Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Images Saintes
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Images Saintes
  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
17 décembre 2010

Thérèse, film d'Alain Cavalier

Publicité
17 décembre 2010

Neuvaine de Noël avec Benoit XVI

Neuvaine de Noël avec Benoit XVI

Prince_of_Peace_long_expected

Troisième jour

En silence

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.

Liturgie de la Parole

Livre de Jérémie 23: 5-8

Voici venir des jours, déclare le Seigneur,où je donnerai à David un Germe juste: il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence,il exercera dans le pays le droit et la justice. Sous son règne, le royaume de Juda sera sauvé,et Israël habitera sur sa terre en sécurité. Voici le nom qu'on lui donnera: « Le Seigneur est notre justice ». Oui, voici venir des jours, déclare le Seigneur, où, pour prêter serment, on ne dira plus: « Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays d'Égypte les fils d'Israël ». Mais on dira: « Par le Seigneur vivant, qui a fait monter du pays du Nord les hommes de la maison d'Israël, qui les a ramenés de tous les pays où il les avait dispersés, et qui les fait demeurer sur leur propre sol ».

Psaume 71

Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice.

Qu'il gouverne ton peuple avec justice, qu'il fasse droit aux malheureux!

Montagnes, portez au peuple la paix, collines, portez-lui la justice!

Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu'il sauve les pauvres gens, qu'il écrase l'oppresseur

Qu'il dure sous le soleil et la lune de génération en génération!

Qu'il descende comme la pluie sur les regains, une pluie qui pénètre la terre.

En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu'à la fin des lunes!

Qu'il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu'au bout de la terre!

Des peuplades s'inclineront devant lui, ses ennemis lècheront la poussière.

Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande.

Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront.

Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours.

Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.

Il les rachète à l'oppression, à la violence; leur sang est d'un grand prix à ses yeux.

Qu'il vive! On lui donnera l'or de Saba. On priera sans relâche pour lui; tous les jours, on le bénira.

Que la terre jusqu'au sommet des montagnes soit un champ de blé: et ses épis onduleront comme la forêt du Liban! Que la ville devienne florissante comme l'herbe sur la terre!

Que son nom dure toujours; sous le soleil, que subsiste son nom! En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre; que tous les pays le disent bienheureux!

Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, lui seul fait des merveilles!

Béni soit à jamais son nom glorieux, toute la terre soit remplie de sa gloire! Amen! Amen!

Evangile selon Saint Matthieu 1: 18-25

Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit: « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse: l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire: « Le Seigneur sauve »), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète: « Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit: « Dieu avec nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse, mais il n'eut pas de rapports avec elle; elle enfanta un fils, auquel il donna le nom de Jésus.

Avec Benoit XVI, méditons « Joseph, fils de David, ne crains pas ».

Le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu'il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. Un silence grâce auquel Joseph, à l'unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de Jésus; un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d'adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. Il n'est pas exagéré de penser que c'est précisément de son « père » Joseph que Jésus a appris, sur le plan humain, la solidité intérieure qui est le présupposé de la justice authentique, la « justice supérieure » qu'Il enseignera un jour à ses disciples (cf. Mt 5, 20). Laissons-nous « contaminer » par le silence de saint Joseph! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l'écoute de la voix de Dieu. (Angelus du 18 décembre 2005).

christ_child_eucharist_polish

Thème pour la réflexion et la prière

Guidés par les paroles du Pape, développons notre aptitude au silence, à l'écoute de la prière


Le silence de saint Joseph ne manifeste pas un vide intérieur, mais au contraire la plénitude de foi qu'il porte dans son coeur, et qui guide chacune de ses pensées et chacune de ses actions. (….) (Il nous fait prendre conscience que) sans un recueillement adapté, il n'est pas possible de s'approcher du mystère suprême de Dieu et de sa révélation. (Angélus du 18 décembre 2005 et Catéchèse de 5 juillet 2006)


Le silence de Saint Joseph un silence tissé de prière constante, prière de bénédiction du Seigneur, d'adoration de sa sainte volonté et de confiance sans réserve à sa providence. (…) Ne nous laissons pas prendre par la précipitation, comme si le temps consacré au Christ dans une prière silencieuse était du temps perdu. C'est précisément là, en revanche, que naissent les fruits merveilleux. (…) Vous pourriez refaire l'expérience bouleversante de la prière comme dialogue avec Dieu, dont nous nous savons aimés et que nous voulons aimer en retour. (Angélus du 18 décembre 2005, Discours du 25 mai 2006 et discours du 18 août 2005).


Un silence grâce auquel Joseph, à l'unisson avec Marie, conserve la Parole de Dieu, connue à travers les Ecritures Saintes, en la confrontant en permanence avec les événements de la vie de  Jésus. (Nous aussi, nous devons apprendre) à connaître Jésus de façon toujours plus personnelle, en l'écoutant, en vivant avec Lui, en nous arrêtant auprès de Lui. (…) C'est à dire, en lisant l'Ecriture Sainte de façon non académique, mais spirituelle; ainsi, nous apprenons à rencontrer Jésus présent qui nous parle. Nous devons raisonner et réfléchir sur ses paroles et sur son action devant Lui et avec Lui. La lecture de l'Ecriture Sainte est prière, elle doit être prière, elle doit naitre de la prière et conduire à la prière. (Angélus du 18 décembre 2005 et homélie du 13 avril 2006).


Marie garde dans son coeur les paroles qui viennent de Dieu et, les unissant les unes aux autres comme dans une mosaïque, elle apprend à les comprendre. A son école nous voulons apprendre nous aussi à devenir des disciples attentifs et dociles du Seigneur. (…) Pour apprendre d'Elle à accueillir dans la Foi et dans la prière le Salut que Dieu veut offrir à ceux qui ont confiance en Son Amour Miséricordieux. (Homélie du 1er janvier 2006).


Laissons-nous « contaminer » par le silence de saint Joseph! Nous en avons tant besoin, dans un monde souvent trop bruyant, qui ne favorise pas le recueillement et l'écoute de la voix de Dieu. En ce temps de préparation à Noël, cultivons le recueillement intérieur, pour accueillir et conserver Jésus dans notre vie. (Angélus du 18 décembre 2005).

261_001__2_

Cantique de Marie


Antienne du Magnificat: O Seigneur, guide de la Maison d'Israël, qui êtres apparu à Moïse, dans la flamme du buisson ardent, venez nous racheter par la Force de Votre Bras.


Magnificat

Mon âme exalte le Seigneur,

exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur!

Il s'est penché sur son humble servante;

désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles; Saint est son nom!

Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent;

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.

Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour,

de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

Maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

calendar66

Prière d'intercession


Le long de la route qui nous conduit à la Grotte de Bethléem, nous rencontrons aujourd'hui Saint Joseph, l'humble, le silencieux et fidèle serviteur de Dieu, l'homme « juste » et craignant Dieu, choisi pour être le père légal et le protecteur de l'Enfant Jésus. En poursuivant avec lui le chemin de l'Avent, mettons à profit son exemple, pour être prêts à accueillir le Seigneur qui vient. C'est pourquoi nous prions:


Donne-nous, Père, le silence adorant de l'amour.


O Dieu, Père plein de Bonté, nous Te prions pour les évêques, pour les Prêtres et pour tous les religieux appelés par Toi à coopérer à l'oeuvre de la rédemption: qu'ils soient animés d'une profonde vie intérieure, qu'ils puisent à travers l'Eucharistie, l'écoute de Ta Parole, la prière assidue et le silence qui contemple, la lumière et la force pour Te servir avec abnégation et une fidélité absolue. Dans ce but, nous Te prions:


Donne-nous, Père, le silence adorant de l'amour.


Nous Te prions pour ceux qui ont des responsabilités dans le domaine politique et social: accorde leur ton Esprit, afin qu'ils ne renoncent jamais à chercher avec un dévouement humble des voies de réconciliation et de paix entre les peuples; qu'ils promeuvent toujours tout ce qui favorise le vrai progrès de la société, le développement humain et spirituel des personnes. Dans ce but, nous Te prions:


Donne-nous, Père, le silence adorant de l'amour.


Nous Te prions pour tous les petits et les pauvres de la terre: pour les enfants abandonnés et les foules de réfugiés, pour les personnes âgées et les malades: qu'ils puissent, soutenus par la Charité et la prière de toute l'Eglise, trouver chaque jour dans la Foi la force afin d'accepter leurs épreuves avec ce silence confiant qui s'en remet entre Tes mains, Père débordant de compassion et d'amour envers toutes Tes créatures. Dans ce but, nous Te prions:


Donne-nous, Père, le silence adorant de l'amour.


Nous Te prions pour les jeunes: éveille dans leur Cœur la nostalgie de l'innocence, l'amour du silence et la beauté pure, la passion pour la sainteté. Fais qu'en écoutant et en méditant Ta Parole, ils se sentent attirés par les idéaux les plus hauts, qu'ils découvrent que seule Ton amitié comme la capacité de donner sa vie et de servir autrui recèlent le secret du vrai bonheur. Dans ce but, nous Te prions:


Donne-nous, Père, le silence adorant de l'amour.


Nous Te prions pour tous ceux qui sont réunis ici: fais qu'en suivant l'exemple de Joseph et de Marie, nous sachions garder intact le trésor de la Foi que Tu nous a confié mais aussi être pour nos frères une présence charitable, douce et paisible, dans la recherche constante du bien et de la communion avec tous. Dans ce but nous Te prions:


Donne-nous, Père, le silence adorant de l'amour.


Intentions libres


Notre Père...


Prions


O Dieu, Père et créateur, Toi qui es le seul Seigneur du Cosmos et de l'histoire, à travers Ton Verbe Incarné, Tu as voulu devenir « l'Emmanuel », le « Dieu avec nous »: fais que chaque homme, avec un profond silence intérieur, se mette à l'écoute du moindre signe manifestant Ta Volonté et, qu'au cœur de l'Eglise, il puisse connaître la consolation et la force, qui naissent en affrontant ensemble, en se soutenant mutuellement, les épreuvres de la vie. Par le Christ, notre Seigneur. Amen.

688_001__2_

D'après un texte extrait de Neuvaine de Noël avec Benoit XVI aux Editions Salvator

Pour recevoir chaque jour la Méditation de la Neuvaine de Noël, recevoir régulièrement des prières dans votre boite e-mail, et pour être tenus au courant des mises du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes

16 décembre 2010

Neuvaine de Noël avec Benoit XVI

Neuvaine de Noël avec Benoit XVI

Prince_of_Peace_long_expected

Deuxième jour

Un Dieu à visage humain

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.


Liturgie de la Parole


Livre de Sophonie 3: 14-18


Pousse des cris de joie, fille de Sion! Éclate en ovations, Israël! Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille de Jérusalem! Le Seigneur a écarté tes accusateurs,il a fait rebrousser chemin à ton ennemi. Le roi d'Israël, le Seigneur, est en toi. Tu n'as plus à craindre le malheur. Ce jour-là, on dira à Jérusalem: « Ne crains pas, Sion! Ne laisse pas tes mains défaillir! Le Seigneur ton Dieu est en toi, c'est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête ». J'ai écarté de toi le malheur,pour que tu ne subisses plus l'humiliation.


Cantique d'Isaïe (Isaïe 12: 12-6)


Voici le Dieu de mon salut: j'ai confiance; plus de crainte pour moi! Car le Seigneur est ma force et mon chant, je lui dois le salut.

Ivres de joie,vous puiserez les eaux aux sources du salut.

Rendez grâce au Seigneur, criez son nom,annoncez parmi les peuples ses hauts faits! Rappelez que sublime est son nom;

jouez pour le Seigneur! Car il a fait la merveille connue de toute la terre.

Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël!


Evangile selon Saint Luc 3: 10-18


Les foules lui demandaient: « Que devons-nous faire? » Jean leur répondait: « Celui qui a deux vêtements, qu'il partage avec celui qui n'en a pas; et celui qui a de quoi manger, qu'il fasse de même! » Des publicains (collecteurs d'impôts) vinrent aussi se faire baptiser et lui dirent: « Maître, que devons-nous faire? » Il leur répondit: « N'exigez rien de plus que ce qui vous est fixé ». A leur tour, des soldats lui demandaient: « Et nous, que devons-nous faire? » Il leur répondit: « Ne faites ni violence ni tort à personne; et contentez-vous de votre solde ». Or, le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Jean s'adressa alors à tous: « Moi, je vous baptise avec de l'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas ». Par ces exhortations et bien d'autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.


Avec Benoît XVI méditons: « Il annonçait la bonne nouvelle au peuple ».


Le Nouveau Testament est véritablement « Evangile », la « Bonne Nouvelle » qui nous apporte la joie. Dieu n'est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux; Dieu est proche de nous, si proche qu'il se fait enfant, et que nous pouvons « tutoyer » ce Dieu. (….) Il y a le Dieu véritable et ce vrai Dieu est bon, il nous aime, il nous connaît, il est avec nous, avec nous au point de s'être fait chair!. C'est la grande joie que le christianisme annonce. Connaître ce Dieu est vraiment la « bonne nouvelle », une parole de rédemption. (Homélie du 18 décembre 2005).

999_001__2_

Thèmes pour la réflexion et la prière

Guidés par les paroles du Pape, découvrons le Visage humain de Dieu.


La situation dans le monde occidental est différente, car il s'agit d'un monde las de sa propre culture, un monde arrivé au moment où la nécessité de Dieu n'apparaît plus de façon évidente, moins encore celle du Christ, et dans lequel il semble donc que l'homme lui-même pourrait se construire tout seul. Dans ce climat d'un rationalisme qui se ferme sur lui-même, qui considère le modèle de la science comme l'unique modèle de connaissance, tout le reste est subjectif. (…) Mais l'homme ne peut posséder une pleine compréhension de lui-même s'il fait abstraction de Dieu. (Discours du 25 juillet 2005).


Y a-t-il encore besoin de besoin de Dieu? Est-il encore raisonnable de croire en Dieu? Le Christ est-il seulement une figure de l'histoire des religions ou est-il réellement le Visage du Dieu dont nous avons tous besoin? Pouvons-nous bien vivre sans connaître le Christ? (…) A une époque d'éclipse de la transcendance, il est nécessaire de corroborer de nouveau dans la simplicité et la richesse de notre Foi: nous croyons que Dieu existe, que Dieu agit. Mais quel Dieu? Un Dieu avec un Visage, avec un Visage humain, un Dieu qui réconcilie, qui vainc la haine, et donne la force de la paix qu'aucun autre ne peut donner. (Discours du 25 juillet 2005).


La première réponse est alors la patience, dans la certitude que le monde ne peut pas vivre sans Dieu, le Dieu de la Révélation, pas n'importe que Dieu, le Dieu qui a montré son Visage en Jésus Christ. Ce Visage qui a souffert pour nous, ce Visage d'Amour qui transforme le monde. Ce sont des paroles que l'Eglise utilise pour souligner la dimension épiphanique de l'Incarnation: le Fils de Dieu qui se fait homme, son entrée dans l'histoire est le pinacle de l'auto-révélation de Dieu à Israël. A travers l'Enfant de Bethléem, Dieu s'est révélé dans l'humilité de la « forme humaine ». (Discours du 25 juillet 2005).


Dans de vastes parties du monde, il existe aujourd'hui un étrange oubli de Dieu. Il semble que rien ne change même s'il n'est pas là. Mais, en même temps, il existe aussi un sentiment de frustration, d'insatisfaction de tout et de tous. (…) En cette période d'Avent, nous aussi, comme Jean Baptiste, nous annonçons la Bonne Nouvelle de Jésus! Nous essayons nous-mêmes de le connaître toujours d'avantage, pour pouvoir guider, également, les autres vers Lui de manière convaincante. (Homélie du 21 août 2005).


Les personnes ne connaissent pas Dieu, ne connaissent pas le Christ. Il existe un nouveau paganisme et il ne suffit pas de s'efforcer de conserver le troupeau existant, même si cela est très important; une grande question s'impose: qu'est-ce que réellement la vie? Je crois que nous devons tous ensemble essayer de trouver de nouvelles façons de ramener l'Evangile dans le monde actuel, d'annoncer de nouveau le Christ et d'établir la Foi. (…) Il est donc urgent d'écouter de nouveau l'Evangile, parole de Vérité, afin qu'en chaque chrétien se renforce la conscience de la vérité donnée, afin que nous en vivions et en devenions le témoin. (Discours du 21 août 2005 et Catéchèse du 1er mars 2006).

Gesu_20Bambi_202_20Giovanni

Cantique de Marie


Antienne du Magnificat: O Sagesse, qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, qui atteignez d'une extrémité à l'autre, et disposez toutes choses avec force et douceur: venez nous apprendre les voies de la prudence.


Magnificat


Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur!

Il s'est penché sur son humble servante; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles; Saint est son nom!

Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent;

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.

Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour,

de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.


Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

Maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

Jesus_with_Lantern

Prière d'intercession


Nous sommes chaque jour attristés par les nouvelles de massacres, de guerre, et de haine homicide qui nous parviennent de tous les coins du monde. Mais aujourd'hui, nous sommes surpris par la Bonne Nouvelle que l'Eglise, avec persévérance, nous adresse: « Réjouissez-vous, soyez joyeux, parce que le Seigneur est proche, le Seigneur vient! » Avec le cœur rempli d'espérance, élevons vers le Christ, icône du Père, notre prière confiante:


Viens, Seigneur Jésus, nous révéler le Visage de l'Amour.


Seigneur, nous reconnaissons avec douleur, aujourd'hui plus que jamais, dans une société aux communications rapprochées, que le dialogue est difficile, le sentiment de solitude et d'angoisse assez diffus. Toi qui connais notre soif de bonheur, donne à nos yeux un regard de Foi, pour instaurer avec chaque homme des rapports de vraie fraternité, en découvrant en eux l'imafe divine. Confiants, nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous révéler le Visage de l'Amour.


Suscite dans l'Eglise, Seigneur, de nombreuses et de saintes vocations; fais que les Chrétiens s'enflamment d'un élan missionnaire plus généreux, fais qu'ils soient partout et toujours d'intrépides témoins de la joie qui naît en vivant selon l'Evangile. Confiants, nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous révéler le Visage de l'Amour.


Porte, Seigneur, Ton regard Miséricordieux sur tous les hommes, de chaque tribu, langue, peuple ou nation. Toi qui viens pour être le Dieu avec nous, le Prince de la Paix, le Bon Pasteur, rassemble-nous et guide-nous dans la lumière de la Vérité et de l'Amour, pour cheminer ensemble vers la maison du Père. Confiants, nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous révéler le Visage de l'Amour.


Nous te prions, Seigneur, pour tous les artistes, pour tous les hommes de culture: comble-les de Ton Esprit Saint, afin qu'ils soient des cherches passionnés, ainsi que d'humbles serviteurs de la Vérité et que, fascinés par le Mystère de la Vie, ils puissent connaître la joie de faire resplendir aux yeux de tous un rayon de ta beauté et de ta bonté. Confiants, nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous révéler le Visage de l'Amour.


En assumant avec empathie toute la souffrance humaine, nous Te supplions, Seigneur, de nous garder fermes dans notre Foi et de nous concéder le don d'un silence adorant, d'une Charité humble et sincère, afin que chaque homme qui souffre puisse percevoir en nous Ta présence et se sentir consolé par un regard d'amour bienveillant. Confiants, nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous révéler le Visage de l'Amour.


Intentions libres


Notre Père...


Prions


O Père d'Infinie Bonté, Toi qui dispose de tout avec une Sagesse nourrie d'Amour, fais qu'après tant d'errances, de souffrances et de recherches, l'homme d'aujourd'hui puisse découvrir dans le Christ qui vient son identité de fils de Dieu, la joie de l'enfance spirituelle, la fraicheur de la Foi authentique, la fidélité de l'amour mûr et généreux, pour construire une société vraiment imprégnée des valeurs chrétiennes. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Young_Jesus_001

D'après un texte extrait de Neuvaine de Noël avec Benoit XVI aux Editions Salvator


Pour recevoir chaque jour la Méditation de la Neuvaine de Noël, recevoir régulièrement des prières dans votre boite e-mail, et pour être tenus au courant des mises du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes

16 décembre 2010

Pour la canonisation des Chrétiens martyrisés en Irak

martyrs_irak_3

Pétition pour la canonisation des Chrétiens martyrisés en Irak

Le 31 octobre 2010, les pères Thair Sad-alla Abd-al and Waseem Sabeeh Al-kas Butros mourraient en martyrs avec les fidèles en prière avec eux. Leurs noms viennent dramatiquement s’ajouter à une liste déjà longue de chrétiens morts au nom de leur foi en Irak et tandis que la menace pèse sur les chrétiens de toute la région. Après la tenue à Rome de l’Assemblée spéciale du synode des évêques sur le thème « L’Église catholique au Moyen-Orient: communion et témoignage, « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32) », Nous chrétiens arabes et, avec nous, tous chrétiens résidant au Moyen Orient et partageant notre situation de minorité, malgré l’affliction dans laquelle nous a plongés cet attentat, nous voulons réaffirmer notre joie et notre désir de vivre notre identité chrétienne sur la terre même où le Christ est mort et ressuscité pour notre Salut, sur la terre même que ses apôtres ont parcouru pour annoncer à nos ancêtres la Bonne Nouvelle qui nous vaut désormais le beau nom de Chrétiens. Le christianisme a toute sa légitimité au Moyen Orient, parce qu’il est né ici. Et il nous plaît de le vivre ici selon la diversité que l’Esprit, depuis la Pentecôte, a inspiré à nos Pères dans la Foi de l’exprimer et qui confessons une foi Une, catholique, et apostolique. Nous fondant sur la « proposition 5 » des pères synodaux ayant pour titre « Partage de la Croix » et spécialement son paragraphe 3 « Il faudra attirer l’attention du monde entier sur la situation dramatique de certaines communautés chrétiennes au Moyen-Orient, qui souffrent de toutes sortes de difficultés, allant parfois jusqu’au martyre. » Nous demandons que, comme dans l’antique tradition de l’Église, soient proclamés saints immédiatement ceux qui sont morts en martyrs. Aussi demandons-nous la canonisation :

Des pères Thair Sad-alla Abd-al and Waseem Sabeeh Al-kas Butros et de leurs compagnons martyrs, assassiné le 31 octobre 2010 à Bagdad, de l’Église syriaque,

Des sœurs religieuses, Fawzeiyah et Margaret Naoum, tuées à coups de poignard le 26 mars 2007, chaldéennes,

De père Raghid Aziz Ganni, et trois sous-diacres Yousef Daoud, Wahid Hanna Isho et Gassan Issam Bidawid, abattus le 3 juin 2007 à Mossoul, chaldéens,

De Mgr Paulos Faraj Rhô, archevêque de l’Église chaldéenne, retrouvé mort le 13 mars 2008 dans les environs de Mossoul. (liste à compléter)

S’il n’appartient pas à l’Église latine de canoniser des fidèles d’autres Églises, leurs noms pour nous ne sont pas séparés de ceux de

Père Boulos Iskandar, abattu à Bagdad le 9 octobre 2006, syriaque orthodoxe,

Père Joseph Petros, abattu à Bagdad le 9 octobre 2006,  ?

Père Amer Iskander, retrouvé décapité le 11 octobre 2006, syriaque orthodoxe,

Révérend Mundher Aldayr, abattu à Mossoul le 26 novembre 2006, pasteur protestant, (liste à compléter)

Comment mieux et plus chrétiennement attirer l’attention qu’en revenant à cette antique tradition de l’Église  ? Comment montrer davantage la sainteté de l’Église de Dieu qu’en revenant à ses origines où étaient déclarés saints les martyrs  ? Avec, par et grâce à cette reconnaissance ecclésiale, nous nous sentirons mieux accompagnés et plus soutenus dans la foi pour vivre à la hauteur de ce que l’Église attend de nous : « Le chrétien se rappelle qu’être chrétien comporte le partage de la croix du Christ. Le disciple n’est pas plus grand que son maître (cf. Mt 10, 24). Il se rappelle la béatitude des persécutés pour la justice qui auront le Royaume en héritage (cf. Mt 5, 10).  » (Proposition 5) Si, selon la parole de Tertullien, « le sang des martyrs est semence de chrétiens », alors nous demandons pour notre ensemencement et implantation sur notre terre, que soit reconnu officiellement le martyr des nôtres. C’est pourquoi nous signons cette pétition et souhaitons qu’elle atteigne son but : que tous les martyrs chrétiens d’Irak soient canonisés et que l’exemple de leur vie et de leur sacrifice nous soutiennent tous, chrétiens arabes et étrangers vivant au Moyen Orient.

IMG_1648

Signez la pétition pour demander leur canonisation,

en cliquant sur le lien suivant:

http://www.martyrs-iraq.org/?lang=fr

15 décembre 2010

Neuvaine de Noël avec Benoit XVI

Neuvaine de Noël avec Benoit XVI

Prince_of_Peace_long_expected

Premier jour

La venue du Seigneur


Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen.


Liturgie de la Parole


Livre de Ben Sirac le Sage 48: 1-4, 9-11


Le prophète Élie surgit comme un feu,sa parole brûlait comme une torche. Il fit venir la famine sur les hommes d'Israël,et, dans son ardeur, en fit périr un grand nombre. Par la parole du Seigneur, il ferma le ciel,et à trois reprises il en fit descendre le feu. Comme tu étais redoutable, Élie, dans tes prodiges !Qui pourrait se glorifier d'être ton égal? toi qui fus emporté dans un tourbillon de feu par un char aux coursiers de feu; toi qui fus préparé pour la fin des temps,ainsi qu'il est écrit,afin d'apaiser la colère avant qu'elle n'éclate, afin de ramener le coeur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob, heureux ceux qui te verront,heureux ceux qui se sont endormis dans l'amour du Seigneur,car nous aussi nous posséderons la vraie vie.


Psaume 79


Berger d'Israël, écoute, toi qui conduis Joseph, ton troupeau : resplendis au-dessus des Kéroubim,

devant Éphraïm, Benjamin, Manassé! Réveille ta vaillance et viens nous sauver.


Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s'éclaire et nous serons sauvés !


Seigneur, Dieu de l'univers, vas-tu longtemps encore opposer ta colère aux prières de ton peuple,

le nourrir du pain de ses larmes, l'abreuver de larmes sans mesure?

Tu fais de nous la cible des voisins: nos ennemis ont vraiment de quoi rire!


Dieu, fais-nous revenir; que ton visage s'éclaire et nous serons sauvés!


La vigne que tu as prise à l'Égypte, tu la replantes en chassant des nations.

Tu déblaies le sol devant elle, tu l'enracines pour qu'elle emplisse le pays.

Son ombre couvrait les montagnes, et son feuillage, les cèdres géants;

elle étendait ses sarments jusqu'à la mer, et ses rejets, jusqu'au Fleuve.

Pourquoi as-tu percé sa clôture? Tous les passants y grappillent en chemin;

le sanglier des forêts la ravage et les bêtes des champs la broutent.


Dieu de l'univers reviens! Du haut des cieux, regarde et vois: visite cette vigne, protège-la, celle qu'a plantée ta main puissante, le rejeton qui te doit sa force.


La voici détruite, incendiée; que ton visage les menace, ils périront!

Que ta main soutienne ton protégé, le fils de l'homme qui te doit sa force.

Jamais plus nous n'irons loin de toi: fais-nous vivre et invoquer ton nom!


Seigneur, Dieu de l'univers, fais-nous revenir; que ton visage s'éclaire, et nous serons sauvés.


Evangile selon Saint Matthieu 17: 10-13


Les disciples interrogèrent Jésus: « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d'abord? » Jésus leur répondit: « Élie va venir pour remettre tout en place. Mais, je vous le déclare: Élie est déjà venu; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. Le Fils de l'homme, lui aussi, va souffrir par eux ». Alors les disciples comprirent qu'il leur parlait de Jean le Baptiste.


 Cantique des Prophéties, Benoit XVI nous dit que:


« Et de même que dans l'histoire de l'humanité se trouve au centre le premier Avent du Christ et, à la fin, son retour glorieux, de même chaque existence personnelle est appelée à se mesurer à lui, de façon mystérieuse et multiforme, au cours du pèlerinage terrestre, pour être trouvée « en lui » au moment de son retour ». (Homélie du 26 novembre 2005).


Nous devons nous demander: que signifie venue du Seigneur? En grec c'est la « parousie », en latin « l'adventus »: « avent », « venue ». Qu'est cette venue? Nous concerne-t-elle ou non? (…) cette venue est singulière: « la » venue du Seigneur. Toutefois il n'y a pas que la dernière venue à la fin des temps: dans un certain sens, le Seigneur désire toujours venir à travers nous. Et il frappe à la porte de notre coeur: es-tu disposé à me donner ta chair, ton temps, ta vie? Telle est la voix du Seigneur, qui veut entrer également dans notre époque, il veut entrer dans l'histoire humaine à travers nous. Il cherche également une demeure vivante, notre vie personnelle. Voilà la venue du Seigneur. C'est ce que nous voulons à nouveau apprendre pendant le temps de l'Avent: que le Seigneur peut venir également à travers nous. (Homélie du 26 novembre 2005).

056_001

Thèmes pour la réflexion et la prière

Guidés par les paroles du Pape, préparons-nous à la venue du Seigneur


Les personnes que Dieu aime sont les personnes vigilantes, celles disponibles à la Parole de Dieu, à l'Annonce de l'Ange, dont la vie n'est pas fermée sur elles-même et dont le cœur est ouvert. D'une certaine façon, au plus profond, elle sont en attente de quelque chose; définitivement en attente de Dieu. (Homélie du 24 décembre 2005).


Dieu aime tous les hommes parce que tous sont ses créatures. Mais certaines personnes ont fermé leur âme; son amour ne trouve aucun accès auprès d’eux. Ils croient qu’ils n’ont pas besoin de Dieu; ils ne le veulent pas. D’autres, qui peut-être moralement sont aussi pauvres et pécheurs, souffrent au moins de cela. Ils attendent Dieu. Ils savent qu’ils ont besoin de sa bonté, même s’ils n’en ont pas une idée précise. Dans leur cœur ouvert à l’attente, la lumière de Dieu peut entrer et, avec elle, sa paix. (24 décembre 2005).


La réponse à Dieu exige le chemin intérieur qui conduit le croyant à rencontrer le Seigneur. Cette rencontre n'est possible que si l'homme est capable d'ouvrir son cœur à Dieu, qui parle dans la profondeur de la conscience. Cela exige intériorité, silence, vigilance. (Discours du 19 septembre 2005).


Marie appartenait à cette partie du peuple d'Israël qui, à l'époque de Jésus, attendait de tout son coeur la venue du Sauveur. Et à partir des paroles, des gestes rapportés par l'Evangile nous pouvons voir comment Elle vivait réellement plongée dans les paroles des Prophètes, elle était tout entière en attente de la venue du Seigneur. Toutefois, Elle ne pouvait pas imaginer comment cette venue se serait réalisée. Peut-être attendait-elle une venue dans la gloire. C'est pourquoi fut d'autant plus surprenant pour elle le moment où l'Archange Gabriel entra dans sa maison et lui dit que le Seigneur, le Sauveur, voulait prendre chair en Elle, d'elle, voulait réaliser sa venue à travers Elle. Nous pouvons imaginer l'émotion de la Vierge. Marie, avec un grand acte de foi, d'obéissance, dit oui: « Me voici, je suis la servante du Seigneur ». Ainsi, Elle est devenue « demeure » du Seigneur, véritable « temple » dans le monde et « porte » à travers laquelle le Seigneur est entré sur la terre. (Homélie du 26 novembre 2005).


Dieu est ainsi: il ne s'impose pas, il n'entre jamais par la force mais, comme un enfant, il demande a être accueilli. Dans un certain sens, Dieu aussi se présente en ayant besoin d'attention; il attend que nous lui ouvrions notre Cœur et que nous prenions soin de lui. (Discours du 30 décembre 2005).

848_001__2_

Antienne du Magnificat: Voilà, le Roi viendra, Seigneur de la terre, et à Lui seul, il ôtera le joug de notre esclavage


Magnificat


Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent;

Déployant la force de son bras,il disperse les superbes.

Il renverse les puissants de leurs trônes,il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés,renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël, son serviteur,il se souvient de son amour,

de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.


Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit

Maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

rose_of_sharon

Prière d'intercession


Le temps de l'Avent est parvenu à son sommet et la venue du Sauveur est désormais proche: que notre prière se fasse plus intense et notre attente plus vigilante, afin que Jésus puisse trouver das notre cœur une demeure accueillante, pour naître et irradier sa lumière et sa paix sur le monde entier. C'est pourquoi nous prions.


Viens, Seigneur Jésus, nous T'attendons avec espérance.


Viens, Seigneur Jésus, combler de tes bénédictions la Sainte Eglise, afin qu'elle soit chaque jour d'avantage une tente hospitalière, ouverte, prête à accueillir tout homme mendiant la Lumière et le Salut, et que tous les pauvres, ceux qui souffrent, ceux dont le cœur s'est égaré, puissent y trouver  réconfort et soutient. Nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous T'attendons avec espérance.


Viens, Seigneur Jésus, réconcilier les peuples: que face à Toi, Enfant Doux et désarmé, le bruit sinistre des armes cède la place au chant de la Paix; qu'il n'y ait plus de rivalité et de violence, mais la joie du partage et la communion fraternelle. Nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous T'attendons avec espérance.


Viens, Seigneur Jésus, rendre stables et sereins les liens familiaux: pour Toi qui est la Vie, que chaque créature qui naît soit accueillie comme un don et que chaque existence qui décline fasse l'objet de respect et de tendresse; avec Toi qui es l'Amour, que chaque geste humble soit accompli avec douceur, dans l'esprit d'un service généreux. Nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous T'attendons avec espérance.


Viens, Seigneur Jésus, apporter la consolation a tant de petits et de pauvres de la terre. Ils n'ont rien à Te donner: accueille leur souffrance humaine comme un trésor précieux pour l'édification de Ton Règne de Justice, d'Amour et de Paix. Nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous T'attendons avec espérance.


Viens, Seigneur Jésus, dans notre Cœur qui est dans l'attente! Que Ta présence triomphe de notre inertie, brûle toute trace de péché, accorde à chacun de nos désirs de bien la force de l'achèvement, afin que Tu puisses toujours trouver en nous, comme dans Marie, Ta Mère, le « oui » de la pleine disponibilité pour collaborer à l'oeuvre du Salut. Nous T'invoquons:


Viens, Seigneur Jésus, nous T'attendons avec espérance.


Intentions libres


Notre Père, qui êtes aux Cieux...


Prions


Seigneur Jésus, Fils du Père Eternel, Toi qui ne Te lasses jamais de frapper à la porte de notre Cœur tant de fois obstinément fermé, accrois en nous la Foi, l'Espérance et l'Amour, afin que nous sachions T'attendre au plus profond de nous-mêmes, reconnaître Ta Présence en tout homme, T'accueillir avec respect et avec une Charité prévenante, particulièrement chez les plus pauvres et ceux qui souffrent. A Toi louanges et bénédictions pour les siècles et les siècles. Amen.

225001

D'après un texte extrait de "Neuvaine de Noël avec Benoît XVI, aux Editions Salvator


Pour recevoir chaque jour la Méditation de la Neuvaine de Noël, recevoir régulièrement des prières dans votre boite e-mail, et pour être tenus au courant des mises du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes


Publicité
13 décembre 2010

Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 16/26

iconHolyFamily

Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille

Communion Marie Reine des Familles

Septième jour

Consécration à Marie Mère

Qui mieux que Marie peut nous enseigner ce qu'est la maternité? L'Hymne Acathiste nous dit qu'Elle est porteuse de Celui qui porte tout. Chaque mère considère que l'enfant qu'elle porte est l'univers entier, son petit est son tout. Il est d'abord une partie intégrante d'elle-même qu'elle va mettre au monde puis une autre créature pour laquelle elle se donne sans compter puis elle devra, tout en gardant un lien unique et inaltérable, le laisser voler de ses propres ailes et accepter qu'il est tout autre qu'elle-même. Ce cheminement ne s'est pas fait sans douleur pour la Vierge qui a dû offrir Son Fils pour le monde, pour que le monde devienne par l'Eglise une immense famille dont Elle sera la Mère. Songeons à la Parole du Christ en Croix: « Femme voici ton fils, fils voici ta Mère ». Jésus enseigne à Sa Mère le renoncement au lien exclusif et Lui donne un enfant qu'Elle n'a pas enfanté. La maternité revêt un caractère universel, une mère est mère de tous les enfants du monde. D'une certaine manière, Marie perd son enfant qui va devenir Son Frère. L'achèvement de la maternité est dans une relation de fraternité, d'amitié humaine et spirituelle dont la source d'inspiration est la vie de Foi. La mère doit choisir que son enfant grandisse et s'affranchisse, la maternité doit grandir et se transformer en même temps que l'enfant. Dieu possède un caractère maternel qui trouve son expression en Marie, Mère de Miséricorde. La Miséricorde signifie littéralement, en hébreux, « l'utérus »; (hyster, en grec, qui a donné le mot « hystérique », la conception juive est plus optimiste et positive!), la matrice. Cet amour en effet ne passe pas par la raison, il est viscéral, plus fort que tout. Même si une mère arrivait à oublier son enfant, le Père de Miséricordes, le Père possédant des entrailles de mère, ne pourrait détourner de lui son amour. Dans le jugement de Salomon ce sont ces entrailles maternelles qui s'expriment chez la vraie mère. Vivre à la fois cet amour puissant et inconditionnel pour l'enfant et respecter sa liberté est une tâche difficile. L'exemple et le secours de la Vierge nous sont nécessaires. Comme la paternité, la maternité procède d'en-hait, elle se reçoit du créateur. Bien des mères aujourd'hui considèrent que l'accueil de la vie, et des vies nombreuses constitue un empêchement à vivre sur le plan humain alors qu'il est l'épanouissement d'une mission, d'une vocation reçue de Dieu.

Antienne

Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né. (Psaume 87).

191_001

La Parole de Dieu

Premier Livre des Rois 3: 16-28

Alors deux femmes prostituées vinrent chez le roi, et se présentèrent devant lui. L'une des femmes dit: Pardon! mon seigneur, moi et cette femme nous demeurions dans la même maison, et je suis accouché près d'elle dans la maison. Trois jours après, cette femme est aussi accouché. Nous habitions ensemble, aucun étranger n'était avec nous dans la maison, il n'y avait que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l'a couché dans son sein; et son fils qui était mort, elle l'a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils; et voici, il était mort. Je l'ai regardé attentivement le matin; et voici, ce n'était pas mon fils que j'avais enfanté. L'autre femme dit: Au contraire! c'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort. Mais la première répliqua: Nullement! C'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. C'est ainsi qu'elles parlèrent devant le roi. Le roi dit: L'une dit: C'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort; et l'autre dit: Nullement! c'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. Puis il ajouta: Apportez-moi une épée. On apporta une épée devant le roi. Et le roi dit: Coupez en deux l'enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Alors la femme dont le fils était vivant sentit ses entrailles s'émouvoir pour son fils, et elle dit au roi: Ah! mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais l'autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! Et le roi, prenant la parole, dit: Donnez à la première l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. C'est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé. Et l'on craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour le diriger dans ses jugements.

Marie est la Mère du Verbe, qui plus qu'Elle écoute la Parole de Dieu et la met en pratique? Mais Jésus vient affirmer que les liens de la chair et du sang doivent être assumés par les liens de l'Esprit.

Saint Luc 8: 19-21

La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l'aborder, à cause de la foule. On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir. Mais il répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique.

La traduction exacte n'est pas voici ta mère, mais voici la mère:

Saint Jean 19: 26-27

Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.

207_001

L'Enseignement de l'Eglise

Vénérable Jean Paul II, « La Dignité et la Vocation de la Femme », § 18

La maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle: c'est justement là le «rôle» de la femme. Dans cette ouverture, dans la conception et l'enfantement, la femme «se trouve par le don désintéressé d'elle-même». Le don de la disponibilité intérieure à accepter l'enfant et à le mettre au monde est lié à l'union matrimoniale qui, comme on l'a dit, devrait constituer un moment particulier du don de soi réciproque de la part et de la femme et de l'homme. La conception et la naissance d'un nouvel être humain s'accompagnent, selon la Bible, de ces paroles de la femme-mère: «J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1). L'exclamation d'Eve, «mère de tous les vivants», se répète chaque fois que vient au monde un nouvel être humain, elle exprime la joie de la femme et sa conscience de participer au grand mystère de la génération éternelle. Les époux participent à la puissance créatrice de Dieu!

Pourtant, même si tous deux sont ensemble les parents de leur enfant, la maternité de la femme constitue un «rôle» particulier dans leur rôle commun de parents, et même le rôle le plus exigeant. Etre parents, même si cela concerne l'un et l'autre, cela se réalise beaucoup plus en la femme, spécialement dans la période prénatale. C'est la femme qui «paie» directement le prix de cet engendrement commun où se consomment littéralement les énergies de son corps et de son âme. Il faut donc que l'homme ait pleinement conscience de contracter une dette particulière envers la femme, dans leur fonction commune de parents. Aucun programme de «parité des droits» des femmes et des hommes n'est valable si cela n'est pas pris en compte d'une manière tout à fait centrale. La maternité comporte une communion particulière avec le mystère de la vie qui mûrit dans le sein de la femme: la mère admire ce mystère; par son intuition unique, elle «comprend» ce qui se produit en elle. A la lumière du «commencement», la mère accepte et aime comme une personne l'enfant qu'elle porte dans son sein. Ce genre unique de contact avec le nouvel être humain en gestation crée, à son tour, une attitude envers l'homme, non seulement envers son propre enfant mais envers l'homme en général, de nature à caractériser profondément toute la personnalité de la femme. On admet habituellement que la femme est plus capable que l'homme d'attention à la personne humaine concrète, et que la maternité développe encore cette disposition. L'homme, même s'il prend toute sa part dans cette fonction des parents, se trouve toujours «à l'extérieur» du processus de la gestation et de la naissance de l'enfant, et, à bien des égards, il lui faut apprendre de la mère sa propre «paternité». Cela, peut-on dire, entre dans le dynamisme humain normal de la fonction des parents, même quand il s'agit des étapes postérieures à la naissance de l'enfant, spécialement dans la première période. L'éducation de l'enfant, considérée dans son ensemble, devrait inclure la double contribution des parents: la contribution maternelle et la contribution paternelle. Cependant le rôle de la mère est décisif pour les fondements d'une personnalité humaine nouvelle.

Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.

58382192

L'exemple de la Famille Martin

Thérèse demande à sa maman si elle ira au Ciel: « Je lui ai dit que oui, si elle était bien sage. Elle me répond: « Oui, mais si je n'étais pas mignonne j'irais dans l'enfer, mais moi je sais bien ce que je ferais, je m'envolerais avec toi qui serais au Ciel, comment le Bon Dieu ferait-Il pour me prendre? Tu me tiendrais bien fort dans tes bras! » Et sa mère ajoute: « J'ai vu dans ses yeux qu'elle croyait positivement que le Bon Dieu ne lui pouvait rien si elle était dans les bras de sa mère! » (Zélie, lettre N° 170, « Correspondance Familiale », Ed. Du Cerf)

« La Sainte Vierge m'a fait sentir que c'était vraiment Elle qui m'avait souri et m'avait guérie. Je compris qu'Elle veillait sur moi, que j'étais son enfant, aussi je ne pouvais plus Lui donner que le nom de « Maman », car il me semblait encore plus tendre que celui de « Mère ». Avec quelle ferveur ne l'ai-je pas priée de me garder toujours et de réaliser bientôt mon rêve en me cachant à l'ombre de son manteau virginal. Ah! C'était là un de mes premiers désirs d'enfant. En grandissant, j'avais compris que c'était au Carmel qu'il me serait possible de trouver véritablement le manteau de la Sainte Vierge et c'était vers cette montagne fertile que tendaient tous mes désirs ». (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, « Manuscrits Autobiographique », Manuscrit A, folio 57, Oeuvres Complètes, aux Ed. Du Cerf).

Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.

Holy_Family__2_

Prière consécratoire

O Marie, Nouvelle Eve, je Vous consacre, aujourd'hui toutes mes capacités à être mère, et à vivre la maternité en Vous, Mère de tous les vivants. Je Vous consacre toutes les souffrances liées à mon enfance qui m'empêchent de vivre pleinement la grâce de la maternité. Que je puisse à Votre exemple, Marie, être réceptacle de ce mystère extraordinaire de fécondité, quelles que soient les circonstances humaines et psychologiques de ma vie. Donnez-moi, Marie, d'accueillir pleinement la vie, les vies, que le Créateur me donne ou me donnera de porter, tout en Lui remettant ces liens d'amour indestructibles, pour que je puisse vivre un amour oblatif avec chacun de mes enfants. Amen.

Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.

247_001

Exercice

Dans cet exercice, chaque mère consacrera toutes les souffrances liées à la maternité, afin de vivre dans la paix, le calme et la sérénité que la famille attend d'elle. Pour cela nous méditerons en premier lieu le merveilleux commentaire du Vénérable Jean Paul II sur le verset: « la femme qui enfante dans la douleur »: « En contemplant cette Mère, à qui «une épée a transpercé l'âme» (cf. Lc 2, 35), l'esprit se tourne vers toutes les femmes qui souffrent dans le monde, qui souffrent physiquement ou moralement. Dans cette souffrance, la sensibilité propre de la femme joue aussi son rôle; même si souvent elle sait mieux résister à la souffrance que l'homme. Il est difficile de faire le bilan de ces souffrances, il est difficile de les nommer toutes: on peut rappeler la préoccupation maternelle pour les enfants, surtout quand ils sont malades ou qu'ils prennent une voie mauvaise, la mort des personnes les plus chères, la solitude des mères qu'oublient les enfants adultes ou celle des veuves, les souffrances des femmes qui luttent seules pour survivre et des femmes qui ont été lésées ou qui sont exploitées. Il y a enfin les souffrances des consciences à cause du péché qui a blessé la dignité humaine ou maternelle de la femme, les blessures des consciences qui ne se cicatrisent pas facilement. C'est aussi avec ces souffrances qu'il faut venir au pied de la Croix du Christ. Mais les paroles de l'Evangile sur la femme qui éprouve de la tristesse lorsqu'est venue pour elle l'heure de donner le jour à son enfant expriment aussitôt après la joie: c'est «la joie qu'un homme soit venu au monde». Cette joie se rattache aussi au mystère pascal, c'est-à-dire à la joie qui est donnée en partage aux Apôtres le jour de la Résurrection du Christ ». (Dignité et Vocation de la Femme, Vénérable Jean Paul II, § 19).

Comme le dit le Saint Père, les souffrances de la maternité sont très nombreuses, nous allons en considérer quelques-unes dans la présence de Marie. L'accueil de la vie est parfois difficile à cause des circonstances pénibles dans lesquelles elle a été transmise, particulièrement quand elle est le fruit égoïste de l'homme, voire de violences conjugales s'apparentant au viol. Il s'agit de considérer que la puissance de la vie est infiniment plus grande que notre acquiescement. Au lieu de s'attarder sir les conditions de transmission de la vie, contemplons le désir de Dieu de donner la vie. Il n'est jamais trop tard pour dire oui. Le coût d'une vie peut paraître disproportionné? Evoquons, les grossesses difficiles qui ont comme effacé la joie d'attendre un enfant et trouvons des ressources dans la joie de Marie de porter en Elle le Fils de Dieu, même dans les fatigues et les soucis de la Fuite en Egypte. Emerveillons-nous devant le miracle de la vie. Remettons à la Vierge toute amertume d'être seule pendant le temps de la gestation, que l'absence du père soit physique ou psychologique. Apportons au pied de la Croix toutes formes de souffrances, afin qu'unies à celles de Jésus, elles deviennent rédemptrices pour notre famille. Enfin, acceptons avec Marie, de donner nos enfants, acceptons les séparations, les incompréhensions, les reproches, les mésententes.

Exercice supplémentaire pour les familles où s'est produite une interruption de grossesse

Pour une interruption volontaire, la première chose à faire est de recourir au Sacrement de la Réconciliation, on méditera avec un grand profit l'Encyclique du Vénérable Jean Paul II et plus spécialement la strophe 99: « le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. Vous vous rendrez compte que rien n'est perdu et vous pourrez aussi demander pardon à votre enfant qui vit désormais dans le Seigneur. Avec l'aide des conseils et de la présence de personnes amies compétentes, vous pourrez faire partie des défenseurs les plus convaincants du droit de tous à la vie par votre témoignage douloureux. Dans votre engagement pour la vie, éventuellement couronné par la naissance de nouvelles créatures et exercé par l'accueil et l'attention envers ceux qui ont le plus besoin d'une présence chaleureuse, vous travaillerez à instaurer une nouvelle manière de considérer la vie de l'homme ». Dans les deux cas (interruption volontaire ou accidentelle), ce qui est sûr, c'est que votre enfant vit dans le Seigneur comme l'affirme le Saint Père, il est doc important de le reconnaître, de lui donner un nom, d'avoir recours à sa prière. Il est aussi important après un tel acte, de reconsacrer son sein à la vie, de prier la Sainte Vierge et de méditer sur l'instant où le Verbe est venu dans son sein. En effet, l'enfant qui sera conçu ensuite doit percevoir le sein maternel comme un lieu de vie et de lumière et non comme un lieu de mort.

322_2005_06_09_011

9 décembre 2010

Le Pays de mon enfance

Le Pays de mon enfance

Une petite vidéo que je viens de réaliser sur les lieux ou j'ai grandi et ou j'ai passé mes jeunes années, en Bretagne, entre le pays de Redon et le pays de Rennes, ma chère et bien-aimée Ile et Vilaine, pays de ma famille, patrie de mon coeur.

7 décembre 2010

Le Serviteur de Dieu Agostino Castrillo

889_001__2_

Le Serviteur de Dieu Agostino Castrillo

Religieux de l'Ordre de Saint François

1904-1955



Il est né le 18 février 1904 à Pietravairano, (Campanie, Italie). A l'âge de 15 ans, il prend l'habit  franciscain et en 1927 il est ordonné Prêtre. En 1936, il est nommé prêtre de la paroisse de Jésus et Marie de Foggia et, en 1946, il est nommé directeur spirituel de l'université Antonienne Pontificale de Rome et puis Ministre Provincial de la province Franciscaine de Salerno-Lucana. En 1953, il est consacré Évêque du Diocèse de San Marco Argentano (Calabre, Italie). En 1955, souffrant d'une maladie implacable qui le contraint à l'immobilité, il accepta la douleur et le vécut comme un don de Dieu. Il disait à ses amis:  « Ne me plaignez pas: je suis content de souffrir!  C'est mon devoir d'Évêque que de prier et souffrir ». Il est entré dans la vie le 16 octobre 1955. Sa cause de béatification a été ouverte le 5 mai 1985.


Prière pour la glorification du Serviteur de Dieu Père Agostino Castrillo Evêque


Dieu éternel et Tout-Puissant qui êtes Juste et Miséricordieux, nous Vous rendons grâce pour avoir comblé votre serviteur le Père Agostino Castrillo par les dons, de Foi et de Charité et pour les nombreuses autres grâces dont vous l'avez favorisé, afin qu'il devienne un modèle de vertu et qu'il soit un apôtre infatigable de votre bonté. Vous qui exaltez les humbles et ceux qui sont simples de cœur, daignez glorifier, ici-bas, sur cette terre, notre Frère bien-aimé et Votre serviteur, et, pour nous conforter à imiter son exemple de sainteté, accordez-nous les grâces que nous vous demandons avec instance... Par son intercession, bénissez nos familles, afin qu'elles deviennent des sources de vertus et qu'elles vivent dans Votre paix et dans Votre Amour. O Vous, Sainte Trinité, qui vivez et régnez dans une parfaite unité, un seul Dieu Tout-Puissant, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.


Gloire au Père et du Fils et du Saint-Esprit comme il était au commencement, maintenant et toujours et toujours et à jamais. Amen.


Relations de grâces

Postulation Provinciale pour la Cause des Saints O.F.M.

4, piazza San Pasqual

I-71100 Foggia (Italie)


Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

6 décembre 2010

Neuvaine à Saint Ghislain

682_001__5_

Saint Ghislain

Abbé, Evangélisateur et Thaumaturge

+ vers 681-685

Fête le 9 octobre


Le nom de saint Ghislain est, sans contredit, un des plus illustres entre tous ceux des apôtres étrangers qui vinrent prêcher la Foi dans la Gaule Belgique. Il reçut le jour dans l'Attique, de parents nobles selon le monde et également distingués par leur vertu. Tous les auteurs sont d'accord sur le lieu de sa naissance, et quoique son nom paraisse plutôt d'origine franque que grecque, ils disent qu'il faut supposer ou que saint Ghislain le changea quand il arriva dans ce pays, ou bien qu'il descendait d'un de ces Francs qui, pendant les invasions barbares, s'établirent dans la Grèce, où ils avaient été envoyés comme ambassadeurs par les premiers chefs mérovingiens. Son heureux naturel lui fit faire de bonne heure de rapides progrès dans les études, et plus encore dans la piété, vers laquelle le portait son coeur innocent. Il paraît que plus tard on l'envoya suivre les cours d'Athènes qui, bien que déchue de son ancienne splendeur, était toujours la mère des arts et des belles-lettres dans la contrée. Le jeune étudiant y continua les beaux exemples qu'avaient donnés, quelques siècles auparavant, saint Grégoire de Nazianze et saint Basile. Comme eux il savait pratiquer la vertu malgré les séductions qui l'environnaient, et vivre d'une manière irréprochable au milieu de jeunes gens livrés au vice. Ne trouvant auprès des docteurs de ces écoles, au lieu de la vérité qu'il cherchait, qu'une sagesse toute terrestre, il résolut de s'attacher uniquement à Dieu et embrassa la vie religieuse dans un monastère de l'Ordre de Saint-Basile. On reçut avec joie ce jeune disciple qui portait l'innocence empreinte sur le front et dont toute la conduite annonçait un homme rempli de l'esprit de Dieu. Saint Ghislain eut promptement justifié cette haute opinion qu'on avait de son mérite: à peine fut-il admis dans la communauté, qu'on vit briller en lui les plus belles qualités unies aux plus rares vertus. D'une foi vive et inébranlable, d'une humilité qui le portait à se mettre au-dessous de tous ses frères, il était toujours disposé à leur rendre les services de la plus affectueuse charité. Ses paroles respiraient l'amour de Dieu, et tous ceux qui l'approchaient trouvaient dans sa personne un charme innocent qui les attachait et les enflammait d'ardeur pour l'imiter. Aussi le nouveau religieux faisait-il la consolation de ses frères dans le monastère. Lui-même remerciait sans cesse la Providence qui lui avait inspiré la pensée salutaire d'embrasser un si saint état. Il trouvait ce que son coeur avait souvent demandé à Dieu, une vie réglée et conforme en tout à Ses volontés adorables. Semblable à une industrieuse abeille, il cachait dans son coeur le miel composé des plus précieuses vertus, et offrait dans toute sa conduite d'admirables exemples d'obéissance et d'humilité. Ce doux parfum qui embaumait son âme lui permettait de dire comme le Roi-prophète : "Vos paroles sont douces à ma bouche, Seigneur, elles sont plus douces que le miel et son rayon". Une sainteté si éminente, dans un âge encore peu avancé, fit impression sur l'esprit des supérieurs, qui ne pouvaient douter que Dieu n'eût sur le jeune Ghislain de grands desseins. Ils jugèrent qu'il était digne d'être promu au sacerdoce, auquel, malgré toutes les résistances de son humilité, il dut se préparer. Des auteurs pensent même qu'il fut placé, quelques années plus tard, sur le siége épiscopal d'Athènes.


On peut voir dans les "Acta Sanctorum Belgii", la discussion de cette particularité de la vie de saint Ghislain sur laquelle les critiques sont fort partagés. Les raisons qu'apporte le docte J. Ghesquière, qui croit que saint Ghislain n'était point évêque, sont incontestablement très-fortes; d'un autre côté, des auteurs d'un grand poids soutiennent l'opinion contraire, et c'est celle de toutes les Eglises qui font l'Office du Saint de temps immémorial. S'ils ne peuvent répondre à toutes les questions qui leur sont faites, ne semble-t-il pas qu'il serait bien difficile aussi de renverser les raisons et la tradition sur lesquelles ils s'appuient? Quoi qu'il en soit de cette circonstance de sa vie sur laquelle les hagiographes ne s'accordent pas, saint Ghislain ne gouverna pas longtemps cette église. Un jour qu'il était en prière, une vision lui fit connaître qu'il devait aller à Rome rendre ses hommages aux saints Apôtres. Il ne paraît pas que cette révélation lui eût indiqué dès lors le pays de Hainaut où il vint ensuite. Plein de confiance en Dieu et de soumission à Sa volonté, il se hâta d'obéir à cet ordre du Ciel; et ayant pris avec lui un certain nombre de ses disciples, il se dirigea vers Rome avec les sentiments d'un digne pèlerin. Arrivé à Rome, prosterné au pied du tombeau des apôtres saint Pierre et saint Paul, il leur rendit tous les témoignages du plus filial attachement. C'est là que le Seigneur lui manifesta de nouveau Sa volonté, en lui disant de passer les Alpes et les autres pays au nord de ces montagnes, jusqu'à ce qu'il rencontrât une province appelée Hainaut, où il fixerait sa demeure. Soumis aux desseins de Dieu, le saint Apôtre renvoya alors dans leur pays tous les disciples qui l'avaient accompagné, à la réserve de Lambert et Bellère, avec qui il se dirigea vers les lieux que le Seigneur lui avait indiqués. En arrivant dans les contrées voisines du Hainaut, saint Ghislain entendit prononcer le nom d'un serviteur de Dieu dont l'éloge était sur toutes les lèvres. C'était saint Amand, alors évêque de Maastricht, homme admirable par les travaux qu'il avait déjà accomplis et les nombreux monastères qu'il fondait en tous lieux. Frappé de tout ce qu'on disait de lui, saint Ghislain se dirigea avec ses disciples vers ce saint évêque, qu'il trouva dans sa ville épiscopale. Après avoir conversé ensemble et s'être édifiés et encouragés mutuellement, saint Ghislain se retira et alla dans le Hainaut commencer un monastère à l'endroit où l'on voit aujourd'hui la ville qui porte son nom. Ce lieu était alors appelé Ursidongus, Ursidongue (retraite de l'ours ou de l'ourse). Ses vertus attirèrent bientôt auprès de lui des habitants du pays, à qui il enseignait les principes de la vie Chrétienne. On ne pouvait assez admirer sa profonde humilité, son inaltérable douceur, sa prière presque continuelle, et son infatigable ardeur au travail. Déjà plusieurs personnes, touchées de sa sainteté, voulaient s'attacher à lui et vivre sous sa conduite: tous se réjouissaient en voyant s'élever dans la contrée un monastère qui serait dirigé par cet homme de Dieu. Sa réputation ne tarda pas à parvenir jusqu'aux oreilles de saint Aubert, évêque de Cambrai, dont ce lieu dépendait. Aubert voulut connaître le pieux étranger qui instruisait et édifiait ainsi ses ouailles. Il le fit prier de venir auprès de lui. Saint Ghislain, dont les désirs étaient prévenus par cette demande, eut hâte de se rendre près du vénérable évêque. S'étant mis en route, il arriva le soir dans un village appelé Roisin, entre les villes actuelles de Saint-Ghislain et du Quesnoy. Là, après avoir cherché quelque temps, il trouva un homme de bien qui s'empressa de lui donner l'hospitalité. Le matin, au moment où il se disposait à continuer sa route, son hôte lui dit: « Mon Père, je reconnais que vos oeuvres sont agréables à Dieu; je vous supplie donc de vouloir bien revenir chez moi lorsque vous aurez terminé votre visite auprès de l'évêque ». Cette demande, où se révélait la piété de cet homme simple et droit, fut accueillie de saint Ghislain avec joie. Dieu plus tard la récompensera par une guérison inespérée. Arrivé à Cambrai, saint Ghislain fut présenté à saint Aubert qui lui adressa ces paroles: « Mon frère, dites-moi qui vous êtes et quelle est votre dignité? » « Je suis Grec de nation, répondit saint Ghislain, et Chrétien par le caractère: je suis né, j'ai été baptisé et élevé à Athènes. C'est de cette ville que, par l'ordre de Dieu, je suis venu d'abord à Rome, puis vers ce pays. Dans un lieu placé sur la rivière de Haine et qu'on appelle Ursidongus, j'ai entrepris de construire, en l'honneur de Dieu, un oratoire dédié à saint Pierre et à saint Paul, et votre bonté a prévenu l'intention que j'avais de me rendre auprès de vous, pour vous demander la permission d'achever cette oeuvre que j'avais commencée ». Ces paroles si sages firent impression sur le coeur du saint évêque de Cambrai, qui se sentit aussitôt pénétré de respect et d'affection pour le vertueux étranger. Il l'encouragea beaucoup dans son entreprise, et lui promit qu'il irait le visiter et bénir son oratoire aussitôt qu'il serait achevé. Comblé de joie par cette promesse, saint Ghislain se mit en chemin pour revenir à Ursidongus. Selon la parole qu'il avait donnée, il s'arrêta à Roisin chez l'hôte charitable qui l'avait reçu à son passage; mais cet homme, dont l'épouse commençait à ressentir les douleurs de l'enfantement, chercha dans le voisinage et procura à l'homme de Dieu une habitation plus convenable pour y passer la nuit. A peine était-il rentré dans sa demeure, qu'il accourut tout éperdu auprès de saint Ghislain: « Serviteur de Dieu, s'écrie-t-il, venez au secours de mon épouse qui va mourir; daignez prier Dieu pour elle ». Touché jusqu'au fond de l'âme par cette voix suppliante, le Saint lui répondit avec bonté: « Cessez de vous livrer à la tristesse, car quand vous rentrerez chez vous, vous trouverez votre épouse en pleine santé, et elle vous aura donné un fils ». Le Saint lui donna sa ceinture pour être placée en forme de baudrier autour du corps de la mère (de là, dit-on, le nom de Baudry que portèrent tous les aînés de cette noble famille de Roisin). La parole de l'homme de Dieu eut sur-le-champ son accomplissement; ce qui causa une joie inexprimable dans toute la famille et le village. Le Saint baptisa lui-même l'enfant, et le père, afin de témoigner sa reconnaissance, donna une partie de ses biens pour l'achèvement de l'église de Saint-Pierre et de Saint-Paul dans le nouveau monastère.


Revenu auprès de ses disciples, saint Ghislain acheva avec joie les travaux si heureusement commencés. Puis, quand tout fut préparé pour la consécration, il envoya un message au vénérable évêque de Cambrai. « Père, lui disait-il, le temps approche où, comme vous l'avez promis à votre serviteur, vous daignerez venir donner votre bénédiction à son oeuvre ». Saint Aubert, accompagné de saint Amand, qui avait repris sa vie apostolique, se rendit avec lui à Ursidongus. Ce lieu prit dès lors le nom de Cella ou La Celle. Tous furent reçus avec le plus profond respect par saint Ghislain et les disciples réunis auprès de lui. Au milieu d'un immense concours de peuple accouru pour assister à la cérémonie, ils consacrèrent à Dieu, sous les auspices de saint Pierre et de saint Paul, cette nouvelle maison de prière, autour de laquelle s'éleva dans la suite la ville de Saint-Ghislain. Parmi les nombreux assistants présents à cette solennité, on remarquait surtout le comte Mauger, époux de sainte Waudru, qui prit alors la résolution de se séparer du siècle pour s'attacher uniquement au service de Dieu - le futur saint Vincent de Soignies. Le Bienheureux Ghislain, témoin de cette conversion éclatante, l'encouragea de toutes les manières. Il fut aussi quelque temps après d'un grand secours à sainte Waudru pour l'exécution d'un semblable dessein. Cette sainte femme, qui nourrissait en son coeur le désir de vivre dans le silence et la prière, et qui n'avait pas été étrangère à la détermination de son époux, profita de la facilité que lui offrait sa retraite pour se réfugier elle-même dans quelque solitude. Saint Ghislain lui donna les moyens d'accomplir cette résolution, et ses sages conseils, en même temps qu'ils firent avancer sainte Waudru dans la pratique des plus sublimes vertus, augmentèrent encore dans le coeur d'Aldegonde, sa soeur, le désir de l'imiter. Ce bonheur fut en effet accordé à cette Sainte quelque temps après, quand elle alla bâtir le monastère de Maubeuge, où elle se renferma avec les filles de sainte Waudru.


On ne connaît point le détail des rapports qu'eurent ensemble jusqu'à la fin de leur vie ces saintes âmes, si ce n'est par quelques faits détachés qui montrent combien Dieu se plaisait à répandre sur elles Ses faveurs. Les auteurs qui citent la révélation, dans laquelle sainte Aldegonde aperçut l'âme du bienheureux Amand, s'envolant au Ciel sous la forme d'un beau vieillard environné d'une multitude joyeuse et triomphante, ajoutent qu'elle rapporta cette vision à sa soeur sainte Waudru et à saint Ghislain. Celui-ci lui dit alors: « Si vous avez mérité de voir le Dieu du Ciel couronner Son serviteur Amand, c'est pour votre bien; car sachez que la fin de votre vie approche. Demandez au Seigneur de vous envoyer quelque infirmité qui achève de vous purifier, et vous prépare à recevoir la récompense dont jouit déjà le bienheureux Amand ». Jusque dans la plus extrême vieillesse, saint Ghislain allait de temps en temps converser de choses spirituelles avec la vénérable sainte Waudru; et lorsque les infirmités de l'âge ne permirent plus à l'un et à l'autre de faire tout le trajet qui séparait les monastères de Celle et de Mons, ils bâtirent, d'un commun accord, un petit oratoire en l'honneur du saint martyr Quentin, dans un lieu appelé Quaregnon. C'est là qu'ils se rendirent quelquefois à l'exemple de saint Benoit et de sa soeur sainte Scholastique, dont ils reproduisaient parfaitement la conduite et la sainteté. Telle fut la vie de saint Ghislain, ornée de toutes sortes de vertus. Il répandit dans toute la contrée la bonne odeur de Jésus-Christ et se montra son véritable disciple par sa charité envers les pauvres, son amour pour Dieu, et par l'accomplissement fidèle de tous les devoirs de la vie religieuse. Il mourut en paix dans un âge avancé, et fut enterré par ses disciples dans l'église de son monastère. On peint fréquemment près de lui une ourse avec son ourson: nous avons indiqué la raison de cette caractéristique.


Culte et reliques


Son corps reposa dans l'église de son monastère, jusqu'à l'époque où Charlemagne chargea l'abbé Eléfaut d'en construire une autre plus spacieuse et plus magnifique. Halitgaire, évêque de Cambrai, la consacra, l'ais 818, sous le règne de Louis le Débonnaire. Le corps saint y fut alors porté et bientôt après oublié cause des invasions des Normands et du découragement général qui abattait tous les esprits. Le monastère lui-même resta en ruine jusqu'à ce que, en 929, un aveugle, averti pendant son sommeil, se rendit auprès de ces décombres pour prier et y recouvra la vue. Il fit faire aussitôt des recherches pour retrouver les reliques du Saint dont le culte reçut une nouvelle extension. En 933, le monastère fut relevé, mais 5 ans plus tard un incendie le réduisit encore en ruines : heureusement les reliques furent épargnées.


Ces reliques furent portées le 22 septembre 1023 à la consécration de l'église de Saint-André, du Cateau, faite par l'évêque Gérard de Florines ; en 1030, à la consécration de la cathédrale de Cambrai; en 1063, à celle de l'église du monastère de Saint-Sépulcre, sous le bienheureux Liébert, et en 1070 à celle de l'église des apôtres saints Pierre et Paul, à Hasnon. Tous ces faits prouvent d'une manière éclatante le respect et la dévotion que l'on avait au 11ième siècle pour ce grand serviteur de Dieu. On en trouve d'autres témoignages dans les siècles suivants : en 1101, la 6 juin, les reliques de saint Ghislain sont portées à Maubeuge pour assister à la translation solennelle de celles de sainte Aldegonde ; en 1180, elles sont placées dans une nouvelle châsse par Roger, évêque de Cambrai ; en 1491, le 15 janvier, l'évèque de Cambrai, Henri de Berghes, les visite et en sépare un bras pour être présenté à la vénération publique. Ce bras ayant disparu dans les guerres du 16ième siècle, l'archevêque de Cambrai, Louis de Berlaymont, le remplaca, en 1588, par l'autre bras qui fut exposé à la piété des lidèles. En 1626, le jour de Saint-Luc, François Vander-Burgh, aussi archevêque de Cambrai, plaça dans une nouvelle châsse, préparée à cet effet, une grande partie des reliques de saint Ghislain, et en 1628, le jour de Saint-Jean l'évangéliste, l'abbé de Crespin mit la tête du Saint dans une fierte particulière.


Enfin, une confrérie, appelée confrérie de la Charité, fut érigée en l'onneur de saint Ghislain, confirmée en 1120 par Burchard, évêque de Cambrai. On l'appela plus tard la confrérie de Saint-Ghislain. Beaucoup de seigneurs et de personnes nobles voulurent en faire partie, entre autres Philippe IV, roi d'Espagne, et son épouse. Les élèves du collège du Lys, en l'université de Louvain, avaient adopté saint Ghislain pour leur patron et célébraient chaque année sa fête avec solennité. Aujourd'hui encore, dans l'église métropolitaine de Cambrai, il existe une confrérie de Saint-Ghislain que la piété des fidèles a rendue célèbre. Peut-être quelques documents authentiques permettraient-ils de la rattacher à celle qui fut confirmée en 1120 par l'évêque Burchard. Avant la révolution de 1793, elle appartenait à la paroisse de Saint-Nicolas; mais cette église avant été détruite, les reliques du Saint ainsi que l'association furent transportées à la métropole. Cette confrérie est double; l'une est particulièrement destinée aux jeunes enfants, l'autre aux grandes personnes. Ces enfants, quelque temps après leur naissance, sont apportés dans l'église par leurs parents et recommandés à la protection du Saint, afin qu'il les délivre des maladies et des dangers auxquels ils sont exposés à cet âge. Si quelques-uns d'entre eux meurent dans les premières années de l'enfance, l'association fait chanter une Messe dite « des Anges ». Quant aux grandes personnes, qui se mettent aussi dans cette confrérie afin d'être délivrées d'accidents et surtout de certaines maladies, comme le mal caduc et autres semblables, leur nombre est aussi très-considérable. A la mort de chaque associé on fait célébrer une Messe pour le repos de son âme. De plus, le mercredi de chaque semaine, on chante un salut en l'honneur du saint patron, et le second dimanche d'octobre, sa Fête est célébrée avec solennité. Pendant l'octave qui la suit, une foule de pèlerins de la ville et des villages voisins viennent rendre leurs hommages à leur digne protecteur et se recommander à sa puissante intercession.


Le village de Roisin est devenu un lieu de pèlerinage à saint Ghislain pour les femmes dont les couches approchent. Elles y vont même quelquefois après, quand elles ont été heureusement délivrées. La ville de Saint-Ghislain est aussi un lieu de pèlerinage très-fréquenté. Les pauvres mères qui craignent pour la vie de leurs chers nourrissons, les portent à Saint-Ghislain. Le prêtre récite sur eux l'Evangile, leur fait toucher les reliques du Saint, et souvent, après ce pieux voyage, les hideuses convulsions et les frayeurs naturelles aux jeunes enfants, surtout à l'époque de la première dentition, se trouvent apaisées: touchant bienfait de la divine clémence qui récompense la foi naïve des mères par le Salut de leurs enfants!


Texte extrait des Petits Bollandistes Volume 12

627_001

Neuvaine à Saint Ghislain


Premier jour


Saint Ghislain qui, pour apporter à nos pères tes lumières de l'Evangile, avez quitté votre patrie et êtes venu planter la Croix de Jésus-Christ dans les sombres forêts, encore païennes, des Gaules, écoutez l'humble prière de vos serviteurs qui mettent en vous leur confiance. Donnez-nous l'esprit de Foi. Ne permettez pas que jamais nous nous laissions envahir par l'indifférence ou le respect humain. Ecartez de nous tout ce qui pourrait devenir un danger pour nos croyances. Que, fiers de notre glorieux nom de Chrétiens, nous ne rougissions jamais de nous montrer zélés disciples du Christ et ardents défenseurs de la Sainte Eglise.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Deuxième jour


Saint Ghislain, qui, avant d'entreprendre vos courses apostoliques, avez voulu retremper votre foi auprès du représentant de Jésus-Christ sur la terre; Saint Amand, évêque de Maastricht, sous la direction duquel vous avez voulu organiser votre entreprise; Saint Pierre et Saint Paul, colonnes de Notre Mère la Sainte Eglise, auxquels vous avez voulu dédier votre premier sanctuaire; inspirez-nous le plus grand respect pour la Parole de Jésus-Christ; rendez-nous dociles à la voix de nos évêques; pénétrez-nous de respect pour tous ceux que la Providence a chargés du soin de nos âmes.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Troisième jour


Saint Ghislain, qui, dans l'exercice de votre mission apostolique, avez connu les épreuves de la persécution et de la calomnie; donnez-nous la grâce du courage et de la résignation Chrétienne aux jours de l'épreuve. Ne permettez pas que l'esprit du mal profite de notre trouble pour nous écarter des voies de la charité. Saint Aubert, Evêque de Cambrai, qui avez soutenu Saint Ghislain contre la méchanceté de ses ennemis, soyez le défenseur de notre faiblesse maintenant et surtout à l'heure de notre mort.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Quatrième jour


Saint Ghislain, qui avez été inspiré de remettre votre baudrier au châtelain de Roisin pour arracher miraculeusement sa vertueuse épouse au danger d'une mort imminente, exaucez toute mère qui vous invoque à son heure critique. Et puisqe votre baudrier sauva en même temps le nouveau-né, sauvez encore nos petits enfants, menacés de convulsions et autres maux de leur âge. L'expérience nous a appris que votre miraculeux pouvoir s'étend aussi à toute personne souffrant de maladies nerveuses. Soulagez tous ceux qui ont recours à vous dans leurs douleurs.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Cinquième jour


Saint Ghislain, qui, en sauvant du péril de mort la châtelaine et l'enfant de Roisin, avez appris aux mères Chrétiennes à mettre leur confiance en la divine Providence, inspirez le sentiment de la sublimité de leur vocation à celles auxquelles vous réservez les honneurs de la maternité. Faites-leur comprendre qu'en trahissant leurs devoirs, elle contrecarrent les desseins de Dieu; elles méprisent les honneurs d'une coopération à l'oeuvre divine de la création; elles foulent aux pieds le sang de Jésus-Christ, elles restreignent les fruits de la Rédemption, elles se préparent d'inévitables et terribles châtiments sur terre et dans l'éternité.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Sixième jour


Saint Ghislain, qui, en rendant la vie à l'enfant de Roisin, l'avez associé, avec sa famille, à votre gloire immortelle; faites comprendre à nos mères qu'une situation n'est jamais désespérée mais que la divine Providence se joue des prévisions humaines et peut, si Elle le veut, nous faire trouver la prospérité là où nous n'attendions que l'épreuve. Donnez à ces vaillantes victimes du devoir, la grâce d'un saint abandon entre les mains de Dieu. Ne permettez pas qu'égarées par de fausses maximes, elles s'obstinent à se préparer les plus amères désillusions en disposant en dehors de Dieu, d'un avenir qui n'appartient qu'à Lui.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Septième jour


Saint Ghislain, dont le zèle se répandit autour de vous par la parole et par l'action : prédicateur zélé, ouvrier apostolique, fondateur d'abbayes, faites-nous partager votre amour pour le bien. Faites de nous des apôtres, dans nos familles, au sein de notre entourage, près de ceux que la Providence a mis sous notre direction. Rendez-nous fidèles à notre vocation et aidez-nous à réaliser tout ce que Dieu attend de notre bonne volonté.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Huitième jour


Saint Ghislain, dont la reconnaissance fut si vive à l'égard du Seigneur si hospitalier de Roisin, remplissez-nous de pareille gratitude envers nos bienfaiteurs. Accordez-nous la grâce, pleine de consolations, d'une charité sans borne et s'étendant à toutes les misères d'ici-bas. "C'est à ce signe qu'on reconnaîtra si vous êtes véritablement mes disciples",  dit Notre Seigneur, "si vous vous aimez les uns les autres". Rendez-nous surtout charitables envers ceux qui souffrent comme vous avez eu pitié de nos pères plongés dans les ténèbres du paganisme.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père


Neuvième jour


Saint Ghislain, dont le célèbre miracle de Roisin provoqua la confiance des femmes Chrétiennes qui implorent le secours du Ciel en prévision d'un évènement dont l'attente les glace d'effroi, calmez ces appréhensions exagérées par l'esprit mauvais. Bénissez leur confiant abandon en la puissance de votre intercession; exaucez leurs voeux; comblez-les de vos faveurs pour que celui ou celle dont elles attendent la délivrance, deviennent après avoir été l'objet de leur consolation ici-bas, le motif de leur gloire dans le Ciel. Ainsi-soit-il.


Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père

878_001

Consécration des enfants par leurs parents


Seigneur Jésus, qui lorsque vous étiez sur la terre, attiriez à vous les petits pour les bénir et qui avez promis le Ciel à ceux qui leur ressemblent, nous vous consacrons aujourd'hui nos enfants, afin qu'étant vôtres avant d'être à nous, Vous nous aidiez à les rendre forts de corps et d'âme pour Votre gloire et notre consolation.


Saint Ghislain, protégez-nous. (trois fois)

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Amen.

734_001

Saint Ghislain bénissez nos enfants; accordez-leur la santé du corps, la pureté de l'âme, l'innocence du coeur.


Téléchargez le texte de ces prières (pdf) en cliquant ici

5 décembre 2010

La Chapelle Sainte Agathe de Langon 1/2

5 décembre 2010

La Chapelle Sainte Agathe de Langon 2/2

4 décembre 2010

Neuvaine à Notre Dame de Chartres

925001

Notre Dame de Chartres

 

Un Culte Marial

 

Chartres est probablement un des plus anciens lieux de pèlerinage chrétien de notre pays. Depuis la première implantation de l'Eglise sur le lieu le culte et la dédicace marial sont reconnu d'une manière qui semble évidente et logique... comme s'il ne pouvait en être autrement. La dédicace à Marie est certaine dès le VIIIe siècle selon les manuscrit relatant un don de Pépin en 768.. « l'église Sainte Marie de Chartres ». Le pèlerinage sera établi dès le XIIe siècle de façon régulière, et se poursuivra activement jusqu'à nos jours.

 

Les trois Vierges de Chartres

 

Les écrits sur le propos des trois « Notre-Dame » de la cathédrale font état de Notre Dame de Sous Terre, Notre Dame du Pilier et de Notre Dame de la Belle Verrière. Nous choisirons de prendre cette habituelle chronologie à contre-courant. Ainsi nous irons du haut en bas, en passant par le pilier, et de la clarté lumineuse de la connaissance à la pénombre sombre de l'initiation

314_001

Notre Dame du Pilier

 

Revêtue de ses riches habits, Notre-Dame du Pilier est vénérée par les pèlerins de passage à Chartres. Cette statue, en bois polychromé, représente la Vierge et l'Enfant. La peinture ayant presque entièrement disparu des visages, ceux-ci ont la couleur du bois, ce qui a fait appeler cette image la « Vierge Noire ». Cette statue fut offerte par le chanoine Wastin dans les premières années du XVIème siècle (1510 environ). Elle fut réalisée en bois de poirier, sur le modèle de la statue en vermeil, ornant le maître autel, donnée par l'archidiacre de Vendôme en 1221. La statue de vermeil fut hélas fondue, avec d'autres « vieilles argenteries », en 1769 pour financer les travaux de transformation du sanctuaire. Marie est représentée en Majesté, assise, tenant l'enfant Jésus sur son genou gauche. Elle regarde droit devant elle; dans sa main gauche qu'elle tient élevée est une poire. L'enfant tient dans sa main gauche le globe du monde; il lève la main droite pour bénir.

994_001

Notre Dame de la Belle Verrière


Notre-Dame de la Belle Verrière, vitrail qui est une des 175 représentations de la Vierge dans la Cathédrale, doit sa célébrité à ce bleu cobalt exceptionnel qui a pourtant faillit disparaître lors du terrible incendie de 1194. En effet, seul le panneau central, celui de Marie et de son Enfant, a résisté au désastre. Sur ce panneau, la Vierge, sans nous écraser, nous surplombe de ses 2 m 25 et nous présente son Enfant tenant un livre sur lequel peut être lue l'inscription "omnis vallis implebitur": "toute vallée sera comblée" en référence à Saint Luc qui cite cette phrase en prélude à la prédiction de saint Jean-Baptiste. Elle pose son regard sur nous et en même temps au delà de nous, avec à la fois grandeur, humilité, pureté, compassion, expérience, sérénité, tristesse, sourire et majesté.

524_001

Notre Dame de Sous Terre

 

Par un bref couloir courbe aménagé à travers la construction du XIe siècle qui formait alors l’infrastructure du croisillon nord, on atteint la chapelle Notre-Dame de Sous Terre. La statue mise en place en 1857, due au sculpteur Fontenelle, a été remplacée en 1976 par une nouvelle statue de la Vierge en majesté sculptée en bois de noyer sur un modèle de la statue originale, en un peu plus petit, qui était conservé au Carmel.  Dans un décor beaucoup plus sobre et dépouillé que celui qui existait depuis le XIXe siècle, elle perpétue le souvenir de la vierge romane, qui fut brûlée par les révolutionnaires le 20 décembre 1793. Cette chapelle, lieu de prières intenses, est pour beaucoup le véritable sanctuaire de la cathédrale.

482_001

Le Saint Voile

 

Il s'agit d'une relique très importante qui fut offerte en 876 à la cathédrale par Charles le Chauve, empereur d'Occident. Ce voile, selon la tradition, est la chemise que portait Marie lors de l'Annonciation, au moment ou le Verbe fut conçu. Cette relique importante drainait de nombreux pèlerins. Lors de l'incendie de l'ancienne église, en 1194, on crut que la relique était perdue, mais on la retrouva intacte: cela fut interprété comme le fait que la Vierge Marie désirait une plus grande église pour sa relique, et explique peut-être l'enthousiasme et la rapidité avec laquelle la nouvelle cathédrale fut bâtie. La relique était contenue dans une châsse de grande valeur, dont les joyaux furent vendus à la révolution. De même, le voile fut découpé en plusieurs morceaux, qui furent vendus. Une expertise du tissu, réalisée en 1927 par le musée des soieries de Lyon propose une datation ancienne (premiers siècles). Cependant, il est en soie de grande valeur, ce qui est étonnant au vu du statut social de Marie. Le voile est toujours exposé dans le déambulatoire, du côté nord, dans une des chapelles absidales.

Vue_cath_drale_1

Pèlerinages

 

Notre-Dame de Chartres reste un lieu de pèlerinage important à l'heure actuelle, principalement grâce au traditionnel pèlerinage de Notre Dame de Chrétienté qui a lieu chaque année durant le week-end de Pentecôte et qui n'attire pas moins de 8000 pèlerins venant du monde entier, mais aussi grâce à l'engouement pour la route de Saint Jacques de Compostelle, dont Chartres est une étape pour les pèlerins qui viennent du nord par la route de Paris.

178_001

Neuvaine à Notre Dame de Chartres


Premier jour
Notre Dame tutelle de Chartres


Toujours la très sainte Vierge fut la Dame et la protectrice de Chartres; nos pieux ancêtres croyaient même que le roi Priscus, un siècle avant la naissance de cette Vierge auguste, l'avait instituée l'héritièrc de son royaume et de ses domaines. Cette naïve croyance, qui se perd dans la nuit des temps, fut toujours chère aux habitants de Chartres. De son côté, la sainte Mère de Dieu regarda la vieille cité des Carnutes comme sa ville favorite: c'est en faveur des Chartres qu'elle multiplia surtout ses bienfaits et ses miracles. Aussi nulle autre ville n'a tant multiplié les monuments de sa piété et de sa reconnaissance envers Marie; aucune autre ne s'est unie à cette tendre Mère par un culte plus dévoué et plus filial. Chartres est par excellence la cité de la Vierge: autrefois, de quelque cote que l'on sortit de la ville, en quelque sens qu'on la traversât, partout s'offraient des chapelles et des images de la Mère de Dieu. « L'incomparable basilique de l'auguste Dame de Chartres, dit Mgr Pie, voit se grouper autour d'elle un essaim de souvenirs pieux. A peine peut-on faire quelques pas dans la cité et dans ses alentours, sans y retrouver, sous mille formes, le nom de Marie. Les huit portes du mur d'enceinte, celles qui séparaient les divers quartiers de la ville, ou qui fermaient le cloître, étaient toutes ornées d'une statue de Notre Dame, surmontée ordinairement de la légende Carnutum Tutela, Protectrice des Chartrains. La porte Guillaume, la porte Morard, et le porche septentrional du cloître, qui restent seuls debout, conservent encore leur tutelle. De nombreuses Madones étaient distribuées çà et là au coin des rues, sur les ponts, et au frontispice des maisons particulières. La rue Chantault, la rue Muret, la ruelle de la Barre des prés, le Bourg-neuf, faubourg de la Grappe, le carrefour Saint Brice, etc, nous offrent encore de ces petits monuments domestiques; mais la lampe, qui brûlait ordinairement devant eux, s'est éteinte. Le pont de l'Ave Maria a triomphé du nom de Pont de la fédération que la République lui avait imposé; et le pont des Trois Ave garde sa statue avec l'inscription du quatrain de Pibrac: « Si l'amour de Marie, En ton cœur est gravé, En passant ne t'oublie De lui dire un ave ». Les prés des Recalés, la porte des Epars redisent depuis neuf siècles les prodiges de Celle qui est plus forte qu'une armée rangée en bataille. Les jeunes filles, après les pieux cantiques du Rosaire, vont encore par troupes, le dimanche soir, déposer leurs prières avec les bluets des champs autour de Notre Dame de Vaux Roul. Cent neuf églises conventuelles ou paroissiales étaient dédiées à la sainte Vierge, au 15e siècle, dans l'étendue de l'ancien territoire de Chartres ». Ne sont-ce pas là autant d'émanations de l'amour du peuple chartrain pour sa bonne et sainte Dame, et autant de fruits de la piété filiale d'une cité que la Reine des les cieux a toujours protégée? C'était un culte de reconnaissance que Chartres avait voué à sa première suzeraine. Ce culte sort triomphant aujourd'hui des nuages dont quelques années désastreuses l'avaient environné. Oui, recueillons, comme un précieux patrimoine, cette dévotion de nos pères: elle prend sa source dans le sentiment le plus noble et le plus pur du cœur humain, dans la reconnaissance. Qu'elle devienne un bien de famille à transmettre de père en fils!


Miracle


Jean le Marchant, chanoine de Chartres au 13e siècle, nous raconte une vision dont fut favorisée une dame de Soissons nommée Gondrée. Cette dame était attaquée du mal des ardents, et elle était devenue un objet d'horreur et de dégoût pour tous ceux qui l'entouraient. Elle fut subitement guérie , après avoir invoqué la sainte Vierge avec une entière confiance; elle montra une si vive gratitude envers sa divine bienfaitrice, qu'elle mérita de la voir devant elle. Elle lui dit: « O sainte Dame, je vous rends grâces de ce a que vous avez daigné me guérir du mal affreux » qui me rongeait. Mais, ô très douce Dame, que pourrai-je dire à ceux qui me demanderont par qui j'ai été délivrée de mes cruelles souffrances? » Et la Dame lui répondit: « C'est la Dame de Chartres qui t'a guérie; tu n'en saurais douter, car elle possède à Chartres sa maison favorite; elle veut qu'à Chartres l'on recoure vers elle, comme à son palais royal; elle veut qu'on l'en regarde comme la Reine et la protectrice; à Chartres est sa maître-église, qui si noblement est assise que la Dame tient sous sa main et tout Chartres et tout chartrain ».


Prière


Serait-ce sans dessein, aimable Mère, gracieuse Tutelle de Chartres, que vous auriez donné à notre ville, depuis plus de dix-huit siècles, tant de marques d'une tendre affection? Je ne le saurais croire. Vous avez eu un but, celui de nous convaincre que vous preniez à jamais notre ville sous votre protection invincible. Nos désirs se rencontrent avec votre amour. Si vous êtes assez bonne pour vouloir en tout temps vous montrer notre force et notre Tutelle, nous sommes, nous, trop heureux de recevoir vos faveurs. Nous applaudissons à ce que nos pères ont fait, nous voulons suivre leurs traces et vous continuer leurs pieux hommages. Nous voulons mettre en vous, après Dieu, toute notre espérance, vous conjurant, ô bénigne Dame de Chartres, d'agréer, avec l'offrande de nos cœurs, cette nouvelle protestation de dévouement. Recevez donc nos vœux, auguste Souveraine, souriez à nos désirs, entérinez nos suppliques et exaucez nos prières. Amen.


Second jour

Notre Dame de Chartres, secours des guerriers


Le Seigneur est le Dieu des armées et des combats. Marie, son auguste Mère, est la reine des Victoires. C'est ce que les plus vaillants guerriers chrétiens ont compris, ceux de nos jours comme ceux du moyen âge. Nos braves, qui combattent pour l'honneur de la France dans la Crimée, nous en fournissent une preuve touchante: tous, depuis le général en chef jusqu'au dernier tambour, portent, au feu, sur leur noble poitrine, l'image protectrice de Marie. On l'a trouvée sur le maréchal de Saint-Arnaud et sur le porte-drapeau de la bataille de l'Alma; c'était sous cette sainte cuirasse que battaient ces cœurs vaillants. La Vierge semble surtout présider aux exploits de la cité chartraine. Au 10e siècle, elle est invoquée par nos pères; aussitôt elle vient à leur secours: elle repousse loin de leurs murs les terribles Normands conduits par Rollon. C'est elle qui fléchit Louis-le-Gros voulant à h: tète d'une armée raser leur ville. Plus tard, en 1568, elle leur donne une mémorable victoire sur les Huguenots; terrible comme une armée rangée en bataille, elle fait trembler ces hérétiques qui portaient avec eux l'incendie, le sacrilège et la mort. « Les Huguenots, dit un de nos historiens, s'étant approchés pour entrer dans la ville par la brèche qu'ils avaient faite, il se trouva qu'il se présenta, sur la dite brèche, à leur opposite, une grande Dame tenant un enfant dans ses bras, contre laquelle ils se mirent à tirer et à redoubler avec grandes décharges de paroles injurieuses, sans qu'ils pussent l'atteindre ni la frapper aucunement: au contraire les balles qu'ils tiraient, tombaient sans effet ni force aux pieds de la muraille, et eux pensant entrer se trouvaient reculés: ce que les Chartrains ayants reconnu, et que c'était la sainte Vierge qui avec, son cher Fils prenaient visiblement la défense de la ville en main, les ecclésiastiques et sexe féminin se mirent en prière, et les hommes en état de porter les armes s'assemblèrent et firent sortie sur les assiégeants qu'ils repoussèrent vigoureusement ». Reine de la cité, Notre-Dame de Chartres n'en sera pas moins accessible aux prières que nous lui offrirons pour la patrie, pour cette France qui est son domaine bien-aimé. Oui, le royaume des lys sera toujours protégé par celle dont la beauté immaculée fleurit comme le lis entre les épines.


Miracles


Nous devons déjà raconté, ci-dessus, le miracle qui préserva de la mort un vaillant guerrier du 13e siècle. Nous avons dit aussi comment la sainte Dame de Chartres invoquée par Philippe-Auguste, rendit les champs de Bouvines témoins d'une victoire à jamais célèbre dans nos annales, et préserva le roi des terribles dangers du combat. En 1554, « un capitaine fut garanti d'un coup du mousquet par une chemisette de Chartres bénite qu'il portait sur soi ». En 1697, le baron du Brueil vint offrir à la Vierge de Chartres le boulet de canon dont il avait été frappé, sans être blessé.


Prière


O sainte et puissante Dame de Chartres, aimable Reine de la Victoire, impénétrable Bouclier des braves, regardez-nous avec bonté. Vivant dans un siècle rempli d'alarmes, nous venons nous abriter sous votre manteau maternel. Accordez à nos vœux ce qu'ils vous demandent instamment: la victoire et la paix pour la France, votre protection et une foi pratique pour ses vaillants défenseurs. Faites que, fécondant par leurs fatigues celte patrie terrestre, ils achètent par leurs vertus la patrie immortelle, où vous régnez dans les splendeurs du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.


Troisième jour

Notre Dame de Chartres préservant de l'hérésie


Marie a toujours été Celle qui a détruit à elle seule toutes les hérésies de l'univers. Aussi a-t-elle conservé sa ville favorite dans une fidélité inviolable au Saint Siège, et dans un amour constant pour la foi catholique. Jamais l'erreur ni l'hérésie n'ont pu s'y implanter. L'hérésiarque Béranger ne trouva pas à Chartres un seul écho de ses erreurs, quoiqu'il y comptât plusieurs amis. Quelque temps après, un autre hérétique nommé Roscelin, ayant voulu venir dogmatiser à Chartres, le Bienheureux Yves lui écrivit: « Ne venez pas dans notre ville, car nos concitoyens pourraient bien avoir recours aux pierres contre vous ». C'est ainsi que les Chartrains étaient attachés à fa foi de l'Église de Dieu. Les Bulgares, les Vaudois et les Albigeois ne parvinrent jamais à y faire un seul prosélyte; ce fut même un évêque de Chartres, Geoffroi de Lèves, que le Souverain Pontife choisit pour travailler à la conversion de ces hérétiques. Ce fut également aux pieds de Notre-Dame de Chartres que le célèbre Simon de Montfort puisa ce courage calme, cette bravoure invincible qui en fit le Macchabée de la France. Au 16e siècle la doctrine de Calvin ne put pas davantage pénétrer dans la cité chartraine, qui demeura obstinément catholique, malgré la protection accordée aux hérétiques par la duchesse Renée, et malgré l'orthodoxie équivoque d'un de ses évêqucs, Charles Guillard. Alors on vit les Chartrains réparer par de solennelles processions l'injure faite à Notre Dame Blanche; on les vit déchirer et livrer aux flammes les placards blasphématoires affichés au coin des rues , et poursuivre à coups de pierres, jusque dans le carrosse de l'évêque, un moine des Vaux de Cernai, qui avait avancé des propositions hérétiques dans la chaire de Notre-Dame.


Miracle


C'est en 1568 que Marie protégea surtout sa ville bien-aimée contre tous les efforts et la haine de l'hérésie. Nous laissons parler Mgr Pie; toutefois nous abrégeons son récit: « Le 1er mars 1568, la ville se trouva investie. Elle était défendue au dedans par Anthoine de Linières. Les efforts des assiégeants se portèrent principalement du côté de la porte Drouaise. Ce fut le 6 mars que les protestants ouvrirent le feu contre la porte Drouaise avec cinq pièces de canon, tandis que quatre autres, placées en arrière des Filles-Dieu, prenaient en flanc les défenses. Le lendemain, un pan du mur de vingt pas de long était renversé; l'ennemi s'était emparé du ravelin qui couvrait la porte, et dont l'occupation rendait la prise de la ville inévitable. Si le Ciel n'avait inspiré dans ce moment une résolution courageuse, le triomphe des hérétiques était assuré. Mais le gouverneur apprend le danger; il appelle ses capitaines, échange avec eux la promesse de vaincre ou de mourir, et après leur avoir serré la main, il s'élance a leur tète sur deux planches jetées en travers du fossé à la place du pont détruit parle canon. Quarante volontaires le suivent et leur attaque est si impétueuse, qu'après avoir perdu deux cents des siens, l'ennemi est chassé de cette position qu'il ne put jamais reprendre. En même temps échouait, du côté de la porte Saint Michel, une tentative d'escalade.  Comprenant qu'il fallait revenir vers la porte Drouaise, le prince de Condé chargea ses batteries et les dirigea contre la tour des Herses et les murailles adjacentes. Le feu de l'artillerie dura, le 9 mars, depuis six heures du matin jusqu'à neuf heures du soir. Une brèche de trente pas de long fut ouverte, et la tour des Herses fut renversée au milieu de l'Eure. Mais déjà Linières, aussi actif qu'intrépide, avait élevé en arrière un retranchement si formidable, que les assiégeants n'osèrent donner l'assaut; et après une nouvelle et inutile attaque du ravelin, ils abandonnèrent les fossés où ils étaient écrasés par le feu de la huguenote. C'était une forte pièce de canon enlevée aux protestants. Le 12 mars, une hostilité d'un nouveau genre commence: la rivière ayant été détournée, les moulins à bras ne suffisent pas pour approvisionner la ville, qui redoute la famine et plus encore la réduction; chacun frémit à l'idée des meurtres, du pillage, des profanations dont on est menacé: quand, nu grand étonnement de tous, un message arrive, annonçant la suspension d'armes, et le 15 au matin l'ennemi se retire. Les protestants avaient perdu 3 500 hommes, tandis qu'il n'en était mort que 250 du côté de la ville. Nos pères ne balancèrent pas à reconnaître là le doigt de Dieu, la protection de la Vierge, patronne et Dame de leur ville. En effet, tandis que toute la population était en prières, et que la sainte Grotte souterraine regorgeait d'hommes, de femmes, d'enfants qui ne cessaient d'implorer la glorieuse et puissante Dame de Chartres, quelque chose de merveilleux se passait. Une statue de la Vierge surmontait la porte Drouaise, avec l'inscription: Carnutum Tutela. Les Hugenots, se gabans que Marie pouvait autant en celle ville que Diane en Ephèse, et prenant ladite image pour objet de leur rage et fureur, tirèrent contre celle tant de coups de canons et artillerie, que tout ce qui était à  l'en tour demeura foudroyé jusqu'à quatre doigts près, selon que les vestiges y sont ores récents: néanmoins ils ne purent jamais atteindre la dite sainte image... C'est ainsi que la Vierge glorieuse défendit cette ville, qu'elle reconnait comme sienne, contre ses haineux et de son Fils, et qu'elle la préserva de toute hérésie ». De nos jours encore, l'invincible Tour de David peut nous défendre et contre l'indifférence religieuse qui envahit tant d'âmes, et contre l'incrédulité qui les endurcit, et contre l'immoralité qui les aveugle et les tue, en un mot elle peut nous défendre contre l'action délétère d'un siècle sans foi, sans prévoyance et sans amour. Qui donc, parmi les chrétiens, n'a pas un pécheur à recommander à Marie?


Prière


Aurore brillante du Soleil de justice, vous qui portez dans les cœurs une douce lumière qui les dispose à recevoir le grand jour de la vérité, daignez jeter un regard sur l'âme pour laquelle je vous invoque, sur cette âme qui m'est chère, qui est mille fois plus chère encore à votre divin Jésus. Par vous, ô glorieuse et puissante Dame de Chartres, l'Église à triomphé de toutes les hérésies; par vous, elle peut encore recouvrer tant d'enfants que la lâcheté, le respect humain, le sophisme et l'erreur éloignent de son sein maternel. Vous savez pour qui je prie, vous savez quel est celui que je désire voir revenir à la foi, à l'amour, aux saintes pratiques de notre auguste religion. Ah! je vous en conjure, ô Mère de bonté, accueillez ma prière et daignez l'exaucer! Amen.


Quatrième jour

Notre-Dame de Chartres illustre par ses miracles


Les miracles opérés par la Sainte Dame de Chartres sont innombrables. Par elle, par sa puissante intercession , la santé est rendue aux malades, la vue aux aveugles, la parole aux muets, l'ouïe aux sourds, la vie aux morts; les pécheurs endurcis sont réconciliés avec leur Dieu; les âmes scrupuleuses retrouvent la paix et le calme; tous les maux du corps, toutes les misères de l'âme reçoivent une heureuse guérison aux pieds de son image bénie. Que signifient les miracles? Quand ils ont pour objet une conversion ou une guérison corporelle, on doit les envisager comme des témoignages d'une faveur insigne, d'une bienveillance particulière. Mais ils sont surtout une manifestation du Ciel à la terre, un langage sublime qui s'adapte à toutes les positions, qui se modifie suivant les besoins. De là la variété des miracles. Ainsi, à la naissance de Jésus-Christ, on voit deux prodiges éclatants, mais d'un genre différent. Les pasteurs veillent auprès de leurs troupeaux; un ange leur apparaît, et leur annonce la naissance du divin Sauveur. En même temps parait dans le ciel un signe, qui parle aux sages d'Orient, habitués à lire la majesté de Dieu dans les astres qu'il a formés. « Ils le voient; c'est l'étoile de Jacob, disent-ils, c'est le signe du grand Roi; allons le reconnaître et l'adorer ». Ils partent, suivent l'étoile, et trouvent le Messie, comme les bergers l'avaient trouvé. Ainsi Dieu parle à chacun selon ses facultés, ses besoins, ses désirs, et se conforme, avec une touchante bonté, aux nécessités et à l'intelligence de ses enfants. Les miracles opérés par l'intercession de Notre Dame de Chartres ont aussi leur langage, langage de la plus tendre des mères à des fils reconnaissants et soumis. C'est un engagement céleste qu'elle prend envers nous, en se faisant ainsi notre appui dans nos misères, notre santé dans nos maladies, notre secours dans nos besoins. « Habitants de Chartres, nous dit-elle, de ma ville privilégiée, j'agrée vos hommages, je vous adopte pour mes enfants: soyez fidèles à mon culte; je vous aimerai toujours, et ces miracles que vos prières ont demandés et que j'ai obtenus pour vous, sont le gage immortel de mon amour et de ma protection ».


Miracle


Parmi cette multitude de prodiges, nous choisirons la guérison miraculeuse d'une pieuse habitante de Prunai-le-Gilon; nous ne faisons que traduire en français les vers romans de Jehan le Marchant.  « A Prunai vivait une jeune femme mariée qui était atteinte de paralysie; si que ni de pied ni de main ne pouvait faire nul office. Ne pouvait aller ni venir, ni aux mains rien prendre et tenir. Il y avait déjà plus d'un an qu'elle souffrait de cette triste maladie. En outre elle était si pauvre qu'elle ne pouvait recourir à la médecine. Privée de toute assistance humaine, elle plaça son espoir de  guérison dans la sainte Dame qui guérit tous les mortels qui l'appellent de cœur. Elle la supplia de vouloir bien regarder son humble servante si malade et si triste, de la délivrer de son mal ou de la faire mourir. Sa prière fut exaucée. Une nuit la gracieuse Dame apparut à la jeune femme, et lui dit: « Si tu veux être guérie, fais-toi mener à Chartres dans mon église; car là, si tu as ferme confiance, tu recevras la santé que tu désires ». A cette promesse, la jeune femme se réjouit beaucoup; quand il fit jour, elle appela son mari, et lui dit ce qui lui était advenu. Celui-ci en fut ivre de joie; il fit aussitôt mener sa femme à Chartres. C'était un samedi. Arrivée près de l'église de Notre-Dame, on la descendit de voiture, et on la porta devant l'autel de la sainte Vierge. Là, cette pauvre paralytique fit sa prière avec foi et dévotion; et à l'instant elle fut guérie : tout son mal avait disparu; l'usage de ses pieds et de ses mains lui était rendu. « Au ciel en haut ses mains tendit, à Dieu gré et grâces rendit, et à sa Mère glorieuse par qui elle était saine et joyeuse ».


Prière


O Vierge trois fois bénie, sainte et douce Dame de Chartres, vous nous avez manifesté la pensée intime de notre cœur ; vous n'avez pas envoyé un ange pour nous dire: « Je veux être votre mère », mais vous avez écrit cette ravissante promesse autour de votre image miraculeuse et de votre Colonne. Vos miracles multipliés nous disent, ô notre tendre Mère, que votre cœur nous appartient, que votre puissance est à nous, que votre charité envers voire peuple béni ne tarira jamais. Soyez toujours notre vie, notre douceur et notre espérance; protégez du haut de votre Colonne bien-aimée, ceux dont la plus douce jouissance est de remercier le ciel des faveurs dont il vous a comblée. Amen.


Cinquième jour

Notre Dame de Chartres conservant les enfants qui lui sont consacrés


Le Seigneur Jésus chérissait les petits enfants; il les faisait venir à lui; il les bénissait et les embrassait. Marie est semblable à son divin Fils: tendre et compatissante aux douleurs des mères, elle protège d"une manière spéciale les petits enfants que la piété maternelle lui consacre en les vouant au blanc ou au bleu, ou qu'elle vient porter aux pieds de son Image miraculeuse. Que les mères chrétiennes continuent donc le pieux usage établi de temps immémorial dans la ville de Chartres: si elles veulent conserver leur enfant, qu'elles mettent Notre-Dame dans leurs intérêts, et qu'elles invoquent avec confiance celle qui porta dans son sein le Tout-Puissant! Elles seront exaucées, si elles prient avec amour et confiance.


Miracle


« A Chamblée dont l'évêque est sire, dit Jehan le Marchant, une femme avait une petite fille qu'elle allaitait. Sortie un jour pour aller en une sienne affaire qu'elle allait ou avait à faire, elle laissa son enfanta garder à une jeune fille inexpérimentée ; le petit enfant au berceau se mit a crier; sa gardienne ennuyée de l'entendre crier et pleurer lui donna un morceau de verre; elle s'imaginait que l'enfant cesserait de pleurer quand il verrait luire le morceau de verre. L'enfant tint le verre à la main,  Ainsi comme ce fut chair ou pain Mit le verre dedans sa bouche. Malheureusement il tomba dans l'arrière bouche, et lui coula en la gorge qui était étroite et petite. Bientôt l'enfant fut étouffé, et ne donna plus signe de vie. Alors la jeune fille qui le gardait, se mit à crier, à se lamenter si haut que les voisins l'entendirent et accoururent tout effrayés. La mère de l'enfant accourut aussi en tremblant, et en disant: O Dame de Chartres, je vous consacre mon petit enfant que j'ai laissé dans son berceau; ô Vierge pure et immaculée, je vous recommande ma petite fille; ô douce Dame, ayez pitié de moi. Cependant elle entra dans sa maison, courut au berceau, et trouva son enfant pâle, sans vie. A cette vue, la pauvre mère se lamente, se déchira le .visage, s'arrache les cheveux. Mais tout à coup elle prend sa petite fille entre ses bras, sort de sa maison et prend la route de Chartres pour  aller porter son enfant aux pieds de Notre-Dame. Mais ses voisins et ses amis, en tour s'assemblent et viennent, et par paroles la retiennent. Et la blâment et lui disent: « Où veut-tu aller, folle chétive? Vois bien, ta fille n'est pas vive; porte-la à l'église paroissiale, et fais-la enterrer. Crois-nous, et ne va point à Chartres; ton voyage serait inutile; fais à ton enfant sépulture et souffre en paix cette aventure ». La pauvre mère ne les écoute pas, et vers Chartres s'achemine, criant comme une désespérée: « Dame de Chartres débonnaire, dessus vous mets toute mon affaire; Dame, à mes cris entendez, et ma fillette me rendez ». La malheureuse mère marchait de la sorte vers l'église de Notre-Dame; lorsque tout-à-coup l'enfant rejeta par la bouche deux gros caillots de sang, au milieu desquels se trouvait le morceau de verre; et à l'instant on le vit respirer et ouvrir les yeux. O sainte Dame de Chartres, s'écria la mère, soyez bénie à jamais, car vous m'avez rendu ma petite fille; à Chartres je veux aller vous la présenter et vous rendre mes actions de grâces. A son enfant se déporta  la pièce de verre porta à Chartres en l'église, sur l'autel son offrande a mise; à Notre Dame son enfant  Présenta joyeux et vivant, qui sans vie avait été un moment ».


 

Prière pour un enfant malade


O douce Dame de Chartres, secourable à toutes les mères, daignez écouter les vœux que nous apportons au pied de cette Image qui a vu tant de larmes essuyées, tant de douleurs profondes calmées comme par un saint enchantement, de cette Image qui nous atteste à la fois votre pouvoir et votre bonté. Vous êtes la tendre mère de Celui qui ne voulut pas que la veuve de Naïm pleurât plus longtemps son fils unique; dites-nous aussi, à nous qui craignons pour notre enfant, dites-nous cette suave parole: « Ne pleurez pas! » et nos larmes se changeront en des cantiques d'allégresse, par lesquels nous célébrerons à jamais le pouvoir que votre divin Jésus a remis entre vos mains pour la consolation et le bonheur des hommes. Amen.


Sixième jour

Notre Dame de Chartres, santé des malades


Le sanctuaire de Notre Dame de Chartres a été et est encore semblable à cette piscine de Siloé, où les malades venaient chercher la guérison de leurs maux, le terme de leurs langueurs. Depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, des guérisons inespérées, éclatantes, miraculeuses enfin , y viennent attester et la puissance de Marie et la foi de ses pieux enfants. Marie, disait saint Ephrem, est la solide santé de ceux qui ont recours à elle. « Ainsi, ajoute saint Alphonse de Liguori, quiconque a recours à Marie, trouve non-seulement le remède, mais encore la santé et la vie, comme elle le promet elle-même à ceux qui la cherchent. Non, cette Mère céleste ne se refusera point à guérir celui qui met sa confiance en elle ». Recourons donc à elle dans nos maladies, elle sera notre santé; recourons aussi à elle pour la guérison de ceux qui nous sont chers; à leur tour ils reviendront guéris et consolés, et ce seront des voix de plus dans ce chœur immense qui, sur toute la terre, célèbre les bontés de Marie.


Miracle


Voici comment Jehan le Marchant raconte la guérison miraculeuse d'un certain Guillaume de Chartres. « Ce Guillaume avait une rupture qui le rendait boiteux et le faisait marcher tout courbé; Un bâton en sa main tenait dont son faible corps soutenait, à peine se pouvait lever. I1 était pauvre; et chaque jour il allait péniblement à la cathédrale, non point tant pour le service que pour quérir sa soutenance, et a sa pauvreté allégeance. Voyant chaque jour des miracles éclatants, il ne put s'empêcher de crier en pleurant: « O douce Dame, vous êtes remplie de bonté et de miséricorde pour les pèlerins étrangers; ne ferez-vous rien pour un de vos fidèles chartrains? » Marie l'exauça, car ses prières entendit et pleine santé lui rendit; par sa grande débonnaireté, de toute son infirmité le guérit et de sa rupture le fit aller droite allure. De sorte qu'il se retrouva droit et ferme comme aux jours de sa jeunesse. Quand ce miracle fut vu et parmi la cité su, tous furent de joie avivés, car Guillaume était aussi connu dans Chartres que le boiteux guéri par saint Pierre à la porte spécieuse du Temple, était connu à Jérusalem. Cependant il y avait alors dans la cathédrale une multitude de malades qui y demeuraient, et que l'on voyait couchés dans les bas-côtés de l'église; ils attendaient tous la guérison de leur maladie. Guillaume, par reconnaissance envers la Mère de Dieu, résolut de servir ces malades, et leur vie et leur nourriture leur pourchassa diligemment, et leur départit loyalement ce qu'il leur avait pourchassé; ce qu'il fit jusqu'à la fin de sa vie ».


Prière


O sainte et miraculeuse Dame de Chartres, souvenez-vous que votre Fils bien-aimé, durant son passage sur la terre, ne se refusa jamais à user de sa toute-puissance pour guérir les malades, les infirmes que l'on apportait à ses pieds. Moi aussi, rempli de confiance en votre bonté, je viens auprès de vous, languissant et malade, comme un enfant auprès de sa mère, pour demander du soulagement, et je vous conjure, ô Mère du Dieu sauveur, de vouloir bien user, en ma faveur, de ce pouvoir admirable dont votre Fils vous a revêtue. J'ose vous demander la santé, comme un bien nécessaire à l'accomplissement de mes devoirs sur la terre, et mettant en vous seule ma confiance, j'attends ma guérison de votre maternelle bonté. Mais si la volonté de Dieu exigeait que je le servisse au milieu d'une langueur continuelle, je soumets mes voeux à ses adorables desseins, et je vous prie alors, ô Marie, de daigner m'obtenir l'esprit patient, pénitent, intérieur, dont j'ai besoin pour unir mes souffrances à celles de Jésus, afin que cette croix devienne pour moi la voie du salut et des bénédictions éternelles. Amen.


Septième jour

Notre Dame de Chartres honorée par les pèlerins


 

Nous avons déjà dit combien fut grande la multitude des pèlerins qui, de temps immémorial, sont venus honorer la sainte Dame de Chartres. Mais nous rappelons ce fait, afin de l'envisager comme un généreux stimulant pour les Chartrains, que depuis plus de dix-huit siècles, Marie a si particulièrement protégés et chéris. Si des étrangers l'aiment et l'invoquent, s'ils quittent leurs villes, leurs familles, les occupations, les affaires, les nécessités de chaque jour , pour venir lui témoigner leur respectueux amour, que n'a-t-elle pas droit d'attendre de nous, nous parmi lesquels elle a fixé sa demeure, nous dont elle a conservé, défendu , soutenu les aïeux, nous qui avons été les témoins de ses miracles, et les objets constants de sa prédilection! Ils viennent de loin et sous l'ardeur du jour; ils se réjouissent, disant: « Nous allons en la maison du Seigneur »; et nous, nous n'avons que quelques rues à traverser, peut-être quelques pas à franchir, pour venir en ce sanctuaire béni, où tant de prières ont été exaucées, tant de larmes essuyées; pour y venir rendre à Marie un tendre et filial hommage! Ah! qu'une sainte émulation nous anime et que, profitant des bénédictions qui nous sont offertes et que tant d'autres viennent chercher de si loin, nous ne laissions jamais désertes cette Colonne consolatrice, cette maison plus que maternelle, maison chérie où le Sauveur habite, et où il se plaît à répandre, parles mains de la Reine des miséricordes, les richesses de l'inépuisable trésor de ses grâces et de ses faveurs.


Miracle


Notre-Dame de Chartres a fait de nombreux miracles en faveur de ses pieux pèlerins; on le verra par le fait suivant: « Les habitants de Pithiviers en Gâtinais prirent la résolution de faire un pèlerinage à Chartres, et d'y apporter leur offrande; un char qui fut grand et fort  firent faire et ouvrer forment, et le chargèrent de froment qu'à l'œuvre de Chartres mener le voulaient et eux peiner et travailler en tel voyage pour faire leur pèlerinage. Ils s'attelèrent tous au charriot; et tant le tirèrent qu'ils arrivèrent près du Puiset. Ceux du Puiset grands et menus, hommes et femmes, jeunes et chenus tous de la ville sortirent aussitôt que les pèlerins virent, et à leur rencontre allèrent. Les voyant fatigués, ils leur dirent: « donnez-nous vos colliers et vos cordes, nous vous aiderons, et pour vous à ce chariot nous tirerons; de chaud et de travail suez. Vous avez de repos métier et nous sommes frais et entiers; reprenez haleine un moment, puis vous continuerez votre pèlerinage ». Les pèlerins de Pithiviers répondirent: « Nous ne pouvons vous octroyer votre demande; nous voulons seuls tirer notre chariot; ne voulons pas être repris que pour un petit avantage perdions notre pèlerinage; de votre aide vous remercions ». Quand les habitants du Puiset virent la dévotion de ces fervents pèlerins, ils en furent émus profondément, et leur dirent: « Seigneurs, quand prendre ne daignez notre aide, au moins prenez un autre don. Acceptez un tonneau de bon vin pour étancher votre soif: de grâce ne nous faites pas essuyer un second refus ». Les pèlerins acceptèrent. Le tonneau leur est apporté; chacun son hanap fortreit. Souvent fois et à grand tract du vin qu'ils avaient tant cher burent pour leur soif étancher. Quand le tonneau fut vide, ils remercièrent les bons habitants du Puiset, et ils continuèrent leur route vers Notre-Dame de Chartres. Quand ils se furent mis a la voie; Dieu qui tous biens donne et envoie, beau miracle, à l'exaucement de sa douce Mère Marie. « En effet le tonneau vidé par les pèlerins, fut trouvé rempli de vin clair, fort et adorable; ce fut bien chose merveilleuse et miracle bien apparent. Les pèlerins furent rappelés; ils rebroussèrent chemin. Ceux du Puiset a liesse chère Dirent: « Seigneurs, voyez merveille si grande que oncques sa pareille en votre vie ne vîtes, que Dieu a fait pour vos mérites;  pour le vin que avez bu nouveau vin est survenu. Quand ce miracle expert virent tous ensemble grande joie firent, Dieu et sa Mère remercièrent. Du saint vin tirèrent et goûtèrent et burent non pas gloutonnement, mais comme vin sanctifié, comme s'ils eussent communié. « Quelques malades burent aussi de ce vin miraculeux; aussitôt ils furent guéris et repassés de mainte griève infirmité. Cependant les pèlerins au char se mirent derechef pour leur besogne tirer à chef, comme ils l'avaient commencée; ils ont tant leur voie avancée Qu'à Chartres vinrent a grande joie.


Prière


O bonne et gracieuse Dame de Chartres, nous sommes tous étrangers et voyageurs sur la terre, comme l'ont été nos pères; mais dans ce désert du monde que nous devons traverser, une étoile nous luit, et nous levons les yeux vers Vous avec confiance, sûrs de trouver asile et protection. Priez pour nous, aimable guide, menez-nous, en nous tenant par la main, au port heureux de l'éternité, et confondez dans votre maternelle protection ceux que nous confondons dans nos prières, ces étrangers, ces pèlerins, qui viennent encore révérer votre autel, et unir leurs vœux à ceux que nous élevons vers Vous, ô Reine bien-aimée, glorieuse Tutelle des Chartrains. Amen.


Huitième jour

Notre Dame de Chartres recevant des ex votos


Dans tous les sanctuaires particulièrement honorés par les faits miraculeux qui s'y sont accomplis, nous voyons des ex-voto, pieux témoignages d'une confiance que justifia l'événement, utiles souvenirs d'une grâce demandée et obtenue; et rien peut-être n'augmente autant la ferveur des nouveaux suppliants que la vue de ces dons laissés par des malheureux au Protecteur céleste qui les a consolés. Cet usage remonte, du reste, à la plus haute antiquité, et tout cœur bien placé doit approuver cette pratique de la plus noble des vertus, de la reconnaissance. Ne rougissons donc pas de suivre avec simplicité les traces de nos ancêtres dans la foi, et de consacrer à notre céleste Protectrice quelque légère offrande en retour de ses bienfaits. C'est un juste et saint emploi de la fortune que de la consacrer à orner ces autels, si souvent pauvres et dénués, au milieu des villes les plus opulentes et les plus luxueuses; et ce doit être un besoin pour toute âme chrétienne que de faire participer la maison de Dieu notre Père, la chapelle de Marie notre Mère, à ces richesses que le ciel nous a confiées. Que la générosité des païens pour des temples vides où n'habitaient que de muettes et stupides idoles, que le respect profond des Hébreux pour un temple où tout n'était que figures, symboles, promesses, soit éternellement la leçon des chrétiens, des enfants de Notre Dame de Chartres!


Miracle


« Les habitants de Bonneval, près de Chateaudun, exhortez comme les autres, par fréquents prônes et prédications, d'aller contribuer de leurs moyens, à la réfection de l'église de Chartres, chargèrent sur quelques charrettes grande quantité de chaux. Partis qu'ils furent en temps beau et serein, comme ils se virent un peu avant, aperçurent de loin l'air se troubler: de grosses et épaisses nues commencèrent à offusquer le soleil; un grand vent éleva telle poussière, qu'à peine pouvaient-ils de près se reconnaitre les uns les autres: à l'instant ils entendirent gronder le tonnerre, force éclairs brillants dedans leurs yeux, un grand ravage de pluie tout à l'instant, qui les contraignit de dételer promptement leurs chevaux, et se garer çà et là, quittant et délaissant leurs charrettes et leur chaux, avec une pauvre femme paralytique, qu'ils avoient mise dessus, pour faire son vœu à Chartres. L'orage passé, la pluie cessée, et l'air rasseneré, les pélerins s'étant recueillis des cachots où ils avoient pu se mettre à l'abri (eux ne pensans rien moins que de voir leur chaux toute consommée par l'eau, et la pauvre percluse brulée dessus), furent étonnés en étant venus près, qu'ils virent leurs charrettes se mouvoir toutes seules deux ou trois fois; puis les ayons atteintes, furent davantage ébahis du miracle, quand ils aperçurent que leurs sacs et charrettes n'avoient aucunement este humectez de la pluie; ainsi que tout y était sec et aride, et la pauvre percluse, saine et entière dessus. Incontinent avec allégresse, ils attelèrent leurs chevaux et harnois, tirèrent droit à Chartres; là remercièrent la Vierge des grâces à eux faites; là exposèrent la pauvre paralytique, qui reçut guérison, et là livrèrent leur chaux, pour en bâtir l'église ».


Prière


O Dame de Chartres, ô notre Tutelle bien-aimée, voici le huitième jour que nous venons à vos pieds, dans cette splendide demeure que vous vous êtes fait construire; nous vous demandons la continuation de votre amour sur ce peuple, longtemps l'objet de vos complaisances maternelles. Nous voici auprès de vous pour faire une douce violence à votre cœur, afin d'obtenir de votre bonté que tous les habitants de Chartres, réunis en une même foi, vous servent comme leurs pères vous ont servie! Accordez-nous, par vos prières toujours écoutées, cette inestimable faveur; amenez au bercail du divin Pasteur toutes les brebis de son troupeau, afin que ne formant qu'une même famille religieuse, tous les Chartrains vous servent, vous aiment, vous révèrent, vous bénissent à jamais, dans ce monde périssable et dans la bienheureuse éternité! Amen.


Neuvième jour

Notre Dame de Chartres secours des chrétiens


Marie est toujours et partout notre secours le plus assuré. Elle nous a sauvés, par sa maternité divine, des horreurs d'une perte éternelle; revêtue d'un pouvoir admirable, elle nous sauve encore tous les jours dans les maux du corps, dans les périls de l'âme. Elle nous sauve, quand, d'un souffle de sa bouche virginale, elle écarte loin de nous l'ange déchu, notre antique ennemi; elle nous sauve, quand elle invoque pour nous le cœur miséricordieux de son divin Jésus, quand elle obtient la lumière aux pécheurs, la force au faible, la consolation à l'affligé; elle nous sauve, quand, dans les détresses de la vie, elle se montre près de nous une Providence maternelle; elle nous a sauvés mille fois, à notre insu, et malgré nous peut être sa main délicate n versé sur nos plaies l'huile et le vin, et ce n'est que lorsque les ombres de la vie auront fait place au jour radieux de l'éternité, que nous connaîtrons tous les soins de sa vigilante tendresse. Que ceux-là qui n'ont jamais reçu de secours de Marie, qui n'ont pas vu invoquer son Nom sur leur berceau par une mère pieuse, qui n'ont pas imploré eux-mêmes ce Nom protecteur dans les orages du monde, alors que tout sombrait autour d'eux, que ceux-là s'abstiennent de visiter son sanctuaire de Chartres.... Mais nous qui proclamons avec joie sa suzeraineté, qui réclamons à toute heure sa puissante protection , venons , invoquons-la dans sa maison préférée; offrons lui tous les jours l'encens de la prière et le tribut d'une tendresse filiale, trésor sans prix à ses yeux, monnaie précieuse qui achète au chrétien les tabernacles de la vie éternelle.


Miracle


Nous rapportons ici diverses marques de protection miraculeuse que Notre-Dame voulut bien donner à des chrétiens qui curent recours à elle. Nous copions le récit de Vincent Sablon: « Robert de Jouy avait une fistule à la jambe, qui était incurable et qui le remplissoit d'ulcères; il pria si dévotement la sainte Vierge de Chartres, qu'il fut entièrement guéri; et le lendemain il vint lui en rendre ses actions de grâces ». « Vers l'an 1665, un homme muet, des environs d'Etampes, vint a Chartres faire ses dévotions, et fit dire une messe à Notre-Dame, où humblement prosterné au pied de l'autel, et priant avec grande ferveur la sainte Vierge, il recouvra la parole en présence de plusieurs personnes, et s'en retourna glorifiant la Dame de Chartres ». « Un nommé Fourré, du village de Mainvillier, avait un enfant malade; il le recommanda à la sainte Vierge, fit dire une messe à son intention; et aussitôt l'enfant fut guéri ». « Madame Corbin, du Grand-Dauphin, au faubourg des Épars, avait une fille malade, et dont le corps enflé et cacochyme était extrêmement contrefait; elle ne l'eut pas sitôt recommandée à la sainte Vierge, et prié Dieu pour elle, qu'elle fut guérie, et eut le corps bien conformé et bien sain ». « Une femme étant sur la Loire, dans un bateau, avec plusieurs personnes, avait un enfant à la mamelle; le bateau venant à faire naufrage, elle se voua à Notre-Dame de Chartres, et échappa seule avec son enfant, tous ceux qui étaient dans bateau ont péri dans les ondes ». « Six personnes furent rencontrées par des voleurs, qui les dépouillèrent, moins une d'elles qui s'était vouée à la Vierge de Chartres ».


Prière


C'est bien avec raison, ô secourable Dame de Chartres, que tant de langues reconnaissantes, que tant de plumes conduites par le cœur se sont plu à célébrer vos louanges. Comblé de vos bienfaits, ayant ressenti par une heureuse expérience combien vous êtes bonne et puissante, j'unirai ma voix à ce concert unanime, où l'on se plaît à répéter ces mots si doux: Oh! qu'elle est bonne, Marie! Mon cœur que vous avez comblé de joie, sera dorénavant le sanctuaire de la reconnaissance, chacun de ses échos me redira le souvenir de votre bonté compatissante; chacune de ses aspirations sera une hymne de tendresse à Jésus et à Marie! Soyez mille fois bénie, ô douce Dame de Chartres, et puissé-je, après vous avoir louée tant de fois sur la terre, vous louer à jamais dans les splendeurs du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen.


Neuvaine extraite du « Manuel du Pèlerin à Notre Dame de Chartres », Abbé Bulteau, Imprimerie de Malo et Levasseur, Tournai, 1855

336_001

Téléchargez le texte de la Neuvaine à ND de Chartres (pdf) en cliquant ici

4 décembre 2010

Litanies de Notre Dame de Chartres

082_001

Litanies de Notre Dame de Chartres


Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, écoutez-nous.

Jésus, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu , ayez pitié de nous.


Sainte Marie, Reine et Dame de Chartres,

Notre-Dame de Chartres, plus douce que le rayon du miel,

Notre-Dame de Chartres, belle comme la lune,

Notre-Dame de Chartres, revêtue du soleil et couronnée d'étoiles,

Notre-Dame de Chartres, honorée par les Druides avant votre naissance,

Notre-Dame de Chartres , invoquée par nos pères durant votre vie mortelle,

Notre-Dame de Chartres, source de la piété de nos aïeux,

Notre-Dame de Chartres, gloire et espérance de notre ville,

Notre-Dame de Chartres, miraculeuse en vos saintes images, priez pour nous.

Notre-Dame de Chartres, la divine consolatrice de nos douleurs,

Notre-Dame de Chartres, notre sécurité dans les périls,

Notre-Dame de Chartres, salut du nautonnier,

Notre-Dame de Chartres, guide et soutien du voyageur,

Notre-Dame de Chartres, bouclier du soldat,

Notre-Dame de Chartres, mère des orphelins et des enfants délaissés,

Notre-Dame de Chartres, doux espoir des mères désolées de la perte de leurs enfants,

Notre-Dame de Chartres, santé des malades,

Notre-Dame de Chartres, lumière des aveugles,

Notre-Dame de Chartres, ouïe des sourds,

Notre-Dame de Chartres, ravissant à la mort ses victimes,

Notre-Dame de Chartres, refuge assuré des pécheurs,

Notre-Dame de Chartres, tour d'ivoire de notre cité,

Notre-Dame de Chartres, force de nos remparts,

Notre-Dame de Chartres, terreur de nos ennemis,

Notre-Dame de Chartres, honorée par la multitude incalculable des pèlerins,

Notre-Dame de Chartres, invoquée par les rois et les princes de la terre,

Notre-Dame de Chartres, assise sur un trône d'où vous répandez tant de faveurs,

Notre-Dame de Chartres, posée sur une colonne couverte de tant de baisers et mouillée de

tant de larmes,

Notre-Dame de Chartres, qui possédez ici votre habitation favorite,

Notre-Dame de Chartres, qui nous réjouissez par la présence de votre saint Vêtement,

Notre-Dame de Chartres, objet du culte et de la vénération de tout l'Occident,

Notre-Dame de Chartres, dont les bienfaits ravissent tous les cœurs,

Notre-Dame de Chartres, Reine du ciel et de la terre,

Notre-Dame de Chartres, conçue sans la tache du péché originel,


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Jésus.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Jésus.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Jésus.


Jésus, écoutez-nous.

Jésus, exaucez-nous.


Priez pour nous, ô sainte Dame de Chartres;

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.


Prions


O Dieu tout-puissant, qui ne cessez de nous montrer combien la dévotion envers la sainte Dame de Chartres vous est agréable, par les prodiges multipliés que nous obtient sa maternelle intercession, faites-nous la grâce d'être toujours fidèles aux pieux enseignements qu'elle nous donne, afin qu'après avoir observé ici-bas vos divins commandements, nous arrivions au bonheur de vous posséder dans les délices de votre paradis. Amen.


Je vous salue, Marie, gracieuse Dame de Chartres, Reine du saint amour, soyez favorable, en tout temps et en tous lieux, à vos enfants de Chartres, que vous avez toujours chéris avec une prédilection marquée.

015_001

Téléchargez le texte de ces Litanies (pdf) en cliquant ici

3 décembre 2010

Neuvaine à Notre Dame du Port

503_001

Neuvaine à Notre Dame du Port


Librairie Catholique,

Rue Barbançon et du Terrail, Clermont-Ferrand, 1843


Approbation de Monseigneur l'Evêque


Nous Louis-Charles, évêque de Clermont, approuvons la présente Neuvaine à Notre-Dame  souterraine du Port, comme propre à favoriser la piété des fidèles.


A Clermont, le 7 mai 1843.

L. C. évêque de Clermont.


Par Monseigneur Boucard, Chan. secrét. Général.


Un mot sur cette Neuvaine


Les souvenirs historiques qui se rattachent à Notre-Dame du Port, et les monuments authentiques où sont consignés les prodiges opérés par la protection de la bienheureuse Vierge invoquée dans ce sanctuaire, disparaissent chaque jour. Nous avons donc cru faire une œuvre agréable à Dieu, et utile aux fidèles de la ville et du diocèse de Clermont, en faisant paraître cette Neuvaine. Ces vieilles chroniques, ces traits signalés de la protection de Marie sur la ville et la province d'Auvergne, ne seront pas sans intérêt, et la piété pourra y trouver un nouvel aliment. A la suite du trait historique de chaque jour, vient une lecture puisée dans les saintes Ecritures, les Pères et l'histoire de l'Eglise, accompagnée d'une prière également tirée des écrits des Docteurs et autres saints personnages. D'autres prières en l'honneur de la sainte Vierge qui expriment les divers besoins de chacun selon son état, sa position particulière. On le voit, rien ne nous appartient dans ce petit travail, si ce n'est l'ordre et l'arrangement des matières. Aussi le déposons-nous avec confiance aux pieds Celle que nous ne savons appeler. S'il peut contribuer à lui gagner un cœur, à inspirer pour elle un sentiment de reconnaissance et d'amour, nous aurons obtenu la plus douce des récompenses. C'est le vœu du dernier, mais non du moins dévoué de ses enfants.


Premier jour

Origine de la dévotion à Notre-Dame du Port


H est peu de sanctuaires dans le monde chrétien qui réveillent d'aussi touchants souvenirs, d'aussi douces pensées, et invitent au recueillement comme l'église de Notre Dame du Port. Nous ne faisons ici que rapporter les impressions de tous les étrangers qui chaque jour viennent la visiter. Ces vieux murs noircis par le temps, cette architecture qui nous reporte à plus de douze siècles, cette chapelle souterraine qui ne laisse qu'à regret pénétrer les rayons du soleil, cette Image miraculeuse autour de laquelle se pressent incessamment des milliers de cœurs, tout est plein de mystère. Le curieux, l'impie lui-même, subissent malgré eux cette salutaire influence , et sentent le besoin de prier. Saint Avit, de la noble famille des Avitus, qui tenait le premier rang parmi les sénateurs d'Auvergne, et dix-huitième évêque de Clermont, jeta les fondements de cette église vers la fin du sixième siècle, de l'an à 575 à 594. Rien ne fut épargné pour rendre ce monument digne de Celle qui devait y être honorée. Les détails que Grégoire de Tours et les historiens qui l'ont suivi, nous donnent sur la construction de cet édifice, et les sacrifices immenses que le saint évêque s'imposa en cette occasion, témoignent hautement, et de sa tendre dévotion envers la Mère de Dieu, et de son zèle pour étendre son culte dans toute la province. Les fidèles comprirent les pieuses intentions de leur saint pasteur, et la multitude ne cessa depuis d'environner l'autel de Marie de sa confiance et de son amour. Tel fut le berceau de cette dévotion. Chrétiens, n'entrez pas ici distraits ou indifférents. Songez à toutes les générations qui se sont agenouillées à votre place, y ont versé avec foi leurs prières, leurs larmes,et se sont relevées heureuses et consolées. Ne vous disent-elles pas ce que doivent être vos prières et vos espérances?


Méditation

Confiance envers la Sainte Vierge


Recueillez-vous un instant. Songez aux motifs qui vous amènent dans ce sanctuaire... Interrogez votre cœur. Demandez-lui s'il est heureux, pleinement heureux? Regardez autour de vous. N'avez-vous rien à réclamer de la Bonté divine? de la protection toute puissante de la Reine du ciel? Hélas! votre poitrine se soulève, et vous ne répondez que par un soupir. C'est assez pour vous révéler l'immensité de votre misère, et vous crier avec force que vous êtes pauvre, bien pauvre! Toutefois, n'allez pas vous livrer à la tristesse, au découragement. Que votre âme se dilate, au contraire, et s'abandonne aux transports d'une sainte joie: vous êtes ici auprès d'une Mère aussi puissante que tendre et compatissante. Si j'osais le dire, vous n'avez pas besoin de franchir, par la pensée, la distance qui sépare la terre du ciel; sa présence est sensible en ce lieu, tout vous raconte sa bonté, sa miséricorde envers les pécheurs et les affligés. Quelle jouissance vous allez goûter pendant ces neuf jours! quels fruits abondants vous allez recueillir de ces doux entretiens où votre cœur va se répandre tout entier dans celui de cette Mère bien-aimée! Ce que la très Sainte Vierge vous demande avant tout, c'est la confiance, une confiance d'enfant. Douter, ce serait l'outrager. Quand les paralytiques, les aveugles criaient: « Jésus, fils de David, ayez pitié de nous », le Sauveur leur adressait cette seule demande: « Croyez-vous dans le Fils de Dieu? » S'ils répondaient: « Oui, Seigneur, je crois ». Jésus-Christ, reprenait aussitôt: « Allez, votre foi vous a sauvés »; ils étaient guéris. Marie, comme son Fils, vous adresse la même demande. Dites, dites sans hésiter: « Oui, ma Mère, je crois que vous êtes toute bonne, toute puissante ». Il suffit, vous êtes entendu, vous êtes exaucé.


Prière du Bienheureux Alain de La Roche


Vierge Sainte, dont la gloire, après celle de Dieu, surpasse toutes nos pensées; Vierge la plus sainte entre tous les saints, souveraine dispensatrice de la grâce, Mère de notre salut et de tous les biens, pourrait-on sans folie cesser de vous aimer, cesser de vous honorer, de vous invoquer? N'êtes-vous pas notre lumière, notre secours, notre consolatrice , notre refuge, et après votre adorable Fils, toute notre espérance, tout notre bonheur? Oh! mille fois heureux, ceux qui savent vous aimer, vous honorer, vous servir en enfants dévoués! O Mère! voilà mon âme, voilà mon corps, ils sont à vous. Que vos leçons, que votre protection m'accompagnent partout et toujours, vous, ma défense et ma vie! Ainsi-soit-il.


Les prières suivantes doivent être récitées tous les jours.


Prière de Saint François de Sales à la Sainte Vierge pour toutes sortes de besoins

 

Je vous salue, très douce Vierge Marie, Mère de Dieu, et vous choisis pour ma très chère Mère; je vous supplie de m'accepter pour votre fils et serviteur; je ne veux plus avoir d'autre mère et maîtresse que vous. Je vous prie donc, ma bonne, gracieuse et douce Mère, qu'il vous plaise vous souvenir que je suis votre fils, que vous êtes très puissante, et que je suis une pauvre créature vile et faible. Je vous supplie aussi, très douce et chère Mère, de me gouverner et défendre eu toutes mes actions; car, hélas! je suis un pauvre nécessiteux et mendiant qui ai besoin de votre sainte aide et protection. Eh bien donc! Très sainte Vierge, ma douce Mère, de grâce, faites-moi participant de vos biens et de vos vertus, principalement de votre sainte humilité, de votre excellente pureté et fervente charité : mais accordez-moi surtout la grâce spéciale que je sollicite pendant cette neuvaine. Ne me dites pas, gracieuse Vierge, que vous ne pouvez pas, car votre bien-aimé Fils vous a donné toute puissance, tant au ciel que sur la terre. Vous n'alléguerez pas non plus que vous ne devez pas; car vous êtes la Mère commune de tous les pauvres enfants d'Adam, et singulièrement la mienne; puisque donc, très Sainte Vierge, vous êtes ma mère, et que vous êtes très puissante, qu'est-ce qui pourrait vous excuser, si vous ne me prêtiez votre assistance. Voyez, ma mère, et voyez que vous êtes contrainte de m'accorder ce que je vous demande et d'aquiescer à mes gémissements. Soyez donc exaltée sous les cieux, et par votre intercession faites-moi présent de tous les biens et de toutes les grâces qui plaisent à la très sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, l'objet de tout mon amour pour le temps présent et pour la grande Eternité. Ainsi soit-il.


Prière de Saint Bernard


Souvenez-vous, ô très-miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à vous, imploré votre assistance et réclamé votre secours, ait été délaissé.  Animé d'une pareille confiance, je cours vers vous, ô Vierge des vierges et notre Mère! Je me jette à vos pieds, et pécheur que je suis, je parais devant vous gémissant. Ne rejetez pas, ô Mère du Verbe, mes humbles prières, mais daignez les écouter favorablement et les exaucer. Ainsi soit-il.


O Marie, conçue sans péché, priez pour nous, qui avons recours à vous!

O Marie, refuge des pécheurs, priez pour nous!


Nous avons placé a la fin de la Neuvaine des litanies et prières que chacun pourra choisir selon sa dévotion.


Deuxième jour

Restauration de l'église par Saint Sigon


La ville de Clermont et la province d'Auvergne vivaient paisibles et heureuses à l'ombre des autels de Marie, instruites et édifiées par les exemples d'héroïsme et de vertu des saints évêques qui se succédaient Sur le siège de saint Austremoine, lorsque tout-à-coup les peuples du Nord vinrent fondre sur cette terre et semer partout la désolation et la mort. La ville, ruinée et livrée aux flammes, disparaît, pour ainsi dire, au milieu des cendres, et ses habitants ont la douleur de voir périr, avec leurs demeures, les basiliques dont la construction remontait aux premiers jours de la prédication de la foi parmi nous, et une partie des ossements précieux d'une multitude de confesseurs et de martyrs. Les Barbares étaient à peine partis, Saint Sigon, évêque de Clermont, après avoir déployé en faveur de son troupeau toutes les ressources de sa charité, consacra ses premiers efforts, ses premiers soins à la reconstruction de l'église du Port et à lui rendre son ancien éclat. Cette église avait-elle moins souffert que les autres de cette irruption? Il est permis de le croire, car elle devint alors église principale, et même église cathédrale pendant un certain nombre d'années. Quoi qu'il en soit de ce fait, que nous abandonnons aux archéologues, Saint Sigon, fidèle aux traditions de piété de ses prédécesseurs et surtout de Saint Avit, donna en cette occasion un éclatant exemple de sa dévotion envers la Mère de Dieu. Ce zèle à restaurer avec magnificence le sanctuaire de Notre-Dame du Port, et le silence de tous les monuments historiques sur les autres églises détruites à cette époque, démontrent deux choses d'abord, quelles profondes racines le culte de la Sainte Vierge avait jetées dans le cœur de nos pères dans le neuvième siècle, et le degré de vénération et de gloire dont jouissait l'église du Port. Saint Sigon la choisit pour le lieu de sa sépulture.


Méditation

Puissance de Marie annoncée à l'homme dès l'origine du monde


En parcourant les témoignages prophétiques des saintes Ecritures sur la puissance et la gloire de la  Sainte Vierge, le cœur s'arrête d'admiration et d'étonnement devant ces paroles solennelles sorties de la bouche de Dieu: « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, elle écrasera la tête ». Ainsi, l'antique serpent ne jouira pas toujours de son triomphe; il sera écrasé à son tour, et par qui? par cette femme forte, par cette seconde mère qui, selon le langage de l'Eglise, doit recouvrer et nous rendre ce que la première avait honteusement perdu. Ainsi, cette Vierge incomparable accomplit, autant qu'il est en elle, une mission correspondante à celle de son Fils. Le premier Adam a entraîné dans sa chute le genre humain; le second, Jésus-Christ, a tout réparé, tout guéri, tout renouvelé. Ecoutons Saint Augustin: « C'est par la femme que la mort est entrée dans le monde; c'est par la femme que la vie nous est rendue; par Eve, la damnation; par Marie, le salut ». Après de semblables paroles, quel autre sentiment pouvez-vous éprouver: que celui de la constance? Vous le voyez, Marie a le pied sur la tête du serpent. Si cet esprit infernal vous presse, vous menace; si, comme le lion rugissant, il est prêt à vous dévorer; si même vous êtes déjà abattu à ses pieds, le remède est aussi facile qu'infaillible: poussez le cri de détresse vers votre Mère: d'un seul regard elle va le faire rentrer dans les enfers; elle vous tend la main, vous êtes sauvé! Et que fait-elle autre chose depuis dix-huit cents ans, sinon de combattre toutes les puissances ennemies de notre salut, de nous protéger, nous, ses enfants, de prêter assistance à tous ceux qui l'invoquent dans leurs besoins? Le démon sait bien qu'il n'a pas d'ennemi plus redoutable, plus terrible sur la terre.


Prière de Saint Epiphane


O Marie, épouse de la très-sainte Trinité, dispensatrice de tous ses biens, vous possédez la plénitude de la grâce. Par vous, Eve a été relevée de sa chute; par vous, Adam est rentré dans le paradis, d'où son péché l'avait chassé. Vierge sainte, vous nous avez tout donné, et cette douce paix dont jouit le monde, et le privilège d'être élevés à la gloire des anges, et la faveur inestimable de pouvoir nous dire les serviteurs, les amis, et par-dessus tout les enfants de Dieu. La mort, vous l'avez vaincue et foulée aux pieds; l'enfer, vous l'avez dépouillé; les idoles, vous les avez renversées ; le ciel et votre divin Fils, vous avez appris à la terre à les connaître. Daignez, ô Marie, prendre quelque intérêt pour les pauvres délaisses. O Mère de Dieu, ô mère de miséricorde, venez à mon secours tous les jours de ma vie! Veillez auprès de mon lit de mort; que l'ennemi craigne de s'en approcher en vous voyant! Conservez ma pauvre âme, ne permettez pas que les sombres et hideuses figures des démons viennent m'épouvanter au jour du jugement. Préservez-moi de la damnation éternelle; faites que j'entre dans l'assemblée des Saints, dans la gloire de votre Fils et dans l'héritage des enfants de Dieu. Ainsi soit-il.


Les autres prières comme le premier jour.


Troisième jour

Comment la dévotion à Notre-Dame du Port s'est étendue après Saint Sigon

 

Le zèle de saint Sigon à restaurer l'église du Port, la magnificence qu'il avait déployée pour l'orner et l'embellir, contribuèrent puissamment à donner un nouvel élan à la dévotion des fidèles. Mais les guerres continuelles qui désolaient là contrée, les incursions fréquentes des peuples ennemis, qui livrèrent plusieurs fois la ville à la dévastation et aux flammes, ne laissaient presque point de repos aux habitants. Aussi combien de monuments précieux de cette dévotion à Notre Dame du Port, ont disparu dans ces temps de troubles! Voici ce qu'il nous a été possible de recueillir d'après des documents authentiques. Le pape Urbain second, venu à Clermont l'an 1095 pour la première croisade, ordonna qu'il serait chanté une messe votive de la Sainte Vierge pour la tenue du concile. Cette messe fut chantée solennellement dans la chapelle souterraine avant d'être célébrée dans les autres églises, en présence de plusieurs Pères du concile, de tous les seigneurs de la province et d'un concours, immense des habitants. Plus tard, en 1320, Aubert Aycelin, évêque de Clermont, frappé des prodiges qui s'opéraient dans le sanctuaire du Port, adresse un mandement à tout le clergé de son diocèse, pour exciter la dévotion des fidèles, et accorde des indulgences à tous ceux qui s'y rendront pour prier et contribueront à l'entretenir et à l'orner. Vers la fin du quatorzième siècle, en 1393, Pierre de Barrière, ayant prêché en présence de Boniface IX et de plusieurs cardinaux, déclara que, sur cinq églises de France célèbres par les faits miraculeux qui s'y opéraient depuis des siècles, la première était l'église du Port. On nous saurait mauvais gré de ne pas rapporter ici une vieille tradition, appuyée sur des titres conservés jusqu'aux jours de la révolution. La voici. Un évêque de Clermont, se disposant à consacrer l'église du Port, fut averti par révélation qu'elle avait été consacrée par le ministère des Anges, comme on le raconte de Notre Dame du Puy et de plusieurs autres églises. La critique sévère peut rejeter le fait, mais les vrais enfants de Marie y trouveront un aliment à leur pieuse croyance. Il y a quelque chose de bien touchant, de bien admirable dans cette dévotion des habitants de la ville et de la province pour la Sainte Vierge, dévotion qui se conserve, se développe à travers les siècles, et forme comme une chaîne de prières qui se succèdent sans interruption depuis Saint Avit jusqu'à nos jours, c'est-à-dire pendant une période de douze cent soixante ans.


Méditation

Marie est Mère de Dieu


Après quatre mille ans d'attente, l'heure est venue pour la réconciliation de la terre et du ciel. Un Ange est chargé de négocier cette grande affaire, il a deployé ses ailes, et d'un vol rapide il est venu saluer l'humble Vierge de Nazareth. La Sainte Trinité attend son consentement pour accomplir le mystère de la Rédemption. O Marie, l'univers a les yeux fixes sur vous; dites un mot, un seul mot, et il va tressaillir de bonheur!.... Prêtez l'oreille, pauvres esclaves de l'enfer, malheureux enfants d'un père coupable; que tout fasse silence autour de vous; c'est la Vierge qui parle: « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole ». Et le Verbe s'est fait chair; et le monde est sauvé ! Méditons sur ce grand mystère. Marie, Mère de Dieu, quel titre! quelle gloire! Selon la pensée de Saint Thomas, par la maternité divine, Marie est associée en quelque sorte à l'auguste Trinité, et forme avec elle l'alliance la plus étroite qu'il soit possible de concevoir entre Dieu et une pure créature. Bénissons donc mille fois la Bonté divine d'avoir élevé notre Mère à ce degré d'honneur, et répétons avec Marie ce beau cantique: « Mon âme glorifie le Seigneur.... Toutes les générations m'appelleront heureuse, parce que le Seigneur a fait en moi de grandes choses ». La bienheureuse Vierge voit donc à ses pieds les anges, les chérubins, les plus sublimes intelligences; le ciel et la terre sont donc soumis dès ce moment à ses lois. L'enfer commence à pressentir sa défaite et la fin de son règne. Réjouissons-nous, relevons nos fronts humiliés, nos nous annonce la véritable liberté des enfants de Dieu.


Prière de Saint Jérôme


O Mère de mon Dieu! quelle gloire est la vôtre! vous avez conçu, dans votre sein virginal, l'Auteur même de la vie; vous avez pressé contre votre cœur et couvert de vos maternels embrassements, votre bien-aimé Jésus; quoique votre Créateur et votre Maître, vous l'avez vu petit Enfant s'attacher à vous, essayer à vos côtés ses premiers pas et inonder votre âme d'une ineffable jouissance. O heureux enfantement! vous faites tressaillir d'allégresse les anges, vous êtes l'attente de tous les saints. Enveloppé dans une même réprobation, le genre humain tout entier avait besoin de vous pour être déchargé du poids de cet anathème.


Les autres prières comme au premier jour.


Quatrième jour

Extrait des procès-verbaux de Notre Dame du Port et de plusieurs mandements des évêques de Clermont


En 1614, l'hiver fut si long, le froid si âpre, les gelées si extraordinaires dans toute l'Auvergne, et principalement dans la Limagne et les environs de la ville de Clermont, que le germe de tous les grains paraissait étouffé dans le sein de la terre. Le mois de mai était déjà avancé, et la terre, nue comme au mois janvier, ne laissait paraître aucun brin d'herbe, aucune fleur, aucune feuille. Les habitants avaient perdu toute espérance de récolte, et n'avaient en perspective que les horreurs de la famine. Dans ces tristes conjonctures, ils sentirent le besoin de recourir au Ciel. Une assemblée générale du clergé, des autorités et des habitants de la ville, dans l'église cathédrale, le siège vacant, détermine une procession, où devait être portée l'image miraculeuse de Notre Dame du Port. Le 15 mai, c'était le jour fixé, après une messe solennelle chantée dans l'église du Port, les vicaires généraux du diocèse, le clergé de tous les chapitres et de toutes les paroisses de la ville, ainsi que les religieux de tous les ordres, précédés et suivis d'un concours innombrable du peuple, se mettent en marche. Jamais on n'avait vu une multitude aussi recueillie; ce silence, interrompu par les chants graves de l'Eglise, ces larmes qu'on voyait rouler dans tous les yeux, ces visages où se peignait la douleur la plus profonde, cette attitude suppliante, ces gémissements, ces prières ardentes qui partaient de tous les cœurs, tout témoignait de la sincérité de leur repentir et de la vivacité de leur foi. Le Ciel était vaincu; Marie avait obtenu grâce pour ses enfants. Tout-à-coup et pendant la procession la température change et s'adoucit, l'air prend la sérénité des beaux jours du printemps, en quelques jours la terre se couvre d'un tapis de verdure, tout refleurit, tout se développe avec une incroyable rapidité, et cette année, par l'abondance des moissons et de toute espèce de fruits, surpassa toutes celles dont les hommes avaient jamais conservé le souvenir. Deux ans après, Monseigneur Joachim d'Estaing, évèque de Clermont, s'étant assuré, par une enquête juridique signée par les principaux habitants de la ville, de l'authenticité du fait, publia une ordonnance qui instituait le quinze mai comme fête d'obligation pour la ville. Voici les noms des signataires les plus remarquables du procès verbal: M. le président Savaron; noble Jean Vachier, conseiller au présidial; Gilbert llocliias, chanoine de la cathédrale; Balthazar de Raymond, chanoine de Saint-Genès; Etienne Trolier, élu et premier échevin; Antoine Munier ; Meynard; Claude Laborieux; Michel Noëla, ancien procureur du roi en l'élection de Clermont; Hugues Granet, élu échevin, etc. Le procès verbal est dressé et signé par M. Cistel de la Garde, officiai; Baron, secrétaire. Dans le procès verbal, le président Savaron atteste et dépose en outre que quarante-deux ans auparavant, en 1573, le même prodige,accompagné des mêmes circonstances, avait été opéré par l'intertcession de Notre Dame du Port, sous ses yeux et ceux des habitants. Un poème latin de M. Madur, et un mémoire de M. Liftier Samoël, conseiller au présidial, en avaient transmis lé souvenir et les détails. La tradition rapporte aussi plusieurs faits de ce genre arrivés pendant les siècles précédents, et surtout vers la fin du quatorzième siècle.


Méditation

Marie est notre Mère

 

Vous êtes enfant de Marie. Une mère donne la vie; et la première à qui ce beau nom ait appartenu n'a laissé dans le monde que des fruits de mort, et cependant il fallait une mère au monde. O Marie, c'est à vous que ce glorieux titre était réservé! et, qui mieux que vous pouvait y répondre, combler les vœux et les espérances de la terre? Nous pouvons nous consoler maintenant, le Ciel nous a rendu plus que nous n'avions perdu, puisque par Marie et avec Marie nous possédons l'Auteur de la vie, puisque par Marie et avec Marie nous avons un Frère, grand, saint, Fils de Dieu, Dieu lui-même, Jésus enfin, c'est tout dire. Vous êtes enfant de Marie. Si un fils est d'autant plus cher à sa mère qu'il a été enfanté au milieu des angoisses de la mort, des plus cruelles douleurs, personne n'est plus aimé que Vous. Que de souffrances vous lui avez coûtées! qu'il était aigu le glaive qui a transpercé son âme! Vous avez été engendré sur la croix, vous êtes le prix de la mort de Jésus Christ. Ecoutez l'acte solennel qui vous investit de cette précieuse prérogative. « Femme, voilà votre fils, et vous fils, voilà votre Mère ». O bon Jésus, pardonnez au transport de joie qui s'échappe involontairement de notre cœur, en entendant ces mots, lorsque nous devrions pleurer en contemplant vos douleurs et les siennes. Marie est votre Mère. Dans ce mot, sont renfermés et vos espérances, et vos devoirs: vos espérances, car un enfant de Marie ne saurait périr, Saint Bernard nous en donne l'assurance; vos devoirs, car votre vie, vos exemples doivent être dignes en tout d'un véritable enfant d'une aussi douce Mère. Et pourtant que de fois vous l'avez contristée, que de fois vous avez déshonoré ce précieux caractère! Combien de fois ne l'avez-vous pas foulé aux pieds, échangé peut-être contre l'odieuse qualification d'enfant du démon! Ah! s'il en est-ainsi, allez, sans délai vous prosterner au pied du trône de votre Mère; point de retard, aujourd'hui, à l'heure même, reconnaissez votre ingratitude, pleurez votre aveuglement, votre pardon est assuré.


Prière de Saint Alphonse de Liguori


O Marie, ma très sainte Mère! comment se fait-il que vous ayez un enfant qui vous ressemble si peu? vous si parfaite et si bonne, et moi si pervers, si méchant; vous toute brûlante, toute consumée de l'amour divin, tandis que je n'ai de cœur que pour la créature! vous toute belle et pleine de grâce, et moi hélas! si pauvre de vertu? Oh! quel fils indigne vous voyez à vos pieds! Et cependant si indigne que je sois, laissez-moi vous appeler ma Mère! Ce nom seul me console; je sens en le prononçant s'enflammer ma tendresse, ma confiance pour vous; il me dit tous les droits que vous avez à mon amour. Ne vous offensez donc pas si je ne sais vous appeler que du nom de Mère; que ce nom si doux soit mon bouclier, mon dernier cri à l'heure de ma mort. Ainsi-soit-il.


Pour les autres prières, voyez le premier jour.


Cinquième jour

Extrait des archives de Notre Dame du Port et de plusieurs mandements des évêques de Clermont


Vers la fin du mois de juin de l'année 1629, tous les fléaux que le ciel tient en réserve pour les jours de sa colère, vinrent visiter la malheureuse Auvergne. Une grêle terrible et presque générale ruina complètement toutes les récoltes au moment où le cultivateur allait recueillir le fruit de ses sueurs. Ce fléau en appelait un autre, la disette et les horreurs de la famine. La rareté et le prix excessif du blé réduisirent bientôt la plupart des habitants, surtout dans les campagnes, à ne se nourrir que de pain d'avoine. Cette ressource même fut d'assez courte durée, et en plus d'un endroit on vit l'homme partager avec les animaux l'herbe des champs. La ville se montra alors ce quelle a toujours été, ce qu'elle est encore aujourd'hui, grande et généreuse: d'abondantes aumônes furent distribuées, et des milliers de victimes arrachées à la mort. Mais Dieu n'était pas satisfait; son bras était encore étendu sur nous. L'ordre des saisons paraissait comme interverti, de violents orages ne cessaient de désoler les campagnes, l'air était vicié, et l'année 1630 vit éclore la peste. Pendant deux ans, elle exerça partout les ravages les plus inouïs: la population décroissait d'une manière effrayante; l'oreille n'était frappée que des gémissements et des cris des malades, des mourants; des cadavres gisant çà et là glaçaient d'horreur le passant et précipitaient ses pas, si déjà le mal mortel ne l'avait pas atteint; les rues étaient devenues désertes, et, pour tout dire, en un mot, la ville était transformée comme en un vaste cimetière. Les remèdes humains étaient impuissants pour désarmer le Ciel. La ville eut donc recours, comme elle avait fait dans de semblables circonstances, à sa puissante Médiatrice. La statue miraculeuse de Notre Dame du Port est portée processionnellement dans les rues. Inutile de dire avec quels sentiments de foi, de piété, de recueillement, cette touchante cérémonie est accomplie; ce que nous devons dire, c'est que toute cette population agenouillée autour de l'image de Marie, se voua, par un acte public et solennel à Notre Dame du Port, et s'engagea à célébrer sa fête du 15 mai. Ce vœu était à peine formé, qu'à l'heure même la contagion cesse et disparaît entièrement; personne n'est atteint de nouveau, et tous les malades recouvrent la santé. Mgr. l'évêque de Clermont publia un mandement pour confirmer soixante-six ans plus tard, c'est-à-dire l'an 1697, Mgr François Bochard de Saron, pour affermir, et augmenter la dévotion des fidèles envers Notre Dame souterraine, et placer la ville sous sa protection plus immédiate, étendit aux faubourgs et à toute la banlieue, l'ordonnance de chômer la fête du 15 mai. Le procès-verbal de tous ces faits, couvert de signatures, fut déposé dans les archives de l'église.


Méditation

Respect et amour de l'Enfant Jésus pour la Sainte Vierge


Celui qui a mis dans le cœur des mères et des enfants cette tendresse, cette réciprocité d'affection, qui n'ont pas besoin pour être comprises du secours de la langue; Celui qui a aimé les siens jusqu'à mourir pour eux sur une croix, qui est venu sur la terre pour servir de modèle aux enfants comme aux pères, pouvait-il manquer au respect, à l'amour qu'il devait à sa Mère? Non, ce serait une impiété, un sacrilège, rien que d'y penser! Aussi, quels élans de là charité la plus embrasée partaient à chaque instant du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie, la parole ne saurait l'exprimer, ni le cœur le comprendre. Ce que nous pouvons affirmer, c'est que jamais fils ne fut plus soumis à sa mère, jamais mère n'a possédé d'empire aussi absolu sur son fils. Un seul témoignage nous suffira, il répond à tout, c'est l'Evangile qui nous le fournit: « II leur était soumis ». Trente ans s'écoulent, et rien n'est changé à cette vie toute d'obéissance. Quoique son heure ne soit pas encore venue, cependant, par respect pour sa Mère, Jésus fait son premier miracle. Mais si Jésus-Christ honorait ainsi sa Mère sur la terre, il ne l'honore pas moins dans le ciel. Laissons parler l'Esprit-Saint: Quelle est celle qui s'élève dit dé sert, inondée de délices, appuyée sur son Bien-Aimé? Le Roi a placé sur sa lé le le diadème royal, et il a remis le sceptre entre ses mains. L'apôtre saint Jean l'a vue dans le ciel: Elle est environnée du soleil comme d'un vêlement; la lune lui sert de marche-pied; autour de sa tête brille une couronne de doute étoiles; elle est assise à la droite du Tout-Puissant; d'éblouissantes clartés jaillissent de l'or de ses vêtements; les richesses les plus variées forment sa ceinture. C'est ainsi que le Fils de Dieu sait honorer et glorifier sa Mère, c'est ainsi qu'il nous apprend à nous-mêmes la mesure de respect, le degré de confiance que nous devons à cette puissante Reine du ciel.


Prière de Saint Méthode


Comment pourrai-je, ô Mère vierge, ô Vierge mère! chanter vos louanges avec une langue digne de vous? O fille de David, Mère de mon Seigneur et de mon Dieu, si ma langue est impuissante à vous louer dignement, eh bien! la langue de vos pères, les livres sacrés me prêteront leurs pieux accents, leurs saints transports. O tige bienheureuse de Jessé! le Seigneur est avec vous, car il vous a consacrée pour être son tabernacle. C'est par vous, ô Marie! que le Seigneur s'est fait Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous. Quoi de plus sublime! quoi de plus merveilleux! Oui, c'est vous qui lui avez fourni ce corps divin, dans lequel je reconnais, dans lequel j'adore mon Dieu. Mère et servante de Dieu, salut! salut, ô vous la seule créature à qui le Seigneur ait voulu devoir quelque chose! Il a dit: « Honorez votre père et votre mère », et ce précepte, il l'observe envers Celle qui lui a donné naissance, envers Celle qu'il a couronnée de gloire au plus haut des cieux. Qui donc, ô Marie! pourrait vous louer autant que vous le méritez?


Pour les autres prières, voyez le premier jour.


Sixième jour

Le trait qui suit est extrait d'un procès-verbal authentique, conservé chez M- Chassaigne, notaire à Clermont.


« Atteint, depuis onze ans, à la jambe gauche, d'un rhumatisme goutteux accompagné des douleurs les plus aiguës, Etienne Durif, originaire de la paroisse de Saint André de Busséol, en ce diocèse, et âgé de 36 ans, avait épuisé vainement en remèdes tout ce qu'il possédait. Devenu pauvre et sans asile, privé tout à la fois de la liberté de plier le genou et de faire le plus léger mouvement du pied, il sollicite l'entrée de l'hôpital, où il passe, en deux reprises, une année. Tout est mis en œuvre pour lui procurer du soulagement; les médecins lui font prendre successivement les bains du Mont-Dore et de Vichy; ces essais ne font qu'irriter le mal. Les divers traitements auxquels il est encore soumis pendant quelques années, ne réussissent pas mieux. Renonçant enfin à toute espèce de remèdes pour se jeter entre les mains de la divine Providence , sa confiance le conduit dans la chapelle souterraine de Notre Dame du Port pour commencer une neuvaine. C'était le 26 mai 1757. Le 3 juin suivant, dernier jour des exercices, après avoir assisté au saint sacrifice de la messe et fait sa prière dans la chapelle comme les jours précédents, animé de la foi là plus vive, la pensée lui vient d'offrir à la sainte Vierge une figure de cire et de faire brûler deux chandelles devant son image. Pressé d'obéir à cette inspiration, il sort et se procure, sans perdre un moment, ces objets. Il n'était pas encore de retour à l'église, qu'il s'aperçoit que sa jambe a repris tout-à-coup sa flexibilité, et le pied son mouvement naturel. Transporté de joie, il court déposer son offrande à la chapelle et y suspendre le bâton et la béquille qui lui sont désormais inutiles. Le bruit de cette guérison éclate bientôt ; elle avait eu de nombreux témoins. En quelques instants, la multitude se presse dans le lieu saint. Cet homme était connu depuis quatre ans; tout le monde l'avait vu, dans son état d'infirmité, se soutenant à peine. M. Omerin, doyen du chapitre du Port et vicaire général du diocèse, ayant immédiatement pris connaissance de tous ces faits, en présence de plusieurs membres du chapitre, de M. l'abbé de Vienne, conseiller clerc en la grande, chambre du parlement de Paris; de M. Doulcet et Bournet, chirurgiens majors des hôpitaux de la ville; de M. Gaudon, apothicaire, et d'une foule de témoins, fait dresser procès-verbal de tout ce qui précède, avec mention expresse de la déclaration des deux médecins, lesquels, après avoir examiné et visité avec le plus grand soin la jambe d'Etienne Durif, qu'ils connaissaient depuis long-temps, après l'avoir fait marcher en présence de toute l'assemblée, n'ont pas hésité à reconnaître l'impossibilité d'une guérison subite ou lente par aucune puissance de remèdes humains, tant l'humeur qui affectait ces parties de la jambe était fixée et consolidée. Toutes les signatures, jointes à celles des médecins, se trouvent au bas du procès-verbal. Ce n'est pas tout; à peine la guérison miraculeuse est juridiquement constatée, que le son de toutes les cloches l'annonce à la ville. Une messe d'actions de grâce est célébrée, et un Te Deum chanté dans l'église souterraine ».


Méditation

Gloires et vertus de Marie


Quelque incompréhensibles que soient la puissance et la gloire de la très Sainte Vierge dans le ciel, ce qui nous frappe surtout, c'est que Dieu a couronné en elle le mérite et la vertu, autant et plus encore, s'il est permis de le dire, que ses brillantes prérogatives. Les privilèges extraordinaires accordés à certaines créatures, ne les affranchissent pas de la loi, et le Seigneur ne prétend pas les appeler gratuitement à la participation de sou bonheur, lui qui a dit que le royaume du ciel souffre violence, et que ceux-là l'emportent qui se font celle violence. Il y a plus, c'est à ces âmes d'élite qu'il réserve ordinairement toutes ses rigueurs, c'est à elles qu'il impose les plus héroïques sacrifices. La vie de tous les saints, le sang de tous les martyrs, les pénitences, les humiliations, les larmes, les prières de tous les grands serviteurs de Dieu, sont une preuve assez éclatante de cette vérité. Et il est vrai de dire que plus une vocation est sublime, plus elle suppose de vertu, de courage et de dévouaient. La sainte Vierge n'est pas exceptée de cette loi générale, et Jésus veut que sa Mère soit la plus grande, la plus glorieuse entre toutes les créatures, par les mérites comme par les prérogatives. Appelée à la plus éminente dignité qu'il soit possible de concevoir, ses souffrances, ses sacrifices, et par-dessus tout sa charité, laissent, bien loin derrière elle, les actions, les prières, les vertus des plus saints personnages. Aussi voyez quels rapports mystérieux entre la vie de Jésus et celle de Marie! Comme l'histoire de la Mère est étroitement et inséparablement liée à celle du Fils: mêmes pensées, mêmes douleurs, ils boivent au même calice, ils sont abreuvés des mêmes amertumes; depuis Bethléem jusqu'au calvaire ils suivent la même, voie. Oh! quelle langue pourra jamais raconter les angoisses, les, déchirements du cœur de Marie, lorsque le glaive Prédit par le saint vieillard vint le transi percer? Ne soyons donc plus étonnés de voir le trône de cette Vierge incomparable dominer celui des Chérubins et des Séraphins, de voir le ciel et là terre s'incliner avec respect et amour devant cette Majesté, qui ne voit au-dessus d'elle que la Majesté même de Dieu. O Jésus! vous qui êtes si bon, si généreux envers vos plus petites créatures, pouviez-vous récompenser avec trop de magnificence les vertus de votre sainte Mère? Ames chrétiennes, ne sentez-vous pas, en lisant ces réflexions, s'accroître votre confiance pour celle qui est aussi votre Mère?


Prière tirée de Sainte Ecritures


Bonne et tendre Mère, lorsque je contemple vos grandeurs et votre gloire, mon cœur est inondé de joie; il a besoin de redire mille fois que cela était juste. Oui, il était juste que la plus humble servante du Seigneur fût proclamée heureuse par toutes les générations; que le Tout-Puissant fît en elle et pour elle de grandes choses; il était juste que Celle qui avait été cruellement blessée par un glaive de douleur, que Celle qui avait eu assez de courage pour recueillir debout, au pied de la Croix, le dernier soupir de son Fils, devînt la gloire de Jérusalem, la joie d'Israël, l'honneur du peuple de Dieu. Salut, ô Reine victorieuse! vous, brillante comme l'aurore qui se lève, belle comme la lune, éclatante comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille. Puissent, ô Marie, ma langue, mon cœur et toutes les puissances de mon âme vous offrir un sacrifice perpétuel de louanges, célébrer dignement votre puissance, vos vertus et attirer un de ces regards de Mère qui consolent et qui sauvent! Ainsi soit-il.


Pour les autres prières, voyez le premier jour.


Septième jour

Extrait du Manuel de la dévotion à Notre Dame du Port


Une jeune fille de vingt ans, nommée Jeanne Girard, appartenant à Une famille pauvre, mais trè -honnête du Pont de Lempdes (aujourd'hui département de la Haute-Loire), eut, par suite d'une attaque, le côté droit entièrement paralysé. Traitée d'abord avec quelque succès par le chirurgien juré de l'endroit, M. Royer, elle retomba bientôt dans un état plus déplorable encore que le premier, et toutes les ressources de l'art de guérir restèrent sans résultat. Touchés de compassion pour cette infortunée, vouée si jeune à l'existence la plus triste, la plus insupportable, M. Caillé, curé du Pont de Lempdes, et M. Viallard, bailli du même lieu, la font conduire à Clermont, munie de toutes les pièces qui pouvaient lui ouvrir l'entrée d'un des hospices de la ville; ils y joignent le rapport et la déclaration de M. Royer. Toutes les pièces sont datées du 13 mai 1765. Le quatorze du même mois, on la présente au grand Hôtel-Dieu. Le chirurgien, après un mûr examen, ayant déclaré son mal incurable, la refuse et lui conseille de se faire conduire à l'hôpital Saint Joseph, avec l'assurance qu'elle peut, et qu'elle doit même y être reçue. Mais un nouvel obstacle l'attendait là encore; aucun lit n'était vacant. Dieu voulait faire éclater par un nouveau prodige la puissance de la Sainte Vierge. La pauvre fille, repoussée partout, se livra alors à la douleur la plus amère; de retour à son auberge, les pensées les plus sombres, les images les plus sinistres vinrent l'assiéger et remplir les longues heures du soir et de la nuit. Le soleil cependant venait de se lever, et le son des cloches annonçait la solennité du 15 mai. La pieuse hôtesse raconte les merveilles opérées depuis des siècles à Notre Dame du Port. A ce récit, la confiance renaît dans cette âme abattue et presque désespérée. Elle accepte avec transport la proposition de visiter la chapelle souterraine et de s'y faire conduire. Rendue dans ce sanctuaire, elle priait, fervente et recueillie, lorsqu'elle voit tous les fidèles s'agenouiller pour l'élévation. C'était le signal de sa guérison. Elle aussi abandonne sa chaise et se prosterne avec la multitude. Â l'instant la vie est rendue aux membres paralysés. Elle achève d'entendre la messe à deux genoux, sans douleur, sans aucun secours étranger. Le Saint Sacrifice terminé, elle se relève, pleine de force et de vigueur, suspend aux murs de la souterraine les bâtons qui la soutenaient, et la foule la contemple avec admiration et rend gloire à la puissance et à la bonté de la Mère de Dieu. Pendant six semaines encore que dura le séjour de cette fille dans Clermont, chacun, la voyant circuler, agir et travailler, put s'assurer de la vérité de sa guérison. Tous ces faits du reste furent recueillis, accompagnés des pièces authentiques et conservés avec soin. Elle passa ces six semaines chez Madame Champ-Flour de Mauriat, à qui elle avait été recommandée à raison de la petite distance du château de Mauriat à Lempdes.


Méditation

Confiance des Apôtres et des premiers chrétiens envers la très Sainte Vierge

 

Voulez-vous avoir la mesure de votre confiance envers la très-Sainte Vierge, demandez aux Saints de tous les siècles, demandez aux Docteurs de l'Eglise, demandez aux Apôtres eux-mêmes ce qu'ils en ont écrit et pensé, comment ils l'ont honorée. Quel harmonieux concert de louanges Vous allez entendre sortir de leur bouche! Jésus-Christ montant au ciel avait dit à ses apôtres: Je ne vous laisserai point orphelins. Et, en effet, il leur laissait une Mère. Aussi voyez comme Marie tient au milieu d'eux la place de son Fils! Comme elle veille à la garde du troupeau qui lui a été confié! Elle devient le conseil, la lumière, la force, l'âme de l'Eglise naissante. Dans le cénacle, je la vois au milieu des disciples priant et appelant l'Esprit Saint. Comme sa présence réchauffé et enflamme ces hommes encore grossiers et timides! comme sa voix est écoutée avec respect et avidité ! Sans doute, c'est à Pierre, le chef du collège apostolique, qu'il a été dit: « Pais mes agneaux, pais mes brebis ». Mais les apôtres, mais les disciples et les premiers chrétiens (c'est la tradition qui nous le rapporte) ne laissaient pas que de s'adresser constamment à la Mère de Jésus, ils n'attendaient pas, pour l'environner de leurs respects, pour implorer son assistance, qu'elle fût montée au ciel. S'ils avaient le bonheur de la voir, d'entendre une de ses paroles, quels que fussent leurs besoins, leurs peines, ils étaient soulagés; la paix, la joie rentraient aussitôt dans ces cœurs fatigués. Saint Denis l'aréopagite, converti par l'apôtre Saint Paul, avait obtenu la faveur insigne d'être présenté à la Sainte Vierge encore vivante: voici comment il parle de cette bienheureuse visite: « A son aspect tout divin, je me sentis enveloppé d'une splendeur étincelante, j'aperçus une si grande multitude d'esprits célestes qui formaient comme sa cour, et la Vierge elle même était inondée de tant de lumière, que je l'aurais prise pour une divinité, si je n'avais pas été instruit par l'Evangile ». Que ne nous est-il donné de rapporter ici tous les pieux élans, toutes les ardentes aspirations, tous les magnifiques éloges, les titres glorieux que les Pères de chaque siècle, dans leur sainte émulation, ont donnés à la Mère de Dieu! C'est Saint Irénée qui nous répète, avec l'accent de la piété la plus tendre, de la reconnaissance la plus vive, comment la Sainte Vierge a donné le salut au monde en lui donnant Jésus-Christ. C'est Saint Ephrem, cédant aux transports de son amour et saluant Marie la Vierge Sainte et immaculée par excellence, la Reine de la terre et des cieux, l'espérance des affligés, l'espérance de nos pères, la joie des prophètes, la consolation des apôtres, la gloire des martyrs, l'honneur de tous les Saints, etc., etc. C'est Saint Jérôme qui ne trouve pas d'expression assez noble, assez belle, pour célébrer les gloires de Marie, et qui ne voit pas de bonheur comparable à celui d'être son enfant. C'est Saint Cyrille d'Alexandrie qui salue mille fois Marie Mère de Dieu, trésor de l'univers; c'est enfin Saint Bernard, car nous ne pouvons les nommer tous, qui laisse échapper de son cœur les chants les plus suaves: « Marie est la noble étoile de la mer, qui resplendit dans la vaste étendue des cieux, qui éclaire le monde, qui échauffe les âmes plus que les corps, qui détruit les vices et fait germer toutes les vertus », etc., etc.. Enfant de Marie, n'éprouvez-vous pas le besoin d'unir votre cœur et votre voix à tant de Saints et illustres personnages?


Prière de Saint Anselme


O Marie, vous dirai-je, tout transporté de joie, d'espérance et d'amour, quelles seraient notre pauvreté et notre misère, si le Père des miséricordes ne vous eût pas tirée de ses trésors pour vous donner à nous! O mon bonheur! ô ma vie! j'ai mis ma confiance en votre saint Nom. Je sais que mon cœur veut vous aimer, que ma bouche veut vous louer, que mon esprit veut vous contempler, que ma langue désire vous prier; et que mon âme brûle d'être tout à vous. Recevez-moi, soutenez-moi, défendez-moi, conservez-moi, je ne saurais périr entre vos mains.


Pour les autres prières, voyez le premier jour.


Huitième jour

Vœux et pèlerinages à Notre Dame du Port

 

De vieux titres, conservés dans les archives de l'église du Port jusqu'aux jours mauvais où tant de monuments précieux ont péri, faisaient mention d'un grand nombre de pèlerinages, de vœux et de dons faits à la chapelle souterraine par les dauphins, ducs, comtes et seigneurs d'Auvergne, ainsi que par les habitants de la province et même par des paroisses entières et des communautés qui venaient chaque année processionnellement, pendant l'octave de la fête du 15 mai, assister à une messe solennelle et y faire leurs dévotions. Ce pieux usage subsiste encore pour plusieurs et notamment pour la paroisse de Saint Eutrope. Mais notre but n'est pas de rapporter ici tous les témoignages de la confiance de nos pères envers la Sainte Vierge et de leur zèle à visiter Notre Dame du Port. Quelques traits plus rapprochés de nous suffisent à la piété des fidèles. Nous n'avons pas besoin de rappeler le vœu fait par la ville en 1631. Voici des faits plus récents. En 1742, un négociant, surpris en mer par une violente tempête, n'avait d'espoir de salut que dans la protection du ciel; le navire allait disparaître sous les vagues en fureur. La pensée lui vient de se vouer à Notre-Dame du Port. Aussitôt il lui adresse une courte mais fervente prière. A peine a-t-il achevé , que Marie commande, comme autrefois Jésus-Christ, aux vents et à la mer, et il arrive heureusement au terme de sa navigation. De retour à Paris, son premier comme son plus impérieux besoin fut celui de la reconnaissance: trois lampes d'argent envoyées à Notre Dame du Port et accompagnées d'une lettre, où il raconte avec détail comment il a échappé miraculeusement, par la protection sensible de la sainte Vierge, à une mort inévitable, devinrent le témoignage et du prodige de sa délivrance et de la confiance avec laquelle il avait invoqué Marie. Il y a quelques années, une personne, attirée dans le sanctuaire du Port pour solliciter une grâce particulière qu'aucune puissance humaine ne pouvait lui accorder, eut bientôt la consolation de voir le succès de sa prière dépasser ses espérances. Quelques jours après, elle vint elle-même témoigner à la sainte Vierge sa gratitude et sa joie, et joindre au don qu'elle crut devoir faire un billet qui exprimait la protection signalée de Marie qui venait d'éclater sur elle et la faveur extraordinaire qu'elle avait obtenue. Il n'est pas d'année où l'on ne puisse citer quelques traits qui attestent la puissante protection de Marie dans le sanctuaire du Port. C'est ce qui explique pourquoi tant d'âmes affligées, aux prises avec le malheur, ou éprouvées par des douleurs violentes, ou dévorées par le chagrin, ou pressées d'obtenir quelque grâce spirituelle et même temporelle, viennent si souvent, à toutes les époques de l'année et surtout pendant la Neuvaine, la visiter.


Méditation

Comment le culte de la Sainte Vierge s'est répandu dans le monde


La dévotion à la sainte Vierge, les honneurs qu'on lui rend, doivent être quelque chose de bien agréable à Dieu et de bien précieux pour les enfants de l'Eglise, puisque ce culte s'est propagé avec une incroyable rapidité par toute la terre. Interroges tons les siècles du christianisme, tous les saints , parcourez le monde catholique, tout vous parle de Marie; partout je la vois aimée, invoquée, honorée. Jésus-Christ n'a jamais voulu se séparer de sa sainte Mère. Il l'associe à sa gloire, à ses triomphes, comme à ses combats; il veut qu'elle soit honorée partout où il est honoré lui-même; à lui est réservée l'adoration qui n'appartient et qui n'est rendue qu'à Dieu; à sa Mère il donne cette puissance d'intercession qui a tous les secrets de la miséricorde sans jamais blesser la justice; c'est lui qui lave dans son sang les iniquités du monde, qui ouvre les portes du ciel et ferme celles de l'enfer; c'est sa Mère qui a la noble mission d'appeler, de ramener les pauvres pécheurs, de les présenter à son Fils et de faire revivre l'espérance dans les âmes malades et abattues. Aussi, dès les premiers temps du christianisme, que de basiliques dédiées à la Très Sainte Vierge! elle a partout des autels. Je cherche dans l'univers une église, une chapelle, un oratoire où elle n'ait pas de place, et partout je vois briller sa douce image, son nom béni. Elle accompagne et protège les pas do pauvre missionnaire qui parcourt les vastes contrées de l'Amérique, de l'Asie, des îles océaniques et des autres parties du monde. Je la retrouve dans toutes les habitations chrétiennes. Des millions d'hommes se font gloire de revêtir ses livrées saintes, de s'inscrire parmi ses enfants. Après le Nom de Jésus, il n'est, dans l'univers, aucun nom plus connu et surtout plus aimé, aucun nom qui fasse tressaillir plus de cœurs. L'Eglise elle-même, assistée et dirigée par l'Esprit-Saint, vient donner à cet élan des fidèles la sanction de son autorité divine. Elle approuve, encourage, enrichit de tous les trésors dont elle est dépositaire le culte de la Sainte Vierge. Elle en donne même l'exemple, en établissant des fêtes pour honorer ses mystères, ses vertus, ses innombrables bienfaits. Oui, ô Marie, et je me plais à le proclamer, tous les chants de l'Eglise sont pleins de votre nom. Oui, tout l'univers n'a qu'une voix pour l'exalter et Je bénir! Oui, tous les siècles racontent votre puissance et votre gloire! Oh! comme il fait bon mêler sa voix à ce magnifique concert de louanges. Quel bonheur de pouvoir déposer sa faible prière dans cet immense réservoir où sont réunies les prières qui partent incessamment de tous les points du globe! Comme on est fier d'être l'enfant d'une si puissante et si glorieuse Mère!


Prière de Saint Alphonse de Liguori


Mère du Seigneur de l'univers, Marie, la plus sublime, la plus aimable de toutes les créatures, la plus élevée en dignité; il est vrai que plusieurs sur la terre ont le malheur de ne vous point connaître et de n'avoir pour vous ni respect ni tendresse; mais aussi il y a dans le ciel des milliers de bienheureux qui ne cessent de vous louer et vous bénir, et sur la terre même combien d'âmes fidèles brûlent de votre amour! Ah! puissé-je être embrasé de la même flamme et attirer à vous tous les cœurs. Ainsi-soit-il.


Pour les autres prières, voyez le premier jour.


Neuvième jour

Fête et Neuvaine de Notre Dame du Port


Pour parler des merveilles opérées à Notre Dame du Port, nous n'avons pas besoin aujourd'hui d'interroger nos pères, ni de consulter les monuments anciens. Il s'agit d'un fait que tout le monde a sous les yeux. C'est le magnifique spectacle que présente chaque année l'église du Port, le jour de la fête, et pendant tout le cours de la Neuvaine. La ville n'a pas oublié qu'elle accomplit ce jour-là un vœu à jamais mémorable, qu'elle acquitte la dette de la reconnaissance. Aussi, cette solennité a-t-elle un caractère particulier qui n'a rien de commun avec les fêtes paroissiales ou patronales. Elle est véritablement la fête de tout un peuple, de toutes les paroisses réunies. Autrefois, les échevins et toutes les autorités assistaient en corps à la messe, fit suivaient la procession, précédés du clergé de toute la ville et des divers chapitres. Plus tard, et, toujours par suite du même vœu, jusqu'à l'année i83o, le maire et les principaux membres du conseil municipal se sont rendus à la messe et à la procession. Ce qu'il y a de plus frappant ce jour là, comme pendant la neuvaine, et ce qui se reproduit encore aujourd'hui, c'est l'attitude recueillie de la multitude immense qui se presse dans le sanctuaire du Port. Bien avant le lever du soleil, et pendant toute la matinée, quoique les prêtres se succèdent presque sans interruption à l'autel, l'église ne désemplit pas. Il est impossible de résister à une profonde émotion, lorsque le soir l'oeil contemple tous les rangs, tous les âges, femmes, vieillards, enfants, riches et pauvres, mêlés et confondus au pied du même autel, invoquant la même Mère; ce religieux silence, qu'interrompt seul le bruit des pas de la foule, qui se succède incessamment, a quelque chose qui va au cœur et le remue. C'est là le rendez-vous général de tous ceux qui se souviennent qu'il ont une Mère au ciel. Aujourd'hui, les élèves du grand et du petit Séminaire; demain les pauvres, les infirmes, les enfants à qui la charité a offert un asile dans les hôpitaux; d'autres jours, les chœurs de cantiques des diverses paroisses, les députations des communautés religieuses, viennent successivement faire retentir ces voûtes de leurs chants sacrés. Voyez comme cette bonne Mère prête son concours à toutes les œuvres, aux pieuses réunions qui dilatent le cœur et soulagent toutes les misères comme toutes les infortunes!... L'œuvre de la Providence n'est-elle pas son œuvre, n'est-ce pas Elle qui abrite sous son aile la petite orpheline? Les personnages les plus éminents par leurs lumières comme par leur vertu, ont puissamment contribué à entretenir, à échauffer cette dévotion dans le cœur des fidèles. Que d'illustres prélats sont venus et viennent encore célébrer les saints mystères sur l'autel de Marie, et réclamer sa protection pour eux et pour leur diocèse. Plus d'une fois le saint évêque de Bardstown, Mgr. Flaget, est venu prier dans ce sanctuaire, et nous édifier par sa tendre dévotion envers la sainte Vierge; c'est là, c'est aux pieds de cette image miraculeuse qu'un autre évêque, jeune encore, mais dévoré d'un saint zèle, est venu confier le succès de sa mission de l'Océanie centrale, et lui a consacré sa personne, celle de ses prêtres et des frères qui l'accompagnent, tous comme lui enfants de l'Auvergne et de saint Austremoine. Nos évêques surtout nous ont constamment donné d'éclatants exemples de leur confiance envers Notre-Dame du Port; nous nous rappelons avec bonheur que Mgr. de Dampierre, de sainte mémoire, ne commençait aucune visite pastorale, n'entreprenait aucun voyage sans avoir célébré la sainte Messe dans la chapelle souterraine. Et aujourd'hui cet exemple ne nous est-il pas donné plus fréquemment encore par le digne héritier de sa piété comme de son siège?


Méditation

Miséricorde de Marie envers les pécheurs


Je ne sais si vous avez médité ces paroles: « Marie est mère de la miséricorde », pour découvrir tout ce qu'elles renferment de trésors. Quant à moi, je ne puis les prononcer, je ne puis même y songer sans éprouver une joie, une consolation qui ne sauraient s'exprimer. Ce qui me semblance admirable entre les pensées, les sentiments de Jésus et de Marie. Il me semble entendre la voix de cette bonne Mère: « Je suis venue sur la terre pour les pécheurs; ceux qui se portent bien n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui sont malades. Qu'ils viennent donc à moi ceux qui souffrent, ceux qui sont près de succomber, et je les soulagerai. Je suis le salut des infirmes, le refuge des pécheurs, la consolation des affligés, le secours des chrétiens ». Et de tous les points de l'univers je vois accourir autour de ce trône de miséricorde des milliers de pécheurs. Tout ce qui pleure, tout ce qui est visité par le malheur, vient se jeter à ses pieds, implorer son assistance, et alors je vois éclater les miracles de sa puissance et de sa bonté; les coeurs les plus rebelles s'avouent vaincus, et se glorifient de porter ses chaînes. Des retours inespérés, des grâces extraordinaires, des victimes innombrables arrachées à l'enfer, viennent chaque jour réjouir l'Eglise et lui ramener des enfants jusqu'alors indociles et ingrats. Ce que Marie a fait pour tous ces pauvres pécheurs, elle peut, elle veut le faire pour vous. Quelles que soient vos misères, ne craignez rien; plus vous êtes pauvre, plus vous êtes malade, plus vous êtes affligé, et plus vous avez droit à sa protection, à son amour. O vous, s'écrie saint Bernard, qui flottez au gré des vagues sur une mer en fureur, que vos yeux ne perdent pas de vue l'Etoile qui brille sur votre tête, si vous ne voulez pas être englouti par les flots. Si les vents des tentations sont déchaînés contre vous, si les écueils de la tribulation menacent de vous briser, regardez votre Etoile, appelez Marie. Si la tourmente de l'orgueil, de l'ambition, de la médisance, de la jalousie, vous presse, vous désole, invoquez, appelez Marie. Si la colère, ou l'avarice, ou l'aiguillon de la chair, ont déjà envahi votre âme par l'énormité de vos crimes, confus des plaies hideuses de votre conscience, épouvanté au souvenir du jugement, vous êtes déjà enveloppé dans le tourbillon de la sombre tristesse, dans l'abîme du désespoir, pensez, penses à Marie. Dans les périls, dans les angoisses, dans les doutes,invoques Marie. Que ce doux nom soit toujours sur vos lèvres, dans votre cœur; et, pour être exaucé, n'oublies pas les exemples qu'il vous rappelle. En suivant Marie, vous ne vous égares point; en priant Marie, vous ne désespérez point. Avec Marie, vous ne tombez point. Qu'elle vous protège et vous ne craindrez plus rien; qu'elle vous conduise, vous ne sentirez pas la fatigue; qu'elle vous soit propice, et vous arriverez au port du salut.


Prière de Saint Louis de Gonzague

Abandon de tout moi-même à la Sainte Vierge


O Marie, ma souveraine! ô sainte et bonne Mère de mon Dieu! je remets avec une confiance entière entre vos mains bénies, sous votre garde particulière, et dans le sein de votre miséricorde, aujourd'hui et tous les jours, et à l'heure de ma mort, mon âme, mon corps et toute ma destinée. Espérances, consolations, angoisses, misères, maux et biens de toute espèce, ma vie et la fin de ma vie, j'abandonne tout à la tendre Mère que j'ai dans les ci eux, afin que, par votre très-sainte intercession et par vos mérites, ô Marie! toutes mes œuvres soient dirigées et disposées selon l'aimable volonté de votre Fils et la vôtre. Ainsi-soit-il.

130_001__3_

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

3 décembre 2010

Litanies de Notre Dame du Port

351_001__2_

Litanies de Notre Dame du Port


Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.


Sainte Marie, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

Notre Dame du Port, notre Protectrice et notre Patronne,

Notre Dame du Port, Port des infortunés, ballotés par la tempête,

Notre Dame du Port, Port de la grâce,

Notre Dame du Port, Port, le doux bercail où est ramenée la brebis perdue,

Notre Dame du Port, Port de la miséricorde et du pardon,

Notre Dame du Port, Port d'indulgence où sont accueillies toutes les misères de l'homme,

Notre Dame du Port, Port sûr et tranquille des voyageurs sur l'océan de la vie,

Notre Dame du Port, Port de la paix dans nos agitation et dans nos troubles,

Notre Dame du Port, Port, l'asile de tous les Chrétiens,

Notre Dame du Port, Port, l'asile de tous les coeurs,

Notre Dame du Port, Port de Bénédiction,

Notre Dame du Port, Port de toute consolation,

Notre Dame du Port, Port, la terreur de l'enfer,

Notre Dame du Port, Port, la sauvegarde de la pureté de nos coeurs,

Notre Dame du Port, Port de toutes les vertus,

Notre Dame du Port, Port, l'arsenal de toutes les armes spirituelles,

Notre Dame du Port, Port des vraies félicités,

Notre Dame du Port, notre refuge dans tous nos maux,

Notre Dame du Port, doux espoir des mourants,

Notre Dame du Port, Port assuré du Salut,

Notre Dame du Port, conçue sans péchés,


Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, pardonnez-nous Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlevez le péché du monde, ayez pitié de nous.


Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.


Notre Dame du Port, priez pour nous,

Afin que que nous devenions dignes des promesses du Seigneur.


Prions


Dieu de Bonté, accordez à notre faiblesse les secours de Votre Sainte Grâce, et comme nous honorons la mémoire de la Sainte Mère de Dieu, le port des justes et des pécheurs, faites que par le secours de son intercession, nous puissions nous relever de nos iniquités et arriver au port du Salut éternel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Téléchargez le texte de ces litanies (pdf) en cliquant ici

2 décembre 2010

Neuvaine avec le Bienheureux Charles de Foucauld

Neuvaine avec le Bienheureux Charles de Foucauld

24169440

Le Bienheureux Charles de Foucauld

1858-1916


Charles de Foucauld, Frère Charles de Jésus, naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa soeur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire. Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu: « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ». De retour en  France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. « Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui ». Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation: suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des Clarisses de Nazareth. Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, « les plus délaissés, les plus abandonnés ». Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, « le frère universel ». Il voulait « crier l'Évangile par toute sa vie » dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. « Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître? » L e soir du 1er décembre 1916, il fut tué par une bande qui avait encerclé sa maison.


Prière d’abandon du Père de Foucauld


Mon Père, je m’abandonne à Vous, faites de moi ce qu’il Vous plaira. Quoi que Vous fassiez de moi, je Vous remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout, pourvu que Votre Volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre Vos mains, je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je Vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre Vos mains sans mesure, avec une infinie confiance, car Vous êtes mon Père.


Oraison pour la fête du Bienheureux Charles de Jésus


Dieu et Père, Tu as appelé le Bienheureux Charles à vivre de ton amour dans l’intimité de ton Fils, Jésus de Nazareth. Accorde-nous de trouver dans l’Evangile le fondement d’une vie chrétienne de plus en plus rayonnante, et dans l’Eucharistie, la source d’une fraternité universelle. Par Jésus Christ, ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

731_001

Premier jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, demandons au Seigneur de faire grandir en nous la foi.


La foi éclaire tout d’une lumière nouvelle autre que la lumière des sens, ou plus brillante, ou différente […]. Elle transforme tellement toute chose qu’à peine les anciens sens peuvent-ils servir à l’âme : elle ne perçoit par eux que de trompeuses apparences; la foi lui montre les réalités. L’oeil lui montre un pauvre, la foi lui montre Jésus; l’oreille lui fait entendre des injures et des persécutions, la foi lui chante: « Réjouissez-vous et jubilez de joie » […]. Le goût nous fait sentir un peu de pain sans levain, la foi nous montre: « le Sauveur Jésus, homme et Dieu, corps et âme ».


(Retraite à Nazareth, Charles de Foucauld et la fraternité, Denise et Robert Barrat)


Evangile selon Saint Matthieu 8, 8-10


Le centurion dit à Jésus: « Seigneur, je ne mérite pas que tu entres sous mon toit; mais dis  seulement une parole et mon enfant sera guéri »… Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient: « En vérité, je vous le dis, chez personne je n’ai trouvé une telle foi en Israël ».


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Notre Seigneur loue la foi du centurion… En effet, la foi en la bonté, en la puissance de Notre Seigneur sont un hommage qu’on lui rend: c’est aussi une marque d’amour, car la foi en de telles perfections ne peut exister sans admiration, sans une admiration respectueuse qui est celle de l’amour… […] Cette foi que nous avons, par la grâce de Dieu, dans notre esprit, faisons-la passer, par sa grâce, dans nos actes… Soyons hommes de désir et demandons à Dieu l’impossible dans nos prières pour le bien des âmes, pour sa glorification en elles, puisque nous croyons que sa bonté nous accordera les vrais biens que nous lui demanderons… Pour avoir cette foi en la puissance que Dieu accorde à nos pauvres prières, demandons-la, demandons cette confiance, cette foi si recommandée, si nécessaire, si difficile à sentir et dont le défaut est une injure à Notre Seigneur […]. Ne mettons pas de mesure à nos demandes, puisque Dieu n’en a pas mis à la puissance de nos prières, comme il n’y en a pas à sa bonté et à sa puissance.


(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, L’Esprit de Jésus)


Acte de foi


Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre sainte Eglise, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Dans cette foi puissé-je vivre et mourir. Amen.


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Deuxième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, vivons dans l’espérance de la vie éternelle.


Notre Père « qui êtes aux cieux »… Pourquoi choisissez-vous cette qualification plutôt qu’une autre, plutôt que « Père juste », « Père saint » ?.. C’est sans doute, mon Dieu, pour élever notre âme dès le commencement de la prière bien haut au-dessus de cette pauvre terre, et la placer dès le début où elle doit toujours être, en cette vie et dans l’autre, au ciel sa patrie… C’est aussi pour nous placer dès les premiers mots de notre prière dans l’espérance et dans la paix: Notre Père est dans les cieux : comment, avec la confiance, n’aurions-nous pas espérance et douce paix?..


(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, L’Esprit de Jésus)


Evangile selon Saint Luc 12, 32


Jésus disait à ses disciples: « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume ».


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Courage! ne nous décourageons pas lorsque nous tombons ; relevons-nous au contraire, et, comme le voyageur qui a fait une chute, marchons, courons plus vite pour rattraper le temps perdu. Que notre chute nous rende plus humbles ; faisons des actes d’humilité à la vue de cette faute, mais surtout faisons des actes d’espérance, espérant fermement que nous avons la grâce de ne plus retomber et qu’il dépend de nous seuls d’être parfaitement saints à l’avenir. Jésus est là dans notre coeur et nous en donne le moyen.


(Psaume 59, Méditation sur les Psaumes)


Acte d’espérance


Mon Dieu, j’espère avec une ferme confiance que par les mérites de Notre Seigneur Jésus Christ, vous me donnerez votre grâce en ce monde et le bonheur éternel en l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous tenez toujours vos promesses. Dans cette foi puissé-je vivre et mourir. Amen.


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Troisième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, laissons-nous saisir par la Charité du Christ.


Charité : la charité consiste à aimer Dieu par-dessus tout pour lui-même et à aimer tous les humains comme soi-même pour l’amour de Dieu. L’amour du prochain ne diffère pas de l’amour de Dieu. Ces deux amours sont les ruisseaux d’une même source; l’un monte au ciel pour jaillir jusqu’à  Dieu; l’autre coule à terre pour le bien du prochain, qui est quelque chose de Dieu et comme son image.


(L’Esprit de Jésus, Méditations sur les saints Evangiles)


Evangile selon Saint Jean 15,9-10 et 12


A l’heure de passer de ce monde à son Père, Jésus disait: « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure en son amour ». « Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés ».


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Aimons tous les hommes comme les a aimés Jésus, leur voulant autant de bien qu’Il leur en a voulu, leur faisant tout le bien en notre pouvoir, nous dévouant à leur salut, prêts à donner notre sang pour le salut de chacun d’eux; aimons-les en vue de Dieu, autant qu’Il le veut, comme Il le veut, non pour nous ni pour eux, mais pour Lui; notre amour pour eux n’en sera pas diminué mais incomparablement augmenté, puisant dans cette source de la volonté divine une force, une stabilité, un dévouement, une ardeur que n’a pas l’amour purement humain, et qui sont dans les seuls coeurs qui, laissant Jésus vivre en eux, aiment par Jésus et non par eux-mêmes…


(Directoire Art. XX, Charles de Foucauld et la fraternité, Denise et Robert Barrat)


Acte de Charité


Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur, de toute mon âme et plus que tout parce que vous êtes infiniment bon, et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous. Amen.


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Quatrième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, allons à l’écart pour rencontrer le Seigneur.


Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu; c’est là qu’on se vide,  qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. […] Plus tard l’âme produira des fruits exactement dans la mesure où l’homme intérieur se sera formé en elle. On ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie, seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à Lui.


(Lettre au Père Jérôme, 19 mai 1898, D. et R. Barrat, Charles de Foucauld et la fraternité)


Evangile selon Saint Luc 5, 15-16


Or la réputation de Jésus se répandait de plus en plus à son sujet, et des foules nombreuses s’assemblaient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se tenait retiré dans le désert et priait.


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Notre âme aussi est une maison de prière: la prière doit sans interruption s’élever d’elle vers le ciel, comme une fumée d’encens: et combien de fois hélas! les distractions, les pensées terrestres, les pensées qui ne sont pas pour la plus grande gloire de Dieu, les pensées mauvaises même l’occupent, la remplissent de bruit, de trouble et de souillures et en font une caverne de voleurs… Efforçons-nous de toute notre puissance de faire que notre esprit soit toujours occupé de Dieu ou de ce qu’il nous charge de faire pour son service, et même qu’en faisant ce dont il nous charge, nous jetions sans cesse un regard vers lui, sans jamais détacher de lui le cœur en aucune façon. […] Quand on aime, on ne perd pas de vue ce qu’on aime…


(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, L’Esprit de Jésus)


Plus Jésus est entouré, plus il se retire pour prier. Plus Jésus est entouré par la foule et plus il se montre le grand thaumaturge qui annonce la résurrection des morts, et plus il se retire dans les solitudes pour y prier. C’est vraiment l’exemple de l’action et de la contemplation.


(Père Marie-Joseph Le Guillou, o.p. Un chemin pour la prière, p. 10)


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Cinquième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, accueillons avec respect la Parole de Dieu.


Lisons et relisons amoureusement les psaumes, la sainte Ecriture et surtout les passages prophétiques qui nous parlent de Jésus ou les parties du Nouveau Testament qui le montrent. Quand nous faisons oraison, quand nous assistons à la messe, que nous sommes dans l’action de grâces, si nous ne savons que dire, si nous sommes distraits, secs, lisons quelques mots d’un psaume, de l’Evangile, et par ce moyen ramenons notre âme à Dieu […]


(Méditations sur les Psaumes, Psaume 39)


Evangile selon Saint Jean 3, 29


Jean-Baptiste disait: « L’ami de l’époux, qui est là, et l’écoute, jubile de joie en entendant la voix  de l’époux. Telle est ma joie, et elle est complète ».


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: L ’ami de l’époux, qui est là, et l’écoute, jubile de joie en entendant la voix de l’époux… Ne dois-je pas dire ces paroles, mon Dieu, mon Seigneur Jésus, chaque fois que j’entends quelque texte inspiré, Psaume, Evangile surtout, Pater, Ave, enfin tout texte faisant partie des Livres inspirés! C’est bien la voix de l’Esprit Saint qui parle, chaque fois que je les lis, que je les  entends… […] C’est dans cette jubilation que je dois être, chaque fois que j’entends, que je lis, que je récite quelque texte si court qu’il soit de la « Parole de Dieu », de la parole du Bien-aimé, de la parole de l’Epoux si passionnément chéri!


(Méditation sur l’Evangile au sujet des principales vertus, L’Esprit de Jésus)


Notre Père


Notre Père, qui êtes aux Cieux, que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne vienne, que Votre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour, pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés et ne nous laissez pas succomber à la tentation mais délivrez-nous du mal.


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Sixième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, demandons la grâce de nous convertir


Convertissons-nous, car nous aussi tant que nous sommes, nous sommes de ces pécheurs qui, tout en sachant qu’il y a un Dieu, disons au fond de nos coeurs: « il n’y en a point » toutes les fois que nous agissons d’une manière différente de ce qu’il veut de nous, de ce que nous savons lui plaire le plus […]. Prenons enfin le parti de changer de voie et de penser qu’il y a un Dieu, qu’il nous voit sans cesse, et de faire ce qui plaît à un Maître si bon et si aimable… Et soyons bons pour les pécheurs, puisque Dieu est si bon pour nous […]. « Soyons miséricordieux comme notre Père est miséricordieux ». Dieu « aime la miséricorde plus que les sacrifices ». Et la miséricorde, c’est l’amour des misérables, c’est le coeur s’inclinant avec bonté, avec tendresse, vers les misérables.


(Commentaire du Psaume 52, 1-4)


Evangile selon Saint Matthieu 9, 13


Jésus disait: « Allez apprendre ce que veut dire cette parole: C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs ».


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Ayons un profond regret de notre faute, ayons-en une contrition parfaite, la regrettant amèrement parce qu’elle offense Dieu infiniment bon et infiniment aimable, Dieu, c’est tout dire […]. Et puis ne regardant plus le passé […], ne voyons que l’avenir, et entrons hardiment et avec confiance dans une nouvelle voie; regardons non plus en arrière, mais en avant; ne regardons pas seulement, pas tant les fautes à ne plus commettre, mais surtout les vertus à pratiquer; […] ne regardons pas tant nos péchés passés pour ne pas y retomber, que Jésus et ses perfections pour les imiter. Courage! et en avant!


(Méditation sur le Psaume 59, 1-5)


Acte de contrition


Mon Dieu, j’ai un très grand regret de Vous avoir offensé parce que Vous êtes infiniment bon et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de Votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Septième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, suivons Jésus dans son humilité et son abaissement.


« Jésus a tellement pris la dernière place que nul n’a pu la lui ravir ». (Abbé Huvelin)


J ’ai perdu mon coeur pour ce Jésus de Nazareth crucifié il y a 1900 ans et je passe ma vie à chercher à L’imiter autant que le peut ma faiblesse. (Lettre à Gabriel Tourdes, 1902)


Epître aux Philippiens 2, 5-8


Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes, reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Humilité de Jésus! Imitons-la. Cherchons la dernière place non seulement pour nous, mais pour tout ce qui nous approche, parents, amis, compagnons. Ne rougissons pas de la pauvreté, de l’abaissement des nôtres, réjouissons-nous, car cela nous rapproche de Jésus. Ne nous réjouissons pas de leur apparente élévation, elle ne fait que nous rendre d’autant plus dissemblables de Jésus qu’elle est plus grande… Ô Jésus, que vous êtes bon de nous rendre si douces toutes les vertus, en faisant d’elles autant de traits de ressemblance et d’union avec vous, ô divin Bien-aimé!


(Explication du saint Evangile, L’Esprit de Jésus)

Nous avons besoin de découvrir que la meilleure place est la dernière. Enoncé ainsi, cela paraît tout simple mais se mettre à la dernière place n’est pas si simple. Il s’agit d’un engagement de tout l’être du plus profond de nous-mêmes. C’est s’engager dans le mystère du Christ humble et pauvre qui est au service de ses frères, qui s’est mis aux pieds des apôtres et leur a lavé les pieds.


(Homélies Année C, p. 195, Père Marie-Joseph Le Guillou, o.p.)


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld



Huitième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, imitons Jésus dans la simplicité de Nazareth en apprenant à sanctifier notre vie quotidienne.


Silencieusement, secrètement, comme Jésus à Nazareth, obscurément comme Lui, passer inaperçu sur la terre, comme un voyageur dans la nuit, pauvrement, laborieusement, humblement, doucement, avec bienfaisance comme lui…


(Prière à Nazareth)


Evangile selon Saint Luc 2, 51-52


Il redescendit alors avec eux à Nazareth ; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son coeur. Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes.


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Sainte Vierge, Saint Joseph, mettez-moi aux pieds de Jésus à Nazareth! Mon Dieu, je Vous aime, je me donne à Vous, je Vous appartiens, faites que je sois à tout instant ce qui Vous plaît le plus! Ainsi soit-il!


(Prière à Nazareth)


C’est Charles de Foucauld qui, en cherchant « le lieu le plus reculé », a trouvé Nazareth. Lors du pèlerinage en Terre Sainte, Nazareth a été le lieu qui l’a le plus marqué […]. Il voulait suivre un Jésus silencieux, pauvre et travailleur. […] Charles de Foucauld, en marchant sur les traces des  « mystères de la vie de Jésus », a rencontré Jésus travailleur. Il a rencontré le vrai « Jésus de l’histoire ». […] L’élément le plus nouveau dans l’enseignement de Charles de Foucauld sur le mystère de Nazareth est que la vie cachée à Nazareth n’a pas été uniquement une étape dans la préparation de Jésus à sa mission de Sauveur […], elle représente déjà le salut qui commence à opérer, par son intermédiaire.


Le Dieu de Jésus Christ, Cardinal J. Ratzinger (Benoît XVI) L’Osservatore Romano N. 46 – 15 novembre 2005)


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld


Neuvième jour

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, adorons le Seigneur dans Son Eucharistie.



Coeur Sacré de Jésus, merci du don éternel de la sainte Eucharistie: merci d’être ainsi toujours avec nous, toujours sous notre toit, toujours devant nos yeux, chaque jour en nous… Merci de vous donner, livrer, abandonner ainsi tout entier à nous […]! Mon Dieu, venez en moi; je vous aime, vous adore, je me donne à vous, pour être et faire tout ce qui vous plaira. Que ce ne soit plus moi qui vive, mais vous qui viviez en moi.


(Méditations sur les saints Evangiles, Jeudi Saint, L’Esprit de Jésus)


Première épître aux Corinthiens 11, 23-25


Pour moi, en effet, j’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis: le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit: « Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi ». De même, après le repas, il prit la coupe en disant: « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi ».


Réciter la Prière d’abandon du Père de Foucauld


Grâce à demander: Quand nous sommes devant le Saint Sacrement surtout, que notre premier mot soit toujours « merci »! Merci d’être à vos pieds, mon Dieu, aux pieds de votre Corps, contre vous! […] Merci de me permettre de vous prier, de vous parler, de vous regarder, de m’entretenir avec vous, vous mon Seigneur et mon Dieu, mon Bien-aimé, mon bonheur et ma vie! […] Et non seulement remercier pour nous, mais pour tous les hommes, nos frères, vos enfants, mon Dieu, que je dois aimer, que je veux aimer si tendrement!


(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, L’Esprit de Jésus)

L ’Eucharistie nous met au coeur de la Pâque du Christ: elle nous ouvre à sa vie. L’Eucharistie nous ouvre à la vie même du Christ et c’est là que nous pouvons retrouver l’énergie de notre baptême et en approfondir ses effets. Ainsi l’Eucharistie fait reculer en nous le scandale du péché et de la mort: elle fait éclater nos limites pour laisser le champ à Dieu. En affirmant que nous vivons de la vie du Christ ressuscité, nous affirmons que notre vie ne sera pas toujours affrontée à d’incessants obstacles, mais que notre vie sera comblée par la vie même de Dieu, car la rencontre avec Dieu est d’abord communication de son amour et ensuite plénitude d’action.


(Le sens de notre vie, Père Marie-Joseph Le Guillou, o.p.)


Réciter l'Oraison du Père de Foucauld

icone_20frere_20Charles

Prière pour obtenir une grâce par l'intercession du Père Charles de Foucauld

Dieu, notre Père, Tu as appelé le Bienheureux Charles de Foucauld, prêtre, à vivre de ton amour dans l'intimité de ton Fils, Jésus de Nazareth. Accorde-nous de trouver dans l'Evangile le fondement d'une vie chrétienne de plus en plus rayonnante et dans l'Eucharistie la source d'une véritable fraternité universelle. Nous te supplions tout particulièrement d'accorder par l'intercession du Bienheureux Charles de Foucauld, si cela est conforme à ta sainte volonté, la grâce de ........ en faveur de ...... que nous recommandons à ton coeur de Père. Nous te le demandons par Jésus, ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur.

Imprimatur : Viviers, le 14 septembre 2006

+ François Blondel

Evêque de Viviers

07346_6_photo4_g

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

1 décembre 2010

Vénérable François-Marie Paul Libermann

Libermann_portrait_1880

Le Vénérable François-Marie Paul Libermann

Né à Saverne (Alsace) le 12 avril 1802

Converti du Judaïsme en 1826

Ordonné Prêtre 18 septembre 1841

Mort à Paris le 2 février 1852

En 1841, il fonda, pour l'évangélisation de l'Afrique, la Société du Saint Cœur de Marie, qui devait s'unir, en 1848, à celle du Saint Esprit. Il devint alors Supérieur Général de la Congrégation du Saint Esprit et du Saint Cœur de Marie. Le 10 juin 1910, l'héroïcité des vertus du Serviteur de Dieu était promulguée par un décret du Pape Saint Pie X.

« Dieu c'est tout, l'homme c'est rien ».

« Ferveur, Charité, sacrifice ».

Prière pour obtenir la Béatification du Vénérable

Esprit Saint, qui avez choisi Votre Serviteur François-Marie Paul pour restaurer la Société qui Vous est consacrée, daignez opérer par lui une oeuvre de Votre Toute Puissance. O Marie, qui par votre Serviteur avez suscité des apôtres de Votre Cœur Immaculé et les avez envoyées aux âmes délaissées du continent Africain, obtenez que bientôt nous puissions avec elles l'invoquer comme leur protecteur au Ciel. O Divin Esprit, ô Saint Cœur de Marie, glorifiez votre Serviteur François-Marie Paul en nous accordant par son intercession... (spécifier la grâce que l'on demande).

Imprimatur

Leo. Ad. Card. Amette

Arch. Parisiensis

Les personnes qui reçoivent des grâces attribuées au Vénérable sont priées de les faire connaître à la Maison Mère de la Congrégation du Saint Esprit, 30, rue Lhomond 75005 Paris.

Fran_ois_Libermann

Renseignements

http://spiritains.free.fr/sources/libermann/libndx.htm


Site officiel des Pères du saint Esprit

www.spiritains.org

Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

1 décembre 2010

« François et la Joie de l'Evangile »

108_001

« François et la Joie de l'Evangile »

Un spectacle qu'il faut ne surtout pas manquer


Le samedi 11 décembre à 20 heures 30

à l'église Saint Ferdinand de Bordeaux


« François et la joie de l'évangile », est un spectacle monté par la troupe « Laudato Si » et joué avec 20/30 jeunes de la Fraternité Franciscaine de Cholet. C'est un mystère religieux, comme ceux qui étaient joués sur les parvis des églises au Moyen Age, par lequel nous souhaitons partager notre découverte de l'actualité évangélique de Sait François d'Assise.


Pendant 1h30, ces différents tableaux, joués en mime, avec l'accompagnement de chanteurs et de musiciens, permettent à toutes les générations de mettre leurs pas dans ceux de François, des fêtes de sa jeunesse à sa vie de fraternité et de pauvreté. Nous sommes tous invités à découvrir comment sa simplicité et son amour du Christ ont transformé ceux qu'ils rencontrait sur son chemin: bourgeois et brigands, le Sultan au milieu des Croisades, le fameux loup de gubbio...


Ce mystère a été joué de nombreuses fois en France, sur les parvis des basiliques d'Assise et de Padoue en Italie, lors du rassemblement de la Famille Franciscaine à Lourdes en octobre 2009 et du chapitre des familles à Cholet en 2010. En août 2011, il sera donné aux JMJ à Madrid.


Ce spectacle joyeux se déguste (sans limite) à tout âge, n'hésitez pas à venir avec de jeunes enfants. L'entrée est libre, une participation aux frais est seulement demandée.


Renseignements

Les Franciscains de Cholet

Couvent saint François

57, rue Pasteur

49300 CHOLET

Tél : 02 41 62 06 37
franciscainscholet@laposte.net

Publicité
<< < 1 2
Publicité
Publicité