27 novembre 2009

Les Quinze Samedis de la Reine du Rosaire de Pompéi 7/15

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Les Quinze samedis de la Reine du Rosaire de Pompéi

Bienheureux Bartolo Longo

7

Septième samedi

Deuxième Mystère Douloureux

La Flagellation de Notre Seigneur

(Mt 22, Mc 15, Luc 22)


Jésus dans les tribunaux. Parcours, ô mon âme, la voie douloureuse que suivit ton Père Jésus, durant les longues et cruelles heures de ses souffrances. Souffleté dans la maison d'Anne, il passa dans celle de Caïphe où il fut bafoué, déclaré blasphémateur et condamné à mort. Puis enfermé dans une prison, il fut abandonné jusqu'à l'aube aux coups, aux railleries et aux insultes d'une soldatesque insolente. Quand il fait jour, on le traine dans les rues et on le fait comparaître devant les deux tribunaux païens de Pilate et Hérode. Par ce dernier, il est considéré comme fou, et comme tel, on le revêt de la robe blanche de la folie et on l'expose ainsi à la risée d'une populace séduite. Admire, ô mon âme, ton Jésus, toujours humble, toujours patient. Il se laisse conduire comme un agneau paisible là où la des hommes et la fureur de Satan le tourmenteront. En présence des cris, des calomnies et des mépris, il garde le plus profond silence. Et Jésus se taisait pour te montrer que quand tu es accusée ou calomniée, tu dois, ô mon âme, t'abandonner à Dieu, et ne chercher que pour son amour d'autre justification que le silence. « Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir comme devant les tondeurs une brebis muette, il n'ouvrait pas la bouche » (Is 53,7). C'est ainsi qu'en suivant ce divin exemple, tu acquerras la paix du cœur. Que de saints, de solitaires et que d'hommes aux cœurs pacifiques ce silence de Jésus n'a-t-il pas engendrés! Miséricorde, Seigneur, miséricorde! Je suis rempli de péchés et vous, vous êtes l'innocence même. Vous aimez vos persécuteurs jusqu'à mourir pour eux et moi, je nourris de la vengeance et de la haine pour ceux qui m'ont fait même les plus légères injures. Vous permettez à tous de vous juger et moi, je ne consens à être jugé par personne. O Bonté infinie, quand donc mon mon cœur sera-t-il changé? O Dieu, mon sauveur, mon Maître, je vous confesse mon ingratitude, mon orgueil, ma présomption et je désire, avec votre grâce, imiter votre résignation et souffrir en silence dans toutes les peines et injustices qui me seront faites. Je pardonne de tout mon cœur à tous ceux qui m'ont offensé et qui m'offenseront dans l'avenir. Par votre amour, je les dispense de me rendre l'honneur qu'il m'auront enlevé par leur calomnies car je ne veux d'autre honneur que celui de vous servir et de vous aimer. Détruisez en moi tout sentiment d'aigreur et de vengeance, dilatez mon cœur par votre charité, afin que je vous aime sans réserve, et qu'en tous ceux qui me persécutent, afin que « je devienne tout joyeux d'avoir été digne de subir des outrages pour le Nom de Jésus ». (Ac 5, 41).


Jésus dans la prison. Retiré de prison, Jésus est trainé avec ignominie à travers les rues de Jérusalem afin de le rendre odieuse et méprisable aux yeux du peuple. Celui-ci en effet, qui ne juge que sur les apparences, le traite de maudit, de séducteur, d'insensé. Il est remis entre les mains de ses bourreaux qui le conduisent devant Pilate. Dans les rues on lui fait subir mille outrages et mille violences. Il n'entend autour de lui que blasphèmes. On le tire par des cordes, on le pousse avec le fer des lances, on le force d'avancer sans lui laisser le temps de se reposer, lui qui est exténué de fatigue et accablé par les souffrances d'une nuit entière. Quand il tombe, on le recouvre de coups et d'injures comme le plus méprisable des hommes. C'est ainsi que le vit le Prophète Royal: « Et moi, ver et non pas un homme, risée des gens, mépris du peuple » (Ps. 22, 7). C'est ainsi que du jardin de Gethsémani au Calvaire, en moins de douze heures, on lui fit accomplir six voyages durant lesquels il ne cessa de montrer la plus inaltérable patience inaltérable, la plus profonde humilité, la plus infinie charité, la plus incroyable pénitence. Réveille-toi, ô mon âme, sors de l'assoupissement et de la léthargie dans laquelle tu es plongée et considère les femmes qui, avec Marie, parcourent les rues de Jérusalem en les baignant de leurs larmes et en remplissant l'air de leurs gémissements. Reconnais que parmi elles la plus belle des créatures, la plus sainte des femmes, la plus désolée des mères, reconnais Marie, mère de Jésus, ta mère, qui va à la recherche du bien-aimé de son âme, et qui demande partout si quelqu'un l'a vu. O très douce Marie, après avoir passé de longues heures en oraison, vous avez appris que votre fils était entre les de ses ennemis. Mais quand il fut pris et mis en prison à la merci des injures et des humiliations des soldats, et que Jean vint vous faire le récit de ses tourments et vous annonça sa condamnation à mort par le Sanhédrin, qui peut exprimer la douleur de votre cœur? Mais toujours soumise à la volonté de Dieu, vous ne vous êtes pas laissée aller à des transports de désespoir auxquels se donnent habituellement les femmes affligées Et bien que crucifiée par une douleur incroyable, vous n'avez montré qu'une parfaite soumission. Et vous avez répété: « Voici la Servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre Parole ». Le soleil n'est pas encore levé et vous quittez votre demeure pour retrouver Jésus et l'accompagner jusqu'au pied de la croix. Mais voici qu'au détour de la rue qui conduit au palais de Pilate, un peuple agité surgit comme une marée. C'est une foule immense qui traîne, au milieu des cris moqueurs et de hurlements de blasphèmes, un homme chargé de chaînes, les mains liées derrière le dos, le visage défais, les cheveux en désordre, les traits défigurés par les crachats et le sang qui le rendent méconnaissable. Aux battements de votre cœur, ô Marie, vous avez reconnu au milieu de cette foule féroce, votre Fils innocent. Sous les malédictions de la populace et le triomphe de ses ennemis, revêtu d'une robe d'ignominie, le Fils de Dieu, doux sous les outrages, tranquille sous les coups, ne proféra ni le moindre murmure, ni la moindre lamentation. Ce Divin Agneau, se trouvant au milieu des loups, désirait revoir sa sainte Mère, parce que ceux qui aiment, quand ils sont dans le malheur, ressentent plus vivement l'absence de leurs amis et ils en désirent ardemment la présence même si cela doit être pour eux une plus grande douleur. Mais vous, Vierge bénie, vous n'avez pas pu voir votre fils, et Lui n'a pu avoir cette satisfaction. Permettez que je vous accompagne jusqu'à ce vous puissiez le revoir et vous consoler en lui.


La flagellation. Considère, ô mon âme, que Pilate, bien qu'ayant reconnu l'innocence de Jésus, le condamna à être flagellé en public pour satisfaire la cruauté du peuple juif, espérant par là le soustraire à la mort. Quelle justice, grand Dieu! Condamner un innocent juste à la seule fin de donner raison à la haine de ses accusateurs! On fait entrer Jésus dans le prétoire et on le dépouille de ses vêtements, sans qu'il oppose la moindre résistance et sans qu'il profère le moindre murmure. Il offre à son Père Éternel, avec un cœur plein d'amour, sa chair innocente qui va être lacérée et son sang précieux qu'il désirait depuis si longtemps répandre pour nous. Il est donc lié à une colonne et sans égard pour la loi des juifs qui défendait de donner plus de quarante coups, les soldats, pour contenter leur instincts sanguinaires, appliquent à Jésus la loi des romaine qui permettait la flagellation illimitée. Une entière cohorte de soldats entoure la place, formant un cercle de fer et deux bourreaux musclés arrivent, suivis par d'autres encore plus robuste et plus fiers, se saisissent d'une masse de verges et de fouets en cuir et de cordes pleine de nœuds. Vois, ô mon âme, ton Jésus, tranquille, comme s'il était convaincu de tous les délits qu'on lui imputait, débout, lié à une colonne. Qui pourrait dire combien il a souffert de désolation et de douleur? Dès les premiers coups, sa chair virginale est battue, brisée, labourée et toute recouverte de sillons sanglants. Les fouets lui enlèvent des lambeaux entiers de chair et les coups retombent sur les plaies vivre créant de nouvelles blessures sur les anciennes. Quel spectacle atroce et sanguinaire! Qui peut se le représenter sans en frémir! Ils le battent sans interruption et Lui n'émet aucune plainte: ils le lacèrent si cruellement que son corps n'est plus qu'une plaie. O divin Jésus, est-ce le tourment si cruel et si honteux que vous vouliez souffrir pour nous, et auquel vous avez voulu être soumis pour expier nos péchés? Et comment puis-je encore vous offenser? O mon Dieu, a quel titre, je mérite que vous souffriez autant pour moi? Vous aviez prédit tout ceci à travers les prophètes. « Sur mon dos ont labourés les laboureurs, allongeant leurs sillons... » (Ps. 129, 3) « Oui, Dieu m'a livré à des injustes... Il ouvre en moi une brèche » (Jb 16,11.14). « De la plante des pieds à la tête, il ne reste rien de sain. Ce n'est que blessures, contusions, plaies ouvertes, qui ne sont pas pansées, ni bandes, ni soignées avec de l'huile » (Is 1,6). « Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes » (Is 53, 5). O mon Dieu, tout ceci pour nos péchés! Comment? Pour des criminels comme moi, vous avez subi un tel supplice? Pour moi, coupable de tant de péchés, vous avez enduré des douleurs aussi excessives? Que ne ferai-je pas, ô mon Sauveur, pour vous et pour expier mes fautes! Voici, mon âme, le modèle de la pénitence, d'après lequel tous les Saints ont appris à traiter leur propre corps pour le soumettre à l'esprit. Car pendant notre vie mortelle, notre âme n'a pas de plus grand ennemi que notre chair qui, toujours rebelle, n'accepte ni frein, ni joug, suis sans retenue ses inclinations terrestres favorisée par les sens, va au-devant de ses désirs avec une telle violence que l'esprit en est souvent opprimé et cette chair lui donne, à elle seule, plus de difficultés que tous ses autres ennemis réunis. Voilà donc pourquoi les chrétiens, après la venue de Jésus-Christ, ont commencé à pratiquer de grandes austérités, autrefois inconnues, telles que l'usage des cilices, des chaînes de fer, les disciplines, et la volonté continuelle de la mortification des sens; et tout ceci par peur de voir, d'entendre, de dire ou d'apprécier quelque chose qui pourrait contaminer la pureté de leurs cœurs. Car il faut, par la mortification du corps, prévenir la tentation et la chute. L'apôtre Saint Paul disait: « Je meurtris mon corps au contraire et le traine en esclavage » (1 Cor 9, 27). En effet, si toute la sainteté de David et la sagesse de Salomon n'ont pu les empêcher de tomber, quel sera le sort de ceux qui, durant toute leur vie, le cherchent qu'à contenter leur propre corps? C'est donc pour expier et mettre des barrières à ce dérèglement si commun chez les hommes, que le Sauveur a voulu que sa chair innocente soit si cruellement lacérée.


Prière à Jésus flagellé


O mon Dieu, ô mon amour, ô vie de mon âme, me voici devant vous, touché et pénétré de douleur et d'émerveillement, à tel point que je ne puis trouver aucune parole pour l'exprimer; mais je me prosterne à vos pieds sacrés, je baise cette terre baignée de votre sang sacré et je pleure mes péchés, cause de vos si grands tourments et ici, je confesse mes fautes, et ici, j'attends votre miséricorde. Je ne m'en irai pas de ce lieu: je veux rester ici immobile pour contempler ce spectacle. O sang très précieux et très saint de mon Seigneur flagellé, je vous adore. Je ne m'éloignerai jamais de vous, ô mon Dieu, et je resterai enlacé à vos pieds, jusqu'à ce que vous m'avez lavé et purifié avec ce précieux baume, qui seul peut guérir mes plaies. Ainsi soit-il.


Vertu: La pénitence.


Pratique: Mortifiez vos sens, instrument de péché et cause des douleurs de Jésus, en vous privant d'un mets qui vous plaît, en vous levant plus tôt que d'habitude, ou en passant une heure dans le silence. Privez-vous aussi de quelque plaisirs permis. Pratiquez surtout la modestie et tenez les yeux baissés. Ne satisfaites point la curiosité que vous avez en vous de vous intéresser aux affaires d'autrui. Récitez le Rosaire à genoux.


Oraison jaculatoire: O Marie, refuge des pécheurs, je place en vous toute mon espérance.


Prières avant la communion du Septième Samedi


Et voici le moment, ô mon Jésus, où votre chair si pure et si innocente a été lacérée pour moi. Vos veines ont été ouvertes et déchirées et votre sang est apparu pour me sauver. C'est le moment où votre très saint Corps a été labouré par des coups cruels. Comment puis-je, sans frémir, vous contempler ainsi lacéré et battu? O mon Jésus, par votre flagellation, vous avez voulu que votre corps soit plein de plaies et d'ouvertures afin que vos fils puissent y entrer, y établir leur demeure et y trouver leur douce nourriture. Soyez toujours loué, ô mon Seigneur! Que les anges, le ciel, la terre ainsi que tous les hommes vous bénissent éternellement! Je n'ai pas, ô mon Dieu, le courage nécessaire d'imiter la pénitence de vos serviteurs, mais de cet Autel vous me procurez un remède plus doux: celui du Sacrement de votre Corps et de votre Sang qui me donnera la force de vaincre les tentations de péché de la chair et de me préserver des rechutes. Par la Sainte Communion et la méditation de vos Mystères vous me donnez la haine du péché et vous me conduisez à avoir une grande confiance en vous, vous qui avez voulu si fièrement être persécuté pour moi. Vous m'inspirez une haute idée de la sainteté Dieu et de la la sévérité de ses jugements car il fit tomber sur votre tête innocente la rigueur de sa justice, uniquement parce que vous aviez pris l'apparence du pécheur. Vous ravivez mon espérance en vous recevant, c'est pour moi le meilleur moyen de payer toutes mes fautes et de ne pas tomber dans le désespoir. Ô Marie, Mère très affligée, vous avez entendu le coups de la cruelle flagellation: Vous étiez dans le prétoire quand la tempête des péchés de les hommes s'est déchaînée sur le le dos innocent de Jésus. Vous avez vu surgir ce sang que vous lui aviez donné: ayez pitié de moi, qui, par les plaisirs coupables de mon corps, ai été la cause de la Flagellation de Jésus Obtenez-moi la grâce d'éprouver les mêmes douleurs que votre Fils, de haïr mes péchés et d'être en ce moment lavés par le sang très de « l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29). J'ai lacéré votre Cœur et je voudrais le guérir en m'unissant à celui de votre fils dans une union d'amour inséparable. O Jérusalem céleste, continuellement baignée par les sources du Sauveur, et qui retire de ses plaies toute sa beauté, faites tomber sur cette terre stérile quelques gouttes de ces eaux bienfaisantes dont vous possédez la source. Aimez, bénissez pour moi ce Dieu de Miséricorde. Remplacez-le ô bienheureuses âmes, avec votre amour et la lumière dont vous êtes remplies; dissipez les ténèbres qui embrument mon intelligence; faites fonde par une étincelle de votre flamme sacrée la glace de mon mon cœur, afin que je brûle avec vous du même feu qui vous a consumées. Ainsi soit-il.


Prière pour demander la grâce dont on a besoin


O mon Sauveur et mon Dieu, pour votre Naissance, par votre Passion, par votre Mort, et par votre Résurrection glorieuse, faites-moi cette grâce (ici on expose la grâce que l'on désire). Je vous la demande au nom du Mystère de votre Incarnation en l'honneur duquel je vous offre la Communion que je vais faire. Je vous la demande encore au nom de Marie Immaculée, au nom de votre Très doux cœur, par Votre très Saint Nom, ô mon Jésus, par lequel vous avez promis d'accorder toute grâce. Ainsi soit-il.


Prière de demande à la Bienheureuse Vierge de Pompéi


Reine très glorieuse du Saint Rosaire, qui avez choisi Valle de Pompéi pour un nouveau Trône de votre puissance, Fille de de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Epouse de Dieu le Saint Esprit, je vous en conjure, par Vos joies, par vos douleurs, par vos gloires, par le Mystère de l'Incarnation en l'honneur duquel je me suis approché de la Sainte Table, daigner m'accorder cette grâce. (ici on demande la grâce).


Prière après la Communion


Le Prophète David a dit: « Le passereau même a trouvé une maison, et l'hirondelle un nid pour elle, où elle pose ses petits » (Ps 84, 4). Et Vous, Seigneur Jésus, vous avez ajouté que « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids » (Lc 9: 58). La maison que vous avez préparé pour mon âme, ô mon doux Sauveur, est dans vos plaies. Et c'est dans elles que mon âme trouvera l'aliment pour se nourrir, le refuge contre la fureur de la justice divine, l'abri contre la violence des tentations, des tristesses de la vie. O Cœur de mon cœur, ô vie de mon âme! Pilate vous a reconnu innocent, mais parce qu'il était cruel et injuste, il vous a fait flageller pour satisfaire vos ennemis, mais il vous a également satisfait vous qui, durant toute votre vie, avez désiré vous voir couvert de sang et comblé d'opprobres. Ce feu sacré qui brûle dans votre cœur est insatiable: il veut tout consommer, et vous, vous vous êtes consumé en entier au nom de l'amour que vous me portez. Aujourd'hui le sacrifice est complet. Pendant trente-trois ans, vous vous êtes épuisé en privations, en prières pour moi, en jeûne et même en tentation; maintenant vous avez fait le sacrifice de votre honneur, de votre doctrine, de votre Sainteté, de vos amis, et non content de me donner tout votre sang, vous avez voulu aussi vous dépouiller de votre chair dont les lambeaux parsèment le Prétoire! Que puis-je faire? Il est juste que je me sacrifie pour vous, ô mon trésor, ô mon amour, ô vie de mon âme. Me voici: je m'offre tout à vous, ô mon Jésus. Permettez que je sois attaché à cette colonne à votre place et que je partage les coups que vous recevez. Uni à vous par la Sainte Communion durant le sacrifice de la Messe, je vous offre mon amour avec toutes ses puissances et mon corps avec tous ses sens. Je ne me plaindrai plus, à l'avenir, de tous les malheurs qui m'arriveront, mais je les accepterai parce qu'ils viennent de votre main. Faites de moi ce qu'il vous plaira. Battez, corrigez et purifiez ma misérable pécheresse: mais serrez-moi toujours contre votre Cœur paternel, contre vos plaies dignes d'amour. Faites que je n'aime et n'apprécie que la croix. Et si ma chair se rebelle, redoublez, afin qu'elle soit entièrement soumise à votre esprit. Par votre Apôtre Saint Paul, vous m'avez dit que « le sans du Christ purifiera-t-il notre conscience des oeuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant » (He 9, 14). O Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, jetez un regard sur ce lépreux rempli d'ulcères, blessé des pieds à la tête et plein de péchés et d'imperfections. Lavez-moi avec ce le sang qui s'écoule de tout votre Corps. Vous qui avez dit à Saint-Pierre: « Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part avec moi » (Jn 13, 8). O Seigneur, voici ma tête, mes mains, mes désirs, ma volonté, mon intelligence, mes oeuvres, mes pensées, mes affections, tous mes sens: lavez-moi complètement car tout est contaminé; guérissez tout, car tout est malade. Changez-moi par la vertu de votre sang précieux, afin que je puisse m'unir à vous, ô pureté infinie, et que je puisse entièrement vous servir, ô Agneau si pur! Car vous êtes en même temps mon berger, mon guide, ma nourriture. Enflammez mon cœur de votre amour divin, but de votre flagellation, le condensé et la perfection de la loi, le centre de tout le paradis et le terme de mes soupirs, de mes pleurs, de mes préoccupations de la vie et de la mort. Amen.


Invocations à Jésus après la Communion


Âme du Christ, sanctifiez-moi; Corps du Christ, sauvez-moi; Sang du Christ, enivrez-moi; Eau du côté du Christ, lavez-moi; Passion du Christ, fortifiez-moi; ô bon Jésus, exaucez-moi; dans vos blessures, cachez-moi; ne permettez pas que je sois séparé de vous; de l'ennemi, défendez-moi; à ma mort, appelez-moi; ordonnez-moi de venir à vous, pour qu'avec les saints je vous loue dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.


Prière pour demander la grâce dont on a besoin


O mon Sauveur et mon Dieu, pour votre Naissance, par votre Passion, par votre Mort, et par votre Résurrection glorieuse, faites-moi cette grâce (ici on expose la grâce que l'on désire). Je vous la demande au nom du Mystère de votre Incarnation en l'honneur duquel je viens de recevoir Votre Corps Sacro-Saint et Sang Divin, je vous la demande encore au nom de Marie Immaculée, au nom de votre Très doux cœur, par Votre très Saint Nom, ô mon Jésus, par lequel vous avez promis d'accorder toute grâce. Ainsi soit-il.


Prière de demande à la Bienheureuse Vierge de Pompéi


Reine très glorieuse du Saint Rosaire, qui avez choisi Valle de Pompéi pour un nouveau Trône de votre puissance, Fille de de Dieu le Père, Mère de Dieu le Fils et Epouse de Dieu le Saint Esprit, je vous en conjure, par Vos joies, par vos douleurs, par vos gloires, par le Mystère de l'Incarnation en l'honneur duquel je me suis approché de la Sainte Table, daigner m'accorder cette grâce. (ici on demande la grâce).


Prière à Saint Joseph


O Saint Joseph, auguste Père de Jésus et notre Père glorieux à qui Dieu a confié son Fils bien-aimé, le Saint Esprit, son Epouse très chaste époux, et la Vierge Marie, la garde de sa virginité, vous qui pouvez tant auprès de Jésus et de Marie, demandez-leur et obtenez-moi cette grâce (on expose ici la grâce désirée). Jésus, Marie, Joseph, faites que pour vous je vive, pour vous je souffre et que pour vous je meure: que tout soit vôtre, que rien ne soit mien. Ainsi soit-il.


Prière à Jésus Crucifié


Me voici, ô bon et très doux Jésus, prosterné en votre présence. Je vous prie et je vous conjure avec toute l'ardeur de mon âme d'imprimer dans mon cœur de vifs sentiments de foi, d'espérance et de charité, un vrai repentir de mes fautes et une volonté très ferme de m'en corriger ; tandis qu'avec un grand amour et une grande douleur, je considère et contemple en esprit vos cinq plaies, ayant devant les yeux ces paroles que le prophète David vous faisait dire de vous-même, ô bon Jésus : « Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os » (Ps. 21).


Réciter le Notre Père, Je vous salue Marie et Gloire au Père, les intentions du Souverain Pontife.


(Indulgence plénière, les vendredis de Carême, après la communion, devant la représentation de Jésus-Christ crucifié ; indulgence partielle, en action de grâce après la communion).


Prière


Par vos Plaies Divines, ô Seigneur, je demande le triomphe et l'exaltation de la Sainte Église, votre épouse, dont le Souverain Pontife en est le chef visible; l'extirpation de l'hérésie et de l'idolâtrie, la paix entre les nations, le conversion des pécheurs, je vous recommande tous mes parents, amis, ennemis, mes bienfaiteurs spirituels et temporels, tous ceux qui prient pour moi, et qui me demandent de ne pas les oublier dans mes prières, particulièrement tous les associés et les bienfaiteurs du Sanctuaire et des oeuvres de Pompéi et tous les membres de la Pieuse Union pour Agonisants créé en Sanctuaire de Pompéi. J'offre cette indulgence aux âmes du Purgatoire.


Prière à la Vierge du Saint Rosaire de Pompéi pour implorer son amour et sa protection durant la vie et la mort


O Marie, Mère Immaculée de Jésus, ma tendre Mère, Reine du Très Saint Rosaire, vous qui avez daigné choisir pour demeure la vallée désolée de Pompéi, pour illuminer le monde de la lumière de vos grâces et de vos miséricordes, daignez poser sur de moi vos yeux remplis de compassion et acceptez-moi comme votre serviteur et comme votre enfant qui vous aime et qui vous dit à haute voix: « Mère de Miséricorde! » Ecoutez mes gémissements: que vos pas immaculés m'ouvrent le chemin de la pureté et de la paix. Que sonne à mes oreilles la douceur de votre voix, ô ma douce Dame, car vos paroles sont celles de la vie. Ouvrez vos mains pleines de grâce, et secourez votre indigne serviteur indigne, qui vous appelle, délivrez-le des pièges de ses ennemis. Etendez jusqu'à moi les douces chaînes de votre couronne, avec lesquelles vous attirez à vous les cœurs les plus rebelles et rendez mon cœur captif afin qu'il ne s'éloigne plus jamais de vous. O Rose de toute pureté, que l'odeur de vos parfums me porte à l'amour du Paradis. O chère Rose du Seigneur, je soupire d'amour et de douleur. Attendrissez mon cœur par vos larmes; touchez-le par votre compassion; rendez-le sensible à vos douleurs et fortifiez-le par votre grâce. O Marie, Mère pleine de grâces, priez pour moi. Prenez-moi comme votre serviteur. Faites que je me confie toujours à vous, que je pense toujours à vous, que je fasse toujours appel à vous, que je vous serve toujours vous, que je vous aime toujours. Que pour vous, je vive, j'agisse, je souffre et je meure. Et à l'heure de la mort, délivrez-moi du démon, et conduisez-moi à Jésus, votre Fils et mon juge. O Cœur Immaculé de la Mère de Dieu, source inépuisable de la bonté, de douceur, d'amour et de miséricorde, prenez mon cœur, rendez-le au vous. Purifiez-le, sanctifiez-le, détachez-le de l'amour des créatures et que le feu divin qui vous consuma puisse consumer mon cœur dans le temps et dans l'éternité. Ainsi soit-il.


Memorare à la Vierge de Pompéi


Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge du Rosaire de Pompéi, qu'on a jamais entendu dire que qu'un de vos dévots qui ait, par le Rosaire, demandé votre aide ou imploré votre secours, ait été abandonnée. Animé d'une telle confiance, je viens à vous, ô Mère de Miséricorde, Vierge des vierges, puissante Reine des Victoires. Gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds en implorant la miséricorde, en demandant grâce. Ne rejetez pas ma prière, ô Mère du Verbe, par votre Sacro Saint Rosaire, par la prédilection que vous avez montré pour le sanctuaire de Pompéi, écoutez-moi et exaucez-moi. Ainsi soit-il.


Dire trois fois: Reine du Très Saint Rosaire, priez pour nous. Réciter ensuite les Litanies de la Sainte Vierge. Une prière pour la glorification du bienheureux Bartolo Longo. Un Ave pour tous les associés du Sanctuaire de Pompéi dispersés à travers à travers le monde et qui se recommandent à nos prières, un Ave au Cœur Immaculé de Marie pour la conversion des pécheurs, avec les invocations suivantes: Doux cœur de Marie, soyez mon salut. Refuge des pécheurs, priez pour nous, O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Notre-Dame du Rosaire de Pompéi, priez pour nous. Bénie soit la Sainte et Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu. Enfin, on demande la bénédiction à Jésus, Marie et Joseph.


Grâces de la Très Sainte Vierge de Pompéi


A Lecce, une retentissante conversion


Le premier jour de l'an 1890, jour au cours duquel la Vierge de Pompéi devait recevoir du Pape du Rosaire, Sa Sainteté Léon XIII, la plus grande exaltation, puisqu'il rendait son culte universel dans le monde, dans la belle et pieuse ville de Lecce survenait un acte de miséricorde dont on ne lit de semblable que dans les premières pages de l'histoire du christianisme. Ce fait fut publié dans le Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », Cahier VI, 1890. Dans la vaste église du Rosaire de Lecce, en présence d'une foule de seigneurs, d'avocats, d'étudiants et d'artistes, dont est composée la population de cette ville très cultivée, se présente à l'Autel, pour le Sacrifice Divin, un prêtre qui, après trente années d'un ignoble son divorce de sa Vierge épouse, l'Église de Jésus-Christ, venait, entre les larmes de repentir sincère et une confession publique de ses fautes, offrir à Dieu, pour la première fois après un si long intervalle, la victime de l'expiation et du pardon. La foule mêla ses larmes à celles du repenti, lequel, nouveau Saül, de persécuteur du Christ était devenu, par un grand miracle de la Vierge de Pompéi, un vase d'élection. Le nom de ce prêtre, qui donnait au monde un nouveau témoignage de la puissance de la Mère de Dieu, invoquée sous le titre du Rosaire de Pompéi, était connu pour son désaveu public et de la confession publique. Il s'agissait du Révérend Pasquale Bortone. Ce fait extraordinaire est relaté par le vénérable Père de ce diocèse, Son Excellence Monseigneur Luigi Zola, Evêque de Lecce lequel à cause d'un sentiment de tendre affection qu'il portait à notre reine de la vallée du Vésuve, se déclare fortuné de pouvoir témoigner au monde un si important prodige octroyé par la Vierge à sa ville si aimée de Lecce dans laquelle revenait au bercail une brebis perdue. C'était en 1860 que Don Pasquale Bortone, prêtre de la ville de Lecce, pris par la nouveauté des temps, et par des passions de jeunes, voulut ébranler le doux joug du Seigneur. Oubliant l'excellente dignité où l'avait porter Dieu et n'attachant aucune considération aux liens indissolubles qui le liaient à Dieu et à l'Église, il voulut d'une manière misérable, apostasier. Le voilà, ce nouveau fils prodigue, qui va, errant de-ci de-là, loin de la maison paternelle, et portant toujours vifs dans l'âme, le remords cruel qui, jour et nuit, le torture à la pensée de la trahison faite à son Dieu. Il disait dans sa confession publique: en vain je cherchais à me par des distraire par des passe temps et des divertissements; en vain je cherchais la paix, même si ma nouvelle situation était flatteuse et distrayante. Les remords étaient toujours à à me déchirer l'âme et à m'empêcher de fermer les yeux pour dormir. Il est Inutile de dire qu'une fois le premier pas fait, il s'enfonça de plus en plus dans l'abîme. Et pourtant Bortone, une fois brisée la foi en Dieu jurée a cours de l'ordination, ajouta dépravation sur dépravation. Il passa trente années dans cette vie de péché. Une chose lui resta de sa jeunesse: tout au long de la vie misérable qu'il menait, il n'oublia jamais Marie. Que ceux qui liront cette relation notent bien la miséricorde de cette éminente Dame! Je priais toujours la Madone, bien que sans confiance, écrivait-il lui-même. En 1888 Bortone retourna dans sa ville natale, Lecce, mais en si mauvaise santé qu'il faisait pitié. Dans le certificat médical qui fut publié dans le dit Périodique, on constate que le malheureux, par des erreurs de diététiques, souffrait de problèmes graves du système nerveux, de paralysie incomplète des sens et du des nerfs moteurs de presque tout son corps qui lui occasionnaient des tremblements continuels aux membres inférieurs et supérieurs avec un affaiblissement considérable de ses forces. Il avait aussi des problèmes mentaux; en effet, il croyait que tout le monde lui en voulait et pour cela il se méfiait presque toujours aussi bien des personnes que des choses. Sans la santé et sans la grâce de Dieu qui insuffle la patience et la résignation dans la maladie, Don Pasquale Bortone se laissa aller au désespoir et par deux fois il tenta de se suicider. C'est dans cet état qu'il fut trouvé par le Docteur Luigi Sellitto de Lecce, lequel, appelé pour le soigner et constatant la gravité de l'état du malheureux, déclara franchement qu'il n'avait aucun espoir en sa guérison. Je le soignais pendant près de quatre mois, sans obtenir aucun bon résultat, écrivait le médecin dans son attestation. Qui plus est, la paralysie qui avait atteint les bras et les mains le réduisit à un point tel qu'il ne pouvait plus apposer sa signature sur son brevet de pension qu'il devait percevoir chaque mois. L'infortuné eût la chance d'être accueillie dans la famille de son neveu, Maître Nicolas Bortone, avocat au Barreau de Lecce. Celui-ci, qui avait une profonde piété, ajoutée à un zèle apostolique pour le Sanctuaire de Pompéi et à une tendre dévotion pour la Très Sainte Vierge invoquée sous ce titre prodigieux, s'était depuis peu, adressé à ce Sanctuaire pour obtenir des prières de la part de toute la Confrérie et surtout des Orphelins de la Madone de Pompéi. La fête solennelle du Rosaire de 1889 arriva et ils se mirent à prier la Vierge du Rosaire de Pompéi, avec la Neuvaine, pour obtenir les grâces dans les cas les plus désespérés. Et pour avoir plus de force sur le cœur de notre Reine clémente, Nicolas Bortone unit les prières qui étaient dites chez lui à celles récitées par les orphelins dans le sanctuaire. Tant de foi et tant de prières firent que la Vierge n'abandonna jamais cette âme, même si elle était dépravée. Pasquale Bortone, torturé par le remords, essaya même quelques fois de se réconcilier avec Dieu, mais quand on lui intimait de faire un désaveu public en réparation des scandales publics, il se montrait réticent et se mettait même en colère ou entrait dans une fureur noire. Il était inscrit à la Franc-Maçonnerie. Les choses durèrent ainsi jusqu'en fin Novembre 1889. C'était le 29 de ce mois-là au cours duquel tous les fidèles adressent leur âme affectueuse à la Vierge Immaculée, en commençant la Neuvaine préparatoire à la fête du 8 Décembre. La famille de l'avocat Bortone eût le courage de proposer au malade de commencer avec eux, tous ensemble, une neuvaine à la prodigieuse Vierge de Pompéi pour obtenir au moins un soulagement à tant de souffrances corporelles en accordant le bénéfice du sommeil. Le malade consentit et ils commencèrent tous ensemble la Neuvaine à la Vierge de Pompéi, selon la méthode du livre en usage dans ce sanctuaire. Le premier triduum était accompli. C'était durant la nuit du dimanche 1er décembre, quand Bortone vit en rêve, mais distinctement, la bienheureuse Vierge, exactement celle qu'on vénérait à Pompéi, qui lui dit: « confesse-toi et réconcilie-toi avec Dieu, il est encore temps de le faire ». Cela lui procura une grande émotion qui lui donna tout d'abord à penser; puis il finit par ne plus attacher d'importance à la Vision, qui ne pouvait plus être que la conséquence d'un rêve, et il n'en parla donc à personne. La nuit suivante, la Bienheureuse Vierge lui apparut de nouveau et, avec des paroles plus pressantes, le poussa à la plus totale réconciliation avec Dieu, et lui assura qu'il triomphera. « Fais vite, lui répéta la Madone, appelle le Prêtre et confesse-toi et tu auras le triomphe. Le jour de ma fête, tu devras communiquer ». A ces paroles, Bortone devint un autre homme. Et la Reine bénie, qui est généreuse non seulement en grâces spirituelles mais aussi prodigieuse en bénéfices temporels jusqu'à rappeler au Cœur de son Fils, les âmes perdues, lui redonna, avec la santé de l'âme celle aussi du corps. La paralysie de cette personne exténuée et fatigué disparut soudain. Ce malade, qui ne pouvait même plus se supporter à tel point qu'il était prêt à se suicider, se leva du lit, guéri. Il lui tardait d'être au lendemain. Le jour à peine levé, il fit appeler le curé de Sainte Marie del la Porte, le Révérend Don Giuseppe Caprioli. En pleurant, il lui raconta ce que la Vierge avait fait pour lui et lui demanda une feuille de papier et ce même Bortone qui, comme le certifie l'acte notarié, ne pouvait signer ni même apposer sa propre signature, écrivit d'une main ferme son désaveu et le remit à son évêque. Voici sa déclaration textuelle: «Je soussigné, Don Pasquale Bortone, Prêtre, par la grâce de Dieu et sous la protection de la Très Sainte Marie de Pompéi, désavoue tout ce que j'ai pu dire ou faire contre Dieu, l'Eglise et les obligations dues à ma charge. Je prie Dieu et la Très Sainte Marie de toujours m'aider si tant est qu'avec une vie de bonté je puisse réparer le scandale donné et mourir dans sein de l'Eglise catholique. Lecce, le 3 Décembre 1889. Bortone Pasquale, Prêtre. » Cette nuit là, il dormit paisiblement. C'était la première fois, après trente années de remords, qu'il goûtait la douceur du repos d'une conscience réhabilitée dans la grâce divine. Peu de jours après, de sa propre main, il écrivit une relation sur la grâce miraculeuse qu'il reçut de la Vierge. La conversion fut complète, et lui qui, d'abord par un sentiment respect humain, non seulement ne voulait pas faire une rétractation publique, mais qui, de plus, recommandait au Curé de Caprioli de ne pas se faire remarquer lorsqu'il venait lui rendre visite, une fois publiée la rétractation, acheta plusieurs copies du périodique de Lecce « le Vexille de la vérité » qui la publiait, pour l'envoyer aux divers endroits ou il avait fait scandale, en vivant comme séculier alors qu'il était prêtre. Accomplissant finalement tout ce prescrit l'Eglise en de semblables circonstances, l'Evêque de Lecce, Monseigneur Zola, put le réhabiliter au ministère sacerdotal. Il lui fit faire d'abord une retraites de quelques jours pour un cours d'exercices spirituels. Puis il l'admis à la célébration du Divin Sacrifice. Pour cela, il fut décidé que ce jour solennel serait le 1er de l'An 1890. L'église choisie pour cette belle fonction fut la grande église du Très Saint Rosaire de Lecce. L'annonce de ce fait et de l'évènement tout nouveau qui devait s'accomplir, attira à l'église une foule immense, composée non seulement d'artistes et d'ouvriers qui formaient la population de Lecce, mais également de l'aristocratie et de la jeunesse studieuse ainsi que des célébrités les plus nobles du Barreau. Et en ce jour solennel, le Père Don Pasquale Bortone, réconcilié avec Dieu et l'Eglise, célébra le Saint Sacrifice, après presque trente années d'interruption. En ce matin du mardi 3 Décembre, sous l'empire de la ferveur de sa récente conversion, il avait manifesté sa détermination de vouloir se confesser sur la place publique afin de réparer le scandale notoire. Le prudent Evêque approuva le désir ce cette volonté mue par une main très puissante, mais au lieu de la place, il préféra assigner l'église. Et le révérend Bortone, une fois accompli le Saint Mystère, voulut raconter lui-même, de sa propre bouche, au très nombreux auditoire les prodiges de Marie du Rosaire de Pompéi, qui l'avait converti et guérit et il demanda à tous pardon des scandales qu'il avait commis. Tous ceux qui étaient dans l'église ne surent pas retenir leurs ses larmes, tant était leur commotion car tous reconnaissaient en cet homme un prodige digne de la Miséricorde de Marie. Et c'est ainsi qu'ils sortirent de l'église tout en louant et bénissant la puissance de cette Dame qui, en ce jour, a ouvert, de son Trône de Pompéi, une nouvelle source de grâces en faveur des pécheurs. Le converti se retira du monde, s'enferma dans le Sanctuaire de Lecce, et voulut réparer les scandales commis en menant une vie vraiment pénitente. Aujourd'hui, par ce fait merveilleux et extraordinaire, s'ouvre à l'esprit des hommes un pan de l'énigmatique rideau qui recouvre le Mystère Divin enveloppant le Sanctuaire de Pompéi. Aujourd'hui, les desseins de Dieu sur cette nouvelle Arche du Salut commencent à se manifester aux hommes de bonne volonté avec une clarté lumineuse qui n'est presque plus la foi. Pour quelle raison donc Dieu a-t-il privilégié d'un aussi particulier amour les séculiers et les pécheurs à Pompéi? A présent, mes frères, après avoir lu le nouveau triomphe de la Reine des Victoires, vous répondrez vous-mêmes: Que Dieu choisissait, dans son Temple de Pompéi, des séculiers et des pécheurs pour les convertir et les sauver par l'entremise de sa Mère, et après ceux-ci, une longue liste de pécheurs serait convertie en de nouveaux esclaves fidèles à la Reine du Ciel, et en de nouveaux propagateurs de ses miséricordes inouïes. Voici donc écarté un peu du mystère: le Temple de Pompéi, fait par des pécheurs, est destiné par Dieu, à la confession des pécheurs.


Palerme, Soeur Silvia Manzella est prodigieusement libérée de la phtisie grâce à la dévotion des Quinze Samedis


« Le 3 Janvier 1906, je fus prise de fièvre accompagnée de sueurs, de toux et de douleurs au dos et à la poitrine qui me donnèrent à présager quelque chose de grave, surtout pour une constitution aussi fragile que la mienne. J'ai voulu faire analyser mes crachats et de l'analyse il résultat qu'il étaient plein de bacilles de Koch. Entre temps, la maladie poursuivait son cours, et les sœurs du Couvent m'exhortaient à prier la Vierge de Pompéi pour obtenir la guérison. Je commençais alors les Quinze samedis: mes élèves priaient elles aussi avec une une foi très vive et une grande ferveur. C'était là demander une grâce extraordinaire, un vrai prodige: mais la puissance miséricordieuse de Marie a des limites? A ce moment-là, la fièvre commença à cesser, la toux a diminué petit à petit, l'expectoration disparut complètement. A la fin des Quinze Samedis, on envoya de nouveau au laboratoire l'expectoration et le résultat fut meilleur vu qu'on y trouva très peu de bacilles. On recommença les Quinze samedis et à son terme la bonne Mère Supérieure voulut que fût analysé, pour la troisième fois, mon crachat. Et consolante stupeur! Le, cette fois fut complètement négatif. Pour plus de sûreté, il fut également demandé au laboratoire de l'hôpital d'en faire l'esamen d'où l'on obtint la même réponse: complément négatif. Le premier dimanche d'octobre, Fête du Très Saint Rosaire, complètement rétablie, je pus me joindre aux autres sœurs et aux élèves, pour remercier, dans la chapelle, la Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi. Et maintenant je ne souffre plus rien, j'ai passé un hiver très rigoureux en pleine forme et je suis si bien remise que tous ceux qui me voient en restent surpris. Il faut en remercier infiniment la glorieuse Mère de Miséricorde et Reine des victoires! Palerme, le 23 Janvier 1909. Soeur Silvia Manzella, Soeur des Pauvres » (Du Périodique Le Rosaire et la nouvelle Pompéi », XXVII année).


À Sienne, Soeur Marie Catherine Prunetti, bénédictine, obtient la guérison grâce à la dévotion des Quinze Samedis et à la récitation du Rosaire


« Pour la plus grande gloire de Dieu, j'envoie la narration de la prodigieuse guérison obtenue, y incluant le certificat médical où on relèvera la grave maladie dont j'étais atteinte. Ayant perdu tout espoir de guérison, abandonnée par les médecins et résignée à la volonté divine, j'avais, à l'âge de vingt-huit ans, déjà fait le sacrifice de ma vie. Il n'en demeurait pas moins que je commençai les Quinze samedis à la Très Sainte Vierge du Rosaire de Pompéi. Le 6 août, je me senti poussée, avec une plus grande foi à m'adresser à la puissante reine puissante: « Chère maman, je dis-je, Saint Stanislas, à l'occasion de votre glorieuse Ascension au Ciel, vous supplia de venir au Paradis pour célébrer cette fête, et il fut, par vous, exaucé. Je n'ose point, à cause de mon indignité, vous demander autant, mais si c'est conforme à votre sainte volonté et à celle de Jésus, je vous demande la grâce de la santé pour pouvoir servir la Communauté Religieuse dont je fais partie. Au même moment, je ne saurais décrire ce qui se passa en moi. Une voix céleste parla à mon pauvre cœur et je me sentis dire: « Je veux te guérir! Et tu es digne de la grâce ». Le miracle s'était déjà réalisé! Mes yeux versèrent des larmes de joie... Le même jour, je pus assister aux Heures Canoniales et prendre part au repas en commun; quelques jours après, je repris les exercices habituels, abandonés pendant cinq années. En un mot, grâce à la Bienfaitrice céleste, je suis complètement guérie. Toutes les autres soeurs ne cessent d'applaudir à ce miracle. Quand à moi, il ne me reste qu'à être digne de la grâce reçue. Sienne, Monastère de la Madonne près le Reguge, le 4 Décembre 1904, Soeur Marie Catherine Prunetti, Bénédictine. »


A Laureana, grâce obtenue par l'Avocat Francesco Carlizzi, au cours du dernier des Quinze samedis précédant la Fête du 8 Mai


«  C'est avec l'âme pleine de joie et une profonde émotion que je fais connaître une importante grâce que la Très Sainte Vierge de Pompéi a accordé à ma fille Marie en Mai de cette même année 1903. Ma fille Marie, âgée de six ans, était depuis longtemps pâle et maigrissait de jour en jour. Nous, ses parents, tout comme le médecin, nous ne pouvions nous expliquer son dépérissement. Un mal latent la rongeait... mais lequel? Nous ne réussissions pas à le savoir. Jusqu'à ce qu'un jour, ma fille ressentit une douleur au genou gauche, qui l'empêchait de marcher. Tout de suite, elle fut examinée par le médecin et la nouvelle que celui-ci nous annonça fut une très douloureuse et poignante surprise: il s'agissait d'une tumeur froide et maligne!... Nous avons commencé aussitôt à faire à notre fille toutes sortes de cures, mais en vain. La grosseur, à notre grande frayeur, augmentait et notre fille, ne pouvait plus bouger!... Alors nous nous sommes adressés à notre Très Sainte Mère de Pompéi... C'était le soir du vendredi qui précédait le dernier des Quinze samedis, en préparation à la fête de la Vierge de Pompéi du 8 Mai. Ayant perdu toute espérance dans la science, je ne voyais briller en mon âme que le nom très saint de la Sainte Vierge de Pompéi, et dans un élan de foi, après avoir fait la dernière méditation de la journée à la petite, je mis sur le genou, de la malade un petit billet ou j'avais écrit: « V.R. Pompéi o. p. ». Puis je refis le pansement du genou, et, me recommander à puissante la reine pour obtenir la grâce désirée le jour suivant qui était le dernier de ses Samedis, je m'écriai avec une foi vive: « Vous seul, ô Mère, pouvez guérir ma créature, ma petite, ma malheureuse créature! » Exalté par ma foi et par un pressentiment intérieur de la grâce, le matin du samedi, j'attendis avec impatience le moment de donner les soins à ma fille. O prodige! En lui enlevant les pansements, je m'aperçus tout de suite que l'enflure n'existait plus. Je commençai à crier: Miracle! Miracle! Toute ma famille accourit et peu après le médecin traitant arriva et ce dernier constata qu'il n'y avait plus ni grosseur, ni durcissement, ni aucu,e trace du mal dont souffrait ma fille. Du fait, celle qui, pendant près de deux mois, gisait dans le lit sans pouvoir poser son pied a terre, se leva et put marcher, courir et sauter avec ses sœurs, sans la moindre souffrance. Laureana, le 14 août 1904. L'avocat Francesco Carlizi » (Du Périodique « Le Rosaire et la Nouvelle Pompéi », XXIIIe Année).

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