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Mois de Saint Joseph


Pratique de ce mois


Pour faire le mois de saint Joseph, on peut se borner, il est vrai, à lire chaque Jour une méditation : mais nous sommes ainsi faits, que si des pratiques de piété ne viennent pas alimenter, pour ainsi dire, notre dévotion, nous courons risque de n'en pas retirer de grands fruits. On peut les comparer à ces petites racines qui communiquent à un arbre sa sève et sa fraîcheur, et lui font produire des fruits abondants. On proposera plusieurs pratiques à faire pendant ce Mois, afin que chacun puisse choisir celles qui lui conviendront le mieux. La veille du 1er Mars, on aura soin de dresser, dans un lieu retiré de sa maison, un petit autel sur lequel on mettra une image de saint Joseph, que l'on ornera suivant sa dévotion; Si on fait le mois de Mars en communauté ou avec plusieurs personnes, on chantera un couplet d'un cantique en son honneur avant de commencer ; puis la personne la plus respectable de l'assemblée lira le sujet de méditation. Elle récitera à la fin la prière; « Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. », « Je vous salue, Joseph, plein de grâces, le Seigneur est avec vous; vous êtes béni par-dessus tous les hommes ; et Jésus le fruit des entrailles de votre épouse est béni; saint Joseph père nourricier de Jésus, et époux de la bienheureuse Vierge Marie, priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit il. » Un Pater et un Ave pour les différentes classes de la société, ainsi qu'il est marqué. On terminera enfin, par le chant d'un second couplet du même cantique que l'on a chanté en commençant; On dira la prière : Je vous salue, Joseph, etc., tous les matins et tous les soirs, et au commencement des principales actions ; On prononcera souvent, pendant le jour, les saints noms de Jésus, Marie, Joseph ; Après avoir recommandé son âme à Dieu, avant de s'endormir on dira : « Saint Joseph, digne époux de la vierge Marie, souvenez-vous de moi pendant mon agonie. » On communiera le mercredi en l'honneur de saint Joseph, suivant l'avis de son confesseur; On pourra mettre l'image de saint Joseph dans un lieu apparent de sa maison, pour montrer qu'il en est le protecteur. On pourrait encore mettre dans son livre de prières, porter sur soi une petite image de Saint Joseph, que l'on baisera le matin et le soir affectueusement et dévotement.


Considération pour la veille du premier jour


But que l'on doit se proposer en faisant ce mois


Voici le mois de Joseph qui va commencer. Avec quelle joie les vrais et dévots serviteurs de ce grand Saint voient-ils arriver ce beau mois, pendant lequel ils pourront satisfaire leur dévotion par les hommages et les prières qu'ils lui adresseront, et recevoir avec abondance les grâces et les faveurs qu'il ne manquera pas de leur obtenir; car il est bien puissant auprès de Dieu. Si un saint a dit de sa vertueuse épouse, Marie, qu'elle était une toute-puissante suppliante, un vertueux personnage n'a pas craint d'avancer que Joseph au ciel ne demande pas, mais qu'il commande. Ce mois, ainsi que celui de Marie, est un mois de bénédictions, un mois d'abondantes moissons pour celui qui sait recueillir. C'est un de ces mois dont le souvenir nous sera bien doux au moment de la mort; nous le distinguerons parmi les autres, et ses jours seront comptés parmi les jours pleins qui seront inscrits au livre de vie. Mais quelle fin devons-nous nous proposer pendant ce mois ? Nous ferons trois choses : notre intention sera, premièrement, d'honorer saint Joseph ; deuxièmement, d'imiter surtout celle de ses vertus qui nous sera plus nécessaire ; troisièmement, comme c'est dans ce mois que l'on croit que saint Joseph est mort, et que Jésus l'a établi pour être le patron des mourants, nous ferons, à partir de sa fête, une préparation à la mort, afin de régler les affaires de notre salut et nous mettre par là en état de paraître devant Dieu. Honorer saint Joseph. Un saint mérite d'autant plus d'honneurs qu'il a retracé plus fidèlement en lui la vie de Jésus, qu'il a été comblé de plus de grâces, et que ses vertus ont été plus sublimes et plus héroïques. Or, peut-on trouver, après Marie, un saint qui ait été une copie plus parfaite de la vie du Sauveur ? Pendant dix-huit ans qu'il vécut avec Jésus, il conserva avec le plus grand soin les instructions qui sortaient de sa bouche adorable, pour les retracer dans sa conduite. Tout en usant de son autorité paternelle, il imita avec la plus grande fidélité celui dont il admirait chaque jour les vertus divines. Que de grâces de toutes sortes Dieu ne répandit-il pas dans son âme, à raison de sa sublime vocation de Père-nourricier de Jésus, d'époux de la plus pure des vierges, à raison de ion humilité et de sa fidélité à correspondre à tant de faveurs ? Non, jamais il ne sera donné à nos faibles regards de contempler toute l'étendue des grâces, dont le cœur de saint Joseph fut rempli. Ses vertus enfin ont été sublimes et héroïques. Sa seule humilité, qui l'a porté à cacher sous le voile de l'obscurité et du silence tous ses privilèges et les faveurs signalées dont Jésus l'a comblé, peut nous faire juger de la grandeur de toutes les autres. En effet, l'humilité est le fondement et la base de la perfection ; que dire donc de cet édifice de vertus, lorsque ses fondations sont si solides, si profondes et si parfaites ? Honneur donc vous soit rendu, ô glorieux saint Joseph ! Plus vous vous cachez, plus vous nous faites voir la gloire dont vous êtes revêtu ; plus vous vous abaissez, plus Dieu vous élève ! Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit, qui ont opéré en vous tant de merveilles dignes de notre admiration et de nos hommages. Nous devons l'imiter. Dans le monde, un enfant se déshonore et déshonore sa famille, lorsqu'il s'écarte du chemin que lui ont tracé ses ancêtres, et que, par des actions indignes, il ternit la gloire de ses pères. Aussi les descendants ont-ils soin de soutenir l'honneur de leur famille en marchant sur les traces de leurs aïeux. Enfants de Joseph, montrons qu'il est notre père et que nous sommes ses enfants. Soutenons la gloire que nous avons de lui appartenir; étudions pendant ce mois ses vertus, et retraçons-les dans notre conduite; soyons, comme lui, humbles, doux, patients, obéissants, purs, pleins d'amour de Dieu, silencieux, recueillis; mais surtout examinons quelle est la vertu qui nous manque, et faisons tous nos efforts, avec le secours de son intercession, pour la faire croître en nous.  O bon Joseph, cette qualité que mon cœur ajoute naturellement à votre nom, me fait espérer que vous m'aiderez pendant ce mois, parce que, grand Saint, quoiqu'il m'en coûte, je veux, avec votre secours et celui de la grâce, qui ne me manquera pas, vous ressembler un peu. Priez donc pour que je ne manque pas à la grâce et que la racine amère du péché ne vienne pas en prenant de  l'accroissement dans mon cœur, arrêter ses progrès. Enfin nous nous préparerons à la mort. Que ce mois aura produit en nous de fruits abondants de grâce, si en le terminant, nous pouvons, avec la même tranquillité d'âme que le vieillard Siméon, dire à Dieu : Vous pouvez maintenant laisser mourir votre serviteur en paix ! Le bon Saint Joseph nous y disposera, et non-seulement nous mettrons ordre à nos affaires pour paraitre en sûreté devant Dieu, mais encore il nous obtiendra la grâce de mourir dans le baiser du Seigneur. Saint Joseph, nous vous la demandons instamment cette grâce, pour nous et pour tous ceux qui n'y pensent pas; elle est la plus précieuse de toutes, puisque c'est elle gui nous ouvrira la porte du Ciel, et nous mettra en possession du Trône qui nous est préparé dès le commencement du monde. Priez donc pour nous maintenant et a l'heure de notre mort.


Exemple


Deux religieux, Carmes déchaussés de Grenade, sortaient du monastère des Carmélites de cette ville, lorsqu'ils virent venir à leur rencontre un homme assez avancé en âge, et d'un aspect vénérable, qui se plaça entre eux et  leur demanda d'où ils venaient. Le plus ancien des deux répondit qu'ils venaient du couvent des Carmélites déchaussées. Mes Pères, reprit l'inconnu, pourquoi donc ont-elles tant de dévotion à saint Joseph? C'est, répondit le religieux, parce que notre sainte Mère, Thérèse do Jésus, en avait elle-même beaucoup pour ce grand Saint, qui la secondait puissamment  dans la fondation de ses monastères, et lui obtenait mille grâces du Ciel ; aussi a-t-elle, par reconnaissance, donné le nom de saint Joseph à presque tous ceux qu'elle a fondés. Je le savais déjà, répliqua l'inconnu, regardez-moi en face, et ayez pour saint Joseph une dévotion pareille à celle de votre Mère ; tout ce que vous lui demanderez, vous l'obtiendrez." A ces mots il disparut, et les deux religieux eurent beau regarder do tous côtés, ils ne virent plus personne. Arrivés à leur couvent, ils rendirent compte au supérieur de tout ce qui venait d'arriver. " C'était saint Joseph, leur dit-il, ce n'est pas pour vous, mais pour moi qu'a eu lieu cette apparition ; car je n'étais pas aussi dévot que j'aurais dû l'être à saint Joseph, mais désormais Je le serai." Cet événement arriva en 1584, deux ans après la mort de sainte Thérèse. (Dévotion à Saint Joseph, de Paltrigani, liv. 2, ch. 1.)


O Marie, conçue, etc.

Je vous salue, Joseph, etc.

Un Pater et un Ave

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