Le Carême avec Jean Paul II
Le Carême avec Jean Paul II
10 avril
Vendredi Saint
« Le Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu'il s'est soumis en tout, il a été exaucé. » (Lettre aux Hébreux 5: 7).
A méditer
« Le cri de Jésus sur la Croix n'exprime pas l'angoisse d'un désespéré, mais la prière du Fils qui offre Sa Vie à Son Père dans l'Amour, pour le Salut de tous. Au moment où Il s'identifie à notre péché, « abandonné » par Son Père, Il « s'abandonne » entre les mains de Son Père. Ses yeux restent fixés sur Son Père. C'est bien en raison de la connaissances et de l'expérience que Lui seul a de Son Dieu que, même en ce moment de ténèbres, Il voit de manière limpide la gravité du péché et qu'Il souffre pour lui. Lui seul, qui voit Son Père et en jouit pleinement, mesure en plénitude ce que signifie résister par le péché à l'Amour du Père. »
Novo Millennio Ineute, n° 26
Fioretti
Les dernières années, les derniers mois et les dernières semaines de Jean Paul II firent marqués par la douleur, par l'impossibilité de marcher, par des difficultés à parler, par la Croix qu'il portait sereinement avec une force, une patience et une Foi extraordinaire dans le Christ et Sa Mère. A travers la souffrance et la Croix, il participait aux luttes de l'Église contre tout ce qui s'oppose à sa mission dans le monde contemporain: l'athéisme, l'indifférence religieuse, le laïcisme, la société de consommation, la civilisation fr mort. L'infirmité du Saint Père a davantage révélé au monde qui il était, et les hommes l'ont accompagné dans sa faiblesse physique par la prière, en lui faisant sentir qu'ils étaient particulièrement proches de lui et qu'ils participaient à ses épreuves. « Ici à l'hôpital, je l'avoue, au milieu des autres malades, je continue à servir l'Église et toute l'humanité ». (Angelus du 6 février 2005).
« Laissez-moi m'en aller » Stanislas Dziwisz, Parole et Silence.
Prière
Seigneur Jésus Christ, Toi qui, dans Ton dernier souffle, as confié avec Amour à la Miséricorde du Père tous les hommes et les femmes de tous les temps avec leurs faiblesses et leurs péchés, remplis-nous, nous-mêmes, et les générations futures, de Ton Esprit d'Amour, afin que notre indifférence ne rende pas vains en nous les fruits de Ta Mort.
Vendredi Saint 2000
Boîte à idée
Aujourd'hui, je médite en mon cœur, en faisant le Chemin de Croix, la souffrance du Christ par Amour pour moi.
Texte extrait du hors série de Carême 2009, du magazine « Il est Vivant! »
La Sainte Cène
La Sainte Cène
Extrait des révélations de la Vénérable Maria d'Agreda
Le Sauveur étant entré dans le cénacle avec ses disciples, la sainte Vierge y vint aussi avec quelques femmes pieuses. Le Seigneur lui dit de se retirer dans une autre partie de la maison, et d'instruire les femmes qui l'accompagnaient de tout ce qui était nécessaire, lorsqu'il célébrerait la cène, dont il n'exclut pas Judas. La sainte Vierge se retira donc dans une chambre avec les saintes femmes, et prosternée à terre elle fut élevée à une très-haute contemplation, où elle vit tout ce que son divin fils opérait et disait, et elle donna les instructions et les avis nécessaires aux saintes femmes, Après la cène légale, Jésus avec une profonde humilité et mm visage serein, lava les pieds à ses apôtres. il quitta le manteau qu'il portait sur sa robe sans couture, prit un linge, s'en ceignit d'un bout laissant l'autre extrémité libre, et il lava les pieds aux apôtres et même à Judas, et non-seulement il lava ses pieds avec une grande joie et bonté, mais il les essuya, les baisa et les pressa sur sa poitrine, en lui en- voyant dans son cœur des inspirations intérieures. Mais tout fut inutile, car en outre que le démon essayait d'empêcher l'action de la grâce dans Judas, il était encore tourmenté du scrupule de manquer de parole aux pharisiens, dans le pacte déjà fait avec eux, aussi dans ce moment il ne voulut pas même jeter un regard sur le visage divin de Jésus. Lucifer essaya de s'enfuir alors du cœur de Judas et du cénacle, car son orgueil ne pouvait supporter cette grande humilité, mais le divin maître ne le permit point. La demande que fit saint Jean à la sollicitation de saint Pierre pour connaître le traître, eut lieu à la cène, et le Seigneur lui indiqua ,‘par le signe d'un morceau de pain trempé dans le plat, le disciple infidèle. Plusieurs choses secrètes furent communiquées à saint Jean par le divin maître, pendant qu'il était penché sur sa poitrine sacrée, entre autre il lui recommanda sa sainte mère; c'est pourquoi sur la croix il ne lui dit pas : elle sera votre mère, mais seulement: voilà votre mère, manifestant alors publiquement ce qu'il avait déjà fait en secret dans la cène.
Après le lavement des pieds, Jésus ordonna de préparer une table plus haute, semblable à un autel, avec une nappe très-riche et très-belle, sur laquelle on mit un petit plat et une grande coupe en forme de calice, capable de contenir le vin nécessaire, suivant les desseins du Seigneur, qui avait préparé et disposé toutes choses par sa sagesse infinie. Le maître de la maison avait préparé tous ces vases si précieux et si riches par un mouvement intérieur de la grâce. Notre-Seigneur s'assit à table avec ses apôtres, il demanda du pain azyme, c'est-à-dire sans levain, et le mit dans le petit plat, ensuite du vin pur qu'il mit dans le calice, avec une petite quantité d'eau. La sainte Vierge considérait tout cela de sa retraite. Les anges conduisirent en ce lieu Elie et Hénoch par l'ordre du Seigneur, afin que les deux pères de la loi naturelle et de la loi écrite fussent présents à l'établissement de la loi évangélique. Le Père éternel avec le Saint-Esprit apparurent aussi dans le cénacle, comme au Jourdain et sur le Thabor, mais les apôtres ne les virent point, excepté saint Jean et la sainte Vierge. Après une longue prière, Jésus- Christ prit dans ses mains le pain , et il demanda intérieurement au Père éternel, qu'en vertu des paroles qu'il allait proférer, ce divin sacrement restât ensuite perpétuellement dans l'église. Il éleva les yeux au ciel avec une grande majesté, c'est-à-dire vers les deux personnes divines, il prononça les très-saintes paroles de la consécration sur le pain ensuite sur le vin, et par leur vertu ils furent changés au corps, au sang, âme et divinité de notre divin rédempteur. La grande reine adora de sa retraite son divin fils véritablement présent sous les saintes espèces, les anges qui étaient là présents, et ceux qui étaient restés dans le ciel l'adorèrent aussi. Le Seigneur éleva son très-saint corps et le sang précieux, afin que tous ceux qui étaient présents à ce premier sacrifice l'adorassent; ensuite il se communia lui-même comme souverain prêtre, il le fit avec un si grand respect et une si grande vénération, qu'il en éprouva comme une crainte dans la partie sensitive. L'effet admirable de l'Eucharistie dans le corps du rédempteur fut de faire rejaillir sur lui, pendant un peu de temps, la gloire de son âme comme sur le Thabor. Cette merveille fut seulement connue de la grande Mère et en partie d'Hénoch, d'Elie et de saint Jean. Après cette faveur faite à son corps, la sainte humanité renonça à tout autre soulagement dans la partie inférieure de l'âme, jusqu'à la mort. Après s'être communié lui-même le Seigneur remit une petite parcelle du pain consacré à l'archange Gabriel, afin qu'il l'apportât à sa mère et la communiât. Elle fut la première qui participa à la sainte communion après son divin fils, elle le fit avec la foi vive, l'amour ineffable, le respect, l'humilité profonde et la vénération indicible, qu'elle avait contemplé dans le Dieu fait homme et présent sous les saintes espèces. La grande reine reçut alors la grâce toute spéciale de pouvoir conserver dans son cœur les espèces sacramentelles qu'elle avait reçues cette nuit, jusqu'après la résurrection, lorsque l'apôtre saint Pierre consacra, comme nous le dirons dans la suite.
La divine mère reçut dans cette communion une parfaite connaissance de la manière dont Jésus-Christ était présent dans le saint sacrement, et de tous les miracles qui ont eu lieu à cette occasion. Elle connut l'ingratitude que les hommes auraient pour ce grand et incomparable bienfait, c'est pourquoi elle se chargea de compenser, autant qu'il était possible par des louanges, des hommages, des prostrations et des adorations, tous les outrages que le Seigneur devait souffrir dans l'eucharistie, de la part de ses ingrates créatures. Après que la sainte mère eut reçu la communion, le Seigneur donna le pain consacré aux disciples, leur ordonnant de le partager entre eux et de le prendre. Il leur conféra en même temps par ses paroles la dignité sacerdotale, qu'ils commencèrent dès ce moment à exercer, en se communiant eux-mêmes. Il ordonna ensuite à saint Pierre de communier avec de saintes particules Hénoch et Élie pour les fortifier de nouveau. Il arriva un autre prodige très-caché; le traître Judas en communiant résolut de garder la particule du pain consacré, pour la présenter aux princes des prêtres et aux pharisiens, afin d'accuser son divin maître. La sainte Vierge connut l'intention du traître perfide, et elle ordonna aux saints anges d'ôter les saintes espèces de la bouche sacrilège de l'indigne disciple, après qu'il aurait communié. Les anges exécutèrent le divin commandement, et les ayant purifiées avec soin, ils les remirent d'une manière invisible sur la sainte table, parce que Judas ne fut ni des premiers ni des derniers à recevoir la sainte communion. Il fut le premier hérétique dans l'église, qui nia le saint sacrement de l'eucharistie.
Texte extrait de la Vie Divine de la Très Sainte Vierge, chapitre 22
Jeudi Saint
Jeudi Saint
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 13, 1-15
Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le démon avait déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est venu de Dieu et qu’il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu’il noue à la ceinture ; puis, il verse de l’eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! » Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit :« Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, ... mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Méditation
L'institution de l'Eucharistie et du Sacerdoce
La liturgie du Jeudi Saint est très riche en contenu. C’est le jour de l’institution de la Saint Eucharistie, don du Ciel pour les hommes ; c’est le jour de l’institution du sacerdoce, nouveau don divin qui assure la présence réelle et actuelle du Sacrifice du Calvaire pour tous les temps et tous les endroits, en nous permettant ainsi de nous en approprier les fruits. (…) Comment répondons-nous à cet amour immense ? En assistant avec foi et dévotion à la Sainte Messe, mémorial vivant et actuel du Sacrifice du Calvaire. En nous préparant très bien à la communion, avec l’âme bien propre. En rendant souvent visite à Jésus caché dans le Tabernacle. (…) C’est la raison pour laquelle l’Eglise nous apprend à aimer profondément tout ce qui touche à l’Eucharistie : Est-ce que nous assistons au Saint Sacrifice tous les dimanches et fêtes d’obligation, en sachant que nous sommes en train de participer à une action divine ? (…) Nous commémorons également l’institution du sacerdoce. C’est une bonne occasion pour prier pour le Pape, pour les Evêques, pour les prêtres, et pour demander de nombreuses vocations dans le monde entier. Notre prière aura d’autant plus de valeur que nous fréquenterons plus notre Jésus, qui a institué l’Eucharistie et le Sacerdoce. Nous allons dire, avec une sincérité totale, cette phrase que saint Josémaria répétait : « Seigneur, mets dans mon cœur l’amour avec lequel tu veux que je t’aime » (…)
Mgr Echavarria, Prélat de l’Opus Dei
Prions
Tu nous appelles, Dieu notre Père, à célébrer ce soir la très sainte Cène où ton Fils unique, avant de se livrer lui-même à la mort, a voulu remettre à son Eglise le sacrifice nouveau de l'Alliance éternelle ; fais que nous recevions de ce repas qui est le sacrement de son amour, la charité et la vie.