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23 juin 2011

Neuvaine en l'honneur de Saint Blaise

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Saint Blaise de Sébaste

Êvêque et Martyr

+ en 316

Fête le 3 février

 

L'histoire n'a rien de bien précis sur la naissance de Saint Blaise ni sur son origine; ce que l'on sait de lui, c'est qu'il fut dès son enfance d'un naturel doux et facile. Réservé, modeste, aimant la solitude et la prière, sa jeunesse se passa loin des plaisirs mondains et fut à l'abri de bien des dangers. Arrivé à l'âge mûr il se livra à l'étude de la médecine qu'il exerça pendant quelque temps, et dans cette profession il sut gagner par ses Vertus l'affection du peuple qui le choisit pour son évêque à Sébaste, ville de la province d'Arménie.

 

A cette époque, Licinius, empereur d'Orient, humilié de sa défaite à Cibalis et du traité onéreux d'Andrinople, se promettait une éclatante revanche. Prêtant l'oreille aux flatteries intéressées des anciens courtisans de Dioclétien et de Galère qui exaltaient ses espérances, en lui promettant la victoire, s'il rétablissait le culte des faux dieux aboli par Constantin, il osa renouveler le crime de ses devanciers en rallumant le feu de la persécution. Par ses ordres, les gouverneurs des provinces soulevaient contre les évêques les plus vénérables des accusations calomnieuses et soudoyaient de faux témoins pour les faire condamner à mort. En même temps il chassait de son palais et destituait tous les fonctionnaires chrétiens, en confisquant leurs biens au profit de ses débauches.

 

Une fois entré dans cette voie de persécution ouverte, il ne s'arrêta plus. Toutes les églises, à peine relevées de leurs ruines, furent rasées jusqu'aux fondements, ou du moins, fermées par le gouverneur, et il devint impossible aux chrétiens de se réunir pour adorer Dieu. Licinius se persuadait qu'au lieu de prier pour lui dans les assemblées, les chrétiens conspiraient contre sa royauté. L'évêque d'Amasée, Basile, avec tous ses collègues de la Province furent décapités par l'ordre de l'empereur: on vit ces augustes victimes, dont la sainteté était admirée par les païens eux-mêmes, traînées au supplice comme des scélérats. Quelques-uns même eurent le corps coupé en morceaux, et Ton jetait à la mer ces lambeaux de chair sanglante pour les faire dévorer par les poissons. Tous les chrétiens d'Amasée prirent la fuite : les forêts, les solitudes se peuplèrent de confesseurs et de vierges chrétiennes.

 

C'est alors qu'après un édit de proscription universelle contre tous les chrétiens, publié par Licinius, le saint évêque de Sébaste, Blaise, quitta sa ville épiscopale et se réfugia dans une grotte, sur une haute montagne appelée Argée, où loin du regard des hommes, il pouvait s'entretenir librement avec Dieu seul. Là, dans le jeûne et la prière, étranger à toute conversation humaine. Dieu le fortifia par des apparitions merveilleuses, et lui donna le pouvoir, comme à quelques autres saints solitaires, de commander aux bêtes farouches qui venaient le caresser, lui lécher les pieds, et recevoir la guérison de leurs maladies. S'il arrivait qu'il fut en prière, elles ne l'interrompaient pas, mais attendaient qu'il eut achevé et s'en retournaient après avoir reçu sa bénédiction, manifestant par là combien Dieu favorise ses serviteurs et leur accorde de puissance sur les créatures. Ces scènes admirables ont été reproduites par les artistes les plus célèbres, et les plus beaux temples de l'Europe s'en sont parés, entre autres la cathédrale de Chartres. Au sein de cette solitude, peuplée d'animaux sauvages, le saint évêque ne se lassait pas de prier pour son peuple et ses persécuteurs, imitant ainsi Jésus-Christ qui durant ses quarante jours de jeûne et de prière au désert vivait parmi les bêtes.

 

Des chasseurs, envoyés par le gouverneur Agricola, à la recherche de bêtes fauves destinées à dévorer les chrétiens qu'on devait leur exposer, aperçurent Blaise ravi en contemplation au fond de sa grotte, laquelle était entourée de lions, de tigres, d'ours et d'autres animaux sauvages qui lui servaient de gardes et semblaient défier les persécuteurs. Surpris de cette aventure et n'osant lever la main sur lui, ils courent à la ville et préviennent le gouverneur qui envoie aussitôt ses soldats pour s'emparer du saint évêque. Trouvant le saint dans la même attitude occupé à louer Notre-Seigneur: « Blaise, dirent les soldats, le gouverneur vous demande ». « Je suis prêt, répondit joyeusement l'illustre exilé, Dieu s'est enfin souvenu de moi, il y a longtemps que je soupire après votre arrivée. Au nom de Dieu, partons ». L'escorte se met en marche; sur son passage les peuples de la vallée se précipitent à sa rencontre,les vieillards, les femmes et les enfants se jettent à ses genoux et demandent sa bénédiction... Les malades et les infirmes lui sont apportés et on le supplie d'en avoir pitié. L'illustre prisonnier impose les mains à chacun d'eux et il les guérit. Arrivé à Sébaste, il est jeté en prison; le lendemain on l'amène au gouverneur qui le trouve inaccessible aux promesses comme aux menaces; il est attaché au chevalet et frappé de coups de bâtons pendant deux ou trois heures. Les bourreaux lui déchirent le corps avec des peignes de fer, du genre de ceux qu'emploient les cardeurs, de sorte que son corps n'était plus qu'une plaie et que sa chair pendait par lambeaux. Et au milieu de ce supplice horrible, le saint répétait courageusement ces paroles: « O trompeur insensé des hommes! ces tourments sont incapables de me séparer de Dieu. Le Seigneur est avec moi, et c'est lui-même qui me fortifie ».

 

On le ramena à demi-mort dans la prison où une pauvre veuve lui apporta à manger; et, se jetant à ses pieds, le supplia d'accepter le peu qu'elle lui offrait. Le saint agréa sa charité et promit de lui procurer à elle et a tous ceux de sa maison, du secours et de l'assistance dans toutes leurs nécessités. Au bienheureux martyr on amenait les malades de tous les environs; il les bénissait et les guérissait. Parmi eux se trouva un jeune enfant qui, en mangeant du poisson, avait avalé une arête qui l'étranglait et le réduisait presque à l'extrémité. Sa mère le mit au pied du saint implorant son secours avec beaucoup de larmes et de soupirs: il pria Notre-Seigneur de rendre la santé à cet enfant et à tous ceux qui, étant pris de maux semblables, se recommanderaient à lui, et l'enfant fut aussitôt guéri. Depuis lors, on invoque saint Blaise contre les maux de gorge; et grand nombre de personnes incommodées de ce mal ont été soulagées par son intercession.

 

A quelques jours de là, Agricola fit amener son prisonnier une seconde fois, et ne pouvant vaincre sa fermeté, il le fit attacher à un poteau où on le fouetta avec une cruauté inouïe. Mais le saint persévérait dans la prière et souffrait ce supplice avec joie. Détaché du poteau il fut ramené à la prison; sept pieuses femmes le suivirent, ramassant les gouttes de son sang qui rougissait le chemin et s'en frottaient le corps comme d'un baume précieux. Arrêtées et menées au gouverneur, elles furent condamnées à avoir la tète tranchée ainsi que deux jeunes enfants qui accompagnaient leur mère. Le gouverneur ne pouvant ébranler le cœur de Blaise, le fit jeter dans un lac, mais le saint martyr fit le signe de la croix et marcha sur les eaux sans enfoncer; puis, s'étant assis au milieu du lac, il convia les infidèles et ses bourreaux à le suivre s'ils croyaient pouvoir compter sur le secours de leurs dieux. Il y en entra, dit-on, soixante-dix-huit qui allèrent aussitôt au fond et se noyèrent, pendant qu'une voix céleste lui disait: « âme éclairée du Seigneur, O Pontife ami de Dieu, sortez de cette eau pour recevoir la couronne de la gloire immortelle! » Aussitôt le saint Prélat revint au rivage, si éclatant de lumière qu'il remplit de terreur les païens et consola merveilleusement les fidèles. Agricola, confus, de ne pouvoir vaincre ce héros du Christ qui échappait à tous les tourments, ordonna qu'on lui tranchât la tête. Le saint, étant près de tendre le cou au bourreau, pria le Seigneur en faveur de tous ceux qui l'avaient assisté dans ses combats et de tous ceux qui dans la suite imploreraient son secours. Alors Notre-Seigneur lui apparut et lui dit d'une voix qui fut entendue de toute l'assistance: « J'ai entendu ta prière et je t'accorde ce que tu me demandes ». Après quoi il eut la tête tranchée sur une pierre. Telle fut la fin glorieuse de ce saint Pontife qui mourut à Sébaste, en Arménie, le 3 février, vers Tan 316, sous l'empereur Licinius.

 

Culte, reliques et pèlerinages de Saint Blaise

 

Saint Blaise est représenté tenant à la main un peigne de fer, ou carde, parce qu'il endura, entre autres supplices les ongles de fer, ce qui l'a fait choisir pour patron par les cardeurs de laine et même par les tailleurs de pierre à raison d'un outil appelé ripe dont ils se servent, et qui ressemble à une carde; avec un cierge, parce qu'il aurait dit, en forme de testament, à la femme dont il guérit l'enfant dans la prison: « Offrez tous les ans un cierge en mémoire de moi et vous vous en trouverez bien, ainsi que tous ceux qui vous imiteront ». Aussi la dévotion au cierge de saint Blaise est-elle très répandue. Le jour de la fête du Thaumaturge, ceux qui, à l'exemple de l'enfant guéri par le saint, veulent être délivrés des maux de gorge, s'approchent du prêtre qui, tenant à la main deux cierges bénits d'après une formule approuvée par le Saint Siège, les approche du cou des malades et récite sur eux cette prière: « Par l'intercession de saint Blaise, évêque et martyr, que le Seigneur nous préserve du mal de gorge et de tout autre mal. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Aetuis, ancien médecin grec, après avoir traité de la manière de guérir les maux de gorge, enseignait que la prière à saint Blaise avait souvent plus d'efficacité que tous les remèdes.

 

Saint François de Sales eût aussi recours à cette invocation en faveur de sainte Chantal et attribua sa guérison subite à saint Blaise lui-même; et partout où l'on invoque ce grand saint pour les maux de gorge, la toux ou la coqueluche, on en ressent les salutaires effets. En ce pays (Québec en 1895, ndlr) où cette dévotion est nouvellement introduite on lui attribue déjà un grand nombre de guérisons miraculeuses.

 

Il y a aussi les pains appelés pains de saint Biaise qui sont très populaires en certains lieux. Le jour de la fête de ce Saint, à la Grand'Messe, on bénit une grande quantité de pains qui se vendent au loin et que l'on conserve d'une année à l'autre. On s'en sert contre le mal de gorge ou toute autre maladie. Cette dévotion à saint Blaise qui prit naissance au IVe siècle, s'était propagée dans tout l'Orient; à l'époque des Croisades, ses reliques ayant été apportées de Constantinople en Occident, son culte devint très populaire, surtout en France et en Italie. Diverses églises de ces pays possèdent ses reliques, en particulier, celle de Metz qui possède un fragment du crâne de ce saint, la Basilique de Paray-le-Monial où l'on vénère une de ses mains. L'église de la paroisse de Saint-Blaise, érigée canoniquement en 1890, au Diocèse de Montréal, en Canada, a le bonheur de posséder une relique considérable, un fragment de côte mesurant cinq pouces de longueur. Cette relique obtenue de l'Evêque de Porphyre, sacristain du Pape, par l'entremise de M. Gr. Leclair, prêtre de St-Sulpice, procureur du collège Canadien à Rome, et de M. Emile Roy, enfant de la paroisse, prêtre et élève du même Collège, a été solennellement installée le cinq septembre mil huit cent quatre-vingt-quatorze, dans l'église dédiée au thaumaturge, par Monseigneur Edouard-Charles Fabre, Archevêque de Montréal, au milieu d'un concours immense de peuple et d'un clergé très nombreux. La dévotion y est très vive parmi les paroissiens ; et déjà de nombreux pèlerins affluent de diverses paroisses à ce nouveau sanctuaire pour invoquer ce grand Patron.

 

La paroisse de St-Jean Dorchester la première a inauguré les pèlerinages en 1892 et les continue d'année en année; aussi cette petite ville semble-t-elle avoir été spécialement protégée, puisque depuis cette époque aucun cas mortel de diphtérie ou d'autre maladie de gorge n'a eu lieu en cette localité qui avait à déplorer ces maux assez fréquemment dans le passé. Dans l'église paroissiale de St-Blaise, tous les ans, à la Fête Patronale, le 3 février, ainsi qu'au jour anniversaire de la translation des reliques, le 5 septembre, il y a exposition et vénération des reliques, Grand'Messe et imposition des cierges. Ces fêtes attirent déjà un grand concours de fidèles, ce qui fait espérer que ce sanctuaire, selon les vœux du vénérable Archevêque de Montréal, qui l'a placé sous le pieux vocable de St-Blaise, deviendra bientôt un lieu de pèlerinage très fréquenté.

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Neuvaine en l'honneur de Saint Blaise

 

Introduction

 

La dévotion à Saint Blaise en ce pays prenant tous les jours un nouvel accroissement, nous avons cru répondre à la piété des fidèles en publiant un abrégé de la vie admirable de ce saint. Nous avons pensé faire une œuvre utile et salutaire en y ajoutant une neuvaine en son honneur, accompagnée de prières spéciales adaptées à diverses intentions et suivie de quelques cantiques qu'aiment à chanter les dévoués serviteurs de Saint Blaise, surtout les pèlerins qui visitent son sanctuaire. Puisse cet humble travail, que nous dédions à l'auguste Mère de Dieu comme un faible hommage de notre filiale reconnaissance, faire aimer la dévotion à saint Blaise, la propager et produire quelque fruit de salut.

 

Montréal, 1 mai 1895

 

Imprimatur

+ Eduardus-Car.

Arch. Marianopolitanus

 

Direction générale

 

Pendant la neuvaine on peut faire les pratiques de dévotion suivantes: 1° Allumer tous les jours des cierges ou une lampe devant l'image de saint Blaise. 2° Se confesser et communier l'un des jours de la neuvaine, le premier jour serait le mieux. 3° Réciter tous les jours les prières et les invocations à saint Blaise. 4° Finir la neuvaine par une bonne œuvre en l'honneur de saint Blaise.

 

Prière à dire chaque jour

 

Souvenez-vous à Saint Blaise

 

O Saint Blaise, santé des infirmes, père bon et miséricordieux, vous qui procurez la conversion aux pécheurs, la consolation aux affligés, vous connaissez mes besoins, mes peines, mes souffrances, daignez abaisser sur moi un regard favorable. Dans la grotte solitaire d'où vous répandiez vos faveurs et commandiez à la nature, vous avez montré votre puissance comme plus tard votre charité envers les malades; plein de confiance, je viens implorer vos tendres faveurs. Exaucez, bon et doux père, mon humble prière (Présenter ici ses intentions) et, comblé de vos bienfaits je m'efforcerai d'imiter vos vertus pour participer un jour à votre gloire. Ainsi soit-il.

 

1 Notre Père, 3 Je Vous salue Marie, 1 Gloire au Père

 

Premier jour

Saint Blaise modèle d'humilité

 

Saint Blaise fut un homme humble, modeste dans tout son extérieur, dans toutes ses actions; on pouvait lui appliquer ces paroles de l'Ecriture: « Homme simple et droit et craignant Dieu ». Aussi cette humilité profonde attira sur lui les regards de Dieu et l'affection du peuple. Et le Seigneur qui de douze pêcheurs fit douze apôtres sut aussi transformer ce médecin des corps en médecin des âmes en l'élevant à la dignité du sacerdoce et de l'épiscopat. Heureux de converser avec les personnes de condition inférieure, de secourir les pauvres, de consoler les malheureux, de guérir les malades, comme le Sauveur traversant les bourgades de la Galilée, il voyait les foules venir à lui pour implorer son secours, et toujours il accueillait le monde avec une charité et une humilité qui lui gagnait les cœurs. Aussi sur son passage, au retour de la grotte du Mont Argéo, les multitudes se précipitaient à sa rencontre pour demander ses bénédictions et la guérison de leurs maux; et Saint Blaise les bénissait et les guérissait, rapportant tout à Dieu, louant le Seigneur de trouver autant de foi dans son peuple et s'humiliant d'avantage à la vue des immenses bienfaits que le Tout-Puissant opérait par son entremise.

 

Réflexion

 

Chrétiens, voulez-vous attirer sur vous les regards du Seigneur et mériter ses faveurs? soyez humbles: humbles dans vos pensées, ne vous arrêtant jamais aux pensées de vaine gloire, d'amour-propre; humbles dans vos désirs, ne soupirant point après les richesses, les titres honorifiques, l'estime des hommes et la popularité; humbles dans vos actes, cachant vos bonnes actions et fuyant la louange. Accueillez avec une même charité les riches et les pauvres, les justes et les pécheurs. Soyez affable avec les petits selon le monde, effaçant votre dignité et votre position devant eux; c'est le moyen de pouvoir dire avec Notre-Seigneur: « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ».

 

Prière

 

O Saint Blaise, accordez-moi cette vertu de l'humilité, cette vertu si nécessaire que vous avez pratiquée à un si haut degré. Pendant cette neuvaine où je m'efforcerai de vous imiter, je vous prie d'abaisser sur moi un regard miséricordieux, et de bénir les sacrifices que je ferai ; j'ai besoin de votre protection et je me repose avec confiance en vous.

 

Deuxième jour

Saint Blaise, modèle de foi

 

Saint Blaise apprit de bonne heure les vérités de la foi, les conserva dans son cœur et les propagea pendant toute sa vie. Sachant que cette foi est le principe de toute justice, comme celui de tout mérite et de toute grandeur, il s'appliqua à l'accroître dans son âme. A la lumière de ce flambeau divin, il vit l'origine de l'homme et ses destinées, la vanité des biens de ce monde, la vie future et l'importance du salut. Et ces vérités qui sont confirmées par l'autorité divine et l'écriture qu'il lisait attentivement, faisaient la joie de son cœur; car par cette foi, il goûtait le bonheur d'honorer Dieu et s'abîmait délicieusement dans cette océan de lumière Cette foi le consolait dans ses peines et le soutenait au milieu des persécutions. Un regard sur la croix, un autre au ciel, l'encourageait, le fortifiait jusqu'à lui faire trouver le bonheur dans la souffrance. C'est cette foi vive aux vérités révélées, aux enseignements de l'Eglise, à la prédication évangélique qui lui fit pratiquer la patience, l'amour de Dieu, la charité envers le prochain et lui inspira le courage d'endurer les peines de l'exil, les tortures du fouet, le supplice du peigne de fer et une mort cruelle. A Jésus-Christ il s'offrit et pour lui il mourut.

 

Réflexion

 

Ames chrétiennes, nées dans le sein de la foi, vous avez contracté des engagements en recevant ce don précieux. Vous devez à cette foi un hommage de soumission qui vous oblige à accepter les décisions de l'Eglise, ses dogmes et ses enseignements, sinon vous n'êtes qu'une brebis égarée, un membre gangrené qu'il faut retrancher. Vous lui devez un hommage d'affection; l'Eglise, votre mère, vous ayant engendrés en Jésus-Christ et reçues entre ses bras, ayant guéri vos plaies par le sacrement de pénitence, et vous ayant nourris du pain eucharistique et vous conduisant avec sollicitude dans le chemin du ciel, vous lui devez toute votre tendresse et toute votre affection. Vous lui devez un hommage de zèle se manifestant par la fidélité à suivre ses lois, à les respecter et à les faire observer. La foi a des ennemis à vaincre, des persécutions à essuyer, des combats à soutenir, votre zèle doit vous animer d'une sainte ardeur à la défendre, par vos bons exemples et vos prières. Enfin vous lui devez un hommage d'action, c'est-à-dire, l'hommage de vos œuvres. La foi et les œuvres doivent toujours être unies ensemble et marcher de concert. Les œuvres sans la foi sont des œuvres stériles, et la foi sans les œuvres est une foi morte. Si l'arbre se connaît par son fruit, le chrétien se connaît par ses œuvres; c'est-à-dire sa piété, sa pureté et sa charité envers ses frères. Gardons précieusement ce don de la foi que plusieurs ont perdu; pour cela, évitons les liaisons avec des personnes suspectes, les discours dangereux, les lectures mensongères et impies, où l'on apprend à parler de tout, à juger de tout, à décider sur tout, même dans les choses que Dieu a réservées aux Supérieurs qui tiennent sa place.

 

Prière

 

O grand saint Blaise daignez conserver ma foi, ce trésor inestimable dont je suis redevable à la Divine Bonté. Inspirez-moi un véritable esprit de foi dans mes œuvres et dans ma conduite, et priez le Seigneur de me la conserver jusqu'au dernier soupir. Ainsi soit-il.

 

Troisième jour

Saint Blaise, modèle d'espérance

 

L'espérance naît de la foi, dit Saint Augustin; et comme Saint Blaise était un homme de foi il devait nécessairement être un homme d'espérance. Les épreuves qu'il subit firent de sa vie un douloureux martyre: cependant, sa confiance en Dieu resta inébranlable. Appuyé sur la bonté divine, ni les souffrances de l'exil, ni les insultes des bourreaux, ni les angoisses du martyre ne purent l'ébranler. « Le Seigneur est avec moi, disait-il à ses persécuteurs, et c'est lui-même qui me fortifie ». Dieu étant son suprême consolateur, il était résigné dans les souffrances, calme dans les périls et fort dans les combats. Soupirant après le ciel, terme de toutes les douleurs, il conjurait le Seigneur d'avoir pitié de son âme sur la terre, de la délivrer de cette prison et de l'attirer à Lui: ses vœux et ses désirs n'étaient que pour le ciel.

 

Réflexion

 

Ames chrétiennes qui supportez le poids des peines, ouvrez-vous à cette douce espérance qui tempérera les amertumes de votre exil, en vous faisant entrevoir les félicités de la céleste patrie. Nous marchons par un chemin semé de croix et d'épines; les parents nous quittent, nos amis nous manquent, nos projets échouent, tous et partout nous avons à souffrir; l'espérance chrétienne seule nous console dans les maux de cette vie. Mais, c'est surtout pour vous pécheurs que cette espérance est douce; vous rappelant que le Dieu de miséricorde s'est immolé pour vous, qu'il a porté le poids de vos fautes et qu'il a ouvert son cœur pour vous recevoir en vous disant: « Venez tous à moi, vous qui souffrez, et je vous consolerai ». Ne perdez pas confiance: David homicide, Madeleine pécheresse, Augustin coupable reçurent leur pardon, vous deviendrez, vous aussi, par un humble contrition, l'objet de cette miséricorde ineffable. Au calvaire le sang précieux de Jésus a coulé à grands flots pour obtenir votre pardon, et le dernier soupir de Jésus élevé vers le ciel fut pour attirer la grâce de la réconciliation avec celle de la pénitence. Animez donc en vous cette espérance par le souvenir habituel de la douloureuse passion et des mérites infinies de notre miséricordieux Sauveur.

 

Prière

 

O Saint Blaise! père bon et miséricordieux, consolateur des affligés, obtenez-nous cette précieuse vertu de l'espérance; alors nous serons calmes dans les dangers, patients dans l'adversité, courageux dans les tentations, et toujours nous pourrons dire avec le saint roi David: « Seigneur, j'ai mis ma confiance en vous, je ne serai point confondu ». Ainsi soit-il.

 

Quatrième jour

Saint Blaise, modèle de Charité

 

Saint Blaise a aimé Dieu et a aimé le prochain. Cette charité chrétienne puisée dans la méditation de la parole de Dieu et dans des prières ferventes il la déversa sur ses semblables avec largesse. Comme il voyait dans son prochain l'image de Dieu, le prix du sang du Sauveur, il se dévoua pour lui. Non seulement il travailla au salut des âmes mais aussi à la santé des corps; c'est ainsi que dans sa prison il guérissait les malades qu'on lui amenait de toutes parts entre autres un jeune enfant qui, étranglé par une arête allait expirer. Fidèle observateur de ce précepte du Sauveur: « Aimez-vous les uns et les autres comme Moi-même Je vous ai aimés », il regardait dans la personne du prochain Jésus-Christ même. Et ce Dieu qui compte pour fait à lui-même ce que l'on fait aux plus petits des siens, quelle récompense ne dut-il pas lui accorder pour tant de bienfaits multipliés envers ses semblables! Aussi fut-il favorisé du don des miracles pendant sa vie, et du haut du ciel il ne cesse de les prodiguer en faveur de ceux qui recourent à lui avec confiance.

 

Réflexion

 

Chrétiens, imitez ce beau modèle de charité chrétienne: aujourd'hui comme autrefois il y a des pauvres, soulageons-les; il y a des malades, assistons-les; il y a des affligés, consolons-les; il y a des ignorants, instruisons-les; il y a des œuvres de miséricorde, pratiquons-les. Gémissons avec ceux qui gémissent, pleurons avec ceux qui pleurent. Hommes formés à l'image de Dieu, disciples d'un Dieu souffrant, puisons nos sentiments de charité dans son adorable cœur. Aimons-nous les uns et les autres comme Jésus-Christ nous a aimés et témoignons dans les occasions notre amour par des œuvres. Aimons-nous comme des frères destinés à passer ensemble l'éternité dans la maison de notre commun Père au ciel.

 

Prière

 

O Saint Blaise, père charitable et bon, obtenez-nous la grâce d'une parfaite charité, afin que nous aimions Dieu de tout notre cœur et de toute notre âme. Rappelez-nous souvent que nous sommes tous frères; ne souffrez pas, parmi nous, de disputes, de haine, de mépris et d'indifférence; mais faites qu'unis par les doux liens d'une sainte charité, nous n'ayons tous qu'un cœur et qu'une âme. Ainsi soit-il.

 

Cinquième jour

Saint Blaise, modèle de patience

 

L'histoire nous apprend que Saint Blaise fut d'une admirable patience. Au milieu des épreuves de toute sorte, il ne perdit jamais la paix du cœur. Dominant son esprit, maître de son caractère, il sut tout souffrir sans murmure, et ses bourreaux eux-mêmes ne pouvaient s'empêcher d'admirer cette vertu qui les subjuguait. « Soyez les bienvenus, disait-il à ceux qui venaient lui porter les chaînes, depuis longtemps je soupire après votre arrivée ». Jeté en prison, battu de verges, insulté avec fureur par le gouverneur, frappé de coups de bâton, le saint répétait ces mots: « Dieu vous garde, ô gouverneur ». « Le Seigneur est avec moi, c'est lui qui me fortifie ». Dans son cachot, supportant les insultes, les mauvais traitements de ses geôliers, il endure tout avec joie et sans se plaindre, louant la bonté de Dieu qui lui donnait la force de tout supporter pour son amour.

 

Réflexion

 

Chrétiens, demandez à ce grand saint cet esprit de patience dans vos travaux, vos peines, vos maladies et vos tribulations de toutes sortes, c'est le moyen de transformer en mérite vos maux et vos misères. Soyez consolés au milieu de vos croix en vous rappelant que c'est Dieu qui vous les envoie pour vous exempter du purgatoire, et enrichir votre couronne éternelle. Ayez bon courage, car il ne vous chargera point au-dessus de vos forces, et même vous portera vous et votre fardeau quand il verra que de bon cœur vous le prenez sur vos épaules. Vous serez l'ami de Jésus glorifié autant que vous aurez été l'ami de Jésus crucifié, et vous jouirez de son amour triomphant comme vous aurez partagé l'amour crucifiant.

 

Prière

 

O Saint Blaise, accordez-nous cette patience que vous avez si parfaitement pratiquée et nous serons capables de tout souffrir sans murmure. Vous avez bien compris que pour être disciple de Jésus-Christ il faut porter la croix tous les jours; faites que nous l'acceptions volontiers et que nous la portions dans les mêmes dispositions que vous, avec patience et avec douceur, alors elle nous ouvrira la porte du ciel. Ainsi soit-il.

 

Sixième jour

Saint Blaise, Modèle de Douceur

 

Saint Blaise fut un homme rempli de douceur: imitant le divin modèle Jésus-Christ, dont Jean Baptiste a dit « Voici l'Agneau de Dieu », il s'appliqua à recevoir avec une humeur toujours égale les paroles et les actions d'autrui, quelles qu'elles fussent. Aussi son âme était devenue si calme que rien ne pouvait la troubler. Comme un rocher qui domine la mer, brise les flots irrités et demeure lui-même inébranlable, il recevait toutes les injures et toutes les contrariétés sans se laisser abattre ni même s'émouvoir. Cette douceur était le fruit de sa grande force d'âme. Obligé de laisser son peuple, son église, il quitte tout sans murmure, vit au milieu des forêts où les bêtes féroces par leur soumission et leurs caresses rendent hommage à sa douceur. Là, il pardonne à ses persécuteurs, il prie pour eux, et quand ils le font prisonnier, il les salue amicalement comme le Divin Maître salua le traître Judas au jardin de Gethsémani: « Mon ami,qu'êtes-vous venu faire ici! » en présence du gouverneur Agricola qui l'interroge, qui le menace et qui l'insulte, il n'a que des paroles de paix; attaché à un poteau, battu de verges, déchiré par le peigne de fer, il n'a que des pensées d'amour, pour ses bourreaux, imitant ainsi son divin modèle Jésus-Christ sur la croix qui priait pour ceux qui le faisaient mourir et demandait à son Père de leur pardonner.

 

Réflexion

 

Demandons à ce grand saint cette douceur qui est la plus belle fleur de la charité chrétienne; fortifions notre âme pour comprimer les mouvements désordonnées de l'impatience, de la colère et de l'indignation. Ne disons pas pour nous excuser: « c'est ma nature.... c'est plus fort que moi.... » Avec la grâce de Dieu, chacun doit travailler à rendre son caractère plus égal, sa conversation plus facile, plus agréable, sa charité plus prévenante. La douceur s'acquiert par l'effort, le courage et la constance. Saint François de Sales, né avec un caractère très vif, devint un parfait modèle de douceur par vingt-deux ans de vigilance, de combats et de prière. Chaque matin, il renouvelait son âme dans la ferme résolution d'être doux et le soir la discipline vengeait cruellement les infractions de la journée. Saint Vincent de Paul, naturellement sévère, ne devint bon et charitable que par l'immolation des mouvements de son cœur. Ainsi pour obtenir cette vertu que Jésus-Christ nous demande lorsqu'il nous dit: « Apprenez de Moi à être doux », livrez une lutte courageuse, paisible et persévérante.

 

Prière

 

Seigneur, mettez cette vertu de douceur dans mes paroles, mes procédés, mes manières d'agir et dans toutes mes relations; mais surtout, ô Divin Cœur de Jésus, versez Votre Douceur Divine jusque dans le fond le plus intime de mon âme.

 

Septième jour

Saint Blaise, modèle de conformité à la Volonté de Dieu

 

Nous voyons que saint Blaise dans toute sa conduite s'appliqua à faire la volonté de Dieu. Le peuple de Sébaste est privé de Pasteur, il connaît les vertus de Blaise, médecin aimé et recherché, prodiguant partout ses soins charitables, il l'enlève à sa profession et le choisit pour son évêque. Le pieux médecin s'y résigne, il croit voir dans cet appel du peuple les desseins du ciel. Il abandonne tout, amis, biens, liberté, pour se consacrer à Dieu, se dévouer au salut des âmes et sacrifier sa vie pour elles. Que le saint nom du Seigneur soit béni. Dans sa retraite sur la montagne, au milieu des bêtes sauvages, il adore et embrasse le bon plaisir de Dieu et trouve ses délices dans cette affreuse solitude. Et pendant que les fouets du bourreau le déchirent, il chante le cantique des trois enfants dans la fournaise de Babylone. « Ouvrages du Seigneur, bénissez tous le Seigneur », se réjouissant en Dieu au milieu de ses souffrances et s'estimant heureux de pouvoir souffrir quelque chose pour son amour.

 

Réflexion

 

O âme chrétienne, sachez toujours vouloir ce que Dieu veut. Cette volonté de Dieu est sainte, éclairée, infaillible; et la nôtre est souvent déréglée, toujours aveugle et incertaine, capable de nous séduire, de nous égarer. Dieu ne peut vouloir que notre bien, nous n'avons qu'à le laisser nous conduire parce qu'il nous dirigera infailliblement dans le droit chemin. Comment peut-il abandonner une âme qui se remet entre ses mains avec une filiale confiance? Dieu sait ce qui nous convient, reposons-nous sur lui; et souvent ce qui nous paraît contraire à notre bien est ce qui nous conduit plus sûrement au salut. Dieu a tracé à chacun de nous un chemin pour nous conduire au ciel; le mien étant donc marqué de sa main, je veux me laisser conduire par lui et non me conduire par moi même, autrement je suis sûr de m'égarer et d'aller aboutir à quelque précipice, comme s'exposerait un insensé qui sur mer ôterait le gouvernail des mains du pilote pour conduire lui-même le vaisseau. Faites souvent des actes d'abandon à la volonté de Dieu. Dans toutes les croix et les afflictions de la vie, dites-vous à vous-même: « Dieu le veut. Que sa volonté soit faite, et non la mienne ». Dans les grandes croix et les événements extraordinaires, pensez que Dieu a quelque dessein de miséricorde sur vous, et remettez-vous plus que jamais entre ses mains. Oh ! que la voie d'un saint abandon est tout à la fois sûre, méritoire, consolante et parfaite!

 

 

Prière

 

Seigneur! que votre parole et les exemples du grand thaumaturge saint Blaise nous excitent à conformer notre volonté à la vôtre. Je vous abandonne dès ce moment tout ce que j'ai, tout ce que je suis, tout ce que j'espère; mon esprit et toutes mes pensées, mon cœur et toutes ses affections, ma vie et tous ses moments, mon espérance même et tous mes désirs. Je veux tout ce que vous voudrez: si vous me donnez des consolations, que votre saint nom soit béni; si vous m'envoyez des épreuves, que votre saint nom soit encore béni! Enfin que cet abandon total et absolu anime mon dernier soupir, et qu'il remette mon âme entre vos mains pour vous louer et vous aimer à jamais. Ainsi soit-il.

 

Huitième jour

Saint Blaise, modèle de Prière

 

Dès son enfance, saint Blaise aima beaucoup la prière. Appliqué à la pratique de la médecine, qu'il exerça dans sa jeunesse, il ne cessait de vaquer à l'oraison; et les guérisons extraordinaires qu'il opérait étaient dues plutôt à ses prières qu'à ses remèdes. Et cet amour de la prière se fortifia davantage pendant sa vie solitaire dans une grotte sur une haute montagne, où seul avec Dieu il passait de longues heures dans la contemplation des divins mystères. Aussi était-il prêt au martyre quand les soldats vinrent le chercher pour le conduire au gouverneur. Dans sa prison, c'est par la puissance de sa prière qu'il rend la santé aux malades qu'on lui apporte, et accorde à une pauvre femme qui lui offre des aliments le secours dans toutes ses nécessités; c'est par la prière et un signe de croix qu'il est rendu capable de marcher sur les eaux à l'exemple de Jésus allant au-devant de ses disciples, pendant que soixante-dix-huit infidèles se noient en voulant l'imiter. Au moment où le glaive va lui trancher la tête, sa dernière parole est encore une prière pour tous ceux qui l'avaient assisté dans ses combats et ceux qui l'invoqueraient dans l'avenir; et le Seigneur exauce le martyr en lui disant à haute voix: « Qu'il lui accorde sa demande »; promesse bien propre à animer la confiance en ce grand saint, si justement appelé secourable à raison de son immense crédit et de l'efficacité de son invocation.

 

Réflexion

 

Chrétiens, demandez à ce grand patron cet esprit de prière qui vous fortifiera contre les tentations du démon, qui vous obtiendra le courage de supporter vos épreuves et vous unira à Jésus-Christ. Priez le jour, priez la nuit et avec humilité et confiance. Priez dans la prospérité et l'indigence, dans la joie et dans l'affliction, dans la ferveur et la tiédeur: la prière est la sûreté de tous les états, la consolation de toutes douleurs, le devoir de toutes les conditions. Ayez confiance en l'intercession des saints, en particulier du grand saint Blaise, évêque et martyr, à qui Notre-Seigneur a promis de lui accorder ses demandes. Invoquez-le non-seulement pour vous-mêmes, mais aussi pour les malades, les affligés et les pécheurs.

 

Prière

 

Seigneur Jésus, faites que ma prière soit toujours humble, ardente et confiante. Qu'elle ressemble à celle du martyr saint Blaise et qu'elle parvienne jusqu'au trône de Votre Divin Cœur pour faire descendre sur moi les bienfaits que je sollicite et que je ne veux faire servir qu'à votre gloire. Ainsi soit-il.

 

Neuvième jour

Saint Blaise, modèle de crainte de Dieu

 

L'apôtre saint Paul nous avertit d'opérer notre salut avec crainte et tremblement. Cette crainte de Dieu qui est basée d'abord sur la considération des justes châtiments que méritent nos péchés, s'élève peu à peu à des motifs plus méritoires, et nous l'ait craindre d'offenser Dieu parce qu'il est infiniment bon et que le péché blesse son cœur. C'est ce qu'on appelle la crainte filiale. Saint Blaise s'animait à la crainte de Dieu qui scrute les cœurs et les reins, qui lit les secrets des consciences; pour cela il méditait ses grandeurs infinies, sa sainteté inviolable qui réprouve toute ombre du péché, sa puissance redoutable qui nous tient comme suspendue entre deux éternités différentes, et qui au moment même du péché commis peut nous ouvrir les abîmes et nous y précipiter pour l'éternité, les terribles vengeances qu'il exerça en précipitant dans l'enfer les anges rebelles, en chassant du paradis terrestre nos premiers parents coupables, en submergeant le genre humain dans les eaux du déluge, en faisant descendre le feu sur Sodome et Gomorrhe, en faisant mourir par le ministère d'un ange en une seule nuit tous les premiers nés de chaque famille en Egypte, et il s'écriait avec Jérémie: « Qui ne vous craindrais pas, ô Roi des nations? » C'est cette crainte de Dieu, perfectionné par l'amour, que Saint Blaise possédait à un degré extraordinaire et qui l'a porté à tant d'actes héroïques.

 

Réflexion

 

Chrétiens, comme ce grand modèle, craignez ce qui peut offenser le Seigneur et provoquer la rigueur de ses jugements. Défiez-vous de ce fond de misère et de faiblesse caché en vous, de ces passions dangereuses qui cherchent à vous rendre esclaves. Craignez de faire un mauvais usage de votre langue... de vos regards... de vos oreilles... de votre toucher... de tous vos sens. Craignez vos péchés, voyez s'ils ont été accusés sincèrement, déplorés, remis et expiés. Craignez les tentations du démon, les séductions du monde et le respect humain. Craignez même pour vos bonnes œuvres, de peur que l'amour-propre et les motifs humains ne les corrompent par leur funeste poison. Craignez aussi au sujet des grâces de Dieu, de peur que par l'abus que vous en faites, vous ne méritiez d'être puni. « Le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur », dit le sage: demandez à Dieu cette crainte salutaire de ses jugements, pensez qu'un jour vous tomberez entre les mains d'un Dieu vivant et vengeur; mais tempérez ces sentiments de mainte frayeur par les sentiments d'un amour tout filial, vous disant: « Dieu est mon juge », mais aussi « Dieu est mon Père ».

 

 

Prière

 

O Saint Blaise! je viens répéter avec le prophète pénitent: « Pénétrez, Seigneur, non seulement mon cœur, mais encore ma chair des impressions salutaires de votre crainte ». Et pénétré de frayeur à la vue des jugements redoutables de Dieu, je vous prie, grand saint, d'obtenir du Seigneur qu'il fasse éclater ses grandes miséricordes en faveur de mes grandes misères. La crainte m'éloignera du péché et la confiance me jettera dans les bras du Seigneur. Convertissez-moi, sauvez-moi, et par cette crainte salutaire, conduisez-moi à l'amour parfait. Ainsi soit-il.

 

Cette Neuvaine a été publiée à Montréal, au Canada, chez Arbour et Laperle, imprimeur et relieurs, 421, rue Saint Paul, en 1895

712_001

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Commentaires
M
bonjour, j'écri du cameroun, c'est une neuvaine qui mets mon coeur en joie.Saint blaise est un modèle pour moi. Je vous remerci.
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