Le Mois de Notre Dame du Sacré Cœur
Le Mois de Notre Dame du Sacré Cœur
Premier jour
Première Considération
Prédestination de Marie
Notre consécration au Sacré Coeur
« Toute la gloire de la fille du Roi vient de son intérieur ». (Ps. XLIT, 14)
L'amour est une grande chose, dit le pieux auteur de l'Imitation: Magnares est amor. C'est, en effet, l'amour qui est de toute éternité la vie même de Dieu; par amour le monde est créé; par amour surtout, le mystère de l'Incarnation se réalise, et c'est l'amour qu'il vient exciter parmi nous. « Si quelqu'un n'aime pas Notre-Seigneur Jésus, qu'il soit anathème! » dit saint Paul. Jésus vient donc pour aimer et pour être aimé ; il donnera son Cœur, mais en retour il demandera le nôtre; il veut être tout à nous, pour que nous soyons tout à lui... Ah! Seigneur, si personne ne doit être exclu du privilège ineffable d'être l'ami de Dieu, quelle créature privilégiée occupera la première place dans votre amour? Personne ne peut faire valoir un droit; tous les enfants des hommes sont devant vous comme des grains de poussière; les générations passées et futures sont l'œuvre de vos mains, et le bien qu'elles possèdent vient de vous. Votre choix seul, ô mon Dieu! décidera des rangs et des conditions; mais il vous faut une Mère, une Mère selon votre Cœur, une Mère que vous formerez vous-même en déployant, dans un chef-d'œuvre unique, toutes les ressources de votre sagesse, de votre puissance et de votre souveraine bonté... Cette Mère, c'est Marie. Vous l'appelâtes du néant, et elle sortit « rayonnante de gloire, sans tache et toute belle. » En l'apercevant, vous en fûtes épris, ô mon Dieu ! Cette créature, vous' l'aviez destinée à régner en souveraine sur votre Cœur sacré, et déjà elle le ravit au premier de ses regards et le blesse d'un indicible amour. Nous pouvons donc la nommer Notre-Dame du Sacré-Cœur. Dieu s'est fait une Mère digne de Lui, et comme il l'a voulue. Quelle autre pensée nous ferait mieux connaître les ineffables grandeurs de la Reine du Cœur de Jésus ? Si cette Vierge admirable n'avait eu que la prérogative de devenir la Mère de Jésus, comme tant de patriarches, de prophètes et de rois ont eu celle de figurer parmi les ancêtres du Sauveur, la gloire de Marie aurait pu être surpassée ; mais, grâce au Ciel, le Verbe incarné ne se contente pas d'une Mère selon la chair et le sang, Il la veut aussi selon son esprit et son cœur; Il ne veut pas une Mère dont la mission sera complète après avoir donné au monde un Enfant-Dieu et qui disparaîtra comme la fleur devant son fruit; Il veut une Mère qui lui soit plus inviolablement unie que la racine n'est unie à sa tige : une Mère dont II ne se séparera plus, dont Il sera toujours aimé, qui ne cessera de le produire dans les âmes, et de le présenter plein de gloire aux élus du Ciel. Il veut une Mère qui siégera à sa droite, qui régnera sur son Cœur, une Mère entre les mains de laquelle II déposera les trésors infinis de sa passion et de sa mort, et dont II se glorifiera dans tous les siècles en étendant son culte à l'univers entier. Il souhaite,qu'on puisse dire d'Elle : un Dieu lui-même est sa couronne; Elle possède sur son Cœur un pouvoir souverain ; un Dieu , son. Fils ; un Dieu, le sublime artisan de toutes les œuvres qu'Elle veut entreprendre ; un Dieu , le protecteur éternel de quiconque voudra l'honorer comme une Mère et la servir à jamais. Voilà, en un mot, la créature par excellence qu'une destinée irrévocable appelait de toute éternité pour l'attacher au Sacré-Cœur. Recueillons-nous : Dieu est admirable en ses desseins.
Lorsque la première Eve sortit revêtue d'innocence des mains de son Dieu, son premier élan d'amour fut pour l'auteur de son être. Quel cri de reconnaissance ne dut pas Réchapper de son âme pour Celui qui l'avait tirée du néant et appelée à la contemplation de ses grandeurs et de ses œuvres ! Mais que dirons-nous des sentiments de l'Eve véritable, lorsqu'au premier moment de sa conception immaculée, elle ouvrit, par un privilège spécial, les yeux de son âme au monde de la grâce avant d'ouvrir ceux de son corps à celui de la nature ! Avec quelle force son cœur si pur ne s'élança-t-il pas dans le sein de Dieu pour y trouver le digne objet de ses aspirations et de ses désirs ! Emportée sur les ailes du divin amour, selon la pensée du bienheureux Albert le Grand, Elle pénétra dans les entrailles-de la divine miséricorde et en sortit emportant avec Elle le Fils unique de Dieu. Le Verbe divin commença dès lors, dans cette Vierge prédestinée qui allait devenir sa Mère, une vie de grâce et d'amour dont l'incarnation devait bientôt nous faire soupçonner les ravissantes merveilles. Cette union mystérieuse occupa les premières années de Marie, en fit le sanctuaire de la divinité devant lequel l'Ange devait s'incliner avec respect, et où l'opération du Saint-Esprit allait faire régner le Verbe fait chair. Tel était le prélude de l'ardente dilection dont cette noble créature devait entourer, toute sa vie, le Cœur de son bien-aimé Fils, pour en être la souveraine.
Nous sommes aussi appelés, ô Marie ! à vivre pour le Cœur de Jésus; il est notre but: vers lui soupire tout notre être ; lui seul est capable d'apaiser cette soif insatiable si bien décrite par la plume de saint Augustin. Mais quelle vie est la nôtre?... Sommes-nous dignes de réjouir ce Cœur divin, de le glorifier, de régner avec lui?... O notre Mère, ô Notre-Dame du Sacré Cœur! communiquez-nous quelqu'une de vos flammes; donnez à tous vos enfants les premières leçons d'un véritable amour pour le Cœur de Jésus.
Après avoir créé les eaux qui devaient féconder la terre, Dieu les rassembla dans un immense abîme auquel il donna le nom de mer : Congregationes aquarum appellavit Maria. De même, après avoir laissé échapper de son sein les grâces abondantes qui devaient rehausser les Anges, justifier les patriarches, illuminer les prophètes, empourprer les martyrs, embraser les confesseurs, soutenir les Apôtres et embellir les vierges, le Très-Haut creusa un abime insondable pour les rassembler toutes, et cet abime, dit saint Bernard,,fut Marie: Congregationes gratiarum appellavit Mariam. Et comme, selon l'expression de nos saints livres, un abîme en appelle un autre, la profonde humilité de la Vierge des vierges devant tant de merveilles devint le plus sûr abri où se réfugia le Cœur de Jésus. Possédant le Cœur de son Fils et enrichie des trésors infinis qu'il renferme, nous pourrons donc la nommer Notre-Dame du Sacré-Cœur.
Histoire
La protection de Marie se manifeste visiblement pour tous les besoins de notre pauvre nature, non-seulement dans le sens spirituel, mais encore pour nos demandes temporelles. C'est bien avec raison qu'on l'invoque pour les causes difficiles, désespérées même: Notre-Dame du Sacré-Cœur obtient tout. Écoutons, pour bien nous en convaincre, le cri d'une mère reconnaissante: « Je remplis aujourd'hui un devoir bien doux à mon cœur: je viens m'acquitter d'une dette de reconnaissance envers notre bonne Mère du ciel. Notre-Dame du Sacré-Cœur désire, sans aucun doute, se faire connaître et aimer sous ce beau titre; pour moi, je reconnais en ce moment, avec toute l'effusion de mon âme, combien je dois à ce nom d'amour. Mon unique enfant était dangereusement malade; mon inquiétude était mortelle. Le médecin que je consultais avec anxiété nie disait ne pouvoir définir le mal. J'invoquai alors Notre-Dame du Sacré-Cœur, lui faisant le vœu que j'acquitte aujourd'hui. Auparavant, Marie paraissait sourde à mes prières; mais à peine l'eussé-je implorée sous ce beau titre, qu'elle m'exauça. Il n'y a pas eu sans doute de miracle dans le vrai sens du mot; la maladie a suivi son cours, mais la crise a,été favorable, et depuis mon enfant est entré en pleine convalescence. C'est à cette bonne Mère que je dois le bonheur de conserver mon enfant ; c'est Elle qui m'apporta, de la part de son divin Fils, cette douce consolation. Oh! reconnaissance et amour à Marie! Gloire et honneur à Notre-Dame du Sacré-Cœur! Puisque j'ai été exaucée, veuillez faire célébrer une neuvaine d'actions de grâces ».
En ce mois de Marie, si vous avez des intentions à confier à la prière des internautes, merci de me les envoyer à franck.monvoisin@laposte.net
Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus 14/15
Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus
Don Tomaselli, Salésien de Don Bosco
Quatorzième vendredi
Réparation pour nos propres péchés et ceux de notre famille
Lecture
La Sainte Écriture nous dit: « N'oublie pas les péchés que tu as commis par le passé ». Le souvenir des fautes passées ne doit pas opprimer l'âme, mais doit servir de stimulant pour recourir à Dieu avec humilité et confiance en pensant que Jésus est Père de Miséricorde. Bien que le Cœur de Jésus ait pardonné nos péchés, nous avons le devoir de réparation. Saint Paul à dit: « Ceux qui commettent un péché crucifient à nouveau Jésus ». Combien de fois avons-nous renouvelé à Jésus don crucifiement? Combien de fautes commises dans la solitude? Combien d'autres commises devant le prochain en donnant le mauvais exemple? Bien des personnes ont péché par notre faute, à notre instigation ou par notre mauvais conseil, ou même en ne faisant rien pour empêcher de commettre cette faute. Que chacun répare, en ce quatorzième Vendredi, tout mal qu'il a fait en sa vie: en pensées, en paroles, en actions et en toutes sortes d'omissions. Que l'on dise à Jésus: « Lavez avec Votre Sang mon âme, brûlez dans les flammes de Votre Cœur mes scélératesses. Il convient de même de réparer les péchés de notre famille; même quand une famille se dit chrétienne, tous ses membres ne vivent pas toujours en vrais chrétiens. En chaque famille, fatalement, l'on commet des péchés; il y en a qui manquent la Messe le dimanche; d'autres cultivent la haine ou la mauvaise habitude de blasphémer, de bougonner; il y en a peut-être qui vivent scandaleusement. Chaque famille a donc un cumul de péchés à réparer. Que les dévots du Sacré Cœur prennent l'engagement de cette réparation, chose louable, non seulement au cours des quinze vendredis, mais tout le temps. Il est recommandé aux âmes pieuses de choisir un jour fixe de la semaine pour faire la réparation de leurs péchés et de ceux de leur famille. « Une âme peut réparer pour beaucoup d'autres », disait Jésus à sa servante, Sœur Bénigne Consolata. Une mère zélée peut faire réparation un jour par semaine pour les péchés de son époux et de ses enfants; comme une fille peut faire réparation pour les fautes de ses parents et de ses frères. Dans ce jour établi pour la réparation, il fait beaucoup prier; si possible communier et accomplir quelques bonnes œuvres. Une pratique très louable est celle de faire célébrer le Saint Sacrifice de la Messe à cette intention. Le Sacré Cœur agrée tous ces actes délicats et les rend généreusement.
Bouquet spirituel: se fixer un jour par semaine pour réparer auprès du Cœur de Jésus nos péchés et ceux de notre famille.
Prière: Chaque jour de la semaine, réciter 5 Notre Père, je Vous salue Marie et Gloire au Père en réparation des intentions du Vendredi.
Prière pour la famille
à réciter avant la Sainte Communion
O Seigneur Jésus-Christ, faites que nous imitions les exemples de Votre Sainte Famille, afin qu'à l'heure de notre mort, la Glorieuse Vierge Marie, Votre Très Sainte Mère, vienne à notre rencontre avec Saint Joseph et que nous méritions d'être reçus de Vous dans la gloire éternelle du Paradis. O Jésus plein d'Amour qui, avec les ineffables vertus et les exemples de Votre vie domestique, avez sanctifié la famille par Vous choisie sur la terre, gardez pieusement la nôtre qui, prosternée devant Vous, implore Votre protection. Assistez-la, défendez-la de tout péril, secourez-la dans ses nécessités et donnez-lui la grâce de se maintenir constamment dans l'imitation de Votre Sainte Famille, afin que, Vous servant fidèlement sur la terre, elle puisse Vous bénir au Ciel. Pardonnez tous les péchés qui, dans un moment de faiblesse, se sont commis au sein de notre famille. Marie, Mère très Douce, nous avons recours à Votre intercession, sûrs que Votre Divin Fils exaucera nos prières. Vous aussi, ô Glorieux Patriarche Saint Joseph, modèle des chers de famille, souvenez-nous de nous, avec votre puissante médiation, et offrez, par les mains de Marie, nos vœux à Jésus. Ainsi soit-il.