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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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1 mai 2012

Le Mois de Marie de Notre-Dame de Lourdes

Mois de Marie de Notre-Dame de Lourdes

Henri Lasserre

 

2

Deuxième jour

Première Apparition

 

I. Bernadette et ses deux compagnes, cheminant de là sorte, étaient arrivées au fond de l'île du Chalet, à l'endroit même où le ruisseau du moulin venait rejoindre le Grave. En face d'elles s'élevait une masse de rochers, à la base desquels se trouvait une grotte assez large et très peu profonde. Par un de ces jeux de la nature, comme on en remarque parfois, une sorte de niche naturelle, grande à peu près comme une très-haute fenêtre, dominait cette cavité. Au pied de cette niche serpentait un rosier sauvage qui avait poussé dans les fentes du roc. On nommait ces excavations la Grotte de Massabielle, « Massabielle », en patois du pays, veut dire « vieux rocher ». Le ruisseau était ce jour-là presque à sec, à cause de réparations que l'on faisait au moulin. Il n'y avait guère qu'un filet d'eau.

Tombées des divers arbustes qui poussaient dans les anfractuosités du rocher, des branches de bois mort tapissaient ce lieu désert, que le dessèchement accidentel du canal rendait en ce moment plus accessible que de coutume. Joyeuses de cette trouvaille, diligentes et actives comme la Marthe de l'Évangile, Jeanne et Marie ôtèrent bien vite leurs sabots de bois et traversèrent le ruisseau. « L'eau est bien froide », dirent-elles en arrivant sur l'autre rive et remettant leurs sabots. On était au mois de février, et ces torrents de la Montagne, à peine sortis des neiges éternelles où leur source se forme, sont généralement d'une température glaciale. Bernadette, moins alerte ou moins empressée, chétive d'ailleurs, était encore en deçà du petit cours d'eau. C'était pour elle tout un embarras que de traverser ce faible courant. Elle avait des bas, tandis que Marie et Jeanne étaient nu-pieds dans leurs sabots, et elle avait à se déchausser. Devant l'exclamation de ses compagnes, elle redouta le froid de l'eau. « Jetez deux ou trois grosses pierres au milieu du ruisseau, leur dit-elle, pour que je puisse passer à pied sec ». Les deux glaneuses de bois s'occupaient déjà a composer leur petit fagot. Elles ne voulurent pas perdre leur temps à se déranger: « Fais comme nous, répondit Jeanne: mets-toi nu-pieds ». Bernadette se résigna, et, s' adossant à un fragment de roche qui était là, elle commença à défaire sa chaussure. Il était environ midi, l'Angélus devait sonner en ce moment à tous les clochers des villages pyrénéens.

Elle était en train d'ôter son premier bas, lorsqu'elle entend autour d'elle comme le bruit d'un coup de vent, se levant dans la prairie avec je ne sais quel caractère d'irrésistible puissance. Elle crut à un ouragan soudain et se retourna instinctivement. A sa grande surprise, les peupliers qui bordent le Gave étaient dans une complète immobilité. Aucune brise, même légère, n'agitait leurs branches paisibles. « Je me serai trompée », se dit-elle. Et, songeant encore a ce bruit, elle ne savait que croire. Elle se remit a se déchausser. En ce moment, l'impétueux roulement de ce souffle inconnu se fit entendre de nouveau. Bernadette leva la tête, regarda en face d'elle et poussa aussitôt, ou plutôt voulut pousser un grand cri, qui s'étouffa dans sa gorge. Elle frissonna de tous ses membres, et, terrassée, éblouie, écrasée en quelque sorte par ce qu'elle aperçut devant elle, elle s'affaissa sur elle-même, ploya, pour ainsi dire, tout entière, et tomba à deux genoux.

Un spectacle vraiment inouï venait de frapper son regard. Le récit de l'enfant, les interrogations innombrables que lui ont faites depuis cette époque mille esprits investigateurs et sagaces, les particularités précises et minutieuses dans lesquelles tant d'intelligences en éveil l'ont forcée de descendre, permettent de tracer d'une main aussi sûre de chaque détail que de la physionomie générale, le portrait étonnant de l'Être merveilleux qui apparut en cet instant aux yeux de Bernadette, terrifiée et ravie.

II. Au-dessus de la Grotte devant laquelle Marie et Jeanne, empressées et courbées vers la terre, ramassaient du bois mort; dans cette niche rustique formée par le rocher, se tenait debout, au sein d'une clarté surhumaine, une femme d'une incomparable splendeur. L'ineffable lueur qui flottait autour d'elle ne troublait ni ne blessait les yeux comme l'éclat du soleil. Tout au contraire, cette auréolé, vive comme un faisceau de rayons et paisible comme l'ombre profonde, attirait invinciblement le regard, qui semblait s'y baigner et s'y reposer avec délices. C'était, comme l'Étoile du matin, la lumière dans la fraîcheur. Rien de vague, d'ailleurs, ou de vaporeux dans l'Apparition elle-même. Elle n'avait point les contours fuyants d'une vision fantastique; c'était une réalité vivante, un corps humain, que l'œil jugeait palpable comme la chair de nous tous, et qui ne différait d'une personne ordinaire que par son auréole et par sa divine beauté.

Elle était de taille moyenne. Elle semblait toute jeune et elle avait la grâce de la vingtième année; mais, sans rien perdre de sa tendre délicatesse, cet éclat, fugitif dans le temps, avait en elle un caractère éternel. Bien plus, dans ses traits aux lignes divines se mêlaient en quelque sorte, sans en troubler l'harmonie, les beautés successives et isolées des quatre saisons de la vie humaine. L'innocente candeur de l'Enfant, la pureté absolue de la Vierge, la gravité tendre de la plus haute des Maternités, une Sagesse supérieure à celle de tous les siècles accumulés, se résumaient et se fondaient ensemble, sans se nuire l'une à l'autre, dans ce merveilleux visage de jeune fille. A quoi le comparer en ce monde déchu, où les rayons du beau sont épars, brisés et ternis, et où ils ne nous apparaissent jamais sans quelque impur mélange? Toute image, toute comparaison serait un abaissement de es type indicible. Nulle majesté dans l'univers, nulle distinction de ce monde , nulle simplicité d'ici-bas, ne peuvent en donner une idée et aider à le faire mieux comprendre. Ce n'est point avec les lampes de la terre que l'on peut faire voir, et, pour ainsi dire, éclairer les astres du ciel.

La régularité même et l'idéale pureté de ces traits, où rien n'était heurté, les dérobe à la description. Faut-il dire cependant que la courbe ovale du visage était d'une grâce infinie, que les yeux étaient bleus et d'une suavité qui semblait fondre le cœur de quiconque en était regardé? Les lèvres respiraient une bonté et une mansuétude divines. Le front paraissait contenir la sagesse suprême, c'est-à-dire la science de toutes choses, unie à la vertu sans bornes. Les vêtements, d'une étoffe inconnue, et tissés sans -doute dans l'atelier mystérieux où s'habille le lis des vallées, étaient blancs comme la neige immaculée des montagnes, et plus magnifiques en leur simplicité que le costume éclatant de Salomon dans sa gloire. La robe, longue et traînante, la robe aux chastes plis, laissait ressortir les pieds, qui reposaient sur le roc et foulaient légèrement la branche de l'églantier. Sur chacun de ces pieds, d'une nudité virginale, s'épanouissait la Rose mystique, couleur d'or.

Sur le devant, une ceinture, bleue comme le ciel et nouée à moitié autour du corps, pendait en deux longues bandes qui touchaient presque à la naissance des pieds. En arrière, enveloppant dans son amplitude les épaules et le haut des bras, un voile blanc, fixé autour de la tête, descendait jusque vers le bas de la robe. Ni bagues, ni collier, ni diadème, ni joyaux: nul de ces ornements dont s'est parée de tout temps la vanité humaine. Un chapelet, dont les grains étaient blancs comme des gouttes de lait, dont la chaîne était jaune comme l'or des moissons, pendait entre les mains, jointes avec ferveur. Les grains du chapelet glissaient l'un après l'autre entre les doigts. Toutefois les lèvres de cette Reine des Vierges demeuraient immobiles. Au lieu de réciter le rosaire, elle écoutait peut-être en son propre cœur l'écho éternel de la Salutation Angélique et le murmure immense des invocations venues de la terre. Chaque grain qu'Elle touchait, c'était sans doute une pluie de grâces célestes qui tombait sur les âmes, comme des perles de rosée dans le calice des fleurs. Elle gardait le silence; mais, plus tard, sa propre parole et les faits miraculeux que nous aurons à raconter devaient attester qu'Elle était la Vierge immaculée, la très-auguste et très sainte Marie, Mère de Dieu. Cette Apparition merveilleuse regardait Bernadette, qui, dans son saisissement, s'était, comme nous l'avons dit, affaissée sur elle-même, et, sans s'en rendre compte, prosternée soudainement à genoux.

III. L'enfant, dans sa première stupeur, avait instinctivement mis la main sur son chapelet; et, le tenant dans ses doigts, elle voulut faire le signe de la croix et porter la main à son front: Mais son tremblement était tel qu'elle n'eut pas la force de lever le bras; il retomba, impuissant, sur ses genoux ployés. Le regard et le sourire de la Vierge incomparable rassurèrent bien vite la petite bergère effrayée. D'un geste grave et doux, qui avait l'air d'une toute-puissante bénédiction pour la terre et les cieux, elle fit Elle-même, comme pour encourager l'Enfant, le signe de la Croix. Et la main de Bernadette, se soulevant peu à peu comme invisiblement portée par Celle que l'on nomme le Secours des "Chrétiens, fit en même temps le signe sacré.

L'enfant n'avait plus peur. Éblouie, charmée, doutant pourtant par instants d'elle-même et se frottant les yeux, le regard constamment attiré par cette céleste Apparition, ne sachant trop que penser, elle récitait humblement son chapelet: « Je crois en Dieu; Je vous salue, Marie, pleine de grâces... » Comme elle venait de le terminer en disant: « Gloire au Père, au Fils et à l'Esprit, dans les siècles des siècles », la Vierge lumineuse disparut tout à coup, rentrant sans doute dans les Cieux éternels où réside la Trinité Sainte. Bernadette éprouva comme le sentiment de quelqu'un qui redescend ou qui retombe. Elle regarda autour d'elle. Le Gave courait toujours en mugissant à travers les cailloux et les roches brisées; mais ce bruit lui semblait plus dur qu'auparavant, les eaux lui paraissaient plus sombres, le paysage plus terne, la lumière du soleil moins claire. Devant elle s'étendaient les Roches de Massabielle, sous lesquelles ses compagnes glanaient des débris de bois. Au-dessus de la Grotte, la niche où reposait la branche d'églantier était toujours béante; mais rien d'inaccoutumé n'y apparaissait, nulle trace ne lui était restée de la visite divine, et elle n'était plus la Porte du Ciel.

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Prière pour demander l'esprit de Pauvreté, de Silence et d'Oraison

 

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

Notre-Dame de Lourdes! en souvenir de cette première Apparition dont tant d'événements qui vont suivre doivent attester la vérité; au nom du mystérieux silence qui tenait fermées vos lèvres bénies; au nom de la modestie de vos vêtements; au nom du choix que vous avez fait d'une grotte déserte pour tous manifester aux regards éblouis de l'innocence en extase, donnez-nous à nous-même l'amour de la retraite, de la simplicité et du silence. Apprenez-nous à fuir le bruit, à fuir le luxe, à fuir la foule agitée, toutes choses où n'habite point la grâce de Dieu. Guérissez nos intempérances de langue, et rappelez toujours à notre conscience qu'il n'est pas une seule de nos paroles .dont nous ne devions rendre compte au dernier jugement. Guérissez nos délicatesses extrêmes et nos vanités ridicules, notre attachement insensé à la mode du jour, aux parures, aux bijoux, aux meubles inutiles, aux frivolités de toute espèce, à la recherche efféminée du bien-être: guérissez notre coupable amour pour ces fastueuses pompes de Satan, auxquelles nous avions renoncé par notre baptême et qui ne sont dignes que de notre mépris. Donnez-nous de comprendre la vraie pauvreté de la richesse, et la vraie richesse de la pauvreté. Guérissez notre folle estime pour ce qu'on appelle le Monde, et faites-nous toujours souvenir que Jésus-Christ n'a pas prié pour le Monde et qu'il en a maudit l'esprit empoisonné. A l'amour de la retraite, de la pauvreté et du silence, ajoutez, nous vous en supplions, ô Marie, le don de la prière. En mémoire de ce Rosaire que Bernadette aperçut entre vos mains sacrées, enseignez-nous à vous invoquer vous-même avec cette piété filiale qui obtient tout, et à vous dire, avec les mêmes sentiments que l'Ange Gabriel, et que les cœurs fidèles: « Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit- il.

 

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