Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 16/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Septième jour
Consécration à Marie Mère
Qui mieux que Marie peut nous enseigner ce qu'est la maternité? L'Hymne Acathiste nous dit qu'Elle est porteuse de Celui qui porte tout. Chaque mère considère que l'enfant qu'elle porte est l'univers entier, son petit est son tout. Il est d'abord une partie intégrante d'elle-même qu'elle va mettre au monde puis une autre créature pour laquelle elle se donne sans compter puis elle devra, tout en gardant un lien unique et inaltérable, le laisser voler de ses propres ailes et accepter qu'il est tout autre qu'elle-même. Ce cheminement ne s'est pas fait sans douleur pour la Vierge qui a dû offrir Son Fils pour le monde, pour que le monde devienne par l'Eglise une immense famille dont Elle sera la Mère. Songeons à la Parole du Christ en Croix: « Femme voici ton fils, fils voici ta Mère ». Jésus enseigne à Sa Mère le renoncement au lien exclusif et Lui donne un enfant qu'Elle n'a pas enfanté. La maternité revêt un caractère universel, une mère est mère de tous les enfants du monde. D'une certaine manière, Marie perd son enfant qui va devenir Son Frère. L'achèvement de la maternité est dans une relation de fraternité, d'amitié humaine et spirituelle dont la source d'inspiration est la vie de Foi. La mère doit choisir que son enfant grandisse et s'affranchisse, la maternité doit grandir et se transformer en même temps que l'enfant. Dieu possède un caractère maternel qui trouve son expression en Marie, Mère de Miséricorde. La Miséricorde signifie littéralement, en hébreux, « l'utérus »; (hyster, en grec, qui a donné le mot « hystérique », la conception juive est plus optimiste et positive!), la matrice. Cet amour en effet ne passe pas par la raison, il est viscéral, plus fort que tout. Même si une mère arrivait à oublier son enfant, le Père de Miséricordes, le Père possédant des entrailles de mère, ne pourrait détourner de lui son amour. Dans le jugement de Salomon ce sont ces entrailles maternelles qui s'expriment chez la vraie mère. Vivre à la fois cet amour puissant et inconditionnel pour l'enfant et respecter sa liberté est une tâche difficile. L'exemple et le secours de la Vierge nous sont nécessaires. Comme la paternité, la maternité procède d'en-hait, elle se reçoit du créateur. Bien des mères aujourd'hui considèrent que l'accueil de la vie, et des vies nombreuses constitue un empêchement à vivre sur le plan humain alors qu'il est l'épanouissement d'une mission, d'une vocation reçue de Dieu.
Antienne
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né. (Psaume 87).
La Parole de Dieu
Premier Livre des Rois 3: 16-28
Alors deux femmes prostituées vinrent chez le roi, et se présentèrent devant lui. L'une des femmes dit: Pardon! mon seigneur, moi et cette femme nous demeurions dans la même maison, et je suis accouché près d'elle dans la maison. Trois jours après, cette femme est aussi accouché. Nous habitions ensemble, aucun étranger n'était avec nous dans la maison, il n'y avait que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l'a couché dans son sein; et son fils qui était mort, elle l'a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils; et voici, il était mort. Je l'ai regardé attentivement le matin; et voici, ce n'était pas mon fils que j'avais enfanté. L'autre femme dit: Au contraire! c'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort. Mais la première répliqua: Nullement! C'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. C'est ainsi qu'elles parlèrent devant le roi. Le roi dit: L'une dit: C'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort; et l'autre dit: Nullement! c'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. Puis il ajouta: Apportez-moi une épée. On apporta une épée devant le roi. Et le roi dit: Coupez en deux l'enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Alors la femme dont le fils était vivant sentit ses entrailles s'émouvoir pour son fils, et elle dit au roi: Ah! mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais l'autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! Et le roi, prenant la parole, dit: Donnez à la première l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. C'est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé. Et l'on craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour le diriger dans ses jugements.
Marie est la Mère du Verbe, qui plus qu'Elle écoute la Parole de Dieu et la met en pratique? Mais Jésus vient affirmer que les liens de la chair et du sang doivent être assumés par les liens de l'Esprit.
Saint Luc 8: 19-21
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l'aborder, à cause de la foule. On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir. Mais il répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique.
La traduction exacte n'est pas voici ta mère, mais voici la mère:
Saint Jean 19: 26-27
Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
L'Enseignement de l'Eglise
Vénérable Jean Paul II, « La Dignité et la Vocation de la Femme », § 18
La maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle: c'est justement là le «rôle» de la femme. Dans cette ouverture, dans la conception et l'enfantement, la femme «se trouve par le don désintéressé d'elle-même». Le don de la disponibilité intérieure à accepter l'enfant et à le mettre au monde est lié à l'union matrimoniale qui, comme on l'a dit, devrait constituer un moment particulier du don de soi réciproque de la part et de la femme et de l'homme. La conception et la naissance d'un nouvel être humain s'accompagnent, selon la Bible, de ces paroles de la femme-mère: «J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1). L'exclamation d'Eve, «mère de tous les vivants», se répète chaque fois que vient au monde un nouvel être humain, elle exprime la joie de la femme et sa conscience de participer au grand mystère de la génération éternelle. Les époux participent à la puissance créatrice de Dieu!
Pourtant, même si tous deux sont ensemble les parents de leur enfant, la maternité de la femme constitue un «rôle» particulier dans leur rôle commun de parents, et même le rôle le plus exigeant. Etre parents, même si cela concerne l'un et l'autre, cela se réalise beaucoup plus en la femme, spécialement dans la période prénatale. C'est la femme qui «paie» directement le prix de cet engendrement commun où se consomment littéralement les énergies de son corps et de son âme. Il faut donc que l'homme ait pleinement conscience de contracter une dette particulière envers la femme, dans leur fonction commune de parents. Aucun programme de «parité des droits» des femmes et des hommes n'est valable si cela n'est pas pris en compte d'une manière tout à fait centrale. La maternité comporte une communion particulière avec le mystère de la vie qui mûrit dans le sein de la femme: la mère admire ce mystère; par son intuition unique, elle «comprend» ce qui se produit en elle. A la lumière du «commencement», la mère accepte et aime comme une personne l'enfant qu'elle porte dans son sein. Ce genre unique de contact avec le nouvel être humain en gestation crée, à son tour, une attitude envers l'homme, non seulement envers son propre enfant mais envers l'homme en général, de nature à caractériser profondément toute la personnalité de la femme. On admet habituellement que la femme est plus capable que l'homme d'attention à la personne humaine concrète, et que la maternité développe encore cette disposition. L'homme, même s'il prend toute sa part dans cette fonction des parents, se trouve toujours «à l'extérieur» du processus de la gestation et de la naissance de l'enfant, et, à bien des égards, il lui faut apprendre de la mère sa propre «paternité». Cela, peut-on dire, entre dans le dynamisme humain normal de la fonction des parents, même quand il s'agit des étapes postérieures à la naissance de l'enfant, spécialement dans la première période. L'éducation de l'enfant, considérée dans son ensemble, devrait inclure la double contribution des parents: la contribution maternelle et la contribution paternelle. Cependant le rôle de la mère est décisif pour les fondements d'une personnalité humaine nouvelle.
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
L'exemple de la Famille Martin
Thérèse demande à sa maman si elle ira au Ciel: « Je lui ai dit que oui, si elle était bien sage. Elle me répond: « Oui, mais si je n'étais pas mignonne j'irais dans l'enfer, mais moi je sais bien ce que je ferais, je m'envolerais avec toi qui serais au Ciel, comment le Bon Dieu ferait-Il pour me prendre? Tu me tiendrais bien fort dans tes bras! » Et sa mère ajoute: « J'ai vu dans ses yeux qu'elle croyait positivement que le Bon Dieu ne lui pouvait rien si elle était dans les bras de sa mère! » (Zélie, lettre N° 170, « Correspondance Familiale », Ed. Du Cerf)
« La Sainte Vierge m'a fait sentir que c'était vraiment Elle qui m'avait souri et m'avait guérie. Je compris qu'Elle veillait sur moi, que j'étais son enfant, aussi je ne pouvais plus Lui donner que le nom de « Maman », car il me semblait encore plus tendre que celui de « Mère ». Avec quelle ferveur ne l'ai-je pas priée de me garder toujours et de réaliser bientôt mon rêve en me cachant à l'ombre de son manteau virginal. Ah! C'était là un de mes premiers désirs d'enfant. En grandissant, j'avais compris que c'était au Carmel qu'il me serait possible de trouver véritablement le manteau de la Sainte Vierge et c'était vers cette montagne fertile que tendaient tous mes désirs ». (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, « Manuscrits Autobiographique », Manuscrit A, folio 57, Oeuvres Complètes, aux Ed. Du Cerf).
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
Prière consécratoire
O Marie, Nouvelle Eve, je Vous consacre, aujourd'hui toutes mes capacités à être mère, et à vivre la maternité en Vous, Mère de tous les vivants. Je Vous consacre toutes les souffrances liées à mon enfance qui m'empêchent de vivre pleinement la grâce de la maternité. Que je puisse à Votre exemple, Marie, être réceptacle de ce mystère extraordinaire de fécondité, quelles que soient les circonstances humaines et psychologiques de ma vie. Donnez-moi, Marie, d'accueillir pleinement la vie, les vies, que le Créateur me donne ou me donnera de porter, tout en Lui remettant ces liens d'amour indestructibles, pour que je puisse vivre un amour oblatif avec chacun de mes enfants. Amen.
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
Exercice
Dans cet exercice, chaque mère consacrera toutes les souffrances liées à la maternité, afin de vivre dans la paix, le calme et la sérénité que la famille attend d'elle. Pour cela nous méditerons en premier lieu le merveilleux commentaire du Vénérable Jean Paul II sur le verset: « la femme qui enfante dans la douleur »: « En contemplant cette Mère, à qui «une épée a transpercé l'âme» (cf. Lc 2, 35), l'esprit se tourne vers toutes les femmes qui souffrent dans le monde, qui souffrent physiquement ou moralement. Dans cette souffrance, la sensibilité propre de la femme joue aussi son rôle; même si souvent elle sait mieux résister à la souffrance que l'homme. Il est difficile de faire le bilan de ces souffrances, il est difficile de les nommer toutes: on peut rappeler la préoccupation maternelle pour les enfants, surtout quand ils sont malades ou qu'ils prennent une voie mauvaise, la mort des personnes les plus chères, la solitude des mères qu'oublient les enfants adultes ou celle des veuves, les souffrances des femmes qui luttent seules pour survivre et des femmes qui ont été lésées ou qui sont exploitées. Il y a enfin les souffrances des consciences à cause du péché qui a blessé la dignité humaine ou maternelle de la femme, les blessures des consciences qui ne se cicatrisent pas facilement. C'est aussi avec ces souffrances qu'il faut venir au pied de la Croix du Christ. Mais les paroles de l'Evangile sur la femme qui éprouve de la tristesse lorsqu'est venue pour elle l'heure de donner le jour à son enfant expriment aussitôt après la joie: c'est «la joie qu'un homme soit venu au monde». Cette joie se rattache aussi au mystère pascal, c'est-à-dire à la joie qui est donnée en partage aux Apôtres le jour de la Résurrection du Christ ». (Dignité et Vocation de la Femme, Vénérable Jean Paul II, § 19).
Comme le dit le Saint Père, les souffrances de la maternité sont très nombreuses, nous allons en considérer quelques-unes dans la présence de Marie. L'accueil de la vie est parfois difficile à cause des circonstances pénibles dans lesquelles elle a été transmise, particulièrement quand elle est le fruit égoïste de l'homme, voire de violences conjugales s'apparentant au viol. Il s'agit de considérer que la puissance de la vie est infiniment plus grande que notre acquiescement. Au lieu de s'attarder sir les conditions de transmission de la vie, contemplons le désir de Dieu de donner la vie. Il n'est jamais trop tard pour dire oui. Le coût d'une vie peut paraître disproportionné? Evoquons, les grossesses difficiles qui ont comme effacé la joie d'attendre un enfant et trouvons des ressources dans la joie de Marie de porter en Elle le Fils de Dieu, même dans les fatigues et les soucis de la Fuite en Egypte. Emerveillons-nous devant le miracle de la vie. Remettons à la Vierge toute amertume d'être seule pendant le temps de la gestation, que l'absence du père soit physique ou psychologique. Apportons au pied de la Croix toutes formes de souffrances, afin qu'unies à celles de Jésus, elles deviennent rédemptrices pour notre famille. Enfin, acceptons avec Marie, de donner nos enfants, acceptons les séparations, les incompréhensions, les reproches, les mésententes.
Exercice supplémentaire pour les familles où s'est produite une interruption de grossesse
Pour une interruption volontaire, la première chose à faire est de recourir au Sacrement de la Réconciliation, on méditera avec un grand profit l'Encyclique du Vénérable Jean Paul II et plus spécialement la strophe 99: « le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. Vous vous rendrez compte que rien n'est perdu et vous pourrez aussi demander pardon à votre enfant qui vit désormais dans le Seigneur. Avec l'aide des conseils et de la présence de personnes amies compétentes, vous pourrez faire partie des défenseurs les plus convaincants du droit de tous à la vie par votre témoignage douloureux. Dans votre engagement pour la vie, éventuellement couronné par la naissance de nouvelles créatures et exercé par l'accueil et l'attention envers ceux qui ont le plus besoin d'une présence chaleureuse, vous travaillerez à instaurer une nouvelle manière de considérer la vie de l'homme ». Dans les deux cas (interruption volontaire ou accidentelle), ce qui est sûr, c'est que votre enfant vit dans le Seigneur comme l'affirme le Saint Père, il est doc important de le reconnaître, de lui donner un nom, d'avoir recours à sa prière. Il est aussi important après un tel acte, de reconsacrer son sein à la vie, de prier la Sainte Vierge et de méditer sur l'instant où le Verbe est venu dans son sein. En effet, l'enfant qui sera conçu ensuite doit percevoir le sein maternel comme un lieu de vie et de lumière et non comme un lieu de mort.