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21 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

04

Vingt-deuxième jour

Sa présence continuelle dans les saints tabernacles

 

Voix de Jésus


« Non-seulement J'ai voulu nourrir ton âme de Moi-même pour la fortifier, la consoler, l'aider à conquérir le Ciel; mais encore J'ai voulu résider constamment dans l'Eucharistie, pour y recevoir ta visite et t'y laisser puiser à souhait à la source des grâces, toutes les fois que ton amour et tes besoins t'amèneraient au pied de mon sanctuaire. Ah! c'est là une bien grande faveur que Je t'ai faite, ô mon fils! Un prince qui daignerait fixer sa demeure parmi quelques-uns de ses sujets ignorants, pauvres, accablés d'infortunes, pour les éclairer, pour soulager leur misère, adoucir leurs souffrances, et leur prodiguer son amitié, oh! tu n'aurais pas assez d'admiration pour cette généreuse bienfaisance, pour ce dévouement inouï, pour cette sublime tendresse Et Moi, Seigneur des Seigneurs, Roi des Rois, Dieu béni aux siècles des siècles, J'ai daigné Me choisir une habitation près de toi; Je Me suis fait comme une tente sur la terre pour être l'inséparable compagnon de ton exil, le consolateur de tes peines, le médecin de tes maux, le trésor de ton indigence; Je t'ouvre, à toute heure, un libre accès auprès de Ma redoutable Majesté que Je voile sous les plus humbles espèces; Je t'invite, Je t'appelle à Moi qui suis la source intarissable de la joie, de la consolation, du courage et de la force; je t'offre Mon Cœur si plein d'Amour, pénétré de la plus tendre compassion pour le joug pesant de la mortalité sous lequel Je vois ployer ta faiblesse. Mais ô cieux soyez dans l'étonnement, mon fils a dédaigné Mes Saints Tabernacles, comme si Je lui étais inutile; mon fils n'a que trop ressemblé aux mondains qui se fatiguent à courir après le mensonge et la vanité. Aux palais des rois la foule se presse pour obtenir quelque part des vains honneurs, des biens fragiles de ce monde. Ne trouve-t-on point accès auprès des rois, l'on va demander avec empresseraient à ceux qui ont une puissance quelconque sur la terre, de quoi satisfaire cette funeste convoitise qui dévore l'homme déchu, de quoi oublier, du moins quelques instants, les maux sous le poids desquels on gémit. Et Moi qui suis le souverain dispensateur des seuls vrais biens; Moi près de qui, ô mon fils! tu trouverais la force de porter courageusement toutes les croix de cette vie, et le plein rassasiement de tes légitimes désirs; Moi qui peux t'assurer au delà de la tombe une vie qui n'a plus de traverses, plus de larmes, une vie qui n'a plus de terme, une vie divine, tu Me négliges, tu Me délaisses! »

 

Réflexion

 

Si j'étais faible et chancelant, ne chercherais-je pas un appui? Si j'étais pauvre, au comble de la misère, négligerais-je un trésor?.... Si j'étais souffrant, en proie à des douleurs déchirantes, refuserais-je un soulagement, un remède efficace? Si j'étais affligé profondément, dévoré de chagrins cruels, ne voudrais-je pas un ami, un véritable ami, qui pût répandre dans mon cœur le baume d'une douce consolation? Homme de peu de foi, qu'ai-je donc fait jusqu'aujourd'hui! J'ai cru que Jésus, tout bon, tout-puissant, Jésus qui daigne se faire mon ami, mon ami le plus tendre et le plus fidèle, était près de moi dans l'auguste sacrement de l'autel; et je n'ai pas couru à lui chercher, la vraie force, la vraie richesse, la vraie santé, la vraie joie, comme si j'eusse aimé ma faiblesse, mon indigence et tous mes maux. Ah! l'amour, la reconnaissance et le respect devraient tellement m'attacher à ses pieds adorables, Qu'il fallût me faire une sorte de violence pour m'en éloigner : combien donc mon indifférence et ma lâcheté sont-elles plus coupables, quand mon intérêt seul devrait me faire vivement regretter tous les moments que je passe loin de ce Divin Sauveur.

 

Pratique

 

1° Visitez exactement chaque jour le cœur de Jésus dans son sacrement ; et allez à lui avec une sainte joie et une confiance sans bornes. 2° Quand vous serez obligé de vous priver de cet avantage si précieux, visitez du moins le divin Jésus en esprit, le prophète Daniel, éloigné de la Judée et captif à Babylone, ouvrait, trois fois le jour, la fenêtre de sa chambre, du côté de Jérusalem, et fléchissant pieusement les genoux, adressait sa prière au Dieu d'Israël, comme s'il eût été dans son temple.

 

Tendre dévotion de Saint Alphonse de Liguori pour Jésus résidant dans le Sacrement de l'Autel

 

La dévotion de saint Alphonse de Liguori envers le mystère de nos saints tabernacles, datait des premiers jours de sa jeunesse. Au milieu d'un monde dissipé, il savait dérober à ses études et à ses occupations quelques moments qu'il allait passer au pied des autels, trouvant mille fois plus de plaisir à verser son cœur dans le cœur du Jésus, à s'entretenir avec celui dont la conversation a tant de charmes, qu'à se reposer dans les magnifiques pavillons des pécheurs. Après qu'il eut été élevé au sacerdoce et qu'il eut fondé la congrégation du très-saint Rédempteur, son empressement à aller ainsi goûter combien le Seigneur est doux envers ceux qui l'aiment, devint encore plus grand et plus remarquable. Quand il était dans les maisons de son institut, ayant plus de facilité de satisfaire sa dévotion, il passait plusieurs heures du jour devant le saint Sacrement. Souvent même, la nuit, il se levait doucement, se rendait au chœur, pieds nus, de peur de troubler le sommeil de ses confrères, pour se jeter dans les bras de Jésus, et s'enivrer aux sources sacrées qui coulent dans le sanctuaire. Durant son épiscopat, on le voyait longtemps en adoration dans sa cathédrale ou dans toute autre église, et on allait s'édifier par le spectacle d'un saint, qui semblait converser visiblement avec Dieu. Démissionnaire de son siège et retiré à Saint-Michel, moins distrait par les affaires et par les relations avec le monde, il pouvait se livrer plus librement à sa piété et à sa ferveur. Aussi, employait-il plus de huit heures par jour en longues et fréquentes visites à Jésus Christ. Parfois il se trouvait rempli de si vives émotions, sa prière devenait si fervente, son âme était si ravie dans la contemplation de l'amour d'un Dieu caché dans la sainte Eucharistie, qu'il se levait soudainement, tendait les bras vers le tabernacle comme pour demander à Jésus de pouvoir le presser contre son cœur, afin de le dédommager du délaissement et de l'indifférence des hommes. Lorsque ses infirmités ne lui permirent plus de se rendre au chœur, ce fut pour lui une cruelle privation. Pour le consoler, son directeur lui disait qu'il avait une chapelle et un autel dans ses appartements. « Mais Jésus-Christ n'y est pas », lui répondait Alphonse, les larmes aux yeux. Aussi, dans sa dernière maladie, lorsque le prêtre s'approcha pour lui donner le Saint Viatique, l'entendit-on prononcer, avec un pieux élan, ces mots : « Venez, venez, mon bien-aimé Jésus! » Fortifié par ce pain céleste, il resta longtemps dans une profonde contemplation, et par les soupirs ardents qui s'exhalaient de son cœur, on pouvait comprendre tout ce qu'il éprouvait de reconnaissance et de tendre amour pour son divin maître. (Vie de Saint Alphonse de Liguori, par M. l'abbé Verdier).

 

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