14 mai 2011

Mois de Notre Dame de la Salette

 

Mois de Notre Dame de la Salette

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Quinzième jour

Les roses de Notre Dame de la Salette

 

« Des guirlandes de roses tombaient des deux côtés sur le sein de la Vierge; d'autres guirlandes, tressées des mêmes fleurs, entouraient ses pieds et son front... » (Récit de l'apparition). L'examen des roses de Notre-Dame de la Salette révèle des détails aussi pieux qu'édifiants, touchant leur nombre, leurs couleurs diverses, et leur disposition générale: 1° Leur nombre : La Vierge des Alpes étincelle de roses ; les roses couronnent son diadème; elles bordent son humble fichu, entourent son modeste tablier; elles ornent tous ses vêtements, forment les franges de sa robe, et décorent même sa chaussure! La Sainte Vierge semble apporter ici une Intention particulière à se faire comme un vêtement de roses!... Elle en est couverte de la tête aux pieds: c'est une parure complète, qui l'enveloppe tout entière: c'est que Marie est pure, en sa tête, en ses pieds, en tous ses membres, en tout son corps; et ces roses multipliées symbolisent toute cette pureté virginale: cette parure de roses, en un mot, nous paraît être la traduction littérale, le commentaire vivant et animé de ces paroles de nos saints livres: « Vous êtes toute belle, ô Marie, et de taches en vous, il n'en est pas »; c'est-à-dire que Marie fait ici de son corps, comme une rose unique, résumant en elle seule les couleurs et les parfums de toutes les roses; et n'est-ce pas en effet, la Rose belle par excellence, dont les couleurs pures ont ravi le ciel, attirant Dieu en Elle, et dont les parfums embaument encore la terre, amenant toutes les âmes innocentes à l'odeur des parfums de la virginité!... 2° Couleurs des roses: Marie, à la Salette, est parée de roses variées: elles étaient blanches, rouges et bleues. Les couleurs qui diversifient ces roses, redisent les vertus de la Reine des cieux: le blanc symbolise sa virginité et sa pureté sans tache; et cette blancheur éclate jusque sur sa chaussure, pour nous montrer que l'innocence a toujours guidé ses pas, et qu'elle doit de même toujours diriger les nôtres. Le rouge, emblème des flammes du cœur et du dévouement généreux, représente sa charité parfaite, que Marie a portée jusqu'à l'héroïsme du martyre. Le bleu redit l'ensemble de ses vertus ; le bleu, en effet, nous rappelant l'azur et l'idée du ciel, symbolise merveilleusement la réunion de toutes les vertus épanouies au cœur de Marie. Du milieu de toutes ces roses, ajoute le récit de la bergère, sortaient des flammes de lumière et d'or le plus beau, qui s'élevaient comme de l'encens, et venaient se mêler à la lumière qui entourait sa protectrice... Quelle figure touchante de Marie, astre toujours brillant à l'œil de l'âme, qui cherche la lumière de ses conseils, et l'or pur de ses vertus!... 3° Disposition des roses: On a pu l'observer, les roses qui composent la parure de Notre Dame de la Salette ne sont pas séparées entre elles; elles sont au contraire liées, réunies les unes aux autres par une guirlande légère de petits boutons non encore éclos, formant une chaîne unique de toutes ces roses; elles ont du moins cette forme, sur le grand nombre des statues de l'apparition. Pourrait-on ne pas voir dans ces roses, ainsi disposées en guirlande, une image, une figure d'une dévotion chère à la Sainte Vierge, le chapelet! Cette couronne précieuse pouvait-elle ne pas trouver place, au moins comme objet de consolation, au milieu de tous les instruments de la passion, et sur la poitrine d'une Mère déchirée de toutes douleurs?... Le sens religieux, d'ailleurs, fait bon accueil à cette interprétation pieuse, qui fait tout à coup une rose de chacun des grains de notre Rosaire, et du Rosaire lui-même, une chaîne d'amour qui attache l'âme qui le récite, au cœur de Marie!... Telle est donc la Vierge des Alpes, avec ses roses mystérieuses : comme la rose incorruptible de Jéricho, la rose mystique de l'Alliance nouvelle n'a pas fait son apparition dans une de ces réunions mondaines, où brûle l'encens profane. Elle s'est épanouie sur un nouvel Hermon, sur la cime d'un autre Janir, où le céleste Epoux vient courir après les âmes qui ont perdu le parfum délicat de l'aimable vertu!... Vous donc, vierges, femmes chrétiennes, vous toutes qui aspirez à former cortège à Marie, à travers les célestes montagnes, venez sur la cime de la Salette, venez courir après Elle, pour recueillir les grâces et les leçons qu'Elle nous porte du ciel| sous la parure symbolique de ses roses!...

 

Réflexions

 

La piété n'éprouve nul embarras à trouver des significations vraies, des applications pratiques, aux roses de Notre-Dame de la Salette: 1° Et d'abord, Marie est parée, sur la montagne, de roses nombreuses et éclatantes ; et toutes ces roses sont riches, douces et sans nulle épine: peut-on mieux symboliser le bonheur parfait?... Et cependant, Elle verse des larmes amères et abondantes!... Oui, Marie pleure, sous sa brillante parure de roses; Elle pleure, pour apprendre aux heureux de la terre, à ne pas abandonner leurs cœurs aux joies de ce monde, qui doit être pour le chrétien une vallée de larmes!... Elle pleure aussi, cette bonne Mère, sur les fleurs, sur les roses que les filles de son peuple mettent dans leurs parures légères et mondaines!... Elle pleure, parce que les -vierges de son peuple sont toutes défigurées par les atours d'une beauté immodeste, qui est un piège et une injure à la vertu publique!... 2° La rose, on le sait, est l'emblème de la pureté : blanche, elle symbolise la pureté angélique; variée de couleurs, elle figuré la Vierge martyre à qui a été fait l'honneur d'empourprer, dans le sang de l'Agneau, le vêtement de son innocence : mais la rose, délicate et un peu difficile, ne fleurit pas sur tous les champs: il lui faut, pour étaler à nos yeux tout l'éclat de sa parure, la terre vierge et close de nos jardins; et elle en est l'ornement et l'orgueil, par la pureté de ses couleurs et la suavité de ses parfums!... Vertu symbolisée par la rose, l'innocence ne croît pas en tout corps humain; il lui faut, pour s'épanouir, la terre vierge d'une âme pure; il lui faut la sainte délicatesse qui ne souffre d'autre approche, que celui du divin Epoux des âmes, Jésus!... Mais aussi, les corps qui possèdent cette vertu, en reçoivent une transparence céleste que l'on dirait empruntée, aux esprits angéliques; et ceux qui les approchent, sont embaumés de l'odeur de ses parfums!... Ames chrétiennes, vous toutes qui entendez ce portrait de la virginité, connaissez-vous ces divins arômes? Prenez-vous quelque soin de cette fleur, transplantée des régions célestes sur les plages souillées de la terre?... Si vous êtes innocentes et pures, triomphez avec les vierges; si vous êtes coupables, humiliez-vous de ne pas trouver une rose à cueillir pour Jésus, sur la terre ingrate de votre cœur!... 3° Enfin, les roses qui entourent le front, les pieds et toute la poitrine de Marie, figurent l'aimable chaîne du Rosaire, dont Elle semble vouloir aujourd'hui accroître encore la dévotion: des guirlandes et des roses, l'impie ne manque pas d'en cueillir sur la terre; mais elles se flétrissent, éphémères comme ses plaisirs, vides comme son bonheur: pour nous, âmes pieuses, cueillons, sur les grains d'un chapelet, les roses mystiques de Marie: tressons-nous des guirlandes, des fleurs odorantes du Rosaire: celles-là ne passeront pas ; nulles ardeurs de la terre ne les pourront brûler; mais nous les verrons éclore et s'épanouir, au soleil du ciel, en couronne de gloire immortelle!

 

Pratique : 1° Fuir les assemblées profanes, les conversations, les parures immoaestes, et autres occasions qui exposent au danger prochain de pêcher. 2° Réciter chaque jour quelques dizaines du chapelet, arme puissante et en quelque sorte spéciale de l'âme qui veut rester fidèle et pure.

 

Conversion et mort édifiante

(Lettre à Monsieur le Supérieur de la Salette, sur la conversion d'un frère racontée par sa sœur)

 

Mon Révérend Père, Le 15 août 1865, je demandais que mon frère fût inscrit, comme membre de la confrérie de Notre Dame Réconciliatrice de la Salette, sur les registres de votre pieux sanctuaire. Vous eûtes la bonté de le faire, et vous m'envoyâtes son certificat d'admission. Mon frère était en proie à de grandes souffrances corporelles, mais son âme était bien plus à plaindre encore. En le confiant à Celle que l'on nomme à si juste titre l'Avocate des pécheurs, j'avais l'espoir que mon frère serait sauvé. J'invoquais Notre Dame de la Salette avec la plus grande confiance. Nos jeunes élèves voulurent bien s'unir à moi et prier aussi pour ce pauvre pécheur. Notre Dame de la Salette ne tarda pas d'exaucer nos prières, qui étaient ferventes et sincères. Je fus bientôt mandée auprès de mon frère, qui avait un grand désir de me voir. Je ne lui fis pas attendre ma visite longtemps. Arrivée auprès de lui, un de mes premiers soins fut de lui montrer son billet d'agrégation, en le lui donnant à baiser. Il y colla volontiers ses lèvres, en prononçant le doux nom de Marie. Quelques instants après, il faisait lui-même la demande d'un prêtre. Son cœur était touché par la grâce, et il ne demandait plus qu'à s'ouvrir. Mon frère s'est confessé, et il l'a fait avec tant de larmes, que le confesseur en était tout attendri et tout ému. Ceux qui l'ont vu dans cette circonstance, n'ont pu s'empêcher de pleurer aussi. Après sa confession, notre cher malade a reçu le sacrement de l'Extrême Onction avec un respect et une foi qui ont édifié tous ceux qui en ont été témoins. Il fallait le voir, présentant lui-même ses membres pour les saintes onctions et demandant pardon à Dieu de ses fautes. Le spectacle a été plus attendrissant encore, lorsque le malade a possédé dans son cœur celui qui est le gage précieux de la vie éternelle. Après sa communion, mon frère ne pouvait plus contenir ses transports d'amour et de reconnaissance. A chaque instant sortait de sa poitrine brûlante une de ces paroles pour exprimer sa joie et son bonheur. « Oh! que je suis heureux! » et il aimait de le dire à tout le monde. Sa ferveur n'a pas diminué pendant les trois jours qu'il a vécu encore. Il a édifié tout le monde par sa piété et sa résignation. Quelles aspirations brûlantes! quels élans d'amour! quelles douces larmes! Avec quelle affection il collait ses lèvres sur le signe sacré de notre rédemption! Je garde cet objet sacré, il me rappellera la mort sainte et édifiante de mon frère; il me rappellera aussi tout ce que je dois de reconnaissance à Notre-Dame de la Salette, qui a bien voulu accorder à mes faibles prières une faveur si précieuse. (Annales de Notre Dame de la Salette).

 

Prière

 

O Marie, qu'elles sont aimées, les vierges du ciel, admises à suivre l'Epoux partout où il va, et à faire cortège à l'Epouse! qui nous donnera de comprendre l'éclat de leur gloire, les charmes de cette vertu!... Mais hélas! exilés et pécheurs, nous n'avons, pour les contempler, ni un œil assez chaste, ni un cœur assez pur: et au lieu du vêtement d'innocence qui pare leur âme, vos enfants de la terre n'ont à vous présenter, pour la plupart, que les lambeaux d'une robe déchirée à toutes les ronces de la vie!... Mais voilà, ô Vierge de la Salette, voilà que vous ouvrez, sur votre montagne, une fontaine miraculeuse, une sorte de piscine nouvelle pour les pécheurs: ô bonne Mère, nous gravissons aujourd'hui cette sainte Montagne; nous venons laver, dans ses eaux salutaires, les iniquités de nos âmes; recevez vos enfants, et obtenez de votre divin Fils miséricorde à leurs fautes: ils n'osent aspirer à la couronne de l'innocence première ; mais daignez au moins leur garder au ciel la place promise à la vertu réparée dans les regrets du repentir et les larmes de la pénitence. Ainsi soit-il.

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