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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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30 mars 2010

Semaine Sainte 2010

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Semaine Sainte 2010

Mardi Saint

Extrait des révélations de Maria Valtorta

Le jour

Ils vont rentrer dans la ville, toujours par le même sentier écarté qu'ils ont pris le matin d'avant, comme si Jésus ne voulait pas être entouré par les gens qui l'attendent avant d'être dans le Temple, auquel on accède vite en entrant dans la ville par la Porte du Troupeau, qui est près de la Probatique. Mais aujourd'hui plusieurs des soixante-douze l'attendent déjà au-delà du Cédron, avant le pont, et dès qu'ils le voient apparaître au milieu des oliviers verts gris, dans son vêtement pourpre, ils vont à sa rencontre.

Ils se réunissent pour aller vers la ville. Pierre, qui regarde en avant, en bas de la pente, soupçonnant toujours de voir apparaître quelque mal intentionné, voit parmi le vert frais des dernières pentes un amas de feuilles fanées et qui pendent, qui se penchent au-dessus de l'eau du Cédron. Les feuilles recroquevillées et mourantes, ayant ça et là des taches qui ressemblent à de la rouille, ressemblent à celles d'une plante que les flammes ont desséchées. De temps à autre la brise en détache une et l'enfouit dans les eaux du torrent. "Mais c'est le figuier d'hier ! Le figuier que tu as maudit !" crie Pierre en montrant de la main la plante desséchée et en tournant la tête pour parler au Maître. Tous accourent, sauf Jésus qui avance de son pas habituel. Les apôtres racontent aux disciples l'antécédent de ce qu'ils voient et tous ensemble commentent en regardant stupéfaits Jésus. Ils ont vu des milliers de miracles sur les hommes et les éléments, mais celui-ci les frappe comme les autres ne l'ont pas fait. Jésus, qui est survenu, sourit en voyant ces visages stupéfaits et craintifs, et il dit : "Et quoi ? Vous êtes tellement émerveillés qu'à ma parole un figuier se soit desséché ? Ne m'avez-vous pas vu peut-être ressusciter les morts, guérir les lépreux, donner la vue aux aveugles, multiplier les pains, calmer les tempêtes, éteindre le feu ? Et vous êtes stupéfaits qu'un figuier se dessèche ?" "Ce n'est pas pour le figuier. C'est que hier il était robuste quand tu l'as maudit, et maintenant il est sec. Regarde, il est friable comme de l'argile sèche. Ses branches n'ont plus de moelle. Regarde, elles s'en vont en poussière" et Bathélémy réduit en poussière entre ses doigts des branches qu'il a facilement cassées. "Elles n'ont plus de moelle. Tu l'as dit. Et c'est la mort quand il n'y a plus de moelle, aussi bien dans un arbre que dans une nation, que dans une religion, mais qu'il y a seulement la dure écorce et le feuillage inutile : férocité et extérieur hypocrite. La moelle, blanche, entière, pleine de sève, correspond à la sainteté, à la spiritualité. L'écorce dure et le feuillage inutile à l'humanité dépourvue de vie spirituelle et juste. Malheur aux religions qui deviennent humaines parce que leurs prêtres et leurs fidèles n'ont plus l'esprit vital. Malheur aux nations dont les chefs ne sont que férocité et verbosité tapageuse dépourvue d'idées fertiles ! Malheur aux hommes auxquels manque la vie de l'esprit !"

"Pourtant si tu devais dire cela aux grands d'Israël, encore que ta parole soit juste, tu ne serais pas sage. Ne te flatte pas que jusqu'à présent ils t'ont laissé parler. Toi-même le dis que ce n'est pas par conversion de cœur, mais par calcul. Sache alors, Toi aussi, calculer la portée et les conséquences de tes paroles. Parce qu'il y a aussi la sagesse du monde en dehors de la sagesse de l'esprit. Et il faut savoir en user à notre avantage. Car enfin, pour l'instant, on est dans le monde, et pas dans le Royaume de Dieu" dit l'Iscariote sans amertume, mais d'un ton doctoral. "Le vrai sage c'est celui qui sait voir les choses sans que les ombres de la propre sensualité et les réflexions du calcul les altèrent. Je dirai toujours la vérité de ce que je vois." "Mais, en somme, ce figuier est mort parce que tu as été Toi à le maudire, ou bien... c'est un pur hasard... un signe... je ne sais pas ?" demande Philippe. "C'est tout ce que tu dis. Mais ce que j'ai fait vous aussi vous pourrez le faire si vous arrivez à avoir la foi parfaite. Ayez-la dans le Seigneur Très-Haut. Et quand vous l'aurez, en vérité je vous dis que vous pourrez cela et encore davantage. En vérité je vous dis que si quelqu'un arrive à avoir la confiance parfaite dans la force de la prière et dans la bonté du Seigneur, il pourra dire à cette montagne : "Déplace-toi de là et jette-toi dans la mer" et si en le disant il n'hésite pas en son cœur, mais croit que ce qu'il ordonne peut se réaliser, ce qu'il a dit se réalisera." "Et nous semblerons des magiciens et nous serons lapidés, comme il est dit pour qui exerce la magie. Ce serait un miracle bien sot et à notre détriment !" dit l'Iscariote en hochant la tête. "Tu es sot, toi qui ne comprends pas la parabole !" lui réplique Jude. Jésus ne parle pas à Judas, il parle à tous : "Je vous dis, et c'est une ancienne leçon que je répète à cette heure : quelque chose que vous demandiez par la prière, ayez la foi de l'obtenir et vous l'aurez. Mais si avant de prier vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez d'abord et faites la paix afin d'avoir pour ami votre Père qui est dans les Cieux, qui vous pardonne tant et vous comble tant, du matin au soir et du couchant à l'aurore." Ils entrent au Temple. Les soldats de l'Antonia les regardent passer. Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent.

Tout de suite vers Jésus, avant encore que les gens n'arrivent et ne se groupent autour de Lui, s'approchent des Saphorim, des docteurs d'Israël et des hérodiens et, avec un respect menteur, après l'avoir salué, ils Lui disent : Maître, nous savons que tu es sage et véridique, et que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur Toi, mais seulement de conduire les hommes au Bien. Dis-nous alors : est-il permis de payer le tribut à César ou bien n'est-il pas licite de le faire ? Que t'en semble-t-il ?" Jésus les regarde de l'un de ces regards d'une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond : "Pourquoi me tentez-vous hypocritement ? Et pourtant quelqu'un de vous sait que l'on ne me trompe pas avec des honneurs hypocrites ! Mais montrez-moi une pièce de monnaie de celles qui servent pour le tribut." Ils Lui présentent une pièce de monnaie. Il l'observe au recto et au verso et, en la tenant appuyée sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l'index de sa main droite en disant : "De qui est cette image et que dit cette inscription ?" "C'est la figure de César et l'inscription porte son nom. Le nom de Caius Tibère César qui est maintenant empereur de Rome." "Et alors rendez à César ce qui appartient à César et donnez à Dieu ce qui est à Dieu" et il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la Lui avait donnée. Il écoute tel ou tel des nombreux pèlerins qui l'interrogent, réconforte, absout, guérit. Les heures passent. Il sort du Temple pour aller peut-être hors de la porte, pour prendre la nourriture que Lui apportent les serviteurs de Lazare qui en ont été chargés. Quand il rentre au Temple, c'est l'après-midi. Il est inlassable. Grâce et sagesse coulent de ses mains posées sur les malades, de ses lèvres pour des conseils personnels donnés à ceux nombreux qui l'approchent. Il semble qu'il veuille tous les consoler, les guérir tous, avant de ne plus pouvoir le faire. C'est déjà le couchant et les apôtres, fatigués, sont assis par terre sous le portique, abasourdis par ce mouvement continuel de la foule dans les cours du Temple à l'approche de Pâque. A ce moment s'approchent de l'Inlassable des riches, certainement des riches à en juger par leurs vêtements somptueux. Matthieu, qui ne sommeille que d'un œil, se lève pour secouer les autres. Il dit : "Des sadducéens vont trouver le Maître. Ne le laissons pas seul pour qu'ils ne l'offensent pas ou ne cherchent pas à Lui faire tort et à le mépriser encore."

 

Ils se lèvent tous pour rejoindre le Maître qu'ils entourent immédiatement. Je crois deviner qu'il y a eu des représailles quand ils sont allés au Temple ou qu'ils y sont revenus à sexte. Les sadducéens, qui rendent honneur à Jésus avec des courbettes exagérées, Lui disent : "Maître, tu as répondu si sagement aux hérodiens que nous est venu le désir d'avoir nous aussi un rayon de ta lumière. Écoute : Moïse a dit : "Si quelqu'un meurt sans enfant, que son frère épouse la veuve pour donner une descendance à son frère". Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier, après avoir épousé une jeune fille, mourut sans laisser de descendance et ainsi, il laissa sa femme à son frère. Le second mourut aussi sans laisser de descendance, et de même le troisième qui épousa la veuve des deux qui l'avaient précédé, et il en fut de même jusqu'au septième. Finalement après avoir épousé les sept frères, la femme mourut. Dis-nous : à la résurrection des corps, s'il est assurément vrai que les hommes ressuscitent et que notre âme survit et s'unit de nouveau au corps au dernier jour, en reformant les vivants, lequel des sept frères aura la femme, puisqu'ils l'ont eue tous les sept sur la Terre ?" "Vous vous trompez. Vous ne savez comprendre ni les Écritures ni la puissance de Dieu. Très différente de celle-ci sera l'autre vie, et dans le Royaume éternel n'existeront pas comme dans celui-ci les nécessités de la chair. Car, en vérité, après le jugement final la chair ressuscitera et se réunira à l'âme immortelle pour reformer un tout, vivant comme et mieux que n'est vivante maintenant ma personne et la vôtre, mais elle ne sera plus sujette aux lois et surtout aux impulsions et aux abus qui existent maintenant. À la résurrection les hommes et les femmes ne se marieront pas, mais ils seront semblables aux anges de Dieu dans le Ciel qui ne se marient pas, tout en vivant dans l'amour parfait qui est divin et spirituel. Quant à la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu comment du buisson Dieu a parlé à Moïse ? Que dit alors le Très-Haut ? "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob". Il n'a pas dit  : "J'ai été", pour faire comprendre qu'Abraham, Isaac et Jacob avaient existé, mais n'existaient plus. Il a dit : "Je suis". Parce qu'Abraham, Isaac et Jacob existent. Immortels. Comme tous les hommes dans leur partie immortelle, tant que les siècles dureront, et ensuite avec la chair ressuscitée pour l'éternité. Ils existent comme existe Moïse, les prophètes, les justes, comme, malheureusement, existe Caïn, et ils existent ceux du déluge, et les sodomites, et tous ceux qui sont morts en faute mortelle. Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants."

"Est-ce que Toi aussi tu mourras et ensuite seras vivant ?" disent-ils pour le tenter. Ils sont déjà las de leur douceur. Leur rancœur est telle qu'ils ne savent pas se contenir. "Je suis le Vivant et ma Chair ne connaîtra pas la Décomposition. L'arche nous a été enlevée et l'actuelle sera enlevée même comme symbole. Le Tabernacle nous a été enlevé et sera détruit. Mais le vrai Temple de Dieu ne pourra être enlevé ni détruit. Quand ses adversaires croiront l'avoir fait, alors ce sera le moment qu'il s'établira dans la véritable Jérusalem, dans toute sa gloire. Adieu." Et il se hâte vers la Cour des Israélites car les trompettes d'argent appellent au sacrifice du soir. Jésus me dit : "Comme je t'ai fait remarquer l'expression "à mon calice" dans la vision où la mère de Jean et de Jacques demande une place pour ses fils, je te dis de même de remarquer dans la vision d'hier le passage : "celui qui tombera contre cette pierre se fracassera". Dans les traductions on se sert toujours de "sur". J'ai dit contre, et non pas sur. Et c'est une prophétie contre les ennemis de mon Église. Ceux qui la contrecarrent en se jetant contre Elle, parce qu'Elle est la Pierre angulaire, se trouvent fracassés. L'histoire de la Terre, depuis vingt siècles, confirme ce que je dis. Les persécuteurs de l'Église se fracassent en se jetant contre la Pierre angulaire. Cependant aussi, et qu'ils y pensent aussi ceux qui, parce qu'ils appartiennent à l'Église, se croient à l'abri des châtiments divins, celui sur qui tombera le poids de la condamnation du Chef et Époux, de cette Épouse qui est la mienne, de ce Corps Mystique qui est le mien, celui-là sera écrasé. Et pour prévenir une objection des scribes et sadducéens toujours vivants et malveillants pour mes serviteurs, je dis : Si dans ces dernières visions se trouvent des phrases qui ne sont pas dans les Évangiles, telles que celles de la fin de la vision d'aujourd'hui, et des passages où je parle du figuier desséché et d'autres encore, qu'eux se rappellent que les évangélistes étaient toujours de ce peuple, et qu'ils vivaient dans les temps où tout heurt un peu trop vif pouvait avoir des répercussions violentes et nuisibles aux néophytes. Qu'ils relisent les Actes des Apôtres et ils verront qu'elle n'était pas paisible la fusion de tant de pensées différentes, et que s'ils s'admiraient mutuellement, en reconnaissant leurs mérites réciproques, il ne manqua pas parmi eux des dissentiments parce que les pensées des hommes sont variées et toujours imparfaites. Et pour éviter des ruptures plus profondes entre une pensée et une autre, éclairés par l'Esprit-Saint, les Évangélistes omirent volontairement dans leurs écrits des phrases qui auraient choqué l'excessive susceptibilité des hébreux et scandalisé les gentils, qui avaient besoin de croire parfaits les hébreux, qui formaient le noyau d'où venait l'Église, pour ne pas s'éloigner en disant : "Ils sont comme nous". Connaître les persécutions du Christ, oui. Mais les maladies spirituelles du peuple d'Israël désormais corrompu, surtout dans les classes les plus élevées, non. Ce n'était pas bien. Et ils les voilèrent le plus qu'ils purent. Qu'ils observent comment les Évangiles deviennent de plus en plus explicites, jusqu'au limpide Évangile de mon Jean, à mesure qu'ils étaient écrits à une époque plus éloignée de mon Ascension vers mon Père.

Jean est le seul à rapporter entièrement même les taches les plus douloureuses du noyau apostolique en nommant ouvertement Judas "voleur", et il rappelle intégralement les bassesses des juifs (chapitre 6 — la volonté feinte de me faire roi, les disputes au Temple, l'abandon d'un grand nombre après le discours sur le Pain du Ciel, l'incrédulité de Thomas). Dernier survivant, ayant vécu assez pour voir l'Église déjà forte, il lève les voiles que les autres n'avaient pas osé lever. Mais maintenant l'Esprit de Dieu veut que l'on connaisse même ces paroles, et qu'ils en bénissent le Seigneur car ce sont autant de lumières et autant d'indications pour les justes de cœurs."

La nuit

"Aujourd'hui vous avez entendu parler des gentils et des juifs, et vous avez vu comment les premiers se sont inclinés devant Moi et comment les seconds pour un peu m'auraient frappé. Toi, Pierre, tu allais en venir aux mains en voyant qu'exprès ils envoyaient contre Moi des agneaux, des béliers et des bouvillons pour me faire tomber par terre parmi les excréments. Toi, Simon, prudent pourtant comme tu l'es, tu as ouvert la bouche pour insulter les membres les plus haineux du Sanhédrin qui grossièrement me poussaient en me disant : "Écarte-toi, démon, pour que passent les envoyés de Dieu". Toi, Jude, mon cousin, et toi, Jean, mon préféré, avez crié, et vivement m'avez empêché le premier d'être heurté en prenant le cheval par la bride, l'autre en se mettant devant Moi et en recevant le choc de la barre dirigée contre Moi quand, avec un rire méprisant, Sadoc a marché contre Moi en lançant au galop son lourd char contre Moi, intentionnellement. Je vous remercie de votre amour qui vous fait vous lever contre ceux qui offensent Celui qui est désarmé. Mais vous verrez bien d'autres offenses et d'autres actes de cruauté. Quand cette lune reviendra dans le ciel pour la seconde fois après ce soir, les offenses, qui pour le moment sont verbales, ou à peines ébauchées quand elles sont matérielles, deviendront concrètes et plus nombreuses que les fleurs qui sont maintenant sur les arbres fruitiers et qui ne cessent de se multiplier dans leur hâte de fleurir. Vous avez vu — et vous avez été stupéfaits — un figuier desséché et toute une pommeraie sans fleurs. Le figuier, comme Israël, a refusé de restaurer le Fils de l'homme et il est mort dans son péché. La pommeraie, comme les gentils, attend l'heure que j'ai dite aujourd'hui pour fleurir et faire disparaître le dernier souvenir de la férocité des hommes par la douceur des fleurs qu'ils répandront sur la tête et sous les pieds du Vainqueur."

"Quelle heure, Maître ?" demande Matthieu. "Tu as tant parlé et de tant de choses aujourd'hui ! Je ne me rappelle pas bien, et je voudrais me rappeler tout. Peut-être l'heure du retour du Christ ? Ici aussi tu as parlé de branches qui deviennent tendres et mettent des feuilles." "Mais non !" s'écrie Thomas. "Le Maître parle comme si cette conjuration qui l'attend était imminente. Comment alors, en si peu de temps, peut arriver tout ce que Lui dit précéder son retour ? Guerres, destructions, esclavage, persécutions, l'Évangile prêché dans le monde entier, désolation et abomination dans la maison de Dieu, et puis des tremblements de terre, des pestes, de faux prophètes, des signes dans le soleil et dans les étoiles... Eh ! il faut des siècles pour faire tout cela ! Il serait frais le maître de la pommeraie si son jardin devait attendre cette heure pour fleurir !" "Il ne mangerait plus de ses pommes parce que je dis qu'alors ce sera la fin du monde" commente Bathélemy. "Pour accomplir la fin du monde il ne faudrait qu'une pensée de Dieu, et tout retournerait au néant. Par conséquent cette pommeraie pourrait avoir peu de temps à attendre. Mais comme je l'ai dit, cela arrivera. Et de l'un à l'autre il se passera donc des siècles. Je veux dire jusqu'au triomphe et au retour du Christ" explique Jésus. "Et alors ? Quelle heure ?" "Oh ! moi, je la connais l'heure !" dit Jean en pleurant. "Je la connais. Et ce sera après ta mort et ta résurrection !..." et Jean l'embrasse fortement. "Et tu pleures s'il ressuscite ?" plaisante Judas Iscariote. "Je pleure parce qu'auparavant il doit mourir. Ne te moque pas de moi, démon. Je comprends et je ne puis penser à cette heure." "Maître, il m'a appelé démon. Il a péché contre son compagnon." "Judas, as-tu conscience de ne pas le mériter ? Et alors ne te fâche pas pour sa faute. Moi aussi on m'a appelé "démon" et on m'appellera encore ainsi." "Mais tu as dit que celui qui insulte son frère est coup..." "Silence. Que devant la mort finissent enfin ces accusations odieuses, ces disputes et ces mensonges. Ne troublez pas celui qui meurt." "Pardonne-moi, Jésus, murmure Jean. "J'ai senti quelque chose qui se révoltait en moi, en entendant son rire... et je n'ai pu me retenir."

 

Jean est tout embrassé, poitrine contre poitrine, et pleure sur son cœur. "Ne pleure pas. Je te comprends. Laisse-moi parler." Mais Jean ne se détache pas de Jésus même pas quand il s'assoit sur une grosse racine qui dépasse. Il reste un bras derrière son dos et l'autre autour de sa poitrine, la tête appuyée sur son épaule et il pleure sans bruit. Seules brillent au clair de lune ses larmes qui tombent sur l'habit pourpre de Jésus et elles semblent des rubis, gouttes de sang pâle frappées par la lumière. "Vous avez entendu parler les juifs et les gentils, aujourd'hui. Vous ne devez donc pas vous étonner si je vous dis : "De ma bouche est sortie une parole de justice, toujours. Et elle ne sera pas révoquée". Si je dis, toujours avec Isaïe, en parlant des gentils qui viendront à Moi après que j'aurai été élevé de terre : "En ma présence tout genou pliera, à cause de Moi et sur Moi jurera toute langue". Et encore vous ne douterez pas lorsque vous aurez remarqué les manières des juifs, qu'il est facile de dire sans crainte d'erreur que me seront amenés tous ceux qui, sans honte, s'opposent à Moi. Mon Père n'a pas fait de Moi son serviteur seulement pour faire revivre les tribus de Jacob, pour convertir ce qui reste d'Israël : les restes, mais Il m'a donné comme lumière des Nations afin que je sois le "Sauveur" pour toute la Terre. C'est pour cela qu'en ces trente-trois années d'exil du Ciel et du sein du Père, j'ai continué à croître en Grâce et en Sagesse près de Dieu et près des hommes, pour atteindre l'âge parfait, et en ces trois dernières années, après avoir brûlé mon âme et mon esprit au feu de l'amour et l'avoir trempée au froid de la pénitence, j'ai fait "de ma bouche une sorte d'épée tranchante". Le Père saint, qui est mon Père et le vôtre, m'a jusqu'ici gardé sous l'ombre de sa main, car ce n'était pas encore l'heure de l'Expiation. Maintenant Il me laisse aller. La flèche choisie, la flèche de son divin carquois, après avoir blessé pour guérir, blessé les hommes pour faire dans leurs cœurs une brèche pour la Parole et la Lumière de Dieu, s'en va rapide et sûre d'elle blesser la Seconde Personne, l'Expiateur, l'Obéissant pour tout l'Adam désobéissant... Et comme un guerrier qui est frappé je tombe, en disant pour trop d'hommes : "C'est en vain que je me suis fatigué sans raison, sans rien obtenir. J'ai consumé mes forces pour rien". Mais non ! Non, pour le Seigneur Éternel qui ne fait jamais rien sans but ! Arrière Satan qui veux me porter au découragement et essayer de me faire désobéir ! A l'alpha et à l'oméga de mon ministère tu es venu et tu viens.

Eh bien, voici, je me lève (et réellement il se dresse debout) pour la bataille. Je me mesure avec toi. Et, je me le jure à Moi-même, je vaincrai. Ce n'est pas de l'orgueil de le dire. C'est la vérité. Le Fils de l'homme sera dans sa chair vaincu par l'homme, le misérable ver qui mord et empoisonne avec sa fange putride. Mais le Fils de Dieu, la Seconde Personne de l'inexprimable Triade, ne sera pas vaincue par Satan. Tu es la Haine. Et tu es puissant dans ta haine et dans ta tentation. Mais avec Moi il y aura une force qui t'échappe, car tu ne peux l'atteindre et tu ne peux l'arrêter. L'Amour est avec Moi ! Je sais la torture inconnue qui m'attend. Non celle dont je vous parlerai demain pour que vous sachiez que rien de ce que l'on faisait ou entreprenait pour Moi, ou autour de Moi, que rien de ce qui se formait en vos cœurs, ne m'était inconnu. Mais l'autre torture... Celle qui n'est pas donnée au Fils de l'homme avec des lances ou des bâtons, par des railleries et des coups, mais par Dieu même et qui ne sera connue que par peu de personnes pour ce que réellement elle aura d'atroce, et admise comme possible par encore moins. Mais dans cette torture où il y aura deux principaux tortureurs : Dieu, par son absence, et toi, démon, par ta présence, la Victime aura avec elle l'Amour. L'Amour vivant dans la Victime, force première de sa résistance à l'épreuve et l'Amour dans le consolateur spirituel qui déjà agite ses ailes d'or dans son anxiété de descendre pour essuyer mes sueurs et recueillir toutes les larmes des anges dans le céleste calice et y délaie le miel des noms de mes rachetés et de ceux qui m'aiment pour adoucir par cette boisson la grande soif du Torturé et son amertume sans mesure. Et tu seras vaincu, démon. Un jour, en sortant d'un obsédé, tu m'as dit : "J'attends pour te vaincre que tu sois une loque de chair sanglante". Mais Moi, je te réponds : "Tu ne m'auras pas. Je vaincs. Ma fatigue était sainte, ma cause est auprès de mon Père. Lui défend l'œuvre de son Fils et il ne permettra pas que mon esprit fléchisse". Père, je te dis, dès maintenant je te dis pour cette heure atroce : "Entre tes mains j'abandonne mon esprit". Jean, ne me quitte pas... Vous, allez. Que la paix du Seigneur soit là où Satan n'est pas l'hôte. Adieu." Tout prend fin.

Texte extrait de l'Evangile tel qu'il m'a été révélé, chapitre 13 et 14


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