01 janvier 2011

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

17028872

Neuvième jour

Jésus attire les âmes à la pénitence


« La vraie circoncision est celle du cœur, qui se fait par l'esprit ». (Romains 2) L'Enfant Jésus a été circoncis; mais ses souffrances ne se terminent point avec l'opération qui les a occasionnées; c'était même au troisième jour que la douleur de la blessure était plus cuisante, comme nous l'apprenons au vingt-quatrième chapitre de la Genèse. Cette plaie, qui lui représentait et lui faisait sentir d'avance les cruels déchirements de celles dont il serait un jour tout couvert depuis la plante des pieds, jusqu'au sommet de sa tête, demeure donc ouverte pendant plusieurs jours, et devient pour lui un rigoureux supplice. Ah! qu'il est bien vrai qu'il a été blessé à cause de nos iniquités; qu'il a été brisé pour nos crimes; que le châtiment qui devait nous donner la paix est tombé sur lui, et que nous avons été guéris par ses meurtrissures, O Marie! comme cette plaie saigne dans votre cœur! avec quelle émotion de piété et de tendresse vous vous appliquez à l'adoucir et à la cicatriser! que ne conjurez-vous ce médecin tout puissant de laisser agir sur lui-même cette vertu guérissante qu'il répandra si miséricordieusement pour soulager des maux qui ne pourront jamais être comparés avec ce qu'il endure! mais non, il veut dès les premiers moments de sa vie nous enseigner 1° la nécessité de la pénitence, 2° la continuité de la pénitence, 3° la sévérité de la pénitence.


La nécessité de la pénitence


Le Sauveur pendant sa vie évangélique l'annonce souvent aux hommes; il la leur rappellera au milieu des déchirements de sa passion, et même quand il sera sur le point de les quitter pour retourner à la droite de son père. Il y a plus, parce que la pénitence devait préparer les hommes à son avènement, il la fait prêcher par son précurseur, Saint Jean-Baptiste en fait retentir les bords du Jourdain: Faites pénitence, s'écrie-t-il, car le royaume des deux approche. Mais il faut que dès sa naissance Jésus la prêche plus haut encore par ses œuvres, et qu'il montre dans sa personne que le temps est venu où il faut se faire violence pour arriver au ciel, et que ceux-là seuls peuvent le conquérir et l'emporter qui combattent contre eux-mêmes et contre les ennemis du salut. Regarde, ô mon âme! contemple l'auteur et le consommateur de notre foi; car avant de nous instruire par ses paroles il nous a donné la leçon si frappante de ses exemples. Quand même tu n'aurais pas apporté en entrant au monde le crime de ton origine, quand les tristes suites qu'elle a laissées en toi, même après que tu as été régénérée sur les fonts sacrés, ne te rappelleraient pas sans cesse la nécessité du baptême laborieux de la pénitence, ah! L'exemple du saint des saints t'en ferait une rigoureuse obligation. Mais que de péchés n'es-tu pas à déplorer et à expier! Que de mauvaises habitudes à vaincre et à déraciner! Quel ascendant tes négligences et tes infidélités n'ont-elles pas donné à tes passions! Et comment te défendre contre leur attaque et te prémunir contre les chutes dans un véritable esprit de pénitence, sans la pratique intérieure et extérieure? Interroge l'Evangile, parcours la vie des Saints, partout tu trouveras le précepte et la pratique de la pénitence. Pas un seul juste qui ait cru pouvoir s'en dispenser; et on dirai que les plus grands serviteurs de Dieu se sont cru d'autant plus redevables à sa justice qu'ils étaient éminents en sainteté. C'est qu'ils avaient sans cesse devant les yeux l'exemple du juste par excellence qui a voulu faire pénitence pour nos péchés dès les premiers moments de sa vie, et qui à peine s'est volontairement chargé des iniquités des hommes qu'il se soumet à en porter le châtiment et la confusion.


La continuité de la pénitence


Comme sa constance est 1'écueil de la faiblesse humaine, et l'instabilité notre partage, lors surtout qu'il est question pour nous de combattre nos penchants corrompus et de soutenir la lutte contre nos passions. Jésus a voulu par les premiers mystères douloureux de son enfance nous offrir l'exemple de la persévérance, et nous mériter par la durée de ses souffrances la grâce de le suivre. Hélas! depuis le premier moment de son incarnation elle n'a pas été interrompue. Dans le sein de sa mère, captivité, dépendance, douleurs, impuissance absolue; quelle pénitence pour ce Verbe de vie, de sagesse, de gloire et de majesté! A peine il en est sorti, nouvelles souffrances qui se succèdent, rebuts, mépris, pauvreté, abandon, privations de toute espèce, inhumanité des hommes, rigueur de la saison, joug de l'ancienne loi dont il vient nous affranchir, mais dont il veut porter tout le poids, mortification continuelle de l'esprit, du cœur et du corps; voilà ses premiers pas dans la carrière de la pénitence; car il ne faut jamais perdre de vue que ce qui, pour les enfants ordinaires, est l'effet de la nécessité et de la contrainte, est dans l'enfant Jésus l'effet du choix et de la volonté. Te contenteras-tu, ô mon âme ! d'effleurer pour ainsi dire la pénitence, d'essayer la croix et bientôt de t'en décharger, de marcher pendant quelques jours dans la voie étroite et puis de t'arrêter tout court, croyant faire beaucoup en ne retournant pas en arrière! Mais ignores-tu donc la maxime des saints, que ne pas avancer c'est reculer? Mais n'as-tu donc pas lu cette effrayante parole, trop peu méditée, trop peu sentie: Quiconque ayant mis la main à la charrue regarde derrière soi n'est point propre au royaume de Dieu. Ainsi c'est peu de faire une fois la circoncision du cœur, il faut la faire souvent, et s'il est possible la faire toujours. Croyez-moi, dit Saint-Bernard, vous avez coupé les rejetons du péché, ils repoussent; vous l'avez chassé, il revient; vous l'avez éteint, il se rallume; il n'est qu'endormi, bientôt il se réveille. Ainsi il faut incessamment retrancher, poursuivre, combattre, éteindre, parce que la racine et le foyer du mal sont au milieu de nous, que l'ennemi de notre salut trouve un appui dans nos penchants corrompus, et qu'il a des intelligences jusque dans notre cœur.


La sévérité de la pénitence


Pour commencer à comprendre ce qu'elle est pour l'enfant Jésus dès les premiers moments de sa vie prosternez-vous en esprit au pied de sa crèche dans laquelle il est étendu comme sur un autel, puisqu'en effet dans sa circoncision commence son immolation sanglante; et à la vue de cette blessure que lui ont faite et vos péchés et son amour adressez-lui avec un profond sentiment de reconnaissance et de repentir ces questions si propres à réveiller en vous de saints désirs de pénitence: « Qu'avez-vous donc fait, ô très-doux enfant! peur être condamné à de telles souffrances? quel forfait avez-vous commis, ô aimable fils de Marie! pour être traité avec cette rigueur? quel est votre crime? par quel noir attentat avez-vous attiré sur vous une si terrible vengeance? Ah! c'est moi, c'est moi qui suis la plaie de votre douleur, la meurtrissure qui vous fait souffrir. O mystère ineffable de charité! le coupable pèche, et le juste est puni; ce que mérite le méchant c'est le bon qui l'endure; les dettes des serviteurs sont payées par le maître, et le crime de l'homme est expié par un Dieu. Que vous rendrai-je, à mou Seigneur et mon Roi! pour tous les biens que vous m'avez faits? Ah! le cœur de l'homme n'est pas assez riche pour acquitter la dette de sa reconnaissance. Toutefois, ô Fils de Dieu! si vous daignez visiter mon âme et la remplir d'une componction salutaire, elle crucifiera sa chair avec ses passions déréglées, et par là du moins s'associera à vos douleurs et à votre pénitence. Après cela qui pourrait m'arrêter, ô mon Sauveur! ce ne peut plus être la sécurité de l'innocence conservée; serait-ce celle de l'innocence réparée? Mais elle ne peut être réparée que par la pénitence; et connais-je la mesure de celle que vous avez assignée à mes innombrables offenses? Mais ne m'avertissez-vous pas de n'être point sans crainte même sur les péchés pardonnés, parce que nul dans cette vie ne sait s'il est digne d'amour ou de haine? Et quand votre apôtre châtie son corps et le réduit en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres il ne tombe lui-même dans la réprobation, oserais-je assigner un terme à la durée ou à la rigueur de mes expiations? Ainsi je suis certain que j'ai offensé Dieu , et je ne le suis pas de mon pardon. J'ai renoncé au péché; mais le Seigneur ne m'a pas dit: Le mal n'approchera pas de toi. J'ai recouvré par la grâce des sacrements la santé de l'âme; mais la faiblesse que le péché a laissée en moi ne m'expose-t-elle pas à de continuelles rechutes, ne m'oblige-t-elle pas à de continuelles précautions? Puis-je me tranquilliser sur le passé et me précautionner contre l'avenir autrement que par la pénitence, et par une pénitence durable et aussi rigoureuse que mon état peut me permettre et que l'exige la multitude et la grièveté de mes offenses.


Vertu à obtenir: L'esprit de pénitence.


Résolutions et aspirations


Adorez aujourd'hui l'enfant Jésus blessé pour vos iniquités et vous offrant son sang pour vous servir de rançon; remerciez-le humblement d'une si grande miséricorde; offrez ce sang adorable au Père, en le priant de vous pardonner; joignez dès aujourd'hui à cette oblation quelque acte de mortification intérieure et extérieure ; examinez devant Dieu quelle vie vous avez menée depuis votre baptême, surtout à telle ou telle époque; tenez-vous quelque temps en sa présence dans les sentiments d'humiliation, de confusion et de douleur que doit vous inspirer le souvenir de vos péchés. Demandez au Père éternel, par la circoncision douloureuse de Jésus-Christ, quelque part à son esprit de pénitence. Prenez la résolution, 1° de conserver toute votre vie l'esprit de pénitence, en réitérant souvent les actes d'humilité et de contrition, surtout lorsque vous devez approcher du saint tribunal; 2° de souffrir en cet esprit les afflictions, maladies, pertes de biens et autres peines qu'il plaira à Dieu de vous envoyer; 3° de vous imposer de vous-même et par votre choix avec le consentement de votre confesseur quelques pénitences particulières, comme jeûnes, aumônes, visites des pauvres, des malades, et autres mortifications intérieures ou extérieures.


Prière


Seigneur, Dieu tout-puissant, qui dans la tendresse de votre enfance avez souffert dans votre chair innocente les douleurs de nos crimes, et qui dans l'image de la mort du vieil homme avez fait reluire les marques de la vie de vos enfants, faites-nous la grâce de nous dépouiller en esprit de la corruption d'Adam, et d'aimer votre sainte enfance, dans laquelle de cœur et par amour vous mourez et revivez pour nous. Donnez-nous de mourir tous les jours, par la pénitence, afin que nous puissions vivre éternellement dans la gloire où vous régnez avec le Père et le Saint Esprit. Ainsi soit-il.

cautivo_468

Pour recevoir chaque jour la Méditation du Mois de l'Enfant Jésus, recevoir régulièrement des prières dans votre boite e-mail, et pour être tenus au courant des mises du blog, abonnez-vous à la Newsletter d'Images Saintes