18 mai 2012

Le Mois de Marie de Notre-Dame de Lourdes

Le Mois de Marie de Notre-Dame de Lourdes

Henri Lasserre

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Dix-neuvième jour

Dépouillement de la Grotte

 

I. Le bruit que le Préfet avait donné l'ordre de spolier la Grotte s'était répandu rapidement et avait jeté l'agitation dans toute la ville. La population tout entière était consternée comme en présence d'un sacrilège monstrueux. « La très Sainte Vierge a daigné descendre chez nous, disait-on, et y opérer des miracles, et voilà comment on la reçoit! Il y a de quoi attirer la colère du Ciel ! » Les âmes les plus froides étaient émues; une sourde effervescence se manifestait peu à peu dans la population et allait grandissant. Dès les premiers moments et avant l'entrevue que nous venons de raconter, le curé Peyramale et les Prêtres de la ville avaient fait entendre au uns et aux autres des paroles de paix, et tâché de calmer les plus irrités. « Mes amis, disait le Clergé, ne compromettez pas votre cause par des désordres; subissez la loi, même mauvaise. Si la sainte Vierge est en tout cela, elle saura bien tourner les choses à sa gloire; et vos violences, si vous vous en permettiez, seraient à son égard un manque de foi, une injure à sa toute-puissance. Voyez les martyrs: se sont-ils révoltés contre les empereurs? Et ils ont triomphé par cela même qu'ils n'ont pas combattu ». L'autorité morale du Curé était grande, mais les têtes étaient ardentes et les cœurs indignés. On était à la merci d'un hasard. Les objets et les ex-voto déposés à la Grotte formaient une masse considérable, et qui ne pouvait être transportée à main d'homme, M. Dominique se rendit à la Poste, chez M. Barioge, pour demander une charrette et des chevaux. « Je ne prête point mes chevaux pour de pareilles choses », répondit le Maître de poste. « Mais vous ne pouvez refuser vos chevaux à qui les paye », s'écria M. Dominique. « Mes chevaux sont faits pour le service de la Poste et non pour cette besogne. Je ne veux être pour rien en ce qui va se commettre. Faites-moi un procès si cela vous convient. Je refuse mes chevaux ». Le Commissaire alla ailleurs. Dans tous les hôtels, chez tous les loueurs de chevaux, assez nombreux à Lourdes à cause du voisinage des eaux~thermales, chez lès particuliers, auxquels il s'adressa en désespoir de cause, il rencontra les mêmes refus. Sa situation était des plus cruelles. La population, troublée et frémissante, le voyait ainsi aller inutilement de maison en maison, suivi des Sergents de ville, et assistait à ses déceptions successives. Il entendait les murmures, les rires, les paroles dures de la foule. Le poids de tous les regards tombait sur lui, en cette course pénible et infructueuse qu'il faisait à travers les places et les rues de la ville. Il avait vainement augmenté successivement la somme d'argent qu'il offrait pour le prêt d'une charrette et d'un cheval. Les plus pauvres avaient refusé, bien qu'il eût offert jusqu'à trente francs et que la course ne fût que de quelques centaines de mètres. La foule, entendant ce chiffre de trente francs, le comparait aux trente deniers.

Enfin, il trouva chez un maréchal ferrant une fille qui, pour cette somme, lui prêta ce dont il avait besoin. Quand on le vit sortir de cette maison avec une charrette attelée, la multitude fut d'autant plus indignée que nulle misère urgente n'avait pu déterminer la complaisance vénale des propriétaires du chariot. Ces gens n'étaient point pauvres. Dominique se dirigea vers la Grotte. Les Sergents de ville conduisaient la charrette. Une foule immense les suivait, silencieuse, sombre, inquiète, sentant s'amonceler en elle la terrible électricité des orages. On arriva ainsi devant les Roches Massabielle. La charrette, ne pouvant parvenir jusque là, stationna à quelque distance. Sous la voûte de la Grotte brûlaient çà et là des cierges, portés sur des chandeliers ornés de mousse et de rubans. Des croix, des statues de la Vierge, des tableaux religieux, des chapelets, des colliers, des bijoux reposaient sur le sol ou dans les anfractuosités du rocher. A certaines places, sous les images de la Mère de Dieu, on avait étendu des tapis. Des milliers de bouquets avaient été portés là en l'honneur de Marie par de pieuses mains, et les prémices du mois des fleurs embaumaient ce sanctuaire champêtre. Dans une ou deux corbeilles d'osier et sur le sol brillaient des pièces de cuivre, d'argent ou d'or dont le tout formait quelques milliers de francs, premier don spontané des fidèles pour l'érection, en ce lieu, d'un temple à la Vierge sans tache, pieuse offrande, dont le caractère sacré avait frappé de respect l'audace même des malfaiteurs et sur laquelle, malgré la facilité de la solitude et des nuits, nul n'avait osé jusque-là porter une main sacrilège. M. Dominique franchit la balustrade construite par les ouvriers et entra dans la Grotte. Il paraissait troublé. Les Sergents de ville étaient près de lui; la foule qui l'avait suivi le regardait, mais sans pousser une clameur. La tranquillité extérieure de cette multitude avait quelque chose d'effrayant.

Le Commissaire commença d'abord par s'assurer de l'argent. Puis, éteignant les cierges un à un, ramassant les chapelets, les croix, les tapis, les divers objets qui remplissaient la Grotte, il les remettait au fur et à mesure aux Sergents de ville pour les porter sur la charrette. Ces pauvres gens paraissaient souffrir de la besogne qu'ils faisaient, et c'était avec un visible sentiment de tristesse et de respect qu'ils portaient sur le chariot tout ce dont le Commissaire dépouillait la Grotte, honorée et sanctifiée naguère par la visite de la Mère de Dieu, parle jaillissement de la Source, par la guérison des malades. A cause de la distance de la charrette, tout cela se faisait assez lentement. M. Dominique appela un petit garçon qui se trouvai4 là, un peu en avant de la foule. « Tiens, prends ce tableau et porte-le à la charrette ». Le petit garçon tendit les mains pour prendre le cadre. Un autre enfant, à côté de lui, lui cria: « Malheureux! Que vas-tu faire? Le bon Dieu te punirait! » L'enfant, effrayé, recula alors, et aucun appel nouveau du Commissaire ne put le déterminer à avancer.

Les mouvements du Commissaire avaient je ne sais quoi de convulsif. Quand il ramassa le premier bouquet, il voulut, le considérant comme une non-valeur, le jeter dans le Gave, mais un vague murmure de la foule arrêta son geste commencé. Il parut comprendre que la mesure de la patience populaire était comble et que le moindre incident pouvait la faire déborder. Les bouquets furent alors, avec tout le reste, transportés sur le chariot. Un instant après, une statuette de la Vierge se brisa entre les mains du Commissaire, et ce petit fait produisit encore dans la foule un mouvement redoutable. Quand la Grotte fut dépouillée de tout, M. Dominique voulut encore enlever la balustrade. Il lui manquait une hache. Des gens qui taillaient du bois à une scierie annexée au moulin de M. de Laffitte lui refusèrent successivement celles dont ils se servaient. Un autre ouvrier, qui travaillait un peu à l'écart des autres, n'osa pas lui résister et laissa prendre la sienne. M. Dominique mit lui-même la main à l'œuvre, et donna quelques coups de hache sur la balustrade qui était peu solide et qui céda presque aussitôt. La vue de cet acte de violence matérielle, le spectacle de cet homme frappant le bois à coups de hache, fit plus d'effet sur la multitude que tout le reste, et il y eut une explosion menaçante. La Gave était là, rapide et profond; et il suffisait de quelques instants d'égarement pour que le malheureux Commissaire y fut précipité, dans un de ces irrésistibles mouvements de colère comme les foules en ont parfois. Dominique se retourna et montra son visage pâle et bouleversé. « Ce que je fais; dit-il avec une apparente tristesse, je ne le fais pas de moi-même, et c'est avec le plus grand regret que je me vois forcé de l'exécuter. J'agis d'après les ordres de M. le Préfet. Il faut que j'obéisse, quoi qu'il m'en coûte, à l'autorité supérieure. Je ne suis point responsable, et il ne faut pas s'en prendre à moi ». Des voix dans la foule s'écrièrent: « Demeurons calmes, pas de violence; laissons tout à la main de Dieu ». Les conseils et l'activité du Clergé portaient leurs fruits, et il n'y eut aucun désordre. Le Commissaire et les Sergents de ville conduisirent sans obstacle la charrette à la mairie, où ils déposèrent tous les objets recueillis à la Grotte. L'argent fut remis à M. le Maire.

II. Le soir, pour protester contre les mesures du Préfet, une foule innombrable se rendit à la Grotte, qui fut soudainement remplie de fleurs et illuminée. Seulement, pour éviter que la Police vînt saisir les cierges, chacun tenait, le sien à la main; et, au retour, le remportait chez lui. Le lendemain, deux faits eurent lieu qui impressionnèrent vivement la population. La fille qui avait loué le cheval et le chariot à M. Dominique tomba du haut d'un grenier et se brisa une côte. Le même jour, l'homme qui avait prêté la hache au Commissaire pour renverser la balustrade de la Grotte eut les deux pieds écrasés par la chute d'un madrier qu'il voulait placer lui-même sur un établi. Les Libres Penseurs virent là une coïncidence irritante et malencontreuse. La multitude considéra ce double événement comme une punition céleste. M. le Préfet était peu troublé par ces menus incidents. Il ne croyait pas plus aux maladies qu'aux guérisons venant du Ciel. L'attitude, non point menaçante, mais inflexible, de l'abbé Peyramale, la détermination prise par ce dernier d'intervenir de sa personne pour protéger Bernadette contre l'arrestation projetée, le préoccupaient bien plus que les marques du courroux céleste. Dieu, en un mot, l'inquiétait moins que le Curé.

Le refus de M. Anselme de procéder à cette violente mesure; sa démission offerte, circonstance très-étrange de la part de ce fonctionnaire timide; le visible mécontentement des maires du canton au discours du conseil de révision; les symptômes de grave effervescence qui avait accueilli l'enlèvement des ex-voto de la Grotte; l'incertitude où l'on était peut-être de la passive obéissance des Gendarmes et des Soldats, lesquels partageaient à l'égard de Bernadette l'enthousiasme et la vénération populaires, lui donnèrent également à réfléchir. Il comprit que, dans un tel ensemble de conjonctures, l'incarcération de la Voyante pourrait avoir les conséquences les plus désastreuses. Ce n'est point qu'il n'eût bravé volontiers une émeute. Quelques-uns des détails que nous avons racontés donneraient à penser qu'il l'avait secrètement désirée. Mais un soulèvement des populations précédé de la démission du Maire, compliqué de l'intervention d'un des prêtres les plus respectés du diocèse, suivi, selon toute probabilité, d'une plainte au Conseil d'État pour séquestration arbitraire, accompagnée d'une énergique protestation de la presse catholique ou simplement indépendante, avait un caractère de gravité qui ne pouvait manquer de frapper vivement un homme aussi intelligent et aussi attaché à ses fonctions que M. le baron Pardoux.

Il devait pourtant en coûter singulièrement à l'orgueilleux Préfet de s'arrêter dans l'exécution de cette mesure radicale qu'il avait si publiquement annoncée la veille au conseil de révision; et assurément il n'eût point agi de la sorte si le rapport des médecins, au lieu d'être une simple et hésitante hypothèse, peu sûre d'elle-même, avait constaté la folie ou l'hallucination de la Voyante. Que Bernadette eût été réellement atteinte d'aliénation mentale, rien n'était plus facile au Préfet que d'ordonner un second examen: rien de plus aisé que de faire constater le trouble cérébral de l'enfant par deux autres docteurs, choisis parmi les notabilités scientifiques du pays, et assez autorisés comme gens de savoir et d'honneur pour imposer leur décision à l'opinion publique. Mais M. Pardoux., au courant de tous les interrogatoires de Bernadette, comprit qu'il ne se trouverait pas un médecin sérieux qui ne reconnût et ne proclamât avec tout le monde la pleine raison, la droite intelligence et la bonne foi de l'enfant. Devant l'évidence d'une telle situation, en présence des impossibilités morales, presque matérielles, qui se dressaient inopinément devant lui, le sage Préfet, malgré son entêtement proverbial, se vit forcé de s'arrêter net et de ne pas aller plus avant. Il était condamné à l'inaction par la force des choses. Quant à retourner complètement sur ses pas et à révoquer les mesures déjà exécutées publiquement par Dominique aux Roches Massabielle, une telle solution ne pouvait même pas aborder la pensée du baron Pardoux. L'enlèvement des objets de la Grotte, étant un fait accompli, fut maintenu. Mais la Voyante demeura, libre, ignorant sans doute, entre ses prières du matin et celles du soir, l'orage qui venait de passer sur elle et qui n'avait point éclaté.

L'autorité civile, par cette tentative avortée et non reprise, constatait elle-même l'impossibilité absolus de convaincre Bernadette du moindre trouble cérébral. En laissant la Voyante libre, après avoir tenté de l'enfermer, le Pouvoir officiel rendait, malgré lui, un public hommage à la pleine intégrité de cette raison et de cette intelligence. L'incrédulité, par de tels coups mal dirigés, se blessait avec ses propres armes et servait précisément la cause qu'elle prétendait attaquer. Ne l'accusons pourtant pas de maladresse. Il doit être difficile de lutter contre l'évidence, et, en un tel combat, les fautes les plus lourdes sont inévitables. Toutefois, si M. Pardoux modifiait en quelques circonstances la forme de ses projets, il s'obstinait invinciblement dans le fond même de ses desseins. L'unique concession qu'il consentait parfois à faire aux événements, c'était d'abandonner un moyen reconnu inutile ou périlleux pour en prendre quelque autre d'une apparence plus efficace, et de tourner les obstacles, quand il était impossible de les briser ou de les franchir. En un mot, s'il changeait de tactique, il ne changeait jamais ses résolutions. Il ne reculait pas, il évoluait. Or, l'incarcération de Bernadette n'était qu'un moyen. Le principe premier et le but suprême, c'était le renverraient radical de la superstition et la défaite définitive au Surnaturel.

M. Pardoux ne perdit en rien l'espérance. Il avait « là Certitude, disait-il hautement, de venir bientôt à bout des difficultés grandissantes de la situation. Être vaincu, lui préfet de l'Empire, lui baron, lui Pardoux, par les contes bleus d'une enfantine bergère, terrassé parle fantôme d'une Apparition chimérique eût été insupportable à son orgueil et paraissait impossible à son génie. Donc, s'il dut renoncer, malgré sou discours du 4 mai, à faire enfermer la pauvre Bernadette comme folle, il n'en lut que plus acharné à mettre un terme d'une façon ou d'une autre aux envahissements du fanatisme. Les doctrines et les explications qui, depuis quelques jours, étaient devenues le thème favori des libres penseurs de ces contrées méridionales, suggérèrent à son esprit, déjà embarrassé, un moyen nouveau qui lui sembla véritablement décisif. Pour bien comprendre comment le Préfet en vint à changer de la sorte son plan d'attaque, il est bon de jeter un coup d'oeil sur ce qui se passait en ce moment dans le camp des intelligences antichrétiennes.

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Prière pour la réforme des Caractères

 

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Notre-Dame de Lourdes, à mesure que nous avançons dans les événements divins et humains dont se compose votre histoire, nous remarquons toute la gravité qu'a, dans la direction de la vie, ce fond mystérieux de notre nature que l'on appelle « le caractère ». Le Préfet, l'Évêque, le Maire, l'Homme de police, le Curé de Lourdes agissent si différemment, plus encore par la divergence de leur caractère que par l'opposition de leurs idées. Obtenez-nous, ô Marie, de faire un sérieux retour sur nous-mêmes, et de connaître notre propre caractère, afin d'en réformer les travers et d'en maîtriser les caprices. Les entêtés, les susceptibles, les boudeurs, les malveillants, les renfermés et les taciturnes, les jaloux, les faibles, les grondeurs, les contredisants, tous les caractères mauvais font leur malheur propre et le malheur d'autrui; et la déplorable constance de leur façon d'être est certainement de plus désastreuse conséquence que telle faute matérielle, grossière, palpable, que tout le monde flétrit, et dont la conscience se garde avec horreur. C'est que, contrairement à l'opinion du monde, s'abandonner aux fâcheuses pentes du caractère constitue, pour chacun de nous, plus qu'une faute, même grave. C'est là un crime, ô Mère de toute perfection, un crime permanent, un état des plus coupables, sur lequel nous nous aveuglons, parce que, au lieu de voir son ensemble effrayant, nous n'en considérons chaque fois que le minime détail. Éclairez-nous, Reine de la lumière, sur ce côté ténébreux et ignoré de nous-mêmes, et donnez-nous la force de nous corriger. Faites comprendre aux boudeurs, aux grondeurs, aux susceptibles, aux gens tourmentants, que donner à chaque instant des coups d'épingle n'est pas moins abominable que donner une fois un coup de poignard. Qui n'aimerait mieux, en effet, recevoir une fois un coup de poignard que des coups d'épingle toute sa vie? Apprenez aux malveillants que, dans la comptabilité de Dieu, le total de leurs petites haines accumulées pourrait bien dépasser parfois en gravité la fureur horrible, mais momentanée, de celui qui a commis un meurtre. Apprenez aux jaloux et aux taciturnes que notre prochain en général, et notre famille plus particulièrement, a un droit absolu à notre cordialité, à notre affabilité, à l'ouverture de notre cœur, et que le leur enlever, c'est se rendre aussi coupable que l'avare, devenu voleur, qui enfouirait l'argent d'autrui et refuserait déloyalement de le rendre à qui il appartient. Enseignez aux obstinés que ne point vouloir accepter par entêtement la vérité venant de la bouche d'autrui, est peut-être aussi condamnable que de combattre la vérité connue. Les Juifs, qui ont crucifié Jésus-Christ et volontairement fermé les yeux à l'évidence pour s'en tenir avec fureur à leurs idées, étaient des entêtés. Dites aux caractères faibles qu'être faible, c'est trahir, et que la faiblesse est inexcusable quand on peut avoir pour appui la grâce et la force même de Dieu. Illuminez chacun de nous sur ces choses intimes que les autres voient souvent si bien, et desquelles nous essayons de détourner nos propres regards, afin de ne pas faire d'efforts. Éclairez-nous et donnez-nous de profiter de la lumière, afin que, heureux nous-mêmes en étant dans le bien, nous rendions les autres heureux, et fassions en nos personnes aimer le nom de Chrétien. Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous. Ainsi soit-il.

 

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