31 janvier 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

 

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Premier jour

 

Qu'est-ce que le Saint esprit?

 


Jésus-christ a parlé du Saint-Esprit comme il a parlé de Dieu le Père et de Dieu le Fils, c'est-à-dire, comme d'une personne divine. Le nom d'Esprit Saint est le nom propre de la troisième personne de la Sainte Trinité, par conséquent d'une personne divine, ayant la même nature que le Père et le Fils. Saint Augustin nous,enseigne que ce nom de Saint Esprit, employé pour désigner la troisième des personnes divines, est légitime, par la raison que le Saint-Esprit étant commun aux deux autres personnes, puisqu'il procède du Père et du Fils, il peut prendre pour son nom propre ce qu'elles ont toutes deux de commun: car le Père est esprit, et le Fils est esprit; de même, le Père est saint, et le Fils est saint. On donne une antre raison pour justifier l'usage d'appeler du nom d'Esprit Saint, la troisième personne divine. C'est que, dans le monde matériel, le mot Esprit parait signifier un certain moteur qui donne l'impulsion: ainsi nous donnons ce nom au souffle et an vent. Or, le Saint-Esprit est l'amour du Père et du Fils. Mais le propre de l'amour est de mouvoir, et de pousser la volonté de celui qui aime, vers l'objet aimé. D'un autre côté, nous attribuons la sainteté à tout ce qui se rapporte à Dieu comme à sa fin. Or, le Saint-Esprit est la personne divine qui procède de l'amour par lequel Dieu s'aime lui-même; il était donc convenable de l'appeler Saint, en même temps qu'il était appelé Esprit. Le Saint-Esprit est véritablement une personne divine, distincte des deux autres, qui sont le Père et le Fils; il procède de l'une et de l'autre. Le Saint-Esprit n'a pas été créé, n'a pas été fait, n'a pas été engendré, mais il est produit de toute éternité par l'amour du Père et du Fils. Le Saint-Esprit a un autre nom: il s'appelle Amour. Le nom d'amour, dit saint Thomas, pris dans une acception personnelle, est le nom propre de l'Esprit Saint, comme le mot Verbe est le nom propre du Fils. Il y a dans la Trinité deux processions, ou plutôt deux modes par lesquels une personne divine tire son origine de l'autre; la première est la procession qui vient de l'intelligence, c'est la procession du Fils, du Verbe; l'autre qui vient de la volonté, est la procession de l'Amour, de la troisième personne divine, du Saint Esprit. On désigne encore le Saint-Esprit sous le nom de Don. Une personne divine peut se communiquer à une créature raisonnable, elle peut se donner ; mais comme aucune créature ne peut mériter cette faveur, si elle la reçoit, ce sera un Don gratuit. Or, un Don gratuit ne peut être fait que par amour, et la première chose qui est donnée, c'est évidemment l'amour par lequel on veut du bien. D'où il est certain, conclut saint Thomas, que l'amour est le principe du premier Don duquel découlent tous les autres dons gratuits. Mais puisque le Saint-Esprit procède par l'amour, comme nous l'avons vu, il procède donc comme étant le premier Don. C'est ce qui fait dire à saint Augustin: « Par le Don, qui est l'Esprit Saint, viennent tous les autres dons que Dieu distribue aux membres de Jésus-christ ». Ah! comme je goûterai désormais cette belle parole: « Venez, ô Saint-Esprit, vous êtes par excellence le Don du Très-Haut ».


Le Saint-Esprit est appelé par Jésus-christ, le Paraclet, c'est-à-dire Consolateur. Saint Athanase remarque que l'Ancien Testament n'a jamais donné ce nom au Saint-Esprit. La raison se trouve exprimée dans ces paroles du Sauveur: « Si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra point à vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai ». La présence corporelle de Jésus-christ au milieu des siens était pour eux une consolation, sans doute, mais la consolation intérieure par laquelle le Saint-Esprit soutient les âmes, est bien supérieure à ce bonheur sensible que goûtaient les Apôtres. C'est la raison pour laquelle le Sauveur disait: « Il est avantageux pour vous que je m'en aille ». Je commence à comprendre que de très-grandes choses et des vérités importantes doivent m'être enseignées, comme étant un écoulement et une conséquence de ces premiers principes. Et déjà je me réjouis de ce que beaucoup de paroles de l'Evangile répandront, par le moyen d'une instruction sérieuse sur le Saint-Esprit, de vives lumières dans ma pauvre intelligence. Oui, je vois clairement pourquoi Jésus-christ a dit: Baptisez toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Je comprends pourquoi le Saint-Esprit est appelé l'Esprit de Jésus-christ, et ailleurs l'Esprit qui procède du Père. Le Saint-Esprit procédant du Père et du Fils, est leur amour mutuel, l'amour consubstantiel, l'amour divin, l'amour Dieu, Deus charitas est; il est le don commun et réciproque du Père et du Fils, leur lien, leur nœud, leur mutuelle union, en qui se terminent la fécondité, et toutes les opérations essentielles de la Trinité. Ah! comme je désire apprendre tout ce que le Saint Esprit veut bien être pour moi, tout ce qu'il vent opérer dans moi ou par moi! Vous me le direz vous-même, ô divin Esprit, vous serez mon maître et mon Docteur, et vous me découvrirez les richesses ineffables que renferme la doctrine de l'Eglise touchant les opérations de l'Esprit de grâce, de sainteté et d'amour. C'est avec bonheur que je fais en ce moment la profession de foi que m'enseigne l'Eglise: « Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils, avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes ».

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Le Saint-Esprit dans la Création


Les écrivains sacrés nous montrent continuellement l'action du Saint-Esprit, dans les œuvres de Dieu créateur. Et il est certain que Dieu agissant toujours avec sagesse et avec amour, c'est l'Esprit de sagesse et d'amour qui est le principe de toutes les opérations divines, qui préside à tous les plans que forme la divinité, aussi bien qu'à leur admirable exécution. Le Saint-Esprit est le principe de la beauté des créatures corporelles. Job s'écrie: « L'Esprit de Dieu a orné les cieux »; et David exprime la même pensée, quand il dit: « C'est par la parole du Seigneur que les cieux ont été affermis, et c'est le souffle de sa bouche qui a produit toute leur beauté ». Ainsi nous voyons d'un côté que Dieu a tout fait par sa parole, son Verbe; de l'autre, qu'il a tout créé par son Esprit. Ce sont là, s'écrie Tertullien, comme les deux mains de la Divinité. Mais que faut-il penser des opérations du Saint-Esprit et de son action propre dans le monde des intelligences? Sans doute, comme me l'apprend le Sage, Dieu a créé les intelligences des anges et des hommes, afin qu'elles lui soient unies par la connaissance et par l'amour; et c'est par le Saint-Esprit que Dieu habitait dans ces intelligences, et qu'il leur communiquait, avec les lumières de la vérité, les sentiments de toutes les vertus. Ainsi, unies à l'Esprit Saint, ces intelligences étaient saintes, suivant la pensée de saint Jean; et saint Grégoire ajoute: d'une beauté parfaite. Or, il arriva que Dieu retira son Esprit des intelligences révoltées contre la majesté souveraine. Les Anges mauvais, en se séparant, par l'orgueil, de l'Esprit. sanctificateur, perdirent la sainteté qu'ils ne devaient plus recouvrer. Adam, par son péché, l'avait aussi perdue, pour lui et pour sa postérité. Dieu voulant, en quelque sorte, opérer le prodige d'une nouvelle création, dans l'ordre spirituel, annonça par ses prophètes, pendant quatre mille ans, qu'il enverrait au monde l'Esprit sanctificateur.


Jésus-christ, pendant sa vie mortelle, a renouvelé cette promesse; il l'a accomplie après son Ascension. Le Saint Esprit est venu, et un nouveau monde a été créé. Ainsi s'est, vérifiée cette admirable parole du Roi Prophète: « Vous leur ôtez l'esprit qui les anime, et ils cessent de vivre, et ils rentrent dans leur poussière. Vous envoyez votre Esprit, et ils sont créés de nouveau, et la face de la terre se renouvelle ». Dieu continue cette œuvre admirable d'une nouvelle création dans l'ordre spirituel, et il l'opère à chaque instant par le ministère sacerdotal. C'est ainsi qu'il consomme l'alliance qu'il avait juré de faire avec les hommes. O précieuse et admirable création! j'en suis tous les jours l'heureux témoin, et je n'y pense pas; que dis-je? j'en ai été l'objet, peut-être plusieurs fois, car il est dans la puissance de l'homme d'anéantir ce que le Saint-Esprit crée plusieurs fois dans une âme. Et je m'en occupe, si peu, qu'on pourrait me croire tout à fait étranger à ces merveilles du monde des intelligences auquel j'ai le bonheur d'appartenir. Mais comment s'opère cette création? Saint Augustin me dit: « Ce n'est pas sans raison que le Prophète parle d'abord de l'extinction de notre esprit, et ensuite de la communication de l'Esprit de Dieu ». « Vous leur ôterez leur Esprit, et vous leur donnerez le vôtre »; vous les dépouillerez de leur orgueil, ils s'humilieront, ils rentreront dans la poussière de leur néant, ils ne s'estimeront rien en votre présence; alors vous leur ferez part de votre Esprit, et vous les renouvellerez entièrement. C'est la pensée de l'Eglise. Elle conjure le Saint Esprit de nous créer de nouveau, de renouveler cette terre souillée par le péché; elle demande que le feu de l'amour divin prenne la place des ardeurs coupables de nos convoitises. Ceux-là donc vont devenir aussi de nouvelles créatures, parfaitement renouvelées par le baptême dans le Saint-Esprit, qui consentent à renoncer sincèrement à leur propre esprit. Hélas! malheureusement l'esprit de l'homme prend, dans un grand nombre d'âmes, la place de l'Esprit de Dieu! Consentirai-je à un dépouillement total de mon esprit, pour recevoir l'Esprit de Dieu, et ne plus vivre que par lui? Non, on ne veut pas le comprendre, on ferme l'oreille à la vérité; voilà ce qui perd les âmes. Elles sont pleines de leur propre esprit, elles vivent de la vie de leur esprit, et comme l'esprit de l'homme livré au mal, est l'ennemi de l'esprit de Dieu, ces pauvres âmes, en refusant de se dépouiller de leur esprit, repoussent, éloignent l'Esprit de Dieu, et l'empêchent de créer l'homme nouveau revêtu de justice et de sainteté. O mon Dieu, que je ne sois pas un de ces malheureux! non, je vous le dis dans toute la sincérité de mon âme; Je ne veux plus opposer au Saint-Esprit la moindre résistance. Venez, venez, ô Saint-Esprit, revenez à ce cœur qui est fait pour vous, et que vous avez possédé autrefois; visitez-le de nouveau, et ne vous éloignez jamais de lui!...

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Le Saint-Esprit dans la Rédemption


Dieu a voulu préparer l'avènement de son Fils dans le monde, pendant quatre mille ans. Tout, dans l'histoire des siècles qui ont précédé l'Incarnation du Verbe, se rapporte à ce grand mystère. Saint Paul nous l'assure. Ce fut alors que les Prophètes parurent au milieu d'Israël, pour annoncer les étonnantes merveilles qui devaient manifester, au temps marqué par un décret divin, la miséricorde infinie présidant aux destinées de l'homme. Mais qui a parlé, dans les temps anciens, du Messie, de sa vie et de sa mort, de ses triomphes et de ses victoires? qui l'a fait connaître par des traits si frappants de vérité, qu'on est tenté d'appeler Isaïe et David les Evangélistes du premier testament? c'est le Saint Esprit. L'Eglise l'a déclaré hautement; elle a mis cette vérité parmi les principaux articles de sa foi: « Il a parlé par les prophètes ». Le Saint-Esprit m'a envoyé, s'écrie le fils d'Amos; et déjà David avait écrit ces paroles: « L'Esprit du Seigneur a parlé par mon organe, et sa parole a passé par ma bouche ». Ah! sans doute, lorsque le Patriarche Abraham tressaillait d'allégresse et saluait de loin le Jour de l'Incarnation, le Saint-Esprit remplissait son âme, et découvrait au Père des croyants les innombrables richesses que le Désiré des nations devait apporter au monde. Mais le moment arrive; Dieu va paraître, un monde nouveau saluera bientôt un nouveau monarque. Le Verbe va se revêtir de la nature de l'homme. Alors le Saint-Esprit est, en quelque sorte, chargé de l'accomplissement de cet ineffable mystère. Une vierge est conçue sans tache, et le Saint-Esprit prépare son âme et son corps, pour en faire le digne tabernacle dû Fils de Dieu. C'est encore le Saint-Esprit qui découvre à Marie l'excellence de la virginité, et qui lui inspire la volonté de se consacrer à son Dieu, dès l'âge le plus tendre; consécration nécessaire, suivant saint Ambroise, pour qu'un Dieu naquît d'une femme.


Maintenant je n'ai qu'à ouvrir l'Evangile, et je vois clairement cette vérité: c'est que le Saint Esprit est l'auteur immédiat de la sainte humanité de Jésus Christ. « Le Saint Esprit, dit Gabriel, surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ». Cet Esprit de grâce, de sanctification et d'amour, qui a préparé l'âme, le cœur et le corps de Marie, est ce même Esprit qui crée l'âme du Sauveur Jésus, et qui forme sa chair adorable du sang le plus pur de la Reine des vierges. L'Eglise, pendant tous les siècles, s'écriera, en nommant Jésus Christ: « Il a été conçu par l'opération du Saint-Esprit ». Toujours le mystère auguste et profond de l'Incarnation du Verbe a été nommé l'œuvre par excellence du Saint-Esprit. Si jamais on a pu dire: le doigt de Dieu est là, c'est bien lorsqu'on contemple un Dieu devenu homme. Eh bien! le Saint-Esprit est le doigt de Dieu. Un si étonnant prodige ne pouvait venir que de lui. L'Incarnation, c'est le grand mystère d'amour, de l'amour infini d'un Dieu envers sa pauvre créature. L'Incarnation, c'est la grâce parfaite, le don par excellence. Or, le Saint-Esprit est l'auteur immédiat de cet amour, il est le grand donateur; par lui, Dieu se communique à l'homme. Le Saint-Esprit est donc l'auteur de l'Incarnation. Mais ici je dois m'en rapporter au témoignage de Jésus-christ lui-même. Je l'entends qui s'écrie: « L'Esprit du Seigneur est descendu sur moi, c'est pourquoi il m'a consacré par son onction ». Oui, c'est le Saint Esprit qui a fait l'onction et la consécration sacerdotale de Jésus Christ, lorsque, dans le moment de l'Incarnation, la nature humaine unie personnellement au Verbe, fut ointe de la Divinité même, et, par elle, consacrée pour le sacerdoce éternel. Donc toutes les fonctions de Jésus Christ, toutes ses prédications, tous ses miracles, son sacrifice, sa mort, sa résurrection, son ascension au ciel, ont pour principe l'Esprit-Saint répandu sur lui. Voilà pourquoi, au jour de son baptême, lorsqu'il ouvrait la carrière de son ministère apostolique, le Saint-Esprit descendit du ciel visiblement, et vint se reposer sur lui. Il le fallait ainsi, afin que tous les hommes comprissent que c'était le Saint-Esprit qui parlerait par la bouche de Jésus Christ. Je savais déjà, ô mon Dieu, que beaucoup de grâces et de bénédictions répandues sur moi devaient me remplir de reconnaissance et d'amour envers le Saint Esprit. Mais, je l'avoue, je n'avais jamais bien réfléchi sur cette grande vérité: je dois Jésus-christ au Saint Esprit, la foi me l'enseigne. Jésus-christ est le don que m'a fait le Saint-Esprit!... Oh! qui dira tout ce qui est renfermé de lumière, de science, d'amour, dans ces courtes paroles: « qui a été conçu du Saint Esprit »?... On les articule souvent, on les chante; qui les comprend? qui les médite? qui les goûte? Celui-là seul à qui le Saint-Esprit les explique. Je désire et je demande cette faveur pour moi, ô divin Esprit! ne me la refusez pas; faites-moi comprendre ce que je vous dois, après avoir reçu de vous Jésus Christ; alors je vous aimerai ardemment, et mon âme n'aura qu'une ambition, celle de se perdre entièrement et pour toujours dans l'océan de votre amour.

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Le Saint-Esprit dans la sanctification des âmes


Le Saint-Esprit est l'âme de toute l'Eglise. C'est lui qui unit tous les fidèles entre eux, et ceux-ci aux pasteurs légitimes, pour en faire les membres d'un même corps. Il est le principe, la source de toutes les grâces et de tous les dons qui servent au gouvernement, à la conservation et à la prospérité de l'Eglise. Saint Paul lui attribue la sagesse, la science, la foi, la puissance de faire des miracles, le don de prophétie, le discernement des esprits, le don de parler diverses langues, la grâce des guérisons, l'interprétation des langues. Tout a été donné à l'Eglise pour la sanctification des élus de Dieu, et c'est le Saint Esprit qui est l'auteur de tous les biens que l'Eglise possède. C'est lui qui les conserve, qui les rend utiles aux âmes, qui les fait fructifier. Le Saint Esprit ouvre la porte par laquelle nous entrons dans l'Eglise en qualité de ses enfants. C'est par lui que nous sommes baptisés. Le Saint-Esprit parle, instruit, touche les cœurs par le ministère de la parole confié aux prêtres. Il est le souverain docteur des âmes. Le Saint Esprit préside les assemblées de l'Eglise, et dicte, ses décisions sur la foi, la morale, la discipline. C'est lui, nous dit saint Jean, qui atteste que Jésus Christ est la vérité. Aussi, quand l'Eglise parle, elle a soin de dire: « Il a paru bon au Saint Esprit et à nous ».


Donc tout ce que possède l'Eglise, de lumière, de sainteté, pour l'édification du corps mystique de Jésus Christ, doit être attribué au Saint Esprit. Si maintenant je considère, avec le flambeau de l'Ecriture à la main, les dons merveilleux que reçoivent toutes les âmes par le Saint-Esprit, je trouve ces vérités aussi consolantes qu'elles sont glorieuses pour moi. Le Saint-Esprit régénère l'homme, le justifie, et lui communique une justice et une sainteté qui lui deviennent inhérentes. Il délivre l'âme de l'esclavage des sens. Il rend l'homme enfant de Dieu, héritier de Dieu, membre vivant de Jésus-christ. Il habite dans l'homme comme dans son temple. Il devient son guide, et le fait agir par son impulsion. Il lui inspire le goût des biens spirituels et éternels. Il le remplit de courage pour confesser Jésus Christ devant les hommes. Il le console dans ses tribulations; il le fait triompher de la mort. Le Saint Esprit rétablit dans l'homme l'image de Dieu, et le fait participer aux perfections divines. Le Saint Esprit agit sur tout notre être et sur toutes nos facultés. Sur notre entendement qu'il remplit de lumière, en lui communiquant la connaissance de la vérité; en l'élevant à la contemplation des perfections divines et des plus hauts mystères. Le Saint Esprit agit sur notre mémoire, en lui rappelant toutes les vérités de la foi. Il exerce son action puissante sur la volonté, en lui faisant produire ces actes que le grand Apôtre appelle les fruits de l'Esprit, à cause de la facilité avec laquelle on les fait. Il crée les sentiments religieux, purs et durables, qui sont la prière, la joie et la paix. Enfin il fait pratiquer les vertus chrétiennes d'une manière si parfaite qu'on les appelle Béatitudes, parce qu'elles nous rendent très-heureux, même dans cette vie. Notre corps lui-même est sanctifié par l'Esprit divin, puisque c'est lui qui affaiblit la concupiscence et nous dispose à l'immortalité. Les moyens pour obtenir la participation à tous ces biens, nous sont offerts dans l'Eglise. Par le Baptême, le Saint-Esprit nous sanctifie, en répandant la grâce dans nos âmes, en faisant de nos cœurs un temple saint qu'il consent à habiter lui-même. Par la Confirmation, le Saint Esprit nous fortifie contre les ennemis de notre salut, et nous fait remporter la victoire. A la table sacrée, le Saint Esprit nous donne du goût pour ce pain descendu du ciel, et qui est destiné à nous rendre purs comme des Anges.


Dans le tribunal de la pénitence, il nous touche, nous pénètre d'un repentir salutaire, et crée dans nous ce cœur contrit et humilié auquel Dieu ne résiste jamais. Les époux chrétiens reçoivent au pied de l'autel, avec le sacrement du mariage, cet esprit d'union qui vient du ciel et dont le Saint Esprit est l'auteur. Sur son lit de mort, le fidèle est détaché de la terre, purifié des moindres souillures, fortifié contre les horreurs de la tombe, par le Saint Esprit qui se communique dans le sacrement de l'Extrême Onction. Enfin, quand Dieu le Père a choisi les ministres de l'Eglise, quand Dieu le Fils les consacre et leur donne une mission semblable, à celle qu'il a reçue lui-même, le Saint Esprit embrase les cœurs des prêtres et promet de parler par leur bouche. Ajoutons que la vierge fidèle à la grâce la plus signalée, quand elle vient à l'autel, en union avec Marie, pour donner sans partage à l'époux céleste tout ce qu'elle possède, le Saint-Esprit la prend par la main, et consomme son union avec Jésus!... Eh bien! est-il juste que je m'occupe souvent du Saint-Esprit? ou plutôt, n'est-ce pas une chose déplorable de voir un grand nombre d'âmes qui ne parlent jamais au Saint-Esprit, qui ne le connaissent pas? Ah! Seigneur, je suis couvert moi-même de confusion. Eh quoi! j'ai pu oublier si souvent mes devoirs envers le Saint-Esprit? j'ai pu négliger, pendant si longtemps, de lui offrir le tribut de ma reconnaissance et de mon amour!... Ce désordre cessera aujourd'hui; non, je ne négligerai plus le Saint-Esprit; je veux le connaître et l'aimer, je veux l'invoquer, l'appeler sans cesse, l'attirer dans moi par tous les moyens qu'il daignera me suggérer lui-même: je l'ai dit, et je commence dès ce moment.

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30 janvier 2011

Le Vénérable Père Joseph Passerat

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Le Vénérable Père Joseph Passerat

Vicaire Général de la Congrégation du Très Saint Rédempteur

mort à Tournai (Belgique) le 30 octobre 1858

Notice historique

Né à Joinville, en Champagne (France), le 30 avril 1772, Joseph Passerat se signala, dès l'âge le plus tendre, par son ardente piété. Après de brillantes études dans l'abbaye de Saint Urbain et au Petit Séminaire de Châlons-sur-Marne, il fut enrôlé dans les armées de la République; mais Dieu l'appelait depuis longtemps au Sacerdoce. Pour obéir, le jeune Passerat n'hésite pas à quitter sa patrie alors en pleine Révolution. Il se rend à Namur, puis à Liège, parcourt diverses contrées de l'Allemagne et arrive enfin, en 1796, à Varsovie où Saint Clément-Marie Hofbauer le reçoit dans la Congrégation du Très Saint Rédempteur. Ordonné Prêtre l'année suivante, il devient bientôt Maitre des Novices, puis Recteur de la communauté du Mont Tabor, près du lac de Constance. Mais la persécution s'acharne contre son Institut. Le Vénérable veut le sauver à tout prix. A cette fin, il se réfugie avec les siens en Bavière, puis en Suisse, notamment à Coire, à Viège (Valais), et dans le Canton de Fribourg, où il dessert les chapellenies de Farvagny et de Posat, et la paroisse de Cerniat. En 1818, il réussit enfin à fonder une communauté régulière dans l'ancienne Chartreuse de la Valsainte. Deux ans plus tard, le 15 mars 1820, mourait l'apôtre de la Pologne, Saint Clément-Marie Hofbauer. Le Père Passerat lui succède comme Supérieur des Rédemptoristes établis en dehors de l'Italie. Il se rend à Vienne où il demeure jusqu'à la révolution de 1848. Condamné une fois de plus à l'exil, le Vénérable se réfugie en Belgique. Là, il donne sa démission, devient aumônier des Rédemptoristines de Bruges, et meurt saintement à Tournai, le 30 octobre 1858. Ses restes vénérés reposent en cette ville, dans l'église des Pères Rédemptoristes.

Actions et vertus du Serviteur de Dieu

Le Père Passerat fut le propagateur insigne de sa Congrégation. Il a fondé près de 60 maisons et établi son Institut dans la plupart des pays d'Europe et aux Etats Unis. C'est lui aussi qui introduisit en Autriche, puis en Belgique, l'Ordre des Rédemptoristines, dont il est, après Saint Alphonse de Liguori, le Père et le zélé promoteur. Le Père Passerat fut un ascète admirable. Il sut maintenir chez les siens la discipline et la ferveur par sa fidélité à conserver et à accroitre l'esprit de son Bienheureux Père Saint Alphonse. « Tout ce qu'il y a parmi nous de vie intérieure et d'ascétisme pratique, disait le Révérendissime Père Mauron, c'est au Père Passerat que nous le devons ». Le Père Passerat fut un contemplatif éminent. Un de ses disciples, le saint Père Huchant, l'appelait un séraphin terrestre, et s'écriait en parlant de son maître: « Cinquante ans de contemplation infuse, ô âme bienheureuse, ô âme béatifiée! » Un célèbre orateur, l'abbé Combalot, n'hésita pas à le proclamer, du chaut de sa chaire, « un miracle d'oraison ». Parfait imitateur de Saint Alphonse, de Saint Clément-Marie et de Saint Gérard Majella, le Père Passerat conserva jusqu'à sa mort l'innocence de son baptême et ne commit jamais de péché véniel délibéré. La douceur merveilleuse de son gouvernement et l'onction pénétrante de ses écrits le font comparer à juste titre à l'aimable Saint François de Sales. Modèle et maître de vie religieuse et de zèle apostolique, homme éminent en qui brillent toutes les vertus et qui excellait à y former ses frères, le Vénérable Passerat tient, après Saint Alphonse de Liguori et Saint Clément-Marie Hofbauer, le premier rang dans son Institut. Déjà de nombreuses faveurs ont été obtenues par son intercession. Sa cause de Béatification, introduite en cour de Rome, le 13 mai 1901, est en fort bonne voie. Puisse-t-elle avancer rapidement comme il est permis de l'espérer!

Quelques maximes spirituelles du Vénérable Père Passerat

« Oh! Combien une âme qui tend à la perfection, est agréable à Dieu. Oh! Combien elle est utile et même nécessaire à l'Eglise de Dieu ».

« Des actes! Des actes! Dieu fait des miracles pour une âme qui entreprend généreusement l'oeuvre de sa perfection ».

On a autant d'espérance, d'amour de Dieu, d'humilité, d'obéissance, en un mot de vertu, qu'on a de foi: pas d'avantage. Sans la foi vive, on ne fait des propos que pour gémir de ne pas les avoir observés ».

« Ceux-là se damnent qui n'ont pas de crainte de se damner ».

« Spes tua per tuus! Votre confiance en Dieu, c'est le pied qui vous porte et vous conduit ».

« Si tant d'âmes n'arrivent pas à la perfection, c'est à cause de leur manque de confiance ».

« Dans toutes nos tentations et nos peines, allons au Ciel, nous y verrons toute la cour céleste attentive à notre combat ».

« On aime Dieu autant qu'on éprouve de peine à ne pas l'aimer ».

« Demandons chaque jour à Dieu la grâce de pratiquer un acte de Charité ».

« La bonne intention! La bonne intention! Et puis s'affectionner à la prière. »

« Comment pouvons-nous tant nous inquiéter de l'approbation des hommes et si peu penser à ce que le Ciel pense de nous ».

« Dieu a créé le monde par un fiat. Il l'a racheté par un fiat: qu'il me soit fait selon Votre Parole. Il faut un troisième fiat si nous voulons nous sauver et entrer au Ciel: que Votre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ».

« Sur la terre, souvent on se résigne parce qu'il le fait bien; dans le Ciel, on ne désire pas que la Volonté de Dieu soit autre ».

« Sans doute on peut et on doit dire avec Jésus-Christ: Ne nous laissez pas entrer en tentation, mais il ne faut pas désirer avec empressement et chagrin d'être délivré de la tentation ».

« Dans les maladies, il faut se résigner, se reposer sur la Croix et vouloir mourir si Dieu le veut ».

« Pas d'obéissance, pas de mérites ».

« Ceux qui se conduisent d'après leurs idées n'ont pas besoin de démons pour les tenter ».

« Pour arriver pleinement à la sainteté, il faut 1° prier et demander un directeur selon son cœur, 2° faire ce qu'il dit ».

« Que la religion est belle dans ses maximes! Le plus grand, c'est le plus humble, non aux yeux des hommes, mais aux yeux de la Très Sainte Trinité et de la cour céleste ».

« On ne trouve rien de bon dans un religieux qui n'est pas homme d'oraison ».

« Un homme intérieur fera plus en deux heures que tout autre en dix ans ».

« Il faut faire marcher d'un même pas l'oraison et l'action ».

« Celui qui a l'estime et l'amour de la prière effectuera ce que du juste la Sainte Ecriture: La Loi de Dieu est dans son cœur et non pas seulement dans sa bouche ».

« Le premier moyen de sauver son âme et de se sanctifier, c'est la prière; le deuxième, la prière; le dixième, le centième, la prière ».

« La plus mauvaise de toutes les prières est celle qu'on ne fait pas ».

« Toutes les dévotions doivent se rapporter à la dévotion envers Jésus-Christ. Marie est toujours auprès de Jésus ».

« Chacun avance selon sa piété et sa fidélité à la Très Sainte Vierge Marie, ni plus, ni moins ».

« Un exercice d'un prix inappréciable, est celui de se disposer à chaque instant à quitter la vie ».

« Mon Seigneur Jésus-Christ, je veux souffrir pour Vous qui avez tant souffert pour moi et par moi ».

Prière

O Dieu qui couronnez Vos Saints dans le Ciel et les faites honorer par Votre Eglise sur la terre, daignez glorifier Votre Serviteur, le Vénérable Père Joseph Passerat, en nous accordant, par son intercession, les faveurs que nous sollicitons de Votre Bonté. Ainsi soit-il.

Imprimatur

Rmu Romagnoli

Sub-Prom-Fidei.

Romae 1a maii 1926

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24 janvier 2011

Marie et Jean Paul II

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Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Dernier jour

Perpétuelle occupation de l'âme chrétienne

 

« Sa mère conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces choses ». (Luc 2:51) A la naissance de Jésus, lorsque ce Verbe incarné ne s'exprimait encore que par ses pleurs, Marie recueillait avec une joie mêlée de respect les louanges et les bénédictions dont il était l'objet, et elle les méditait dans le fond de son cœur. Mais depuis qu'il a commencé lui-même à se faire entendre, depuis surtout qu'au milieu des docteurs il a laissé entrevoir les trésors de science et de sagesse qui étaient en lui, elle l'écoute avec une sainte avidité, elle se nourrit des paroles de vie qui sortent de sa bouche, elle conserve dans son âme avec un soin religieux tout ce qu'elle a vu de ce cher Fils; les mystères de son Enfance deviennent son plus doux entretien, et seront sa perpétuelle occupation jusqu'à ce qu'elle lui soit réunie dans le ciel. En êtes-vous assez touché pour éprouver le besoin d'y ramener vos pensées et vos affections au delà des jours plus particulièrement consacrés à en retracer et à en célébrer la mémoire? Ah! pour peu que l'onction de la grâce dont ils sont tout pleins ait pénétré votre âme, ils devront être fréquemment l'objet de vos contemplations, puisque, indépendamment de la douceur qui y est attachée, 1° ils éclairent, 2° ils consolent, 3° ils attirent à l'amour de Jésus-Christ.

 

Ils éclairent

 

Les mystères de la sainte Enfance portent dans l'âme une douce lumière qui invite à les contempler de plus près. La divine Majesté cachée sous le voile aimable de l'enfance, loin d'intimider la faiblesse, l'attire et l'encourage. Qui pourrait craindre de s'approcher d'un Enfant couché dans une crèche et versant des pleurs ? Et comme s'approcher de lui, c'est s'approcher de la lumière et de la vérité, se tenir près de lui, l'interroger avec simplicité, l'embrasser avec une respectueuse tendresse, c'est être entré dans le dessein de ce Verbe adorable, qui ne s'est fait homme que pour nous donner accès auprès du Père, et qui ne s'est fait enfant que pour que nous eussions plus facilement accès auprès de lui. Mais de plus, pouvait-il mieux nous faire connaître la grandeur de Dieu, le néant des grandeurs humaines, qu'en descendant lui-même à l'état de l'Enfance? Comment pouvait-il plus fortement et plus doucement tout ensemble nous attirer à l'humilité, à la pauvreté, à l'obéissance, à l'abnégation, à la pratique de toutes les vertus, qu'en enchaînant dans les langes et l'infirmité du premier âge sa grandeur, sa sagesse et sa souveraine indépendance. O mon âme! au spectacle d'un Dieu anéanti à ce point, les maximes de l'Évangile te semblent elles encore trop rigoureuses ou sa morale impraticable? Quand Jésus-Christ appelle ses disciples à la pauvreté, à l'humilité,à la pénitence et aux larmes, n'est-ce pas du sein même de l'indigence et de la plus profonde obscurité qu'il les y appelle, n'est-ce pas éprouvé lui-même dès son entrée dans la vie par l'affliction et la souffrance? Ne s'y est-il pas volontairement condamné? Demande-t-il quelque sacrifice auquel il ne se soit soumis le premier? Et lorsqu'à tous les droits qu'il a acquis sur nous il ajoute l'autorité irrécusable de ses exemples, n'est-il pas fondé a nous dire: Le disciple n'est pas plus que son maître, ni l'esclave plus que son Seigneur. Et cependant je veux trouver la bienveillance, l'estime, la considération: j'ai horreur de l'obscurité, du mépris et de l'abandon. Si j'ai passagèrement à les supporter, j'en souffre, je me plains; j'accuse les hommes de dureté ou d'injustice; je me dis chrétien, et je ne sais pas me contenter du nécessaire, il faut que j'y ajoute l'aisance, et je m'imagine que je manque de tout, si je ne jouis de tout ce qui rend l'existence agréable et commode. O humilité d'un Dieu Enfant! O pauvreté de Bethléem! O sainte obscurité de Nazareth! Instruisez-moi, corrigez-moi,éclairez mon cœur, apprenez-moi, rappelez-moi souvent de quel maître je suis le disciple et quel est le Dieu que j'adore.


 

Ils consolent


 

Qu'est-ce qui nous rend les chagrins et les peines de cette vie si douloureux et souvent même insupportables? C'est sans contredit le défaut de foi, qui nous empêche de les regarder comme des épreuves, et de les recevoir de la main de Dieu comme des moyens de sanctification. Puisqu'en effet tous les Saints ont passé par la voie des tribulations pour arriver à la vie bienheureuse, et qu'il a fallu que le Christ souffrit et qu'il entrât ainsi dans sa gloire, il n'y a pas d'autre voie pour y arriver que la voie royale de la sainte croix. Mais parce que ces hautes vérités entrent toutes plus ou moins difficilement dans nos esprits, et que surtout elles trouvent une vive opposition dans les passions qui nous dominent, Jésus-Christ a voulu les rendre intelligibles à nos esprits et à nos cœurs par les mystères de sa divine Enfance, et par eux adoucir toutes les amertumes de la vie. En effet, sont-ce les humiliations, les rebuts, la dureté des hommes qui exercent votre patience? voyez l'Enfant Jésus à Bethléem. Est-ce la pauvreté, le dénuement et l'abandon? contemplez l'étable où il est né. Est-ce la persécution, le danger, l'exil? suivez-le dans sa fuite précipitée dans une terre étrangère, au milieu d'une nation idolâtre. Est-ce l'assujettissement et la dépendance? observez avec quelle ponctuelle docilité il obéit à l'édit de César, à l'avertissement de l'ange, au précepte de la loi, à la volonté de ses parents. Est-ce l'obscurité de votre condition, les fatigues de votre état, l'obligation de pourvoir par un pénible travail à votre subsistance ou au soutien de votre famille? allez à Nazareth, arrêtez-vous quelques moments dans cette humble et obscure retraite, qui fut pendant une si longue suite d'années celle du Créateur du ciel et de la terre. O adorable Enfant! que votre miséricorde envers nous a été immense! A combien de titres vous méritez d'être appelé notre Libérateur et notre Sauveur, puisque non-seulement vous nous avez délivrés du péché, et sauvés de la mort à laquelle nous étions condamnés, mais que vous nous délivrez même du poids accablant de nos peines, si nous sommes fidèles à vous en demander le soulagement, et à le chercher dans la contemplation des mystères de votre divine Enfance! Ah! la pauvreté ne me paraît plus si triste depuis que je vous contemple sur cette paille qui vous reçut à votre naissance. Comment pourrai-je me plaindre de l'abandon de mes amis, de l'oubli ou de l'insensibilité de mes proches, lorsque, dans la ville même de vos aïeux, vous êtes réduit à chercher un asile dans une hôtellerie, et que vous ne pouvez l'obtenir. En vous voyant fugitif, persécuté, banni, mon cœur s'affermit contre toutes les craintes; il me semble que je comprends ce que je n'avais pas bien compris jusqu'à ce jour, que toute la terre est au Seigneur, et que partout on peut le trouver, le servir et l'aimer. En appliquant à un métier obscur ces mains qui tendent les cieux, et les roulent comme un vêtement, vous avez divinisé le travail, sanctifié, consacré et béni par vos sueurs les fatigues et les larmes du pauvre.


 

Ils attirent à l'amour de Jésus Christ


 

Le Psalmiste, ravi d'admiration à la pensée de la grandeur de Dieu et de la magnificence qu'il doit déployer aux yeux des Élus dans la Cité sainte, s'écrie: Le Seigneur est grand et digne de toute louange. Mais saint Bernard, rappelé par sa tendre piété au souvenir des mystères de la sainte Enfance, s'écrie à son tour: Il est petit le Sauveur que j'adore, il est vraiment digne de tout amour.  Pourquoi en effet a-t-il voulu naître dans cet état si pauvre, si ce n'est pour nous convier à l'aimer? Je les attirerai, avait-il dit par un prophète, je les entraînerai parles liens d'Adam, par les chaînes de l'amour. Et comment résister à une si touchante miséricorde? comment n'être pas vaincu par une si prodigieuse charité? Comment ne pas l'aimer ce véritable Emmanuel, ce Dieu avec nous, ce Roi immortel des siècles devenu un enfant d'un jour, daignant nous sourire et nous tendre les bras, fuyant dans une terre étrangère pour nous ramener dans notre patrie, descendant du séjour de la gloire dans la demeure des animaux, du lieu de son repos dans l'atelier du travail, pour nous élever au désir des vrais Mens et nous mériter le repos dans la gloire. Voilà, ô mon Sauveur! vos vues pleines de tendresse, les inventions prodigieuses de votre charité! Qu'en avez-vous recueilli de la part des hommes? Personne ne rencontre un enfant aimable sans se sentir porté à l'aimer. Vous vous êtes fait Enfant, et le plus beau des enfants des hommes. La grâce a été répandue sur vos lèvres. Hélas! ils vous ont repoussé, persécuté à votre naissance, méconnu et outragé pendant votre vie. Vous vous en êtes plaint par votre prophète: Au lieu de m'aimer, ils m'ont calomnié; et mot je priais pour eux, et ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour l'amour. Et dans votre Église, ô mon Sauveur! parmi ceux que vous avez adoptés pour vos enfants, qui sont marqués de votre sceau, qui est-ce qui vous aime? Qui est-ce qui s'occupe des mystères de votre Enfance? Qui est-ce qui pense à vous? Mais pourquoi m'occuper des autres? Où suis-je moi-même? où est mon amour? Hélas! jusqu'à présent je ne l'ai témoigné que par mes infidélités, ma lâcheté, mes froideurs. O aimable Sauveur! puisque vous ne vous êtes fait Enfant que pour nous attirer à votre amour, attirez-moi par les charmes de votre divine Enfance. Je veux vous aimer; allumez dans mon cœur ce feu de la charité dont vous avez embrasé vos Saints et qui les a fait triompher du démon, de la chair et du monde.


 

Vertu à obtenir: Le souvenir fréquent des mystères de la sainte Enfance


Résolutions et aspirations


 

Adorez souvent pendant la journée l'Enfant Jésus accomplissant pour votre salut tous les mystères que vous vous êtes appliqué à contempler pendant ce mois consacré particulièrement à en honorer la mémoire. Rendez grâces à cet aimable Sauveur, par sa glorieuse Mère, de la bonté infinie qui l'a porté à passer par le premier âge pour nous attirer à lui, et à endurer dès les premiers jours de sa vie mortelle tant d'humiliations et de douleurs pour expier nos péchés. Priez-le instamment de graver profondément dans votre cœur le souvenir de toutes les circonstances précieuses de ses premières années, et d'y renouveler souvent les sentiments de piété et de dévotion qu'elles y ont fait naître; demandez-lui pardon des distractions auxquelles vous vous êtes laissé aller au milieu de ces considérations si propres à fixer la légèreté de votre esprit, puisqu'elles feront éternellement la joie le bonheur des élus. Offrez à Jésus Enfant tous les enfants qui vous sont chers, afin qu'il les bénisse; tous ceux que vous ne connaissez, mais qui lui appartiennent par leur adoption, afin qu'il les préserve de la contagion de incrédulité, afin qu'il en fasse comme un peuple nouveau consacré à son service et fervent dans les bonnes œuvres.


 

Prière


 

Divin Enfant! beauté incomparable, bonté incomparable, toujours adorable, parce que vous êtes mon Saveur, je vous adore et je vous aime, je vous consacre toutes les lumières de mon esprit, toutes les tendresses de mon cœur; et je vous rends grâces de toute mon âme de vous être fait Enfant pour mon amour. Je vous adore dans tous les mystères de votre divine Enfance; je vous prie de m'en donner l'esprit, et de m'accorder la grâce de les honorer dignement toute ma vie par mes adorations, par mon amour et par l'imitation fidèle des vertus que vous y avez pratiquées. Je vous adore, ô Dieu et Enfant tout ensemble, dans ce moment si précieux où le Saint Esprit vous forma un corps du plus pur sang d'une Vierge, et je vous demande la grâce de participer à sa pureté toute divine. Je vous adore, ô Dieu caché pendant votre séjour dans le sein de Marie! Je veux honorer cette vie cachée en en rapprochant la mienne autant que mes devoirs d'état pourront me le permettre. Je vous adore! ô Enfant de grâce et d'amour, dans l'instant bienheureux de votre naissance, et je vous demande de renaître pleinement à votre grâce et à votre amour. Je vous adore, ô Enfant de douleur! dans le mystère de votre Circoncision, et je vous conjure, par le sang précieux que vous commençâtes alors à répandre pour mon salut, de me donner cette douceur d'agneau avec laquelle vous endurâtes cette douloureuse opération. Je vous adore avec les bergers, ô divin Pasteur des âmes! donnez-moi avec leur docilité la simplicité de leur foi et l'ardeur de leur amour. Je vous adore dans votre crèche avec les Mages, ô Enfant plein d'attraits! donnez-moi, comme à ces saints Rois, une fidèle correspondance à la lumière de votre grâce. O Dieu fugitif et exilé! je vous adore dans votre fuite et votre séjour en Egypte, et je vous conjure par votre humiliation dans ce mystère de m'inspirer la fuite des plaisirs de la terre et le désir du ciel. Je vous adore au milieu des docteurs, ô Vérité incarnée! et je vous supplie de mettre dans mon âme l'attachement à votre céleste doctrine et l'horreur de tout ce qui pourrait affaiblir ou ébranler ma foi. Je vous adore, ô Dieu obéissant! dans les travaux de votre enfance, et dans votre soumission à Joseph et à Marie, et je vous conjure de m'accorder la grâce de travailler constamment à ma sanctification, et de régler toujours mon obéissance sur la vôtre, afin que je mérite d'entendre un jour ces consolantes paroles: Courage, bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle dans peu de chose, je vous en donnerai de plus grandes à gouverner: entrez dans la joie de votre Seigneur. Ainsi soit-il.


Fin du Mois de l'Enfant Jésus

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Prochain Mois de Dévotion: le Mois du Saint Esprit

rendez-vous le 31 janvier


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23 janvier 2011

Vers la Béatification de Jean Paul II

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Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Trente-et-unième jour

Jésus avance en âge, en sagesse et en grâce


« Jésus avançait en âge, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes ». (Luc 2, 52) Peut-on dire d'un Jésus, du fils de Dieu d'un Homme-Dieu, à qui la sagesse même était unie en personne, qu'il croissait en sagesse et en grâce comme en âge devant Dieu et devant les hommes? N'avons-nous pas vu qu'en entrant au monde il se dévoua lui-même à Dieu pour accomplir sa volonté, en prenant la place des sacrifices de toutes les sortes. N'est-il pas appelé dès sa naissance le sage, le conseil, l'auteur de la paix? N'avait-il pas la sagesse dès le sein de sa mère? Comprenez donc que la sagesse et la grâce qui étaient en lui dans sa plénitude, par une sage dispensation se déclaraient avec le temps, et de plus en plus par des œuvres et par des paroles plus excellentes devant Dieu et devant les hommes. Mais surtout comprenez que cet avancement du Sauveur est le modèle du vôtre, et que par conséquent vous devez sans cesse vous appliquer à parvenir à l'état d'un homme parfait, à la mesure de l'âge de la plénitude de Jésus Christ, et pour cela vous dégager peu à peu 1° des idées terrestres, 2° des affections terrestres, 3° des habitudes terrestres.


Des idées terrestres


Jésus croissait en âge, quittant peu à peu les faiblesses naturelles du corps qui accompagnent l'enfance, afin de nous apprendre à nous défaire de celles de l'esprit. Pourquoi en effet l'évangéliste remarque-t-il qu'il croissait en âge, sinon pour attirer notre attention sur le parfait ensemble de la conduite et de toute la personne du Verbe incarné, sur l'accord de l'accroissement des années avec la manifestation progressive de sa sagesse, du développement de ses forces corporelles avec celui des dons de sa grâce. Il veut surtout nous rappeler que le dessein du fils de Dieu fait homme, en se condamnant à passer par l'état d'enfance et par des accroissements successifs, était de nous offrir une leçon et un modèle, de nous enseigner que, si comme des enfants nouvellement nés, nous devons conserver la candeur et la simplicité, nous sommes obligés de croître pour le salut, de demeurer toujours enfants par l'innocence, mais de devenir hommes faits par la prudence et la sagesse. En un mot de ne plus être comme des enfants emportés à tous les vents des opinions humaines, mais de croître de toute manière en Jésus-Christ, qui est notre chef. Puis-je dire, ô mon Sauveur! que je suis entré dans vos desseins miséricordieux, et que je me suis efforcé de copier et de reproduire en moi votre admirable conduite? Ai-je commencé à me dégager de la vanité des pensées, des écarts de l'imagination, de la crainte des jugements humains, de l'inconstance et de l'instabilité de mon propre esprit? Ah! disait l'apôtre saint Paul, quand fêtais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant. Mais lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfance. Puis-je me rendre ce témoignage? quel jugement ai-je porté des richesses, des honneurs, des plaisirs de la terre? Si dans certains moments j'en reconnais la vanité, cette conviction est-elle assez forte pour m'en donner de l'éloignement et du mépris? Est-ce une conviction née de la foi, et une lumière de la grâce, ou bien un aperçu de raison et un pur effet de sagesse? Ah! j'ai trop sujet de craindre que vos leçons et vos exemples, ô mon Sauveur! n'entrent que pour bien peu de chose dans cette disposition de mon esprit, puisqu'il entend si peu de chose aux mystères de vos humiliations et de vos douleurs. Quand on me parle des consolations attachées à votre service, et des récompenses magnifiques que vous réservez à ceux qui auront persévéré jusqu'au terme, il me semble que mon âme s'ouvre à la vérité, et que je vais entrer dans la voie étroite qui mène à la vie. Mais si vous m'appelez à votre suite à la croix et aux épreuves, je me trouve dans le même état que vos disciples, lorsque vous leur annonciez votre passion: Ils ne comprenaient rien à tout cela: c'était une chose cachée pour eux, et ils n'entendaient pas ce que vous leur disiez.


Des affections terrestres


L'Enfant Jésus croissait en âge et en sagesse. Ce don de sagesse qui lui avait été fait dès le premier moment de sa conception se déclarait au dehors dans une proportion admirable avec l'accroissement de ses années et le progrès naturel de l'âge. Ce désir de la gloire de son Père dont son cœur était tout plein, cet amour pour les hommes dont il était consumé, cette miséricordieuse impatience de les sauver qui dominait toutes ses affections, voilà les sentiments dont son âme était constamment remplie, et qu'il exprimait sans doute d'une manière plus ou moins manifeste. Et en effet, quand il disait à ses disciples au milieu de la cène eucharistique: J'ai souhaité avec ardeur de manger cette Pâque avec vous avant que de souffrir; c'est qu'en effet ce désir avait bien souvent occupé son cœur. Et quand il ajoutait: Je suis venu pour mettre le feu sur la terre, et qu'est ce que je désire, sinon qu'il s'allume. Je dois être baptisé d'un sanglant baptême, et combien me sens-je pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse, ne donnait-il pas assez à entendre que la flamme de la divine charité avait toujours été vivante en lui, et sa passion et sa mort le constant objet d'un désir qui ne devait cesser de brûler que lorsqu'il serait accompli sur la croix? Si tel est mon aveuglement et ma misère que je ne puisse réellement apprécier ni les vrais biens, ni les vrais maux, comment mon cœur se dégagera-t-il des affections terrestres pour ne chercher que Dieu et n'aimer que lui? Ainsi, ô sujet d'humiliation et de douleur! tantôt en moi c'est l'esprit qui est la dupe du cœur, et tantôt le désordre du cœur est causé par les ténèbres de l'esprit! Et au lieu de croître en sagesse comme en âge, de m'attacher à vous, ô mon Sauveur, à votre doctrine, à vos exemples, de me détacher de la terre, du monde et de moi-même, je sens mes chaînes plus fortes, mes illusions changées, mais non pas détruites. J'avance en âge, mais le corps qui se corrompt appesantit de plus en plus mon âme. Cependant, ô mon Dieu! pourquoi m'avez-vous créé, appelé à la lumière admirable de votre Evangile, comblé de tant de grâces jusqu'à ce jour? N'est-ce pas pour m'attirer à vous, me sanctifier, et ainsi me perfectionner par la charité? Aidez-moi donc, soutenez-moi, inspirez-moi, puisque sans vous je ne puis former même un bon désir. Heureux, avez-vous dit par votre prophète, celui qui attend son secours de vous ! Au milieu de cette vallée de larmes, il forme dans son cœur des degrés qui s'élèvent jusqu'au séjour que vous habitez.


Des habitudes terrestres


Jésus croissait en grâce devant Dieu et devant les hommes, donnant extérieurement de plus grandes preuves de sa sainteté, à mesure qu'il avançait en âge; car pour sa sainteté intérieure elle était au plus haut point de perfection dès le commencement de sa vie passible et mortelle : il n'avait pas besoin comme nous de croître en vertu, parce qu'il avait la plénitude de la grâce et de toutes les vertus ; car Dieu, qui l'a envoyé, ne lui donne pas son esprit avec mesure, ainsi que son humble précurseur le disait aux Juifs. Le père aime le Fils, ajoutait-il, et lui a mis toutes choses entre les mains. C'est parce que cet esprit de grâce était en lui surabondant qu'il s'avançait si constamment et si généreusement vers son terme, accomplissant l'œuvre qui lui avait été confiée par son Père! Il s'est élancé comme un géant, il a pris sa course du haut des deux. S'est-il arrêté? Non, non, il a passé en faisant du bien. Au lieu de la vie tranquille et heureuse dont il pouvait jouir, il a souffert la croix en méprisant la honte et l'ignominie, et il est maintenant assis à la droite du trône de Dieu. Elève donc tes regards, ô mon âme! vers Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, entre généreusement dans la carrière qu'il a ouverte; avance avec foi sur sa trace; car pour demeurer en lui il faut marcher comme il a lui-même marché, c'est à dire vivre comme il a vécu, dans la sainteté, dans l'innocence, dans la perfection. Ce n'est pas assez de renoncer aux idées et aux affections terrestres, il faut sortir des habitudes qui enchaînent l'âme et arrêtent son essor. Est-ce la sensualité, l'orgueil, le désir de l'estime du monde, ou de l'affection des créatures, l'attachement à la vie, à la fortune, à la terre? Ah! il me faut trancher au vif, commencer la réforme intérieure, mais de bonne foi, avec sincérité, devant Dieu et devant les hommes. Pourquoi, pendant ce mois, me suis-je appliqué à la contemplation des mystères de votre sainte Enfance, ô mon Sauveur! n'est-ce pas pour en prendre l'esprit, pour former et régler ma vie sur le modèle de la vôtre? Je l'ai dit, ô divin Enfant! Je veux commencer, et ce changement de ma volonté est un effet de votre grâce. Je poursuivrai mes ennemis, mes défauts, mes mauvaises habitudes, ce vieil homme qui vit encore en moi. Je me saisirai d'eux, et ne les quitterai pas qu'ils n'aient succombé.


Vertu à obtenir: La persévérance.


Résolutions et aspirations


Adorez souvent pendant la journée l'enfant Jésus dévoilant aux yeux des hommes les merveilles de grâce et de sainteté dont son âme était remplie. Félicitez Marie et Joseph de la joie et du bonheur dont les comblait cette ravissante contemplation. Si vous désirez avancer dans la vie chrétienne et vous perfectionner dans la doctrine de Jésus-Christ, dans ses vertus et dans son esprit, observez et mettez en pratique ces trois choses recommandées par Saint Charles Borromée: en premier lieu, figurez-vous chaque jour que vous ne faites que commencer, et efforcez-vous de servir Dieu avec autant de ferveur que si vous étiez au premier jour de votre conversion; en second lieu, ayez toujours Dieu présent et n'en perdez point le souvenir; en troisième lieu, faites que toutes vos actions tendent à Dieu par une droite intention et par un désir insatiable de lui plaire. Ne dites jamais: C'est assez; ne soyez point satisfait de ce que vous êtes, si vous désirez parvenir à ce que vous n'êtes pas encore.


Prière


Je vous en conjure, ô Dieu de bonté, délivrez-moi des soins de cette vie, de peur qu'ils ne retardent ma course, des nécessites du corps, de peur que la volupté ne me séduise; de tout ce qui arrête et trouble l'âme, de peur que l'affliction ne me brise et ne m'abatte. O mon Dieu! douceur ineffable! changez pour moi en amertume toute consolation de la chair, qui me détourne des biens éternels et m'attire et me fascine par le charme funeste des biens présents. Que je ne sois pas, mon Dieu, vaincu par la chair et le sang, trompé par le monde et sa gloire qui passe; que je ne succombe point aux ruses du démon. Donnez-moi la force pour résister, la patience pour souffrir, la constance pour persévérer. Donnez-moi, au lieu de toutes les consolations du monde, la délicieuse onction de votre esprit, et au lieu de l'amour terrestre, pénétrez-moi de l'amour de votre nom. Ainsi soit-il.

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22 janvier 2011

Jean Paul II, le pardon donné et demandé

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Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Trentième jour

Retour de Jésus à Nazareth


« Il alla à Nazareth, et il leur était soumis ». (Luc 2) L'enfant Jésus remis entre les mains de ses parents jusqu'à son baptême, c'est à dire jusqu'à l'âge d'environ trente ans, ne fit plus autre chose que de leur obéir, et en quoi leur obéir? Dans les plus bas exercices, dans la pratique d'un art mécanique. Passez en revue ce qu'une famille pauvre présente de soins et d'occupations, et ne doutez pas que Jésus n'ait toujours recherché ce qui était le plus humiliant et le plus pénible. Ce n'est point un docte pinceau qu'il manie: il aime mieux l'exercice d'un métier plus humble et plus nécessaire à la vie. Ce n'est point une docte plume qu'il exerce par de beaux écrits : il s'occupe péniblement, il gagne sa vie, à ce spectacle un religieux effroi saisit l'âme: elle adore en tremblant un Dieu si prodigieusement abaissé. Comprenez aujourd'hui que par cet incompréhensible abaissement il veut vous apprendre 1° à servir, 2° à travailler, 3° à obéir.


A servir


La volonté du Père céleste avait été que Jésus donnât au milieu des docteurs assemblés un essai de la sagesse dont il était plein, et qu'il venait déclarer, et tout ensemble de la supériorité avec laquelle il devait regarder ses parents mortels, sans suivre la chair et le sang, leur maître de droit soumis à eux par dispensation. Après cet essai de son ministère, et cette première révélation de sa mission divine, il lui tarde ce semble de rentrer dans l'anéantissement de sa vie cachée, et d'éteindre dans l'impénétrable obscurité de la pauvre maison de Nazareth l'éclat qu'il vient de jeter dans le temple de Jérusalem. Il a dit de lui-même qu'il était venu pour servir, et il commence par servir ses parents; il s'emploie dans la maison aux soins du ménage: nous ne lisons pas que ses parents aient jamais eu de domestiques, semblables aux pauvres gens dont les enfants sont les serviteurs; et l'on ne voit nulle part que lui-même ait eu des serviteurs à sa suite. O mon Sauveur! quel sujet de confusion et d'épouvante pour moi! Chacune des paroles de votre Evangile m'accuse; chacun des traits de votre vie me condamne: vous recherchez dès votre enfance la fatigue et les humiliations; et je ne soupire qu'après les honneurs et le repos. Vous voulez servir vos créatures, vous qui êtes le souverain Maître; et je voudrais partout être maître, moi qui ne mérite pas d'être même au dernier rang parmi vos serviteurs; je suis difficile en tout point, et sous l'apparence de l'exactitude et de la régularité, je cherche à me dissimuler à moi-même la rigueur d'un caractère exigeant; si au moins j'étais aussi exact à votre service, ô mon Dieu! que je veux qu'on le soit au mien; mais non, je ne vous sers qu'avec négligence et avec froideur, par humeur et par caprice; et ainsi désobligeant pour mes supérieurs et mes égaux, dur avec ceux qui me sont soumis, infidèle envers vous, je me trouve tout ensemble mauvais serviteur et mauvais maître; et vous me souffrez dans votre maison, et vous me gardez à votre service, ô incomparable maître! ah, prenez encore pitié de ma misère: ne me rejetez pas de votre présence, et n'ôtez pas de moi votre Esprit Saint.


Pour travailler


O Dieu! je suis saisi encore un coup! Orgueil, viens mourir à ce spectacle! Jésus fils d'un charpentier, charpentier lui-même, connu par cet exercice sans qu'on parle d'aucun autre emploi, ni d'aucune autre action. On se souvenait dans son Eglise naissante des charrues qu'il avait faites; et la tradition s'en est conservée dans les plus anciens auteurs: c'est pourquoi, au commencement du ministère de Jésus-Christ, lorsqu'il vint prêcher dans sa patrie, on disait: N'est-ce pas là ce charpentier fils de Marie? comme celui, n'en rougissons pas, qu'on avait vu pour ainsi parler tenir la boutique, soutenir par son travail une mère veuve, et entretenir le petit commerce d'un métier qui les faisait subsister tous les deux. Il y en a qui ont eu honte pour le Sauveur de le voir dans cet exercice, et dès son enfance le font jouer avec des miracles. Mais l'Evangile a renfermé toute sa vie durant trente ans dans ces paroles: Il leur était soumis. Et encore: C'est ici ce charpentier fils de Marie. Dans une vie si vulgaire, connu à la vérité, mais par un vil exercice, pouvait-il mieux cacher ce qu'il était? Que dirons-nous donc, que ferons-nous pour le louer? Il n'y a en vérité qu'à demeurer dans l'admiration et le silence. Mais où en suis-je, ô mon Sauveur! avec ce que j'appelle ma capacité, mes talents, ma condition, ma naissance? L'obscurité me fatigue, des emplois trop bas me déplaisent; je veux m'en tirer et en tirer ma famille: je me sens fait pour quelque chose de plus relevé: j'ai honte de la médiocrité de mon état. C'est pour cela peut-être que je me sens comme humilié de l'abaissement du vôtre, et je ne sens pas que pour guérir l'enflure de mon cœur et cette soif d'ambition, d'honneurs et d'élévation qui me dévore, il me fallait, à l'appui de ses leçons, les exemples d'un Dieu pauvre, laborieux, gagnant son pain à la sueur de son front et bénissant la volonté divine dans son humiliation.


A obéir


Comme c'est l'orgueil de la révolte de l'homme que le Verbe fait chair vient réparer, chacun de ses pas laissera, pour ainsi dire, une empreinte d'humiliation et d'obéissance. Vous l'avez vu soumis à la loi de la circoncision dont à tant de titres il était en droit de s'affranchir, à l'avertissement de l'Ange pour quitter la Judée et pour y revenir. Mais de peur que vous ne pensiez qu'il ne se rend à la suprême volonté que parce qu'elle est imprimée par la loi ou intimée par l'Envoyé céleste, c'est aux hommes qu'il veut obéir, c'est à ses propres créatures, c'est dans toutes les circonstances et sur tous les points : ce n'est pas un seul jour et dans quelques occasions d'éclat, c'est à tous les moments et dans toute la suite de ses actions; et tout ce qui nous a été révélé de sa vie adorable pendant trente années, ce n'est ni la profondeur et la sublimité de sa doctrine, ni le nombre et la puissance de ses miracles, ni la perfection de sa prière et de ses œuvres divines, mais la continuité de son obéissance. Et il leur était soumis. Cette leçon m'était donc bien nécessaire, ô mon Sauveur! puisque vous me l'avez donnée en tant de manières et que vous l'avez comme imprimée sur toute votre personne. Oui, sans doute, puisque tout en moi est soulevé contre l'ordre et dans une opposition constante à votre volonté, puisque malgré la double autorité de vos préceptes et de vos exemples, mes sens, mon esprit et mon cœur sont si souvent armés contre la vérité, la charité et la sainteté. Enfant, je m'élevais contre la volonté de mes parents et de mes maîtres; plus tard c'était contre vos commandements, contre votre esprit, contre les avertissements de ma conscience, contre les lumières de la grâce, contre l'attrait et les reproches de votre amour. Ainsi toute votre vie n'a été qu'un grand acte de soumission, et toute la mienne une continuelle révolte. Faire la volonté de votre père était votre nourriture, vos délices, votre félicité: et la combattre, m'y soustraire, m'en affranchir a été le crime de toute ma carrière. Poussière et néant, j'ai regardé comme quelque chose de grand de me soumettre à un homme, pour obéir à Dieu lorsque vous tout puissant et très haut vous vous êtes soumis à vos propres créatures pour me sauver. O Sauveur! obéissant depuis la crèche jusqu'à la croix, faites-moi participant de votre esprit d'obéissance, apprenez-moi a faire votre volonté, parce que c'est vous qui êtes mon Dieu.


Vertu à obtenir: L'amour de l'obscurité.


Résolutions et aspirations


Adorez souvent pendant cette journée le saint enfant Jésus retournant à Nazareth pour y mener avec Marie et Joseph une vie pauvre, laborieuse, une vie vraiment cachée en Dieu. Comprenez la nécessité de rentrer dans l'obscurité dès que le service de Dieu, l'unité de vos frères et vos devoirs d'état ne vous retiennent plus au milieu du bruit, de l'éclat et de la dissipation du monde. Si la Providence vous a fait naître dans une condition obscure, obligé de vivre de votre travail, consolez-vous, réjouissez-vous même. Jésus-Christ a divinisé votre état et sanctifié le travail. Si vous avez en partage l'aisance et la fortune, souvenez-vous que vous n'êtes pas dispensé de l'obligation de travailler. Elle est imposée à tous les enfants d'Adam comme peine du péché. Exercez-vous à briser votre volonté, à faire peu d'estime de votre jugement et de votre capacité; et peu à peu vous vous accoutumerez à céder, même sans efforts, aux idées et aux opinions d'autrui pour lesquelles si souvent on perd la paix, ou l'on blesse la charité.


Prière


Sauveur Jésus, qui de maître des anges vous êtes fait l'apprenti d'un homme mortel sur la terre, qui tenant la place d'Adam n'avez voulu manger votre pain qu'à la sueur de votre visage, qui enfin étant le souverain de l'univers vous êtes soumis à vos créatures, enseignez-nous l'humilité dont vous êtes le docteur dans votre apprentissage, la pénitence que vous avez sanctifiée par votre travail et vos sueurs, et l'obéissance parfaite que vous avez consacrée en vous assujettissant à ceux de qui l'être et la vie dépendaient de vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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