Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Dix-huitième jour
Douleur de Marie à la prise de Jésus dans le Jardin
Après avoir quitte sa sainte Mère, Jésus se rendit au jardin de Gethsémani. Sa Mère éplorée donna un libre cours à ses larmes. Et la Providence ne permit pas que, suivant sa coutume, elle suivît son Fils, afin que dans l'obscurité de cette funeste nuit, cette Vierge sainte ne se trouvât pas mêlée aux soldats, aux pharisiens et à toute cette vile cohorte de meurtriers. Mais elle n'en sentit pas moins les peines de son Fils souffrant. Elle voyait encore mieux par la pénétration de son esprit que par les yeux du corps, l'âme infiniment pure de Jésus-Christ qui, par sa science divine, parcourait à cette heure suprême l'affreuse histoire des péchés des hommes, depuis la désobéissance d'Adam jusqu'au dernier crime qui sera commis à la fin du monde. Mais comme s'il ne lui eut pas suffi de les voir, il les prenait tous sur lui, et chargé de ce fardeau énorme, il se présentait à son Père sous l'apparence de pécheur. Marie voit Jésus dans cette position déplorable, levant les yeux au Ciel, considérant la puissance divine année de foudre, et son Père promenant son regard troublé et irrité. Le Sauveur tombe alors la face contre terre, il pleure, il gémit. Mon Père, s'écrie-t-il, que ce calice amer passe loin de moi! Néanmoins, si vous le voulez, je livre mon dos à la flagellation, ma tête aux épines, mon cœur à la lance, mon corps entier à la croix, pourvu que vous pardonniez à l'homme pécheur. Marie voit encore que pendant que l'aimable Rédempteur accompagne cette offrande de ses larmes, le Père lui envoie un Ange pour le fortifier. Mais à cette consolation succède une défaillance plus complète, il s'ensuit une agonie cruelle, au point qu'il s'échappe de tout le corps de Jésus une sueur de sang! O doux Jésus! ô Mère affligée! Un peu revenu à lui-même, le Sauveur se tourne vers ses trois Apôtres pour en être soulagé; et après en avoir reçu tant de protestations d'amour et de dévouement, il trouve que dans l'oubli de leur divin Maître et d'eux-mêmes, ils sont ensevelis dans un sommeil profond et tranquille. Marie remarque enfin, qu'ayant terminé sa prière douloureuse, Jésus dit à ses Apôtres: « Levez-vous, allons... Le traître s'approche Hélas! » qui aperçoit-il à la tête de cette troupe furibonde? un Apôtre, un Judas, qui, les lèvres encore teintes de son sang divin, lui donne un baiser, et trahit en même temps son bon Maître. Voilà ce que Marie pénètre par son cœur maternel, et ce qui lui fait répéter au milieu de ses soupirs et de ses sanglots: « Quoi! Judas, vous trahissez le Fils de l'Homme par un baiser!.... » Déjà , au signe convenu avec le traître, Marie voit les soldats se jeter sur Jésus, les archers le renverser par terre, l'enchaîner étroitement, l'environner, élever leurs flambeaux, et l'emmener fièrement comme une capture importante. Mais les Apôtres où sont-ils? Ah! ces Apôtres, qui, peu de moments auparavant, protestaient d'aimer si vivement Jésus et d'être prêts à mourir pour le défendre, Marie les voit abandonner leur Maître à l'instant du danger, et s'enfuir précipitamment, semblables aux Israélites qui prirent la fuite dans le combat et laissèrent l'Arche du Seigneur entre les mains des Philistins. O Marie à cette vue, quel supplice pour votre cœur maternel!
Colloque
Vierge affligée! il faudrait n'avoir pas un cœur, pour ne pas compatir à vos vives douleurs. O Ciel! ce corps de Jésus si délicat que vous enveloppâtes de langes, et que vous pressâtes si souvent sur votre cœur avec tant d'amour, est maintenant durement lié et chargé de chaînes pour mes péchés! Mère infortunée, que je vous plains! Et ce qui m'afflige davantage c'est d'avoir contribué moi-même à augmenter vos peines, en me joignant à ces meurtriers qui lièrent le Sauveur dans le jardin, au traître Judas qui le leur livra, aux lâches disciples qui l'abandonnèrent au plus fort du danger. Maintenant aurais-je la cruauté, le courage de vous laisser sans consolation au milieu d'une désolation si affreuse? Oh! Non, Mère affligée, me voilà prosterné à vos très saints pieds, comme un enfant égaré; je reviens à vous pénétré de repentir, et je vous demande humblement pardon de mes fautes énormes et sans nombre; je compatis à vos peines de tout mon cœur, et je vous conjure, par le mérite de vos douleurs, de m'obtenir la grâce de ne jamais plus trahir moi-même votre adorable Fils.
Soupir à Marie
O mon âme! rappelez-vous ce divin enfant que Marie embrassait si doucement, et qu'elle pressait si tendrement sur son cœur; considérez-le à présent lié et garrotté dans le jardin des Oliviers.
Exemple
Deux habitants de Césène étaient liés d'une étroite amitié. L'un d'eux, nommé Barthelemy, malgré ses défauts, conservait une tendre dévotion à Notre Dame des Douleurs, et récitait tout les jours le Stabat en son honneur, sans en être détourné par les railleries de son ami. Un jour que Barthelemy faisait cet acte de piété, il fut transporté hors de lui-même, et il lui sembla d'être jeté avec son ami dans un étang de feu très ardent. Pendant qu'il y souffrait d'atroces douleurs, il vit la très Sainte Vierge qui lui tendit miséricordieusement la main droite et le retira du feu. Ensuite elle lui conseilla de se jeter aux pieds de Jésus Christ et de lui demander pardon de ses péchés. Barthelemy le fit sur le champ, mais il fut repoussé deux fois par le Sauveur; alors la très Sainte Vierge se prosterna devant son divin Fils, et le pria si instamment qu'elle obtint le pardon du coupable, à condition qu'il se convertirait et ferait pénitence de ses péchés. Barthelemy revenu à lui-même, apprit la triste nouvelle que son ami venait d'être misérablement assassiné; il en conclut que la vision était réelle; il attribua sa délivrance de la mort éternelle à la protection de Notre Dame des Douleurs; il quitta le monde, entra dans l'Ordre des Capucins, où il mena une vie très austère, et mourut en réputation de sainteté. (Ex lib. Apum Thom. Cantiprat.)
Pratique: Réciter trois Pater, Ave et Gloria en l'honneur du Cœur affligé de la très Sainte Vierge.
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