15 avril 2009

Chapelet pour le Temps Pascal

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Chapelet pour le Temps PascalTexte du Bienheureux Jean Martin Moye

Nous allons réciter ce chapelet pour honorer la résurrection de Jésus-Christ et les quarante jours qu'il a demeuré sur la terre après la résurrection, apparaissant à ses disciples et leur parlant du royaume des cieux ; pour honorer le triomphe qu'il a remporté sur le démon, le monde, et la chair, lui demandant de mourir au péché et de ressusciter à la grâce, de purifier le vieux levain de la corruption pour devenir une pâte toute nouvelle, de renoncer au vieil homme, c'est-à-dire à nos anciennes habitudes, pour avoir un esprit et un cœur nouveaux, des pensées et des affections pures et saintes, de sorte qu'étant détachés de toutes les choses de la terre nous n'ayons plus de goût que pour les choses du ciel, ne vivant plus que pour Dieu, quittant le tumulte et les vanités du monde pour converser avec Jésus-Christ et ses disciples. Nous aurons aussi l'intention de féliciter la sainte Vierge du bonheur qu'elle a eu de voir Jésus-Christ son Fils ressuscité ; nous prendrons part à sa joie et à celle des apôtres et des saintes femmes à qui il apparut après la résurrection.


Je crois en Dieu... Notre Père... Je vous salue, Marie...


1. qui est véritablement ressuscité, Alléluia.

2. qui vous a apparu après sa résurrection. Alléluia.

3. qui a changé votre tristesse en joie. Alléluia.

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Première Dizaine


Notre Père... Je vous salue...


1. qui est mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. Alléluia.

2. dont l'Âme sortant victorieuse des enfers s'est réunie à son Corps, dont la Divinité n'avait point été séparée. Alléluia.

3. dont le Corps n'a pas vu la poussière de la corruption du tombeau. Alléluia.

4. qui est sorti vivant et glorieux du tombeau. Alléluia.

5. qui a vaincu la mort en mourant et nous a procuré la vie en ressuscitant. Alléluia.

6. que nos péchés ont fait mourir et qui vit maintenant pour Dieu. Alléluia.

7. qui est mort comme Homme, qui s'est ressuscité comme Dieu, c'est-à-dire qu'il a ressuscité son Humanité par la puissance de sa Divinité. Alléluia.

8. qui, ayant détruit la mort, nous a ouvert l'entrée à l'éternité. Alléluia.

9. qui, étant juste, est mort pour les injustes. Alléluia.

10. qui, étant ressuscité, ne meurt plus et sur qui la mort n'a plus d'empire. Alléluia.


Gloire au Père...

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Deuxième Dizaine


1. qui est les prémices de la résurrection d'entre les morts et le modèle de notre résurrection à la grâce et à la gloire. Alléluia.

2. qui pour s'être humilié jusqu'à la mort de la croix a été élevé jusqu'au plus haut des cieux. Alléluia.

3. qui a dû souffrir pour entrer dans sa gloire. Alléluia.

4. qui a été conduit à la mort comme une victime, sans ouvrir la bouche. Alléluia.

5. qui est le vrai Agneau pascal immolé pour nous. Alléluia.

6. qui est la Pâque que nous devons manger avec les azymes d'une conscience pure et sans tache. Alléluia.

7. qui pour s'être livré à la mort verra après lui une postérité nombreuse. Alléluia.

8. à qui son Père a donné les nations pour héritage. Alléluia.

9. dont le Règne s'étendra par tout l'univers, qui remplira toute la terre de sa Majesté et de sa gloire. Alléluia.

10. qui étant élevé en croix a attiré tout à lui, et qui s'abaissant a relevé le monde abattu par le péché. Alléluia.


Gloire au Père...

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Troisième Dizaine


1. qui est l'Agneau immolé, digne de recevoir la vertu, la Divinité, la force, et la sagesse, l'honneur et la gloire, les louanges et actions de grâces de toutes les créatures. Alléluia.

2. qui a triomphé des Principautés et des Puissances. Alléluia.

3. qui a vaincu par l'arbre de la croix le démon qui avait vaincu le genre humain par le fruit de l'arbre défendu. Alléluia.

4. qui a écrasé la tête du serpent en détruisant ses œuvres et son empire. Alléluia.

5. qui a chassé le Prince de ce monde pour y établir le Règne de Dieu. Alléluia.

6. qui nous a délivré de l'esclavage du démon, et nous a procuré la liberté des enfants de Dieu. Alléluia.

7. qui nous a appelé des ténèbres à l'éclat de son admirable lumière. Alléluia.

8. qui a vaincu le monde avec ses pompes et ses vanités, crucifié la chair avec ses convoitises. Alléluia.

9. qui a purifié notre conscience des œuvres mortes pour nous rendre dignes de servir le Dieu vivant. Alléluia.

10. qui est mort pour rassembler les enfants de Dieu dispersés dans toutes les tribus, toutes les langues, tous les peuples, toutes les nations, pour les réunir dans un seul corps, qui est l'Église et le Royaume de Dieu, qui a sanctifié ses élus par un seul sacrifice. Alléluia.


Gloire au Père...

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Quatrième Dizaine


1. qui est entré dans le tabernacle des cieux par son propre Sang, et nous en a ouvert l'entrée. Alléluia.

2. qui a donné la mort aux vices en mourant, la vie aux vertus en ressuscitant. Alléluia.

3. par qui le péché a été expié, l'iniquité effacée, la justice perdue recouvrée. Alléluia.

4. qui a réconcilié la terre avec le ciel en détruisant le péché qui divisait Dieu et les hommes. Alléluia.

5. dans la croix duquel nous devons nous glorifier, puisque c'est par la croix qu'il nous a sauvés et délivrés. Alléluia.

6. avec qui nous devons nous attacher à la croix, prenant part à la passion pour avoir part à la résurrection. Alléluia.

7. qui est le bon Pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis. Alléluia.

8. qui a souffert, nous laissant l'exemple afin que nous marchions sur ses traces. Alléluia.

9. qui s'est acquis une Église sainte qu'il a lavée et purifiée dans son Sang. Alléluia.

10. qui nous a engendrés sur la croix en nous faisant enfants de Dieu. Alléluia.


Gloire au Père...

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Cinquième Dizaine


1. qui apparut à ses disciples pendant quarante jours, les instruisant, leur parlant du Royaume de Dieu. Alléluia.

2. qui a montré ses mains et son côté à ses disciples pour les convaincre de la vérité de la résurrection. Alléluia.

3. qui par sa présence a rempli le cœur de ses disciples d'une sainte joie. Alléluia.

4. qui s'est joint aux disciples d'Emmaüs qui le pressèrent de demeurer avec eux. Alléluia.

5. qui conversant avec ses disciples embrasait leur cœur du feu de l'amour divin. Alléluia.

6. que les disciples reconnurent à la fraction du pain. Alléluia.

7. qui donna à ses disciples le don d'intelligence pour comprendre les divines écritures. Alléluia.

8. à qui toute puissance a été donnée au ciel et sur la terre. Alléluia.

9. qui a soufflé sur les apôtres, leur a donné le pouvoir de remettre et de retenir mes péchés. Alléluia.

10. qui a envoyé ses apôtres dans tout l'univers prêcher l'évangile à toutes les nations. Alléluia.


Gloire au Père...

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Offrande du chapelet


Recevez, Seigneur, ce chapelet que nous venons de réciter à l'honneur de la Résurrection de Jésus-Christ votre Fils. Nous vous le présentons par les mains de la très sainte Vierge, et nous vous prions de nous accorder par son intercession et celle de tous les saints et saintes, surtout de ceux qui ont eu le bonheur de voir le Sauveur ressuscité, la grâce de ressusciter maintenant avec lui à une vie nouvelle, et de passer le saint temps pascal dans une sainte joie, chantant des cantiques d'allégresse pour applaudir au triomphe du Sauveur, honorant sa Résurrection par la pureté de nos mœurs et notre constance dans le bien, évitant toutes les occasions du péché et les fausses joies du monde, afin qu'étant ressuscités à la grâce, à l'exemple de Jésus-Christ qui est ressuscité pour ne plus mourir, nous ne mourions plus en retournant à nos anciens désordres, consacrant le reste de notre vie au service de Dieu et soupirant après le ciel, espérant que Jésus-Christ qui vient de ressusciter nos âmes à la grâce ressuscitera aussi au dernier jour nos corps glorieux, immortels, subtiles, agiles, par la vertu de sa chair ressuscitée que nous recevons dans l'eucharistie, et qui communique à nos corps un germe d'immortalité par la résurrection glorieuse. Ainsi soit-il.

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Chant Pascal des Eglises des Gaules

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Chant Pascal des Eglises des Gaules

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

La terre, qui reprend son éclat et sa beauté, annonce que toute créature renaît aujourd'hui avec son auteur.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Pour applaudir au triomphe du Christ sortant du tombeau, les forêts se couvrent de feuillage,les plantes étalent leur floraison.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

La lumière, les cieux, les campagnes, les mers, célèbrent de concert le Dieu qui s'élève au-dessus des astres, vainqueur de la loi du trépas.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Le Dieu crucifié naguère règne maintenant sur l'univers ; la création entière adresse d'humbles vœux à son auteur.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

O Christ, Sauveur de l'univers, créateur plein de bonté, rédempteur de ton oeuvre, Fils unique d'un Père qui est Dieu.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Toi qui, voyant le triste naufrage du genre humain, daignas te faire homme pour délivrer l'homme.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Toi qui, non content de naître dans un corps, voulus dévouer à la mort cette chair en laquelle tu pris une humble naissance.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Auteur de la vie artisan du monde, tu t'es abaissé jusqu'au sépulcre ; pour nous assurer le salut, tu t'es engagé dans la voie du tombeau.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Mais voici que les chaînes lugubres des régions souterraines se sont rompues ; l'abîme épouvanté a senti dans son sein pénétrer une lumière puissante.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

A la présence du Christ rayonnant, les ténèbres s'effacent ; les ombres épaisses de l'éternelle nuit ont disparu.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Ce n'est pas tout encore, ô puissant Roi ! Il est temps de dégager ta promesse ; le troisième jour est venu ; lève-toi, mon Dieu enseveli !

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Tes membres sacrés ne doivent pas plus longtemps reposer sous une vile pierre; la roche grossière  ne doit plus retenir la rançon du monde.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Ecoute ma prière, secoue ces linceuls , laisse ce suaire au fond du sépulcre; n'es-tu pas notre bien unique, celui sans lequel tout est néant ?

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Délie ces générations captives dans leurs prisons souterraines; ramène dans les hauteurs tout ce qui avait croulé dans les abîmes.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Rends-nous ton visage béni, afin que le monde revoie la lumière ; rends-nous le jour qui s'est éclipsé, au moment où tu expirais.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Mais tu as été fidèle, ô vainqueur plein de bonté ! le monde t'a vu reparaître ; la mort est écrasée sous tes pieds ; ils sont abrogés, les droits dont elle osait se prévaloir

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Monstre au gosier béant et insatiable, elle engloutissait notre race ; la voilà maintenant devenue ta proie, ô Dieu !

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Elle revomit avec terreur ces générations qu'elle avait englouties dans sa férocité ; et c'est l'Agneau qui arrache les brebis de la gueule loup.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

En ce jour, ô divin Roi, le triomphe que tu remportas alors renouvelle une partie de sa splendeur; aujourd'hui que le lavoir sacré comble la félicité des âmes qu'il a rendues pures.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Une blanche armée s'élance du sein des eaux limpides, et les âmes ont lavé la tache du péché dans les flots renouvelés par la bénédiction.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Un vêtement sans souillure exprime l'éclat dont elles brillent; et le pasteur se réjouit à la vue de son troupeau plus blanc que la neige.

Salut, jour solennel, vénérable dans tous les âges! jour où un Dieu triomphe du tombeau, et prend possession des cieux.

Extrait de « L'année Liturgique » de Dom Guéranger

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Sermon de Saint Bernard sur la Résurrection

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« Marie Madeleine et Marie mère de Jacques et Salomé achetèrent des parfums pour venir embaumer Jésus. » (Marc 16: 1). 

Nous avons appris de l'Apôtre que c'est par la foi que le Christ habite dans nos cœurs (Ephes. III, 17) : d'où je crois qu'il est permis de conclure que le Christ vit en nous aussi longtemps que la foi y demeure, et que, dès que notre foi est morte, on peut dire en quelque sorte que le Christ y est mort aussi. Or, ce qui prouve une foi vivante, ce sont les oeuvres, selon ces paroles: « Les œuvres que mon Père m'a donné de faire rendent témoignage de moi (Joan. V, 36), » qui ne me semblent pas s'éloigner beaucoup de la pensée qu'un autre apôtre exprimait en disant (pie la foi sans les oeuvres est une foi morte (Jacob. II, 20). De même que nous connaissons que le corps est en vie à ses mouvements, ainsi est-ce à ses œuvres que nous voyons que la foi est vivante. Mais la vie même de la foi c'est la charité, attendu que c'est par elle qu'elle opère, suivant ces paroles de l'Apôtre : «La foi qui opère par la charité, (Galat. V, 6), » aussi voyons-nous la foi mourir quand la charité se refroidit, de même que le corps périt quand l'âme s'en éloigne. Si donc vous voyez un homme, appliqué à des bonnes oeuvres, mener gaiement une vie pleine de ferveur, soyez sûr que la foi vit en lui, car vous en avez la preuve tout à fait irrécusable. Mais il y en a qui commencent d'une manière spirituelle et qui finissent par la chair; or, nous savons que dans ceux-là l'esprit de vie ne demeure plus selon ce mot de l'Ecriture : « Mon esprit ne demeurera point pour toujours dans l'homme, parce qu'il est charnel (Gen. VI, 3). » Or, si l'esprit de Dieu ne reste plus dans un homme, il est clair que la charité ne s'y trouve plus non plus, puisqu'elle n'est répandue dans nos coeurs que par le Saint-Esprit qui nous a été donné (Rom. V, 5).

Or, comme je l'ai déjà dit c'est donner à la foi la vie de la charité que de lui faire produire des œuvres par cette même charité (Gal. V, 6), d'où je conclus que, dès que l'Esprit Saint s'éloigne d'une âme, c'est la mort de la foi en cette âme, car, selon l'Evangéliste, il n'y a que l'esprit qui vivifie (Joan, VI, 6); d'ailleurs, s'il est vrai que la sagesse de la chair est une véritable mort (Rom. VIII, 13), nous ne saurions douter que ceux que nous nous réjouissions de voir vivants, parce qu'ils mortifiaient la chair par l'esprit, sont morts et dignes de nos larmes maintenant qu'ils vivent selon la chair. Aussi lisons-nous encore dans le même apôtre : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez : Si, au contraire, vous faites mourir par l'esprit les actions de la chair, vous vivrez (Rom. VIII, 13). Malheur donc à vous, qui que vous soyez, qui revenez à vos péchés comme un chien retourne à ce qu'il a vomi, ou comme le pourceau revient à sa bauge dans la fange. Je ne parle pas seulement de ceux qui retournent de corps en Egypte, mais de ceux qui y rentrent de coeur, de ceux qui aiment encore les plaisirs du monde, et en qui, par conséquent, la foi est morte, puisqu'ils n'ont plus la charité, car quiconque aime le monde n'a pas la charité du Père en lui (I Joan. II, 16). Qui peut être réputé mort à plus juste titre que celui qui nourrit un incendie dans son sein, le péché dans sa conscience, et ne le sent même pas, n'en est pas effrayé ne cherche point à s'en débarrasser?

Ainsi donc le Christ au tombeau c'est la foi morte dans une âme. Comment en agirons-nous avec lui? Que firent les saintes femme qui avaient seules conservé pour le Seigneur un amour plus ardent que tous ses autres disciples? « Elles ont acheté des aromates, pour venir embaumer Jésus ? » Etait-ce pour le ressusciter? Non, mes frères, nous savons bien qu'il ne nous est pas donné de le ressusciter; tout ce que nous pouvons faire c'est de l'embaumer. Pourquoi cela, mes frères? Pour que celui qui est mort comme lui, ne répande point une mauvaise odeur, une odeur de mort pour les autres qu'elle ne s'exhale de tous côtés et qu'il ne tombe lui même en pourriture. Que nos trois saintes femmes, l'esprit, la langue et les mains, achètent donc des parfums, car je crois que c'est à cause de ces trois femmes que Pierre reçut trois fois l'ordre de paître le troupeau du Seigneur (Joan. XXI, 16). Comme s'il lui avait été dit : Faites-le paître de l'esprit, de la bouche et des oeuvres; c'est-à-dire paissez-le par la prière qui vient de l’esprit, par l’exhortation qui tombe des lèvres, et par l'exemple qui vient des oeuvres.

L'esprit ira donc chercher es aromates, c'est-à-dire, au premier rang, le sentiment de la compassion, puis le zèle de la droiture, sans omettre, dans le nombre, l'esprit de discrétion. En effet, toutes les fois que vous voyez un de vos frères pécher, votre premier sentiment doit être un sentiment de compassion, comme étant d'ailleurs le plus naturel à l'homme, puisque nous en trouvons le motif au fond de nous-mêmes. L'Apôtre ne nous dit-il point : « Pour vous qui êtes spirituels, ayez soin de relever ce frère dans un esprit de douceur, en faisant réflexion sur vous-mêmes et en craignant d'être tentés aussi bien que lui (Gal. VI, 1). » Et le Seigneur, lorsqu'il sortait de Jérusalem, en portant sa croix, et qu'il rencontra, non pas encore toutes les nations du monde, mais quelques flemmes seulement qui pleuraient sur lui, il se tourna vers elles et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez point sur moi; mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants (Luc. XXIII, 18.) » Remarquez, mes frères, la gradation : « sur vous » d'abord, dit-il, puis « sur vos enfants. » C'est donc sur vous, mon frère, que vous devez d'abord arrêter votre attention si vous voulez apprendre à compatir aux maux des autres, et le reprendre ensuite en esprit de douceur. Faites réflexion sur vous-mêmes, dit-il, et craignez d'être tentés à votre tour. Mais comme les exemples nous touchent toujours bien plus que les paroles et se gravent plus profondément dans nos cœurs, laissez-moi vous renvoyer à ce saint vieillard qui, en apprenant qu'un. de ses frères était tombé dans une faute, se mit à pleurer amèrement et à s'écrier : Lui aujourd'hui, et moi demain. Pensez-vous, nies frères, que celui qui pleurait ainsi sur lui-même ne sût point compatir au malheur de son frère? D'ailleurs ce sentiment de compassion sert à beaucoup à la fois, attendu qu'un esprit généreux se reprocherait de contrister quelqu'un qu'il voit inquiet pour lui.

Mais que faisons-nous, car il y en a plusieurs qui ont la tête dure et le cou habitué au joug, au point que, plus nous compatissons à leurs maux, plus ils abusent de notre patience et de notre compassion. Ne devons-nous point compatir. aux souffrances de la justice, comme nous compatissions au malheur de notre frère, surtout quand nous la voyons si impudemment rejetée, et provoquée avec tant d'imprudence? Je sais que si nous avons l'ombre de charité, nous ne pourrons supporter avec une âme impassible ce mépris de Dieu. C'est dans cette impatience que consiste le zèle de la justice, dont nous nous sentons transportés contre les prévaricateurs, comme si nous étions touchés d'un sentiment de pitié envers cette justice de Dieu que nous voyons foulée aux pieds.. Toutefois, il faut que la compassion ait le pas sur le zèle de la justice, autrement, dans un mouvement d'indignation, nous briserions les vaisseaux de Tharsis, nous achèverions le roseau à demi rompu, et nous éteindrions tout à fait la mèche qui fume encore.

Mais quand nous aurons réuni ces deux aromates, le sentiment de la compassion et le zèle de la justice, il faudra nous procurer l'esprit de discernement, de peur que lorsqu'il y a lieu à faire preuve de compassion, ce soit le zèle de la justice qui se montre, et que, faute de discernement, nous ne confondions toutes choses, au lieu de tenir prudemment compte des temps, et de montrer du zèle quand il le faut, et de savoir aussi pardonner dans l'occasion. Il n'y a que le Samaritain, pour savoir à propos tantôt verser l'huile sur les plaies, et tantôt y verser du vin. D'ailleurs, pour que vous ne pensiez pas que cette pensée est de moi seulement, écoutez le Psalmiste; il ne demande que ce que je vous demande, et dans le même ordre, quand il dit : « Enseignez-moi, Seigneur, la bonté, la discipline et la science (Psal. CXVIII, 66). »

Mais où pourrons-nous nous procurer ces aromates? Car la terre de notre coeur ne saurait produire de pareilles vertus, elle nous donnerait plutôt des ronces et des épines. Il nous faut donc les acheter quelque part. Mais qui nous les vendra? Ce sera celui qui a dit : « Venez, achetez sans argent et sans aucun échange, du lait et du vin. (Is. LV, 1). » Or, vous savez ce que désigne la douceur du lait, et ce que rappelle l'âpreté du vin. Mais que faut-il entendre par ces mots, acheter sans argent et sans aucun échange ? Car ce n'est pas ainsi qu'on fait dans le monde; il ne peut y avoir une autre manière d'acheter que chez l'auteur même du monde; aussi le Prophète dit-il au Seigneur : « Vous êtes mon Dieu, car vous n'avez pas besoin de nos biens (Psal. XV, 2). » Qu'est-ce donc que l'homme lui donnera en échange de la grâce, puisque, étant le maître de tout, il n'a besoin de rien? Sa grâce, il la donne gratuitement, et lors même qu'il la vend, celui qui l'achète ne la paie point, attendu que le prix que nous la payons nous reste entre les mains.

C'est donc avec notre volonté propre que nous devons acheter les trois aromates de l'esprit, car remarquons qu'en payant avec cette monnaie, non-seulement nous ne nous appauvrissons point, mais même nous faisons un profit considérable, puisque nous l'échangeons pour quelque chose de mieux, et que nous donnons Une volonté propre, pour en avoir une commune. Or la volonté commune, c'est la charité. Voilà donc comment nous achetons sans rien échanger, puisque nous acquérons ce que nous n'avions point, et que ce que nous avions nous le conservons en mieux. Mais comment compatir au sort de notre frère, qui ne sait compatir lui-même qu'à ses propres malheurs, dans sa volonté propre? Et comment celui qui n'aime que soi aimera-t-il la justice, et haïra-t-il l'iniquité? Il peut, il est vrai, feindre aux yeux des hommes, et même se séduire lui-même, au point de se figurer, quand il n'est conduit que par l'égoïsme et par la haine, qu'il ne cède qu'au sentiment de la compassion, et au zèle pour la justice; mais il est bien facile de voir combien sont éloignées de la volonté propre, les choses qui sont propres à la vraie charité que la volonté propre attaque de front. En effet, la charité est bienveillante et ne se réjouit pour du mal (Cor. XIII, 4). Quant à l'esprit de discernement, nous savons qu'il n'y a rien qui l'éloigne comme la volonté propre, car elle met la confusion dans le coeur de l'homme, et place un voile épais devant les yeux de la raison. Par conséquent, c'est avec la monnaie de notre volonté propre, comme je vous le disais tout à l'heure, que nous devons acheter les trois sortes d'aromates de l'esprit, c'est-à-dire les sentiments de compassion, le zèle de la justice, et l'esprit de discernement.

Il y a aussi trois sortes d'aromates, que la langue apporte, ce sont la modération dans la réprimande, l'abondance dans l'exhortation et l'efficacité dans la persuasion. Voulez-vous vous procurer ces aromates? Achetez-les dans le Seigneur lui-même, oui, achetez-les là, vous dis-je, et procurez-les-vous de la même manière que les premières, c'est-à-dire sans aucun échange, il ne faut pas que vous dépensiez quoi que ce soit pour vous les procurer. Achetez donc au Seigneur la modération dans la réprimande, c'est un bien, un don aussi grand que rare, car il y en a bien peu qui le possèdent : « Il y en a si peu, dit saint Jacques, qui sachent dompter leur langue (Jac. III, 8) ! » On voit bien des gens, en effet, dont l'intention est droite, et la pensée bienveillante, qui disent légèrement ce qu'on ne saurait écouter trop sérieusement. Leur parole part comme un trait qui ne saurait revenir sur ses pas, et ce mot qui aurait dû guérir, parce qu'il semble un peu trop acerbe, exaspère et envenime le mal davantage. Si l'impudence s'ajoute à la négligence, alors elle met le comble à l'impatience, en sorte que celui qui est déjà tombé dans le bourbier, s'y enfonce davantage ; il n'ouvre plus la bouche que pour apporter des excuses, mais de mauvaises excuses à ses torts, et, semblable à un fou furieux, non-seulement il repousse, mais même il va jusqu'à vouloir mordre la main du médecin qui le panse. Il y en a beaucoup aussi qui ne savent trouver presque rien à dire, à court de paroles, il leur semble que leur langue est attachée à leur palais, ce qui, quelquefois, ne nuit pas peu, même à ceux qui les écoutent. Il y en a d'autres, au contraire, qui ne manquent pas de quoi dire, mais, ce qu'ils disent est peu goûté, et n'entre guère dans les âmes, et, comme leurs paroles manquent de grâce, tout ce qu'ils disent est presque sans résultat. Vous voyez donc combien il est nécessaire encore que vous alliez acheter ces aromates chez celui où on trouve toute sorte de bonnes choses, et toute la science nécessaire pour reprendre avec mesure, exhorter avec abondance et persuader avec efficacité.

Achetez donc encore ces aromates, mais avec la monnaie de la confession, c'est-à-dire en commençant par reconnaître et avouer vos propres fautes, avant de songer à reprendre les autres des leurs. Ce n'est pas un petit sacrement, c'en est au contraire un admirable, que celui de la résurrection d'une âme, n'y touchez donc point si vous n'êtes pur, et s'il se trouve que vous ne pouvez, ou plutôt puisque vous ne pouvez vous en approcher l'âme innocente, commencez par vous laver les mains parmi les hommes innocents, avant de vous approcher du sépulcre du Seigneur. Or, c'est dans la confession que toutes nos fautes sont lavées. Une fois purifié dans ses eaux, vous serez réputé innocent, et vous pourrez vous compter parmi les hommes innocents. On ne monte point à l'autel avec un vêtement ordinaire, on a soin de se revêtir d'une robe blanche avant de s'en approcher; ainsi doit-il en être de vous, lorsque vous vous approchez du sépulcre du Seigneur; il faut vous purifier, vous blanchir et prendre ensuite des vêtements de gloire, en sorte qu'on puisse vous dire : « vous vous êtes revêtu de confession et de gloire (Psal. CIII, 1). » Car là où il y a confession, il y a gloire et beauté aux yeux du Seigneur. Tels sont les aromates de la langue, dont j'avais à vous parler, la mesure dans la réprimande, l'abondance dans l'exhortation, l'efficacité dans la persuasion, tous aromates qu'il faut acheter au prix de la confession.

Toutefois, nous lisons (dans le Pastoral de Grégoire le Grand.) et nous apprenons par une expérience quotidienne que celui dont la vie n'est pas honorable ne peut guère s'attendre qu'à voir ses discours accueillis avec mépris. Il faut donc que la main se procure aussi ses aromates et que nous ne ressemblions point au paresseux pour qui le sage dit avec mépris, que c'est une fatigue trop grande de porter sa main même à la bouche (Prov. XIX, 24), si nous ne voulons point que celui que nous reprenons puisse nous dire : Mais vous qui instruisez si bien les autres, vous ne vous instruisez point vous-même (Rom. II, 21), vous liez, en effet, des fardeaux pesants et qu'on ne saurait porter, et vous les mettez sur les épaules des autres, tandis que vous ne voulez pas vous-même les remuer du bout du doigt (Matt. XXIII, 14). Or, je vous dis, que le discours le plus vif et le plus efficace, c'est l'exemple; il persuade facilement aux autres ce dont nous voulons les convaincre, en leur montrant que ce que nous leur demandons est praticable. Voilà pourquoi je vous dis qu'il faut que la main ait aussi ses aromates, je veux dire la continence de la chair; la miséricorde pour nos frères, la patience dans la piété. C'est ce qui a fait dire à l'Apôtre : « Vivons dans le siècle présent avec tempérance, avec justice et avec piété (Tit. II, 12). » Ce sont, en effet, les trois choses les plus nécessaires dans le genre de vie que nous avons embrassé; car nous devons la première de ces choses à nous, la seconde au prochain et la troisième à Dieu. Celui qui se livre à la fornication pèche contre son propre corps, qu'il dépouille d'une grande gloire et qu'il condamne à une honte redoutable et terrible, car il prend les membres de Jésus-Christ pour en faire ceux d'une prostituée. Mais pour moi, c'est peu de vous dire que nous devons nous abstenir de toute volupté charnelle en ce qu'il y a de honteux, j'ajoute que nous devons nous sevrer en général de toute espèce de plaisirs de la chair. Cherchez donc avant tout, mon frère, cette continence parfaite que vous vous devez à vous-même, car nous n'avons personne qui nous touche de plus près que nous-mêmes : Puis ajoutez à la continence, la miséricorde pour vos frères, attendu que vous devez vous sauver avec eux, et enfin, ayez avec les deux premiers aromates, la patience que Dieu qui doit vous sauver réclame de vous, car selon l'Apôtre : « Tous ceux qui veulent vivre avec piété en Jésus-Christ seront persécutés (II Tim. III, 12), et ce n'est qu'en passant par une foule de tribulations que nous pourrons entrer dans le royaume de Dieu (Act. XIV, 21). » Prenez donc garde de ne pas périr faute de patience, supportez tout, au contraire, pour celui qui le premier a tant souffert pour vous et auprès de qui nulle patience ne demeurera sans sa récompense, selon ce mot du Prophète « . La patience du pauvre ne sera point frustrée pour toujours (Psal. IX, 19).»

Or, c'est avec l'argent de la soumission qu'on doit acheter ces trois sortes d'aromates de la main, c'est elle en effet, qui dirige nos pas, et nous procure la grâce d'une sainte vie. Car, si la loi contraire, qui lutte dans nos membres est née de la désobéissance, qui ne sait que c'est par l'obéissance que la continence nous est donnée? C'est encore la soumission qui nous apprend à régler la miséricorde, elle aussi qui nous enseigne et nous donne la patience. Quand vous aurez tous ces aromates, approchez-vous alors de celui en qui la foi est morte. Mais si nous considérons quelle oeuvre c'est pour nous de réveiller de son sommeil de mort celui qui en est là, combien même il est difficile de s'approcher seulement de son coeur qu'une obstination aussi dure que la pierre, et que l'impudence nous ont fermé, je crois que nous serons amenés à nous écrier aussi avec les saintes femmes : « Qui est-ce qui nous enlèvera la pierre qui ferme le sépulcre (Marc. XVI, 3) ? » Mais, pendant que dans nos préoccupations craintives nous n'osons nous approcher, nous hésitons à marcher vers unetelle merveille, il arrive bien souvent que l'oreille du Seigneur a entendu les dispositions pieuses de notre coeur et que, à un mot de sa bouche, on voit se lever, plein de vie de son sépulcre celui qui y était étendu mort. Et alors c'est l'ange même (le Dieu qui nous apparaît, la joie et le bonheur sur le visage, comme à la porte même du sépulcre, un certain éclat lumineux indique qu'il est ressuscité, on voit à sa figure le changement qui s'est opéré, l'accès nous est ouvert à son coeur; que dis-je, il nous appelle lui-même, lui-même il écarte de ses mains la pierre de son obstination, et, s'asseyant dessus, il nous montre les bandelettes dont sa foi s'était trouvée chargée, car elle est maintenant ressuscitée. Et en même temps qu'il découvre tout ce qui s'est passé dans son coeur auparavant, et confesse comment il s'était lui-même enseveli dans ce tombeau de l'âme, en dénonçant sa tiédeur et sa négligence, il dit comme l'Ange : « Venez voir le lieu où le Seigneur avait été mis (Matt. XXVIII, 6). »

Saint Bernard, Docteur de L'Église, deuxième sermon pour les Fêtes de Pâques

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La Résurrection du Seigneur

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Comment Marie-Madeleine et les deux autres Marie vinrent au tombeau, et comment Pierre et Jean y allèrent à leur tour


Marie-Madeleine et les deux autres Marie s'en allaient, comme je l'ai dit, au tombeau avec des parfums. Étant sorties de la ville, elles rappelaient à leur mémoire les afflictions et les peines de leur Maître, et elles s'arrêtaient un peu aux lieux divers où il avait, souffert ou fait quelque chose de considérable. Elles s'agenouillaient, baisaient la terre, poussaient des soupirs et des gémissements et disaient : « C'est ici que nous l'avons rencontré chargé de sa Croix, quand sa Mère demeura demi-morte ; ici, il s'est tourné vers les femmes de Jérusalem; ici, succombant à la fatigue, il a dépose sa Croix et s'est appuyé un peu sur cette pierre ; ici on l'a poussé cruellement et avec violence, afin qu'il marchât plus vite, et on l'a forcé presque de courir ; ici on le dépouilla de ses vêtements et on le mit tout nu ; ici on l'attacha au gibet de la Croix. » Et alors, poussant un grand cri, versant un torrent de larmes, elles se prosternèrent la face contre terre, adorèrent la Croix encore tonte rouge du sang précieux du Seigneur, et. la couvrirent de leurs baisers. Ensuite, se levant et s'avançant vers le Sépulcre, elles se disaient : « Qui nous enlèvera la pierre qui ferme l'entrée du tombeau ? » Et, élevant les yeux, elles virent la pierre renversée et l'Ange du Seigneur assis dessus, qui leur dit : «Ne craignez point, » et le reste ainsi qu'il est rapporté dans l'Évangile. Mais, trompées dans leurs espérances, car elles pensaient trouver le corps du Seigneur, elles ne firent pas attention aux paroles de l'Ange et s'en revinrent épouvantées vers les Apôtres, en disant que le corps du Seigneur avait été enlevé. Aussitôt Pierre et Jean coururent au tombeau. Considérez-les bien ils courent : Madeleine et ses compagnes courent à la suite; tous s'empressent de chercher leur Seigneur, leur coeur et leur âme. Ils courent avec fidélité, ferveur et anxiété. Lorsqu'ils furent arrivés au tombeau, ils regardèrent dedans et ne trouvèrent pas le corps; mais, ne voyant que lus linceuls et le suaire, ils se retirèrent. Compatissez-leur, car ils sont dans une grande affliction. Ils cherchent leur Seigneur et ne le trouvent point, et ne savent plus où le chercher ailleurs. Ils se retirèrent donc pleins de tristesse et en versant des larmes.


Saint Bonaventure, Docteur de L'Église, Méditations sur la Vie de Jésus-Christ, chapitre 87

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Litanies de Sainte Marie-Madeleine

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Sainte Marie Madeleine

Pénitente

+ Ier siècle

Fête le 22 juillet


Marie Madeleine, soeur de Marthe et de Lazare, était d'une famille distinguée de Béthanie. Après la mort de ses parents, Marie avait reçu en héritage le château de Magdala, en Galilée, d'où lui vint le surnom de Madeleine, et elle y vivait dans le luxe et les plaisirs au point qu'elle devint le scandale de toute la Galilée, et qu'on ne la connut bientôt que sous le nom de la Pécheresse. En punition de ses débordements, elle fut possédée du démon jusqu'au jour où le Sauveur, lui remettant ses péchés, la délivra de la domination de Satan. Dieu avait fait naître en ce coeur coupable le désir de voir Jésus; ce désir devait être son salut, car le Sauveur voulait donner en Madeleine un exemple frappant de Sa miséricorde infinie en même temps que de la plus parfaite pénitence. C'est elle qui, ayant un jour suivi le Seigneur chez Simon le Pharisien, versa sur les pieds de Jésus un vase de parfum précieux, les arrosa de ses larmes et les essuya avec ses cheveux, et qui entendit ensuite cette parole: "Beaucoup de péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aimé." Nous la rencontrons, depuis lors, très souvent dans l'Évangile; elle contemple Jésus et L'écoute, dans la maison de Béthanie, pendant que sa soeur Marthe s'occupe seule du service de la maison: "Marie, dit le Sauveur, a choisi la meilleure part." Une autre fois, dans les derniers jours de sa vie, Jésus voit Madeleine répandre un parfum délicieux sur cette tête divine qui bientôt sera couronnée d'épines. Elle accompagne le Sauveur au sommet du Calvaire, assiste à Sa mort et à Sa sépulture, et bientôt reçoit l'une des premières visites du Christ ressuscité: "Marie!" S'écrie le Sauveur. Et Marie, reconnaissant Jésus, Lui répond dans une effusion d'amour: "O mon Maître!" Peu après, les Juifs endurcis, fatigués de ses exhortations et de celles de Marthe et de Lazare, les exposèrent sur la mer par une tempête, dans une pauvre barque sans rames ni voiles. La nacelle voguait à la garde de Dieu, et vint aborder, après quelques jours, au rivage de Marseille. Les pieux disciples du Christ firent là de nombreuses conquêtes. Quant à Madeleine, elle s'enfonça dans les montagnes sauvages et solitaires et fut transportée par les anges dans une grotte appelée depuis la Sainte-Baume, où elle mena une vie plus angélique qu'humaine, favorisée des grâces les plus merveilleuses, ne vivant que de la Sainte Communion, soupirant et versant des larmes de pénitence et d'amour.


Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Mame, 1950

 

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Litanies de Sainte Marie-Madeleine


Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.

Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.


Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, modèle de pénitence, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui avez sacrifié à Jésus de riches parfums, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, à qui beaucoup de péchés ont été remis, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, diamant rendu à la fange de la Lumière, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, transformée en vase de gloire, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, perle étincelante, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, lumière du monde, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, enflammée des ardeurs de la Charité, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, très chère à Jésus, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui avez choisi la meilleur part, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui avez obtenu la résurrection de Lazare, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui avez assisté fidèlement à le Christ suspendu à la Croix, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui, au moment où les disciples s'éloignaient tu tombeau de Jésus, ne vous en êtes point éloignée, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui, la première d'entre les disciples, avez mérité de voir le Christ ressuscité, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, apôtre des apôtres, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, qui avez passé de longs jours dans une solitude affreuse, vivant miraculeusement, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, protectrice de la France, priez pour nous

Sainte Marie-Madeleine, douce avocate des pénitents, épouse du Roi de Gloire, priez pour nous

Afin que nous méritions, ô grande Sainte, de jouir avec vous de la Présence de Dieu, priez pour nous


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.


Priez pour nous, ô Sainte Marie-Madeleine,

Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ.


Prions


Nous Vous en supplions, Père très Miséricordieux, répandez largement sur nous Vos Dons, pour que par l’intercession de la bienheureuse Marie-Madeleine, qui en aimant notre Seigneur Jésus-Christ par dessus tout a obtenu le pardon de ses péchés, nous obtenions nous aussi de Votre Miséricorde l’éternelle béatitude. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

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Neuvaine à la Miséricorde Divine, 6e jour

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Neuvaine à la Miséricorde Divine

 

Sixième jour

Paroles de Notre Seigneur


« Aujourd’hui, amène-moi les âmes douces et humbles ainsi que celles des petits enfants et immerge-les dans ma miséricorde. Ces âmes ressemblent le plus à mon cœur, elles m’ont réconforté dans mon amère agonie ; je les voyais veiller comme des anges terrestres qui veilleront sur mes autels, sur elles je verse des torrents de grâces. Seule une âme humble est capable de recevoir ma grâce, aux âmes humbles j’accorde ma confiance. » (PJ 1220)

Prions pour les enfants et les âmes humbles


« Très miséricordieux Jésus qui as dit Toi-même : Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur – reçois dans la demeure de Ton Cœur très compatissant les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants. Ces âmes plongent dans le ravissement le ciel entier et sont la prédilection particulière du Père céleste, elles sont un bouquet de fleurs devant le trône divin où Dieu seul se délecte de leur parfum. Ces âmes demeurent pour toujours dans le Cœur très compatissant de Jésus et chantent sans cesse l’hymne de l’amour et de la miséricorde pour les siècles. » (PJ 1221).

« L’âme véritablement humble et douce

respire déjà le paradis sur terre,

et le parfum de son cœur humble

ravit le Créateur Lui-même. »



Notre Père… Je vous salue Marie… Gloire au Père …


« Père Eternel, jette un regard de miséricorde sur les âmes douces et humbles, et sur les âmes des petits enfants, enfermées dans la demeure du Cœur très compatissant de Jésus. Ce sont ces âmes qui ressemblent le plus à Ton Fils, le parfum de ces âmes monte de la terre et atteint Ton trône. Père de miséricorde et de toute bonté, je T’implore par l’amour et la prédilection que Tu as pour ces âmes, bénis le monde entier, afin que toutes les âmes puissent chanter ensemble la gloire de Ta miséricorde pour l’éternité. Amen. » (PJ 1223)


Chapelet à la Miséricorde Divine

On récite les prières suivantes sur le chapelet ordinaire, et l'on médite sur les Mystères Douloureux


Au début: Notre Père… Je Vous salue Marie…. Je crois en Dieu…

Sur les gros grains, une fois: Père Éternel, je Vous offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de Votre Fils Bien-Aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier.

Sur les petits grains, 10 fois: Par Sa douloureuse Passion, soyez Miséricordieux pour nous et pour le monde entier.

Pour terminer, 3 fois: Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, ayez pitié de nous et du monde entier.


O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de Votre Miséricorde. Amen.


Jésus, j'ai confiance en Vous. (x3).


Méditation pour les Mystères Douloureux


Premier Mystère Douloureux: l’Agonie à Gethsémani


Je suis entrée dans la passion que Jésus a subie au Jardin des Oliviers…. Pendant tout ce temps, je fus comme évanouie. Chaque frémissement de cœur de Jésus se répercutait dans mon cœur et transperçait mon âme…. Je L’ai accompagné au Jardin et au cachot, devant les juges, j’étais avec Lui dans chacun de Ses supplices; pas un de Ses mouvements, pas un de Ses regardes ne m’échappe, j’ai connu la toute-puissance de Son Amour et de Sa Miséricorde envers les âmes. J’agissais avec Lui, mais je ne pouvais trépasser. Le monde ignore tout ce que Jésus a souffert. (Petit Journal II, 102; III,14,15)


Deuxième Mystère Douloureux: la Flagellation


J'aperçus Jésus attaché à un poteau, dépouillé de ses vêtements et tout de suite la flagellation commença. J'ai vu quatre hommes qui, tour a tour, frappaient le Seigneur avec des foutes…Son sang a coulé a terre et la chair commençait a se détacher en certains endroits. Et j’ai vu dans Son dos os a nu… Jésus gémissait en silence en souffrant…Et Jésus me fit connaître pour quels péchés accepta la flagellation, ce sont les péchés d’impureté. Oh quel souffrances morales de Jésus…quand Il se soumit à la flagellation! (Petit Journal I,93; I,185).


Troisième Mystère Douloureux: le couronnement d'épines


Après la flagellation, les bourreaux emmenèrent le Seigneur et Lui ôtèrent son vêtement, qui déjà collait a Ses plaies; celles-ci se rouvrirent pendant qu’il ôtaient le vêtement, alors on jeta sur le épaules du Seigneur et sur Ses plaies ouvertes un manteau rouge, sale et déchiré. On fit asseoir le Seigneur sur une poutre, puis on tressa une couronne d’épines, qu’on Lui posa sur la tête, et on Lui mit dans la main un roseau et tous se moquaient de Lui et Lui rendaient hommage comme à un roi, ils Lui crachaient au Visage, d’autres prenaient le roseau et Le frappaient à la tête, d’autres encore Lui violaient la face et Le frappaient à coups de poing; Jésus supportait tout avec douceur. (Petit Journal I,170)


Quatrième Mystère Douloureux: le Portement de la Croix


Je vis tout une légion d’âmes crucifiées comme Jésus. Et je vis une deuxième et troisième légion d’âmes. La deuxième légion n’était pas clouée à la croix ; mais les âmes tenaient fermement la croix en mains; la troisième légion n’était ni crucifiée, ni ne tenait fermement la croix, mais ces âmes traînaient la croix derrière elles, d’un air mécontent. Alors Jésus me dit: Vois-tu, ces âmes qui me ressemblent dans les souffrances et dans les mépris, me ressembleront aussi dans la gloire; et celles qui sont le moins semblables à Moi dans les souffrances et le mépris, seront aussi moins semblables à Moi dans la gloire. (Petit Journal I, 186).


Cinquième Mystère Douloureux: la Mort sur la Croix


A trois heures, je vis le Seigneur Jésus crucifié, qui me regarda et dit: J’ai soif (Petit Journal III, 8) J'ai soif du salut des âmes, Aide-Moi à sauver les âmes. Joins te souffrances à Ma Passion et offre-les au Père des Cieux pour le rachat des pêcheurs. (Petit Journal II, 104) Je vis sortir de son cote le deux rayons, telles qu’ils sont sur cette image. Alors je sentis dans mon âme la soif du salut des âmes, et de anéantissement de moi-même au profit des pauvres pécheurs. (Petit Journal II, 205)

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