtenir leur guérison par l'intercession de la servante de Dieu; et tous répétaient d'une voix unanime: « Colette est digne d'être comptée parmi les habitants des cieux ». Ainsi, aussitôt après son décès, elle fut honorée d'un culte public que le Siège Apostolique a étendu depuis, en approuvant pour plusieurs maisons de la Réforme une messe et un office en l'honneur de la Sainte.

 

Canonisation

 

Enfin, aujourd'hui Dimanche, 24 Mai de l'an 1807, jour auquel l'Eglise célèbre la fête de la Très-Sainte Trinité, après avoir rempli toutes les formalités prescrites par les sacrées constitutions et par les usages de la sainte Eglise Romaine, Nous avons déclaré que la bienheureuse Colette Boylet, réformatrice de l'ordre de sainte Claire, admirable par l'éclat de ses vertus, comblée des dons célestes, illustrée après sa mort par des miracles et par des prodiges, est véritablement sainte: nous l'avons ajoutée au nombre des saintes Vierges, et nous avons défini, qu'en cette qualité, elle devait être honorée et invoquée, ainsi que par la teneur des présentes nous le décrétons, nous le décidons, nous le définissons, statuant de plus que chaque année, le 6e jour de Mars, dans toute l'Eglise, on célébrera pieusement sa mémoire comme d'une sainte Vierge et sous le rit convenable. Nous accordons miséricordieusement dans le Seigneur, que tous les fidèles qui, chaque année, le jour de sa fête, étant vraiment pénitents, et s'étant approchés des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie, visiteront le sépulcre où son corps repose, puissent gagner une indulgence de sept ans et sept quarantaines des pénitences qui leur auraient été enjointes, ou de tontes autres dont ils auraient contracté l'obligation.

 

Conclusion

 

Maintenant donc que Sainte Colette a mérité ce culte religieux, qui permet d'ériger en son honneur des temples et des autels dédiés au Dieu Tout-Puissant, qui impose le droit de vénérer ses sacrées images, il est certainement convenable que les fidèles mettent tout leur soin à éloigner du Temple de Dieu, c'est-à-dire de leurs âmes, ce qui est impur ou profane, à offrir à Dieu leurs corps comme une hostie vivante, sainte et agréable, enfin à exprimer en eux et à y reproduire, avec zèle et avec le secours de la grâce divine, le modèle parfait des vertus de la Bienheureuse, et la ressemblance de sa sainteté. Qu'il en soit ainsi, afin que Dieu, apaisé par l'intercession de Sainte Colette, et des autres saints, daigne dans sa miséricorde éloigner de nous sa colère.

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Neuvaine à Sainte Colette de Corbie

 

Avis pour la Neuvaine

 

1° Chaque jour lire une des considérations qui suivent. Ne vous contentez pas d'une lecture rapide, réfléchissez avec recueillement et esprit de prière, afin de vous convaincre et de déterminer votre volonté à faire ce que Dieu demande de vous. Pendant la journée, revenez souvent, mais sans fatigue, sur la même pensée, afin de bien la comprendre, de l'aimer en la comprenant, de Vous résoudre à la pratiquer en l'aimant. 2° Si vos occupations vous le permettent, assistez chaque jour de la neuvaine au saint sacrifice de la Messe, en l'honneur de la Sainte, sinon, assistez-y au moins en esprit, en vous unissant à ceux qui y assistent. 3° Mettez-vous en état de participer à la divine Eucharistie dans l'intervalle de la neuvaine. Cet article est le plus important de tous. 4° Commencez avec confiance, vous proposant avant tout de chercher ce qui peut contribuer à la gloire de Dieu, à votre salut et au salut des personnes pour qui vous vous intéressez. 5° Lisez peu, réfléchissez beaucoup, priez encore plus, mais surtout déterminez-vous à agir.

 

Premier jour

La vue de la fin

 

Considération

 

Considérez pourquoi vous êtes sur la terre? Uniquement pour louer, révérer, servir Dieu, et, en faisant cela, sauver votre âme. Considérez encore pourquoi Dieu a fait tout ce qui existe et permet tout ce qui arrive? C'est afin d'aider l'homme à atteindre à la fin pour laquelle il a été créé. D'où il suit qu'il n'y a pour vous dans ce monde qu'une seule chose nécessaire : faire votre salut. Que rien de ce qui existe, ou de ce que vous voyez, ou de ce qui vous arrive, n'a de valeur qu'autant que vous pouvez vous en servir pour vous reporter vers votre fin. Que vous devez être dans une entière indifférence par rapport à quoi que ce soit. Que vous devez vous servir, vous abstenir, vous dépouiller des créatures dans la mesure de leur rapport avec votre fin. Sainte Colette l'avait compris. De là: Dieu toujours en vue; indifférence complète par rapport aux honneurs, aux biens de ce monde; sagesse et détachement admirable dans l'usage des créatures; esprit de sacrifice perpétuel par la pratique parfaite de la sainte pauvreté et de la sainte obéissance.

 

Prière à Sainte Colette

 

Glorieuse Sainte Colette, j'admire dans quelle perfection vous avez compris que Dieu est tout, que le monde entier n'est rien, et que nous ne sommes sur la terre que pour louer, révérer et servir Dieu. Loin de vous imiter, j'ai presque toujours perdu de vue cette vérité fondamentale dont l'oubli a été la source de tous mes égarements, Obtenez-moi la grâce de me convaincre de plus en plus que je ne suis au monde, ni pour obtenir l'estime des hommes, ni pour amasser des richesses, encore bien moins pour satisfaire mes passions, mais pour servir Dieu. C'est là mon unique destinée; si j'ai le bonheur de comprendre cette vérité comme vous l'avez comprise, j'aurai trouvé la vraie sagesse. Demandez-la pour moi à Notre-Seigneur qui vit et règne dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

 

Pratique: Porter à conviction au plus haut point sur ces vérités: la fin de l'homme, la fin des créatures, la nécessité d'être indifférent à tout, autant que possible, la nécessité de ne rien désirer et de ne rien choisir qui ne nous conduise à la fin pour laquelle nous sommes créés.

 

Second jour

Motifs de la fin

 

Considération

 

Considérez combien sont puissants les motifs qui vous pressent de vous occuper de l'unique nécessaire. Vos fins dernières, la Mort: je mourrai certainement et bientôt; le Jugement redoutable de Dieu: je serai certainement jugé sur toutes mes pensées, mes désirs, mes actions, mes paroles, mes omissions, par un Juge infiniment saint et infiniment clairvoyant, qui a tout vu et tout pesé; l'Enfer: il y en a un, il est éternel, il serait pour moi si je mourais en état de péché mortel; le Ciel: il y en a un aussi, il est éternel, il dépend de moi d'y entrer. Mort, Jugement, Enfer, Ciel, quels mots! Et je n'y pense pas! Souvenez-vous de vos fins dernières, a dit l'Esprit-Saint, et vous ne pécherez jamais.

 

Prière à Sainte Colette

 

La vue de leurs fins dernières a déterminé les Saints à tout entreprendre, pour opérer leur salut. Elle vous a déterminée vous-même, ô grande Sainte, à renoncer à toutes les espérances de ce monde, à vous renfermer pendant plusieurs années dans une solitude absolue, à supporter ensuite des fatigues sans nombre, et à vous imposer des mortifications de toute sorte. Vos exemples seront-ils perdus pour moi? Ne ferai-je rien pour m'assurer une sainte mort? pour me préparer un jugement favorable? pour éviter les peines éternelles de 1 Enfer et pour mériter le Ciel. C'en est fait, trop longtemps je me suis nourri de la frivolité de mes pensées. Je me recommande à vous; obtenez-moi de Notre-Seigneur la grâce de commencer sérieusement une vie nouvelle.

 

Pratique: Se déterminer aujourd'hui à mettre la main à l'œuvre. Coûte que coûte, il faut faire mon salut, c'est l'unique nécessaire.

 

Troisième jour

Encore les motifs de la fin

 

Considération

 

Comme il importe de rendre inébranlable cette détermination de prendre en main l'unique affaire de son salut, considérez encore aujourd'hui d'autres motifs également puissants. Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde et tout ce qu'il renferme? Pour vous aider à faire votre salut. Pourquoi l'Incarnation de la seconde personne de la Sainte Trinité? Principalement en vue de votre salut. Pourquoi la vie pauvre, humble, laborieuse de Jésus-Christ? Pour l'œuvre de votre salut. Pourquoi le Calvaire et toutes les douleurs de l'Homme-Dieu? c'est encore pour votre salut. Pourquoi les marques ineffables d'amour que nous donne Notre-Seigneur dans l'Eucharistie où il devient chaque jour notre nourriture, notre Prêtre et notre Victime? toujours pour notre salut. Création, Incarnation, Rédemption, Eucharistie, encore quatre mots qui me rappellent l'amour de mon Dieu et qui me pressent de m'occuper enfin de ma grande, de mon unique affaire. D'ailleurs il n'y a pas pour moi d'affaire plus importante; il s'agit du Ciel, de l'Enfer et pour toujours. Il n'y en a pas de plus pressante; le temps passe vite, la mort arrive comme un voleur, demain peut-être il ne sera plus temps. Il n'y en a pas de plus irréparable; si cette affaire est perdue, tout est perdu sans ressources, si elle est gagnée, tout est gagné à jamais. O hommes insensés qui n'y travaillent pas! qui n'y pensent même pas!

 

Prière à Sainte Colette

 

Grande Sainte, la vue de ce que Dieu a fait dans la création pour notre salut vous remplissait d'une sainte ardeur pour travailler à cette unique affaire. Mais surtout les abaissements de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans l'Incarnation, ses souffrances sur le Calvaire, son amour sans bornes dans la sainte Eucharistie vous rendaient tous les sacrifices possibles. Ne pas travailler sans relâche à votre perfection vous eût paru une profanation des abaissements, de la croix, et de l'amour de Jésus-Christ. Obtenez-moi de m'encourager par votre exemple. J'ai trop longtemps refusé de me rendre aux plus tendres sollicitations de mon Sauveur et méconnu mes plus chers intérêts. Je veux enfin commencer sous votre puissante protection. Ainsi soit-il.

 

Pratique: S'établir dans une parfaite indifférence de volonté à l'égard de toutes choses, ne voulant et ne choisissant que ce qui peut être plus utile à notre salut.

 

Quatrième jour

Le péché qui éloigne de la fin

 

Considération

 

Le péché est l'unique mal. Considérez quelques-uns des terribles effets d'un seul péché mortel. Sur Dieu : un seul péché mortel l'anéantirait s'il était possible, parce que Dieu est l'ordre et que le péché est le désordre; parce que Dieu est le bien et que péché est le mal; parce que Dieu veut le bien et que le péché empêche l'effet de cette volonté éternelle. Le péché force, pour ainsi dire, Dieu le Père à donner son Fils en expiation; le Fils à mourir comme homme sur la croix; l'Esprit-Saint à s'employer à nous faire incessamment l'application des mérites de Jésus-Christ. Le péché contredit tous les attributs essentiels de Dieu: sa Sagesse dont il renverse les plans, sa Bonté dont il arrête l'effusion, sa Toute-Puissance qu'il insulte, sa Sainteté qu'il outrage; il ne laisse d'action qu'à sa Justice. Le péché déconcerte tous les projets que Dieu avait faits pour sa propre gloire et pour le bonheur de l'homme. Dans le monde quel désordre! quel malheur y produit un seul péché mortel. Transportez-vous par la pensée sur les principaux théâtres où Dieu exerce sa vengeance contre le péché: Des millions d'anges précipités du ciel dans les flammes de l'enfer pour un seul péché! d'orgueil. Nos premiers parents chassés du Paradis terrestre, et tous les hommes jusqu'à la fin du monde justement condamnés aux souffrances, aux maladies, au travail, aux horreurs de la mort (sans parler de la perte des dons surnaturels ni des plaies faites à l'âme) pour un péché de désobéissance. L'enfer creusé, c'est-à-dire un feu dévorant, la séparation de Dieu à jamais pour un seul péché mortel. La croix dressée sur le Calvaire et l'Homme-Dieu expirant sur un infâme gibet. Faut-il dire ce que le péché fait de moi! Il me ravit la grâce de mon Dieu, il me fait perdre mes mérites, il m'enlève la paix de mon cœur, il déchire tous mes titres d'enfant de Dieu, de frère de Jésus-Christ et m'ôte tout droit à l'héritage du ciel. Il m'aveugle l'esprit, il m'endurcit le cœur, il me prépare une vie de remords, une mort affreuse, un jugement redoutable, une éternité malheureuse.

 

Prière à Sainte Colette

 

O bien-aimée Sainte Colette je me jette en ce moment à vos pieds. Je vous conjure de m'obtenir de Jésus, mon Sauveur, infiniment miséricordieux, la connaissance intime et la détestation de tous les péchés dont je me suis rendu coupable. O vous qui auriez mieux aimé mourir que de commettre un seul péché véniel volontairement, faites que j'obtienne de la bonté de Dieu le sentiment vif du sans-ordre de ma vie afin que je le déteste, que je me corrige et que je me rétablisse dans l'ordre. Obtenez-moi encore la grâce de connaître le monde et tout ce qui, dans le monde, pourrait être pour moi une cause de péché, afin que je l'abhorre et que je m'en éloigne.

 

Pratique: S'exciter à un profond regret de toutes ses fautes, accompagné d'une grande confiance dans la miséricorde de Dieu; et se mettre dans la disposition de tout perdre et de tout souffrir plutôt que d'offenser Dieu mortellement.

 

Cinquième jour

Jésus-Christ la voie qui conduit à la fin

 

Considération

 

Considérez combien il est nécessaire de vous déterminer à imiter Notre Seigneur Jésus-Christ. Lui-même n'a-t-il pas tous les droits à vous imposer cette obligation? Il est votre Dieu, vous n'avez rien que vous n'ayez reçu de lui; ses droits sur vous sont éternels, essentiels, imprescriptibles. Il est votre Père et quel père! il est votre Sauveur, et quel Sauveur! il est votre Roi et quel roi! lui qui a conquis votre âme par son sang ! Votre honneur y est engagé. Vous avez fait des promesses solennelles; des engagements sacrés ont été pris. Voudriez-vous y être infidèle? Votre bonheur en est inséparable. Vainement les hommes demandent le bonheur aux choses de ce monde; le bonheur n'est qu'en Dieu parce qu'en Dieu seul est l'ordre, et que Dieu seul est notre fin. Votre salut l'exige comme une douce et inévitable nécessité. Personne ne va au Père que par le Fils. Le Fils est la Voie, hors de cette voie, on ne va pas au but; il est la Vérité , hors de lui, mensonge; il est la Vie, hors de lui, la mort.

 

Prière à Sainte Colette

 

Vous avez compris, grande Sainte, que le secret aussi bien que le bonheur de la vie chrétienne est de connaître d'aimer et d'imiter Jésus-Christ. La connaissance que vous aviez des mystères de l'amour du divin Sauveur pour les hommes vous avait donné l'amour qui embrasait votre cœur. Cet amour lui-même vous faisait préférer à tout le pauvreté, les humiliations, les opprobres de votre Bien-aimé. D'où vient que je n'ai pas le courage d'agir à votre exemple contre ma sensualité, ou contre mon amour-propre, ou contre la vaine estime du monde! D'où vient que je travaille si faiblement à retracer en moi les vertus de notre souverain Modèle, si ce n'est de ce que je ne l'aime pas et de ce que je ne le connais pas. Obtenez-moi de son infinie bonté la grâce de le connaître moins imparfaitement, de l'aimer plus ardemment, de le suivre plus courageusement. Ainsi soit-il.

 

Pratique: Une grande paix du cœur, si l'on s'est approché du sacrement de Pénitence. Un grand désir de connaître, d'aimer, d'imiter de plus en plus Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Sixième jour

Encore Jésus-Christ qui conduit à la fin

 

Considération

 

Il ne suffit pas d'être convaincu de la nécessité d'imiter Jésus-Christ, il faut connaître ce divin Modèle. Considérez attentivement les principales vertus qu'il offre à votre imitation. Vertus de son intérieur: l'amour de l'humilité, il s'anéantit dans son incarnation prenant la forme d'esclave; l'amour de la sainte pauvreté, lui, le roi éternel de gloire naît dans une étable à Bethléem; l'amour de la dépendance, il fuit en Egypte et s'offre dans la présentation au Temple comme la victime prête à accomplir parfaitement la volonté de son Père. Vertus de sa vie privée: l'obéissance, il était soumis à Marie et à Joseph; le travail sanctifié, l'Evangéliste nous laisse entendre que Notre Seigneur Jésus-Christ n'a pas dédaigné, pour nous donner l'exemple de travailler dans l'humble atelier du patriarche saint Joseph; l'oubli de lui même, pendant trente ans il vit sans éclat aux yeux des hommes. Vertus de sa vie publique: l'amour de Dieu, il ne pense qu'à accomplir la volonté de son Père, il ne travaille que pour les intérêts de sa gloire; l'amour des âmes, après la gloire de Dieu Jésus-Christ ne fait rien que pour le salut des hommes; souffrir et mourir, la croix est le moyen qui glorifie Dieu et qui sauve le monde, Jésus-Christ l'embrasse, il meurt sur le Calvaire. Voilà notre Modèle. Jésus-Christ m'a donné l'exemple afin que je fasse comme il a fait lui-même. Où en suis-je pour cette imitation?

 

Prière à Sainte Colette

 

Glorieuse Sainte Colette, votre vie m'a fait connaître que vous avez été une fidèle copie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Vous ne vous êtes pas contentée de travailler sans relâche à détruire en vous la sensualité, l'amour du monde et de vous même, vous vous êtes encore appliquée, avec une grande confiance en Dieu, à devenir une parfaite imitatrice de celui que votre cœur avait choisi pour époux. Vous vous êtes rendue par sa grâce pauvre comme lui, humble comme lui. A son exemple vous n'avez travaillé qu'en vue de la gloire de Dieu et du salut des âmes et vous avez voulu le suivre dans la voie douloureuse de la Croix. Et moi, je recherche incessamment la satisfaction de ma sensualité, je ne sais remporter aucune victoire sur mon amour propre, je m'inquiète des jugements d'un monde frivole, je ne suis pas humble, je sens dans mon cœur une secrète attache pour les honneurs de ce monde, je n'ose me glorifier en la croix du mon Sauveur. Grande Sainte, venez en aide à ma bonne volonté, je mets en vous ma confiance. Je sens bien que la voie qu'il faut suivre est difficile, mais la grâce de Dieu m'est toujours assurée, le ciel sera ma récompense, votre protection restera sur moi. Ainsi soit-il.

 

Pratique: En général un plus ardent désir de connaître, d'aimer, d'imiter Notre Seigneur. En particulier quelque chose des mystères de la vie intérieure, ou de la vie publique du divin Maître, par exemple: plus de simplicité, plus d'obéissance, plus de détachement, plus de résignation, plus de pureté d'intention, plus de zèle, plus d'oubli de soi-même en vue et à l'imitation de Jésus-Christ.

 

Septième jour

Les œuvres qu'il faut faire pour arriver à la fin

 

Considération

 

Il est nécessaire de faire des bonnes œuvres pour obtenir la récompense éternelle. Considérez combien celte nécessité est indispensable. Nous ne serons pas récompensés pour les belles pensées que nous aurons eues, ni pour les bonnes résolutions que que nous aurons prises, mais seulement pour le bien que nous aurons fait. Ce ne sont pas ceux qui disent: « Seigneur qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père ». Le royaume des cieux souffre violence. Parmi les œuvres saintes qui nous aident à avancer notre ressemblance avec Jésus-Christ il en est quelques-unes d'une efficacité plus certaine qu'il faut vous déterminer à accomplir: s'exercer à la pratique de l'humilité et de la mortification chrétienne; remplir fidèlement les devoirs de son état; pratiquer à l'égard du prochain quelque œuvre de charité corporelle ou spirituelle, selon son pouvoir.

 

Prière à Sainte Colette

 

Que j'aime à vous contempler, glorieuse Sainte Colette, dans l'exercice des bonnes œuvres que vous avez entreprises pour la gloire de Dieu et pour votre salut. De quels actes continuels d'humilité et de pénitence votre vie ne se trouve-t-elle pas remplie! Quelle fidélité scrupuleuse à accomplir les devoirs que votre charge de Réformatrice vous inspirait! De quelle charité à la fois douce et forte n'étiez-vous pas animée pour le soulagement des peines temporelles qui affligeaient les corps, et des misères spirituelles des âmes. Parla, semblable à un peintre habile, vous retraciez fidèlement dans votre âme la divine ressemblance de Jésus-Christ. Secourez-moi dans la résolution que j'ai prise de marcher sur vos traces en ne faisant plus consister ma perfection dans ce que je dis, ni même dans ce que j'éprouve mais dans les bonnes œuvres que je ferai. Ainsi-soit-il.

 

Pratique: Se déterminer à commencer la réforme de sa vie par l'exercice des trois œuvres saintes dont on vient de parler et qui suffisent pour nous faire arriver bientôt à une haute perfection: humilité et esprit de pénitence, fidélité aux devoirs d'état, pratique de la charité.

 

Huitième jour

Les moyens qui nous aident à atteindre notre fin

 

Considération

 

La volonté, dégradée par le péché, ne peut pas tout le bien dans l'ordre naturel; elle n'en peut aucun dans l'ordre surnaturel. Mais Dieu a remis entre nos mains des ressources d'une efficacité infaillible. Considérez la douceur et la nécessité de ces moyens. Le premier, c'est la prière. La prière est un devoir essentiel. Il faut prier, a dit Notre-Seigneur. Ne pas prier, s'est s'exclure volontairement, pour ainsi dire, du royaume des Cieux. Prier avec foi, confiance, persévérance, c'est être sûr d'avance d'obtenir ce que l'on demande, car Notre Seigneur a dit aussi: « Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera ». Le second moyen est encore plus efficace parce qu'il nous confère par lui-même les grâces dont nous avons besoin, c'est la fréquentation des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie. L'un nous remet nos péchés, nous rend ou augmente en nous la grâce sanctifiante. L'autre en nourrissant nos âmes du corps, du sang, de l'âme, de la Divinité de Jésus Christ Notre-Seigneur, nous donne vraiment et réellement l'Auteur de la grâce, Celui qui s'appelle la lumière et la vie, Celui qui nous convoque à son divin banquet en nous disant avec une bonté ineffable: « Venez à moi, vous tous qui souffrez et qui êtes chargés, et je vous soulagerai ». Enfin le troisième moyen c'est le secours et la protection des saints mais principalement de la Sainte Vierge. Nous ne sommes pas seuls pour travailler à notre salut; les saints sont nos protecteurs. Nous avons auprès du trône de Dieu une mère infiniment bonne qui nous aime tendrement, une mère qui peut tout auprès de Dieu, une mère qui se tient toujours prête à répandre sur nous ses faveurs les plus signalées. Confiance sans borne en Marie.

 

Prière à Sainte Colette

 

Ici plus que jamais, ô glorieuse Sainte, je vois que si vous êtes parvenue sur la terre à un si haut degré de perfection, et que si vous êtes maintenant si élevée dans le ciel, c'est pour avoir employé avec tant de soin les moyens que Dieu nous a donnés pour opérer notre salut. Quel esprit de prière et d'oraison continuelle! quelle préparation et quel saint empressement quand vous vous approchiez du sacrement de pénitence! quelle foi, quelle confiance, quelle ferveur dans vos communions! quelle piété envers la très Sainte Vierge! Je me plains de ne pas avancer dans la vertu, de me retrouver perpétuellement avec des imperfections qui m'affligent, avec une tiédeur qui m'inquiète, avec une lâcheté qui me désole, quelle peut en être la cause? n'est-ce pas parce que je ne prie pas ou que je prie mal? n'est-ce pas parce que je ne m'approche pas des sacrements de pénitence et d'Eucharistie assez fréquemment ou avec des dispositions assez parfaites? N'est-ce pas parce que je ne recours pas assez finalement à la protection puissante de la plus tendre des mères? Voilà la véritable source de mes imperfections et peut être de mes chutes. Je suis maintenant résolu à me servir, à votre exemple, ô glorieuse Sainte Colette, de ces moyens de salut que Notre-Seigneur a mis à notre disposition dans tous nos besoins, et principalement dans les attaques contre la plus belle des vertus. Obtenez-moi la grâce d'être fidèle à ces résolutions. Ainsi-soit-il.

 

Pratique: Regarder la prière comme un devoir essentiel et s'en acquitter avec l'attention et id ferveur convenable. S'approcher le plus fréquemment possible des sacrements. Faire profession d'une dévotion sincère à la Reine des Vierges.

 

Neuvième jour

L'Amour de Dieu

 

Considération

 

La charité est la plénitude de la loi. Pour rendre plus inébranlable encore la résolution où vous êtes d'être désormais tout à Dieu sans réserve, sans partage, sans retour, rappelez-vous quelques-uns des motifs qui vous pressent d'aimer un si bon Maître de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces. Le monde, en quelque sorte, n'existe que pour votre utilité. Le soleil vous éclaire, les astres vous réjouissent, les productions de la nature sont à vos ordres, les animaux vous servent, les anges mêmes sont employés à veiller sur vous pour votre bonheur. Ce que vous voyez, ce que vous entendez, ce dont vous vous servez, tout vous parle de l'amour de votre Dieu et vous aide à l'aimer. Dieu lui-même s'est prodigué à vous. Il vous prodigue sa Puissance, en créant et en conservant l'univers; sa Providence, en veillant sur tous vos pas; sa Miséricorde, en vous pardonnant toutes les fois que vous êtes revenu à lui dans la sincérité de votre cœur; sa Charité, en vous environnant sans cesse de nouveaux bienfaits. Il nous a donné son Fils pour nous sauver, son Saint-Esprit pour nous éclairer et pour nous sanctifier. Le Fils de Dieu, fait homme pour nous, nous a tout donné: sa gloire, son honneur, ses travaux, sa vie même sur la croix. Dans la sainte Eucharistie il demeure avec nous pour être notre nourriture, notre lumière, notre guide, notre consolation. Il nous y prodigue sa dignité, il y livre aux opprobres des méchants, non plus son corps sujet aux misères de l'humanité, mais son corps immortel. Et cependant j'ai vécu sans aimer mon Dieu! J'ai prodigué les affections de mon cœur à de viles créatures. Ce Maître, ou plutôt ce Père infiniment bon, me demande en ce moment mon cœur dont il veut bien encore agréer l'hommage. Ne le lui donnerai-je pas, décidé à n'aimer que lui, à ne vivre et à ne mourir que pour lui?

 

Prière à Sainte Colette

 

L'amour de Dieu, voilà, glorieuse Sainte Colette, le principe qui a produit votre vie admirable, qui vous a inspiré tant de saintes entreprises, qui vous a fait pratiquer tant d'héroïques vertus, qui vous a mérité pour l'éternité un poids immense de gloire. Vous aimiez votre Dieu et votre Sauveur de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces; tout est expliqué. L'amour vous inspirait du courage et vous faisait trouver le bonheur dans l'humilité, la mortification, la pauvreté, l'obéissance et toutes les autres vertus. Tout entière à Dieu, vous ne vous serviez plus de votre mémoire que pour vous rappeler ses bienfaits, de voire intelligence et de votre volonté que pour vous attacher plus étroitement à lui en toutes choses, de votre vie que pour vous immoler à chaque instant à son service et au salut des âmes. Obtenez-moi de Dieu un peu de cet amour qui embrasait votre cœur, afin que je commence aussi à aimer mon Dieu et à l'aimer comme vous d'un amour total qui donne tout, d'un amour perpétuel qui donne sans retour, d'un amour actif qui se manifeste principalement par les actions, d'un amour courageux qui supporte tout, d'un amour pur qui ne voit que Dieu. Ainsi-soit-il.

 

Pratique: Terminer sa neuvaine, avec une sainte joie dans le cœur, confirmé dans la résolution d'être tout à Dieu, déterminé à se vaincre et à souffrir à l'imitation de Jésus-Christ et par amour pour lui.

 

Avis à la fin de la Neuvaine

 

Voulez-vous assurer les fruits de votre neuvaine?

 

1° Donnez chaque jour quelque temps à la pratiqua de l'oraison et de l'examen particulier.2° Approchez-vous souvent des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie, choisissant un confesseur arrêté que vous regarderez comme votre guide dans les voies spirituelles, et avec qui vous traiterez de tout ce qui regarde votre âme. 3° Entretenez la ferveur de votre âme par quelque pieuse lecture, par la fréquentation des personnes de piété, par la fuite des compagnies dangereuses ou dissipées. 4° Fixez-vous un règlement pour les actions journalières, afin que vous ne viviez pas sans ordre. 5° Faites passer avant tout l'accomplissement de» devoirs d'état. La perfection défend principalement de cela, et de la pureté d'intention avec laquelle on fait les petites choses qui composent la vie de presque tous les hommes. 6° Appliquez-vous avec constance, avec une confiance sans borne en Notre Seigneur et en sa Saints Mère et la nôtre, à l'acquisition des vertus solides, surtout de l'humilité, de la patience, de la charité. 7° S'il se peut, consacrez, chaque année, huit jours à la retraite spirituelle, et si la chose est impossible, ne manquez pas de faire chacune de vos confessions comme si c'était la dernière de votre vie. Courage et surtout confiance.

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Prière apportée du Ciel à Sainte Colette par un Ange

 

On dit le Je Vous salue Marie et le Gloire au Père avant de dire l'Oraison

 

Que l'heure de la naissance d'un Dieu-homme soit bénie; que le Saint-Esprit, dont Jésus-Christ a été conçu, soit béni; que la glorieuse Vierge Marie, dont ce Dieu-homme est né, soit bénie; que le Seigneur exauce mes prières, par l'intercession de cette glorieuse Vierge Marie, et par le souvenir de cette heure très sacrée, à laquelle l'Homme-Dieu est né, que tous mes désirs s'accomplissent pour leur gloire et pour mon salut. O bon Jésus! ô Jésus Rédempteur! ne m'abandonnez pas, et ne punissez pas mes péchés comme ils le méritent; mais exaucez ma très humble prière, et accordez-moi ce que je Vous demande par l'intercession de la Très Sainte Vierge, et pour la gloire de Votre Saint Nom.

 

Neuvaine publiée à Amiens, chez Alfred Garon, Imprimeur-libraire en 1855

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10 juillet 2011

Les Bienheureux Martyrs des Pontons de Rochefort

10 juillet 2011

Litanies des Bienheureux Martyrs des Pontons de Rochefort

 

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Les Bienheureux Prêtres Martyrs des Pontons de Rochefort

« Fidélité et pardon »

1794-1795

Fête le 27 et le 18 août

 

En 1790 la Révolution exige des prêtres qu'ils prêtent serment à la "Constitution civile du clergé" qui tend, entre autre, à séparer l'Église de France de Rome (l'évêque, comme les prêtres, étant élu et ne pouvant que signifier au Pape son élection). En 1791, l'Etat considère comme suspect tous les non-jureurs et en 1792 il prévoit leur déportation à la Guyane. De plusieurs départements, on achemine vers le port de Rochefort 829 prêtres et religieux réfractaires. Bien qu'ils ne soient pas toujours maltraités sur leur passage, les conditions du voyage sont déjà pénibles et cependant, malgré les possibilités qui leur sont parfois offertes, aucun ne s'échappe. Arrivés à Rochefort, sur la Charente, et après un certain temps de détention, on les embarque sur deux "pontons"; ce sont deux anciens "négriers" ayant servi pour la traite. Mais pour les prêtres, les conditions sont encore plus affreuses qu'elles ne l'étaient pour les esclaves, car il ne s'agit plus seulement de "marchandise" humaine à conserver, mais d'ennemis à éliminer. Quant à la destination vers la Guyane, personne ne l'envisage sérieusement, car avec le blocus des côtes par les Anglais, c'est impossible. On se contente donc de jeter l'ancre au large de l'estuaire de la Charente près de l'île d'Aix et c'est là que resteront les deux pontons. Les conditions sont intenables: entassement, nourriture infecte, habits pleins de poux, épidémie de typhus, interdiction de parler latin et même de prier. Aux moqueries et mauvais traitements, ces martyrs n'opposent aucune parole de malédiction, mais répondent par le pardon et la prière pour le pays. Le bilan est de 547 morts. L'épreuve aura duré du 11 avril 1794 au 12 avril 1795. Le 1er octobre 1995 Jean Paul II en béatifie 64, les seuls pour lesquels il y a des témoignages. Dans la même cérémonie, il béatifie aussi 45 martyrs de la guerre civile espagnole (1936-1939), ainsi qu'un religieux des Écoles pies. En tout 110 bienheureux!

 

Les neuf résolutions
Prises par certains prêtres déportés sur les Deux-Associés


1. Ils ne se livreront point à des inquiétudes inutiles sur leur délivrance ; mais ils s'efforceront de mettre à profit le temps de leur détention, en méditant sur leurs années passées, en formant de saintes résolutions pour l'avenir afin de trouver dans la captivité de leur corps, la liberté de leur âme. Ils regarderont aussi comme un défaut de résignation à la volonté de Dieu, les moindres murmures, les plus légères impatiences, et surtout cette ardeur excessive à rechercher les nouvelles favorables, qui ne peuvent qu'introduire dans leur âme cet esprit de dissipation si contraire au recueillement continuel dans lequel ils doivent vivre, et cette soumission sans borne à la volonté de Dieu, qui doit leur ôter toute inquiétude sur l'avenir.

 

2. Si Dieu permet qu'ils recouvrent, en tout ou en partie, cette liberté après laquelle soupire la nature, ils éviteront de se livrer à une joie immodérée, lorsqu'ils en apprendront la nouvelle. En conservant une âme tranquille, ils montreront qu'ils ont supporté sans murmure la croix qui leur avait été imposée, et qu'ils se disposaient à la supporter plus longtemps encore, avec courage et en vrais chrétiens qui ne se laissent pas abattre par l'adversité.

 

3. S'il était question de leur rendre leurs effets, ils ne montreront aucune avidité à les réclamer ; mais ils feront avec modestie et dans l'exacte vérité la déclaration qui pourrait leur être demandée ; recevront, sans se plaindre, ce qui leur sera donné ; accoutumés, comme ils doivent l'être, à mépriser les biens de la terre et à se contenter de peu, à l'exemple des apôtres.

 

4. Ils ne satisferont point les curieux qu'ils pourraient rencontrer sur leur route ; ils ne répondront point aux vaines questions qu'ils leur feraient sur leur état passé ; ils leur laisseront entrevoir qu'ils ont supporté leurs peines avec patience, sans les leur raconter en détail, et sans montrer aucun ressentiment contre ceux qui en ont été les auteurs et les instruments.

 

5. Ils se comporteront avec la plus grande modération et la plus exacte sobriété dans les auberges ; ils se garderont bien de faire la comparaison, surtout devant des étrangers, des mets qu'on leur servira avec leur ancienne nourriture, et de paraître y mettre trop de jouissance : l'empressement pour la bonne chère deviendrait un grand sujet de scandale pour les fidèles qui s'attendent à retrouver dans les ministres de Jésus-Christ les imitateurs de sa pénitence.

 

6. Arrivés dans leur famille, ils ne montreront point trop d'empressement à raconter leurs peines ; n'en feront part qu'à leurs parents et amis, et encore avec beaucoup de prudence et de modération ; ils n'en parleront jamais en public et ne céderont point aux instances qu'on pourrait leur faire à cet égard. Ils observeront chez eux et chez les autres une égale frugalité, ne recherchant pas les repas, et s'y comportant, lorsqu'ils croiront devoir accepter les invitations qui leur seront faites, avec autant de modestie que de sobriété.

 

7. Ils se condamneront au silence le plus sévère et le plus absolu sur les défauts de leurs frères et les faiblesses dans lesquelles auraient pu les entraîner leur fâcheuse position, le mauvais état de leur santé et la longueur de leur peine ; ils conserveront la même charité à l'égard de tous ceux dont l'opinion religieuse serait différente de la leur ; ils éviteront tout sentiment d'aigreur ou d'animosité, se contentant de les plaindre intérieurement, et s'efforçant de les ramener à la voie de la vérité par leur douceur et leur modération.

 

8. Ils ne montreront aucun regret de la perte de leurs biens, aucun empressement à les recouvrer aucun ressentiment contre ceux qui les possèdent ; mais ils recevront sans murmure les secours que la nation pourra leur accorder pour leur subsistance, toujours contents du simple nécessaire, tant pour les vêtements que pour la nourriture.

 

9. Ils ne feront ensemble, dès à présent, qu'un cœur et qu'une âme, sans acception de personnes, et sans montrer d'éloignement pour aucun de leurs frères, sous quelque prétexte que ce soit. Ils ne se mêleront point de nouvelles politiques, se contentant de prier pour le bonheur de leur patrie et de se préparer eux-mêmes à une vie nouvelle, si Dieu permet qu'ils retournent dans leurs foyers, et à y devenir un sujet d'édification et des modèles de vertu pour les peuples, par leur éloignement du monde, leur application à la prière et leur amour pour le recueillement et la piété.

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Prière récitée par les Bienheureux Prêtres Déportés

 

Ô Jésus-Christ, tous vos Saints nous disent que votre Cœur a été ouvert pour tous les hommes ; mais bien des prodiges de miséricorde nous disent qu'il a été spécialement ouvert pour la France. O vous qui, dans votre charité, avez pourvu à tous les besoins à venir, en faisant naître cette dévotion au sein du royaume, n'avez-vous pas voulu lui préparer une ressource assurée dans ses malheurs ; et dans le miracle que vous opérâtes, au commencement de ce siècle, en faveur d'une de nos villes qui recourut à votre Cœur sacré, n'avez-vous pas voulu nous laisser un gage de ce que nous devons en espérer si nous y recourons aussi ? Au milieu du fléau destructeur de la peste dans cette malheureuse cité, son charitable pasteur, ses pieux magistrats, vont se prosterner devant votre Cœur, au nom de toute la ville, en lui vouant un culte solennel, et aussitôt la contagion disparaît. O mon Sauveur, en feriez-vous moins pour nous ? Les tristes effets de la contagion de l'impiété et du libertinage subsisteraient-ils encore après que nous aurions réclamé la bonté infinie de votre Cœur divin ? Ah ! quand nous disons à un homme comme nous que nous comptons sur la bonté de son cœur, il ne saurait rien nous refuser. Et qu'est-ce, ô mon Sauveur, que le Cœur de l'homme le meilleur et le plus compatissant, auprès de votre Cœur ? Et nous ne nous confierions pas à la bonté de votre Cœur ! Et nous douterions que de ce Cœur d'où sont sortis tant de miracles de charité, il en sortît encore un aujourd'hui pour nous ! Oh ! non, nous n'en douterons pas... O Jésus-Christ, notre aimable Sauveur, nous nous souviendrons que votre Cœur est le sanctuaire de votre miséricorde et la source de tous les biens. Nous implorons avec la plus tendre confiance, son immense charité pour nous. Nous nous vouerons, nous nous vouons, dès ce moment, au culte de votre adorable Cœur ; tous les cœurs de ce royaume, nous les réunissons par les désirs de la charité, pour les lui offrir tous ensemble. Oui, Cœur de Jésus, nous vous offrons notre patrie tout entière et les cœurs de tous ses enfants. Ô Vierge sainte, ils sont maintenant entre vos mains ; nous vous les avons remis en nous consacrant à vous, comme à notre protectrice et à notre Mère. Aujourd'hui nous vous en supplions, offrez-les, offrez-les au Cœur de Jésus. Ah ! présentés par vous, il les recevra ; il leur pardonnera, il les bénira, il les sanctifiera, il les sauvera, et il sauvera la France tout entière ; il lui rendra la paix, il y fera revivre la foi, la piété et les mœurs ; il y fera refleurir la sainte religion. Ainsi soit-il.

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Litanies des Bienheureux Martyrs des Pontons de Rochefort

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.

Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils Rédempteur, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, Source de Vie, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

Reine des Saints, priez pour nous.

Reine des Martyrs, priez pour nous.

Reine du Ciel, priez pour nous.

Reine de France, priez pour nous.

 

Bienheureux Jean-Baptiste Souzy, Prêtre et Vicaire Général du diocèse de La Rochelle, priez pour nous.

Bienheureux Antoine Bannassat, Prêtre de Saint-Fiel,

Bienheureux Jean-Baptiste de Bruxelles, chanoine de Saint-Léonard,

Bienheureux Florent Dumontet de Cardaillac, aumônier de la comtesse de Provence,

Bienheureux Jean-Baptiste Duverneuil, Carme de la maison d'Angoulême,

Bienheureux Pierre Gabilhaud, Prêtre de Saint-Christophe,

Bienheureux Louis-Wulphy Huppy, Prêtre du diocèse de Limoges,

Pierre Jarrige de La Morelie de Puyredon, chanoine de Saint-Yrieix,

Bienheureux Barthélemy Jarrige de La Morelie de Biars, bénédictin de l'abbaye de Lezat,

Bienheureux Jean-François Jarrige de la Morelie du Breuil, chanoine de Saint-Yrieix,

Bienheureux Joseph Juge de Saint-Martin, sulpicien, directeur de séminaire,

Bienheureux Marcel-Gaucher Labiche de Reignefort, missionnaire à Limoges,

Bienheureux Pierre-Yrieix Labrouhe de Laborderie, chanoine de Saint-Yrieix,

Bienheureux Claude-Barnabé Laurent de Mascloux, chanoine du Dorat ,

Bienheureux Jacques Lombardie, curé de Saint-Hilaire-de-Foissac,

Bienheureux Joseph Marchandon, curé de Marsac,

Bienheureux François d'Oudinot de La Boissière, chanoine du diocèse de Limoges,

Bienheureux Raymond Petiniaud de Jourgnac, vicaire général de l'évêque de Limoges,

Bienheureux Jacques Retouret, carme de la maison de Limoges,

Bienheureux Frère Paul-Jean Charles (frère Paul), moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons,

Bienheureux Frère Elie (Augustin-Joseph) Desgardin, moine cistercien de l'abbaye de Sept-Fons,

Bienheureux Frère Roger (Pierre-Sulpice-Christophe) Favergne, frère des Ecoles chrétiennes,

Bienheureux Joseph imbert, jésuite,

Bienheureux Claude-Joseph Jouffret de Bonnefont, sulpicien, supérieur du petit séminaire d'Autun,

Bienheureux Claude Laplace, prêtre à Moulins,

Bienheureux Noël-Hilaire Le Conte, chanoine de la cathédrale de Bourges,

Bienheureux Pierre-Joseph Le Groing de La Romagère, chanoine à la cathédrale de Bourges,

Bienheureux Jean-Baptiste-Xavier Loir, Frère Mineur Capucin au Petit-Forez,

Bienheureux Frère Léon (Jean) Mopinot, frère des Ecoles chrétiennes à Moulins,

Bienheureux Philippe Papon, Prêtre de Contigny,

Bienheureux Frère Nicolas Sauvouret, Cordelier à Moulins,

Bienheureux Jean-Baptiste Vernoy de Montjournal, chanoine à Moulins,

Bienheureux Frère Louis-Armand-Joseph Adam, Cordelier à Rouen,

Bienheureux Frère Charles-Antoine-Nicolas Ancel, eudiste à Lisieux,

Bienheureux Frère Claude Beguignot, chartreux à Saint-Pierre-de-Quevilly,

Bienheureux Frère Protais (Jean) Bourdon, Frère Mineur Capucin à Sotteville,

Bienheureux Frère Louis-François Lebrun, moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur,

Bienheureux Michel-Bernard Marchand, Prêtre du diocèse de Rouen,

Bienheureux Pierre-Michel Noël, prêtre du diocèse de Rouen,

Bienheureux Frère Gervais-Protais Brunel, moine cistercien de Mortagne,

Bienheureux Frère Sébastien (François) François, Frère Mineur Capucin,

Bienheureux Frère Hubert de Saint Claude (Jacques) Gagnot, carme de la maison de Nancy.

Bienheureux Frère Uldaric (Jean-Baptiste) Guillaume, frère des Ecoles chrétiennes à Nancy,

Bienheureux Frère Thomas (Jean-Georges) Rehm, dominicain au couvent de Schlestadt,

Bienheureux Frère Claude Richard, bénédictin à Moyen-Moutier,

Bienheureux Jean Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque,

Bienheureux Sébastien-Loup Hunot, chanoine à Brienon-l'Archevêque,

Bienheureux François Hunot, chanoine de Brienon-l'Archevêque,

Bienheureux Georges-Edme René, chanoine à Vézelay,

Bienheureux Frère Lazare Tiersot, chartreux à Beaune,

Bienheureux Scipion-Jérôme Brigeat Lambert, doyen du chapitre d'Avranches,

Bienheureux Jean-Nicolas Cordier, jésuite,

Bienheureux Charles-Arnould Hanus, Prêtre et doyen du chapitre de Ligny,

Bienheureux Nicolas Tabouillot, curé de Méligny-le-Grand,

Bienheureux Antoine, dit Constant, Auriel, vicaire à Calviat et Sainte Mondane,

Bienheureux Elie Leymarie de Laroche, prieur de Coutras,

Bienheureux François Mayaudon, Chanoine à Saint-Brieuc puis à Soissons,

Bienheureux Claude Dumonet, professeur au collège de Mâcon,

Bienheureux Jean-Baptiste Laborie du Vivier, chanoine de la cathédrale de Mâcon,

Bienheureux Gabriel Pergaud, génovéfain de l'abbaye de Beaulieu,

Bienheureux Frère Michel-Louis Brulard, carme de la maison de Charenton,

Bienheureux Charles-René Collas du Bignon, sulpicien, supérieur du petit séminaire de Bourges,

Bienheureux Jacques-Morelle Dupas, vicaire à Ruffec,

Bienheureux Jean-Baptiste Ménestrel, chanoine à Remiremont,

 

Que par vous, nous conservions le Don de la Foi, nous vous en supplions, exaucez-nous.

Pour que nous fuyions les mauvaises compagnies, nous vous en supplions, exaucez-nous.

Pour que nous ayons horreur du blasphème,

Pour que nous sortions de la mort du péché,

Pour que, à votre exemple, nous pardonnions à nos ennemis,

Pour que nous sachions recevoir dignement les Sacrements,

Pour que les pécheurs se convertissent,

Pour que le zèle de l'honneur de Dieu nous embrase,

Pour que nous marchions fidèlement dans la Charité du Christ,

Pour que le Saint Sacrement de l'autel soit toujours la source de notre vie,

Afin que nous y puisions sans cesse lumière et force pour lutter contre le mal,

Pour que Dieu protège son Eglise contre les blasphème,

Pour que Dieu fortifie son Eglise contre les attaques et les violences de ses ennemis,

Pour que Dieu envoie à son peuple de saints Prêtres,

Pour que la France, fille aînée de l'Eglise reste fidèle à son baptême,

Afin que nous imitions votre amour envers Dieu et envers le prochain,

Afin que nous soyons justes, simples et chastes dans toutes nos actions,

Afin que nous conformions toujours notre volonté à celle de Dieu,

Afin que nous aimions Dieu dans les épreuves comme dans la prospérité,

Afin que la prospérité ne nous rende pas orgueilleux et ne nous fasse jamais oublier la Sainte Loi de Dieu,

Afin que nulle peine ou souffrance ne soit capable de nous faire perdre l'amour de Dieu,

Afin que nous obtenions le pardon de nos péchés et la délivrance de nos maux,

Afin que nous puissions toujours goûter les consolations et le secours du Seigneur,

Afin que, après une vie chrétienne, nous puissions mourir de la mort des justes,

 

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

 

Bienheureux ceux qui seront persécutés pour la justice,

Car le Royaume des cieux est à eux.

 

Prions

 

O Dieu, qui avez donné aux Bienheureux Prêtres Martyrs des Pontons de Rochefort, dans l'extrême détresse de la déportation, la grâce de la fidélité et du pardon, nous Vous en supplions, accordez-nous, par leur intercession et à leur exemple, la grâce de demeurer toujours attachés à Votre Eglise et d'être ardents à nous réconcilier avec nos frères. Nous Vous le demandons, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

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9 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Dixième jour

La Soif

 

Prélude

 

Représentons-nous Notre Seigneur sur la croix : ses lèvres sont desséchées, sa langue en feu demande un peu d'eau pour rafraîchir la soif ardente qui Le dévore.

 

Méditation

 

Notre-Seigneur Jésus Christ demanda un jour à l'amante de Son Cœur sacré de jeûner cinquante jours au pain et à l'eau, pour honorer Son jeûne au désert. Mais, l'obéissance et la nécessité de ne point se singulariser ayant obligé l'humble fille de sainte Chantal à prier Son Divin Epoux de vouloir bien échanger cette pratique contre telle autre qu'il aurait également pour agréable, Jésus y consentit et lui suggéra la pensée de se mortifier pendant cinquante jours sous le rapport du boire pour honorer l'ardente soif qu'il avait soufferte sur l'Arbre de la Croix et celle que son Sacré Cœur avait toujours endurée du salut des pécheurs. Quand Notre-Seigneur, sur le point de mourir, s'écria: « Sitio ! J'ai soif! » de quoi avait-il soif? Saint Augustin répond au nom du Sauveur: « Ma soif, dit-il, c'est votre salut! » O âmes, dit JésusChrist, cette soif n'est autre chose que le désir de votre salut. Le tendre et doux Rédempteur désire ardemment nos âmes, et ce désir le fait soupirer après le don de tout lui-même par sa mort. Voilà quelle fut sa soif! « O Dieu très-aimable, s'écrie saint Alphonse de Liguori, parce que vous nous aimez, vous voulez que nous vous désirions. Ah! mon Seigneur, vous avez soif d'un ver de terre tel que moi, et je n'aurai pas soif de vous, ô mon Dieu infini! Ah! donnez-moi un grand désir de vous aimer et de vous plaire en toute chose. Je ne vous demande que cet unique don, celui de votre amour. O Seigneur infiniment bon, je voudrais vous aimer autant que vous le méritez. Je me réjouis de l'amour que vous portent les âmes éprises de vous et encore plus de l'amour que vous vous portez à vous même. A cet amour j'unis mon pauvre amour! »

 

Exemple

Voilà comment on aime

 

Saint Alphonse de Liguori rapporte que le célèbre Père Segneri écrivit à une personne pieuse, dont il était le directeur, pour lui recommander d'écrire au bas de son crucifix ces simples paroles: « Voilà comment on aime! » (La Passion et le Calvaire).

 

Pratique : Faire quelque chose pour le salut des âmes.

 

Oraison Jaculatoire : Divin cœur de Jésus, qui avez soif du salut des âmes!

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8 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Neuvième jour

La Solitude

 

Prélude

 

Représentons-nous le cœur de Sainte Marguerite Marie comme un jardin où n'arrive aucun bruit du dehors, tout entier sous la domination du Maître du champ qui le cultive à son gré.

 

Méditation

 

« Une fois, écrit la sainte Visitandine, mon souverain me fit entendre qu'il voulait me retirer dans la solitude, non dans celle du désert où il s'était retiré Lui-même, mais dans celle de son Sacré Cœur, où il me ferait jouir de ses plus familiers entretiens, comme d'un ami avec son ami; que là il me donnerait de nouvelles instructions de ses volontés et me ferait prendre de nouvelles forces pour les accomplir ». « Si je connaissais, disait saint François de Sales, un seul filet d'affection en mon « âme qui ne fût de Dieu, en Dieu et pour Dieu, je m'en déferais aussitôt! » Voilà les vrais sentiments des véritables amants du Cœur sacré de Jésus! Voilà ceux qui trouvent dans ce nid sacré des âmes pures le refuge et la solitude auxquels la voix de la grâce les convie sans cesse. Quelques-uns se plaignent de ne point trouver Dieu dans leurs exercices de piété et ils ne savent, disent-ils, que faire pour le trouver; volontiers, ils diraient avec l'épouse des Cantiques, en s'adressant aux créatures: « N'avez-vous pas rencontré celui que mon cœur aime? Ne pouvez-vous m'indiquer où je trouverai celui après lequel mon âme soupire comme après son unique ami et son tout? » Ceux-là oublient que l'abandon dans lequel Dieu les laisse résulte précisément du besoin incessant qu'ils ont de recourir aux créatures. « Détachez votre cœur de toutes choses, disait sainte Thérèse d'Avila, et cherchez Dieu; vous le trouverez. Entrez dans la solitude, éloignez de vous les affections trop humaines et trop terrestres, faites le vide autour de vous, placez un désert autour de votre cœur. Il en coûte à la nature. Mais aussi, quelle admirable récompense! Dès cette vie, votre solitude est partagée par le Cœur sacré de Jésus! Et, dans l'autre !... »

 

Exemple

Le Secret pour puiser des grâces dans le Cœur de Jésus

 

Nous trouvons dans les écrits d'une fidèle épouse du Cœur de Jésus un trait bien propre à ranimer notre confiance. Un jour que sainte Gertrude priait Notre Seigneur d'enrichir de ses grâces les plus précieuses tous ceux qui s'étaient recommandés à ses prières, le Divin Maître lui dit: « Je leur ai donné à chacun d'eux un tuyau d'or pur dont la vertu est telle, qu'ils pourront par son moyen puiser dans Mon Cœur divin tous les biens qu'ils désirent ». Cette Sainte comprit que ce canal mystérieux n'était autre chose que la bonne volonté, par laquelle l'homme peut acquérir toutes les richesses spirituelles qui sont dans le ciel et sur la terre.

 

Pratique : Se détacher des affections qu'on sait déplaire au Cœur sacré de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, le Dieu de mon cœur et mon partage pour l'éternité.

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7 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Huitième jour

La Fournaise

 

Prélude

 

Représentons-nous le cœur de Jésus comme une fournaise où l'on jette des métaux qui entrent aussitôt en fusion.

 

Méditation

 

Dans le temps qu'elle s'approchait pour recevoir la sainte communion, Notre-Seigneur montra à sa chaste épouse son Sacré-Cœur comme une fournaise ardente et deux autres cœurs qui allaient s'unir au sien et s'y abîmer, lui disant en même temps: « C'est ainsi que Mon Amour unit ces trois cœurs pour toujours.... Les richesses infinies de Mon Cœur suppléeront et égaleront tout ». L'union des âmes dont il s'agit ici est une question délicate dont nous laisserons à un maître vénéré dans les voies spirituelles, à Monsieur Olier, le soin de nous expliquer les différences et les effets : « Il y a dans l'Église deux sortes d'union parmi les fidèles; l'une générale, l'autre particulière; la première est celle qui doit exister entre tous les chrétiens, comme membres d'un même corps, et la seconde celle que Dieu met entre quelques saintes âmes dont il veut se servir pour sa gloire, et pour quelques desseins particuliers qu'il a sur elles. Nous devons tous rechercher la première, parce qu'étant membres d'un même corps, et devant, par conséquent, pour en former la beauté, être unis les uns avec les autres, nous n'avons rien à craindre davantage que la division. Mais quant à la seconde, quoiqu'il faille la respecter et l'estimer dans tous ceux en qui elle se trouve, nous ne devons néanmoins jamais la désirer. Dieu ne la fait que pour des desseins particuliers qu'il a sur certaines âmes ».

 

Exemple

Où les Saints se retrouvent

 

Sainte Delphine avait écrit à son époux, saint Elzéar, pour se plaindre de ce que, pendant une absence un peu prolongée, il l'avait laissée sans nouvelles, et lui témoigner le désir qu'elle éprouvait de le voir bientôt revenir. Le saint lui répondit: « Si vous me cherchez, si vous désirez me voir, vous me trouverez dans la plaie sacrée du Cœur de Jésus. C'est là que je demeure et que je vous donne rendez-vous ». (Vie de saint Elzéar.)

 

Pratique : Donner souvent rendez vous à nos amis dans le Cœur sacré de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, roi et contre de tous les cœurs! (Litanies du Sacré-Cœur)

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6 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Septième jour

L'Hostie d'immolation

 

Prélude

 

Représentons-nous Marguerite-Marie comme chargée d'une croix très-lourde. Elle s'offre en cet état à Notre Seigneur qui accepte cette offrande si conforme aux sentiments de son Cœur divin.

 

Méditation

 

Comme les souffrances de l'admirable victime du Cœur sacré de Jésus étaient devenues plus fortes que jamais par un surcroît de peines et d'humiliations, elle se présenta à Notre-Seigneur comme son hostie d'immolation, qui lui dit: « Oui, Ma fille, Je viens à toi comme souverain sacrificateur; je te donnerai une nouvelle vigueur, mais pour t'immoler à de nouveaux supplices ». La plus grande grâce et la meilleure preuve d'affection privilégiée que Jésus Christ puisse donner à une âme, c'est de lui faire partager les souffrances de Son Cœur divin. A ce signe, on reconnaît les amis particuliers du Sauveur. Quand, sur le point de livrer les combats de sa Passion, il veut donner au disciple préféré un témoignage de sa tendresse, c'est sur son Cœur qu'il attire la tête de Jean, c'est sur son Cœur qu'il le fait reposer et entrer dans une extase merveilleuse où le disciple de l'amour pénétra les secrets du Cœur de Jésus, comprit toute l'amertume de sa douleur à cette heure où un apôtre le trahissait, partagea les souffrances qui remplissaient l'âme de son Maître d'un océan de tristesse et de douleur. Si donc nous avons le bonheur d'être admis à ce divin banquet de la souffrance, ah! que notre croix nous devienne chère et précieuse! C'est la croix de Jésus qu'il nous permet de l'aider à porter, c'est le calice du jardin des Oliviers qu'il nous permet de boire avec lui, c'est le manteau dérisoire dont il permet que nous nous couvrions à ses côtés, c'est la couronne d'épines qui blesse sa tête et dont il nous permet d'arracher quelques piquants pour en prendre la douleur ! Heureuse les âmes à qui Dieu a révélé ce secret de bonheur dans la souffrance, de l'union de la volonté dans les croix!

 

Exemple

Amour de sainte Mechtilde

 

Sainte Mechlilde, pénétrée d'amour pour Jésus-Christ, se figurait, pendant son oraison, qu'elle baisait la plaie sacrée de son Cœur. Elle goûta, dans ce pieux exercice, une douceur ineffable, et il lui sembla entendre son Bien-Aimé lui disant: « Ma fille, Je désire que vous mettiez en Moi seul toutes les délices de votre âme ». Elle s'écria aussitôt: « Oui, mon Amour! oui, mon Amour! » « Que Mon Amour, lui dit Jésus-Christ, vous tienne désormais lieu de mère. Que ce soit Mon Amour qui, le matin, vous revête de vos vêtements, qui vous fasse prier, parler et agir; qui vous conduise partout où vous irez; qui vous anime en toutes choses ». Dès qu'elle était éveillée, elle protestait à son Dieu qu'elle ne voulait agir pendant toute la journée que par le motif de son amour, et elle renouvelait souvent sa promesse.

 

Pratique : Nous regarder quelquefois comme les victimes du Sacré Coeur de Jésus, admises à l'honneur de partager ses souffrances et d'unir nos propres expiations aux siennes.

 

Oraison Jaculatoire : Divin Cœur de Jésus, hostie d'immolation et souverain sacrificateur. (Mémoire de Sainte Marguerite Marie)

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5 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Sixième jour

Les deux tableaux

 

Prélude

 

Sainte Marguerite-Marie incline doucement et humblement sa tête en signe d'obéissance devant Notre-Seigneur.

 

Méditation

 

« Un jour, écrit Marguerite-Marie, cet unique Amour de mon âme se présenta à moi, portant d'une main le tableau d'une vie la plus heureuse qu'on puisse se figurer pour une âme, d'une vie toute dans la paix et dans les consolations intérieures et extérieures, avec une santé parfaite, jointe à l'applaudissement et à l'estime des créatures, et à la jouissance de tout ce qu'on peut imaginer d'agréable à la nature; de l'autre main, il portait un tableau d'une vie pauvre et abjecte, toujours crucifiée par toutes sortes d'humiliations, de mépris et de contradictions; toujours souffrante au corps et en l'âme; et, me présentant ces deux tableaux, Il me dit: « Choisis, Ma fille, celui qui t'agréera le plus; Je te ferai les mêmes grâces, quelque choix que tu fasses de ces deux vies ». Je me prosternai à ses pieds pour l'adorer, en lui disant: « O mon Seigneur! je ne veux que Vous, je ne veux point d'autre choix que celui que Vous ferez Vous-même pour moi ». Il me pressait de choisir; je répondis: « Vous me suffisez seul, ô mon Dieu! faites pour moi ce qui Vous glorifiera davantage, sans avoir nul égard ni à mes intérêts ni à mes inclinations; contentez-vous, et c'est assez pour moi ». Alors il me dit qu'avec Madeleine j'avais choisi la meilleure part, laquelle ne me serait point ôtée, puisqu'il serait lui-même mon héritage pour toujours; et, me présentant le tableau d'une vie souffrante: « Voilà, me dit-il, ce que Je choisis pour toi; voilà ce qui Me plaît le plus, tant pour l'accomplissement de Mes desseins, que pour te rendre conforme à Moi. L'autre vie est une vie de jouissance, et non de mérite: elle est réservée pour l'éternité ». J'acceptai donc ce tableau de mort et de croix, en baisant la main qui me le présentait, et, quoique la nature en frémit, je l'embrassai de toute l'affection de mon cœur, je le serrai sur ma poitrine, et je le sentis s'imprimer en moi si intimement, qu'il me semblait que je n'étais plus qu'un composé de tout ce que j'y avais vu représenté ». Appliquons-nous résolument cette précieuse instruction du Sauveur et voyons combien nous sommes dans une illusion dangereuse, quand nous cherchons constamment nos aises et la satisfaction de notre nature.

 

Exemple

Sainte Lutgarde

 

Le Divin Sauveur, voulant détacher cette pieuse vierge de toutes les créatures, lui apparut, et, lui découvrant la plaie de son côté teinte de sang, lui dit: « Ne t'arrête plus aux caresses des enfants des hommes, contemple ici ce que tu dois aimer, et pourquoi: Mon Cœur te promet les vrais et solides plaisirs ». La Sainte fut si touchée de cette vision et tellement éprise d'amour envers Jésus, qu'elle ne respira plus désormais que du coté du ciel.

 

Pratique: Choisir quelquefois entre deux partis celui qui nous agrée le moins en union avec les souffrances du Cœur de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire: Divin Cœur de Jésus, qui n'avez jamais joui d'une consolation parfaite pendant votre vie mortelle! (Révélations de sainte Brigitte).

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4 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Cinquième jour

Les trois personnes de l'adorable Trinité

 

Prélude

 

La Sainte Religieuse parait livrée aux angoisses de la mort. Tout son être est comme anéanti. Seul, son regard est empreint d'une sérénité parfaite: il se fixe sur une vision céleste.

 

 

Méditation

 

Pendant une très grave maladie qui suivit la révélation que nous avons méditée hier, Marguerite-Marie reçut de Notre-Seigneur une grâce incomparable. Écoutons-la nous la raconter elle-même: « Il me sembla, pendant une défaillance, que les trois Personnes de l'Adorable Trinité se présentèrent à moi. Elles firent sentir à mon âme de grandes consolations. Mais, comme je ne puis m'expliquer sur tout ce qui se passa en cette occasion, je dirai seulement ceci. Il me sembla que le Père Éternel me présentait une fort grosse croix toute hérissée d'épines et accompagnée de tous les autres instruments de la Passion: « Tiens, ma fille, me dit-il, je te fais le même présent que j'ai fait à mon Fils bien-aimé ». « Et Moi, me dit Notre Seigneur Jésus-Christ, Je t'attacherai à la croix comme J'y ai été attaché Moi-même et Je t'y tiendrai fidèle compagnie ». La troisième de ces Adorables Personnes me dit que Lui, qui n'était qu'amour, m'y consumerait en me purifiant. Mon âme demeura dans une paix et une joie inconcevables. L'impression que fit en moi la vue des divines Personnes ne s'est jamais effacée de mon esprit. Elles me furent représentées sous la forme de trois jeunes hommes vêtus de blanc, tout resplendissants de lumière, de même âge, de même grandeur, de même beauté ». L'Adorable Trinité tout entière a concouru à la formation du Cœur Sacré de Jésus en concourant à l'œuvre divine de l'incarnation du Verbe, et, de plus, la fin principale pour laquelle le Cœur de Jésus, suivant la pensée et l'expression d'un illustre Cardinal, a été l'amour de Dieu et du prochain. Dieu et par conséquent la Trinité se trouve au commencement et à la fin de la dévotion au Sacré Cœur. C'est de la Trinité que cette chère dévotion tire son origine, et c'est à la Trinité qu'elle retourne comme à sa fin sublime et divine. Excitons-nous à cette pensée et réveillons en notre âme un plus ardent désir d'être fidèle à une dévotion si grande dans son principe et dans son but.

 

Exemple

Le Cœur de Jésus est notre ressource

 

Sainte Gertrude, s'efforçant un jour inutilement de prier avec toute l'ardeur due à la majesté de Dieu, se dit en elle-même avec grande tristesse: « Hélas! quel fruit puis-je tirer de cet exercice accompli avec tant de mobilité d'esprit? » Notre-Seigneur lui présenta alors son Cœur divin, lui disant: « Voilà mon Cœur charitable, l'organe de la Très Sainte Trinité; Je vous le donne afin que vous Lui demandiez avec confiance d'accomplir en vous tout ce que vous ne serez pas capable d'y opérer par vous-même, et qu'ainsi je n'y voie rien qui ne me paraisse extrêmement parfait... »

 

Pratique: Offrir souvent nos hommages à la Très Sainte Trinité par l'intermédiaire du Cœur de Jésus.

 

Oraison Jaculatoire: Divin Cœur de Jésus, Vous êtes le temple de l'adorable Trinité. (Litanies du Sacré-Cœur).

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3 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Quatrième jour

La Flamme

 

Prélude

 

Une flamme ardente s'échappe du Cœur sacré de Jésus: elle s'élance sur le cœur de la Bienheureuse qui en parait tout enveloppé et embrasé.

 

Méditation

 

Un jour que l'humble religieuse représentait à Notre-Seigneur son impuissance vis-à-vis des réparations que le divin Maître attendait d'elle, Jésus Christ lui répondit: « Tiens, voilà de quoi suppléer à tout ce qui te manque ». Et, en même temps, ce divin Cœur s'étant ouvert, il en sortit une flamme si ardente, que la servante du Sacré-Cœur pensa en être toute consumée. Elle en était pénétrée de toutes parts et, ne la pouvant plus soutenir, elle demanda au Maître d'avoir pitié de sa faiblesse: « Je serai ta force, lui dit-il, ne crains rien, mais sois attentive à Ma Voix et à ce que Je te demande pour te disposer à l'accomplissement de Mes desseins. Premièrement, tu Me recevras à la sainte communion autant de fois que l'obéissance te le permettra, quelque mortification et humiliation qu'il t'en doive arriver, car ce sont des gages de Mon Amour. Secondement, tu communieras de plus tous les premiers vendredis de chaque mois. Troisièmement, toutes les nuits du jeudi au vendredi, Je te ferai participer à cette mortelle tristesse que J'ai bien voulu ressentir au Jardin des Oliviers, et cette participation à Ma tristesse te réduira à une espèce d'agonie plus rude à supporter que la mort. Tu m'accompagneras dans cette humble prière que je présentai alors à Mon Père parmi toutes Mes Angoisses, et pour cela, tu te lèveras entre onze heures et minuit, et tu demeureras prosternée avec Moi pendant une heure la Face contre terre, tant pour apaiser la Divine Colère en demandant Miséricorde pour les pécheurs, que pour honorer et adoucir en quelque façon l'amertume que je sentis alors de l'abandon de Mes Apôtres, ce qui m'obligea de leur reprocher qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec Moi. Tu feras pendant cette heure-là ce que Je t'enseignerai. Mais écoute, ma fille, ne crois pas légèrement à tout esprit et ne t'y fie pas. Satan, furieux contre toi, cherche à te tromper: c'est pourquoi ne fais rien a sans l'approbation de ceux qui te conduisent, afin que, étant appuyée sur l'obéissance, il ne te puisse nuire; car il n'a point de pouvoir sur les obéissants ». Cette révélation n'a pas besoin de commentaires. Il suffit de la relire attentivement pour nous en appliquer les enseignements pratiques. Voyons en quoi nous pouvons suivre les pratiques suggérées par Notre-Seigneur à une âme vraiment désireuse de devenir une âme réparative. Mais n'oublions pas de nous laisser guider en tout par l'obéissance.

 

Exemple

Ardeur extraordinaire de Saint Philippe de Néri

 

Ce grand Serviteur de Dieu était tellement embrasé de l'Amour de Notre Seigneur, qu'on eût dit que toutes ses paroles et toutes ses œuvres étaient autant de flammes de ce Feu Sacré. Un jour, à l'âge de trente ans, il suppliait avec une ardeur extraordinaire le Saint-Esprit, qui est l'Amour personnel du Fils, de le remplir de Ses dons, de l'embraser de ses feux; il sentit alors un tel assaut de cet Esprit Divin, que son cœur en fut tout enflammé, et commença à battre avec une telle force, qu'il n'eût pu supporter une si violente palpitation sans mourir, si Dieu n'eût fait un miracle pour l'aider à supporter cette intolérable ardeur.

 

Pratique: Unir nos humbles actes de réparation et nos faibles amendes honorables à l'expiation infinie que le Cœur Sacré de Jésus offre à la justice de Son Père.

 

Oraison Jaculatoire: Divin Cœur de Jésus, faites que je ne vive plus que pour vous!

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2 juillet 2011

Mois du Sacré cœur de Jésus

 

Mois du Sacré cœur de Jésus

D'après Sainte Marguerite-Marie

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Troisième jour

Les saintes Plaies

 

Prélude

 

La Bienheureuse contemple la radieuse Eucharistie exposée solennellement aux adorations de son monastère. Elle y voit un spectacle caché aux yeux de ses sœurs, humblement prosternées à ses côtés.

 

Méditation

 

« Un jour, raconte la pieuse vierge, le Saint Sacrement était exposé, je me sentis retirée au dedans de moi-même par un recueillement extraordinaire de tous mes sens et de toutes mes puissances. Jésus-Christ, mon Doux Maître, se présenta à moi tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils: de cette Sainte Humanité sortaient des flammes de toutes parts, mais surtout de Son Adorable Poitrine qui ressemblait à une fournaise, laquelle s'étant ouverte me découvrit son tout aimable Cœur qui était la vive source de ses flammes. Il me fit connaître en même temps les merveilles inexplicables de son pur amour et jusqu'à quel excès il avait porté son amour envers les hommes. Il se plaignit de leur ingratitude et dit que ce fut une peine de sa Passion plus sensible que ses autres souffrances: « S'ils usaient de retour à Mon égard, tout ce que J'ai fait pour eux paraîtrait peu de chose à Mon Amour; mais ils n'ont pour Moi que de la froideur et ils ne répondent à Mes empressements que par des rebuts. Toi, du moins, donne-Moi cette consolation de suppléer à leur ingratitude autant que tu le pourras ». Les secrets du Cœur de Jésus, disait Saint Bernard, s'échappent par les ouvertures de ses Saintes Plaies, car, selon la pensée du grand Évêque d'Hippone, elles sont pleines de bonté, de miséricorde, de douceur et de charité. Et notre cœur ne se fondrait pas d'amour! A ce Dieu qui a les mains, les pieds, le Cœur, blessés et percés pour l'Amour de nous, nous ne rendrions pas amour pour amour! Nous ne supporterions pas nos propres blessures par amour pour ses plaies, nos revers par amour pour ses douleurs, la mort pour sa mort!... Divin Cœur de Jésus, Saintes Plaies de notre Doux Sauveur, nous aussi, à la suite de Sainte Marguerite-Marie que vous avez tant aimée, nous voulons vous donner quelque consolation en essayant de suppléer par notre ferveur à l'ingratitude des hommes envers notre ineffable amour!

 

Exemple

Émotion de sainte Thérèse à la vue d'une image de Jésus

 

Une des âmes qui ont montré le plus de dévotion au Cœur de Jésus est assurément sainte Thérèse, qui se sentait tout émue, dès qu'elle voyait une image qui lui rappelait le souvenir du sang ou des plaies du Sauveur. C'est là que cette grande sainte apprenait à connaître le prix de son âme et l'amour que Jésus lui avait porté. Elle raconte elle-même ce qui suit. « Étant entrée un jour dans un oratoire, j'aperçus une image de Jésus-Christ couvert de plaies! je me sentis aussitôt pénétrée de la plus vive compassion, tant était représenté au naturel tout ce qu'il a souffert pour nous! La douleur que j'éprouvais fut portée à un tel point, qu'il me semblait qu'on me brisait le cœur; et, m'étant jetée à ses pieds, je répandis une grande abondance de larmes, le suppliant de m'accorder la grâce de ne plus l'offenser ».

 

Pratique: Honorer d'un culte spécial les saintes plaies de Jésus crucifié.

 

Oraison Jaculatoire: Divin Cœur de Jésus, je ne veux pas vivre sans souffrir, puisque je vois votre amour s'échapper par de si douloureuses blessures! (Saint Bernard.)

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