Neuvaine à Sainte Colette de Corbie
« La femme qui craint Dieu est digue de de toute louange ». (Livre des Proverbes 31: 30)
Vu et approuvé
De Ladoue, Vicaire-Général.
Abrégé de la Vie de Sainte Colette
Extrait de la bulle de canonisation
Naissance de sainte Colette et ensemble de sa vie
Sainte Colette naquit à Corbie, en Picardie, au diocèse d'Amiens, de pieux et honnêtes parents, le 13 Janvier, l'an du Seigneur 1380. Dès sa plus tendre enfance, elle donna des signes admirables de sainteté; car, méprisant les amusements ordinaires de son âge et les plaisirs trompeurs du siècle, elle s'appliquait sans relâche à l'oraison et à la contemplation des choses célestes; et elle trouvait tant de charmes dans ces exercices qu'elle a mérité à bon droit l'éloge que les Saintes Lettres accordent à Tobie dont il est dit, qu'étant encore fort jeune il ne faisait rien cependant qui ressentit l'enfance. Ensuite elle se prescrivit pour règle de vie de se contenter pour toute nourriture de pain et d'eau, de porter le cilice, de se flageller durant le silence de la nuit avec des disciplines de fer, et de n'accorder au sommeil qu'un temps fort court, à peine suffisant pour réparer les forces épuisées de la nature. Elle avait si bien contracté, dès sa jeunesse, l'habitude de soulager les misérables, qu'elle aurait pu dire comme Job avec vérité: « Dès mon enfance, la compassion pour les malheureux a grandi avec moi »; elle était sortie avec moi du sein de ma mère. Elle prodiguait, en effet, les marques de la plus grande bonté aux malades, et de la charité la plus ardente aux pauvres; elle s'étudiait à obtenir qu'on lui confiât les offices les plus bas; et tout ce qu'elle pouvait soustraire à sa dépense personnelle, ou à sa nourriture, elle le donnait en aumônes. Enfin, après avoir distribué aux pauvres tout ce qu'elle possédait, n'ayant de goût que pour la solitude, elle se voua à une clôture absolue. Là, fréquemment tourmentée par les démons, déchirée par leurs coups, elle n'en persévérait pas moins dans l'exercice de l'oraison avec tant de constance que, parfois ravie en extase, elle mérita de jouir de la vue et des entretiens des esprits célestes. Alors, ayant fait profession dans le Tiers Ordre de saint François, quoiqu'il parût impossible de rien ajouter aux saintes cruautés qu'elle exerçait sur son corps, elle trouva encore moyen de les augmenter considérablement, marchant toujours nu-pieds, même pendant les rigueurs de l'hiver, et s'exténuant par des jeûnes continuels. Elle entreprit de mener une vie toute céleste, ne se proposant qu'une seule chose, la gloire de Dieu à laquelle elle rapportait toutes ses paroles, toutes ses actions, toutes ses pensées. De là cette abondance de consolations et de délices spirituelles qui inondaient son âme; de là ces soupirs, ces paroles de feu par lesquelles éclataient au dehors les ardeurs de la charité dont son cœur était embrasé; de là ces ravissements admirables pendant lesquels l'Esprit, élevant dans les airs son corps mortel, semblait h transporter jusqu'au ciel.
Comment elle entreprit l'œuvre de la Réforme
Enrichie de tant de vertus, comblée de tant de dons célestes, la bienheureuse Colette, (un jour qu'elle priait Dieu ardemment pour la conversion des pécheurs), entendit une voix céleste qui lui assura que la conversion des méchants, objet de ses ardents désirs, s'opérerait par la réforme des ordres fondés par saint François. Cette révélation tint en suspens l'humble vierge qui, réfléchissant sur l'avertissement du ciel, et le repassant en elle-même, le jour et la nuit, craignait d'être trompée par les prestiges du démon. Mais, les bas sentiments qu'elle avait elle-même l'ayant fait résister trop longtemps à la volonté divine, elle perdit l'usage de la vue et de la parole, jusqu'à ce qu'elle s'y fût soumise sans réserve. Dès lors, inspirée par l'Esprit divin, éclairée d'en-haut sur les moyens à prendre pour opérer la Réforme, sans plus de retard, elle se mit en devoir d'accomplir la mission qui lui était confiée. Mais plusieurs obstacles s'opposaient à ce qu'elle obtînt les pouvoirs qui lui étaient nécessaires : sa grande jeunesse, l'obscurité de sa condition et la rigueur extrême de l'institut qu'elle voulait réformer. Cependant, elle vint à bout, non sans un miracle, de vaincre tous ces obstacles: non seulement elle obtint ce qu'elle demandait, mais elle fut contrainte par l'obéissance à accepter la charge d'abbesse des religieuses qui embrasseraient la Réforme. Elle n'eut donc plus d'autre soin, d'autre pensée que d'accomplir fidèlement l'œuvre dont Dieu l'avait chargée. La Savoie, où la plus haute réputation de sainteté l'avait précédée, vit, en 1407, les commencements de cette entreprise épineuse. Il serait difficile de raconter tout ce qu'elle eut à endurer, dès le début de son œuvre, d'injures, d'affronts, de calomnies, tant de la part des étrangers que de la part de ceux qui jusque là lui avaient été favorables. On ne se contenta pas de la traiter de sorcière, de magicienne, d'invocatrice des démons, mais on poussa si loin les fausses imputations, que ce fut là ce qui l'obligea de quitter sa patrie. Dans ce déluge de maux, au milieu de ce torrent d'afflictions, la servante du Seigneur ne perdit rien de l'héroïsme de son courage et de sa constance, et elle prouva la vérité de cet oracle: qu'aucun accident, quel qu'il soit, ne peut contrister le juste. Dans ce débordement d'invectives et d'insolences impudentes, elle se conduisait de manière à montrer qu'elle y trouvait de vrais délices. Et dès ce monde même, elle reçut de Dieu une récompense signalée de cette patience admirable. Car, ayant été attaquée d'une maladie grave et dangereuse, elle fut visitée par la Sainte Vierge Marie qui, après l'avoir consolée par sa présence et par ses entretiens, lui rendit la santé. De plus, par le secours de la divine Providence, elle vit la Réforme se propager en peu de temps, grâce au grand nombre de sujets qui se présentaient de toutes parts, et à la multiplicité des couvents qu'on lui construisit en différentes provinces
Ses vertus
Durant l'espace de quarante ans, Colette s'appliqua avec un courage invincible à l'exaltation du Saint Nom de Dieu; mais de telle manière cependant, qu'en même temps, elle construisait dans son cœur un édifice de vertus d'autant plus sublime, qu'elle l'avait fondé sur une humilité plus profonde. Quoique comblée des plus riches dons du ciel, et devenue l'objet des louanges singulières des peuples, des grands et des princes, elle avait néanmoins d'elle même de si bas sentiments, qu'elle se disait et se croyait indigne de la lumière du jour. Elle n'avait reçu qu'à regret et en se faisant une extrême violence, le gouvernement des monastères de la Réforme, et quoiqu'il fût bien certain par là, que c'était par l'ordre de Dieu lui-même qu'elle se trouvait placée à la tète de toutes les autres, elle s'appelait néanmoins la dernière et la plus misérable de toutes. Ce qui la distinguait encore, c'était une austérité de vie à peine croyable, une brûlante ardeur de charité envers Dieu et envers le prochain, une assiduité admirable à ses devoirs religieux, sans jamais rien relâcher de ses veilles ni de ses travaux. Elle mettait tous ses soins à faire garder par les religieuses, avec la plus parfaite exactitude, toutes les observances régulières, et elle n'avait rien de plus à cœur que de confirmer par ses exemples ce qu'elle avait enseigné par ses leçons. Affable, douce, prévenante, elle avait pour toutes la tendresse et la sollicitude d'une mère. Comme la renommée de ses vertus et de ses miracles s'était répandue en Italie, en France, en Allemagne et dans d'autres contrées, les peuples accouraient en foule à elle, pour obtenir de Dieu, par ses prières, toutes sortes de grâces spirituelles. On vit même des personnages distingués par leur vertu et par leur science, s'adresser à elle pour trouver dans ses lumières la solution de questions obscures et élevées, dans les matières qui regardaient la perfection chrétienne; de ce nombre fut saint Vincent Ferrier qui vint, de l'Aragon, la visiter comme un oracle de toute sainteté, et un modèle de la perfection chrétienne.
Sa mort et sa réputation de sainteté
La servante du Seigneur avait achevé sa soixante sixième année. Avertie qu'elle était appelée aux noces célestes de l'Epoux, afin d'entrer la lampe allumée, elle satisfit le désir ardent qui la consumait de recevoir la divine Hostie, et elle le fit avec tant de ferveur, que par les flammes de la charité qui étincelaient sur son visage et dans ses yeux, elle alluma dans le cœur de ses filles qui étaient présentes, le feu de la plus vive piété. Alors, abîmée dans la contemplation des douleurs de la passion du Sauveur, les pieds et les mains étendus comme ceux de Jésus-Christ sur la croix, au milieu des chants d'allégresse des chœurs angéliques, elle s'envola dans les bras du céleste Epoux, à Gand, le 6e jour de Mars, de l'année 1447. Après son trépas, la couleur et les traits de son visage furent tels, que son aspect parut plus agréable que pendant sa vie. Le bruit de cette mort s'étant répandu jusqu'à Corbie et dans toute la contrée, on vit accourir de toutes parts une foule immense de fidèles de toute condition, des personnages distingués par leur naissance, des dames, des magistrats, des ecclésiastiques, en outre, des sourds, des muets, des paralytiques, des infirmes de toute espèce, qui avaient tous l'espérance certaine d'obtenir leur guérison par l'intercession de la servante de Dieu; et tous répétaient d'une voix unanime: « Colette est digne d'être comptée parmi les habitants des cieux ». Ainsi, aussitôt après son décès, elle fut honorée d'un culte public que le Siège Apostolique a étendu depuis, en approuvant pour plusieurs maisons de la Réforme une messe et un office en l'honneur de la Sainte.
Canonisation
Enfin, aujourd'hui Dimanche, 24 Mai de l'an 1807, jour auquel l'Eglise célèbre la fête de la Très-Sainte Trinité, après avoir rempli toutes les formalités prescrites par les sacrées constitutions et par les usages de la sainte Eglise Romaine, Nous avons déclaré que la bienheureuse Colette Boylet, réformatrice de l'ordre de sainte Claire, admirable par l'éclat de ses vertus, comblée des dons célestes, illustrée après sa mort par des miracles et par des prodiges, est véritablement sainte: nous l'avons ajoutée au nombre des saintes Vierges, et nous avons défini, qu'en cette qualité, elle devait être honorée et invoquée, ainsi que par la teneur des présentes nous le décrétons, nous le décidons, nous le définissons, statuant de plus que chaque année, le 6e jour de Mars, dans toute l'Eglise, on célébrera pieusement sa mémoire comme d'une sainte Vierge et sous le rit convenable. Nous accordons miséricordieusement dans le Seigneur, que tous les fidèles qui, chaque année, le jour de sa fête, étant vraiment pénitents, et s'étant approchés des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie, visiteront le sépulcre où son corps repose, puissent gagner une indulgence de sept ans et sept quarantaines des pénitences qui leur auraient été enjointes, ou de tontes autres dont ils auraient contracté l'obligation.
Conclusion
Maintenant donc que Sainte Colette a mérité ce culte religieux, qui permet d'ériger en son honneur des temples et des autels dédiés au Dieu Tout-Puissant, qui impose le droit de vénérer ses sacrées images, il est certainement convenable que les fidèles mettent tout leur soin à éloigner du Temple de Dieu, c'est-à-dire de leurs âmes, ce qui est impur ou profane, à offrir à Dieu leurs corps comme une hostie vivante, sainte et agréable, enfin à exprimer en eux et à y reproduire, avec zèle et avec le secours de la grâce divine, le modèle parfait des vertus de la Bienheureuse, et la ressemblance de sa sainteté. Qu'il en soit ainsi, afin que Dieu, apaisé par l'intercession de Sainte Colette, et des autres saints, daigne dans sa miséricorde éloigner de nous sa colère.
Neuvaine à Sainte Colette de Corbie
Avis pour la Neuvaine
1° Chaque jour lire une des considérations qui suivent. Ne vous contentez pas d'une lecture rapide, réfléchissez avec recueillement et esprit de prière, afin de vous convaincre et de déterminer votre volonté à faire ce que Dieu demande de vous. Pendant la journée, revenez souvent, mais sans fatigue, sur la même pensée, afin de bien la comprendre, de l'aimer en la comprenant, de Vous résoudre à la pratiquer en l'aimant. 2° Si vos occupations vous le permettent, assistez chaque jour de la neuvaine au saint sacrifice de la Messe, en l'honneur de la Sainte, sinon, assistez-y au moins en esprit, en vous unissant à ceux qui y assistent. 3° Mettez-vous en état de participer à la divine Eucharistie dans l'intervalle de la neuvaine. Cet article est le plus important de tous. 4° Commencez avec confiance, vous proposant avant tout de chercher ce qui peut contribuer à la gloire de Dieu, à votre salut et au salut des personnes pour qui vous vous intéressez. 5° Lisez peu, réfléchissez beaucoup, priez encore plus, mais surtout déterminez-vous à agir.
Premier jour
La vue de la fin
Considération
Considérez pourquoi vous êtes sur la terre? Uniquement pour louer, révérer, servir Dieu, et, en faisant cela, sauver votre âme. Considérez encore pourquoi Dieu a fait tout ce qui existe et permet tout ce qui arrive? C'est afin d'aider l'homme à atteindre à la fin pour laquelle il a été créé. D'où il suit qu'il n'y a pour vous dans ce monde qu'une seule chose nécessaire : faire votre salut. Que rien de ce qui existe, ou de ce que vous voyez, ou de ce qui vous arrive, n'a de valeur qu'autant que vous pouvez vous en servir pour vous reporter vers votre fin. Que vous devez être dans une entière indifférence par rapport à quoi que ce soit. Que vous devez vous servir, vous abstenir, vous dépouiller des créatures dans la mesure de leur rapport avec votre fin. Sainte Colette l'avait compris. De là: Dieu toujours en vue; indifférence complète par rapport aux honneurs, aux biens de ce monde; sagesse et détachement admirable dans l'usage des créatures; esprit de sacrifice perpétuel par la pratique parfaite de la sainte pauvreté et de la sainte obéissance.
Prière à Sainte Colette
Glorieuse Sainte Colette, j'admire dans quelle perfection vous avez compris que Dieu est tout, que le monde entier n'est rien, et que nous ne sommes sur la terre que pour louer, révérer et servir Dieu. Loin de vous imiter, j'ai presque toujours perdu de vue cette vérité fondamentale dont l'oubli a été la source de tous mes égarements, Obtenez-moi la grâce de me convaincre de plus en plus que je ne suis au monde, ni pour obtenir l'estime des hommes, ni pour amasser des richesses, encore bien moins pour satisfaire mes passions, mais pour servir Dieu. C'est là mon unique destinée; si j'ai le bonheur de comprendre cette vérité comme vous l'avez comprise, j'aurai trouvé la vraie sagesse. Demandez-la pour moi à Notre-Seigneur qui vit et règne dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.
Pratique: Porter à conviction au plus haut point sur ces vérités: la fin de l'homme, la fin des créatures, la nécessité d'être indifférent à tout, autant que possible, la nécessité de ne rien désirer et de ne rien choisir qui ne nous conduise à la fin pour laquelle nous sommes créés.
Second jour
Motifs de la fin
Considération
Considérez combien sont puissants les motifs qui vous pressent de vous occuper de l'unique nécessaire. Vos fins dernières, la Mort: je mourrai certainement et bientôt; le Jugement redoutable de Dieu: je serai certainement jugé sur toutes mes pensées, mes désirs, mes actions, mes paroles, mes omissions, par un Juge infiniment saint et infiniment clairvoyant, qui a tout vu et tout pesé; l'Enfer: il y en a un, il est éternel, il serait pour moi si je mourais en état de péché mortel; le Ciel: il y en a un aussi, il est éternel, il dépend de moi d'y entrer. Mort, Jugement, Enfer, Ciel, quels mots! Et je n'y pense pas! Souvenez-vous de vos fins dernières, a dit l'Esprit-Saint, et vous ne pécherez jamais.
Prière à Sainte Colette
La vue de leurs fins dernières a déterminé les Saints à tout entreprendre, pour opérer leur salut. Elle vous a déterminée vous-même, ô grande Sainte, à renoncer à toutes les espérances de ce monde, à vous renfermer pendant plusieurs années dans une solitude absolue, à supporter ensuite des fatigues sans nombre, et à vous imposer des mortifications de toute sorte. Vos exemples seront-ils perdus pour moi? Ne ferai-je rien pour m'assurer une sainte mort? pour me préparer un jugement favorable? pour éviter les peines éternelles de 1 Enfer et pour mériter le Ciel. C'en est fait, trop longtemps je me suis nourri de la frivolité de mes pensées. Je me recommande à vous; obtenez-moi de Notre-Seigneur la grâce de commencer sérieusement une vie nouvelle.
Pratique: Se déterminer aujourd'hui à mettre la main à l'œuvre. Coûte que coûte, il faut faire mon salut, c'est l'unique nécessaire.
Troisième jour
Encore les motifs de la fin
Considération
Comme il importe de rendre inébranlable cette détermination de prendre en main l'unique affaire de son salut, considérez encore aujourd'hui d'autres motifs également puissants. Pourquoi Dieu a-t-il créé le monde et tout ce qu'il renferme? Pour vous aider à faire votre salut. Pourquoi l'Incarnation de la seconde personne de la Sainte Trinité? Principalement en vue de votre salut. Pourquoi la vie pauvre, humble, laborieuse de Jésus-Christ? Pour l'œuvre de votre salut. Pourquoi le Calvaire et toutes les douleurs de l'Homme-Dieu? c'est encore pour votre salut. Pourquoi les marques ineffables d'amour que nous donne Notre-Seigneur dans l'Eucharistie où il devient chaque jour notre nourriture, notre Prêtre et notre Victime? toujours pour notre salut. Création, Incarnation, Rédemption, Eucharistie, encore quatre mots qui me rappellent l'amour de mon Dieu et qui me pressent de m'occuper enfin de ma grande, de mon unique affaire. D'ailleurs il n'y a pas pour moi d'affaire plus importante; il s'agit du Ciel, de l'Enfer et pour toujours. Il n'y en a pas de plus pressante; le temps passe vite, la mort arrive comme un voleur, demain peut-être il ne sera plus temps. Il n'y en a pas de plus irréparable; si cette affaire est perdue, tout est perdu sans ressources, si elle est gagnée, tout est gagné à jamais. O hommes insensés qui n'y travaillent pas! qui n'y pensent même pas!
Prière à Sainte Colette
Grande Sainte, la vue de ce que Dieu a fait dans la création pour notre salut vous remplissait d'une sainte ardeur pour travailler à cette unique affaire. Mais surtout les abaissements de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans l'Incarnation, ses souffrances sur le Calvaire, son amour sans bornes dans la sainte Eucharistie vous rendaient tous les sacrifices possibles. Ne pas travailler sans relâche à votre perfection vous eût paru une profanation des abaissements, de la croix, et de l'amour de Jésus-Christ. Obtenez-moi de m'encourager par votre exemple. J'ai trop longtemps refusé de me rendre aux plus tendres sollicitations de mon Sauveur et méconnu mes plus chers intérêts. Je veux enfin commencer sous votre puissante protection. Ainsi soit-il.
Pratique: S'établir dans une parfaite indifférence de volonté à l'égard de toutes choses, ne voulant et ne choisissant que ce qui peut être plus utile à notre salut.
Quatrième jour
Le péché qui éloigne de la fin
Considération
Le péché est l'unique mal. Considérez quelques-uns des terribles effets d'un seul péché mortel. Sur Dieu : un seul péché mortel l'anéantirait s'il était possible, parce que Dieu est l'ordre et que le péché est le désordre; parce que Dieu est le bien et que péché est le mal; parce que Dieu veut le bien et que le péché empêche l'effet de cette volonté éternelle. Le péché force, pour ainsi dire, Dieu le Père à donner son Fils en expiation; le Fils à mourir comme homme sur la croix; l'Esprit-Saint à s'employer à nous faire incessamment l'application des mérites de Jésus-Christ. Le péché contredit tous les attributs essentiels de Dieu: sa Sagesse dont il renverse les plans, sa Bonté dont il arrête l'effusion, sa Toute-Puissance qu'il insulte, sa Sainteté qu'il outrage; il ne laisse d'action qu'à sa Justice. Le péché déconcerte tous les projets que Dieu avait faits pour sa propre gloire et pour le bonheur de l'homme. Dans le monde quel désordre! quel malheur y produit un seul péché mortel. Transportez-vous par la pensée sur les principaux théâtres où Dieu exerce sa vengeance contre le péché: Des millions d'anges précipités du ciel dans les flammes de l'enfer pour un seul péché! d'orgueil. Nos premiers parents chassés du Paradis terrestre, et tous les hommes jusqu'à la fin du monde justement condamnés aux souffrances, aux maladies, au travail, aux horreurs de la mort (sans parler de la perte des dons surnaturels ni des plaies faites à l'âme) pour un péché de désobéissance. L'enfer creusé, c'est-à-dire un feu dévorant, la séparation de Dieu à jamais pour un seul péché mortel. La croix dressée sur le Calvaire et l'Homme-Dieu expirant sur un infâme gibet. Faut-il dire ce que le péché fait de moi! Il me ravit la grâce de mon Dieu, il me fait perdre mes mérites, il m'enlève la paix de mon cœur, il déchire tous mes titres d'enfant de Dieu, de frère de Jésus-Christ et m'ôte tout droit à l'héritage du ciel. Il m'aveugle l'esprit, il m'endurcit le cœur, il me prépare une vie de remords, une mort affreuse, un jugement redoutable, une éternité malheureuse.
Prière à Sainte Colette
O bien-aimée Sainte Colette je me jette en ce moment à vos pieds. Je vous conjure de m'obtenir de Jésus, mon Sauveur, infiniment miséricordieux, la connaissance intime et la détestation de tous les péchés dont je me suis rendu coupable. O vous qui auriez mieux aimé mourir que de commettre un seul péché véniel volontairement, faites que j'obtienne de la bonté de Dieu le sentiment vif du sans-ordre de ma vie afin que je le déteste, que je me corrige et que je me rétablisse dans l'ordre. Obtenez-moi encore la grâce de connaître le monde et tout ce qui, dans le monde, pourrait être pour moi une cause de péché, afin que je l'abhorre et que je m'en éloigne.
Pratique: S'exciter à un profond regret de toutes ses fautes, accompagné d'une grande confiance dans la miséricorde de Dieu; et se mettre dans la disposition de tout perdre et de tout souffrir plutôt que d'offenser Dieu mortellement.
Cinquième jour
Jésus-Christ la voie qui conduit à la fin
Considération
Considérez combien il est nécessaire de vous déterminer à imiter Notre Seigneur Jésus-Christ. Lui-même n'a-t-il pas tous les droits à vous imposer cette obligation? Il est votre Dieu, vous n'avez rien que vous n'ayez reçu de lui; ses droits sur vous sont éternels, essentiels, imprescriptibles. Il est votre Père et quel père! il est votre Sauveur, et quel Sauveur! il est votre Roi et quel roi! lui qui a conquis votre âme par son sang ! Votre honneur y est engagé. Vous avez fait des promesses solennelles; des engagements sacrés ont été pris. Voudriez-vous y être infidèle? Votre bonheur en est inséparable. Vainement les hommes demandent le bonheur aux choses de ce monde; le bonheur n'est qu'en Dieu parce qu'en Dieu seul est l'ordre, et que Dieu seul est notre fin. Votre salut l'exige comme une douce et inévitable nécessité. Personne ne va au Père que par le Fils. Le Fils est la Voie, hors de cette voie, on ne va pas au but; il est la Vérité , hors de lui, mensonge; il est la Vie, hors de lui, la mort.
Prière à Sainte Colette
Vous avez compris, grande Sainte, que le secret aussi bien que le bonheur de la vie chrétienne est de connaître d'aimer et d'imiter Jésus-Christ. La connaissance que vous aviez des mystères de l'amour du divin Sauveur pour les hommes vous avait donné l'amour qui embrasait votre cœur. Cet amour lui-même vous faisait préférer à tout le pauvreté, les humiliations, les opprobres de votre Bien-aimé. D'où vient que je n'ai pas le courage d'agir à votre exemple contre ma sensualité, ou contre mon amour-propre, ou contre la vaine estime du monde! D'où vient que je travaille si faiblement à retracer en moi les vertus de notre souverain Modèle, si ce n'est de ce que je ne l'aime pas et de ce que je ne le connais pas. Obtenez-moi de son infinie bonté la grâce de le connaître moins imparfaitement, de l'aimer plus ardemment, de le suivre plus courageusement. Ainsi soit-il.
Pratique: Une grande paix du cœur, si l'on s'est approché du sacrement de Pénitence. Un grand désir de connaître, d'aimer, d'imiter de plus en plus Notre Seigneur Jésus-Christ.
Sixième jour
Encore Jésus-Christ qui conduit à la fin
Considération
Il ne suffit pas d'être convaincu de la nécessité d'imiter Jésus-Christ, il faut connaître ce divin Modèle. Considérez attentivement les principales vertus qu'il offre à votre imitation. Vertus de son intérieur: l'amour de l'humilité, il s'anéantit dans son incarnation prenant la forme d'esclave; l'amour de la sainte pauvreté, lui, le roi éternel de gloire naît dans une étable à Bethléem; l'amour de la dépendance, il fuit en Egypte et s'offre dans la présentation au Temple comme la victime prête à accomplir parfaitement la volonté de son Père. Vertus de sa vie privée: l'obéissance, il était soumis à Marie et à Joseph; le travail sanctifié, l'Evangéliste nous laisse entendre que Notre Seigneur Jésus-Christ n'a pas dédaigné, pour nous donner l'exemple de travailler dans l'humble atelier du patriarche saint Joseph; l'oubli de lui même, pendant trente ans il vit sans éclat aux yeux des hommes. Vertus de sa vie publique: l'amour de Dieu, il ne pense qu'à accomplir la volonté de son Père, il ne travaille que pour les intérêts de sa gloire; l'amour des âmes, après la gloire de Dieu Jésus-Christ ne fait rien que pour le salut des hommes; souffrir et mourir, la croix est le moyen qui glorifie Dieu et qui sauve le monde, Jésus-Christ l'embrasse, il meurt sur le Calvaire. Voilà notre Modèle. Jésus-Christ m'a donné l'exemple afin que je fasse comme il a fait lui-même. Où en suis-je pour cette imitation?
Prière à Sainte Colette
Glorieuse Sainte Colette, votre vie m'a fait connaître que vous avez été une fidèle copie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Vous ne vous êtes pas contentée de travailler sans relâche à détruire en vous la sensualité, l'amour du monde et de vous même, vous vous êtes encore appliquée, avec une grande confiance en Dieu, à devenir une parfaite imitatrice de celui que votre cœur avait choisi pour époux. Vous vous êtes rendue par sa grâce pauvre comme lui, humble comme lui. A son exemple vous n'avez travaillé qu'en vue de la gloire de Dieu et du salut des âmes et vous avez voulu le suivre dans la voie douloureuse de la Croix. Et moi, je recherche incessamment la satisfaction de ma sensualité, je ne sais remporter aucune victoire sur mon amour propre, je m'inquiète des jugements d'un monde frivole, je ne suis pas humble, je sens dans mon cœur une secrète attache pour les honneurs de ce monde, je n'ose me glorifier en la croix du mon Sauveur. Grande Sainte, venez en aide à ma bonne volonté, je mets en vous ma confiance. Je sens bien que la voie qu'il faut suivre est difficile, mais la grâce de Dieu m'est toujours assurée, le ciel sera ma récompense, votre protection restera sur moi. Ainsi soit-il.
Pratique: En général un plus ardent désir de connaître, d'aimer, d'imiter Notre Seigneur. En particulier quelque chose des mystères de la vie intérieure, ou de la vie publique du divin Maître, par exemple: plus de simplicité, plus d'obéissance, plus de détachement, plus de résignation, plus de pureté d'intention, plus de zèle, plus d'oubli de soi-même en vue et à l'imitation de Jésus-Christ.
Septième jour
Les œuvres qu'il faut faire pour arriver à la fin
Considération
Il est nécessaire de faire des bonnes œuvres pour obtenir la récompense éternelle. Considérez combien celte nécessité est indispensable. Nous ne serons pas récompensés pour les belles pensées que nous aurons eues, ni pour les bonnes résolutions que que nous aurons prises, mais seulement pour le bien que nous aurons fait. Ce ne sont pas ceux qui disent: « Seigneur qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père ». Le royaume des cieux souffre violence. Parmi les œuvres saintes qui nous aident à avancer notre ressemblance avec Jésus-Christ il en est quelques-unes d'une efficacité plus certaine qu'il faut vous déterminer à accomplir: s'exercer à la pratique de l'humilité et de la mortification chrétienne; remplir fidèlement les devoirs de son état; pratiquer à l'égard du prochain quelque œuvre de charité corporelle ou spirituelle, selon son pouvoir.
Prière à Sainte Colette
Que j'aime à vous contempler, glorieuse Sainte Colette, dans l'exercice des bonnes œuvres que vous avez entreprises pour la gloire de Dieu et pour votre salut. De quels actes continuels d'humilité et de pénitence votre vie ne se trouve-t-elle pas remplie! Quelle fidélité scrupuleuse à accomplir les devoirs que votre charge de Réformatrice vous inspirait! De quelle charité à la fois douce et forte n'étiez-vous pas animée pour le soulagement des peines temporelles qui affligeaient les corps, et des misères spirituelles des âmes. Parla, semblable à un peintre habile, vous retraciez fidèlement dans votre âme la divine ressemblance de Jésus-Christ. Secourez-moi dans la résolution que j'ai prise de marcher sur vos traces en ne faisant plus consister ma perfection dans ce que je dis, ni même dans ce que j'éprouve mais dans les bonnes œuvres que je ferai. Ainsi-soit-il.
Pratique: Se déterminer à commencer la réforme de sa vie par l'exercice des trois œuvres saintes dont on vient de parler et qui suffisent pour nous faire arriver bientôt à une haute perfection: humilité et esprit de pénitence, fidélité aux devoirs d'état, pratique de la charité.
Huitième jour
Les moyens qui nous aident à atteindre notre fin
Considération
La volonté, dégradée par le péché, ne peut pas tout le bien dans l'ordre naturel; elle n'en peut aucun dans l'ordre surnaturel. Mais Dieu a remis entre nos mains des ressources d'une efficacité infaillible. Considérez la douceur et la nécessité de ces moyens. Le premier, c'est la prière. La prière est un devoir essentiel. Il faut prier, a dit Notre-Seigneur. Ne pas prier, s'est s'exclure volontairement, pour ainsi dire, du royaume des Cieux. Prier avec foi, confiance, persévérance, c'est être sûr d'avance d'obtenir ce que l'on demande, car Notre Seigneur a dit aussi: « Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera ». Le second moyen est encore plus efficace parce qu'il nous confère par lui-même les grâces dont nous avons besoin, c'est la fréquentation des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie. L'un nous remet nos péchés, nous rend ou augmente en nous la grâce sanctifiante. L'autre en nourrissant nos âmes du corps, du sang, de l'âme, de la Divinité de Jésus Christ Notre-Seigneur, nous donne vraiment et réellement l'Auteur de la grâce, Celui qui s'appelle la lumière et la vie, Celui qui nous convoque à son divin banquet en nous disant avec une bonté ineffable: « Venez à moi, vous tous qui souffrez et qui êtes chargés, et je vous soulagerai ». Enfin le troisième moyen c'est le secours et la protection des saints mais principalement de la Sainte Vierge. Nous ne sommes pas seuls pour travailler à notre salut; les saints sont nos protecteurs. Nous avons auprès du trône de Dieu une mère infiniment bonne qui nous aime tendrement, une mère qui peut tout auprès de Dieu, une mère qui se tient toujours prête à répandre sur nous ses faveurs les plus signalées. Confiance sans borne en Marie.
Prière à Sainte Colette
Ici plus que jamais, ô glorieuse Sainte, je vois que si vous êtes parvenue sur la terre à un si haut degré de perfection, et que si vous êtes maintenant si élevée dans le ciel, c'est pour avoir employé avec tant de soin les moyens que Dieu nous a donnés pour opérer notre salut. Quel esprit de prière et d'oraison continuelle! quelle préparation et quel saint empressement quand vous vous approchiez du sacrement de pénitence! quelle foi, quelle confiance, quelle ferveur dans vos communions! quelle piété envers la très Sainte Vierge! Je me plains de ne pas avancer dans la vertu, de me retrouver perpétuellement avec des imperfections qui m'affligent, avec une tiédeur qui m'inquiète, avec une lâcheté qui me désole, quelle peut en être la cause? n'est-ce pas parce que je ne prie pas ou que je prie mal? n'est-ce pas parce que je ne m'approche pas des sacrements de pénitence et d'Eucharistie assez fréquemment ou avec des dispositions assez parfaites? N'est-ce pas parce que je ne recours pas assez finalement à la protection puissante de la plus tendre des mères? Voilà la véritable source de mes imperfections et peut être de mes chutes. Je suis maintenant résolu à me servir, à votre exemple, ô glorieuse Sainte Colette, de ces moyens de salut que Notre-Seigneur a mis à notre disposition dans tous nos besoins, et principalement dans les attaques contre la plus belle des vertus. Obtenez-moi la grâce d'être fidèle à ces résolutions. Ainsi-soit-il.
Pratique: Regarder la prière comme un devoir essentiel et s'en acquitter avec l'attention et id ferveur convenable. S'approcher le plus fréquemment possible des sacrements. Faire profession d'une dévotion sincère à la Reine des Vierges.
Neuvième jour
L'Amour de Dieu
Considération
La charité est la plénitude de la loi. Pour rendre plus inébranlable encore la résolution où vous êtes d'être désormais tout à Dieu sans réserve, sans partage, sans retour, rappelez-vous quelques-uns des motifs qui vous pressent d'aimer un si bon Maître de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces. Le monde, en quelque sorte, n'existe que pour votre utilité. Le soleil vous éclaire, les astres vous réjouissent, les productions de la nature sont à vos ordres, les animaux vous servent, les anges mêmes sont employés à veiller sur vous pour votre bonheur. Ce que vous voyez, ce que vous entendez, ce dont vous vous servez, tout vous parle de l'amour de votre Dieu et vous aide à l'aimer. Dieu lui-même s'est prodigué à vous. Il vous prodigue sa Puissance, en créant et en conservant l'univers; sa Providence, en veillant sur tous vos pas; sa Miséricorde, en vous pardonnant toutes les fois que vous êtes revenu à lui dans la sincérité de votre cœur; sa Charité, en vous environnant sans cesse de nouveaux bienfaits. Il nous a donné son Fils pour nous sauver, son Saint-Esprit pour nous éclairer et pour nous sanctifier. Le Fils de Dieu, fait homme pour nous, nous a tout donné: sa gloire, son honneur, ses travaux, sa vie même sur la croix. Dans la sainte Eucharistie il demeure avec nous pour être notre nourriture, notre lumière, notre guide, notre consolation. Il nous y prodigue sa dignité, il y livre aux opprobres des méchants, non plus son corps sujet aux misères de l'humanité, mais son corps immortel. Et cependant j'ai vécu sans aimer mon Dieu! J'ai prodigué les affections de mon cœur à de viles créatures. Ce Maître, ou plutôt ce Père infiniment bon, me demande en ce moment mon cœur dont il veut bien encore agréer l'hommage. Ne le lui donnerai-je pas, décidé à n'aimer que lui, à ne vivre et à ne mourir que pour lui?
Prière à Sainte Colette
L'amour de Dieu, voilà, glorieuse Sainte Colette, le principe qui a produit votre vie admirable, qui vous a inspiré tant de saintes entreprises, qui vous a fait pratiquer tant d'héroïques vertus, qui vous a mérité pour l'éternité un poids immense de gloire. Vous aimiez votre Dieu et votre Sauveur de tout votre cœur, de toute votre âme, de toutes vos forces; tout est expliqué. L'amour vous inspirait du courage et vous faisait trouver le bonheur dans l'humilité, la mortification, la pauvreté, l'obéissance et toutes les autres vertus. Tout entière à Dieu, vous ne vous serviez plus de votre mémoire que pour vous rappeler ses bienfaits, de voire intelligence et de votre volonté que pour vous attacher plus étroitement à lui en toutes choses, de votre vie que pour vous immoler à chaque instant à son service et au salut des âmes. Obtenez-moi de Dieu un peu de cet amour qui embrasait votre cœur, afin que je commence aussi à aimer mon Dieu et à l'aimer comme vous d'un amour total qui donne tout, d'un amour perpétuel qui donne sans retour, d'un amour actif qui se manifeste principalement par les actions, d'un amour courageux qui supporte tout, d'un amour pur qui ne voit que Dieu. Ainsi-soit-il.
Pratique: Terminer sa neuvaine, avec une sainte joie dans le cœur, confirmé dans la résolution d'être tout à Dieu, déterminé à se vaincre et à souffrir à l'imitation de Jésus-Christ et par amour pour lui.
Avis à la fin de la Neuvaine
Voulez-vous assurer les fruits de votre neuvaine?
1° Donnez chaque jour quelque temps à la pratiqua de l'oraison et de l'examen particulier.2° Approchez-vous souvent des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie, choisissant un confesseur arrêté que vous regarderez comme votre guide dans les voies spirituelles, et avec qui vous traiterez de tout ce qui regarde votre âme. 3° Entretenez la ferveur de votre âme par quelque pieuse lecture, par la fréquentation des personnes de piété, par la fuite des compagnies dangereuses ou dissipées. 4° Fixez-vous un règlement pour les actions journalières, afin que vous ne viviez pas sans ordre. 5° Faites passer avant tout l'accomplissement de» devoirs d'état. La perfection défend principalement de cela, et de la pureté d'intention avec laquelle on fait les petites choses qui composent la vie de presque tous les hommes. 6° Appliquez-vous avec constance, avec une confiance sans borne en Notre Seigneur et en sa Saints Mère et la nôtre, à l'acquisition des vertus solides, surtout de l'humilité, de la patience, de la charité. 7° S'il se peut, consacrez, chaque année, huit jours à la retraite spirituelle, et si la chose est impossible, ne manquez pas de faire chacune de vos confessions comme si c'était la dernière de votre vie. Courage et surtout confiance.
Prière apportée du Ciel à Sainte Colette par un Ange
On dit le Je Vous salue Marie et le Gloire au Père avant de dire l'Oraison
Que l'heure de la naissance d'un Dieu-homme soit bénie; que le Saint-Esprit, dont Jésus-Christ a été conçu, soit béni; que la glorieuse Vierge Marie, dont ce Dieu-homme est né, soit bénie; que le Seigneur exauce mes prières, par l'intercession de cette glorieuse Vierge Marie, et par le souvenir de cette heure très sacrée, à laquelle l'Homme-Dieu est né, que tous mes désirs s'accomplissent pour leur gloire et pour mon salut. O bon Jésus! ô Jésus Rédempteur! ne m'abandonnez pas, et ne punissez pas mes péchés comme ils le méritent; mais exaucez ma très humble prière, et accordez-moi ce que je Vous demande par l'intercession de la Très Sainte Vierge, et pour la gloire de Votre Saint Nom.
Neuvaine publiée à Amiens, chez Alfred Garon, Imprimeur-libraire en 1855
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