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30 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Trente-et-unième et dernier jour

Les reliques

31 Octobre

 

Prélude : Vénérons, en union avec tous les dévots serviteurs de saint François, les reliques de notre séraphique Père, et envoyons de loin nos hommages à ces précieux restes, dans l'église où le pape Grégoire IX les a fait placer.

 

Réflexions

 

Le zèle de Grégoire IX pour le culte de saint François le porta à faire bâtir une magnifique église et d'y transférer le corps de son séraphique ami. Ce précieux dépôt reposait honorablement dans l'église de saint Georges, mais il convenait de remettre le Père entre les mains de ses enfants.

Or, quand on voulut choisir, à Assise, un emplacement pour bâtir une église et un couvent, il ne s'en trouva point de plus propice que l'endroit appelé « la Colline d'enfer », où l'on exécutait les criminels, près des murs de la ville, au-dessus d'un profond précipice. Ce fut l'accomplissement du désir prophétique de saint François, qui avait demandé d'y être enterré comme étant le lieu le plus vil.

Le nom de « Colline d'enfer » fut changé par le pape même en celui de « Colline de paradis ». On creusa aussitôt les fondations de l'église sur le penchant de la colline, et Grégoire IX en posa la première pierre avant son départ, en présence des cardinaux et d'une immense multitude, transportée de joie. Il assigna, pour couvrir les frais de la construction, la plus considérable partie des revenus de la vallée de Spolète.

Dès que la crypte de cette église, qui est l'une des merveilles du monde chrétien, fut achevée, sans plus tarder, en 1230, au milieu d'un immense concours et de fêtes magnifiques, la translation des reliques de saint François y fut opérée.

Cinq ans plus tard, en 1235, cette belle église étant complètement terminée, le saint Pape Grégoire IX, malgré ses quatre-vingt-quatorze ans, revint à Assise pour la consacrer de ses propres mains, le 25 avril, dimanche de Quasimodo. Ce fut une grande solennité. Ce monument gigantesque et charmant tout à la fois, se compose de trois églises superposées : l'une, qui est la crypte inférieure, où repose le corps de saint François, est peu étendue la seconde et la troisième, qui servaient au culte public, et qui ont été profanées en 1871, par la révolution italienne, avaient été décorées par les plus illustres peintres du moyen âge.

 

Pratique : Prendre la résolution de répandre, par tous les moyens en son pouvoir, le culte et la dévotion de saint François d'Assise.

Invocation : Saint François d'Assise, notre bon père, priez pour vos enfants !

 

Fioretti

Le trésor d'Assise

 

Dans l'église souterraine de la basilique de saint François, à Assise, on vénère le corps sacré du saint, dont on aperçoit la chasse en pierre, à travers une puissante grille de fer, au-dessus d'un autel où l'on peut célébrer la Messe. Des lampes sans nombre brûlaient jadis devant la sainte relique ; mais, depuis l'invasion piémontaise, qui a dépouillé la basilique et le grand couvent des Frères Mineurs, il n'en reste plus qu'une, triste et solitaire. Les ossements sacrés du corps de saint François, reconnus et vérifiés en 1821, par une commission spéciale sur l'ordre du Pape Pie VII, reposent tout entiers dans cette châsse. Les reliques du Saint que l'on donne aux fidèles, sont des parcelles de la vénérable poussière qui fut jadis sa chair, ses vêtements, les clous de ses Stigmates et les suaires dans lesquels le Saint fut enseveli.

Dans le Trésor, on voit le plus ancien portrait connu de saint François, dont il est question plus haut, ainsi que l'original de la Règle des Frères Mineurs, et celui de la bénédiction donnée à Frère Léon, tracés tous deux de la main même du Saint. Là on vénère encore deux tuniques portées par saint François, dont l'une, chose remarquable, est en laine blanche et a été tissée par sainte Claire et sa sœur sainte Agnès, de la laine du pauvre petit agneau que le Père François leur avait donné ; il mettait, paraît-il, cette blanche tunique les jours de grande fête. Là se conservent également des reliques qui rappellent ses Stigmates ; entre autres la feuille de parchemin, teinte de son sang et destinée à couvrir la plaie de son côté ; et la paire de sandales en étoupe, que la bonne sainte Claire, touchée des souffrances de son admirable Père, lui confectionna tout exprès pour atténuer les poignantes douleurs des Stigmates sanglants de ses pieds. (Le séraphique saint François, par Monseigneur de Ségur).

 

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Fin du Mois de Saint François d’Assise

 

Pour télécharger l’intégralité des méditations du Mois de St François d’Assise (pdf), cliquez ici

 

Prochain Mois de dévotion, le Mois des Bergers

rendez-vous le 30 novembre

 

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29 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

Vita de Saint François-001


Trentième jour

La canonisation

30 Octobre

 

Prélude : Entourons avec amour les premiers autels où l'on honore notre bien-aimé Père d'un culte liturgique.

 

Réflexions

 

Cependant, la voix de l’Église manquait à ce concert d’universelles louanges en l'honneur du séraphin d'Assise. De toutes parts, on sollicitait le Souverain Pontife de se rendre aux vœux de l'Italie et de la chrétienté tout entière. Le Pape d'alors était ce cardinal Hugolin, devenu Grégoire IX, qui avait été l'ami, le protecteur de François, ainsi que le témoin de sa vie merveilleuse et crucifiée.

D'autre part, les vertus du séraphique Père étaient si éclatantes, si publiques ; les miracles qui s'étaient opérés et qui s'opéraient chaque jour encore à son tombeau, étaient si nombreux, si beaux, si avérés. que les informations ne furent ni difficiles ni longues. Le Pape en confia l'examen juridique aux cardinaux et prélats qu'il savait le moins favorables à une canonisation aussi prompte ; et lorsque tout fut fini et mûrement discuté en plein consistoire, la canonisation fut résolue à l'unanimité.

Cette canonisation fut si solennelle, que saint Bonaventure s'excuse d'en rapporter toutes les circonstances, parce que le récit en serait trop long. Notre piété filiale est heureuse d'en noter quatre principales :

1° Le Pape, avec toute sa cour, vint exprès à Assise pour la cérémonie, fit le panégyrique du bienheureux Père, et en publia dans les termes les plus touchants diverses particularités qu'une étroite amitié avec le bon saint lui avait apprises.

2° La solennité fut faite dans le lieu même où reposait le corps du saint, ce que l'on n'avait point encore vu jusque-là.

3° Les miracles avec leurs preuves furent lus publiquement, ce qui n'était point d'usage jusqu'alors, car on se contentait de les examiner et de les approuver dans un consistoire secret. Ces merveilles étaient énumérées publiquement par un cardinal, en présence du Pape et de toute sa cour. La plupart des personnes, sur qui elles avaient été opérées, se trouvaient présentes, les attestaient tout haut et disaient : « C'est à moi que cela est arrivé », et elles en montraient les marques. On vit se renouveler alors ce que pratiquait saint Augustin pour les miracles des reliques de saint Etienne, premier martyr : il en faisait lire, dans ses sermons, les mémoires authentiques, produisant aux yeux de ses auditeurs ceux qui en avaient été l'objet et qui étaient bien connus. À Assise, comme à Hippone, la lecture et le spectacle remplissaient de joie le cœur des fidèles, affermissaient leur foi, animaient leur confiance. Tout le monde glorifiait Dieu et lui rendait des actions de grâces.

4° François était déclaré saint, deux ans seulement après sa mort, sur le témoignage d'une infinité de témoins et de plusieurs cardinaux, qui l'avaient vu et connu, et qui ne pouvaient douter de sa sainteté, ni de ses miracles. Aussi, ce fut au milieu de l'émotion générale que l'on entendit Grégoire IX s'écrier, les yeux et les mains levés au ciel : « À la gloire de Dieu tout-puissant, Père, et Fils et Saint Esprit ; à la gloire de la bienheureuse vierge Marie, et des saints apôtres Pierre et Paul, et à l'honneur de l’Église romaine, Nous avons résolu, de l'avis de nos Frères les cardinaux et des autres prélats, d'inscrire au catalogue des saints le bienheureux Père François, que Dieu a glorifié dans le ciel, et que nous révérons sur la terre ».

 

Pratique : Former la résolution de célébrer, chaque année, la fête et le mois de saint François d'Assise.

Invocation : Saint François, grand thaumaturge, priez pour nous !

 

Fioretti

La bulle de canonisation

 

La bulle de la canonisation de saint François, qui avait été dressée à Pérouse, fut expédiée le 19 juillet, trois jours après la cérémonie. Le Pape y admire la providence de Dieu sur son Eglise, le soin qu'il prend de lui envoyer des ouvriers dans tous les temps, et le bien qu'il lui a fait par son serviteur, le bienheureux François, homme selon cœur. Puis, le Saint Père expose, par des figures de l'Ecriture sainte, sa vocation, sa conversion, la générosité de son dépouillement, et sa pauvreté extrême, ses austérités rigoureuses, sa conformité avec Jésus crucifié, son assiduité à la prière, sa vie contemplative et active tout ensemble, le grand fruit de ses travaux, ses victoires remportées sur les ennemis du salut, la science et la sagesse qui l'élevaient au-dessus des savants. Ensuite, il s'exprime ainsi : « Quoique le grand éclat de sa sainteté suffi se pour faire croire qu'il est dans l’Église triomphante, néanmoins l’Église militante ne l'aurait pas encore déclaré saint, parce qu'elle ne juge point de ce qui n'est pas de son ressort. Mais Dieu ayant honoré de plusieurs grands miracles dont nous sommes pleinement informés, une vie si notoirement sainte, et qui nous est si bien connue par les liaisons intimes qu'il avait avec nous, lorsque nous étions dans un moindre rang, de l'avis et du consentement de nos Frères, Nous avons résolu de le mettre au catalogue des saints, ayant cette confiance que, par la miséricorde de Nous, et le troupeau qui nous est confié, serons aidés par ses suffrages, et que nous aurons au Ciel pour protecteur, celui que nous avions pour ami sur la terre ». À la fin de la bulle, le Pape ordonne que la fête de saint François soit solennisée le quatrième d’octobre, jour de sa bienheureuse mort, et recommande aux fidèles de la célébrer en glorifiant Dieu, et en invoquant le saint avec une humble confiance. (La vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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28 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-neuvième jour

La gloire manifestée

 

Prélude : Pressons-nous, avec la foule des premiers pèlerins d'Assise, autour du sépulcre glorieux de notre bien-aimé Père, et unissons la ferveur de nos supplications à celles qui lui furent adressées, dès le premier jour de son ensevelissement.

 

Réflexions

 

Comme nous l'avons médité hier, arrivé à Assise, le corps de saint François fut inhumé en grande pompe ; dans l'église de saint Georges.

bon et cher saint, nous écrierons-nous avec Monseigneur de Ségur devant ce glorieux tombeau, ô bon et cher saint, véritablement incomparable en votre mort comme en votre vie, priez pour nous dans les splendeurs séraphiques de votre gloire, afin que, recevant par vous les miséricordes du Seigneur notre Dieu, nous puissions vous contempler un jour avec lui, et vous bénir, vous aimer, jouir de lui avec vous, pendant toute l'éternité !

Notre Seigneur ne voulut point tarder à faire éclater la sainteté et la gloire de son grand serviteur Le jour même de l'inhumation triomphale de saint François, les miracles commencèrent, et quels miracles ! Une jeune fille d'Assise qui, au vu et au su de toute la ville, avait la tête monstrueusement retournée et adhérente à l'épaule, s'approcha du tombeau du Bienheureux, y posa la tête, et aussitôt sa difformité disparut : la tête se trouva remise dans son état normal, à la grande stupéfaction et joie d'une infinité de spectateurs.

Un autre habitant d'Assise, aveugle depuis cinq ans et qui avait beaucoup aimé saint François, un femme nommée Sibilia et un homme de Spello, tous deux également aveugles depuis plusieurs années, recouvrèrent subitement la vue, de la même manière.

Un enfant tombé de très haut et tout brisé était depuis trois jours sans mouvement et sans vie. Sa mère, ayant fait vœu, s'il en revenait, de le porter au tombeau du glorieux François et d'y faire une offrande, le pauvre petit se trouva soudainement vivant et guéri.

Un autre enfant ne prenait plus rien depuis huit jours ; il avait les yeux fermés et la chair toute noire, si bien qu'on le jugeait mort ; sa mère, tout en larmes, n'en cessait pas moins d'invoquer le Saint : tout d'un coup, l'enfant ouvre les yeux ; sa chair redevient blanche et vive... Saint François l'avait rendu à la vie. Et comme on lui demandait qui l'avait guéri, il répondit : « C'est le Frère François, en me donnant sa bénédiction ».

Un malade, nommé Mancino, qui était à toute extrémité et abandonné des médecins, murmura le nom de François, et aussitôt il se trouva en parfaite santé.

Un jeune garçon muet et presque sans langue avait été recueilli, pour l'amour de Dieu, chez un homme fort pieux, nommé Marc. Un jour, celui-ci dit à sa femme : « Oh ! que si le bon saint François voulait, il pourrait bien remédier au mal de ce pauvre infirme ! Tous les jours, j'entends dire qu'il fait des miracles : celui de donner à un muet l'usage de la parole ne serait pas un des moindres. Si cela arrive, je fais vœu de le mener au tombeau du Saint, de l'adopter pour mon fils et de lui fournir, tant que je vivrai, les choses dont il aura besoin ». Il n'avait pas achevé que le muet s'écria d'une voix pleine : « Vive saint François ! » et regardant fixement : « Le voilà, dit-il, qui retourne au ciel. Il est venu me faire parler ! »

 

Pratique : Se renouveler dans la confiance en la puissante intercession de saint François d'Assise et l'invoquer avec un filial abandon dans toutes les nécessités temporelles et spirituelles.

Invocation : Saint François, notre bon père, ayez pitié de vos enfants.

 

Fioretti

Témoignage de saint Bonaventure

 

Dieu manifesta sa puissance, en honorant son serviteur de prodiges éclatants, après la mort comme durant la vie. Des aveugles, des sourds, des muets, des boiteux, des paralytiques, des hydropiques, des lépreux, des possédés, ont éprouvé la vertu des mérites du saint. À son invocation, dans les naufrages, dans la captivité, dans toute sorte de maladies, de nécessités et de périls, on s'est senti puissamment secouru. Beaucoup de morts ont été ressuscités. Parmi ces miracles, il y en eut plusieurs que Dieu fit pour confirmer la vérité des stigmates. (Légende de saint François, par saint Bonaventure).

 

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27 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-huitième jour

Les funérailles

 

Prélude : Suivons les funérailles de notre bienheureux Père et mêlons nos chants à ceux qui les transforment en un véritable triomphe.

 

Réflexions

 

Dès que la nouvelle de la mort du saint fut répandue, et qu'on entendit parler de ses stigmates, le peuple accourut en foule pour les voir. Chacun voulait les considérer de ses propres yeux, et avoir la satisfaction de s'assurer par lui-même d'un événement qui faisait la joie publique. On permit à un très grand nombre d'habitants d'Assise d'approcher, de voir et de baiser les saints stigmates.

L'un d'entre eux, nommé Jérôme, homme de guerre et lettré, sage et de grande réputation, ayant de la peine à croire cette merveille, l'examina plus hardi- ment et plus curieusement que les autres, en présence des Frères et de plusieurs personnes de la ville. Il toucha de ses mains les pieds, les mains et le côté du corps saint, fit mouvoir les clous, et s'assura si bien de la vérité du fait, qu'il en fut depuis un témoin très zélé, et en déposa avec serment sur les saints Evangiles. C'était, dit ingénieusement saint Bonaventure, comme l'apôtre saint Thomas, qui d'incrédule devint fidèle, en mettant ses mains dans les plaies du Sauveur, afin que sa foi, précédée d'incrédulité, affermît notre foi et nous empêchât de devenir incrédules.

Les Frères, qui avaient assisté au décès du bienheureux patriarche, passèrent le reste de la nuit à chanter les louanges de Dieu autour du corps, avec une multitude d'autres personnes qui survinrent ; et cela se fit de telle manière qu'il semblait, dit un biographe, qu'on fût à une fête d'esprits célestes plutôt qu'aux funérailles d'un homme. Le lendemain matin, qui était le dimanche, le saint corps fut porté à Assise, au chant des hymnes et des cantiques, sur les épaules des principaux de la ville, et des premiers d'entre les Frères Mineurs, les autres ayant une branche ou un cierge à la main.

Après avoir passé à Saint-Damien, on se remit en marche pour Assise, où François fut inhumé, dans l'église de Saint Georges, avec tout le respect possible. C'est là qu'il avait commencé à étudier dans son enfance, et qu'il avait prêché la première fois : ce fut là aussi son premier lieu de repos. Visitons notre bienheureux Père dans son sépulcre, et, comme les saintes femmes au sépulcre de Celui dont François fut une si vivante image, aimons à l'entourer du parfum de nos vertus.

 

Pratique : Concourir volontiers aux funérailles des pauvres.

Invocation : Saint François, honoré de Dieu et des hommes, assistez-nous dans l'exil où nous gémissons.

 

Lamentations de Sainte Claire

 

Fioretti

Les derniers adieux de sainte Claire

 

Quand le convoi passa à Saint-Damien, où Claire était avec ses filles, on s'y arrêta un peu, pour leur donner la consolation de voir et de baiser les stigmates. En admirant un tel prodige, et en gémissant d'être privées d'un tel Père, elles se souvinrent de la promesse qu'il leur avait faite dans sa dernière maladie, qu'elles le verraient avant leur mort. Claire s'efforça de tirer le clou d'une de ses mains, ce qu'elle croyait pouvoir faire, parce que la tête s'élevait dans la paume de la main au-dessus du reste de la chair ; mais il lui fut impossible d'y réussir. Elle trempa seulement un linge dans le sang qui en sortit, et elle prit la mesure du corps, dont elle se servit pour faire à la tribune, du côté des religieuses, une niche proportionnée, où l'on plaça l'image du saint. Ces pieuses vierges auraient bien souhaité qu'on leur eut permis de le considérer plus longtemps, mais on se remit en marche pour Assise, où il fut inhumé dans l'église de Saint Georges. (Vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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26 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-septième jour

Bienheureuse mort

 

Prélude : Entourons la couche suprême de notre Père et préparons-nous à assister au merveilleux spectacle de sa sainte mort.

 

Réflexions

 

Après avoir dicté son testament, le saint fit venir frère Léon, son confesseur, et frère Ange, auxquels il ordonna de chanter en sa présence le cantique du Soleil, parce que la mort était tout proche. C'est un cantique composé par le bienheureux Patriarche, où il rendait gloire à Dieu pour toutes ses créatures et aussi pour la mort. Assuré par une révélation qu'elle le ferait passer à la vie éternelle, son approche le remplissait de joie : il le témoignait en faisant chanter les louanges du Seigneur.

Le cantique fini, il mit ses bras l'un sur l'autre en forme de croix, signe salutaire qu'il avait toujours aimé, dit saint Bonaventure; et, les étendant sur ses Frères qui étaient autour de lui, il donna pour la dernière fois sa bénédiction aux absents et aux présents, au nom et par la vertu de Jésus crucifié. Ensuite, il prononça, avec une douceur ineffable, ces paroles : « Adieu, mes enfants, je vous dis adieu à tous ; je vous laisse dans la crainte du Seigneur, demeurez-y toujours. Le temps de l'épreuve et de la tribulation approche : heureux ceux qui persévéreront dans le bien qu'ils ont commencé. Pour moi, je vais à Dieu avec un grand empressement, et je vous recommande tous à sa grâce ». Il fit apporter le livre des Evangiles, et demanda qu'on lui lût l'Evangile de saint Jean, à l'endroit où commence l'histoire de la Passion de Notre-Seigneur, par ces paroles : « Ante diem festum Pasc, avant la fête de Pâques ».

Cette lecture achevée, il commença lui-même à réciter, du mieux qu'il put le psaume 141 : « Voce mea ad Dominum clamavi, j'ai élevé ma voix vers le Seigneur », et il le continua jusqu'au dernier verset : « Me expectant justi, donec retribuas mihi ; les justes sont dans l'attente de la récompense que vous me donnerez ».

Enfin, tous les mystères de la grâce étant accomplis en cet homme si aimé de Dieu, sa très sainte âme, tout absorbée dans la charité divine, fut délivrée des liens du corps et il s'endormit dans le saint baiser du Seigneur. C'était un samedi soir, le 4e d'octobre, la 45e année de son âge, la 20e de sa conversion, la 18e de l'institution de son ordre et la 3e commencée depuis l'impression des sacrés stigmates. On mit le corps sur la terre nue, et on l'y laissa quelque temps, comme il l'avait ordonné. Il fut lavé ensuite et revêtu de la tunique apportée de Rome par Jacqueline de Septisoles. Cette pieuse veuve eut alors la consolation de contempler et de baiser les plaies du saint qu'elle avait tant révéré. Elle en fut si transportée qu'après lui avoir fait faire de magnifiques funérailles, elle régla ses affaires, renonça au monde et passa le reste de sa vie en veilles et en prières auprès du sépulcre de son Père spirituel.

Au même instant, le frère Augustin d'Assise, provincial de la terre de Labour, homme juste et saint, qui était malade à l'extrémité, et ne parlait plus, s'écria tout à coup : « Attendez-moi, mon Père, attendez-moi ; je m'en vais avec vous ». Les Frères surpris lui demandèrent à qui il parlait : « Eh quoi ! leur dit-il d'un ton ferme, ne voyez-vous pas François notre Père qui va au Ciel ? » À l'instant, son âme se détacha de son corps et suivit celle de son Père.

 

Pratique : Recommander souvent sa mort à Saint François d'Assise.

Invocation : Saint François, modèle d'une sainte mort, rendez ma mort semblable à la vôtre.

 

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Le corps de saint François

 

Après sa mort, le corps de saint François était un objet admirable. On voyait dans ses mains et dans ses pieds des clous noirs comme du fer, merveilleusement formés de sa chair, par une vertu divine, et tellement adhérents à la chair, que, quand on les poussait d'un côté ils avançaient de l'autre, ainsi que des nerfs durs et tout d'une pièce. Rien n'empêchait de voir la plaie de son côté, qu'il cachait avec tant de soin pendant sa vie, cette plaie que la main de l'homme n'avait point faite, et qui ressemblait à l'ouverture du côté du Sauveur, d'où sortit le Sacrement de notre Rédemption et celui de notre régénération : sa couleur rouge et ses bords repliés en rond la faisaient paraître comme une très belle rose. La chair du saint, qui était naturellement brune, devint extraordinairement blanche ; elle représentait les robes blanchies dans le sang de l'agneau, dont les saints sont revêtus. Ses membres étaient flexibles et maniables comme ceux d'un petit enfant : signe évident de l'innocence et de la candeur de son âme. La blancheur de sa chair, relevée par le noir des clous aux pieds et aux mains, et par la plaie du côté, qui était comme une rose rouge toute fraîche, présentait aux yeux une variété de couleurs si belle et si charmante, qu'elle ne causait pas moins de plaisir que d'admiration à ceux qui la regardaient. Enfin, son corps était l'image de la Passion de Jésus-Christ par les plaies qu'il portait, et de la Résurrection glorieuse par les qualités qu'il avait reçues. (Description, par Saint Bonaventure).

 

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25 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

Saint François et les lépreux-1

 

Vingt-sixième jour

Le Testament

 

Prélude : Écoutons pieusement les dernières volontés que notre bienheureux Père dicte à frère Ange, un de ses compagnons, avant de mourir.

 

Testament de Saint François

 

Le Seigneur m'a fait la grâce, à moi frère François, de commencer ainsi à faire pénitence. Lorsque j'étais dans l'état du péché, il me semblait fort, amer de voir les lépreux : mais le Seigneur lui-même m'ayant amené parmi eux, j'exerçai la miséricorde à leur égard, et en les quittant, je sentis que ce qui m'avait paru si amer, s'était changé en douceur pour mon âme et pour mon corps.

Après cela, je demeurai peu dans le siècle, j'en sortis, et Notre Seigneur me donna une telle foi dans l’Église où il est, que je l'adorais simplement en disant : « Nous vous adorons, ô très saint Seigneur Jésus-Christ, ici et dans toutes vos églises qui sont par toute la terre, et nous vous bénissons d'avoir racheté le monde par votre sainte Croix ».

Il me donna aussi et me donne encore tant de foi aux prêtres qui vivent selon la forme de la sainte Eglise romaine, à cause de leur caractère, que, s'ils venaient à me persécuter, ce serait à eux-mêmes que je voudrais avoir recours : et quand j'aurais autant de sagesse que Salomon en a eu, si je trouvais des prêtres pauvres selon le monde, je ne voudrais pas, contre leur volonté, prêcher dans les églises où ils demeurent. Je veux les craindre, les aimer, les honorer, eux et tous les autres, comme mes maîtres. Je ne veux point considérer en eux le péché, parce qu'en eux je vois le Fils de Dieu, et par là ils sont mes maîtres.

Ce qui fait que j'en use ainsi, c'est qu'en ce monde je ne vois rien de sensible du même Fils de Dieu, le Très-Haut, que son très saint corps et son très saint sang, qu'ils reçoivent, et qu'eux seuls administrent aux autres. Or, je veux que ces très saints Mystères soient honorés et révérés par-dessus toutes choses : et qu'on les mette dans des endroits où ils puissent être précieusement conservés. Partout où je trouverai en des lieux indécents les très saints noms et les très saintes paroles du Fils de Dieu, je veux les en ôter et je prie qu'on les en ôte, pour les placer en quelque endroit honnête.

Nous devons respecter encore tous les théologiens, et ceux qui nous dispensent la très sainte parole de Dieu, comme des ministres qui nous donnent l'esprit et la vie.

Après que le Seigneur m'eut chargé de la conduite des Frères, personne ne m'enseigna ce qu'il fallait que je fisse, mais le Très-Haut lui-même me révéla que je devais vivre selon la forme du saint Evangile. Je la fis écrire en peu de paroles simples, et notre saint Père le Pape me la confirma.

Ceux qui venaient pour embrasser ce genre de vie donnaient aux pauvres tout ce qu'ils pouvaient avoir. Ils se contentaient d'une seule tunique, couverte de pièces en dedans et en dehors s'ils voulaient, avec une ceinture de corde et des caleçons ; et nous ne voulions rien davantage.

Nous, qui sommes clercs, disions l'office comme les autres clercs, les laïques disaient le Pater noster. Nous demeurions fort volontiers dans les églises pauvres et abandonnées, nous as des gens simples et soumis à tout le monde.

Je travaillais de mes mains, et je veux travailler ; je veux fermement aussi que tous les autres Frères s'appliquent à quelque travail honnête : ceux qui ne savent point travailler, qu'ils apprennent, non par la désir d'être récompensés de ce qu'ils feront mais pour bon exemple, et pour fuir l'oisiveté. Si l'on ne nous récompense point de notre travail, ayons recours à la table du Seigneur, demandant l'aumône de porte en porte. Il m'a révélé que nous devions nous servir de cette manière de saluer : « Le Seigneur vous donne sa paix ».

Que les Frères prennent bien garde de ne recevoir, en aucune manière, ni église, ni maisons, ni tout ce que l'on bâtit pour eux, si cela n'est conforme à la sainte pauvreté que nous avons promise dans la règle ; et que toujours ils demeurent comme hôtes étrangers et voyageurs. Je défends étroitement, par obéissance, à tous les Frères, quelque part qu'ils se trouvent, d'avoir la hardiesse de demander aucune lettre en cour de Rome, par eux- mêmes, ou par une personne interposée, ni pour une église, ni pour un autre lieu, ni sous prétexte de prédication, même pour la sûreté de leurs personnes, en cas de persécution.

Mais, quand ils ne seront pas reçus dans un endroit, qu'ils s'enfuient dans un autre pour y faire pénitence avec la bénédiction de Dieu. Je veux absolument obéir au ministre-général de cette Fraternité, et au gardien qu'il lui plaira de me donner ; et je veux être tellement lié entre ses mains, que je ne puisse ni aller, ni faire contre sa volonté, parce qu'il est mon maître.

Bien que je sois simple et inférieur, je veux pourtant avoir toujours un clerc qui me dise l'office, comme il est marqué dans la règle. Que tous les autres Frères soient tenus de même d'obéir à leurs gardiens et de faire l'office selon la règle. S'il s'en trouvait quelques-uns qui ne fissent pas l'office selon la règle, ou qui voulussent y faire des changements, ou qui ne fussent pas catholiques ; que tous les Frères, quelque pari qu'ils soient et s'ils en trouvent un de ceux-là, soient tenus, par obéissance, de le mener au custode le plus proche du lieu où ils l'auront trouvé ; et que le custode soit tenu, par en obéissance, de le garder nuit et jour comme un prisonnier, sorte qu'on ne puisse le lui enlever, jusqu'à ce qu'il le remette en propre personne entre les mains de son ministre ; que le ministre soit tenu étroitement, par obéissance, de le faire conduire par des Frères qui soient en état de le garder nuit et jour comme un prisonnier, jusqu'à ce qu'ils le représentent au cardinal d’Ostie, qui est maître, protecteur et correcteur de cette fraternité.

Que les Frères ne disent point : c'est ici une autre règle ; car c'est un mémorial, un avertissement, une exhortation, et mon testament, que moi, frère François, votre très petit serviteur, j'adresse à vous, mes Frères, qui êtes bénis de Dieu, afin que nous observions mieux d'une manière catholique la règle que nous avons promis au Seigneur de garder. Que le ministre-général, et tous les autres ministres et custodes soient tenus, par obéissance, de ne rien ajouter à ces paroles et d'en rien retrancher. Qu'ils aient toujours avec eux cet écrit joint à la règle, et que dans tous les chapitres qu'ils tiendront, lorsqu'ils liront la règle, ils lisent aussi ces paroles.

Je défends encore absolument par obéissance à tous mes frères clercs et laïques, de mettre gloses à la règle et à cet écrit, en disant : C'est ainsi qu'il doit les entendre. Mais, comme le Seigneur m'a fait la grâce de le dicter purement et simplement, entendez-les de même, purement et simplement, et sans glose, et les mettez en pratique jusqu'à la fin par de saintes actions. Quiconque observera ces choses, soit rempli au Ciel de la bénédiction du Père céleste le Très-Haut et sur la terre, de la bénédiction de son Fils bien-aimé, et du très saint Esprit consolateur, avec l'assistance de toutes les Vertus célestes et de tous les saints ; et moi, frère François, votre très petit serviteur en Notre Seigneur, je vous confirme tout autant que je puis cette très sainte bénédiction au dedans et au dehors. Ainsi soit-il.

 

Pratique : Baiser avec respect ces dernières paroles de notre bien-aimé Père.

Invocation : Saint François, notre Père, priez pour vos enfants.

 

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24 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

François-Léon Benouville François bénit Assise

 

Vingt-cinquième jour

La fin approche

 

Prélude : Hâtons-nous de recueillir les derniers exemples de notre Père mourant.

 

Réflexions

 

Au printemps de l'an 1226, frère Elie fit transporter son bienheureux Père d'Assise à Sienne, dans l'espoir qu'un climat plus doux soulagerait ses souffrances. Mais, elles ne firent qu'empirer, et, voyant ses fils dans la douleur, le bon Patriarche leur disait :

« Mes chers enfants, ne vous ennuyez pas de la peine que vous prenez à cause de moi, car Notre Seigneur vous récompensera, en cette vie et en l'autre, de tout ce que vous faites pour son petit serviteur ». L'un d'eux, lui ayant demandé un mémorial de sa volonté et de sa bénédiction suprême, François dit à frère Benoît de Pirato : « Ecrivez, prêtre de Dieu, comment je bénis tous mes frères qui sont dans mon Ordre et qui y seront jusqu'à la fin du monde. Mon infirmité m'empêchant de parler longuement, je fais connaître en peu de mots ma volonté et mon intention à tous nos frères présents et futurs, comme la bénédiction et le testament dont ils devront garder le souvenir. Que les frères s'aiment les uns les autres, comme je les ai aimés et je les aime. Qu'ils chérissent toujours Notre Dame, la Pauvreté, et ne s'écartent pas de ses lois. Qu'ils soient toujours fidèles et soumis aux prélats et aux clercs de la sainte Eglise romaine ; qu'ils soient bénis et gardés du Père, du Fils et du St-Esprit. Amen ».

Le voyant près de sa fin, frère Elie fit reporter le saint à Assise, où le bon Père lui donna cette ample bénédiction : « Mon fils, je te bénis en tout et par-dessus tout. De même que sous ta main le Très-Haut a augmenté le nombre de mes frères et de mes enfants, ainsi je les bénis tous avec toi et en toi ; que Dieu, le souverain Seigneur de toutes choses, te bénisse dans le ciel et sur la terre. Pour moi, je te bénis autant et plus que je ne le puis ; mais que Celui qui peut tout fasse en toi ce que je ne puis. Je prie Dieu qu'il se souvienne de ton travail et de tes œuvres, et qu'il te donne part à la récompense des justes ; que tu trouves toutes les bénédictions que tu souhaites, et que ce que tu demandes dignement s'accomplisse ».

Comme il voulait mourir au berceau de son ordre, il se fit porter à Sainte Marie des Anges, et, en route, bénit avec larmes sa chère ville d'Assise : « Sois bénie de Dieu, ville fidèle à Dieu, parce que beaucoup d'âmes seront sauvées en toi et par toi. Les serviteurs du Très-Haut habiteront en grand nombre ton enceinte, et, parmi tes habitants, beaucoup de justes seront choisis pour le royaume éternel ».

 

Pratique :S'attacher à regarder dans les choses de ce monde le côté par lequel elles se rapportent à l'ordre surnaturel.

Invocation : Saint François, modèle des cours, apprenez-nous à aimer comme il faut les choses de ce monde.

 

Fioretti

Les adieux à ses chères Filles

 

François, avant de quitter Assise, avait écrit une touchante lettre d'adieux à sainte Claire. Quand il fut arrivé à Notre Dame des Anges, le portier vint l'avertir que la dame Jacqueline de Septisoles venait d'arriver, et lui demanda si on la laisserait entrer dans le couvent, car il avait expressément défendu, par une constitution, de souffrir qu'aucune femme entrât dans les maisons de son Ordre, et il le faisait observer fort exactement à Sainte Marie des Anges. Mais, il répondit que cette dame ne devait pas être comprise dans la loi, puisque son logis étant toujours ouvert aux Frères Mineurs, il était juste qu'ils lui donnassent entrée dans leur couvent. On l'introduisit donc avec ses deux fils ; elle vint se mettre à ses pieds, comme on représente Marie-Madeleine au pied de la Croix ; elle baisa et arrosa de ses larmes les précieuses plaies ; elle fit aussi la fonction de Marthe, et rendit au serviteur de Jésus-Christ tous les services dont elle fut capable. Le mercredi matin, elle voulait renvoyer ses gens, parce qu'elle croyait qu'il ne mourrait pas sitôt ; il l'en empêcha, l'assurant qu'il ne lui restait pas plus de quatre jours à vivre : « Après quoi, lui dit-il, vous me rendrez les derniers devoirs, et vous pourrez vous en retourner avec tout votre monde ». (Vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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23 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-quatrième jour

La souffrance et l'amour

 

Prélude : Serrons-nous autour de notre père, qui va bientôt nous quitter.

 

Réflexions

 

Depuis sa stigmatisation jusqu'à sa mort, dit l'auteur de l’Histoire populaire de saint François, sa vie peut se résumer en deux mots : la souffrance et l'amour. Quand il revint à Sainte Marie des Anges, pâle, défait, cachant en vain les blessures sacrées de ses mains et de ses pieds, ses frères crurent voir un vivant crucifix. Malgré sa langueur et les douleurs incessantes que lui causaient ses plaies, le zèle du salut des âmes le fit bientôt sortir de cette retraite, et pendant une partie de l'hiver de 1224 à 1225, il allait ou plutôt il se faisait porter de ville en ville à travers l'Ombrie, guérissant les infirmes du corps et de l'âme, poursuivi de la vénération des peuples, et se bornant souvent, pour toute prédication, à répéter, d'une voix affaiblie, mais toute brûlante d'une divine charité : « Jésus-Christ, mon amour, a été crucifié ».

Dans son humilité, il croyait n'avoir rien fait pour Dieu et pour le prochain ; il se regardait comme un serviteur inutile et disait à ses frères : « Commençons, mes frères, à servir Dieu Notre Seigneur, car jusqu'ici nous avons fait bien peu de chose ». Depuis plusieurs années déjà, il avait ré- signé ses fonctions et son titre de supérieur général des Frères Mineurs, que ses infirmités rendaient trop pesants pour lui. En conférant son autorité au frère Pierre de Catane d'abord, et ensuite au frère Elie, il leur avait dit, avec cette simplicité céleste, qui lui venait directement du cœur doux et humble du Sauveur : « Mon père et mon très cher frère, je vous reconnais pour mon père et mon seigneur : je confie à vos soins la garde de mon âme, et je vous promets humblement tout respect et toute obéissance comme à mon vrai ministre. Je vous prie et je vous conjure, par le Dieu vivant et véritable, de vouloir bien confier à un de nos compagnons la charge de me commander et de prendre soin de moi : je lui obéirai inviolablement en tout comme à vous- même ; car, à cause du grand profit et du mérite de l'obéissance, je désire avoir toujours avec moi mon supérieur et être sans cesse en sa présence ». Et, comme il avait dit, il fit jusqu'à sa fin.

Son amour pour son Sauveur Jésus-Christ semblait croître avec ses souffrances ; ses ravissements étaient continuels ; sa vue achevait de s'éteindre dans les larmes brûlantes que lui arrachait la Passion de Notre Seigneur, et son bien-aimé se montrait également si plein d'amour pour lui, qu'il semblait jouir sans interruption de sa présence. Il communiait fréquemment et avec tant de dévotion qu'on le voyait devenir semblable à un homme enivré après avoir reçu l'Agneau sans tache, et souvent son action de grâce s'achevait en une ardente extase.

Sa tendresse pour ses frères, sa miséricorde pour les pécheurs, étaient sans bornes. Plus il participait aux souffrances et à la sainteté de Jésus-Christ, plus il participait aussi à sa bonté : la lettre, adressée par lui au frère Elie, et lui donnant des conseils pour le gouvernement de l'ordre, est un monument admirable de cette charité toute divine.

Sur les instances de frère Elie, le saint consentit enfin à se reposer. On le transporta dans une cellule très pauvre, près de Saint Damien, où sainte Claire et ses sœurs lui préparaient de leurs mains les remèdes indiqués par les médecins. Il y demeura pendant quarante jours avec les frères Massee, Ruffin, Léon et Ange de Rieti, ses ordinaires compagnons. Puis il revint à Sainte Marie-des-Anges, où il resta languissant et malade pendant toute la fin de l'année 1225. Ses frères, voyant ses forces décliner et sachant qu'ils allaient le perdre prochainement, le contemplaient avec une vénération et un amour toujours croissants. « Oh ! s'écrie l'un d'entre eux, Thomas de Celano, son premier historien, comme il leur apparaissait beau, splendide et glorieux, dans l'innocence de sa vie, dans la simplicité de ses paroles, dans la pureté de son cœur, dans son ardent amour de Dieu et de ses frères ! » Sa patience était inaltérable, et il répondait à ceux qui lui demandaient comment il pouvait supporter d'un cœur et d'un visage joyeux les douleurs cuisantes de ses yeux et de tout son corps : « La gloire que j'attends est telle, que toute peine, toute maladie, toute humiliation, toute persécution, toute mortification devient pour moi une cause de joie ». C'est pourquoi, dit saint Bonaventure, il ne considérait pas ses souffrances comme des peines, mais il les appelait ses sœurs.

 

Pratique : Invoquer saint François dans les maladies, pour les supporter avec résignation et d'une manière méritoire.

Invocation : Saint François, modèle de patience, aidez et soulagez les pauvres malades.

 

Fioretti

L'heureuse aventure

 

Vers la fin de 1225, il profita d'un court moment de convalescence, pour se faire transporter en quelques endroits de l'Ombrie et des provinces voisines, afin d'y gagner encore des âmes à Dieu. C'est dans cette dernière course apostolique qu'il guérit à Bagnolo, en Toscane, un petit enfant de quatre ans atteint d'une maladie mortelle. Quand il l'eut guéri, il s'écria, dit-on, en rendant grâces à Dieu : « O buona ventura ! O l'heureuse aventure ! » L'enfant, qui s'appelait Jean, en garda le nom : il devint plus tard saint Bonaventure. (Histoire populaire de saint François d'Assise, par le marquis de Ségur).

 

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22 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

19

 

Vingt-troisième jour

Les stigmates sacrés

 

Prélude : Recueillons-nous pour contempler ce grand prodige.

 

Réflexions

 

C'était sur le mont Alverne. Un ange l'avait averti de se disposer, avec humilité et patience, à recevoir un don spécial de Dieu. Pendant qu'il persévérait dans la prière, il se mit à méditer pieusement sur la Passion du Sauveur et sur son infinie charité. La ferveur de la dévotion s'accroissait tellement en lui, qu'il demeurait entièrement transformé en Jésus-Christ par l'amour et la compassion. Il était dans toute l'ardeur de cette divine contemplation, quand soudain il vit descendre, du haut des cieux, un séraphin qui avait six ailes éclatantes et toutes de feu. Il se précipitait d'un vol rapide vers lui ; et bientôt le saint put voir, entre ses ailes, la figure d'un homme crucifié. Ses ailes étaient disposées de telle sorte qu'il en avait deux sur la tête, deux autres lui servaient à voler, et les deux dernières lui couvraient tout le corps.

À la vue de ce séraphin, saint François demeura saisi d'étonnement ; une joie mêlée de tristesse et de douleur se répandit dans son âme. La douce contemplation du Christ, qui lui apparaissait si familièrement et qui daignait jeter sur lui de si tendrez regards, le remplissait de joie ; mais le douloureux spectacle de son crucifiement le pénétrait de compassion, et il en avait le cœur transpercé comme d'un glaive. Il admirait surtout profondément que l'infinité des souffrances du Sauveur parût sous la forme d'un séraphin, sachant bien qu'elle ne s'accorde pas avec l'état de gloire et d'immortalité. Mais bientôt le séraphin lui-même lui apprit que Dieu l'avait permis ainsi, pour lui faire connaître que ce n'était pas par le martyre de la chair, mais par l'embrasement de l'amour, qu'il devait être transformé tout entier en une parfaite ressemblance avec Jésus-Christ crucifié.

Après un long et mystérieux entretien, l'admirable vision disparut, laissant dans le cœur du saint une ardeur excessive et la flamme de l'amour divin, et sur son corps l'image merveilleuse et les traces de la Passion du Sauveur, Alors, ses pieds et ses mains furent transpercés par des clous semblables à ceux qu'il avait vus dans les mains et les pieds du Christ qui venait de lui apparaître. Les têtes de ces clous, qui étaient rondes et noires, se trouvaient dans le creux des mains et au-dessus des pieds, et les pointes ressortaient du côté opposé, recourbées et rivées de manière qu'on aurait pu sans peine y passer le doigt comme dans un anneau. Au côté droit du saint, apparut aussi une plaie rouge, comme s'il eut été transpercé d'une lance, et souvent elle jetait un sang sacré qui trempait sa tunique et ce qu'il portait sur les reins.

Il mit un tel soin à cacher ces blessures que ses frères les ignorèrent longtemps. Seulement, ils remarquèrent qu'il ne découvrait plus ni les pieds ni les mains, et qu'il ne pouvait même plus poser à terre la plante des pieds.  

Le saint pape Alexandre, dit saint Bonaventure, prêchant au peuple, affirma devant un auditoire considérable de frères où j'étais moi-même, que ces saints stigmates, il les avait vus de ses propres yeux durant la vie du saint. Enfin, à sa mort, plus de cinquante frères, la vierge de Dieu très pieuse, Claire, avec ses sœurs, et d'innombrables séculiers les virent également, et la plupart d'entre eux les baisèrent avec vénération, et les touchèrent de leurs mains, afin que rien ne manquât à la force du témoignage.

 

Pratique : Vénérer souvent, avec une ardente et affectueuse dévotion, les cinq plaies de Jésus crucifié.

Invocation : Saint François, image fidèle de Jésus crucifié, imprimez profondément, dans nos âmes, les plaies du Sauveur.

 

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Fioretti

L'entretien mystérieux

 

Dans cette apparition séraphique, le Christ lui-même daigna communiquer à saint François des choses secrètes et mystérieuses qu'il ne voulut jamais rapporter dans sa vie ; ce ne fut qu'après sa mort qu'il en fit la révélation. Or, voici quelles furent les paroles du Christ : « Sais-tu, disait-il au saint, le prodige que je viens d'opérer en toi ? Pour que tu sois mon gonfalonier, je t'ai donné les stigmates, qui sont les marques de ma Passion. Et, de même que, le jour de ma mort, je suis descendu aux Limbes, et qu'en vertu de mes plaies, j'en ai retiré toutes les âmes qui s'y trouvaient pour les introduire au Paradis, quand tu auras quitté la terre, tous les ans, le jour de l'anniversaire de ta mort, je t'accorde aussi de pouvoir descendre au Purgatoire, et, en vertu des stigmates, d'en retirer toutes les âmes de tes trois ordres, des Mineurs, des Sœurs et des Continents, et même de tous les autres qui auront eu pour toi une grande dévotion et que tu trouveras dans ce lieu d'expiation. Tu les introduiras toi-même au Paradis ; et c'est ainsi qu'après m'avoir été conforme pendant ta vie, tu le seras encore après ta mort ». (Considérations sur les stigmates de saint François, traduites par l'abbé Riche).

 

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21 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Vingt-deuxième jour

La Portioncule

 

Prélude : Saint François priait une nuit dans sa cellule, voisine de l'église de la Portioncule, quand il fut révélé que dans l'église même étaient Notre Seigneur Jésus-Christ et sa Sainte Mère, avec une grande multitude d'anges. À cette nouvelle, pénétré d'une joie indicible, il se leva, et, plein d'un religieux respect, il entra dans l'église. Dès qu'il aperçut la majesté et la gloire ineffable du Fils de Dieu, il se prosterna en sa présence et l'adora avec la soumission et la dévotion la plus profonde. Notre-Seigneur Jésus-Christ, abaissant sur lui un regard plein de bonté, lui dit de demander quelques grâces pour le salut des hommes. Alors saint François, aidé du patronage de Marie qu'il avait invoquée avec ferveur, demanda que tous ceux qui viendront en ce lieu et visiteront cette église obtinssent pardon de tous leurs péchés, après s'en être confessés. Le Seigneur répondit à saint François que cette demande lui était agréable, mais il lui ordonna en même temps d'aller trouver son vicaire pour lui demander cette indulgence en son nom. Le Souverain Pontife fit d'abord quelques difficultés, mais il finit par accéder à cette demande.

 

Réflexions

 

Saint François avait obtenu cette indulgence au mois d'octobre de l'année 1221. Le jour auquel les fidèles pouvaient la gagner n'avait point été fixé. Or, quinze mois plus tard, pendant une de ces longues nuits d'hiver si propres à la contemplation, le saint patriarche priait dans sa cellule près de l'église de la Portioncule. Le démon lui suggéra de ne pas tant veiller et de ne pas tant prier, parce qu'à l'âge où il se trouvait, le sommeil était nécessaire. Aussitôt le saint reconnaît le tentateur et se souvient du moyen employé par saint Benoît pour le vaincre. Sortant donc de sa cellule, il va dans le plus épais du bois, ôte son habit, déchire son corps à travers les ronces et les épines, voit couler son sang de ses nombreuses plaies et s'écrie : « Il vaut mille fois mieux pour moi endurer ces douleurs avec Jésus-Christ que de suivre les conseils de l'ennemi qui me flatte ». En ce moment, une vive lumière remplit le bois. François s'arrête, étonné et ravi. Les ronces étaient transformées en roses rouges et en roses blanches, quoique l'on fut dans la saison la plus rigoureuse. Ces rosiers toujours verts et sans épines donnent encore des fleurs en toute saison ; on les appelle les rosiers de Saint François.

Pendant qu'il admire ce prodige, plusieurs anges éclatants de blancheur et de gloire l'entourent, et l'un deux lui adresse les mêmes paroles qui lui furent portées du Ciel, quinze mois auparavant : « François, allez à l'église, Jésus-Christ vous y attend avec sa sainte mère ». En même temps, il se voit revêtir miraculeusement d'un habit blanc ; et suivant l'inspiration qui le presse d'en agir ainsi, il cueille douze roses rouges et douze roses blanches, et les porte à l'église dont le chemin lui semble richement orné. En y entrant, il se prosterne et dit, avec une grande expression de foi et de confiance : « Père très saint, Seigneur du ciel et de la terre, Sauveur du genre humain, daignez, par votre grande miséricorde, déterminer le jour de l'indulgence que votre infinie bonté a bien voulu accorder en ce saint lieu ». Notre Seigneur lui répondit : « Je veux que ce soit depuis le soir du jour où l'apôtre saint Pierre fut délivré de ses liens, jusqu'au soir du lendemain ». Et comme saint François demanda encore de quelle manière cette indulgence devait être publiée, et si on ajouterait foi à sa parole, Notre Seigneur lui ordonna d'aller trouver son vicaire, de lui porter quelques roses rouges et blanches comme preuve de la vérité du fait, et d'emmener avec lui quelques-uns de ses frères, qui rendraient témoignage de ce qu'ils avaient entendu. Les anges entonnèrent ensuite le Te Deum, et la vision disparut.

Saint François prit trois roses de chaque couleur, en l'honneur des trois personnes de la Très Sainte Trinité, et il choisit, dans la même pensée, trois de ses religieux, pour l'accompagner à Rome. Dès le lendemain, il se mettait en marche avec eux. Arrivé à Rome, il rendit compte au Souverain Pontife des merveilles qui venaient de se passer à N.-D. des Anges, et lui présenta pour preuve les roses miraculeuses conservées dans toute leur fraîcheur, malgré la longueur de la route. Le Pape, surpris de voir des roses si belles, si fraîches et si odorantes, dans une saison si rigoureuse et après une si longue marche, reconnut la vérité de ces témoignages ; et, après avoir pris l'avis des cardinaux, il confirma l'indulgence et ordonna à sept évêques de la contrée de se réunir à Assise le 1er août de la même année, pour la publier solennellement à Sainte-Marie des Anges.

Au jour marqué, les évêques s'y assemblèrent ; le concours des fidèles était immense. Saint François prêche avec une ferveur et une onction angéliques. Les évêques ne voulaient pas que cette indulgence fut accordée à perpétuité. Ils jugeaient qu'une concession aussi extraordinaire ne pouvait être dans la pensée du Pape ; ils résolurent donc de ne l'annoncer que pour dix ans. L'évêque d'Assise se leva le premier pour publier l'indulgence ; mais il la déclara perpétuelle, sans qu'il lui fut possible d'y mettre aucune restriction. Les autres évêques essayèrent successivement de l'annoncer pour dix ans, mais, par une permission particulière de Dieu, ils furent obligés de publier une Indulgence perpétuelle, ils reconnurent ainsi la volonté manifeste de Dieu.

Cette indulgence, nous devons le remarquer, n'est point, comme les autres, une simple concession faite par le Souverain-Pontife, elle a l'inappréciable avantage d'avoir été accordée par Jésus-Christ lui-même, sur la demande de sa divine Mère. Depuis sa promulgation solennelle, vit affluer chaque année, à N.-D. des Anges, un immense concours de fidèles qui venaient participer au grand pardon d'Assise. Les pèlerins étaient obligés de loger sous des tentes dressées dans la campagne, autour de l'auguste sanctuaire. Le nombre en est encore très considérable, malgré les désastres que la révolution a accumulés dans ces pays qu'elle a envahis.

Toutefois, quelque immense que fut le nombre des pèlerins de la Portioncule, dès l'origine de cette indulgence, c'était peu auprès des fidèles qui, répandus sur toutes les parties du monde, ne pouvaient participer à cette grâce précieuse. Persuadés que cette sublime expansion de la miséricorde divine était un bienfait général et que ce pardon s'adressait à tous les fidèles, plusieurs Souverains Pontifes ont étendu cette indulgence à toutes les églises de l'ordre de saint François.

Quand une église a été abandonnée par les Franciscains. elle perd ce privilège. Il y a néanmoins une exception pour la France. Le Pape Pie VII a concédé de nouveau ce privilège à toutes les églises ayant appartenu aux Franciscains ou aux Franciscaines. L'indulgence de la Portioncule a l'insigne privilège de ne pas être suspendue par l'année du Jubilé. On peut la gagner autant de fois qu'on visite l'église à laquelle elle est attachée, depuis l'heure des premières vêpres jusqu'au soir du 2 août, après le coucher du soleil.

Pour y participer, il faut trois choses, outre la visite de l'église : 1° la confession, 2° la communion, 3° prier aux intentions du Souverain Pontife. Pour la confession, on suit la règle ordinaire des autres indulgences. La communion peut se faire dans quelque église que ce soit. On croit que la récitation du Miserere ou cinq Pater et cinq Ave suffit pour les prières aux intentions du Souverain Pontife. On peut s'appliquer une de ces indulgences, et même plusieurs dans le cas où on ne les aurait pas gagnées plénières, et appliquer les autres, par la voie de suffrage, aux âmes du Purgatoire.

 

Pratique : Bénissons la Reine des Anges qui nous a obtenu de son divin Fils une grâce si précieuse. Rendons nos actions de grâces à Notre-Seigneur qui met à notre disposition un moyen si facile de payer nos dettes à sa divine justice, de nous racheter du Purgatoire et de recouvrer l'innocence baptismale. Coopérons à tant de grâces, devenons meilleurs et enrichissons-nous pour le Ciel.

 

Invocation : Saint François, notre bon père, obtenez-nous la grâce de Jésus.

 

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20 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

42 La fondazione del Terz Ordine

 

Vingt-et-unième jour

Le Tiers-Ordre

 

Prélude : Représentons-nous les premiers Tertiaires aux pieds du saint fondateur, recevant de ses mains bénies l'habit religieux et écoutant ses pieuses exhortations.

 

Réflexions

 

C'était en 1221. Déjà, le premier des trois ordres du séraphique Patriarche comptait douze années d'existence. La fondation du second ordre avait suivi de près celle du premier, à la grande admiration du peuple, émerveillé de la sainteté des pauvres Clarisses. Mais, les simples fidèles, retenus dans le monde par des liens qui les empêchaient de suivre cet entraînement universel vers le sacrifice, s'affligeaient de ne pouvoir suivre ce mouvement de la foi et de l'amour. De là vint la fondation du troisième ordre.

Saint François rencontra un jour sur sa route un de ses anciens amis de jeunesse, le marchand Luchesio. Cet homme, autrefois renommé pour son avarice et ses passions politiques, s'était converti et édifiait tous ses concitoyens par une vie exemplaire. Plus d'une fois, sa compagne et lui avaient supplié François de leur tracer une règle de perfection appropriée à leur état. Le saint entra chez eux et leur dit : « J'ai songé depuis peu à instituer un troisième ordre où les personnes mariées pourront servir Dieu d'une manière parfaite ; et je crois que vous ne sauriez mieux faire que d'y entrer ». Luchesio et Bona Donna furent les premiers tertiaires franciscains. Le fondateur leur fit prendre un habit simple et modeste, de couleur cendrée, avec une corde à plusieurs nœuds pour ceinture, et leur prescrivit la pratique de différents exercices de piété, en attendant une règle spéciale. Il la composa l'année suivante, et un grand nombre de laïques fervents s'inscrivirent parmi ses religieux observateurs.

Approuvé d'abord verbalement par Honorius III, le Tiers Ordre reçut de ce même Pontife une approbation solennelle, qui combla de joie le séraphique Père.

Dès lors, sans se détourner de sa vie de continuelle oraison et des soins que réclamaient le premier et le second ordre, il s'employa avec zèle jusqu'à la fin de sa vie à développer et à affermir cette grand œuvre. Il formait aux vertus de leur nouvel état les Frères et les Sœurs, déjà revêtus du saint habit Tertiaire ; il les réunissait et présidait leurs assemblées. À la tendre sollicitude dont il les entourait, il était aisé de voir qu'il les confondait dans une même affection avec les nombreux disciples que Dieu lui avait donnés dans ses deux premiers ordres. Au milieu des nombreuses souffrances et des angoisses de ses longues maladies, il les recommandait sans cesse au Seigneur, et, à l'exemple de Jésus-Christ, son modèle, il priait, avec la tendresse d'un père, non-seulement pour les tertiaires, ses contemporains, mais aussi pour tous ceux qui dans la suite des siècles viendraient prendre place au sein de l'innombrable famille dont il était le patriarche. Il les bénit encore une fois de son lit de mort ; et mesurant alors d'un regard prophétique les trésors de grâce et les immenses ressources de salut que ces trois ordres devaient assurer aux générations à venir, il en rendait grâces à Dieu et se réjouissait en quittant la terre d'y laisser après lui une arche sainte à trois compartiments, où viendraient se réfugier de véritables enfants de Dieu, pour se dérober au déluge d'erreurs et d'iniquités qui couvre et souille le monde, et se préserver plus efficacement de la perdition éternelle.

 

Pratique : Favoriser autour de soi l'entrée dans le Tiers Ordre.

Invocation : Saint François, père du Tiers Ordre, priez pour tous les Tertiaires Franciscains.

 

Icône de l'Engagement Franciscain

 

Fioretti

Jésus et le Tiers Ordre

 

Notre séraphique Père François d'Assise s'était retiré sur le mont Alverne, pour s'y appliquer plus librement à la contemplation. Le Frère Léon, dont il ne se séparait jamais, vit un soir la cellule de notre saint éclairée d'une brillante lumière. Une flamme très pure ceignait la tête de François d'une éclatante auréole. Il entendait comme un colloque entre deux ou plusieurs personnes, et il voyait ce séraphin de la terre mettre par trois fois la main dans son sein et l'étendre ensuite vers la flamme. Désireux de connaître le sens caché de cette mystérieuse vision, il pria son bienheureux Père de lui en donner l'explication. « Dieu, dit alors François, m'est apparu au milieu de la flamme que vous avez aperçue. Dans son infinie bonté, il m'a développé d'impénétrables mystères, et m'a donné une très profonde connaissance de lui-même, en me demandant de lui offrir quelque chose en retour de toutes les faveurs dont il me comblait. Ah ! Seigneur, lui disais-je, ma pauvreté est extrême ; je n'ai rien à mon usage, si ce n'est le pauvre habit qui me couvre ; mon corps et mon âme sont à vous, dès longtemps je vous en ai fait le sacrifice. Alors il me pressait de lui offrir ce que j'avais dans mon sein ; y portant la main, grande a été ma surprise d'en retirer une belle pièce d'or dont je lui ai fait aussitôt hommage, j'y en ai trouvé deux autres encore, et, comme la première, je les lui ai offertes avec bonheur. Tout cela se passait au moment où vous m'avez vu étendant le bras vers la flamme. Pendant que je remerciais le Seigneur de tant de bienfaits, il a daigné me faire connaître que les trois pièces d'or dont je venais de lui faire hommage étaient le symbole des trois ordres établis par moi, depuis peu, avec le secours de sa grâce, et qu'il les avait pour agréables ». (Manuel du Tiers Ordre de la pénitence de saint François d'Assise, par le Père Salvator d'Ozieri).

 

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19 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

St François et le Sultan V

 

Vingtième jour

En Egypte

 

Prélude : Suivons le grand missionnaire sur la terre infidèle, où son zèle ardent le pousse à gagner des âmes et à chercher le martyre.

 

Réflexion

 

Emporté par son zèle et accompagné de onze religieux miraculeusement désignés par le Ciel, François se dirigea vers l'Egypte. Il envoya ses compagnons, deux par deux, à Saint Jean d'Acre, et se rembarqua avec le seul Frère Illuminé pour aborder à Damiette, en juillet 1219.

Or, on était en pleine croisade. François passa entre les deux armées en présence et, rencontrant. sur sa route deux brebis : « Ayons confiance au Seigneur, ait-il tout plein de joie, la parole de l'Evangile s'accomplit en nous : Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ». Presque aussitôt, les musulmans se jetèrent sur lui et sur son compagnon comme des loups furieux, et les emmenèrent; en les rouant de coups, devant le Soudan, leur maître.

« Qui vous envoie ? et pourquoi venez-vous ici ? » demanda le Sultan Malik El-Kamil. - « C'est le Dieu très-haut qui nous envoie, lui répondit hardiment François, pour vous montrer, à vous et à votre peuple, les voies du salut ». Et il se mit à lui prêcher, avec une ferveur toute céleste, un Dieu en trois personnes et Jésus-Christ, vrai Dieu et Sauveur du monde.

Rempli d'admiration, le Sultan l'écouta et l'invita à demeurer près de lui. « Si vous et votre peuple, dit alors l'homme de Dieu vous voulez vous convertir, je demeurerai de grand cœur avec vous pour l'amour de Jésus-Christ, mon Seigneur ; que si vous balancez entre sa divine loi et celle de Mahomet, faites allumer un grand feu, et j'y entrerai avec vos prêtres, afin que vous voyez par là quelle est la foi qu'il faut suivre. - Je ne crois pas, répondit le Soudan qui voyait les prêtres s'esquiver prudemment à cette proposition, qu'aucun de mes Imams veuille entrer dans le feu ni souffrir quelques tourments pour sa religion. - Eh bien ! reprit saint François, si vous me promettez, vous et votre peuple, d'embrasser la religion chrétienne dans le cas où je sortirai du feu sain et sauf, j'y entrerai seul. S'il me dévore, qu'on l'impute à mes péchés, et non à ma foi ; mais si Dieu me conserve au milieu des flammes, vous reconnaîtrez Jésus-Christ pour le seul vrai Dieu et pour le Sauveur de tous les hommes. - Je n'ose accepter, répondit Malik El-Kamil, de peur d'une sédition » et il lui offrit de riches présents, que le saint repoussa avec mépris.

Puis, voyant l'inutilité de ses efforts auprès de ces infidèles aveugles et endurcis, François prit le parti de les abandonner, et le Sultan le fit reconduire avec honneur, ainsi que le Frère Illuminé, au camp des chrétiens, où son retour fut accueilli avec les plus touchantes marques de vénération. Mais le saint les quitta bientôt pour aller visiter les Saints Lieux et s'y retremper dans son amour pour Jésus crucifié.

Or, il y avait dans les environs d'Antioche un beau monastère de Bénédictins, dont l'abbé, mort depuis peu, avait prédit à ses Frères qu'il viendrait bientôt un saint homme pauvrement vêtu et de chétive apparence, mais très vénérable et patriarche d'un grand Ordre. Aussi, à la venue de François, les moines sortirent processionnellement au-devant de lui et le reçurent avec grand honneur. Sa sainteté les ravit tellement qu'ils embrassèrent la vie franciscaine et que, plusieurs autres monastères ayant suivi leur exemple, François, avant de rejoindre ses autres enfants, eut la consolation de compter une province de l'Ordre en Syrie.

 

Fioretti

Saint François et le Sultan

 

Avant de le quitter, Malik El-Kamil avait dit en secret à François : « Priez pour moi, afin que Dieu me fasse connaître la vraie religion et que je puisse l'embrasser ». Les prières de saint François furent exaucées, au dire de plusieurs historiens, vingt ans après, vers 1228. Malik El-Kamil étant près de mourir, François, déjà mort et canonisé, apparut à deux de ses Frères, en Syrie, et leur ordonna d'aller l'instruire, le baptiser et l'assister à ses derniers moments. Ce qui est certain, c'est qu'à partir du jour où le Sultan Malik eut connu le saint, il se montra constamment favorable et doux envers les chrétiens, et que les Frères Mineurs commencèrent dès lors à prêcher l'Evangile en Terre Sainte et en Syrie, comme nous l'avons vu plus haut. (Histoire de saint François, par divers auteurs).

 

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18 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

linvio

 

Dix-neuvième jour

Le merveilleux Chapitre Général

 

Prélude : Contemplons le Saint entouré de ses enfants.

 

Réflexions

 

Le fidèle serviteur du Christ voulut alors réunir un Chapitre général de son ordre, et il y réunit plus de cinq mille de ses frères. Le cardinal Hugolin, nommé protecteur par le Pape, y vint. Il visitait chaque jour le Chapitre. À la vue de ces frères assis dans la plaine autour du couvent de Sainte Marie des Anges, et partagés par groupes de quarante, de quatre-vingts et de cent ; à la vue de ces hommes occupés à s'entretenir de Dieu, adonnés à la prière, aux larmes et aux exercices de la charité ; à la vue de cette réunion qui se tenait dans un si profond silence et dans une si grande modestie qu'on n'y entendait pas la moindre rumeur, le moindre mouvement qui pût distraire ; à la vue d'une multitude si considérable et réglée par une discipline si exacte, il se sentait ravi d’admiration, et, versant des larmes, il s'écriait, dans la ferveur de son âme : « Oui, c'est vraiment ici que se trouve le camp et l'armée des chevaliers de Dieu ». Dans une si grande assemblée, on n'entendait pas un mot léger, pas une plaisanterie ; quelques frères se réunissaient-ils, c'était pour prier, réciter l'office, pleurer leurs péchés et ceux de leurs bienfaiteurs, et s'entretenir du salut des âmes.

La terre nue servait de lit aux frères, quelques-uns seulement prenaient un peu de paille ; une pierre ou un morceau de bois leur tenait lieu d'oreiller. On accourait de toutes parts pour contempler ce merveilleux spectacle, mais surtout le chef très saint de cette pieuse milice, celui qui avait ravi au monde une si belle proie, rassemblé un troupeau si saintement composé, pour le faire marcher à la suite de Jésus-Christ, le vrai pasteur.

Le Chapitre général une fois réuni, saint François, le Père et le Ministre, dans la ferveur qui l'animait, se mit à expliquer la parole de Dieu et à prêcher ce que l'Esprit-Saint lui inspirait. Voici les paroles qui firent le sujet de son discours : « Nous avons promis à Dieu de grandes choses, mais il nous en a promis de plus grandes encore: gardons les unes, soupirons après les autres. Le plaisir est court, la peine est éternelle : les souffrances sont légères, et la gloire est infinie ». Ces paroles qu'il développait avec ferveur excitaient les frères à l'obéissance et les y confirmaient. Elles les portaient au respect pour la sainte Eglise leur mère, à la charité fraternelle, à la prière pour tous les pécheurs, à la patience dans les afflictions, à la modération dans la prospérité, à la modestie, à la chasteté, à la paix et à la concorde avec Dieu, avec le prochain et avec sa propre conscience, enfin à l'amour et à l'observance de la sainte pauvreté.

Saint François ajouta encore : « Par le mérite de la sainte obéissance, je vous ordonne, à vous tous qui êtes ici rassemblés, de n'avoir aucune sollicitude au sujet de votre subsistance et des autres besoins temporels ; appliquez-vous uniquement à prier et à louer Dieu, laissez-lui tout le soin de subvenir à vos nécessités corporelles, et soyez sans inquiétude, car ce bon Père a pour vous une sollicitude toute spéciale ». Cet ordre fut reçu de tous les frères, l'allégresse dans le cour, la joie sur la figure ; et quand saint François eut cessé de parler, tous se mirent en prière. L'événement justifia la confiance du saint, car les provisions apportées par les habitants du pays dépassèrent tous les besoins.

 

Pratique : Se confier avec un filial abandon à la bonne Providence.

Invocation : Saint François, père de la famille franciscaine, veillez sur vos enfants.

 

Fioretti

Les cilices et les cercles de fer

 

Ce fut au temps de ce Chapitre que saint François connut, par révélation, qu'un grand nombre de frères portaient sur la chair des cilices et des chaînes de fer, ce qui occasionnait une multitude d'infirmités qui mettaient la plupart d'entre eux dans l'impossibilité de vaquer à la prière, quand ils avaient assez de force pour ne pas succomber entièrement. Aussitôt, comme un père plein de discrétion, il ordonna, au nom de l'obéissance, à tous ceux qui portaient ces instruments de mortification de les retirer et de les déposer devant lui. Les frères obéirent et l'on compta jusqu'à cinq cents cilices et un bien plus grand nombre encore de cercles de fer que l'on avait portés au bras ou ailleurs ; tout cela formait un énorme monceau. Saint François défendit aux frères d'en rien reprendre. (Légendes du Moyen-âge, traduites par l'abbé Riche).

 

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17 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

15 Francis Meets Dominic

 

Dix-huitième jour

Le Cordon séraphique

 

Prélude : Assistons à la première entrevue des deux Saints Fondateurs.

 

Réflexions

 

Les deux hommes, dont les destinées offraient au ciel et à la terre de si admirables harmonies, dit Lacordaire, ne se connaissaient pas. Tous deux habitaient Rome au temps du 4e concile de Latran, et il ne paraît pas que le nom de l'un eût jamais frappé l'oreille de l'autre. Une nuit, Dominique étant en prière, selon sa coutume, vit Jésus-Christ irrité contre le monde, et sa Mère qui lui présentait deux hommes pour l'apaiser. Il se reconnut pour l'un des deux ; mais il ne savait qui était l'autre, et, le regardant attentivement, l'image lui en demeura présente. Le lendemain, dans une église, on ignore laquelle, il aperçut, sous un froc de mendiant, la figure qui lui avait été montrée la nuit précédente, et, courant à ce pauvre, il le serra dans ses bras avec une sainte effusion, entrecoupée de ces paroles : « Vous êtes mon compagnon, vous marcherez avec moi, tenons-nous ensemble, et nul ne pourra prévaloir contre nous ». Il lui raconta ensuite la vision qu'il avait eue ; et leur cœur se fondit l'un dans l'autre entre ces embrassements et ces discours.

Il fut même question un instant de fondre en un seul les deux ordres naissants ; mais, saint François crut préférable de s'en tenir à l'étroite union qui animait déjà les deux fondateurs. Alors, Dominique lui demanda, en témoignage de cette union, de lui donner sa corde, symbole de pénitence, de pauvreté et de chasteté ; et, jusqu'à la fin de sa vie, le bienheureux Dominique porta toujours, sous sa robe blanche de Frère Prêcheur, cette corde de saint François. Il fut ainsi, en dehors de la famille franciscaine, le premier qui porta la corde de saint François d'Assise Son exemple fut suivi d'une multitude de pieux fidèles, désireux de porter ainsi une marque de leur amour envers saint François.

Telle fut l'origine de l'Archiconfrérie du Cordon séraphique, dont Mgr de Ségur a admirablement décrit les merveilleuses richesses dans un opuscule spécial, qu'il faut lire et répandre.

 

Pratique : Éviter avec soin jusqu'aux plus petites désunions entre familles et personnes pieuses.

Invocation : Saint François et saint Dominique, priez pour nous !

 

Fioretti

Saint Dominique et Saint François

 

Dominique eut à Rome une joie bien vive. Il n'était pas le seul que la Providence eût élu, dans ces temps critiques, pour arrêter la décadence de l’Église. Pendant qu'il ravivait aux saintes et profondes sources de son cœur le fleuve de la parole apostolique, un autre homme avait reçu la vocation de ressusciter, au milieu d'une opulence corruptrice des âmes, l'estime et la pratique de la pauvreté. Ce sublime amoureux de Jésus-Christ était né sur le penchant des montagnes de l'Ombrie, dans la ville d'Assise, d'un riche et avare marchand. La langue française, qu'il avait apprise dans l'intérêt du négoce de son père, fut cause qu'on lui donna le nom de François, qui n'était point le nom de sa naissance ni celui de son baptême. À l'âge de vingt-quatre ans, au retour d'un voyage de Rome, l'Esprit de Dieu, qui l'avait souvent sollicité, s'empara de lui tout à fait. Conduit par son père devant l'évêque d'Assise pour qu'il renonçât à tous ses droits de famille, l'héroïque jeune homme se dépouilla des vêtements qu'il portait, et les mit aux pieds de l'évêque, en disant : « Maintenant je pourrai dire avec plus de vérité que jamais : Notre Père qui êtes aux cieux ! » À quelque temps de là, assistant au saint sacrifice de la messe, il entendit lire l'Evangile où Jésus-Christ recommande à ses apôtres de ne posséder ni or,  ni argent, de ne point porter de monnaie dans leurs ceintures, ni une besace par le chemin, ni deux tuniques, ni des souliers, ni une baguette. Une joie indicible se répandit en lui à ces paroles ; il ôta ses souliers de ses pieds, déposa son bâton, jeta avec horreur le peu d'argent qu'il avait, et tout le reste de sa vie il n'eut plus pour couvrir et ceindre sa nudité qu'un caleçon, une tunique et une corde. Encore eut-il peur de cette richesse, et, avant de mourir, il se fit mettre nu sur le pavé devant ses frères, de même qu'au commencement de sa parfaite conversion à Dieu il s'était mis nu devant l'évêque d'Assise. Tout cela se passait pendant que Dominique évangélisait le Languedoc au péril de sa vie, et accablait l'hérésie du spectacle de son apostolat. Une merveilleuse correspondance avait été établie, à son insu, entre ces deux hommes, et la fraternité de leur carrière subsista jusqu'en des événements qui suivirent leur mort. Dominique était l'aîné de douze ans ; mais, préparé d'une manière plus savante à sa mission, il fut rejoint à temps par son jeune frère, qui n'avait pas eu besoin d'aller aux universités pour y apprendre la science de la pauvreté et de l'amour. Presque à la même époque où Dominique posait à Notre Dame de Prouilhe au pied des Pyrénées, les fondements de son ordre, François jetait les fondements du sien à Notre Dame des Anges, au pied des Apennins. Un sanctuaire antique de la bienheureuse Vierge, mère de Dieu, avait été pour tous deux l'humble et douce pierre angulaire de leur édifice. Notre Dame de Prouilhe était le lieu chéri entre tous par Dominique ; Notre Dame des Anges était le coin de terre auquel François avait réservé une place d'affection dans l'immensité de son cœur détaché de toute chose visible. L'un et l'autre avaient commencé leur vie publique par un pèlerinage à Rome ; l'un et l'autre y retournèrent pour solliciter du Souverain Pontife l'approbation de leurs ordres. Innocent III les rebuta d'abord tous les deux, et la même vision le contraignit de donner à tous deux une approbation verbale et provisoire. Dominique, comme François, renferma sous la flexibilité austère de sa règle les hommes, les femmes et les gens du monde, faisant de trois ordres une seule puissance combattant pour Jésus-Christ par toutes les armes de la nature et de la grâce : seulement Dominique commença par les femmes, François par les hommes. Le même souverain Pontife, Honorius III, confirma leurs instituts par des bulles apostoliques ; le même encore, Grégoire IX, les canonisa. Enfin les deux plus grands docteurs de tous les siècles pleurèrent ensemble sur leurs tombeaux : saint Thomas sur celui de Dominique, saint Bonaventure sur celui de François. (Vie de saint Dominique, par le Père Lacordaire).

 

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16 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Dix-septième jour

À Rome

 

Prélude : Représentons-nous saint François d'Assise aux pieds du Souverain-Pontife, vénérant dans sa personne sacrée le vicaire de Jésus-Christ.

 

Réflexions

 

Dans son ardent et filial amour pour le pape, le saint patriarche des Frères Mineurs vint à Rome, au moment où Innocent III se disposait à ouvrir le 4e concile de Latran, convoqué pour l'extinction des hérésies, la réforme des mœurs, le règlement de la discipline et le recouvrement de la Terre Sainte par une sainte ligue ou croisade entre les princes chrétiens. Il y vint pour prier le Souverain-Pontife de déclarer publiquement qu'il avait approuvé sa règle. Innocent III satisfit aux pieux désirs de François, comme nous l'avons raconté dans le Mois de saint Dominique.

C'est à la suite de cette visite au Pontife suprême que le séraphique père tint le premier chapitre général de l'ordre, où l'on établit des ministres provinciaux et où l'on choisit des ouvriers évangéliques pour les diverses nations. François se réserva la France, qu'il aimait de prédilection, et Paris, « l'endroit, disait-il, où le Saint-Sacrement est le plus vénéré et aimé ».

Quand ces hommes apostoliques furent réunis aux pieds de leur père pour recevoir ses ordres, il leur adressa ce paternel discours, dont rien n'égalera jamais l'éloquente simplicité : « Au nom du Seigneur, marchez deux à deux modestement et avec humilité, gardant un silence très exact depuis le matin jusqu'après tierce, et priant Dieu dans votre cœur. Qu'on n'entende parmi vous aucune parole oiseuse et inutile. Quoique vous soyez en voyage, votre conduite doit être aussi humble et modeste que si vous étiez dans un ermitage ou dans votre cellule ; car, en quelque endroit que nous allions, nous avons toujours notre cellule avec nous. Notre frère le corps est notre cellule, et l'âme est l'ermite qui y demeure pour penser à Dieu et pour prier. Si une âme religieuse ne demeure pas en repos dans la cellule du corps, les cellules extérieures ne lui serviront guère. Comportez-vous de telle sorte parmi le monde, que quiconque vous verra ou vous entendra, soit touché de dévotion et loue le Père céleste, à qui toute gloire appartient. Annoncez la paix à tous, mais ayez-la dans le cœur comme dans la bouche, et encore plus. Ne donnez occasion à personne de colère ni de scandale ; au contraire, par votre douceur, portez tout le monde à la bénignité, à l’union, à la concorde. Nous sommes appelés pour guérir les blessés, consoler les affligés et ramener les errants ; plusieurs vous paraissent être les membres du diable, qui seront un jour les disciples de Jésus-Christ ».

Puis, les enfants du saint patriarche reçurent sa bénédiction, et s'étant recommandés aux prières de leurs compagnons, ils partirent pour se rendre où l'obéissance les envoyait, bien résolus à mettre en pratique tout ce qu'ils venaient d'entendre.

 

Pratique : Se rattacher, du fond de son cœur, aux enseignements et aux ordres du Saint Siège.

Invocation : Saint François, parfait disciple de Jésus, apprenez-nous à obéir à ceux qui ont mission de nous diriger en son nom.

 

Innocent III-002

 

Fioretti

L’Église Romaine

 

Pendant que les nouvelles attaques dont son ordre était l'objet préoccupaient saint François, Notre Seigneur daigna le consoler en lui envoyant la vision suivante : François vit en songe une poule qui tâchait de rassembler sous ses ailes tous ses poussins, pour les protéger contre un oiseau de proie ; elle avait beau faire, elle ne réussissait pas à les couvrir tous. Mais voilà qu'au dessus d'elle vint se placer un autre grand oiseau, couvrant et protégeant de ses ailes la poule et les poussins. À son réveil, le bon François pria naïvement Notre Seigneur de lui expliquer ce que cela voulait dire ; et ayant su, dans l'oraison, que la pauvre poule le représentait lui-même, que les poussins étaient ses enfants, et que le grand oiseau figurait un Cardinal-Protecteur qu'il fallait demander au Pape, il appela ses frères, leur dit ce qu'il avait vu, et ajouta ces mémorables paroles : « L’Église Romaine est la mère de toutes les Eglises, et la souveraine de tous les ordres religieux. C'est à elle que je m'adresserai pour lui recommander mes frères, afin qu'elle réprime par son autorité ceux qui lui veulent du mal. Quand ils seront sous sa protection, aucun ennemi ne pourra les inquiéter, ni les empêcher de s'avancer tranquillement dans la voie du salut éternel. La sainte Eglise Romaine aura du zèle pour la gloire de notre pauvreté ; elle ne souffrira pas que l'humilité, qui est si digne d'honneur, soit obscurcie par les nuages de l'orgueil. C'est elle qui rendra indissolubles parmi nous les liens de la charité et de la paix, punissant avec rigueur les auteurs des discussions. Que les enfants de cette sainte Eglise soient donc bien reconnaissants de ces douces faveurs qu'ils recevront de leur Mère et qu'à jamais ils lui soient inviolablement attachés ». (Le séraphique saint François, par Mgr de Ségur).

 

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15 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

Mont Alverne 1

 

Seizième jour

Sur le mont Alverne

 

Prélude : Suivons François, gravissant les pentes de l'Alverne, où l'attire la grâce du ciel, parce que, sur ce mont, s'accompliront pour lui de grandes merveilles.

 

Réflexions

 

L’Alverne est aux confins de la Toscane et s'élève au-dessus des autres montagnes de l'Apennin. Deux rivières passent à ses pieds. Par trois côtés, elle présente des rochers si droits et si unis qu'on les prendrait pour des murailles. À la cime de ce mont, un pieux gentilhomme avait fait élever un modeste couvent pour les enfants de saint François, et ceux-ci en parlaient souvent à leur père, lui vantant le silence et le calme de cette retraite. François s'y rendit et le couvent de l’Alverne ſui plut beaucoup.

Aussitôt, il se mit à parcourir la montagne, pour découvrir les endroits les plus favorables à la contemplation. Il en vit un, où il y avait de grandes ouvertures dans le rocher, de grosses masses suspendues, des cavernes profondes, des gouffres affreux ; et ce qui lui parut plus singulier, une roche fendue de telle manière, que le dedans était comme une chambre, avec un plancher uni et une espèce de plafond, d'où le jour pénétrait par une petite ouverture. Un ange lui apprit que cette disposition des lieux datait de la mort du Sauveur, lorsque la terre trembla et que les pierres se fendirent. Cette circonstance fut un nouvel attrait qui rendit le mont Alverne encore plus cher au serviteur de Jésus crucifié. Depuis, il ne pouvait regarder ces ouvertures, sans penser aux douleurs endurées par son divin Maître sur la croix et sans désirer que la compassion fendît son cœur, comme ces rochers semblaient lui en donner l'exemple. Dès lors, la prière continuelle à laquelle il se livra lui fit éprouver plus fréquemment encore les douceurs de la divine contemplation ; aussi, très souvent, il se trouvait tellement ravi en Dieu, que ses compagnons le voyaient corporellement élevé au- dessus de terre, et dans une extase qui le mettait hors de lui-même. Dans ces extases, Dieu lui révélait l'avenir, et lui donnait la connaissance des plus secrètes pensées et inclinations des frères.

À la prière du bon saint, le propriétaire du Mont Alverne, le comte Orlando, qui avait déjà en grande estime et affection les Frères Mineurs, fit construire, adossée à un hêtre fort élevé, une petite chapelle avec une cellule. Le modèle de cette chapelle fut donné au comte Orlando par saint François, qui confia à ses intimes que la Très Sainte Vierge, saint Jean-Baptiste et saint Jean l'Evangéliste, avaient daigné lui apparaître et lui avaient donné le plan de cette humble église.

À tous ces titres, la retraite du Mont Alverne parut à saint François comme un lieu sacré et il la considérait comme second Calvaire, où il résolut de venir, quand la volonté divine le lui permettrait, méditer et pleurer sur la passion et la mort de Jésus-Christ.

 

Pratique : Aimer à faire souvent l'exercice si salutaire du Chemin de la Croix.

Invocation : Saint François, parfait contemplateur de Jésus crucifié, imprimez profondément dans mon âme les plaies du Sauveur.

 

Fioretti

La prison du frère Loup

 

Un des sommets de l'Alverne était occupé par de dangereux voisins, dont le comte Orlando n'avait jamais pu se défaire. C'était une bande de scélérats, dont le chef, surnommé le Loup à cause de ses brigandages, répandait au loin la terreur. Ce Loup vint trouver un jour l'agneau de Jésus-Christ pour lui intimer l'ordre de quitter l’Alverne, où sa présence le gênait. Saint François le reçut avec tant de douceur et de bonté, la vie angélique des  pauvres religieux qui étaient là auprès du saint lui fit une telle impression, qu'il se sentit tout changé ; il demanda la permission de demeurer quelques jours en leur compagnie, après quoi, se jetant aux pieds du bienheureux et fondant en larmes, il le supplia de le recevoir à la vie de pénitence, et de lui obtenir de Dieu le pardon de ses crimes. Le bon saint François, admirant la toute-puissance de la grâce, recueillit amour ce pénitent d'un nouveau genre ; sans tarder davantage, il le revêtit de l'humble habit de la pauvreté, et, avec cette naïveté charmante qui caractérisait sa sainteté, il donna au Loup ravisseur le doux nom de frère Agneau. Le frère Agneau, merveilleusement converti, changea le repaire de ses brigandages en une retraite de prières et de mortification ; et le rocher, presque inaccessible, où il vécut depuis lors et où il mourut très saintement, se nomme encore vulgairement la prison du frère Loup. (Le séraphique saint François, par Mgr de Ségur).

 

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14 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

14 Francis Begins Peace in Siena

 

Quinzième jour

Courses apostoliques

 

Prélude : Suivons le saint apôtre dans ses pérégrinations merveilleuses et écoutons-le avec amour prêcher la parole sainte.

 

Réflexions

 

Quand il eut connu la volonté de Dieu, François, obéissant et docile, se mit aussitôt à annoncer partout l’Evangile. Mais, il voulut demander au pape l'autorisation d'aller prêcher jusque parmi les infidèles de l'Orient Sur sa route, il prêchait, convertissait et gagnait les âmes à Dieu. À Rome, il édifia et instruisit tous ceux qui eurent le bonheur de l'approcher.

Une maladie l'ayant saisi à son retour de Rome, il se mit à écrire des lettres remplies de ferveur et de zèle, pour propager la connaissance et l'amour de Jésus-Christ, qui se répandirent par toute la chrétienté. À peine convalescent, il voulut partir pour annoncer l'Evangile au Maroc.

Il alla dès lors à travers l'Italie, le Piémont, la Provence et l'Espagne, prêchant toujours, convertissant les âmes pécheresses, édifiant et confirmant les justes, Dieu l'arrêta sur les bords du rivage où il allait s'embarquer pour le Maroc. L'humble saint se soumit à la volonté du Seigneur et fit le sacrifice de son ardent attrait pour cette mission. Il reprit alors la route d'Italie, parcourut le midi de la France ou nom est depuis resté en grande vénération, s'arrêta à Toulouse et revint à Notre Dame des Anges, où ses fils l'attendaient avec une filiale tendresse.

Dieu faisait ainsi passer l'admirable apôtre par toutes les épreuves qui purifient les âmes apostoliques et fécondent leur ministère.

 

Pratique : Se soumettre humblement à la volonté de Dieu, même en ce qui regarde les œuvres qui sembleraient devoir intéresser sa gloire et la sanctification des âmes.

Invocation : Saint François, modèle des âmes apostoliques, assistez-nous de votre puissante intercession.

 

Fioretti

Les Lettres de saint François

 

Voici la première des lettres que la charité apostolique, qui embrasait le cœur du bon saint, lui inspira d’écrire à tous les chrétiens, clercs, religieux, laïques, hommes et femmes, qui sont par toute la terre :

« Ah ! qu'heureux et bénis sont ceux qui aiment Dieu et qui accomplissent bien ce que Jésus-Christ ordonne dans l'Evangile : Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme ; et votre prochain comme vous-même.

« Aimons Dieu et adorons-le avec une grande pureté d'esprit et de cœur ; car c'est là ce qu'il cherche par dessus toutes choses. Il a dit que les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, et que c'est en esprit et en vérité que doivent l'adorer ceux qui l'adorent. Je vous salue en Notre Seigneur ».

On supplia l'aimable saint d'écrire plus longuement, et il se mit, en toute simplicité, à écrire une seconde lettre ainsi adressée « à tous les chrétiens, clercs, religieux et laïques, tant hommes que femmes, qui sont par toute la terre : le frère François, leur serviteur très soumis, offre ses services avec respect ; leur souhaitant la véritable paix qui vient du ciel, et une parfaite charité en Notre Seigneur ».

Il y enseigne avec beaucoup de force le mystère de l'Incarnation, celui de l’Eucharistie et les leçons de la Croix. Il y recommande, avec une admirable énergie, l'usage de la prière, du jeûne, de l'aumône, de la pénitence, de la confession et de la communion. Il y fait un tableau saisissant de la mort des méchants qui ont prospéré sur la terre, et il termine par ces humbles et touchantes paroles :

« Moi, frère François, votre plus petit serviteur, disposé sincèrement à baiser vos pieds, je vous prie, je vous conjure, par la charité qui est Dieu même, de recevoir et de mettre en pratique, humblement et avec amour, ces paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ, et toutes les autres qui sont sorties de sa bouche. Que tous ceux entre les mains de qui elles tomberont, et qui en comprendront le sens, les envoient aux autres, afin qu'ils en profitent. S'ils persévèrent jusqu'à la fin dans le bon usage qu'ils en doivent faire, qu'ils soient bénis du Père, du Fils et du Saint-Esprit ». (Œuvres de saint François d'Assise).

 

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13 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Quatorzième jour

La prédication

 

Prélude : Saint François prêche. Son auditoire, ravi et ému, fond en larmes, tandis que l'esprit de Dieu plane sur les auditeurs et sur le prédicateur.

 

Réflexions

 

Notre bon saint, qui a accompli tant de merveilles dans les âmes par la parole, hésita d'abord pour savoir si c'était bien par ce ministère qu'il était appelé à accomplir son œuvre, ou bien s'il lui valait mieux s'adonner, ses compagnons et lui, uniquement à la prière.

Saint Bonaventure donne deux motifs pour expliquer pourquoi Dieu permit que le grand patriarche passât par l'épreuve de ce doute : c'est d'abord afin que les oracles du ciel, qui déclarèrent que François était appelé à la prédication, donnassent une plus haute idée du mérite de ce ministère ; c'est ensuite afin de conserver son humilité et de la rendre plus profonde, puisqu'elle le portât à consulter ses frères et à leur soumettre son doute :

« Mes frères, dit-il avec une humble simplicité, que me conseillez-vous ? Lequel des deux jugez-vous le meilleur, que je vaque à l'oraison ou que j'aille prêcher ? Il semble que l’oraison me convienne mieux, car je suis un homme simple, qui ne sais pas bien parler, et j'ai reçu le don de la prière plus que celui de la parole. D'ailleurs, on gagne beaucoup en priant, c'est la source des grâces ; et en prêchant, on ne fait que distribuer aux autres ce que Dieu a communiqué. L'oraison purifie notre cœur et nos a affections, nous unit au seul vrai et souverain bien, et nous affermit dans la vertu. La prédication rend poudreux les pieds de l'homme spirituel ; c'est un emploi qui distrait et qui dissipe, qui fait aussi relâcher de la discipline régulière. Enfin, dans l'oraison, nous parlons à Dieu, nous l'écoutons et nous conversons avec les anges, comme si nous menions une vie angélique. Dans la prédication, il faut avoir beaucoup de condescendance pour les hommes, et vivant parmi eux, voir et entendre, parler et penser en quelque sorte comme eux, d'une manière humaine. Mais, il y a une chose qui paraît l'emporter sur tout cela devant Dieu ; c'est que le Fils unique, qui est dans le sein du Père et la souveraine sagesse, est descendu du ciel pour sauver les âmes, pour instruire les hommes par son exemple et par sa parole, pour les racheter de son sang, et pour leur faire de ce sang précieux un bain et un breuvage : tout ce qu'il avait, il l'a donné libéralement et sans réserve pour notre salut. Or, étant obligés de faire toutes choses, selon le modèle qui nous est montré en sa personne, comme sur une haute montagne ; il parait plus conforme à la volonté de Dieu, que j'interrompe mon repos pour aller travailler au dehors ».

Plût à Dieu, dit à ce propos un pieux biographe, que, sans demander des miracles et sans en attendre, toutes les vocations, particulièrement pour les saints ministères et toutes les autres affaires de conscience, fussent examinées sur des principes aussi solides, et consultées par des moyens aussi propres à méditer les lumières du Ciel.

François envoya donc deux de ses religieux. Philippe et Massée, au frère Sylvestre, prêtre, qui était alors sur la montagne, près d'Assise, continuellement occupé de l'oraison, le prier de consulter le Seigneur sur son doute, et de lui mander ce qu'il apprendrait. Il dit encore à Massée : « Allez trouver sœur Claire, dites-lui, de ma part, de s'unir à quelques- unes de ses compagnes les plus pieuses, et de prier Dieu de me faire connaître le parti que je dois prendre ; si je dois destiner mes frères à la prédication, ou seulement à la prière ».

Quand les deux religieux revinrent, François les reçut avec beaucoup de respect et de tendresse : il leur lava les pieds, les embrassa, et leur fit donner à manger. Puis, il les mena dans le bois, où il se mit à genoux, la tête nue et baissée, les mains croisées sur la poitrine, et leur dit : « Apprenez-moi ce que mon Seigneur jésus-Christ m'ordonne de faire. Mon très cher frère et mon père, lui dit Massée, Sylvestre et Claire ont reçu de Notre Seigneur Jésus-Christ, précisément la même réponse, qui est que vous alliez prêcher ; parce que ce n'est pas seulement pour votre salut qu'il vous a appelé ; c'est aussi pour le salut des autres, et pour eux il mettra ses paroles dans votre bouche ».

 

Pratique : Apprendre à consulter Dieu et ses ministres, avant de se décider à entreprendre quelque chose d'important dans l'ordre du salut.

Invocation : Saint François, qui avez été si fidèle à la conduite du Saint Esprit, apprenez-nous à nous laisser conduire par Dieu dans toutes nos entreprises.

 

Fioretti

Les oiseaux viennent écouter

 

Comme il traversait un grand bois, il vit une multitude d'oiseaux chantant en voletant d'arbre en arbre. Se souvenant de la parole du Seigneur à ses apôtres : « Allez, et prêchez l'Evangile à toute créature », il s'arrêta tout à coup et dit à ses compagnons : « Attendez-moi ici sur le chemin, je vais prêcher mes frères les oiseaux ». Tous les oiseaux s'approchèrent à sa voix, et lui leur dit avec amour : « Mes petits frères, vous devez toujours louer votre Créateur et l'aimer toujours, lui qui vous a revêtus de plumes, qui vous a donné des ailes avec la liberté de voler en tout lieu. Il vous a fait avant toutes ses créatures ; il a conservé votre espèce dans l'arche de Noé ; il vous a assigné pour séjour les régions pures de l'air. Sans que vous semiez, sans que vous moissonniez, il vous nourrit, il vous donne de grands arbres pour faire vos nids, et il veille sur vos petits. Ainsi donc, louez toujours le bon Dieu ». Il disait, et les oiseaux, étendant leur petit cou, baissant et relevant la tête, semblaient le comprendre et témoignaient leur allégresse des paroles de leur frère saint François. Le saint, de son côté, passant au milieu d'eux, admirait naïvement leur nombre, leur variété merveilleuse et leur familiarité. Enfin, il leur donna sa bénédiction, et ils s'envolèrent en forme de croix vers les quatre parties du monde. Le Seigneur voulut sans doute montrer par ce miracle à son serviteur l'efficacité merveilleuse qu'il donnerait à ses paroles. (Histoire populaire de saint François d'Assise, par le marquis de Ségur).

 

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12 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Treizième jour

Les pauvres Clarisses

 

Prélude : Représentons-nous l'illustre fondatrice des Pauvres Dames d’Assise, entourée de ses filles spirituelles qui l'écoutent avec amour et respect.

 

Réflexions

 

C'est en suivant, avec un intrépide courage, la voie douloureuse, que Claire, par l'odeur de ses vertus, attire à elle des femmes célèbres et qu'elle fonde le monastère des Pauvres Dames. Quelle magnifique protestation contre l'amour déréglé des biens périssables et contre les folies du luxe ! Établie supérieure, elle révèle des qualités rares pour le gouvernement de la communauté. Elle y dépose, dès le principe, des germes qui seront un jour des arbres majestueux chargés de bons fruits. La règle, expression de la volonté divine, elle la fait observer avec autant de prudence que de douceur. Les biens qu'elle pouvait légitimement retenir au profit de ses religieuses, elle les a versés dans le sein des pauvres, elle ne veut que la chétive aumône qui lui vient de l'extérieur. En tout, elle donne l'exemple. Les offices les plus bas, les plus opposés à notre délicatesse, elle se les réserve, elle les remplit dans toutes les circonstances. Grégoire IX, effrayé de tant de rigueurs dans une réunion de femmes, se propose d'y apporter quelques adoucissements. Claire, par ses prières, par ses instantes supplications, obtient du pape qu'il ne sera rien changé aux premières dispositions de l'établissement.

Que ceux qui ne connaissent pas assez la puissance de la grâce viennent contempler le spectacle que nous leur présentons. Voici une jeune vierge distinguée par sa noblesse et par ses agréments ; elle a brisé tous les liens qui l'attachent à la terre ; elle prend pour partage la croix, mais la croix dans ce qu'elle a de plus redoutable et de plus opposé à nos convoitises. Elle voit se grouper autour d'elle d'autres jeunes filles. À celles-ci elle montre un asile où l'on ne trouve que la pauvreté et les humiliations, une cellule où les ornements ne sont que des instruments de pénitence et de guerre à toute espèce de sensualisme : elle ne leur permet, pour le soutien de leur vie corporelle, qu’un peu d'eau avec un morceau de pain et quelques légumes. Les bruits du monde ne viendront jamais troubler le silence du cloître. Vous diriez un enterrement d'êtres vivants. Eh bien ! Ce projet ne reste pas à l'état de rêve, il se réalise par une institution qui s'implante solidement dans le sol de la foi, et qui s'étend dans toute l'Europe. Aux premières filles de Sainte Claire succèdent d'autres filles qui continuent, sous l'œil de l’Église, l'œuvre admirable de la Fondatrice.

Ici, la raison reste muette d'étonnement. Le fait sublime et merveilleux qui l'accable ne peut s'expliquer que par une surhumaine, dont la force est infinie. Le temps a effacé bien des inscriptions qui devaient perpétuer la mémoire de certains hommes ; il n'effacera pas, quoiqu'il arrive, l'empreinte du passage de sainte Claire en ce monde ; elle est gravée sur une matière cause plus durable que le marbre et l'airain.

On se tromperait étrangement si l'on prétendait que sainte Claire, absorbée dans la contemplation et dans les souffrances, demeurait étrangère à tout ce qui se rapporte aux grands intérêts sociaux. Il est impossible que Celle qui vivait dans le cœur de Celui qui a tant aimé les hommes, n'ait pas aimé les hommes. Un jour, ayant devant elle le Saint Sacrement, elle fait reculer les Sarrasins. Cet acte de courage sauve la ville d'Assise. Dans une autre circonstance, au moment d'un péril extrême, elle pense aux habitants de qui elle recevait des secours. Aussitôt, elle se couvre la tête de cendres, elle veut que ses religieuses en fassent autant. Toutes sont en prières, et l'armée ennemie est en déroute. Le Pape, les cardinaux, les évêques, les théologiens qui la visitaient, et qui avaient pour elle la plus haute estime, n'étaient pas des esprits faibles. Ils voyaient dans l'œuvre de sainte Claire une d'immenses avantages pour l’Église et pour la société.

L'institut de Sainte Claire existe depuis plus de huit siècles, et il a d'innombrables ramifications dans tous les pays de la chrétienté. Comptez toutes les victimes qui s'y sont immolées ; comptez toutes les prières, toutes les mortifications, toutes les austérités qui s'y sont renouvelées à chaque heure du jour et de la nuit ; comptez ensuite toutes les personnes qui sont venues y chercher des conseils, des consolations dans le malheur, y demander des suffrages pour une multitude de cas et d'intentions qui sont le secret des familles ; croyez-vous que toutes ces choses ne sont pour rien auprès de Dieu dans l'intérêt des hommes ? Mais ce serait outrager la Providence ; ce serait nier, ce serait renverser les plus beaux sentiments, les meilleurs instincts, qui nous portent invinciblement à regarder ceux qui sont purs et parfaits, comme pouvant, comme devant nous être utiles, quand nous les implorons. Fermons les yeux de la chair, ouvrons les yeux de la foi, élevons-nous, sursum corda, nous comprendrons que la réversibilité est une loi du gouvernement divin ; nous saurons que les ardentes supplications, que les âmes saintes et privilégiées font monter vers le ciel, retombent sur la terre comme une abondante rosée de bénédictions spirituelles et temporelles.

Du haut de son trône, sainte Claire, sans nul doute, contemple et protège son institut. Elle voit avec bonheur qu'il a traversé mille révolutions, et qu'il est resté debout au milieu des ruines d'une foule d'empires et d'institutions qu'on croyait immortels. Elle voit avec non moins de bonheur que, toujours plein de sève dans sa racine et dans ses branches, il continue de condamner vigoureusement notre sensualisme, d'exalter l'excellence de la pauvreté, de l'humilité, et la puissance des sacrifices imposés à la nature. Non, il n'est pas besoin que les filles de sainte Claire puissent se rendre compte à elles- mêmes des titres ou des mystérieux rapports, par lesquels leur vie se rattache dans notre intérêt à l'ordre surnaturel. Mais il est nécessaire, pour nous, qu'elles s'affermissent de plus en plus dans l'esprit de leur mission; il est nécessaire qu'elles pleurent, qu'elles gémissent, qu'elles souffrent et qu'elles redoublent d'efforts, pour apaiser le courroux du ciel, et pour désarmer le bras de la Justice irritée.

 

Pratique : Ne parler jamais qu'avec respect et vénération des couvents et spécialement des couvents adonnés à la contemplation.

Invocation : Saint François, qui avez guidé sainte Claire et ses premières compagnes dans les voies de la perfection religieuse, priez pour les monastères qui attirent les bénédictions d'en haut sur l’Église et sur la société.

 

Fioretti

Le second Ordre

 

Les vertus de la sainte épouse de Jésus-Christ, comme un parfum précieux, attirèrent des âmes pures et innocentes, qui firent de la maison de Saint Damien, un nombreux monastère, et l'origine de l'Ordre nommé des Pauvres Dames, ou des Pauvres Sœurs, ou de Sainte Claire, le second des trois qui furent institués par saint François. Il établit Claire, abbesse de Saint Damien, malgré l'humilité qui la portait à n'être que la servante des autres, et qu'il ne put vaincre que par l'obéissance qu'elle lui avait promise. Ce fut dit que cette sainte abbesse demeura renfermée quarante-deux ans, dans la pratique d'une éminente perfection. (Vie de saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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11 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Douzième jour

Sainte Claire d'Assise

 

Prélude : Représentons-nous Claire à genoux, devant le Séraphique patriarche qui coupe les cheveux de l'héroïque jeune fille et la consacre à Jésus-Christ.

 

Réflexion

 

Les magnifiques considérations, qui vont passer aujourd'hui et demain sous les yeux des pieux enfants de saint François, sont empruntées à un des meilleurs écrits du saint évêque de Versailles, Mgr Mabile.

Saint François d'Assise, obéissant à son zèle de feu, avait conçu et organisé contre les désordres du siècle une croisade, qui devait perpétuer au milieu des chrétiens le mépris des plaisirs et l'amour de la pauvreté et de la mortification. Or, les femmes devaient avoir leur place et leur action dans cette croisade. L'une est le complément de l'autre. Sainte Claire sera l'instrument dont Dieu va se servir pour ajouter de nouvelles perles, de nouvelles fleurs à la couronne monastique et pour apprendre aux mondains ce que peut l'être le plus délicat, le plus faible, quand dans un élan de ferveur il s'abandonne aux mouvements de la grâce.

Née dans une condition où les richesses, les plaisirs, les honneurs s'offraient à elle sous les images les plus séduisantes, Claire pouvait, sans aucune peine, se procurer une existence très-heureuse selon le monde. Mais, prévenue de la grâce et s'élevant tout d'abord par la foi aux clartés célestes, elle dédaigne tout, elle méprise tout ce qui vient de la terre. Aimer Dieu, se consacrer à Dieu, vivre pour Dieu, souffrir pour la gloire de Dieu et pour l'expiation des péchés qui se commettent chaque jour : voilà ce qu'elle veut, voilà la part qu'elle choisit comme la meilleure part qui ne lui sera point enlevée. Une parole de Saint François d'Assise est pour elle un trait de lumière, un jet de flamme, dont son intelligence et son cœur ressentiront éternellement les effets. L'heure est venue. À dix-huit ans, elle court à l'autel, et le sacrifice qu'elle y consomme avec des transports de joie, elle le renouvellera toute sa vie, jusqu'à son dernier soupir.

Claire n'aspirait pas à une sainteté commune ; son ambition, ambition bien permise en pareil cas, allait beaucoup plus loin. Il fallait donc qu'elle eût à traverser, dès le début, des épreuves non communes. Ses parents, le monde, le démon, dans l'espoir de la vaincre, s'unissent pour l'attaquer et pour essayer de flétrir les palmes qu'elle veut cueillir à tout prix. Le combat sans doute est rude et terrible, mais la jeune vierge a mis Dieu dans ses intérêts et la victoire n'est pas douteuse. Elle fait taire la voix du sang ; elle prend le monde en horreur ; elle terrasse le prince des ténèbres. Jésus-Christ est définitivement, irrévocablement, son époux. Elle ne voit que lui, elle ne respire que pour lui, elle se croirait souverainement ingrate et malheureuse, si elle don ait quoi que ce soit de son cœur et de sa vie à un autre qu'à Jésus-Christ.

Il est à propos de bien remarquer que Sainte Claire ne se consacre pas à Dieu comme beaucoup d'autres ont pu et peuvent s'y consacrer. Elle a une vue supérieure des choses, nous dirions volontiers une théologie transcendantale : elle pénètre par les dons du Saint-Esprit jusqu'aux entrailles de l'ascétisme le plus effrayant pour la nature ; elle y découvre des trésors dont la possession coûte d'immenses sacrifices. Son époux c'est Jésus-Christ, mais Jésus-Christ pauvre, humilié, délaissé, souffrant ; Jésus-Christ outragé dans sa prison et dans son amour pour les hommes. À cet époux qu'elle aime avec tant d'ardeur, elle ne demande que l'honneur d'une place dans la vie caché, où elle puisse souffrir, s'humilier et s'anéantir en union avec lui. Les plus rudes pénitences, les mortifications qui nous révoltent et nous font trembler, sont ses aliments quotidiens ; elle y trouve une suavité inexprimable et des joies dont son cœur surabonde. Après avoir parcouru le cercle des austérités en usage dans les monastères les plus sévères, elle se creuse l'esprit et l'imagination pour en trouver de nouvelles, tant elle brûle de témoigner son amour à Jésus-Christ, tant elle voudrait le dédommager de la gloire qui lui est ravie et réparer les outrages dont il est l'objet dans le Saint Sacrement. Oh ! comme elle peut s'écrier avec Saint Paul : « J'accomplis dans ma chair ce qui reste à souffrir à Jésus-Christ, en souffrant moi-même pour son corps qui est l’Église ». (Col. 1, 24).

 

Pratique : Se garder de blâmer, comme on le fait si souvent dans le monde, les vocations religieuses dont on est le témoin.

Invocation : Saint François, père de Sainte Claire, priez pour les âmes que Dieu appelle à la perfection évangélique.

 

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Fioretti

Le repas de sainte Claire

 

Claire désirait vivement prendre un repas avec saint François, et plusieurs fois elle lui en avait fait la demande, mais il avait constamment refusé. Ses compagnons, qui connaissaient le désir de la sainte, lui dirent un jour : « Père, il nous semble que la rigueur doit vous usez envers Sœur Claire n'est pas inspirée par la divine charité… - Vous croyez donc, répondit le saint, que je dois me rendre à ses désirs ? - Oui, Père, répondirent les Frères, Sœur Claire mérite que vous lui accordiez ce qu'elle vous demande. - Eh bien ! Répliqua saint François, votre avis est le mien, je consens ; et, pour procurer à notre sœur une plus grande consolation, je veux qu'elle vienne prendre ce repas à Sainte Marie des Anges. Depuis longtemps déjà, elle est renfermée à St-Damien ; ce sera pour elle un bonheur de revoir ce couvent où elle a déposé les livrées du siècle pour se faire l'épouse de Jésus-Christ ; c'est là que nous mangerons ensemble au nom de Dieu ». Au jour convenu pour ce repas, sainte Claire sortit de son monastère avec une de ses compagnes, et, conduite par quelques-uns des frères, elle se rendit à Sainte Marie des Anges. Lorsqu'elle y fut arrivée, elle alla se prosterner au pied de l'autel devant lequel on lui avait coupé les cheveux et donné le voile ; puis, en attendant l'heure du repas, on la conduisit visiter le couvent. Pendant ce temps-là, saint François faisait tout préparer ; et, suivant son usage, il voulait que les mets fussent posés à terre. Enfin, à l'heure indiquée, lui-même avec un de ses compagnons, et la Sainte avec sa compagne, se rangèrent auteur des mets qu'on avait disposés, et les autres frères prirent aussi humblement leur place. Au premier mets, le saint se mit à parler de Dieu, avec tant de suavité, de profondeur et d'éloquence, que l'abondance divine descendant bientôt sur ceux qui l'écoutaient, tous se sentirent ravis en extase, et ils se tenaient les mains et les yeux levés vers le ciel. En ce moment, les habitants d'Assise, de Bettone et des environs virent l'église de Sainte Marie des Anges, tout le couvent et le bois tellement enflammés, que tout paraissait en proie à un immense incendie. Dès qu'ils aperçurent les flammes, les habitants d'Assise s'empressèrent d'accourir pour les éteindre ; mais, arrivés près du couvent et se voyant trompés, ils entrèrent et trouvèrent saint François, sainte Claire et tous ceux qui les accompagnaient ravis en Dieu par la contemplation et assis autour de quelques pauvres mets. Ils comprirent alors que c'était un feu divin et non pas un feu matériel que Dieu avait fait apparaître miraculeusement, voulant signifier, par là, les flammes du divin amour dont étaient embrasées ces saintes âmes. Ils se retirèrent édifiés et le cœur rempli de consolation. Après une longue extase, sainte Claire, saint François et tous les autres convives revinrent à eux et se sentirent tellement rassasiés de la nourriture spirituelle qu'ils venaient de recevoir, qu'ils ne songèrent plus aux mets grossiers qu'on avait disposés. Ainsi se termina ce repas béni. (Fioretti, traduction de l'abbé Riche).

 

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