Le Mois de la Vierge des Douleurs
Le Mois de la Vierge des Douleurs
Trente et unième jour
Tristesses de la très Sainte Vierge pendant le reste de sa vie
La très-Sainte Vierge ne pouvant plus voir sur la terre son amour crucifié, depuis sa glorieuse Ascension au Ciel. espérait qu'elle pourrait trouver quelque consolation dans la possession des instruments de la Passion de son divin Fils; elle pensait que leur vue lui aurait rappelé son bien-aimé. Elle désirait conserver ses clous et la couronne d'épines consacrés parle sang du Sauveur; mais, suivant Baronius, cela ne fut pas en son pouvoir, car les Juifs avaient la coutume d'ensevelir avec le corps des condamnés, les instruments de leur supplice, comme sujets à la même malédiction. En conséquence, les clous et les épines furent ensevelis avec Jésus-Christ; et la croix, qui n'aurait pas pu entrer dans le tombeau, fut enterrée séparément. Suivant ce même auteur et d'autres encore, la très Sainte Vierge réussit à recueillir respectueusement et à conserver un peu du sang précieux et de l'eau mystérieuse qui sortirent du côté de Jésus. Elle retint aussi de petits linges teints du divin sang, sans parler des diverses empreintes qu'en avaient conservé ses habits. Or, ayant presque toujours sous les yeux ces reliques sanglantes de la cruelle Passion de son Fils, que de soupirs et que de larmes cette vue a dû lui arracher! On peut donc affirmer, sans crainte de se tromper, que dès l'instant funeste où son divin Fils fut mis dans le tombeau, son âme fut dans une affliction continuelle; et que, non contente de renouveler ses peines par la vue de ces objets, elle parcourait, tant qu'elle vécut, les lieux consacrés par le sang de l'Homme Dieu. Cette Vierge sainte se rappelait ainsi successivement, la noire trahison de Judas, les divers tribunaux, l'horrible flagellation; elle se représentait les peines de son Fils, la malice des hommes, la justice sévère du Père céleste, la voie douloureuse teinte du divin sang; lorsqu'elle était seule, elle se rappelait sa fécondité par l'opération du St-Esprit, la longue suite des mépris et des persécutions du Verbe fait chair parmi les hommes, jusqu'au moment où il scella le testament de la Rédemption par sa mort sur la croix. Marie pesait tout et connaissait tout parfaitement. Son imagination lui retraçait les Apôtres fugitifs et dispersés dans la nuit fatale, et abandonnant leur Maître dans le danger: elle en exceptait Jean, qui suivit Jésus sans pouvoir le secourir, et Pierre qui lui fut infidèle et le renia au foyer du Vestibule. Ensuite Marie jetant au Ciel un regard qui dit tout sans prononcer un mot; et puis, baissant le front vers la terre, elle s'écriait avec tristesse: « O humanité inconsidérée! combien coûte ton crime? » Telles furent les sombres pensées qui occupèrent Marie le le plus souvent, jusqu'à ce que son divin Epoux lui lança un trait d'amour plus ardent, qui la pénétra tout entière et l'enleva à cette vie pénible et mortelle.
Colloque
Vierge sainte, votre vie fut un martyre continuel, et les puissances mêmes de votre belle âme, lui fournirent une ample moisson. Votre mémoire fut toujours frappée du souvenir déchirant de la Passion de votre divin Fils. Votre entendement vous donnait les motifs les plus forts de compatir à ses tourments. Votre volonté était occupée à la fois des actes les plus ardents d'amour et de douleur. C'est donc à juste titre qu'un diadème douloureux convient mieux à votre tête auguste, comme Reine des martyrs, parce qu'il vous rend plus semblable à Jésus, qui est le Roi des martyrs; et que le sang d'un Dieu crucifié, dont votre manteau fut arrosé sur le Calvaire, vous a orné d'une pourpre plus vive et plus éclatante que le manteau d'or que forme l'astre du jour. Je vous salue, Vierge auguste, je compatis à vos peines sur la terre, et je vous félicite en même temps de tout mon cœur, maintenant que vous régnez dans le Ciel, parce que vous n'avez pas moins de gloire dans les souffrances que dans les joies. Je vous prie, ô ma bien-aimée Reine! de m'obtenir une constance chrétienne dans l'adversité, et de me regarder toujours comme un des sujets les plus fidèles de votre empire.
O Marie! vous ne pleurez pas vos plaies, mais mes fautes. Daignez guérir les plaies de mon cœur.
Exemple
Du temps de Sainte Brigitte, un noble, riche, mais dépravé, compatissait cependant à Notre Dame des Douleurs chaque fois qu'il y pensait. Il tomba malade, et près de mourir, il ne s'occupait nullement du salut de son âme. Sainte Brigitte, par inspiration divine, lui envoya un prêtre pour l'exhorter à faire une bonne confession. Le bon prêtre y alla deux fois, mais inutilement; le malade prétendait n'avoir pas besoin de confession. La sainte l'y renvoya une troisième fois, en faisant savoir au malade, de la part de Jésus-Christ, qu'il était au pouvoir de sept démons qui le conduiraient certainement à la damnation. A cette nouvelle, le malade fut touche au point qu'il se confessa quatre fois dans un jour avec beaucoup de larmes; il communia ensuite avec de saintes dispositions, et mourut le lendemain. Dès qu'il eut expiré, Notre-Seigneur révéla à Sainte Brigitte que l'âme de cet homme était allée en Paradis, et avait échappé à l'enfer, uniquement par la dévotion à Notre Dame des Douleurs. (Revel. S. Brig. lib. 6. c. 87.)
Pratique: Méditer sur le Cœur afflige de Marie.
Prochain Mois de Dévotion: Le Mois du Rosaire, rendez-vous le 31 septembre
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