Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus
Troisième Lundi
En l'honneur de l'oblation du Saint Enfant Jésus au Temple
Les parents de l'Enfant-Jésus le portèrent à Jérusalem, afin de faire pour lui selon la coutume établie par la loi. (Luc. 2. 22)
Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit
I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.
Gloire au Père
II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.
Gloire au Père
III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.
Gloire au Père
IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.
Gloire au Père
V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.
Gloire au Père
V. Le Verbe s’est fait chair.
R. Et Il a habité parmi nous.
Prions
Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.
Considérations
Adorons le divin Enfant-Jésus qui, avec Sa très Douce Mère, obéit à une loi, de laquelle Il est exempt, non-seulement par la dignité souveraine de Sa Personne, mais encore par la Sainteté merveilleuse de Sa Naissance, qui en exempte aussi la très Sainte Vierge. Apprenons de ces exemples à obéir volontiers dans les choses d'obligation, puisque le Fils de Dieu et sa sacrée Mère n'étant qu'en apparence assujettis à cette loi, s'y soumettent néanmoins jusqu'à paraître aux yeux du peuple comme des criminels, offrant un sacrifice pour le péché, dont Ils étaient parfaitement innocents. Divin Enfant, très Pure Vierge, Vous pouviez Vous retirer sur le champ en Egypte, et ne Vous point exposer dans Jérusalem à la colère d'Hérode. Mais nulle considération humaine ne peut Vous dispenser des offices publics de religion, d'obéissance, de piété, d'humilité; et Vous exposez plutôt Votre vie que de manquer au culte de Dieu le Père. Imprimez dans nos cœurs l'amour de la loi de Dieu et de tout ce qui appartient à son service.
Considérons qu'en ce jour se célèbre le plus saint et le plus auguste sacrifice qui ait jamais été offert dans le temple. La première action du Fils de Dieu et sa première sortie sont une image de ce qu'Il doit opérer mystérieusement sur nos autels durant tous les siècles. Sa première pensée dans sa conception a été de s'offrir en sacrifice, et Sa première sortie a pour but de publier devant tout le monde, au temple de Jérusalem, ce qu'Il n'avait fait que devant Dieu dans le temple de sa Sainte Mère; et ce qu'Il fait en ce temple figuratif est une figure et un projet de ce qu'il fait continuellement dans toute l'Eglise. Car au jour de la Purification, le Saint Enfant Jésus met la réalité de son corps dans ce temple matériel, qui n'en est que l'image; et dans l'image remplie de la réalité, Il offre à Dieu le Père Son Sacrifice, comme Il l'offre tous les jours sous les signes de l'Eucharistie. Divin Enfant, plein de Grâce et de Vérité, rendez-nous de vrais serviteurs de Dieu, Votre Père, et faites que nous sachions ne pas seulement Lui offrir le sacrifice de nos cérémonies extérieures, mais que par Vous, qui êtes la Vérité, et par Votre Saint Esprit, qui est la Source du pur Amour, nous L'adorions toujours, comme Il désire d'être toujours adoré.
Considérons que dans ce premier sacrifice, qui est le modèle de tous les autres, c'est la sainte Vierge qui fait l'offrande, pour apprendre, en premier lieu surtout, aux ministres de Jésus Christ quelle doit être leur chasteté, leur humilité et leur perfection; car n'ont-ils pas besoin d'être purs comme Celle qui a produit ce Dieu-Sauveur, une fois dans son sein, quand ils ont a Le produire eux-mêmes tous les jours à l'autel par les paroles de la consécration? N'ont-ils pas besoin d'être détachés des pensées de la terre, et des grâces même, et des consolations de la piété, à l'exemple encore de cette Vierge admirable, qui, après avoir donné l'être et la vie à Notre-Seigneur, avait le droit d'en désirer, d'en demander la possession comme son bien propre, et qui consentit néanmoins a l'abandonner généreusement, pour notre salut, a toutes les volontés du Très-Haut... Vierge sacrée, parfait modèle des prêtres, aidez-les tous, par le pouvoir que vous avez sur votre Fils, à devenir des saints, et les dignes ministres d'un sacrifice, qui a tant de rapports avec votre incomparable dignité de Mère de Dieu.
Considérons avec quel anéantissement intérieur, quelle soumission à Dieu, quelle reconnaissance de ses grâces, quel amour, quel dégagement de ses intérêts, la très Sainte Vierge a offert ce divin Fils pour être immolé sur la Croix. Et disons-nous que les dispositions de Marie doivent se trouver non-seulement chez tous les prêtres, mais encore chez tous ceux qui assistent à la Sainte Messe, puisqu'ils offrent véritablement le Saint Sacrifice avec le Prêtre. Très douce Vierge, obtenez-nous la grâce de faire amoureusement l'offrande sacrée de Votre Fils, et d'assister à ses saints mystères avec une profonde révérence et avec toutes Vos Vertus.
Adorons les pensées et les sentiments du saint Enfant Jésus en cette oblation. Il honore infiniment son Père, Il se dévoue a la mort pour protester de Son Infinie Majesté et pour satisfaire a Sa Justice; Il demande Miséricorde pour les hommes, Il s'offre pour accomplir toutes les lois qui ont été portées à l'égard des victimes et tout ce qui a été prédit de Lui et figuré dans les saintes Ecritures, dans le temple et dans la constitution du peuple juif. Divin Enfant, j'adhère de tout mon cœur et je me conforme à toutes les intentions de Votre Ame: en Vous je loue, je bénis et j'aime Dieu, Votre Père et le mien: je m'offre avec Vous pour Sa Gloire, et je veux entrer, pour le temps et pour l'éternité, dans Vos Saintes et Divines Intentions, et dans celles de Votre Sainte Mère.
Adorons le Divin Enfant qui a voulu que Son premier sacrifice fût célébré par la rencontre des prophètes avec Lui, Sa Sainte Mère et Saint Joseph. Les promesses sont accomplies pour Syméon et Anne; la vérité se trouve d'accord avec les prophéties; l'Ancien Testament, représenté par Syméon, atteint sa perfection par la présence de Jésus-Christ. Honorons la joie de ces saints qui ont vu ce divin Enfant; entrons dans l'amour de Syméon et de la pieuse Prophétesse; bénissons Dieu avec eux. Tout ce qu'il y avait de plus admirable au ciel et sur la terre était là.
Prière
Seigneur Jésus, qui avez voulu, dès votre Enfance, être présenté à Dieu Votre Père en qualité de Sa Victime, afin de témoigner que, dès le commencement de Votre vie, Vous aviez dessein de souffrir la mort; et qui avez obligé la très Sainte Vierge, dans cette offrande, à se purifier Elle-même, afin que les fidèles autant que les prêtres apprissent d'Elle qu'ils doivent être purs eux-mêmes, en travaillant à orner leur vie de la pratique de toutes les vertus; faites nous la grâce de nous anéantir assez, pour que nous devenions une même hostie avec vous, et que notre sainteté nous donne part à l'esprit de Votre Sacerdoce, ô Vous, qui vivez et régnez aux siècles des siècles. Ainsi soit-il.
Chapelet de l'Enfant Jésus
On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."
On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.
1. L'Annonciation
2. La Visitation.
3. La Naissance.
4. L'Adoration des Bergers.
5. La Circoncision.
6. L'Adoration des Mages.
7. La Présentation au Temple.
8. La Fuite en Égypte.
9. Le Séjour en Égypte.
10. Le Retour de l'Égypte.
11. La Vie cachée à Nazareth.
12. Jésus au milieu des Docteurs.