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7 octobre 2011

Le Mois de Notre-Dame du Très Saint Sacrement 1/6

NDSS5

Le Mois de Notre-Dame du Très Saint Sacrement

 

Méditations extraites des écrits de Saint Pierre-Julien Eymard

Fondateur de la Congrégation du Très Saint Sacrement

 

Imprimatur

Virduni, die 21 Aprilis, 1909,

Lizet, vic. gén.

 

Préface de la septième édition

 

Comme préface de cette nouvelle édition nous tenons à reproduire un article paru dans la revue « Le Très Saint Sacrement » en Janvier 1906: on y verra quel puissant encouragement la dévotion envers Notre-Dame du Très Saint Sacrement a reçu du Souverain Pontife et la haute sanction donnée à l'initiative du Vénérable Pierre-Julien Eymard décernant ce nouveau litre à la Très Sainte Vierge.

 

« Nos lecteurs savent de quel culte pieux la famille eucharistique du vénéré Père Eymard honore ce nom béni de « Notre-Dame du Très Saint Sacrement », qu'il décerna à la Très Sainte Vierge, pour exprimer en un mot caractéristique tous les liens qui unissent Marie à son Fils dans le Sacrement et toutes les raisons qui nous pressent de nous adresser à elle comme à la médiatrice nécessaire entre notre indigence et son adorable Sainteté. Approuvé déjà par un certain nombre d'Evêques et enrichi d'indulgences pour leurs diocèses respectifs; acclamé au Congrès eucharistique de Lourdes, ce nom nouveau d'une chose très ancienne commençait à se répandre avec grande faveur parmi les âmes dévotes envers l'Eucharistie, qui ont le besoin de ne jamais séparer le Fils de la Mère dans leur religion comme dans leur cœur. Il lui manquait, pour prendre son essor au delà des limites diocésaines et pour se répandre librement dans l'univers catholique, la bénédiction du Pasteur de l'Eglise universelle.

 

Il vient de la recevoir: authentique, ainsi qu'en fait foi le Rescrit que nous avons entre les mains et que nous allons reproduire; spontanément et très gracieusement donnée, ainsi que le raconte une lettre bien renseignée qui nous arrive de Rome. Voici le Rescrit, tout entier de la main de Sa Sainteté Pie X: « Cunctis qui coram Ssmo Sacramento publicae adorationi exposito. recitaverint hanc jaculatoriam: « Domina nostra Sanctissimi Sacramenti, ora pro nobis », Indulgentiam tercentorum dierum concedimus. Die 30 Mensis Decembris an. 1905. Pius P. P. X ». « A tous ceux qui, devant le Très Saint Sacrement exposé, réciteront l'oraison jaculatoire suivante, nous accordons une indulgence de 300 jours: « Notre-Dame du Très Saint Sacrement, priez pour nous ». Le 30 Décembre 1905. Pie X, Pape IE X ». Les circonstances qui accompagnèrent la rédaction et la concession par le Saint-Père de ce précieux Rescrit ont quelque chose de gracieux et de touchant comme une page de légende, quelque chose aussi de spontané et de décisif comme un motus proprio.

 

Un archevêque du Canada, dont la piété envers l'Eucharistie n'a d'égale que sa bienveillance. Mgr Gauthier, archevêque de Kingston, séjournant dernièrement à Rome, fut sollicité par le T. R. Père Estévenon, Supérieur général de la Congrégation du Très Saint Sacrement, dont la résidence est à l'église de Saint-Claude, bien connue des pèlerins de la Ville Eternelle, de demander au Souverain Pontife, en faveur des fidèles de son diocèse, une Indulgence pour la récitation de cette formule de prière: « Notre-Dame du Très Saint Sacrement, mère et modèle des adorateurs, priez pour nous ». Sa Grandeur, ayant favorablement accueilli ce vœu, rédigea une supplique qu'elle se proposait de soumettre au Saint-Père dans une audience fixée au 30 décembre dernier. Mais voilà qu'au cours de l'entretien, ayant obtenu l'agrément de la lire, il la cherche en vain dans ses poches et la fait chercher avec aussi peu de succès dans son pardessus, déposé dans l'antichambre. Grand embarras du très bon prélat, qui commence à exposer de vive voix l'objet de sa supplique égarée: mais aussitôt, souriant et empressé, avec cette spontanéité prévenante et aimable dont il est coutumier, Pie X prend une plume et écrit, sans un instant d'hésitation, le texte rapporté plus haut, qu'il remet à Mgr Gauthier, aussi touché de la grâce qu'il recevait que de la bonne grâce avec laquelle elle lui était donnée.

 

Le très cher correspondant qui nous envoie ce récit ajoute: « Vous devinez notre immense joie à tous en apprenant une telle nouvelle. Aussitôt, tout frémissants d'émotion, nous sommes allés nous jeter aux pieds de la Très Sainte Vierge (devant cette même statue de la chapelle de Saint-Maurice (1) où notre vénéré Père acclama pour la première fois Notre-Dame du Très Saint Sacrement), et là nous avons dit un bon Magnificat et répété avec ardeur l'invocation bénie ». Ces sentiments d'action de grâces, nos lecteurs les partageront avec nous. Nous avons désormais une formule authentique et définitive, dans la langue de l'Eglise, du nom de Notre-Dame du Saint Sacrement, que le P. Eymard avait exprimé en français. Plusieurs fois on avait essayé de le traduire en latin, soit pour le présenter à l'approbation d'évêques étrangers, soit même en vue d'obtenir à sa récitation des indulgences des Souverains Pontifes. Et l'on avait reculé de le faire littéralement devant cette objection que le mot « Domina » semblait donner à Marie sur le Christ Eucharistique une autorité ou une supériorité qu'elle ne possède pas. L'objection valait ce qu'elle valait: elle ne paraissait pas irréfutable. La foi simple et tendre du Souverain Pontife, cette ardente et généreuse dévotion qu'il manifeste dans tous ses actes pontificaux, ne s'est point attardée à discuter les nuances d'opinion; mais de sa main qui ne signe que des paroles de vérité et de vie, il a écrit simplement: « Domina nostra Sanctissimi Sacramenti, ora pro nobis! » C'est la traduction littérale de l'invocation sortie de la foi et de l'amour de notre Père pour Marie: « Notre-Dame du Très Saint Sacrement, priez pour nous! »

 

Nous voilà fixés: nous prions dans la vérité, notre louange est authentique; Marie se reconnaîtra et elle entendra notre voix quand nous crierons, suppliants, vers elle, en l'appelant Notre-Dame du Très Saint Sacrement! Oui, elle est notre mère, notre maîtresse et notre exemple, par conséquent, « Notre Dame »: oui, elle est la Mère du Christ Eucharistique, la dispensatrice du Don eucharistique et de toutes les grâces qu'il renferme et, par conséquent: « Notre-Dame du Très Saint Sacrement »! et nous ne voulons plus désormais aborder le Très Saint Sacrement pour lui rendre un hommage quelconque, le consacrer, le recevoir, l'adorer, le prêcher, sans nous abriter sous le patronage, sous les mérites, sous les vertus et sous le nom de Notre-Dame du Très Saint Sacrement. Et nous nous souviendrons que les chères âmes qui souffrent attendent que nous le redisions souvent: car ce nom répand jusqu'en leur prison de feu l'onction de l'espérance pour les rafraîchir et les trésors des indulgences pour les délivrer.

 

« Domina nostra Sanctissimi Sacramenti, ora pro nobis ! »

 

A. Tesnière, S. S. S.

 

(1) Maison du premier Noviciat de la Congrégation, au diocèse de Versailles, fondée et habitée par le P. Eymard, abandonnée par suite des décrets de 1880 contre les Congrégations religieuses.

 

Avant-propos de la première édition

 

Nous avons promis aux pieux lecteurs de leur donner ce qui nous reste des écrits du vénéré Père Eymard. Voici ses Méditations sur la très sainte Vierge: il envisageait surtout Marie comme le modèle de la piété envers l'Eucharistie; et, pour résumer tous les rapports qui unissent la divine Mère à Jésus-Eucharistie, il a donné à Marie le titre de Notre-Dame du Très Saint Sacrement. C'est pour les Religieux et les Servantes du Saint Sacrement surtout qu'il a écrit: tous nos Agrégés, toutes les âmes dévotes à l'Eucharistie trouveront, dans ses pieuses effusions, un aliment à leur amour pour Marie: elles apprendront surtout, car c'est là le but principal du P. Eymard, à unir dans leurs hommages Marie et Jésus-Eucharistie, à pratiquer tous leurs devoirs eucharistiques dans l'union et sous le couvert de la sainte Vierge. Nous publions les Méditations du Père en forme de Mois de Marie: c'est une forme reçue généralement, et qui facilitera la diffusion de ses pensées: pour nous conformer à l'usage, nous avons joint à chaque méditation un exemple, une aspiration et une pratique; nous avons tenu à garder l'unité de l'œuvre, et c'est Notre-Dame du Très Saint Sacrement que feront connaître et aimer ces exemples, ces pratiques et ces aspirations. I1 restait à justifier ce nouveau titre donné à Marie par le P. Eymard; on l'a fait dans l'Appendice qui termine ce volume. On y verra quelques-unes des raisons qui doivent permettre d'invoquer Marie comme la Vierge de l'Eucharistie. Du reste, ce titre de Marie a été béni par plusieurs de nos vénérables évêques. Nous savons que l'auguste Pontife Pie IX aimait et bénissait ce nom glorieux ; disons donc souvent et avec confiance : « Notre-Dame du Très Saint Sacrement, Mère et Modèle des adorateurs, priez pour nous qui avons recours à vous ».

 

A.T.

 

Approbation de Monseigneur l'évêque d'Arras, Boulogne et Saint Omer

 

Arras, 19 mars 1872.

 

Nous avons parcouru avec un véritable intérêt le Mois de Notre-Dame du Très Saint Sacrement. Les méditations extraites des écrits du R. P. Eymard nous ont paru pleines d'onction, et propres à inspirer aux fidèles le désir de s'unir toujours à Marie dans leurs nombreux devoirs envers la sainte Eucharistie. L'Appendice justifie le titre de Notre-Dame du Très Saint Sacrement par des raisons bien théologiques, empruntées, du reste, aux auteurs les plus recommandables par leur science et leur piété. Nous verrons donc volontiers cet ouvrage se répandre dans notre diocèse; il y favoriserait sûrement la vraie et solide dévotion, si bien résumée dans ces mots: « Ad Jesum per Mariam ».

 

+ Jean-Baptiste-Joseph, Evêque d'Arras, Boulogne et Saint Omer

 

Evêché de Marseille

 

Marseille, le 3 juin 1872.

 

Mon Révérend Père,

 

Aucun envoi ne pouvait m'être plus agréable que celui que vous avez bien voulu me faire des ouvrages du très regretté P. Eymard, et je vous prie d'agréer mes plus sincères remerciements. Malgré mes confirmations, j'ai pu en commencer la lecture, et je l'ai fait avec la plus grande édification; c'est bien là la piété si tendre et si théologique de votre vénéré Fondateur. Je suis heureux de m'associer à mes vénérés collègues d'Angers et d'Arras, en accordant 40 jours d'indulgence aux fidèles de mon diocèse quand ils feront l'invocation: « Notre-Dame du Très SaintSacrement, mère et modèle des adorateurs, priez pour nous qui avons recours à vous ». Agréez, mon Révérend Père, l'assurance de mon affectueux dévouement,

 

+ Ch.-Ph., ev. de Marseille.

 

Évêché de Tarbes

 

Tarbes, le 11 juin 1871.

 

Mon Bon Père,

 

J'ai lu avec le plus vif intérêt, non pas le Mots de Marie du P. Eymard, mais votre Appendice. Vous avez étudié la question à fond: vous l'avez éclaircie, il n'y a rien à dire. Le titre de Notre Dame du Très Saint Sacrement est désormais acquis pour toujours à la Bienheureuse Vierge Marie, et c'est un de ses plus beaux titres. J'approuve des deux mains ce nouvel hommage rendu à la Mère de Dieu, et j'accorde volontiers 40 jours d'indulgence à ceux de mes diocésains qui répéteront trois fois cette invocation. Recevez, cher Père, avec ma bénédiction et mes remerciements, la nouvelle assurance de mon affectueux dévouement.

 

+ P.-A., ev. de Tarbes.

 

Diocèse de Valence

 

L'aumônier de l'Hôtel-Dieu de Romans (Drôme) nous écrivait, le 5 juillet 1872: « J'ai la consolation de vous annoncer que Sa grandeur Monseigneur l'Evèque de Valence nous a fait avertir par M. Vigne, son vicaire général, qu'Elle daigne se joindre à Nos seigneurs d'Angers et d'Arras pour accorder aux fidèles de son diocèse 40 jours d'indulgence chaque fois qu'ils réciteront l'invocation: « Notre-Dame du Très Saint Sacrement, mère et modèle des adorateurs, priez pour nous qui avons recours à vous ». Ces jours d'indulgence sont applicables aux âmes du purgatoire par mode de suffrage ».

 

Monseigneur l'Evêque d'Angers et Monseigneur l'Evêque d'Arras avaient les premiers béni ce nom donné à Marie, et gracieusement accordé 40 jours d'indulgence à tous les fidèles de leur diocèse qui réciteraient l'invocation à Notre-Dame du Très Saint Sacrement. Nous croyons que la plupart de Nosseigneurs les Evêques seraient disposés à accorder la même faveur dans les limites de leurs juridiction : nous osons prier les propagateurs de la dévotion à la Vierge de l'Eucharistie de demander cette faveur dans leurs diocèse respectifs : rien n'est si capable de répandre une dévotion que la bénédiction des premiers pasteurs.

 

Monseigneur l'Evêque de Salamanque, en Espagne, ne s'est pas contenté d'approuver le nouveau titre de Marie, Sa Grandeur a voulu prêcher et écrire en l'honneur de Notre Dame du Très Saint Sacrement. Tracées par une plume aussi auguste, les pages suivantes que nous extrayons du Bulletin Ecclésiastique des Diocèses de Salamanque et Ciudad-Rodrigo, ont une telle autorité que nous nous reprochions de ne pas les reproduire. Et puis, nous le croyons, les enfants du P. Eymard savourerons avec délices cet éloge de leur Père vénéré, et recevront comme un puissant encouragement les paroles bienveillantes adressées par l'éminent prélat à la Société du Très Saint Sacrement, qu'il fonda au prix de si grands sacrifices, et, pour tout dire, au prix même de sa vie. Voici l'article signé par Sa Grandeur et traduit de l'espagnol:

 

Notre Dame du Très Saint Sacrement

 

« Voici un nouveau titre donné à Marie par le T.R.P. Pierre-Julien Eymard, fondateur de la Société du Très Saint Sacrement. Cet homme admirable naquit à la Mure d'Isère en 1811 ; après avoir embrassé l'état ecclésiastique et exercé le saint ministère, il entra dans la Société de Marie, où, pendant dix-sept ans, il donna l'exemple de toutes les vertus religieuses. Mais Dieu le destinait à être le Père d'une nouvelle famille, et dès que la volonté divine lui fut clairement con nue, il accepta sans hésiter, les peines et les travaux que lui devait coûter l'établissement de sa Société, qui prenait le nom de Société des Religieux du Très Saint Sacrement. Glorifier la Très Sainte Eucharistie, voilà son but ; ses moyens ? L'exposition solennelle et perpétuelle de l'auguste Sacrement. Ils ont aussi un apostolat extérieur, mais il embrasse toutes les œuvres qui se rapportent directement à leur but essentiel.

 

Ce saint Institut a commencé à Paris, en 1856, dans un humble local cédé provisoirement par l'Archevêque Mgr Sibour. En 1862, le P. Eymard, comptant déjà un nombre suffisant de disciples, ouvrit une maison de noviciat, et le 8 mai de l'année suivante, Sa Sainteté Pie IX, après avoir ouï la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers, rendit le décret d'approbation de la dite société. La vie de ce pieux Fondateur ne fut pas de longue durée ; mais, avant de mourir, Dieu lui avait accordé la consolation de voir sa famille religieuse se consolider et d'étendre ; et le 1er août de l'année 1868, il s'éteignait de la mort des justes, tout embrasé de l'amour de Jésus sacramentel. Parmi les legs pieux que le P. Eymard a faits à sa famille religieuse, il en est un qui frappe aujourd'hui, plus particulièrement notre attention (puisque nous sommes au mois de mai) : c'est la dévotion à Notre Dame du Saint Sacrement.

 

Le premier jour de mai 1868 étant à Saint-Maurice maison de solitude qu'il avait fondée dans un site agréable, éloignée du fracas des villes et des vains bruits du monde, le P. Eymard ouvrit les pieux exercices du Mois de Marie et termina une chaleureuse exhortation par ces paroles : « Eh bien ! Nous honorerons Marie sous le vocable de Notre Dame du Très Saint Sacrement ! Oui, disons avec confiance, disons avec amour : « Notre Dame du Très Saint Sacrement, Mère et Modèle des Adorateurs, priez pour nous qui avons recours à vous ! »

 

Le Père était radieux, sa parole émue ; son cœur débordait l'allégresse ; il venait de payer la dette de reconnaissance à Marie, sa Mère ; à Marie, qui l'avait donné à Jésus sacramentel, qui l'avait soutenu et encouragé avec un e maternelle sollicitude dans la fondation de sa pieuse et édifiante Société ! Et laissant à ses enfants, sur le point de les quitter, un puissant moyen de mieux servir leur Maître, il ajoutait au diadème de Marie un fleuron qui n'est ni le moins beau, ni le moins glorieux ! « Notre Dame du Très Saint Sacrement est le nom nouveau d'une chose fort ancienne », disait le Père.

 

On vénère avec raison tous les mystères de la vie de la Mère de Dieu. Les âmes contemplatives ont trouvé dans la vie de Marie à Nazarethg un exemple, comme les cœurs désolés une consolation dans Notre-Dame des Sept Douleurs : il y a dans toutes les actions de la Très Sainte Vierge une grâce qui nous attire suavement à les honorer et à les imiter, chacun suivant notre vocation. Or Marie a vécu plus de vingt années après l'Ascension de son Divin Fils. A quoi furent occupées ces longs jours d'exil, et quelle grâce renferme cette importante partie de la vie de notre Mère ?

 

Le Livre des Actes semble l'indiquer assez clairement. « Les premiers chrétiens, y est-il dit, vivaient dans la paix, l'union, la Charité la plus ardente, soupirant après le martyre et pour s'y préparer, persévérant dans la fraction du pain : perseverantes in communicatione fractionis panis. (Actes des Apôtres 2 : 42). Vivre de l'Eucharistie et par l'Eucharistie, se réunir autour du Tabernacle pour chanter des hymnes et des cantiques spirituels, voilà le caractère distinctif de la primitive Eglise : le Saint Esprit l'a consigné dans la sublime histoire ecclésiastique rédigée par Saint Luc ; tel est aussi le résumé des dernières années de la Très Sainte Vierge, qui retrouvait dans l'adorable Hostie le fruit béni de ses entrailles, et dans la vie d'union avec Notre Seigneur en son Tabernacle, les temps heureux de Bethléem et de Nazareth. Oh ! Oui, c' »est Marie surtout qui persévérait dans la fraction du pain. Voilà le grand modèle des adorateurs du Très Saint Sacrement.

 

Maintenant nous allons signaler brièvement quelques unes des raisons qui justifient le titre de Notre Dame du Très Saint Sacrement donné à Marie par le R.P. Eymard. Marie est la Mère de Jésus, de qua natus est Jesus ; nous croyons, et cette fois est notre plus douce joie, que le corps adorable de Notre-Seigneur, présent réellement en l'Eucharistie, est le même ; corps qui a été formé du sang très pur de Marie, nourri de sa substance et de son lait virginal. C'est pour cela que Saint Augustin disait : « De carne Mariae carnem accepit. Et quia in ipsa carne hic ambulavit et ipsam carnem nobis manducandam dedit ad salutem. Le Seigneur a reçu sa chair de la chair de la Vierge Marie ; et comme il a vécu ici-bas dans la chair, il nous a donné cette chair à manger comme l'aliment de notre salut ». Dans le même sens parlaient Saint Ambroise, Saint Anselme, Saint Bernardin, Richard de Saint Laurent et les théologiens Suarez, Kick, Schurlog, Zelada, Vega, Cornelius a Lapide et d'autres.

 

L'Eglise, dans sa liturgie de la Fêtes-Dieu, redit en ce jour la préface de la Nativité de Notre Seigneur, qui parle de la chair donnée par Marie au Verbe in carné : quia per incarnati Verbi Mysterium ; et la doxologie des hymnes de l'Office Divin de cette fête, après avoir chanté les gloires et l'amour de Jésus sacramentel, fait remonter à la Vierge la cause du don que nous recevons à l'autel : Jesu tibi sit gloria, qui natus es de Virgine. Ces raisons, et d'autres, que nous omettons pour abréger notre récit, sont celles qui autorisent le nouveau titre donné à Marie par le P. Eymard ; nous les avons trouvées exposées avec une érudition remarquable dans un des ouvrages de la Bibliothèque publiée par les religieux du Très Saint Sacrement. Nosseigneurs les Evêques d'Angers et d'Arras ont accordés chacun 40 jours d'indulgence aux fidèles de leurs diocèses, et Nous, de grand cœur, nous en accordant autant à ceux qui réciteront l'invocation suivante : Notre Dame du Très Saint Sacrement, Mère et Modèle des adorateurs, priez pour nous qui avons recours à vous ! » Salamanque, le quatrième jour et premier samedi du mois de mai, consacré à Marie, l'an 1872. L'Evêque de Salamanque, D.-J.-L. »

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