20 avril 2011

Neuvaine à la Miséricorde Divine et au Vénérable Jean Paul II

 

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Neuvaine à la Miséricorde Divine et au Vénérable Jean Paul II

 

« Chers frères et sœurs, comme vous le savez, le 1er mai prochain j'aurai la joie de proclamer bienheureux le vénérable Pape Jean-Paul II, mon bien-aimé prédécesseur. La date choisie est très significative: ce sera en effet le deuxième dimanche de Pâques, qu'il a lui-même dédié à la Divine Miséricorde, et c'est lors de la vigile du Dimanche de la Miséricorde qu'a pris fin sa vie terrestre. Ceux qui l'ont connu, ceux qui l'ont estimé et aimé ne pourront pas ne pas se réjouir avec l'Eglise pour cet événement. Nous sommes heureux ! » (Benoît XVI à l’issue de l’Angélus du 16 janvier 2011)

 

« Je désire, dit Jésus à Soeur Faustine, que durant neuf jours, tu amènes les âmes à la source de ma miséricorde, afin qu'elles puisent force et fraîcheur, ainsi que toutes les grâces dont elles ont besoin dans les difficultés de la vie et particulièrement à l'heure de la mort. Chaque jour tu amèneras un groupe d'âmes différent et tu les plongeras dans l'océan de ma miséricorde. Et moi, je ferai entrer toutes ces âmes dans la demeure de mon Père (...). Et chaque jour, par ma douloureuse passion, tu solliciteras de mon Père des grâces pour ces âmes ».

 

Chaque jour de la Neuvaine

Chaque jour la prière ci-dessous, suivie de la prière du jour à la Miséricorde Divine, réciter ensuite le Chapelet de la Miséricorde Divine, puis l'invocation suivante: « Jean-Paul II, témoin de la Miséricorde Divine, priez pour nous ! » (Le 1er mai nous pourrons dire « Bienheureux Jean-Paul II »). Communier le 1er mai 2011 si vous le pouvez et accéder au Sacrement de la Réconciliation durant la neuvaine. Nous n'oublierons pas non plus d'invoquer l'intercession de Saint Joseph, car le 1er mai étant la Fête de Saint Joseph Artisan, nous réciterons pour cela la prière de Saint François de Sales à Saint Joseph.

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Prière

 

Ô Sainte Trinité, Nous Vous rendons grâce pour avoir fait don à Votre Église du Vénérable Pape Jean-Paul II et magnifié en lui la tendresse de Votre Paternité, la gloire de la Croix du Christ et la splendeur de l'Esprit d'Amour. Par son abandon sans condition à Votre Miséricorde infinie et à l'intercession maternelle de Marie, il nous a donné une image vivante de Jésus Bon Pasteur et nous a indiqué la sainteté, dimension sublime de la vie chrétienne ordinaire, voie unique pour rejoindre la communion éternelle avec Vous. Par l’intercession du Vénérable Jean-Paul II, accordez-nous, selon Votre Volonté, les grâces que nous implorons (......), en action de grâce pour sa prochaine béatification le 1er mai prochain à Rome lors de la messe célébrée par son successeur le pape Benoît XVI. Amen!

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Prière à Saint Joseph

(Saint François de Sales)

 

Glorieux Saint Joseph, époux de Marie, accordez-nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie. O vous dont la puissance s'étend à toutes nos nécessités et qui savez nous rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants. Dans l'embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance. Daignez prendre sous votre charitable conduite cet intérêt important et difficile, cause de notre inquiétude (….) Faites que son heureuse issue tourne à la Gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. O vous que l'on n'a jamais invoqué en vain, aimable Saint Joseph, vous dont le crédit est si puissant auprès de Dieu que l'on a pu dire « au Ciel Saint Joseph commande plutôt qu'il ne supplie », tendre père, priez pour nous Jésus, priez pour nous Marie. Soyez notre avocat auprès de ce Divin Fils dont vous avez été ici-bas le père nourricier si attentif, si aimant, et le protecteur fidèle. Soyez notre avocat auprès de Marie, dont vous avez été l'époux si aimant et si tendrement aimé. Ajoutez à toutes vos gloires celle de gagner la cause difficile que nous vous confions. Nous croyons, oui, nous croyons que vous pouvez exaucer nos vœux en nous délivrant des peines qui nous accablent et des amertumes dont notre âme est abreuvée. Nous avons de plus la ferme confiance que vous ne négligez rien en faveur des affligés qui vous implorent. Humblement prosternés à vos pieds, bon Saint Joseph, nous vous en conjurons, ayez pitié de nos gémissements et de nos larmes. Couvrez-nous du manteau de vos miséricordes et bénissez-nous. Amen.

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Premier jour

Vendredi Saint

Prions pour les âmes des pécheurs et pour l'humanité tout entière

 

« Aujourd'hui, amène-Moi l'humanité entière, et particulièrement tous les pécheurs et immerge-les dans l'océan de Ma Miséricorde. Tu me consoleras ainsi dans cette amère tristesse dans laquelle Me plonge la perte des âmes ».

 

Très Miséricordieux Jésus, dont le propre est d'avoir pitié de nous et de nous pardonner, ne regardez pas nos péchés, mais la confiance que nous avons en Votre infinie Bonté et recevez-nous dans la demeure de Votre Coeur très compatissant et ne nous en laisse pas sortir pour l'éternité. Nous Vous en supplions par l'amour qui Vous unit au Père et au Saint Esprit.

 

Ô toute-puissance de la Miséricorde Divine,

Secours pour l'homme pécheur,

Vous êtes Miséricorde et océan de pitié,

Vous venez à l'aide à celui qui Vous prie avec humilité.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur toute l'humanité enfermée dans le Coeur très Compatissant de Jésus et particulièrement sur les pauvres pécheurs, et par Sa douloureuse Passion, témoignez-nous Votre Miséricorde afin que nous glorifions la toute-puissance de Votre Miséricorde pour les siècles des siècles. Amen.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Deuxième jour

Samedi Saint

Prions pour les âmes sacerdotales et religieuses

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes sacerdotales et religieuses, et immerge-les dans Mon insondable Miséricorde. Elles M'ont donné la force d'endurer Mon amère Passion, par elles comme par des canaux, Ma Miséricorde se déverse sur l'humanité ».

 

Très Miséricordieux Jésus, de qui provient tout ce qui est bon, multipliez Vos grâces en nous, afin que nous accomplissions de dignes actes de miséricorde, pour que ceux qui nous regardent, glorifient le Père de Miséricorde qui est au Ciel.

 

La source de l'Amour Divin,

Demeure dans les coeurs purs,

Plongés dans la mer de la Miséricorde,

Rayonnante comme les étoiles, claire comme l'aurore.

 

Père Eternel, jetez un regard de Miséricorde sur ce groupe d'élus de Votre Vigne, les âmes sacerdotales et religieuses, et comblez-les de la puissance de Votre bénédiction, et par le sentiment du Coeur de Votre Fils dans lequel elles sont enfermées, accordez-leur la force de Votre Lumière, afin qu'elles puissent guider les autres sur les chemins du Salut, pour chanter ensemble la gloire de Votre insondable Miséricorde pour l'éternité. Amen.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Troisième jour

Dimanche de Pâques

Prions pour les âmes pieuses et fidèles

 

« Aujourd'hui, amène-Moi toutes les âmes pieuses et fidèles et immerge-les dans l'océan de Ma Miséricorde; ces âmes M'ont consolé sur le Chemin de Croix, elles furent cette goutte de consolation au milieu d'un océan d'amertume ».

 

Très Miséricordieux Jésus qui accordez à tous avec surabondance les grâces du trésor de Votre Miséricorde, recevez-nous dans la demeure de Votre Coeur très Compatissant, et ne nous en laissez pas sortir pour les siècles. Nous Vous en supplions par l'inconcevable amour dont brûle Ton Coeur pour le Père Céleste.

 

Impénétrables sont les merveilles de la Miséricorde,

Insondables au pécheur comme au juste,

Sur tous, Vous jetez un regard de pitié,

Vous nous attirez vers Votre Amour.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes fidèles, héritage de Votre Fils, et par Sa Douloureuse Passion, accorde-leur Votre bénédiction et entourez-les de Votre incessante protection afin quelles ne perdent l'amour ni le trésor de la Sainte Foi, mais qu'avec le choeur des Saints elles glorifient Votre infinie Miséricorde pour les siècles des siècles. Amen.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Quatrième jour

Lundi de Pâques

Prions pour les âmes des païens et de ceux qui ne connaissent pas encore Jésus

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les païens et ceux qui ne Me connaissent pas encore, J'ai également pensé à eux durant Mon amère Passion, et leur zèle futur consolait mon Coeur. Immerge-les dans l'océan de Ma Miséricorde ».

 

Très compatissant Jésus qui êtes la Lumière du monde entier, recevez dans la demeure de Votre Coeur très compatissant les âmes des païens qui ne Vous connaissent pas encore; que les rayons de Votre grâce les illuminent, afin qu'elles aussi glorifient avec nous les merveilles de Votre Miséricorde, et ne les laissez pas sortir de la demeure de Votre Coeur très compatissant.

 

Que la lumière de Votre Amour,

Illumine les ténèbres des âmes,

Faites que ces âmes Vous connaissent,

Et qu'elles glorifient avec nous Votre Miséricorde.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes des païens et de ceux qui ne Vous connaissent pas encore, mais qui sont enfermés dans le Coeur très compatissant de Jésus. Attirez-les vers la Lumière de l'Évangile. Ces âmes ne savent pas combien est grand le bonheur de Vous aimer; faites qu'elles glorifient la largesse de Votre Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Cinquième jour

Mardi de Pâques

Prions pour les âmes des hérétiques et des apostats

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes des hérétiques et des apostats et immerge-les dans l'océan de Ma Miséricorde; dans Mon amère Passion, elles Me déchiraient le corps et le coeur, c'est-à-dire Mon Église. Lorsqu'elles reviennent à l'unité de l'Église, Mes Plaies se cicatrisent, et de cette façon elles Me soulageront dans Ma Passion ».

 

Très Miséricordieux Jésus qui êtes la Bonté même, Vous ne refusez pas la Lumière à ceux Vous la demandent, recevez dans la demeure de Votre Coeur très compatissant les âmes des frères séparés et attirez-les par Votre lumière à l'unité de l'Eglise, et ne les laissez pas sortir de la demeure de Votre Coeur très Compatissant mais faites qu'elles aussi glorifient la largesse de Votre Miséricorde.

 

Même pour ceux qui mirent en pièces le manteau de Votre Unité,

Coule de Votre Coeur une Source de Pitié.

La toute-puissance de Votre Miséricorde, ô Dieu,

Peut retirer même ces âmes de l'erreur.

 

Père Éternel, jetez un regard miséricordieux sur les âmes des frères séparés et surtout ceux qui persistant obstinément dans leurs erreurs, gaspillèrent Vos bontés et abusèrent de Vos grâces. Ne regardez pas leurs fautes, mais l'amour de Votre Fils et Son amère passion qu'Il souffrit également pour elles, puisqu'elles aussi sont enfermées dans le Coeur très compatissant de Jésus. Faites qu'elles aussi glorifient Votre immense Miséricorde dans les siècles des siècles. Amen.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Sixième jour

Mercredi de Pâques

Prions pour les âmes douces et humbles

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants et immerge-les dans Ma Miséricorde. Ces âmes ressemblent le plus à Mon Coeur, elles M'ont réconforté dans Mon amère agonie; Je les voyais veiller comme des anges terrestres qui veilleront sur Mes Autels, sur elles Je verse des torrents de grâces. Seule une âme humble est capable de recevoir Ma Grâce, aux âmes humbles J'accorde Ma confiance ».

 

Très miséricordieux Jésus qui avez dit Vous-même: « Apprenez de Moi que Je suis doux et humble de Coeur », recevez dans la demeure de Votre Coeur très compatissant les âmes douces et humbles, ainsi que celles des petits enfants. Ces âmes plongent dans le ravissement le Ciel entier et sont la prédilection particulière du Père céleste. Elles sont un bouquet de fleurs devant le Trône Divin où Dieu seul se délecte de leur parfum. Ces âmes demeurent pour toujours dans le Coeur très compatissant de Jésus et chantent sans cesse l'hymne de l'Amour et de la Miséricorde pour les siècles.

 

L'âme véritablement humble et douce

Respire déjà le paradis sur terre,

Et le parfum de son coeur humble

Ravit le Créateur Lui-même.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes douces et humbles, et sur les âmes des petits enfants, enfermées dans la demeure du Coeur très Compatissant de Jésus. Ce sont ces âmes qui ressemblent le plus à Votre Fils, le parfum de ces âmes monte de la terre et atteint Votre Trône. Père de Miséricorde et de toute Bonté, je Vous implore par l'Amour et la prédilection que Vous avez pour ces âmes, bénissez le monde entier, afin que toutes les âmes puissent chanter ensemble la gloire de Votre Miséricorde pour l'éternité. Amen.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Septième jour

Jeudi de Pâques

Prions pour les âmes qui honorent et glorifient particulièrement la Miséricorde de Jésus

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes qui honorent et glorifient particulièrement Ma Miséricorde et immerge-les dans Ma Miséricorde. Ces âmes ont le plus vivement compati aux souffrances de Ma Passion et ont pénétré le plus profondément dans Mon Esprit. Elles sont le vivant reflet de Mon Coeur compatissant. Ces âmes brilleront d'un éclat particulier dans la vie future, aucune n'ira dans le feu de l'enfer, Je défendrai chacune d'elles en particulier à l'heure de la mort ».

 

Très Miséricordieux Jésus dont le Coeur n'est qu'Amour, recevez dans la demeure de Votre Coeur très Compatissant les âmes qui honorent et glorifient particulièrement la grandeur de Votre Miséricorde. Ces âmes sont puissantes de la force de Dieu Lui-même; au milieu de tous les tourments et contrariétés, elles avancent confiantes en Votre Miséricorde, ces âmes sont unies à Jésus et portent l'humanité entière sur leurs épaules. Ces âmes ne seront pas jugées sévèrement, mais Votre Miséricorde les entourera au moment de l'agonie.

 

L'âme qui célèbre la bonté de son Seigneur,

Est tout particulièrement aimée de Lui.

Elle est toujours proche de la source vive,

Et puise les grâces en la miséricorde divine.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes qui glorifient et honorent Votre plus grand attribut, c'est-à-dire Votre infinie Miséricorde et qui sont enfermées dans le Coeur très Compatissant de Jésus. Ces âmes sont un vivant Evangile, leurs mains sont pleines d'actes de Miséricorde et leur âme débordante de joie chante l'hymne de la Miséricorde du Très-Haut. Je Vous en supplie mon Dieu, manifestez-leur Votre Miséricorde selon l'espérance et la confiance qu'elles ont mises en Vous, que s'accomplisse en elles la promesse de Jésus qui leur a dit: « Les âmes qui vénéreront Mon infinie Miséricorde, je les défendrai Moi-même durant leur vie et particulièrement à l'heure de la mort comme Ma propre Gloire ».

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Huitième jour

Vendredi de Pâques

Prions pour les âmes du Purgatoire

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes qui sont dans la prison du Purgatoire et immerge-les dans l'abîme de Ma Miséricorde, que les flots de Mon Sang rafraîchissent leurs brûlures. Toutes ces âmes Me sont très chères, elles s'acquittent envers Ma Justice; il est en ton pouvoir de leur apporter quelque soulagement. Puise dans le trésor de Mon Eglise toutes les indulgences, et offre-les pour elles; ô si tu connaissais leur supplice, tu offrirais sans cesse pour elles l'aumône de ton esprit, et tu paierais leurs dettes à Ma Justice ».

 

Très miséricordieux Jésus qui avez dit Vous-même vouloir la Miséricorde, voici que j'amène à la demeure de Votre Coeur très Compatissant les âmes du Purgatoire, les âmes qui Vous sont très chères, mais qui pourtant doivent rendre des comptes à Votre Justice, que les flots de Sang et d'Eau jaillis de Votre Coeur éteignent les flammes du feu du Purgatoire, afin que, là aussi, soit glorifiée la puissance de Votre Miséricorde.

 

De la terrible ardeur du feu du purgatoire

Une plainte s'élève vers Ta miséricorde,

Et ils connaissent consolation, soulagement et fraîcheur,

Dans le torrent d'eau à Ton sang mêlé.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes souffrant au purgatoire, mais qui sont enfermées dans le Coeur très compatissant de Jésus. Je Vous implore par la douloureuse Passion de Jésus, Votre Fils, et par toute amertume dont Son âme très sainte fut inondée, montrez Votre Miséricorde aux âmes qui sont sous Votre regard juste; ne les regardez pas autrement qu'à travers les Plaies de Jésus, Votre très cher Fils, car nous croyons que Votre Bonté et Votre Pitié sont sans mesure.

 

Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Neuvième jour

Samedi de Pâques

Prions pour les âmes froides

 

« Aujourd'hui, amène-Moi les âmes froides, et immerge-les dans l'abîme de Ma Miséricorde. Ce sont ces âmes qui blessent le plus douloureusement Mon Coeur. C'est une âme indifférente qui au Jardin des Oliviers M'inspira la plus grande aversion. C'est à cause d'elles que j'ai dit: « Père, éloignez de Moi ce calice, si telle est Votre Volonté ». Pour elles l'ultime planche de salut est de recourir à Ma Miséricorde ».

 

Très compatissant Jésus qui n'êtes que pitié, je fais entrer dans la demeure de Votre Coeur très compatissant les âmes froides, que dans ce feu de Votre pur amour, se réchauffent ces âmes glacées, qui ressemblent à des cadavres et Vous emplissent d'un tel dégoût. Ô très compatissant Jésus, usez de la toute-puissance de Votre Miséricorde et attirez-les dans le brasier même de Votre amour, et donnez-leur l'Amour divin, car Vous pouvez tout.

 

Feu et glace ensemble ne peuvent être mêlés,

Car le feu s'éteindra ou la glace fondra.

Mais Votre Miséricorde, ô mon Dieu,

Peut soutenir de plus grandes misères encore.

 

Père Éternel, jetez un regard de Miséricorde sur les âmes froides, qui sont cependant enfermées dans le Coeur très compatissant de Jésus. Père de miséricorde, je Vous supplie par l'amertume de la passion de Votre Fils et par Son Agonie de trois heures sur la Croix: permettez qu'elles aussi célèbrent l'abîme de Votre miséricorde...

 

Le Chapelet de la Miséricorde Divine

 

Le 14 septembre 1935, Soeur Faustine entend les mots suivants: « Dis toujours le chapelet que je t'ai appris. Celui qui le dit fera l'expérience de ma Miséricorde, sa vie durant, et surtout à l'heure de sa mort ».

 

Au début : Notre Père... Je vous salue Marie... Je crois en Dieu...

 

Sur les grains du « Notre Père », on récite les paroles suivantes: « Père éternel je Vous offre le Corps et le Sang, l'Âme et la Divinité de ton Fils Bien-Aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier ».

 

Sur les grains du « Je vous salue Marie », on récite les paroles suivantes: « Par sa douloureuse Passion, ayez pitié de nous et du monde entier ».

 

Pour conclure, on dit trois fois: « Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel, ayez pitié de nous et du monde entier ».

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Béatification du Vénérable Jean Paul II

Le Dimanche 1er mai 2011

Dimanche de la Miséricorde Divine

 

Programme

 

Le 30 avril, Veillée de prière au Cirque Maxime de Rome. (La veillée commencera à les 21h et s’achèvera vers les 22h30). A 20 h, débutera la préparation à la rencontre.


Cette veillée sera organisée par le Diocèse de Rome, dont Jean-Paul II fut l'évêque. Elle sera guidée par le cardinal Agostino Vallini, vicaire général du pape pour le diocèse de Rome. Benoît XVI s'unira spirituellement à cette veillée par une liaison vidéo.

 

Le 1er mai, Célébration de la béatification à la place Saint-Pierre, elle commencera à 10h et sera présidée par Benoît XVI. (Aucun billet ne sera demandé pour y participer mais l'accès à la place et aux zones proches sera sous la protection de la Sécurité publique).

 

Le 1er mai, Vénération de la dépouille du nouveau bienheureux. Juste après la cérémonie de béatification, la dépouille du nouveau bienheureux sera déposée pour la vénération dans la basilique Saint-Pierre, devant l'autel de la Confession. Elle se poursuivra jusqu'à l'épuisement de la foule des fidèles.

 

Le 2 mai, Messe d'action de grâce place Saint-Pierre. La messe est à les 10h30 et sera présidée par le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat.


Toutes ces célébrations seront retransmises sur la chaîne catholique KTO

(Ou à suivre en ligne sur leur site internet : www.ktotv.com

 

Pour aller plus loin

Site officiel de sa béatification

www.karol-wojtyla.org

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Jeudi Saint

 

Semaine Sainte 2011

Triduum Pascal

Jeudi Saint

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Hymne

 

Verbe du Père, qui avez daigne paraître dans la chair, Agneau de Dieu, oui ôtez les pèches du monde, nous venons vers vous humblement, pour nous désaltérer dans le sang de votre auguste Passion.

 

Montrez-nous les stigmates de vos blessures sacrées; faites briller le signe glorieux de votre Croix; que par la force inépuisable qui réside en lui, le salut soit accordé aux croyants.

 

Le roseau, les clous, les crachats, le breuvage de myrrhe, la couronne d'épine, les fouets, la lance, sont, ô Christ, les instruments de votre supplice ; à cause d'eux, daignez aujourd'hui pardonner nos crimes.

 

Que le sang de vos blessures sacrées arrose et lave nos cœurs, qu'il enlevé le poison de notre malice; que notre vie présente soit exempte de pèche: que la vie future nous soit une bienheureuse récompense.

 

Quand le jour de la résurrection se lèvera, quand les splendeurs de l'éternel royaume viendront illuminer ce monde, faites-nous suivre, à travers les airs, cette route qui nous conduira vers les heureux habitants du céleste séjour.

 

Honneur soit au Dieu éternel ! gloire au seul Père, au Fils unique et à l'Esprit-Saint! Trinité qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen.

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Les textes suivants sont extraits de « La Douloureuse Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ », de la Bienheureuse Anne Catherine Emmerich

 

Dernière Pâque


Jésus et les siens mangèrent l'agneau pascal dans le Cénacle, divisés en trois troupes de douze, dont chacun, était présidée par l'un d'eux, faisant office de père de famille. Jésus prit son repas avec les douze apôtres dans la salle du Cénacle. Nathanaël le prit avec douze autres disciples dans l’une des salles latérales, douze autres avaient à leur tête Eliacim, fils de Cléophas et de Marie d’Héli, et frère de Marie de Cléophas: il avait été disciple de Jean Baptiste. Trois agneaux furent immolés pour eux dans le Temple avec les cérémonies habituelles. Mais il y avait un quatrième agneau, qui fut immolé dans le Cénacle; c'est celui-là que Jésus manges avec les apôtres. Judas ignora cette circonstance, parce qu'il était occupé de ses complots et n'était pas revenu lors de l'immolation de l'agneau: il vint très peu d'instants avant le repas. L’immolation de l'agneau destiné à Jésus et aux apôtres fut singulièrement touchante: elle eut lieu dans le vestibule du Cénacle avec le concours d'un fils de Siméon, qui était Lévite. Les apôtres et les disciples étaient là, chantant le ils. psaume. Jésus parla d'une nouvelle époque qui commençait; il dit que le sacrifice de Moïse et la figure de l'agneau pascal allaient trouver leur accomplissement: mais que, pour cette raison, l’agneau devait être immolé comme il l’avait été autrefois en Egypte, et qu'ils allaient sortir réellement de la maison de servitude.

 

Les vases et les instruments nécessaires furent apprêtés, an amena un beau petit agneau, orné d'une couronne qui fut envoyée à la sainte Vierge dans le lieu où elle se tenait avec les saintes femmes. L’agneau était attaché le des contre une planche par le milieu du corps, et il me rappela Jésus lié à la colonne et flagellé. Le fils de Siméon tenait la tête de l'agneau: Jésus le piqua au cou avec la pointe d’un couteau qu'il donna au fils de Siméon pour achever l'agneau. Jésus paraissait éprouver de la répugnance à le blesser; il le fit rapidement, mais avec beaucoup de gravité. Le sang fut recueilli dans un bassin et on apporta une branche d’hysope, que Jésus trempa dans le sang. Ensuite il alla à la porte de la salle, en peignit de sang les deux poteaux et la serrure, et fixa au-dessus de la porte la branche teinte de sang. Il lit ensuite une instruction, et dit, entre autres choses, que l'ange exterminateur passerait outre, qu’ils devaient adorer en ce lieu sans crainte et sans inquiétude lorsqu'il aurait été immolé, lui, le véritable agneau pascal; qu'un nouveau temps et un nouveau sacrifice allaient commencer, qui dureraient jusqu'à la fin du monde. Ils se rendirent ensuite au bout de la salle, près du foyer où avait été autrefois l'arche d'alliance : il y avait déjà du feu. Jésus versa le sang sur ce foyer. et le consacra comme autel. Le reste du sang et la graisse furent jetés dans le feu sous l’autel. Jésus, suivi de ses apôtres, fit ensuite le tour du Cénacle en chantant des psaumes, et consacra en lui un nouveau Temple. Toutes les portes étaient fermées pendant ce temps. Cependant le fils de Siméon avait entièrement préparé l’agneau. Il l'avait passé dans un pieu: les jambes de devant étaient sur un morceau de bois placé en travers: celles de derrière étaient étendues le long du pieu. Hélas! il ressemblait a Jésus sur la croix, et il fut mis dans le fourneau pour être rôti avec les trois autres agneaux apportés du temple. Les agneaux de Pâque des Juifs étaient tous immolés dans le vestibule du Temple, et cela en trois endroits: pour les personnes de distinction, pour les petites gens et pour les étrangers. L'agneau pascal de Jésus ne fut pas immole dans le Temple: tout le reste fut rigoureusement conforme a la loi. Jésus tint plus tard un discours à ce sujet, il dit que l'agneau était simplement une figure, que lui-même devait être, le lendemain, l'agneau pascal, et d'autres choses que j'ai oubliées.

 

Lorsque Jésus eut ainsi enseigné sur l'agneau pascal et sa signification, le temps étant venu et Judas étant de retour, on prépara les tables. Les convives mirent les habits de voyage qui se trouvaient dans le vestibule, d'autres chaussures, une robe blanche semblable à une chemise, et un manteau, court par devant et plus long par derrière; ils relevèrent leurs habits jusqu'à la ceinture, et ils avaient aussi de larges manches retroussées. Chaque troupe alla à la table qui lui était réservée: les deux troupes de disciples dans les salles latérales, le Seigneur et les apôtres dans la salle du Cénacle. Ils prirent des bâtons à la main. et ils se rendirent deux par deux à la table, où ils se tinrent debout à leurs places, appuyant les bâtons à leurs bras et les mains élevées en l'air. Mais Jésus, qui se tenait au milieu de la table, avait reçu du majordome deux petits bâtons un peu recourbés par en haut, semblables à de courtes houlettes de berger. Il y avait à l'un des côtés un appendice formant une fourche, comme une branche coupée. Le Seigneur les mit dans sa ceinture de manière à ce qu'ils se croisassent sur sa poitrine, et en priant il appuya ses bras étendus en haut sur l'appendice fourchu. Dans cette attitude, ses mouvements avaient quelque chose de singulièrement touchant : il semblait que la croix dont il voulait bientôt prendre le poids sur ses épaules dût auparavant leur servir d'appui. Ils chantèrent ainsi: « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël! » ou « Loué soit le Seigneur », etc. Quand la prière fut finie, Jésus donna un des bâtons à Pierre et l'autre à Jean. Ils les mirent de côté ou les firent passer de main en main parmi les saints apôtres. Je ils m'en souviens plus très exactement. La table était étroite et assez haute pour dépasser d'un demi pied les genoux d'un homme debout; sa forme était celle d'un fer à cheval; vis-à-vis de Jésus, à l'intérieur du demi cercle, était une place libre pour servir les mets. Autant que je puis m'en souvenir, à la droite de Jésus étaient Jean, Jacques le Majeur et Jacques le Mineur; au bout de la table, à droite, Barthélémy; puis, en revenant à l'intérieur, Thomas et Judas Iscariote. A la gauche, Simon, et prés de celui-ci, en revenant, Matthieu et Philippe. Au milieu de la table était l'agneau pascal, dans un plat. Sa tête reposait sur les pieds de devant, mis en croix; les pieds de derrière étaient étendus, le bord du plat était couvert d'ail. A côté se trouvait un plat avec le rôti de Pâque, puis une assiette avec des légumes verts serrés debout les uns contre les autres, et une seconds assiette, où se trouvaient de petits faisceaux d'herbes amères, semblables à des herbes aromatiques; puis, encore devant Jésus, un plat avec d'autres herbes d'un vert jaunâtre, et un autre avec une sauce ou breuvage de couleur brune. Les convives avaient devant eux des pains ronds en guise d'assiettes; ils se servaient de couteaux d'ivoire.

 

Après la prière, le majordome plaça devant Jésus, sur le table, le couteau pour découper l'agneau. Il mit une coupe de vin devant le Seigneur, et remplit six coupes, dont chacune se trouvait entre les deux apôtres. Jésus bénit le vin et le but; les apôtres buvaient deux dans la même coupe. Le Seigneur découpa l'agneau; les apôtres présentèrent tour à tour leurs gâteaux ronds et reçurent chacun leur part. Ils la mangèrent très vite, en détachant la chair des os au moyen de leurs couteaux d'ivoire; les ossements furent ensuite brûlés. Ils mangèrent très vite aussi de l’ail et des herbes vertes qu'ils trempaient dans la sauce. Ils firent tout cela debout, s'appuyant seulement un peu sur le dossier de leurs sièges. Jésus rompit un des pains azymes et en recouvrit une partie: il distribua le reste. Ils mangèrent ensuite aussi leurs gâteaux. On apporta encore une coupe de vin mais Jésus n'en but point: « Prenez ce vin, dit-il, et partagez-le entre nous; car je ne boirai plu, de vin jusqu’à ce que vienne le royaume de Dieu ». Lorsqu'ils eurent bu, ils chantèrent, puis Jésus pria ou enseigna, et on se lava encore les mains. Alors ils se placèrent sur leurs sièges. Tout ce qui précède s'était fait très vite, les convives restant debout. Seulement vers la fin ils s'étaient un peu appuyés sur les sièges. Le Seigneur découpa encore un agneau, qui fut porté aux saintes femmes dans l'un des bâtiments de la cour où elles prenaient leur repas. Les apôtres mangèrent encore des légumes et de la laitue avec la sauce. Jésus était extraordinairement recueilli et serein: je ne l'avais jamais vu ainsi. Il dit aux apôtres d'oublier tout ce qu'ils pouvaient avoir de soucis. La sainte Vierge aussi, à la table des femmes, était pleine de sérénité. Lorsque les autres femmes venaient à elle et la tiraient par son voile pour lui parler, elle se retournait avec une simplicité qui me touchait profondément.

 

Au commencement, Jésus s'entretint très affectueusement avec ses apôtres, puis il devint sérieux et mélancolique. « Un de vous me trahira, dit-il, un de vous dont la main est avec moi à cette table ». Or, Jésus servait de la laitue, dont il n'y avait qu'un plat, à ceux qui étaient de son côté, et il avait chargé Judas, qui était à peu près en face de lui, de la distribuer de l'autre côté. Lorsque Jésus parla d'un traître, ce qui effraya beaucoup les apôtres, et dit: « un homme dont la main est à la même table ou au même plat que moi », cela signifiait: « un des douze qui mangent et qui boivent avec moi, un de ceux avec lesquels je partage mon pain ». Il ne désigna donc pas clairement Judas aux autres, car mettre la main au même plat était une expression indiquant les relations les plus amicales et les plus intimes. Il voulait pourtant donner un avertissement à Judas, qui, en ce moment même, mettait réellement la main dans le même plat que le Sauveur, pour distribuer de la laitue. Jésus dit encore: « Le Fils de l'homme s’en va, comme il est écrit de lui; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera livré: il vaudrait mieux pour lui n'être jamais né ».

 

Les apôtres étaient tout troublés et lui demandaient tour à tour: « Seigneur, est-ce moi? » car tous savaient bien qu'ils ne comprenaient pas entièrement ses paroles. Pierre se pencha vers Jean par derrière Jésus, et lui fit signe de demander au Seigneur qui c'était; car, ayant reçu souvent des reproches de Jésus, il tremblait qu'il n'eût voulu le désigner. Or, Jean était à la droits de Jésus et comme tous, s'appuyant sur le bras gauche, mangeaient de la main droite, sa tête était prés de la poitrine de Jésus. Il se pencha donc sur son sein et lui dit: « Seigneur, qui est-ce? » Alors il fut averti que Jean avait Judas en vue. Je ne vis pas Jésus prononcer ces mots: « Celui auquel je donne le morceau de pain que j'ai trempé »; je ne sais pas s'il le dit tout bas, mais Jean en eut connaissance lorsque Jésus trempa le morceau de pain entouré de laitue, et le présenta affectueusement à Judas, qui demanda aussi: « Seigneur, est-ce moi? » Jésus le regarda avec amour et lui fit une réponse conçue en termes généraux. C'était, chez les Juifs, un signe d'amitié et de confiance. Jésus le fit avec une affection cordiale, pour avertir Judas sans le dénoncer aux autres. Mais celui-ci était intérieurement plein de rage. Je vis, pendant tout le repas, une petite figure hideuse assise à ses pieds, et qui montait quelquefois jusqu'à son coeur. Je ne vis pas Jean redire à Pierre ce qu’on avait appris de Jésus; mais il le tranquillisa d'un regard.

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Le Lavement des pieds


Ils se levèrent de table, et pendant qu'ils arrangeaient leurs vêtements, comme us avaient coutume de le faire pour la prière solennelle, le majordome entra avec deux serviteurs pour desservir, enlever la table du milieu des sièges qui l'environnaient et la mettre de côté. Quand cela fut fait, il reçut de Jésus l'ordre de faire porter de l'eau dans le vestibule, et il sortit de la salle avec les serviteurs. Alors Jésus, debout au milieu des apôtres, leur parla quelque temps d'un ton solennel. Mais j'ai vu et entendu tant de choses jusqu'à ce moment, qu'il ne m'est pas possible de rapporter avec certitude le contenu de son discours; je me souviens qu'il parla de son royaume, de son retour vers son père, ajoutant qu'auparavant il leur laisserait tout ce qu'il possédait, etc. Il enseigna aussi sur la pénitence, l'examen et la confession des fautes, le repentir et la justification. Je sentis que cette instruction se rapportait au lavement des pieds, et je vis aussi que tous reconnaissaient leurs péchés et s'en repentaient, à l'exception de Judas. Ce discours fut long et solennel. Lorsqu'il fut terminé, Jésus envoya Jean et Jacques le Mineur chercher l'eau préparée dans le vestibule, et dit aux apôtres de ranger les sièges en demi cercle. Il alla lui-même dans le vestibule, déposa son manteau, se ceignit et mit un linge autour de son corps. Pendant ce temps, les apôtres échangèrent quelques paroles, se demandant quel serait le premier parmi eux; car le Seigneur leur avait annoncé expressément qu'il allait les quitter et que son royaume était proche, et l'opinion se fortifiait de nouveau chez eux qu'il avait une arrière-pensée secrète, et qu'il voulait parler d'un triomphe terrestre qui éclaterait au dernier moment.

 

Jésus étant dans le vestibule, fit prendre à Jean un bassin et à Jacques une outre pleine d'eau ; puis, le Seigneur ayant versé de l'eau de cette outre dans le bassin, ordonna aux disciples de le suivre dans la salle où le majordome avait placé un autre bassin vide plus grand que le premier. Jésus, entrant d'une manière si humble, reprocha aux apôtres, en peu de mots, la discussion qui s'était élevée entre eux ; il leur dit, entre autres choses, qu'il était lui-même leur serviteur et qu'ils devaient s'asseoir pour qu'il leur lavât les pieds. Ils s’assirent donc dans le même ordre que celui où ils étaient placés à la table, les sièges étant ranges en demi cercle. Jésus allait de l'un à l'autre, et leur versait sur les pieds, avec la main, de l'eau du bassin que tenait Jean; il prenait ensuite l'extrémité du linge qui le ceignait, et il les essuyait. Jean vidait chaque fois l'eau dont on s'était servi dans le bassin placé au milieu de la salle, et revenait près du Seigneur avec son bassin. Alors Jésus faisait, de nouveau, couler l'eau de l'outre que portait Jacques dans le bassin qui était sous les pieds des apôtres et les essuyait encore. Le Seigneur qui s'était montré singulièrement affectueux pendant tout le repas pascal s'acquitta aussi de ces humbles fonctions avec l’amour le plus touchant. Il ne fit pas cela comme une pure cérémonie, mais comme un acte par lequel s'exprimait la charité la plus cordiale.

 

Lorsqu'il vint à Pierre, celui-ci voulut l'arrêter par humilité et lui dit: « Quoi! Seigneur, vous me laveriez les pieds ! » Le Seigneur lui répondit: « Tu ne sais pas maintenant ce que je fais, mais tu le sauras par la suite ». Il me sembla qu'il lui disait en particulier: « Simon, tu as mérité d'apprendre de mon père qui je suis, d'où je viens et où je vais; tu l'as seul expressément confessé: c'est pourquoi je bâtirai sur toi mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle.. Ma force doit rester prés de tes successeurs jusqu'à la fin du monde ». Jésus le montra aux autres apôtres, et leur dit que lorsqu'il n'y serait plus, Pierre devait remplir sa place auprès d'eux. Pierre lui dit: « Vous ne me laverez jamais les pieds ». Le Seigneur lui répondit: « Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi ». Alors Pierre lui dit: « Seigneur, lavez-moi non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête ». Et Jésus lui répondit: « Celui qui a déjà été lavé n'a plus besoin que de se laver les pieds: il est pur dans tout le reste. Pour vous aussi vous êtes purs; mais non pas tous ». Il désignait Judas par ces paroles. Il avait parlé du lavement des pieds comme d'une purification des fautes journalières, parce que les pieds, sans cesse en contact avec la terre, s'y salissent incessamment si l'on manque de vigilance. Ce lavement des pieds fut spirituel et comme une espèce d'absolution. Pierre, dans son zèle, n'y vit qu'un abaissement trop grand de son maître: il ne savait pas que Jésus, pour le sauver, s'abaisserait le lendemain jusqu'à la mort ignominieuse de la croix.

 

Lorsque Jésus lava les pieds à Judas, ce fut de la manière la plus touchante et la plus affectueuse : il approcha son visage de ses pieds; il lui dit tout bas qu'il devait rentrer en lui-même, que depuis un an il était traître et infidèle. Judas semblait ne vouloir pas s'en apercevoir, et adressait la parole à Jean; Pierre s'en irrita et lui dit: « Judas, le Maître te parle! » Alors Judas dit à Jésus quelque chose de vague, d’évasif, comme: « Seigneur, à Dieu ne plaise! » Les autres n'avaient point remarqué que Jésus s'entretint avec Judas, car il parlait assez bas pour n'être pas entendu d’eux: d’ailleurs ils étaient occupés à remettre leurs chaussures. Rien de toute la passion n'affligea aussi profondément le Sauveur que la trahison de Judas. Jésus lava encore les pieds de Jean et de Jacques. Jacques s'assit et Pierre tint l'outre: puis Jean s'assit et Jacques tint le bassin. Il enseigna ensuite sur l'humilité : il leur dit que celui qui servait les autres était le plus grand de tous, et qu'ils devaient dorénavant se laver humblement les pieds les uns aux autres; il dit encore, touchant leur discussion sur la prééminence, plusieurs choses qui se trouvent dans l’Evangile: après quoi il remit ses habits. Les apôtres déployèrent leurs vêtements qu'ils avaient relevés pour manger l'agneau pascal.

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Institution de la Sainte Eucharistie


Sur l'ordre du Seigneur, le majordome avait de nouveau tressé la table, qu'il avait quelque peu exhaussée; il la couvrit d'un tapis sur lequel il étendit une couverture rouge, et par-dessus celle-ci une couverture blanche ouvrée à jour. Ayant ensuite replacé la table au milieu de la salle, il mit dessous une urne pleine d'eau et une autre pleine de vin. Pierre et Jean allèrent dans la partie de la salle où se trouvait le foyer de l'agneau pascal pour y prendre le calice qu'ils avaient apporté de chez Séraphia, et qui était dans son enveloppe. Ils le portèrent entre eux deux comme s’ils eussent porté un tabernacle, et le placèrent sur la table devant Jésus. n’y avait là une assiette ovale avec trois pains azymes blancs et minces, qui étaient rayés de lignes régulières ; il y avait trois de ces lignes dans la largeur, et chaque pain était à peu près une fois plus long que large. Ces pains, où Jésus avait déjà fait de légères incisions pour les rompre plus facilement. turent placés sous un linge auprès au demi pain déjà mis de côté par Jésus lors du repas pascal : il y avait aussi un vase d'eau et de vin, et trots boites, l'une d'huile épaisse, l'autre d'huile liquide, et la troisième vide avec une cuiller à spatule. Dès les temps anciens, on avait coutume de partager le pain et de boire au même calice à la fin du repas c'était un signe de fraternité et d'amour usité pour souhaiter la bienvenue et pour prendre congé; je pense qu'il doit y avoir quelque chose à ce sujet dans l'Ecriture sainte. Jésus, aujourd'hui, éleva à la dignité du plus saint des sacrements cet usage qui n'avait été jusqu'alors qu'un rite symbolique et figuratif. Ceci fut un des griefs portés devant Caiphe par suite de la trahison de Judas: Jésus fut accusé d'avoir ajouté aux cérémonies de la Pâque quelque chose de nouveau : mais Nicodème prouva par les Ecritures que c'était un ancien usage.

 

Jésus était placé entre Pierre et Jean: les portes étaient fermées, tout se faisait avec mystère et solennité. Lorsque le calice fut tiré de son enveloppe, Jésus pria et parla très solennellement. Je vis Jésus leur expliquer la Cène et toute la cérémonie: cela me fit l'effet d'un prêtre qui enseignerait aux autres à dire la sainte Messe. Il retira du plateau sur lequel se trouvaient les vases une tablette à coulisse, prit un linge blanc qui couvrait le calice et l'étendit sur le plateau et la tablette. Je le vis ensuite ôter de dessus le calice une plaque ronde qu'il plaça sur cette même tablette. Puis il retira les pains azymes de dessous le linge qui les couvrait, et les mit devant lui sur cette plaque ou patène. Ces pains, qui avaient la forme d'un carré oblong, dépassaient des deux cotés la patène, dont les bords cependant étaient visibles dans le sens de la largeur Ensuite il rapprocha de lui le calice, en retira un vase plus petit qui s'y trouvait, et plaça à droite et à gauche les six petits verres dont il était entouré. Alors il bénit le pain, et aussi les huiles, à ce que je crois: il éleva dans ses deux mains la patène avec les pains azymes, leva les yeux, pria, offrit, remit de nouveau la patène sur la table et la recouvrit. Il prit ensuite le calice, y fit verser le vin par Pierre, et l'eau qu'il bénit auparavant, par Jean, et y ajouta encore un peu d'eau qu'il versa dans une petite cuiller: alors il bénit le calice, l'éleva en pliant, en fit l'offrande et le replaça sur la table. Jean et Pierre lui versèrent de l'eau sur les mains au-dessus de l'assiette où les pains azymes avaient été placés précédemment: il prit avec la cuiller, tirée du pied du calice, un peu de l'eau qui avait été versée sur ses mains, et qu'il répandit sur les leurs; puis l'assiette passa autour de la table, et tous s'y lavèrent les mains. Je ne me souviens pas si tel fut l'ordre exact des cérémonies : ce que je sais, c'est que tout me rappela d'une manière frappante le saint sacrifice de la Messe et me toucha profondément.

 

Cependant Jésus devenait de plus en plus affectueux ; il leur dit qu'il allait leur donner tout ce qu'il avait, c’est-à-dire lui-même: c'était comme s'il se fût répandu tout entier dans l'amour. Je le vis devenir transparent; il ressemblait à une ombre lumineuse. se recueillant dans une ardente prière, il rompit le pain en plusieurs morceaux, qu'il entassa sur la patène en forme de pyramide; puis, du bout des doigts, il prit un peu du premier morceau, qu'il laissa tomber dans le calice. Au moment où il faisait cela, il me sembla voir la sainte Vierge recevoir le sacrement d'une manière spirituelle, quoiqu’elle ne fût point présente là. Je ne sais comment cela se fit, mais je crus la voir qui entrait sans toucher la terre, et venait en face du Seigneur recevoir la sainte Eucharistie, puis je ne la vis plus, Jésus lui avait dit le matin, à Béthanie, qu'il célébrerait la Pâque avec elle d'une manière spirituelle, et il lui avait indiqué l’heure où elle devait se mettre en prière pour la recevoir en esprit. Il pria et enseigna encore : toutes ses paroles sortaient de sa bouche comme du feu et de la lumière, et entraient dans les apôtres, à l'exception de Judas. Il prit la patène avec les morceaux de pain (je ne sais plus bien s'il l'avait placée sur le calice, et dit: « Prenez et mangez, ceci est mon corps, qui est donné pour vous ». En même temps, il étendit sa main droite comme pour bénir, et, pendant qu'il faisait cela, une splendeur sortit de lui; ses paroles étaient lumineuses: le pain l'était aussi et se précipitait dans la bouche des apôtres comme un corps brillant : c'était comme si lui-même fût entré en eux. Je les vis tous pénétrés de lumière.

 

Judas seul était ténébreux. Il présenta d'abord le pain à Pierre, puis à Jean: ensuite il fit signe à Judas de s'approcher ; celui-ci fut le troisième auquel il présenta le sacrement, mais ce fut comme si la parole du Sauveur se détournait de la bouche du traître et revenait à lui. J'étais tellement troublée, que je ne puis rendre les sentiments que j'éprouvais. Jésus lui dit: « Fais vite ce que tu veux faire ». Il donna ensuite le sacrement au reste des apôtres, qui s'approchèrent deux à deux, tenant tour à tour l'un devant l'autre, un petit voile empesé et brodé sur les bords qui avait servi à recouvrir le calice. Jésus éleva le calice par ses deux anses jusqu'à la hauteur de son visage, et prononça les paroles de la consécration: pendant qu'il le faisait, il était tout transfiguré et comme transparent; il semblait qu'il passât tout entier dans ce qu'il allait leur donner. Il fit boire Pierre et Jean dans le calice qu'il tenait à le main, et le remit sur la table. Jean, à l'aide de la petite cuiller, versa le sang divin du calice dans les petits vases, et Pierre les présenta aux apôtres, qui burent deux dans la même coupe. Je crois, mais sans en être bien sure, que Judas prit aussi sa part du calice, il ne revint pas à sa place, mais sortit aussitôt du Cénacle les autres crurent, comme Jésus lui avait fait un signe, qu'il l'avait charge de quelque affaire. Il se retira sans prier et sans rendre grâces, et vous pouvez voir par là combien l'on a tort de se retirer sans actions de grâces après le pain quotidien et après le pain éternel. Pendant tout le repas, j'avais vu prés de Judas une hideuse petite figure rouge, qui avait un pied comme un os desséché, et qui quelquefois montait jusqu’à son cœur; lorsqu'il fut devant la porte, je vis trois démons autour de lui: l'un entra dans sa bouche, l'autre le poussait, le troisième courait devant lui. Il était nuit, et on aurait cru qu'ils l'éclairaient; pour lui, il courait comme un insensé.

 

Le Seigneur versa dans le petit vase dont J'ai déjà parlé un reste du sang divin qui se trouvait au fond du calice. puis il plaça ses doigts au-dessus du calice, et y fit verser encore de l'eau et du vin par Pierre et Jean. Cela fait, il les fit boire encore dans le calice, et le reste, versé dans les coupes, fut distribué aux autres apôtres. Ensuite Jésus essuya le calice, y mit le petit vase où était le reste du sang divin, plaça au-dessus la patène avec les fragments du pain consacré, puis remit le couvercle, enveloppa le calice et le replaça au milieu des six petites coupes. Je vis, après la résurrection, les apôtres communier avec le reste du saint Sacrement. Je ne me souviens pas d'avoir vu que le Seigneur ait lui-même mangé et bu le pain et le vin consacrés, à moins qu'il ne l'ait fait sans que je m'en sois aperçue. En donnant l’Eucharistie, il se donna de telle sorte qu'il m'apparut comme sorti de lui-même et répandu au dehors dans une effusion d'amour miséricordieux. C'est quelque chose qui ne peut s'exprimer. Je n'ai pas vu non plus que Melchisédech lorsqu'il offrit le pain et le vin. y ait goûté lui-même. J'ai su pourquoi les prêtres y participent, quoique Jésus ne l'ait point fait. Pendant qu'elle parlait, elle regarda tout à coup autour d'elle comme si elle écoutait. Elle reçut une explication dont elle ne put communiquer que ceci: « Si les anges l'avaient distribué, ils n'y auraient point participé; si les prêtres n'y participaient pas, l'Eucharistie se serait perdue: c'est par là qu'elle se conserve ». Il y eut quelque chose de très régulier et de très solennel dans les cérémonies dont Jésus accompagna l'institution de la sainte Eucharistie, quoique ce fussent en même temps des enseignements et des leçons. Aussi je vis les apôtres noter ensuite certaines choses sur les petits rouleaux qu'ils portaient avec eux. Tous ses mouvements à droite et à Fauche étaient solennels comme toujours lorsqu'il priait. Tout montrait en germe le saint sacrifice de la Messe. Pendant la cérémonie, je vis les apôtres, à diverses reprises, s'incliner l'un devant l'autre, comme font nos prêtres.

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Instructions secrètes et conspirations


Jésus fit encore une instruction secrète. Il leur dit comment ils devaient conserver le saint Sacrement en mémoire de lui jusqu’à la fin du monde; il leur enseigna quelles étaient les formes essentielles pour en faire usage et le communiquer, et de quelle manière ils devaient, par degrés, enseigner et publier ce mystère, il leur apprit quand ils devaient manger le reste des espèces consacrées, quand ils devaient en donner à la sainte Vierge, et comment ils devaient consacrer eux-mêmes lorsqu'il leur aurait envoyé le Consolateur. Il leur parla ensuite du sacerdoce, de l'onction, de la préparation du saint Chrême et des saintes huiles. Il y avait là trois boites, dont deux contenaient un mélange d'huile et de baume, et qu'on pouvait mettre l'une sur l’autre, il y avait aussi du coton prés du calice. Il leur enseigna à ce sujet plusieurs mystères, leur dit comment il fallait préparer le saint Chrême, à quelles parties du corps il fallait l'appliquer, et dans quelles occasions. Je me souviens, entre autres choses, qu'il mentionna un cas où la sainte Eucharistie n'était plus applicable: peut-être cela se rapportait-il à l’Extrême Onction; mes souvenirs sur ce point ne sont pas très clairs. Il parla de diverses onctions, notamment de celle des rois, et dit que les rois, même injustes, qui étaient sacrées, tiraient de là une force intérieure et mystérieuse qui n'était pas donnée aux autres. Il mit de l’onguent et de l'huile dans la boite vide, et en fit un mélange. Je ne sais pas positivement si c'est dans ce moment, ou lors de la consécration du pain, qu'il bénit l'huile. Je vis ensuite Jésus oindre Pierre et Jean, sur les mains desquels il avait déjà, lors de l'institution du saint Sacrement, versé l’eau qui avait coule sur les siennes, et auxquels il avait donné à boire dans le calice. Puis, du milieu de la table, s'avançant un peu sur le côté, il leur imposa les mains, d'abord sur les épaules et ensuite sur la tête.

 

Pour eux, ils joignirent leurs mains et mirent leurs pouces en croix, ils se courbèrent profondément devant lui, peut-être s'agenouillèrent-ils. Il leur oignit le pouce et l'index de chaque main, et leur fit une croix sur la tête avec le Chrême. Il dit aussi que cela leur resterait jusqu'à la fin du monde. Jacques le Mineur, André, Jacques le Majeur et Barthélémy reçurent aussi une consécration. Je vis aussi qu'il mit en croix, sur la poitrine de Pierre, une sorte d’étole qu'on portait autour du cou, tandis qu'il la passa en sautoir aux autres, de l'épaule droite au côté gauche. Je ne sais pas bien si ceci se fit lors de l'institution du saint Sacrement ou seulement lors de l'onction. Je vis que Jésus leur communiquait par cette onction quelque chose d’essentiel et de surnaturel que je ne saurais exprimer. Il leur dit que, lorsqu’ils auraient reçu le Saint Esprit, ils consacreraient le pain et le vin et donneraient l'onction aux autres apôtres. Il me fut montré ici qu'au jour de la Pentecôte, avant le grand baptême, Pierre et Jean imposèrent les mains aux autres apôtres, et qu'ils les imposèrent à plusieurs disciples huit jours plus tard. Jean, après la résurrection, administra pour la première fois le saint Sacrement à la sainte Vierge. Cette circonstance fut fêtée parmi les apôtres. L'Eglise n'a plus cette fête ; mais je la vois célébrer dans l'Eglise triomphante. Les premiers jours qui suivirent la Pentecôte, je vis Pierre et Jean seuls consacrer la sainte Eucharistie ; plus tard, d'autres consacrèrent aussi.

 

Le Seigneur consacra encore du feu dans un vase d'airain; il resta toujours allumé par la suite, même pendant de longues absences; il lut conservé à côté de l'endroit où était déposé le saint Sacrement, dans une partie de l'ancien foyer pascal, et on l'y alla toujours prendre pour des usages spirituels. Tout ce que Jésus fit lors de l'institution de la sainte Eucharistie et de l'onction des apôtres se passa très secrètement, et ne fut aussi enseigné qu'en secret. L'Eglise en a conservé l'essentiel en le développant sous l'inspiration du Saint Esprit pour l'accommoder à ses besoins. Les apôtres assistèrent le Seigneur lors de la préparation et de la consécration du saint Chrême, et lorsque Jésus les oignit et leur imposa les mains, cela se fit d'une façon solennelle. Pierre et Jean furent-ils consacrés tous deux comme évêques, ou seulement Pierre comme évêque et Jean comme prêtre? Quelle fut l'élévation en dignité des quatre autres? C'est ce que je ne saurais dire. La manière différente dont le Seigneur plaça l'étole des apôtres semble se rapporter à des degrés différents de consécration.

 

Quand ces saintes cérémonies turent terminées, le calice prés duquel se trouvait aussi le saint Chrême fut recouvert et le saint Sacrement fut porta par Pierre et Jean dans la derrière de la salle, qui était séparé du reste par un rideau et qui fut désormais la sanctuaire. Le lieu où reposait le saint Sacrement n'était pas tort élevé au-dessus du fourneau pascal. Joseph d'Arimathie et Nicodème prisent soin du sanctuaire et du Cénacle pendant l'absence des Apôtres. Jésus fit encore une longue instruction et pria plusieurs fois. Souvent il semblait converser avec son Père céleste: il était plein d'enthousiasme et d'amour. Les apôtres aussi étaient remplis d'allégresse et de zèle, et lui faisaient différentes questions auxquelles il répondait. Tout cela doit être en grande partie dans l'Ecriture sainte. Il dit à Pierre et à Jean qui étaient assis la plus près de lui différentes choses qu’ils devaient communiquer plus tard, comme complément d’enseignements antérieurs, aux autres apôtres, et ceux-ci aux disciples et aux saintes femmes, selon la mesure de leur maturité pour de semblables connaissances. Il eut un entretien particulier avec Jean ; je me rappelle seulement qu'il lui dit que sa vie serait plus longue que celle des autres. Il lui parla aussi de sept Eglises, de couronnes, d'anges. et lui fit connaître plusieurs figures d'un sens profond et mystérieux qui désignaient, à ce que je crois, certaines époques. Les autres apôtres ressentirent, à l'occasion de cette confidence particulière, un léger mouvement de jalousie.

 

Il parla aussi de celui qui le trahissait. « Maintenant il fait ceci ou cela », disait-il; et je voyais, en effet, Judas faire ce qu'il disait. Comme Pierre assurait avec beaucoup de chaleur qu'il resterait toujours fidèlement auprès de lui, Jésus lui dit: « Simon, Simon, Satan vous a demandé pour vous cribler comme du froment; mais j'ai prié pour toi, afin que la foi ne défaille point. Quand une fois tu seras converti, confirme tes frères ». Comme il disait encore qu'ils ne pouvaient pas le suivre où il allait, Pierre dit qu'il le suivrait jusqu'à la mort, et Jésus répondit: « En vérité, avant que le coq n'ait chanté trois fois, tu me renieras trois fois ». Comme il leur annonçait les temps difficiles qui allaient venir, il leur dit: « Quand je vous ai envoyés, sans sac, sans bourse, sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? » « Non », répondirent-ils. « Maintenant, reprit-il, que celui qui a un sac et une bourse les prenne. Que celui qui n'a rien vende sa robe pour acheter une épée, car on va voir l'accomplissement de cette prophétie: il a été mis au rang des malfaiteurs. Tout ce qui a  été écrit de moi va s'accomplir ». Les apôtres n'entendirent tout ceci que d'une façon charnelle, et Pierre lui montra deux épées, elles étaient courtes et larges comme des couperets. Jésus dit: « C'est assez, sortons d'ici ». Alors ils chantèrent le chant d'actions de grâces, la table fut mise de côté, et ils allèrent dans le vestibule.

 

Là, Jésus rencontra sa mère Marie, fille de Cléophas. et Madeleine, qui le supplièrent instamment de ne pas aller sur le mont des Oliviers; car le bruit s'était répandu qu'on voulait s'emparer de lui. Mais Jésus les consola en peu de paroles et passa rapidement: il pouvait être 9 heures. Ils redescendirent à grands pas le chemin par où Pierre et Jean étaient venus au Cénacle, et se dirigèrent vers le mont des Oliviers. J'ai toujours vu ainsi la Pâque et l'institution de la sainte Eucharistie. Mais mon émotion était autrefois si grande que mes perceptions ne pouvaient être bien distinctes : maintenant je l'ai vue avec plus de netteté. C'est une fatigue et une peine que rien ne peut rendre. On aperçoit l'intérieur des coeurs, on voit l'amour sincère et cordial du Sauveur, et l'on sait tout ce qui va arriver. Comment serait-il possible alors d'observer exactement tout ce qui n'est qu’extérieur: on est plein d'admiration, de reconnaissance et d'amour: on ne peut comprendre l'aveuglement des hommes ; on pense avec douleur à l'ingratitude du monde entier et à ses propres péchés. Le repas pascal de Jésus se fit rapidement, et tout y fut conforme aux prescriptions légales. Les Pharisiens y ajoutaient ça et là quelques observances minutieuses.

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Prière pour les prêtres

 

Le Jeudi Saint est le jour de l'institution de l'Eucharistie par le Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi ce jour-là sont honorés les prêtres que l'Eglise a appelés pour accompagner les évêques dans le service de l'annonce, de la sanctification et de la conduite du Peuple de Dieu, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

 

Seigneur, nous Vous rendons grâce pour les prêtres du monde entier et plus particulièrement pour ceux que Vous placez sur notre route. Habitez-les de Votre Présence afin que nos rencontres avec eux deviennent des rencontres avec Vous. Renouvelez chaque jour en eux le « Fiat » qu’ils ont su Vous dire et faites de leur fidélité une lumière pour le monde. Dieu de tendresse et d’amour, ayez pitié de ceux qui se sentent blessés, découragés. Réconfortez les prêtres âgés, malades et ceux qui vont mourir. Seigneur, mettez en notre cœur, à l’égard des prêtres, respect, gratitude et compréhension. Faites-nous reconnaître en eux des hommes de cette Eucharistie dont nous vivons et ceux par qui se manifestent Votre Miséricorde et Votre Pardon. Donnez-nous d’être, là où nous sommes, vos serviteurs humbles et discrets, travaillant avec eux, selon nos moyens, à la venue de Votre Règne. Seigneur Jésus, Vous savez à quel point nous avons besoin de prêtres pour faire route vers le Père. Nous Vous en supplions, suscitez en ton Eglise de nombreux pasteurs selon Votre Cœur. Amen.

 

D'après une prière de J.M. Hubert

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La Messe avec Saint Pio de Pietrelcina

 

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La Messe avec Saint Pio de Pietrelcina

 

On a pu dire de Padre Pio que sa journée se décomposait ainsi: préparation à la messe, célébration de la messe, action de grâces de la messe. Suivre pas à pas Padre Pio dans la célébration de la messe, pour autant qu'on le puisse: voilà qui éclaire singulièrement la figure du saint capucin, et fait entrer dans la dynamique générale de son existence: louange au Dieu Trinité, union avec Jésus crucifié, sacrifice de soi pour le pardon de péchés et le soulagement de la souffrance. Voilà aussi qui nous indique la porte d'entrée et le chemin: l'Eucharistie.

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La préparation à la messe


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L’Eucharistie était le centre d’attraction vers lequel convergeaient tous les moments de la journée de Padre Pio. Chaque heure du jour était une préparation ininterrompue et une action de grâce continuelle à Jésus dans le Saint Sacrement ». (Père Tarcisio, « La messe de Padre Pio ») Un autre frère capucin a témoigné avoir dû, à plusieurs reprises, « arrêter » Padre Pio en pleine nuit, alors qu'il se levait déjà et s'en allait à l'église: la faim du Corps, la soif du Sang du Christ le tenaillaient au point qu'il ne pouvait attendre plus longtemps... ni l'heure, ni la fatigue, ni un état de santé bien souvent délabré, rien ne semblait être un obstacle valable. Padre Pio l'écrivit (et le dit) à de très nombreuses reprises; voici, par exemple, ce qu'il décrivait à son Père spirituel, Padre Benedetto, le 29 mars 1911: « Mon cœur se sent comme attiré par une force supérieure avant de s’unir à lui le matin dans le sacrement de l’Eucharistie. J’en ai une telle faim et une telle soif, avant de le recevoir, que peu s’en faut que je ne meure d’inanition. Et c’est justement parce que je ne peux pas ne pas m’unir à lui que je suis obligé d’aller me nourrir de sa chair, parfois même malgré ma fièvre. » Padre Pio est alors à Pietrelcina, dans sa famille, depuis une année, pour des raisons de santé, et il a été ordonné prêtre quelques mois auparavant le 10 août 1910. Il connaît à cette époque une nuit mystique, état spirituel dans lequel il ne sent souvent plus rien de Dieu. Le dernière phrase de la citation prend alors toute sa force: sa faim de l'Eucharistie est d'autant plus forte que Jésus lui semble absent; il désire le Corps du Christ; il le veut ainsi, car il en a fait l'expérience, et surtout parce que la Foi de l'Église l'affirme: Jésus est réellement présent dans le Sacrement de l'autel. Il y a donc toujours un lieu et un temps où le trouver: la messe. Quand, finalement, Padre Pio n'était pas arrêté (par sa santé, par un frère bienveillant pour Padre Pio, et fatigué pour lui-même), il commençait une longue préparation à la célébration de la messe. On pourrait ici reprendre la remarque du Curé d'Ars, répondant à quelqu'un qui s'étonnait de l'heure qu'il passait en prière devant le Saint-Sacrement avant de célébrer: « Je vais toucher le Bon Dieu et je vais lui commander, et vous ne voulez pas que je me prépare! »

 

Voilà qui nous interroge sur notre propre faim du Corps du Christ, sur notre soif de son Sang, sur ces autres réalités que nous désirons plus que le Seigneur. Un autre texte de Padre Pio peut être lu ici. Padre Pio rapporte ici des paroles de Jésus qui lui est apparu dans un vision mentale: « Ils me laissent seul de jour comme de nuit dans les églises. Ils ne se soucient plus du sacrement de l’autel; on ne parle plus de ce sacrement d’amour; et même ceux qui en parlent, hélas, avec quelle indifférence, avec quelle froideur ils le font! Mon Cœur est oublié. Personne n’a plus souci de mon amour. Je suis toujours dans la tristesse. Pour beaucoup, ma maison est devenue un théâtre; il en est ainsi de mes ministres eux-mêmes, que j’ai toujours regardé avec prédilection, que j’ai aimés comme la pupille de l’œil. Eux, ils devraient réconforter mon cœur plein d’amertume, ils devraient m’aider à sauver des âmes. Or, qui le croirait, je reçois de leur part beaucoup d’ingratitude. Je vois, mon fils, beaucoup de ceux-là qui… (ici, il se tut, la gorge serrée, et il pleura en silence) me trahissent avec des airs hypocrites par des communions sacrilèges, foulant aux pieds les lumières et les forces que je ne cesse de leur donner ». (Lettre au Père Agostino, 12 mars 1913) Ce texte nous interroge sur ces petits détours que nous ne faisons pas pour passer, ne serait-ce qu'un moment dans l'église devant laquelle on passe. N'est-ce pas là une préparation lointaine à la messe? N'est-ce pas là un indice de notre faim (ou non-faim) de l'Eucharistie, et un moyen de la raviver, de l'entretenir? Ce texte nous renvoie aussi à une désinvolture que l'on rencontre parfois au début de certaines célébrations, où le bruit et les distractions font que nous n’attendons pas Jésus en vérité et dans le recueillement: bruits dans l’assemblée, distractions de notre esprit.

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Les rites de pénitence

Eucharistie et pardon


Padre Pio a été un fervent apôtre de la communion fréquente et, si possible, quotidienne. (La communion fréquente est une raison pour laquelle Padre Pio avait une vénération immense pour le pape Pie X qui l'avait promue, et qu'il le considérait comme le plus grand pape des temps modernes.) Rien, déclarait Padre Pio, rien, excepté la certitude d'un péché mortel, ne doit écarter un chrétien du Corps du Christ. Plus encore, en ces temps (ceux du Padre Pio… et les nôtres) d’indifférence, voire « d’apostasie silencieuse » (selon l’expression de Jean-Paul II), la communion est une nécessité vitale: « En ces temps si tristes où tant d’âmes sont apostates, je ne peux pas m'imaginer que l'on puisse vivre de la vraie vie sans la nourriture des forts. (…) Le moyen le plus sûr pour échapper à la corruption est de nous fortifier avec l'Eucharistie. Celui qui vit sans se rassasier de la chair immaculée de l'Agneau Divin, ne pourra ni éviter le péché, ni progresser dans la voie de la perfection ». (Lettre de Padre Pio à Raffaelina Cerase, 15 mai 1914) Seul, donc, le péché mortel est un obstacle à la communion fréquente; cependant nul n’est, par lui-même, digne de communier, de recevoir Dieu en son corps et en son âme. Le court dialogue qui suit, le déclare d'une manière radicale: « Père, je me sens tellement indigne de communier! Vraiment, j'en suis indigne! « 
« C'est vrai, nous ne sommes pas dignes d'un tel don; mais une chose est d'y prendre part indignement en état de faute grave, une autre est de ne pas en être dignes. Tous, nous en sommes indignes; mais c'est Jésus qui nous invite, c'est lui qui le désire. Soyons donc humbles et recevons-le d'un coeur rempli d'amour ». (Propos recueillis par Giorgio Festa)

 

Les rites de pénitence du début de la messe, comme ceux qui précèdent la communion (Agneau de Dieu… Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir…), sont spécialement dédiés à cette conscience que nous avons besoin de la communion tout en en étant indignes; puis à une prière demandant la vraie humilité. Selon Padre Pio, il ne faut jamais oublier deux dimensions fondamentales de la messe: la première est que c’est le Seigneur qui nous invite, et non pas nous qui décidons ceci ou cela; la seconde est la dimension sacrificielle de l’Eucharistie : pendant la messe, en la personne du prêtre, le Christ accomplit l’œuvre de salut et de miséricorde qui nous libère de nos péchés. La communion au Corps du Christ est pardon des péchés, selon la parole de saint Jean: « Le sang de Jésus nous purifie de tout péché ». Cela, bien évidemment, toujours selon Padre Pio, doit être accompagné de la réception régulière du pardon dans la confession.

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Le Gloria

 

Le Gloria de la Messe nous renvoie aux deux moments principaux de la manifestation de la Gloire divine dans l’Evangile: Noël et Pâques. (Rappelons qu’il est omis durant l’Avent et le Carême, périodes préparatoires à ces deux fêtes.) Rien n’est dit de cette partie de la messe, en relation directe avec Padre Pio. Prenons alors appui sur « sa » conception de la gloire, en rapport avec ses deux fêtes, comme avec la Transfiguration. Noël, d’abord. Nous savons tous l’émerveillement de Padre Pio lors de cette fête qui célèbre la naissance du Dieu-Homme. Jésus est la Lumière qui éclaire le monde désormais; il est, ainsi que Padre Pio l’écrit dans une méditation sur l’Epiphanie, la véritable étoile qui guidait les mages, qui nous guide au milieu des ténèbres. Or, quelles sont les ténèbres les plus profondes, sinon celles du péché? Justement, le Gloria est proclamé après la prière pénitentielle, où la miséricorde divine a été affirmée et donnée. Comment ne pas nous en réjouir, nous en émerveiller? Gloire à Dieu… Vrai chant des anges, comme un nouveau Noël, ainsi que le dit Jésus: « Il y a de la joie chez les anges du ciel pour un seul pécheur qui se convertit » (Lc 15,10). La gloire de Noël n’est cependant pas définitive et totale. L’histoire du monde se poursuit, et avec elle l’histoire de chaque homme, heureuse et dramatique. La gloire est en avant de nous. Il s’agit alors de ne pas s’arrêter à ce qui est certes donné par Dieu, mais n’est que transitoire. Ce qui est fondamental, c’est d’être avec Jésus, c’est qu’Il soit avec nous. Ainsi Padre Pio écrivait-il à ses filles spirituelles: « Dites-moi, mes chères filles, vous savez bien qu’à la naissance de notre Seigneur, les bergers ont entendu les chants angéliques et divins des esprits célestes. L’Ecriture nous le dit, mais elle ne dit pas que la Vierge sa Mère et saint Joseph, qui étaient les plus proches de l’Enfant, entendirent la voix des Anges et virent ces splendeurs miraculeuses. Au contraire, au lieu d’entendre les angelots chanter, ils entendaient l’Enfant pleurer et ils voyaient, dans la lumière émise par une pauvre lampe, les yeux de ce divin Enfant tout baignés de larmes, tremblant de froid. Alors, je vous le demande: N’auriez-vous pas choisi d’être dans l’étable obscure et pleine des cris du petit Enfant, plutôt que d’être avec les bergers, tout entiers pris par la jubilation de la douce mélodie céleste et la beauté de cette splendeur admirable? Si, très certainement. Vous vous seriez exclamé, vous aussi, comme saint Pierre: Il est bon que nous soyons ici… C’est bien là que vous vous trouvez, auprès de l’Enfant Jésus, tremblant de froid dans la grotte de Bethléem; et plus encore: vous n’êtes pas sur le Tabor avec saint Pierre, mais sur le Calvaire avec les Marie, où vous ne voyez que mort, clous, épines, impuissance, ténèbres extraordinaires, abandon et déréclition. Aussi, je vous invite à aimer la crèche de l’Enfant de Bethléem, à aimer le Calvaire du Dieu crucifié dans les ténèbres. Tenez-vous auprès de lui et soyez certaines que Jésus demeure en vos cœurs plus que vous ne pouvez le croire et l’imaginer ». (Lettre aux sœurs Ventrella, 1er octobre 1917) Le Thabor est le lieu de la Transfiguration, le Calvaire le lieu de la Crucifixion. Pour Padre Pio, il s’agit de la même montagne, celle où la Gloire et la Croix, la Lumière et les ténèbres, sont mêlées.

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La liturgie de la Parole

 

Padre Pio était souvent ému jusqu’aux larmes en entendant ou en proclamant l’Ecriture Sainte au cours de la messe. Un jour qu’on lui en demandait la raison, il déclara: « Les dons de Dieu n’ont donc pas de valeur pour toi! Cela est-il de peu d’intérêt que Dieu dialogue avec ses créatures? » Dans la lecture et la méditation de l’Ecriture, il y a un dialogue réel entre Dieu et l’homme. Entendre la voix du Seigneur: quelle grâce, quelle émotion! Cette émotion, comme celle qui est vécue dans l’expérience de la miséricorde, n’est pas un sentiment occasionnel, un échauffement des sens, forcément ambigu. Elle est un mouvement profond de l’âme qui naît d’une familiarité avec la Parole de Dieu, en premier lieu l’Evangile. Cette familiarité se construit et se vit dans la prière. Dans ses lettres d’accompagnement spirituel, Padre Pio insiste beaucoup sur cet aspect : la méditation de la vie de Jésus prime sur toute autre méditation. Ainsi écrit-il à l’une de ses filles spirituelles, Annita Rodote: « Je désire de votre part une chose plus que toute autre: que votre méditation ordinaire se porte autant que possible sur la vie, la passion et la mort, sans oublier la résurrection et l’ascension de notre Seigneur Jésus Christ ». (8 mars 1915) Il va jusqu’à se faire le directeur de son directeur spirituel, le Père Agostino, afin que ce point soit clair dans l’esprit de ce dernier: « Ayez toujours le ferme propos, mon bon Père, de répondre généreusement à Jésus et de vous rendre digne de lui, c’est-à-dire semblable à lui et orné des adorables perfections révélées par l’Ecriture et l’Evangile. Mais pour que cette imitation soit possible, il y faut une réflexion quotidienne sur la vie de celui qui se propose comme modèle. De cette réflexion naît l’estime de ses actes, et de cette estime le désir et le réconfort de l’imitation ». (27 février 1918)

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L'offertoire

 

L’offertoire était l’un des moments les plus marquants de la ‘‘messe de Padre Pio’’. Padre Pio restait immobile de longues minutes, parfois jusqu’à une demi-heure, l’hostie puis le calice levés devant ses yeux où, souvent, des larmes venaient. C’est comme s’il était pris par une force mystérieuse. On lui demanda un jour: « Pourquoi pleurez-vous pendant l’offertoire? » Padre Pio répondit: « C’est parce qu’à ce moment, l’âme est séparée du profane ». Plus qu’auparavant encore, le Seigneur séparait son serviteur de toute réalité secondaire, le rendait parfaitement indifférent à ce qui se passait autour de lui. Si Padre Pio vivait l'ensemble de la Messe comme le sacrifice et la passion de Jésus, et le moment de la consécration comme la crucifixion de Jésus (il s’accordait en cela avec l’enseignement de l’Eglise, réaffirmé récemment dans l’encyclique de Jean-Paul II « L’Eglise vit de l’Eucharistie »), on peut considérer que l’offertoire le renvoyait au temps précédent cette crucifixion. Un passage de sa correspondance fait un parallèle entre le dépouillement que Jésus subit avant la crucifixion et la séparation des choses profanes, que nous venons d’évoquer pour l’offertoire: « Sur le mont Calvaire, habitent les cœurs que l’Epoux céleste favorise de son amour divin… Mais fais attention à ce que je vais dire: Les habitants de cette colline doivent être dépouillés de toutes habitudes et affections terrestres, de même que leur roi fut dépouillé des vêtements qu’il avait lorsqu’il y arriva. Remarque, ma bonne petite fille, les vêtements de Jésus étaient saints, n’ayant pas été profanés quand ses bourreaux les lui enlevèrent chez Pilate. Il était cependant juste que notre divin maître s’en dépouille pour nous montrer que rien de profane ne doit être porté sur cette colline. Prends donc garde, ma bonne petite fille, d’entrer au festin de la Croix, qui est mille fois plus délicieux que les noces mondaines, sans le vêtement blanc, nettoyé de toute autre intention que de celle de plaire au Divin Agneau ». (Lettre à Ermina Gargani, 28 décembre 1917)

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La prière eucharistique

 

Le texte qui suit, est le compte-rendu que le père Hamel, sulpicien français, professeur de séminaire, fit après avoir assisté à la messe de Padre Pio, quand il se rendit à San Giovanni Rotondo en 1950. Par la sobriété des mots et la justesse de son regard, ce texte nous aide à ‘‘entrer’’ dans la célébration de Padre Pio.

 

Décrire cette messe est difficile, pour la raison très simple qu’elle n’offre rien de spectaculaire et que vous êtes pris dans l’action liturgique. Cet homme a le don de faire prier. Dans ces conditions, observer est quasi impossible. Il reste qu’après coup, vous pouvez revivre la scène et en décrire la particularité. À voir les choses du dehors, le premier détail qui frappe est évidemment la durée, mais une fois encore après coup seulement. Car pendant la cérémonie, vous ne sentez pas le temps. La messe du Padre Pio dure une heure et quart… De l’offertoire, nous n’avons retenu qu’une chose, le geste soutenu de l’oblation, près de cinq minutes. Les paroles sont dites lentement, une à une, séparées; les yeux ne quittent pas la croix; le corps immobile; une oraison muette prolonge l’offrande. Relisez cette offrande, vous devineriez tout ce que le Padre peut y mettre. Toute la portion qui jusqu’à la Consécration et qui durera vingt minutes est en effet marquée par une détresse physique et morale, singulièrement émouvante. On a l’impression que le Padre essaye de retarder le plus possible le dénouement du sacrifice, comme si, à mesure qu’approche la consécration, une panique se développait en lui. Tout son comportement l’indique: ses plaies peut-être s’ouvrent, ou du moins le font souffrir, si l’on en juge par les crispations des mains, la sueur, le déplacement incessant des pieds, sur lesquels il n’ose s’appuyer, le masque parfois convulsé des traits du visage. On ne peut s’empêcher d’évoquer l’Agonie… On est en effet obligé de reconnaître que son comportement extérieur exprime des sentiments très différents selon les moments de la messe. Sur la toile de fond de la Passion, il est facile de voir que le Padre Pio suit le parcours de Notre Seigneur, du Cénacle au Calvaire… L’anxiété atteint son paroxysme avec la Consécration où le Padre semble vivre la mise en Croix. Les paroles sont hachées, dans une sorte de hoquet.

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La communion

 

Le texte précédent évoquait déjà la manière dont Padre Pio communiait. Ce texte est, dans la suite, plutôt de l’ordre de la réflexion. On pourra relire également le second article de cette série, qui rappelait l’insistance de Padre Pio pour la communion fréquente.

 

Une force nouvelle d’union

 

L’Eucharistie est une force qui ouvre au don et à l’accueil, ainsi qu’à l’unité qui en découle. Cette unité, cette cohésion dépasse les limites du temps et de l’espace, car elle est la « force » même de la communion trinitaire : elle est l’amour. Padre Pio l’exprime bien quand il affirme: « L’Eucharistie est un don nouveau et absolument unique de l’amour immense de Jésus pour nous. Parce qu’en se donnant en nourriture et en boisson pour l’homme, il s’unit à lui de la manière la plus parfaite qui puisse exister entre le Créateur et la créature ». (Lettre à Giusseppina Morgera, 5 mai 1916) Dans son Encyclique sur l’Eucharistie, Mystici Corporis, le pape Pie XII écrivait dans le même sens: « Le divin Rédempteur s’est uni très étroitement, non pas seulement avec l’Eglise, son épouse aimée, mais aussi, en Elle, avec l’âme de chaque fidèle, avec lequel il désire ardemment s’entretenir dans des colloques intimes, spécialement après qu’il s’est approché de la table eucharistique ». (n°88)


L’expérience d’union de Padre Pio


Cette expérience mystique, Padre Pio l’a vécue d’une manière particulière, ce qu'il raconte au Père Agostino, le 18 avril 1912: « C’est à peine si j’ai pu me rendre auprès du divin Prisonnier pour célébrer la messe. Une fois celle-ci finie, je suis resté avec Jésus pour faire mon action de grâce. Oh, comme elle fut suave, la conversation que j’eus avec le paradis ce matin-là, à tel point que, même si je le voulais, il me serait impossible de tout vous dire. Il y a des choses que l’on ne peut traduire dans un langage humain sans qu’elles perdent leur profond sens céleste. Si vous me passez l’expression, mon cœur et celui de Jésus ont fusionné. Il n’y avait plus deux cœurs qui battaient, mais un seul. Le mien avait disparu comme une goutte d’eau dans la mer. Jésus était son paradis, son roi. La joie était en moi si intense, si profonde, que je n’ai pu me contenir: mon visage était inondé des larmes les plus délicieuses ». Cette communion des cœurs, que Padre Pio décrit comme une fusion, est l’une des premières manifestations de son union avec Jésus Crucifié. Assez rapidement, la dimension de la croix apparaîtra dans ce phénomène, sous la forme d’une blessure; ainsi, le 26 août de cette même année, il écrit, toujours au Père Agostino: « Ecoutez ce qui m’est arrivé vendredi dernier. J’étais à l’église en train de faire mon action de grâce après la messe, quand je me sentis tout à coup le cœur transpercé par un javelot de feu si vif et si ardent que je crus en mourir. Les mots me manquent pour vous faire comprendre l’intensité de cette flamme: il m’est réellement impossible de le décrire. Me croirez-vous? L’âme victime de ces consolations devient muette. J’avais l’impression qu’une force invisible me plongeait tout entier dans le feu… Mon Dieu, quel feu! Quelle douceur! » Le 5 août 1918, ce sera la transverbération du cœur, et le 20 septembre Padre Pio recevra les stigmates.


C’est le Christ qui vit en moi

 

Revenons à la communion eucharistique. Cette communion met en l’âme tous les éléments de la vie spirituelle, elle la rend capable de posséder Dieu. Et posséder Dieu, cela signifie, comme l’explique saint Paul dans la Lettre aux Philippiens (2,5 et ss), vivre avec lui et par lui, ressentir les désirs, les angoisses, l’amour de Jésus pour l’humanité, partager ses sentiments, éprouver son zèle pour l’expansion du Règne de Dieu. En résumé, c’est se trouver dans la condition du saint du Gargano quand il s’exclame: « Tout se résume en ceci: Je suis dévoré par l’amour de Dieu et l’amour du prochain ». (Lettre au Père Benedetto, 20 novembre 1920) Cette union au Christ est le résultat de l’action toute mystique qui, parallèlement à l’action liturgique, se produit dans notre âme quand nous nous approchons de l’Hostie consacrée. De même que le Pain eucharistique est assimilé par notre corps, notre âme est absorbée par la divinité de Jésus: « La communion au Corps et au Sang du Christ nous fait devenir ce que nous recevons ». (Concile Vatican II, const. Lumen Gentium, n°26) Dans le cadre de cette vérité, le phénomène des stigmates trouve son explication. En Padre Pio, comme en saint François et en d’autres saints, la communion spirituelle avec le Christ s’est manifestée, de par la volonté divine, à l’extérieur, dans le corps: alors, la conformité de l’Amant et de l’Aimé est rendue parfaite. Plus nous aurons le désir de nous unir fréquemment à Jésus-Eucharistie, plus nous serons identifiés au Christ, jusqu’à ce que nous puissions dire: « Ce n’est plus moi qui vit, mais c’est le Christ qui vit en moi ». (Ga 2,20)


Eucharistie et Pénitence


Pour que nous puissions reprendre ces paroles de saint Paul aux Galates, nous devons vivre dans la grâce, nous abstenir, autant que cela nous est possible, du péché: « En effet, si nous aspirons à la communion avec Lui, nous devons contempler sa vie toute divine dans la chair et, l’imitant dans sa pureté sans péché et sainte, nous élever à un état divin et immaculé. Ainsi, nous recevrons la communion et la ressemblance avec Lui, comme Il nous l’a promis ». (Pseudo-Denys, Ve siècle) Le sacrement de la Pénitence, joint à celui de l’Eucharistie, nous aide à nous fortifier contre nos faiblesses humaines et contre les tentations de l’ennemi.

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Texte extrait du blog: http://exorciste33.over-blog.com