Litanies de Saint Stanislas Kostka
Saint Stanislas Kostka
Novice Jésuite
1550-1568
Fête le 13 novembre
Parmi les admirables Saints qui ont mérité de servir de patrons à la jeunesse chrétienne, saint Stanislas Kostka occupe une place de choix. Sa vie fut courte, mais mieux remplie que beaucoup de longues carrières, selon la parole de nos saints Livres. Il naquit d'une famille très illustre de Pologne, dont il devint, par sa sainteté, la principale gloire. Son enfance se distingua par une extraordinaire piété, et sa modestie était si remarquable, qu'une seule parole malséante suffisait pour le faire s'évanouir. Son plaisir était d'être vêtu simplement et de s'entretenir avec les pauvres. Il fit ses études à Vienne, avec son frère, Paul, au collège des Jésuites, mais en qualité d'externe. Sa vertu ne fit que s'accroître, malgré les exemples et les persécutions de son frère. A mille épreuves de chaque instant, il joignait encore des mortifications volontaires et se donnait de fortes disciplines; deux oraisons journalières ne lui suffisant pas, il se levait la nuit, quelque temps qu'il fit, pour élever son âme vers Dieu. Le démon furieux vint l'assaillir dans son lit, où il gisait, malade, et se jeta sur lui sous la forme d'un horrible chien noir; mais l'enfant le chassa honteusement par le signe de la Croix. Par l'assistance de sainte Barbe, qu'il avait invoquée, il reçut la visite de deux Anges, qui lui apportèrent la Sainte Communion. Quelques jours après, la Sainte Vierge lui apparut tenant l'Enfant Jésus dans Ses bras; Stanislas put caresser le Sauveur et obtint de Lui l'assurance qu'il entrerait dans la Compagnie de Jésus. Après sa guérison, il s'habilla en pèlerin et se dirigea vers Augsbourg, ville fort éloignée de Vienne. En route, il échappa miraculeusement aux poursuites de son frère et reçut la Communion des mains d'un Ange. D'Augsbourg, l'obéissance le conduisit à Rome, à travers deux cent soixante lieues de chemin; mais rien n'épouvantait cette grande âme, qui animait un si faible corps. Saint François de Borgia reçut avec joie un pareil trésor; mais la joie de Stanislas fut plus profonde encore, et il en versa un torrent de larmes. Hélas! Cette fleur allait bientôt être cueillie pour le Ciel; dix mois devaient suffire pour le porter à une rare perfection. Son humilité était si admirable, qu'il se regardait comme un grand pécheur et le dernier de ses frères. L'amour de Dieu consumait son coeur au point qu'il fallait, avec des linges mouillés, en tempérer les ardeurs. Cet ange incomparable de vertu s'éteignit presque sans maladie, assisté par sa Mère céleste, un jour de l'Assomption.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Mame, 1950.
Litanies de Saint Stanislas Kostka
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous.
Christ, exaucez-nous.
Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, priez pour nous
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous
Sainte Marie, conçue sans péché, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, désigné miraculeusement pour servir Dieu dès votre conception, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, sincère imitateur de Jésus-Christ, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, enfant bien-aimé de Marie, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, appelé par Elle dans la Compagnie de Jésus, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, fidèle à la Vocation et à la Grâce de Dieu, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, très digne fils de Saint Ignace, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, l'un des plus beaux ornement de la Compagnie de Jésus, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, modèle et Patron des novices, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, ennemi du monde et de ses richesses, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, triomphateur de la gloire humaine, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, châtiant très sévèrement votre chaire innocente, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, admirable par votre insigne pureté, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, vainqueur de tout penchant dépravé, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, observateur exact de la discipline religieuse, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, très dévot au Saint Sacrement de l'Autel, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, trésor des Grâces célestes, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, miroir d'obéissance, d'humilité et de patience, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, modèle de candeur, de modestie et de piété, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, zélateur de la pauvreté évangélique, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, prudent au-dessus de votre âge, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, amateur de la Charité fraternelle, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, pénétré de mépris pour vous-même, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, victime de l'Amour Divin, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, exemple de la jeunesse Chrétienne, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, honoré de la présence sensible de Jésus Enfant, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, nourri du Pain Céleste par les Anges, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, ange par votre vie et vos moeurs, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, apôtre par votre zèle et vos mérites, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, martyr par votre Foi et vos désirs, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, confesseur par votre piété constante, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, entrant au Ciel au milieu du Chœur des Anges, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, consommé dans toutes les vertus malgré votre courte vie, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, l'ornement et la gloire de vos aïeux, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, l'appui et le soutien des trônes, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, le refuge et le salut de ceux qui vous invoquent, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, le secours et le modèle de ceux qui souffrent, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, illustre par les miracles que vous avez opérés avant et après votre mort, priez pour nous
Saint Stanislas Kostka, très heureux citoyen de la Jérusalem Céleste, priez pour nous
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.
Saint Stanislas, Priez pour nous,
Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ.
Prions
O Dieu, qui, entre les miracles de Votre Sagesse, avez accordé à l'âge le plus tendre la grâce d'une Sainteté accomplie à Saint Stanislas Kostka, nous Vous en supplions, faites qu'à son exemple, nous nous empressions, en rachetant le temps, par de continuelles bonnes oeuvres, d'arriver au Repos éternel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
On peut faire une Neuvaine à Saint Stanislas Kostka en récitant les Litanies et en y ajoutant tous les jours 5 Pater et Ave
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Pour approfondir
Saint Dismas
Saint Dismas
Le Bon Larron
Fête le 25 mars
Il confessa le Christ sur la croix et, pour cela, il est le premier saint canonisé, "Tu seras avec moi dans le paradis", lui dit le Christ avant de mourir. S'ajoute à ce passage de l'Evangile, une belle légende qui mérite d'être contée. Elle date des tout-premiers temps de l'Eglise. Lors de la fuite en Egypte, deux brigands dévalisèrent la Sainte Famille de son argent et de son âne, mais Dismas intervint et les leur fit restituer, parce que c'étaient des pauvres gens sur la route de l'exil. L'Enfant-Jésus l'en remercia lui promettant qu'il lui revaudrait çà à l'occasion. Dismas continua à être un larron, mais Jésus ne l'oublia pas à la dernière minute.
« Après que le Seigneur qui n'était plus qu'une plaie eut été crucifié, afin que les clous ne se détachassent point et que le corps divin ne tombât à terre, ces monstres de cruauté jugèrent bon de les river par derrière. Ils commencèrent donc par élever la croix pour la renverser sens dessus-dessous, et appuyer ainsi contre la terre Jésus crucifié. Cette nouvelle cruauté fit frémir tous les assistants, et il s'éleva un grand bruit dans la foule touchée de compassion. La mère affligée recourut au Père éternel pour cette inconcevable cruauté, afin qu'il ne permît qu'elle se fit selon l'intention des bourreaux, et elle commanda aux anges de venir au secours de leur créateur. Dès qu'ils eurent fini, ils élevèrent la croix et la firent tomber dans le trou creusé à cet effet, mais ces monstres soutinrent le corps avec leurs lances et lui firent de profondes blessures sous les bras, en enfonçant le fer dans la chair pour aider à dresser la croix. A ce spectacle si cruel, le peuple redoubla ses cris et le bruit et la confusion augmentèrent, de sorte que le coeur de la pauvre mère était entièrement accablé de douleur. Les juifs le blasphémaient, les dévots le pleuraient, les étrangers étaient confondus d'étonnement, et quelques uns n'osaient pas le regarder par l'horreur qu'ils en éprouvaient,, et le corps sacré répandait son sang en abondance par les blessures qui avaient été faites et les plaies qui avaient été renouvelées. Ils crucifièrent également les deux voleurs, et ils dressèrent leurs croix l'une à droite l'autre à gauche, ils le placèrent au milieu, afin qu'il fut considéré comme le chef et le plus grand des scélérats. Les pontifes et les pharisiens branlaient la tête avec des gestes de mépris, ils l'insultaient et lui jetaient de la poussière et des pierres , en disant; toi qui détruis le temple de Dieu et le rebâtis en trois jours, sauve- toi toi-même. Les deux voleurs l'injuriaient aussi et lui disaient; si tu es le fils de Dieu, sauve-toi toi-même et nous aussi. Cependant la sainte Vierge à genoux adorait son divin fils, elle pria le Père éternel de faire éclater l'innocence de Jésus-Christ. Sa prière fut exaucée la terre trembla, le soleil s'éclipsa, la lune s'obscurcit et les éléments furent dans la confusion, les montagnes se, fendirent ainsi que le voile du temple, les tombeaux s'ouvrirent ‘et les bourreaux se retirèrent contrits, gémissants et convertis, parce que Jésus en agonie, proféra ces paroles qui renferment l'excès de la charité : Mon père, pardonnez leur, car ils ne savent ce qu'ils font.
L'un des voleurs appelé Dismas, entendant ces paroles, et la sainte Vierge près de laquelle il était intercédant en même temps pour lui, il fut éclairé intérieurement et par cette divine lumière, il fut touché de contrition pour ses péchés, il reprit son compagnon et défendit l'honneur de Jésus-Christ, il se recommanda au Sauveur et le paradis lui fut promis. Le bon larron ayant été justifié, Jésus jeta un regard plein de tendresse sur sa mère, et proféra la troisième parole : femme voilà votre fils, en lui montrant saint Jean, et il dit à celui-ci : voilà votre mère. Il était près de trois heures et il adressa à son père la quatrième parole: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez vous abandonné, s'affligeant de ce que la divinité avait suspendu les divines influences à sa sainte humanité, et aussi parce qu'il voyait un grand nombre de méchants, qui quoique devenus ses membres, et malgré son sang versé avec une si surabondante profusion, devaient se séparer de son corps divin et se damner. C'est pourquoi il proféra la cinquième parole : j'ai soif. Il avait soif de voir tous les hommes correspondre au salut par la foi et la charité qu'ils lui devaient. Mais les méchants lui présentèrent à l'extrémité d'un roseau une éponge trempée de fiel et de vinaigre. A la prière de la sainte Vierge, il refusa pour ne pas martyriser sa sainte bouche. Il prononça la sixième parole : Consummatum est, pour annoncer que la grande oeuvre de la rédemption du monde était accomplie. Enfin il ajouta; mon père, je remets mon. âme entre vos mains, il prononça ces divines paroles d'une voix forte èt sonore, en élevant au ciel ses yeux pleins de sang, et inclinant sa tête divine, il expira. Si la divine mère n'expira pas aussi ce fut par un miracle de la toute-puissance de Dieu. Lucifer et tous les siens par la vertu de ces dernières paroles fut vaincu et précipité dans l'enfer, et son empire fut détruit. La sainte Vierge demeura au pied de la croix jusqu'à la fin du jour, où l'on ensevelit le corps du rédempteur. Et en récompense de cette dernière douleur la très-pure mère fut toute spiritualisée dans le peu de l'être terrestre, que son corps virginal avait encore. Chaque père de famille fait son testament avant de mourir, ainsi Jésus-Christ avant de prononcer les sept paroles fit son testament sur la croix concerté avec le Père éternel, il resta scellé et caché pour les hommes, il ne fut ouvert qu'à la divine mère comme coadjutrice de la rédemption. il la déclara héritière, et exécutrice testamentaire pour accomplir sa divine volonté, et tout fut remis dans ses mains par le divin maître, comme le Père avait tout remis dans celles du fils. Ainsi notre grande reine dut distribuer les trésors dus à son fils parce qu'il est Dieu, et acquis par ses mérites infinis. Elle fut déclarée donc la dépositaire de toutes les richesses, dont son fils, notre rédempteur nous cède les droits auprès du Père éternel, afin que les secours, les grâces, et les faveurs soient accordés par la sainte Vierge et qu'elle les distribue de ses mains miséricordieuses et libérales.
Extrait de la Vie Divine de la Sainte Vierge, Maria d'Agreda, chapîitre 24
Prière au Bon Larron
Saint Bon Larron, toi qui, malgré tes péchés passés fus assuré d’une entrée immédiate au Ciel, par la gratuité de l’Amour de Dieu, qui en un instant t’a transformé en un saint, demande, je t’en supplie, à Jésus mon Sauveur, de faire tomber sur moi ce même regard de miséricorde, qui fera plonger mes yeux dans les siens, pour en recevoir le pardon et la sainteté. Ainsi, envahi par le feu de l’Amour Divin consumant et transformant, je pourrai entendre à mon tour la promesse que Jésus t’a faite : « Aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis. » Amen.
Approuvé par Mgr François Lapierre, 24 février 2004
Chemin de Croix
Chemin de Croix
Méditation du père Xavier Snoëk
PREMIÈRE STATION
Jésus au Jardin des Oliviers
Évangile selon saint Marc 14,32-36
Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani, Jésus emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Demeurez ici et veillez. » S’écartant un peu, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui. Il disait : « Abba… Père ! Tout est possible pour toi, éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux !
Gethsémani c’est l’envers de la Transfiguration. C’est l’heure des ténèbres. C’est l’heure où Satan revient pour tenter Jésus. Jésus qui sait ce qui va se passer est pris par l’angoisse de la mort. Il partage notre humanité jusque là. La pointe de l’Incarnation est là. Mais Jésus est Dieu. Il adhère totalement au projet du Père sur l’humanité qui passe par le sacrifice de la croix. Jésus avance résolument sur le chemin de la croix. Il ne se dérobe pas. Gethsémani c’est la tension extrême entre la divinité et l’humanité du Christ. Là Jésus vit nos combats mais il en sort vainqueur. Dieu est plus fort que Satan. L’Amour a vaincu. L’Amour est plus fort que tout.
DEUXIÈME STATION
Jésus trahi par Judas
Marc 14,43.45-46
Judas, l’un des Douze, arriva avec une bande armée d’épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres, les scribes et les anciens. Judas, s’approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi ! » Et il l’embrassa. Les autres lui mirent la main dessus et l’arrêtèrent.
C’est la confusion. Dans d’autres évangiles Jésus dit « c’est moi » ego eimi c'est à dire « Je suis » le nom divin et alors ils tombent à la renverse, l’adorant malgré eux. Cette confusion est celle qui est dans la tête de Judas, dont on ne connaîtra jamais le motif de la trahison. Combinaisons tordues, tentatives pour que Jésus s’impose par la force, use de son pouvoir à son profit. C’est une ultime tentation de Satan qui se sert de Judas. Tout est paradoxal. Cela est bien traduit par le baiser. Acte d’amour qui, dans ce cas, est complètement faux, puisqu’il n’est que signe de reconnaissance. Jésus en est conscient. Il ne fuit pas. Il fait face souverainement. Face au désordre et à la confusion qui règnent dans la tête de Judas et autour de lui, Jésus est le roi qui s’avance librement dans sa Passion. Jésus entre librement dans sa Passion comme le rappelle la liturgie eucharistique. C’est maintenant l’heure du Salut. Face aux bâtons dérisoires, face aux épées Jésus reste Fils de Dieu et guérit le blessé. Il pardonne même à ses ennemis.
TROISIÈME STATION
Jésus jugé par le Sanhédrin
Marc 14,55.60-62.64
Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort, et ils n’en trouvaient pas. Alors le grand prêtre se leva devant l’assemblée et interrogea Jésus : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? » Jésus lui dit : « Je le suis. » Tous prononcèrent qu’il méritait la mort.
Jésus affirme le nom divin. Il se proclame avec majesté et assurance « Dieu ». Ceci est inacceptable pour les grands prêtres. Le motif de la condamnation se trouve là. Au début ils ont fait arrêter Jésus par jalousie mais maintenant ils ont la vraie raison. Il n’y en a pas d’autre. C’est le refus de la nature divine de Jésus. Face au sanhédrin Jésus apparaît comme Dieu. Les grands prêtres ont perdu la partie.Ils n’ont rien compris. Enfermés dans leur raisonnement, ils n’ont pas reçu le Messie que Dieu leur envoyait. Ils accomplissent la parabole des vignerons homicides. Après avoir tué les prophètes et Jean Baptiste, ils vont tuer Jésus. Ils sont passés à côté de la grâce. C’est au nom de leur attachement à Dieu, qu’ils vont décider la mort de Jésus. D'une certaine manière, ils sont respectables dans leur logique. Leur foi en Dieu « un » est admirable, mais ils n’ont pas compris Jésus. Ils ne l’ont pas écouté. Ils n’ont pas non plus écouté les prophètes. Seul, un de leurs disciples comprend : saint Paul.
QUATRIÈME STATION
Jésus renié par Pierre
Marc. 14,72
Un coq chanta pour la seconde fois. Alors Pierre se souvint de la parole de Jésus : « Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. » Et il se mit à pleurer.
Toute la misère humaine, toutes nos lâchetés sont rassemblées dans la trahison de Pierre. Fanfaron, il avait affirmé à Jésus qu’il ne le renierait pas. C’était une grave imprudence. Il a essayé de suivre Jésus mais s’arrête en chemin, comme nous mêmes, bien souvent. Mais Pierre pleure. Son repentir est immédiat. La miséricorde de Jésus s’exerce même pendant la Passion. Pierre en est le bénéficiaire. C’est pour nous, la source d’une grande espérance. Même après la trahison, le retour est possible. Nous mêmes, pécheurs, nous sommes appelés à demander pardon avec confiance. Jésus a pardonné, à Pierre, sa trahison, sa miséricorde est infinie il peut aussi nous pardonner. Il peut tout pardonner. Il faut seulement que nous nous tournions vers lui.
CINQUIÈME STATION
Jésus jugé par Pilate
Marc. 15,14-15
Ils crièrent encore plus fort : « Crucifie le ! » Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas. Et après avoir fait flageller Jésus, il le leur livra pour qu’il soit crucifié.
Pilate ne sait que faire. La foule crie. Il ne voit en Jésus aucun motif de condamnation. Sa femme lui conseille de ne pas s’occuper de cette affaire. Mais Pilate n’est pas scrupuleux. Une vie humaine ne compte pas. Il a déjà le sang de quelques massacres sur les mains. Il a même été convoqué à Rome pour cela. Alors un homme de plus, abandonné de tous ! Qu’est ce que la vérité ? Pilate semble avoir répondu à la question: Il s’en moque. Malgré l’absence de motif, il fait flageller Jésus et le condamne à mort. Ce qui l’a décidé est la peur de perdre sa place. Les juifs ont insinué qu’il n’était pas un ami de l’empereur s'il laissait en vie, un homme qui se dit Roi des juifs. Pilate va alors se servir de Jésus, pour ridiculiser les juifs en faisant rédiger l’écriteau « Jésus roi des juifs ». Quand les juifs viennent réclamer sa modification, il les refuse, trop content de sa trouvaille. Il apparaît en fait parfaitement cynique. Rien ne l’émeut, pas même Jésus méconnaissable « Voici l’homme ».
SIXIÈME STATION
Jésus couronné d’épine
Marc. 15,1719
Ils lui mettent un manteau rouge et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire révérences : « Salut, roi des Juifs. » Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s’agenouillaient pour lui rendre hommage.
Scène paradoxale : à la fois scène de torture et de dérision et en même temps parfaitement juste. Il faut adorer Jésus qui souffre les humiliations, les crachats, les tortures amour pour nous. La mort est nécessaire à notre salut. Non les tortures ni les outrages C’est le signe de l’amour surabondant de Jésus. Adorons et rendons grâce. Mais adorons aussi Jésus Roi des juifs, adorons le couronné, même si c’est avec des épines, voyons son sceptre, même si c’est un roseau, avec les soldats, agenouillons nous pour lui rendre hommage, même si ces derniers le font par moquerie, Jésus est vraiment roi, il en porte les insignes. À travers ces gestes et ces attitudes outrageantes, la vérité est affirmée. Jésus porte tous les attributs du roi, il va pouvoir monter sur son trône : la croix.
SEPTIÈME STATION
Jésus chargé de sa croix
Marc. 15,20-21a
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements. Puis ils l’emmenèrent pour le crucifier.
Jésus fait connaissance avec l’instrument de son supplice qui est aussi celui de notre salut. Abîmé, meurtri, exsangue, à bout de force déjà, il est chargé de sa croix. Les soldats brutaux, profitent de leur force. Jésus est le faible, l’humilié. Mais leur pouvoir est illusoire et leur force passagère. Jésus sera vainqueur. Dans cette scène, Jésus est vraiment l’esclave. Il porte sa croix, « travail » d’esclave. C’est l’humiliation suprême. Il est courbé sous le bois de la croix. Sous les outrages, il est roi, crucifié, il est sur son trône. Là, il est seulement le serviteur. Même si subsiste la couronne d’épine qui rappelle qu’il n’est pas un condamné comme les autres.
HUITIÈME STATION
Jésus aidé par le Cyrénéen
Marc. 15,21
Et ils réquisitionnent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs.
Jésus est si faible qu’il ne peut porter sa croix. Il a besoin de Simon. Il a besoin de de nous. Simon n’a pas le choix. Il se retrouve, lui, innocent à porter la croix du condamné, Alors que l’instant est solennel. C’est le moment injuste pour Jésus qui lui aussi est innocent. Prenons conscience de tant d’injustice. Ceux qui portent la croix sont innocents. Les soldats qui les accompagnent sont les vrais coupables. La situation est inversée. Mais la situation se renverse, car si l’évangéliste Marc connaît Alexandre et de Rufus, c’est qu’eux mêmes, à la suite de leur père Simon, sont devenus chrétiens et sont connus de la communauté chrétienne. À travers cette simple mention, c’est la victoire du Christ qui est annoncée. Le pouvoir des soldats est illusoire, la force est vaine. L'humilité et la faiblesse triomphent.
NEUVIÈME STATION
Jésus rencontrant les femmes
Évangile selon saint Luc. 23,27-28.31
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
Cette foule c’est celle des disciples, celle de ceux qui croient en Jésus, c’est le petit reste d’Israël. Elle nous préfigure. Elle pleure sur les souffrances de Jésus alors qu’elle devrait pleurer sur ses péchés. Ce ne sont pas les Juifs qui mettent Jésus à mort Ce ne sont pas les Romains qui mettent Jésus à mort. Ils sont des acteurs que les circonstances ont mis là. Nous tous, sommes responsables de la mort de Jésus et de ses souffrances, par notre péché Ne reportons pas sur les autres la responsabilité de la mort de Jésus. Ne soyons pas comme les femmes de Jérusalem qui ne se lamentent pas sur ce qu’il faut. Ne nous laissons pas enfermer dans notre affectivité et nos bons sentiments, regardons nous en face et convertissons nous !
DIXIÈME STATION
Évangile selon saint Marc. 15,24
Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun.
Jésus est enfin sur la croix. Nous y sommes arrivés avec lui. Le dénouement approche. Notre lassitude devant cet interminable chemin de souffrance semble voir la fin. Jésus est sur son trône. Il n’est plus courbé sous le poids de nos péchés. Il est dressé à la face du monde. Il est « désigné » roi. Mais il est aussi maintenant nu, dans la tenue de l’esclave. Jésus est bien Roi et serviteur. Nous levons maintenant les yeux vers lui comme on levait les yeux vers le serpent d’airain. C’est de la Croix que vient le salut. Les soldats ne se rendent compte de rien. Alors que l'instant est solennel. C'est le moment le plus important de l’Histoire de l’Humanité. C’est l’heure du Salut. Les soldats, eux, jouent aux dés, les dépouilles de Jésus, misérables bouts de tissus ensanglantés. Alors que le sort de l'humanité est en jeu, que la vie éternelle va être obtenue, ils cherchent à gagner quelques linges dérisoires.
ONZIÈME STATION
Jésus et le bon larron
Évangile selon saint Luc. 23,39-43
L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait: « N’es-tu pas le Messie ? Sauve- toi toi-même, et nous avec ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après de ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il lui disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare, aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Jésus est sur son trône avec à sa droite et à sa gauche ceux pour qui, les places ont été retenues. Le Tentateur est de retour. C’est son heure. Il était déjà présent à Gethsémani. Le voilà à nouveau. Cette fois, il passe par le condamné qui lui dit « sauve toi ! » Pourtant la victoire de Jésus est déjà présente, à travers l’autre condamné quand le Christ lui dit : « Tu seras en paradis ». La porte est ouverte. La victoire de Jésus sur la mort est déjà là. Le Tentateur vient de livrer son dernier combat et il l'a perdu. Jésus est victorieux même s'il agonise. Il est reconnu comme roi. Son règne a commencé sur la Croix. Le calvaire est la salle du trône du Christ.
DOUZIÈME STATION
Jésus, sa Mère et Jean
Évangile selon saint Jean. 19,26-27
Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Dans cette scène s'expriment tout l'amour, toute la tendresse du Christ. Jésus se préoccupe du destin de sa mère, il la confie à Saint Jean. Toute la délicatesse de Jésus apparaît à ce moment. Cette scène nous montre également l’enracinement de Jésus, dans l’humanité. Il se soucie de l’avenir matériel de sa mère, veuve, sans autre enfant. Jésus donne aussi sa mère, à Jean, le disciple qu’il aimait. À travers lui il donne à chacun de nous, Marie, comme mère. Avec sollicitude, elle veille sur chacun d’entre nous. Marie, présente au pied de la croix, est aussi aux côtés de Jésus, dans la gloire. Aussi, elle intercède pour nous, de manière efficace, dans la gloire divine. Jésus est toujours sur son trône mais il y a deux personnes nouvelles à droite et à gauche, deux familiers, deux proches. La Vierge Marie, conçue sans péché et Jean, celui que Jésus aime. Ils ont pris la place des deux larrons. Pour entrer dans la gloire et siéger à la droite et à la gauche de Jésus, de larrons que nous sommes, il nous faut devenir sans péché comme la Vierge Marie ce qui nécessite une transformation qui ne peut être opérée que par Dieu et il nous faut aimer et être aimé, comme Jean.
TREIZIÈME STATION
Jésus mourant sur la Croix
Évangile selon saint Marc. 15,34.36-37
Et à trois heures, Jésus cria d’une voix forte : « Éloï, Éloï, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! »Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.
Le monde bascule à ce moment à cet instant précis. Le rideau du Temple se déchire. Il y a des tremblements de terre. Le ciel s’est obscurcit. L’Ancienne Alliance est rompue. Le Temple est ébranlé et va être détruit. La mort de Jésus concerne tout l’univers et l’humanité. Le cours de l’Histoire est changé. Une dernière fois à travers « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as tu abandonné ? » le Tentateur se manifeste. Mais la présence des cataclysmes montre sa défaite. Jésus dit sa soif. À travers sa plainte, c’est toute sa souffrance qui s’exprime, souffrance physique mais aussi morale. Jésus a soif de notre salut. Il a soif de nous voir dans la gloire. Sa mort est notre passage vers une autre vie. C’est une nouvelle naissance. du sabbat commencent à briller. Dans les douleurs de la Passion, Jésus nous enfante à la vie éternelle. Quelle disparité avec les réactions des témoins qui ne comprennent rien à ce qui se passe ! Adorons tant d’amour manifesté par tant de souffrance ! Contemplons l’ampleur du salut qui vient de s’accomplir à travers (ce dernier souffle rendu au Père.
QUATORZIÈME STATION
Jésus mis au tombeau
Évangile selon saint Marc. 15,46
Joseph d’Arimathie acheta un linceul, il descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau.
Après l’hostilité des soldats et les moque ries de la foule, les amis de Jésus se rassemblent autour de Marie. C’est l’Église qui est entrain de naître et qui, timidement, se réunit autour de Marie, pour rendre un dernier hommage à son Seigneur. Avec beaucoup de soins, son corps précieux est descendu de la croix. Avec Joseph d’Arimathie, la Vierge Marie, saint Jean et les autres, contemplons le corps souffrant de Jésus. Son corps, garde mémoire de chacun des outrages de la Passion. Son corps, garde mémoire de tant d’amour pour nous. Les plaies de Jésus sont les signes de l’amour infini qu'il nous donne. Ressuscité, ce sont ses plaies qui le feront reconnaître. Maintenant avec Marie, Nicodème et les saintes femmes, essayons de réparer les outrages. En accomplissant les soins mortuaires, ils veulent compenser toute la haine qui s’est déversée sur le corps de Jésus. Par leur amour, ils veulent réparer la haine. L’amour prend, alors, le pas sur la haine. Les lumières du sabbat commencent à briller. Elles annoncent la victoire sur la mort. Le sabbat va être le grand repos, comme toujours, mais au matin de Pâques, le monde va être recréé. Le Christ va sortir victorieux de son tombeau. Aussi ce tombeau où Jésus est déposé, est il également le signe de notre espérance. Maintenant avec Marie, contemplons les plaies de Jésus. Ce sont elles qui permettent à Thomas de reconnaître son Seigneur et son Dieu. Avec Jésus suivons ce chemin de Croix : il mène à la Résurrection.
Extrait de France Catholique n°3154, du 27 février 2009