Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 12/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Troisième jour
Marie accordée en mariage
(les fiançailles bibliques)
Jésus enseigne ses disciples sur le mariage en leur disant que l'homme quitte son père et sa mère pour s'attacher à sa femme. 'Matthieu 19: 5). C'est également vrai de la femme. Le temps des fiançailles est donné pour les futurs époux accomplissent un travail de préparation qui commence par un travail de séparation et même de libération. En effet, on ne peut se donner que si on est libre, que si on s'est libéré. La véritable libération de la femme passe donc par une coupure. On parle beaucoup de couper le cordon ombilical. Cette expression symbolique traduit une réalité de souffrance, une pénible attraction en arrière. La régression vers le sein maternel est souvent vécue dans des rêves fusionnels comme en vivent les jeunes filles qui s'inventent un prince charmant avec lequel elles vivent une relation indifférenciée, dans une idéalisation de l'amour humain entretenue par la lecture des romans sentimentaux et la passion les feuilletons américains. Le lien mère-fille devra être purifié dans une solitude ontologique et spirituelle, ce n'est que dans la rencontre de notre solitude avec Dieu seul que s'abolit le sentiment de solitude. Cette solitude prépare la rencontre d'une autre solitude qui conduira à l'union dans le respect des personnes. C'est quand elle assume la séparation d'avec sa soeur, qui joua pour elle le rôle de mère, que Zélie Martin envisagea le mariage. L'Eglise et l'exemple des saints nous invitent au réalisme dans l'amour. Il nous faut nous décider à vivre nos rêves plutôt que de rêver notre vie.
Antienne
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur. (Cantique 3: 11).
Parole de Dieu
Livre d'Osée 2: 16-22
En ce jour-là, dit l'Éternel, tu m'appelleras: Mon mari! et tu ne m'appelleras plus: Mon maître! J'ôterai de sa bouche les noms des Baals, afin qu'on ne les mentionne plus par leurs noms. En ce jour-là, je traiterai pour eux une alliance avec les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre, je briserai dans le pays l'arc, l'épée et la guerre, et je les ferai reposer avec sécurité. Je serai ton fiancé pour toujours; je serai ton fiancé par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde; je serai ton fiancé par la fidélité, et tu reconnaîtras l'Éternel. En ce jour-là, j'exaucerai, dit l'Éternel, j'exaucerai les cieux, et ils exauceront la terre; la terre exaucera le blé, le moût et l'huile, et ils exauceront Jizreel.
Luc 1: 26-27
Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
2 Corinthiens 11: 1-3
Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, me supportez! Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
L'enseignement de l'Eglise
Sermon 2, « Missus Est », Saint Bernard
La raison pour laquelle le Seigneur a voulu que Marie fût fiancée à Joseph est la même que celle pour laquelle il a permis de doute de Saint Thomas sur la résurrection. C'était la coutume chez les Juifs de confier, aussitôt après les fiançailles, la futur épouse au futur époux, jusqu'au temps des noces, pour qu'il fût le gardien de sa chasteté, et qu'ils se gardassent l'un à l'autre une fidélité plus grande. Or, de même que Saint Thomas, en doutant et en touchant, est devenu le plus généreux confesseur de la résurrection de Jésus-Christ; de même Joseph, étant fiancé à Marie et en faisant, pendant tout le temps qu'elle fut confiée à sa vigilance, l'épreuve de la sainteté de sa conduite, est devenu le témoin le plus irréprochable de sa chasteté. Rien de plus admirable que ce rapport du doute de Saint Thomas avec les fiançailles de Marie.
Discours du 14 novembre 1979, Jean Paul II
Avec la solitude biblique achemine l'homme vers la communion des personnes. Face aux animaux, face aux réalités créées, il est amené à découvrir l'aide qui lui est accordée. Donc, la solitude est préparation, attente, ouverture vers la communion des personnes. Ce qui montre, en lien avec le chapitre 1 de la Genèse, que l'image de Dieu se lit à travers cette communion que l'homme et la femme constituent à l'origine. L'homme devient image de Dieu, moins au moment de la solitude, qu'au moment de la communion des personnes. En effet, dès l'origine, il est non seulement une image qui reflète la solitude d'une personne qui régit le monde, mais aussi, et essentiellement, l'image d'une insondable communion divine de Personnes, tel est l'aspect théologique le plus profond de tout ce que l'on peut dire sur l'homme. Nous nous trouvons dans la moelle même de la réalité anthropologique dont le nom est « corps humain ».
Discours du 19 décembre 1979, Jean Paul II
La pudeur est une expérience complexe: elle implique une expérience externe et interne, qui éloigne et qui rapproche, qui est crainte de l'autre moi-même, et de moi-même à travers lui. Elle est en vérité, la recherche de la juste valeur et donc, elle a une signification fondamentale quant à la recherche de « l'ethos » dans la communion des personnes, et, en particulier, dans les relations mutuelles entre l'homme et la femme. En même temps qu'elle m'éloigne de la nudité de l'autre, elle me rapproche de son intériorité. Ce caractère complexe de la pudeur s'exprime aussi par la crainte de l'autre moi-même et de moi-même à travers lui. Car la pudeur exprime les règles essentielles de la « communion des personnes » et est étroitement liée à la dimension de solitude originelle de l'homme. Loin d'exprimer une carence, cela indique, au contraire, une particulière plénitude de conscience et d'expérience, surtout la plénitude de compréhension de la signification du corps lié au fait « qu'ils étaient nus et n'en avaient pas honte » dans le texte de la Genèse, l'apparition de la honte et de la pudeur est mise en liaison avec la perte de la plénitude originelle. Nous devons nous demander à quelle plénitude de compréhension, avant la honte du corps, correspond la nudité originelle qui dit: « Ils étaient nus et n'en avaient pas honte ».
Consitution Gaudium et Spes, § 49
Il faut instruire à temps les jeunes, et de manière appropriée, de préférence au sein de la famille, sur la dignité de l’amour conjugal, sa fonction, son exercice: ainsi formés à la chasteté, ils pourront le moment venu, s’engager dans le mariage après des fiançailles vécues dans la dignité.
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
L'exemple de la Famille Martin
C'est à l'heure de la séparation déchirante d'avec celle qui était vraiment l'âme de son âme, que Zélie Guérin va brusquement voir s'ouvrir devant elle la perspective du mariage. Y songeait-elle effectivement ou subissait-elle encore, à son insu, l'attirance du voile et du recueillement qu'il confère? De taille un peu en dessous de la moyenne, le visage très joli et d'une expression toute pure, les cheveux bruns solidement noués, le nez long et de ligne harmonieuse, les yeux noirs pétillants de décision, où passait par moments une ombre de mélancolie, la jeune fille avait de quoi plaire. Toute en elle était vivacité, finesse, amabilité. D'esprit sémillant et cultivé, de très haut sens pratique et de grand caractère, par dessus tout et de foi intrépide, c'était une femme supérieure qui devait attirer les regards. Un jour que Zélie Guérin passait sur le Pont Saint Léonard, elle croisa un jeune homme dont la noble physionomie, l'allure réservée, la tenue pleine de dignité l'impressionnèrent. Au même moment, une voix intérieure lui murmurait en secret: « C'est celui-là que j'ai préparé pour toi ». L'identité du passant lui fut bientôt révélée. Elle apprit à connaître Louis Martin. (…) Les deux jeunes gens ne tardèrent pas à s'apprécier et à s'aimer. Leur accord moral s'établit si promptement que les fiançailles religieuses scellèrent sans retard leur engagement mutuel et que, trois mois après leur première rencontre, ils purent s'unir devant Dieu. Le 12 juillet 1858, à 22 heures, eut lieu le mariage civil qui, à leurs yeux n'était dans les termes qu'un odieux contresens et, dans la réalité, qu'une vaine formalité. Deux heures plus tard – c'était donc le 13 – ils s'échangèrent leur serment dans la splendide église Notre Dame. L'abbé Hurel, Curé Doyen de Saint Léonard, qui avait sans doute appuyé le projet de son autorité de père spirituel, reçut le consentement des époux. La scène se passait à minuit, dans la plus stricte intimité, comme pour ne savourer de la cérémonie que le parfum chrétien, peut être aussi parce que les grandes oeuvres de Dieu s'opèrent dans le silence nocturne et qu'elle était marquée au coin de la grandeur, l'union d'où devait naître la Sainte de Lisieux. (…) Ce qu'il (Louis) entrevit de noblesse dans l'âme de sa fiancée lui fit concevoir l'espérance de nouer avec elle, à la façon de Cécile et de Valérien, des Saints Tertiaires Franciscains Elzéar de Sabran et Delphine de Glandève, une de ces unions fraternelles où, dépassant le domaine des sens, les âmes seules se fondent pour se porter vers Dieu de tout le dynamisme d'un amour divinement épuré. (…) Chaque jour, en effet, les deux époux appréciaient davantage le charme de leur tendresse spiritualisée. (…) Non, la résolution des époux Martins n'était le faux départ d'une idylle brusquée. C'était la providentielle préparation d'une race sainte entre toutes. Dieu qui fit naître Son Fils en terre virginale, voulut ne confier Thérèse de l'Enfant Jésus qu'à des parents capables, pour l'avoir pratiquée, de comprendre la splendeur de la virginité. (Père Piat, Histoire d'une Famille, Ed. Téqui).
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
Prière consécratoire
O Marie, Source de toute pureté, je Vous consacre le temps de mes fiançailles, je renonce à tous liens fusionnels, notamment avec ma mère, pour que, libre et adulte, je puisse honorer mon père et ma mère et, à mon tour, fonder une famille selon le Cœur de Dieu. Je Vous consacre ce temps afin que, libérée de tout rêve et fausses images de l'homme, je puisse vivre mes rêves au lieu de rêver ma vie. O Marie, je Vous consacre mon besoin d'amour et ma peur ontologique de la solitude. C'est dans l'union de plus en plus grande de mon être tout entier avec Dieu, mon Créateur, que je pourrai devenir une épouse véritable, à l'exemple de Marie vivant dans la Sainte Famille.
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
Exercice
L'autonomie psychologique et affective se traduit pas le sentiment de plénitude que chante David lorsqu'il s'exclame: « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ». L'expérience du manque est remplacée par la certitude d'être entier, accompli, parfait au sens étymologique du terme, c'est à dire « achevé ». C'est ce qu'exprime l'Apôtre quand il nous invite à atteindre la stature parfaite du Christ. Nous appellerons cet exercice: « Qui est en Dieu, rien ne lui manque » (Sainte Thérèse d'Avila). 1 – Identifier le manque en tant que sensation. Où ce manque se situe-t-il dans le corps? Je m'imagine vu de l'extérieur comme une silhouette en trois dimensions, j'évalue les manques dans cette silhouette, je les ressens et je les « ancre » en touchant les parties manquantes sur et dans mon propre corps. 2 – Je médite sur Dieu en qui il n'est pas de manque, il est plénitude. L'Esprit remplit tout, j'imagine les cieux et la terre, en qui il n'est pas de vide. Le Père, Créateur de tout, désire tout remplir, la nature comme le Cœur de l'homme, ce dernier à la liberté de refuser. Le Fils désire remplir le cœur des hommes de son amour. Je m'imagine une Pentecôte d'Amour, où tout est rempli jusqu'à l'ivresse, du monde géologique au règne animal avec l'humanité. Je précise bien quelle est la matière de ce « remplissage », j'en éprouve à la fois la constance et la fluidité, la température, la capacité d'imprégnation, je donne un nom à cette « matière » comme Amour ou Etre, ou un autre nom. Quand j'éprouve cette plénitude jusqu'à l'ivresse, « j'ancre » cet état par un chant ou une exclamation de joie. 3 – Je réactive « l'ancre » du manque en touchant les parties de mon corps ou se situe le manque et en visualisant la silhouette. J'entonne le chant ou l'exclamation de joie que je répète en voyant la silhouette se remplir de la « matière » dont j'ai éprouvé l'existence et que je nomme. Quand elle est pleine, je m'associe à elle, je la réintègre entièrement. Je note alors les changements positifs. 4 – Je m'imagine dans le futur, dans des situations bien concrètes, particulièrement celles où j'éprouvais les manque, dans la solitude ou en compagnie, dans le travail quotidien ou dans les transports en commun, etc. Je me vois dans cet état complet où rien ne me manque et j'en éprouve des sentiments nouveaux. Je peux alors me lever et célébrer cette victoire.