Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Vingt-quatrième jour
Titres qu'il se donne pour exprimer sa charité envers nous
Voix de Jésus
« Après avoir considéré, ô mon fils, les prodiges d'Amour que Mon Divin Cœur M'a fait opérer pour toi: Mes douleurs et mes humiliations depuis le Jardin des Oliviers jusqu'au Calvaire; cet ineffable Mystère de l'Eucharistie qui est le Mémorial spirituel de Ma Charité, après avoir considéré cette Gloire admirable qui est le prix de Mon dévouement et dont Je réserve la participation éternelle à ta persévérance, écoute les titres touchants que Je Me suis donnés, et que Je veux ici rappeler à ton souvenir pour gagner de plus en plus ton cœur. C'est l'Amour qui M'a fait ton libérateur, ô mon fils ! Plein de compassion et de générosité, J'ai payé tes dettes à la Justice Divine; J'ai tout sacrifié pour te racheter. C'est pour ton Salut que Je Me suis imposé toutes les privations, que J'ai subi toutes les amertumes de Ma vie mortelle; pour ton Salut que J'ai livré Mon Corps aux souffrances, et que J'ai expiré sur le Bois de l'infamie. Ainsi, Je fus ta rançon, ta victime, et J'ai voulu l'être non-seulement une fois sur le Calvaire, mais encore tous les jours sur Mes Autels, dans tous les lieux et dans tous les temps, à toutes les heures du jour et de la nuit: le soleil ayant reçu l'ordre d'éclairer successivement toutes les parties de la terre, il n'y a point d'heure où Je ne sois offert quelque part en sacrifice. C'est Mon Amour qui, à la vue de l'état déplorable où t'avaient réduit la faute originelle et tes propres péchés, a ému Mon Cœur et lui a inspiré pour toi cette tendre sollicitude qu'éprouve un médecin dévoué pour celui qui est l'objet de ses soins et de sa plus vive affection. Je suis venu répandre l'huile et le vin sur tes blessures; J'ai pris sur moi tes langueurs; Je Me suis chargé de tes souffrances; pour te guérir J'ai été couvert de plaies et de meurtrissures. Mais J'avais aussi à te guérir de ton ignorance, suite funeste de la chute primitive: c'est pour cela que Je t'ai apporté du Ciel tes paroles de la vie éternelle, que Je t'ai éclairé de Mon admirable Lumière. Je suis venu pour t'enseigner la voie de la Vérité et de la justice; et afin de t'encourager à pratiquer fidèlement mes préceptes, moi-même Je t'ai donné l'exemple. C'est encore l'Amour qui M'a fait ton Pasteur et ton Guide. Je suis le Bon Pasteur, t'ai-Je dit dans Mon Évangile; Je connais Mes brebis, et Mes brebis Me connaissent; Je donne Ma vie pour elles. Je suis le Bon Pasteur: Je te cherche quand tu t'égares ; Je te rapporte au bercail quand tu t'en es éloigné, Je t'y nourris de Ma propre substance; Je Me plais à t'y prodiguer les plus doux témoignages de Ma Tendresse. Je te dis, dans l'effusion de Mon Cœur: Écoute-Moi, brebis chérie, toi pour qui J'ai le dévouement d'une mère: J'ai tout fait pour toi, et jusqu'à la fin Je te sauverai de tes ennemi; Je te porterai dans mes bras comme la mère presse son enfant sur son cœur; Je t'enivrerai de consolations. Une mère peut-elle oublier son enfant? peut-elle être sans pitié pour le fruit de ses entrailles? Quand même elle l'oublierait, Moi, Je ne t'oublierai jamais ».
Réflexion
J'étais par nature enfant de colère, conçu dans le péché, esclave du démon, condamné à la mort éternelle; et Jésus, plein d'amour, a daigné me délivrer, me racheter, moi, tout indigne, moi qui devais répondre si mal à Sa grande Miséricorde et à Son Amour infini. J'étais esclave de Satan, et il m'a fait enfant de Dieu: que ne dois-je pas faire pour conserver ce titre magnifique! Je méritais la damnation, et Il m'a donné droit à la gloire éternelle: pourrais-je m'exposer jamais volontairement à la perdre? J'étais aveugle, et Il m'a éclairé; j'étais sourd à la grâce, et Il m'a ouvert l'oreille du cœur; j'étais muet, incapable de dire le Nom du Père qui est dans les Cieux, et Il a délié ma langue pour la bénédiction et pour la louange; j'étais hors d'état de faire un pas dans la voie de la vertu, du vrai bonheur, et Il m'y a fait marcher avec assurance; j'étais faible contre la chair et le démon, et Il m'a fortifié pour le combat; j'étais couvert de la lèpre du péché, et Il m'a purifié; j'étais mort et Il m'a ressuscité, en me rendant la vie de l'âme: ô vie que je ne saurais assez estimer, sois-moi toujours précieuse au-dessus de tous les biens! Brebis égarée, j'étais déjà bien loin de mon Divin Pasteur, et je ne trouvais, hélas ! Que des pâturages maudits et des sources empoisonnées, quand Il est venu à moi pour me ramener au milieu de Ses brebis fidèles, qui se désaltèrent à la source de la véritable vie, et se nourrissent des aliments les plus substantiels. Mon Doux Jésus, pour tant de bontés, que Vous rendrai-je? Et qu'est-ce qui me coûtera désormais pour reconnaître tant de Charité !
Pratique
1° Gardez-vous de penser que, parce que votre Dieu s'est fait votre rançon, votre victime, vous n'avez rien à faire vous-même: Saint Paul vous dit que les membres de ce divin chef doivent accomplir en eux-mêmes sa passion. Mortifiez donc vos inclinations naturelles, réprimez surtout votre amour-propre, votre vivacité, votre vaine curiosité, votre trop grande délicatesse. 2° Au lieu d'écouter la nature qui pourrait vous porter à vous relâcher en quelque chose de vos saintes résolutions ou de vos pratiques pieuses, sachez la contrarier avec une sainte constance par gratitude et par amour envers votre libérateur, envers le céleste médecin de votre âme, envers votre bon pasteur.
Fidélité de la Duchesse d'Aiguillon à ses pratiques de piété
Monsieur du Ferrier, de la communauté des Prêtres de la paroisse Saint Sulpice, rend, dans ses Mémoires, le plus honorable témoignage aux vertus, et particulièrement à la haute piété de Mme la duchesse d'Aiguillon. Il en cite un trait des plus édifiants, bien capable d'exciter le zèle et la ferveur des âmes qui veulent s'adonner au service de notre divin Maître: « J'aurais une grande matière, dit-il, si je voulais parler des vertus et des libéralités de Madame la Duchesse d'Aiguillon. Je puis dire que sa générosité et sa charité allaient au delà de tout ce qu'on saurait penser: jamais elle ne refusa aucune des bonnes œuvres que nous lui proposâmes. Je me contenterai de rapporter d'elle, ici, une seule action qui fera juger du fond de sa piété. Une nuit, j'allai dans l'église de Saint Sulpice, après avoir pris mon repas, à onze heures environ, comme c'était mon ordinaire; j'étais devant le Saint-Sacrement, et j'entendis qu'on ouvrait la porte de l'église; je ne m'en mis pas en peine, sachant que, dans cette paroisse, on est souvent obligé d'administrer les sacrements aux malades pendant la nuit. Un peu après, quelqu'un vint se mettre à genoux derrière moi fort doucement. Lorsque j'eus achevé mes prières, je me levai, et je reconnus Madame d'Aiguillon. Je lui témoignai mon étonnement de la voir là, à une heure après minuit, et lui en demandai la raison. Elle me dit qu'après avoir été toute la journée dans les affaires, elle n'avait pas pu trouver de temps pour faire son oraison, et que, revenant du Palais-Royal (où était alors la cour), et voulant remplir ce pieux devoir, elle avait prié le sonneur de lui ouvrir l'église, où elle pensait pouvoir être plus recueillie que chez elle. J'honorai, au fond de mon âme, tant de piété, et la laissai continuer son oraison au pied du très Saint-Sacrement ». (Vie de Monsieur Olier, fondateur du séminaire de Saint Sulpice, t. I, p. 612, 613).
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