Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

04

Vingt-cinquième jour

Titres qu'il se donne pour exprimer sa tendresse envers nous

 

Voix de Jésus

 

« L'amour M'a fait ton ami : ton ami véritable, qui donne tout, qui prodigue tout, qui ouvre tous Ses Trésors, qui supporte tout, qui sait tout pardonner au repentir; ami fidèle et constant, ami dans la prospérité, ami dans l'adversité, ami dans les tribulations, ami dans les infirmités, ami pendant la vie, ami à la mort. Ami au-dessus de tous les amis, Je t'ai aimé plus qu'aucun de tous tes amis ne pourrait t'aimer, plus que tu ne t'aimes, plus que tu ne peux t'aimer toi-même: Je t'ai aimé jusqu'à commander à tous les hommes de t'aimer sous peine de mériter Ma disgrâce; Je t'ai aimé jusqu'à te nourrir de Ma Chair et de Mon Sang, en attendant que dans le Ciel Je te fasse heureux de Mon bonheur, et que Je t'enivre d'un torrent de délices dans le sein de Ma Divinité. L'Amour M'a fait ton frère. Ton frère selon la nature: ne Me suis-je pas rendu en tout semblable à toi hormis le péché? Ton frère selon la grâce: n'es-tu pas devenu enfant de Dieu, par l'application des mérites infinis de Son Fils unique; et quand, après Ma Résurrection, Je disais: Je remonte vers Mon Père et votre Père ne t'avais-Je pas en vue aussi bien que Mes disciples? Ton frère par le droit que Je t'ai donné à Mon Héritage: car tu as été fait cohéritier de ton Sauveur, et ta fidélité à la Grâce peut te mettre en possession de la magnifique Gloire qu'Il a conquise par Ses travaux et par Ses souffrances. L'Amour M'a fait l'époux de ton âme. Vois par quel lien puissant Je l'ai unie à Moi: sur la Croix en donnant Mon Sang pour la racheter, dans l'Eucharistie en M'identifiant avec elle comme l'aliment s'identifie avec le corps qui s'en nourrit. Vois de quelle richesse Je l'ai ainsi dotée, de quels dons précieux Je l'ai couronnée: tous Mes Mérites, tous Mes biens sont devenus son partage; Je suis moi-même à elle tout entier; et Mon Cœur se plaît à lui faire entendre les noms si doux de ma colombe, ma bien-aimée ».

 

Réflexion

 

Jésus, mon ami; Jésus, mon frère; Jésus, mon époux! Quoi de plus touchant pour une âme qui sait aimer, comprendre et sentir! Ah! quel bonheur d'être élevé, du fond de la misère et de la corruption où je suis né, jusqu'à la dignité sublime qui m'est assurée par ces doux titres que le cœur de mon Dieu a daigné prendre pour m'attirer, pour me gagner tout à Lui, tout à Son Amour! Mais que j'ai mal soutenu jusqu'à présent la Gloire qui m'en revient! Que je me suis montré peu digne d'un tel Ami, peu digne d'un tel Frère, peu digne d'un tel Epoux! Oui, j'ai eu trop peu d'horreur pour tout ce qui pouvait ternir à ses yeux la pureté de mon âme; trop peu de zèle pour accroître, en travaillant à ma perfection, la beauté de cette épouse qu'il s'était choisie entre mille. O mon Dieu! puissé-je à l'avenir ne perdre jamais le sentiment de la dignité à laquelle Vous avez daigné m'élever, et correspondre, par toute ma conduite, à Votre immense Tendresse envers moi!

 

Pratique

 

1° Évitez avec soin les plus petits péchés volontaires : chacun affaiblit d'un degré l'amour qui vous unit à Jésus; chacun refroidit d'un degré son amour d'ami, de frère et d'époux envers votre âme. 2° Quand il vous échappe une faute, soyez fidèle à la réparer au plus tôt par un acte de la vertu contraire, ou par un pieux soupir vers le cœur de Jésus.

 

Sainte horreur d'une vierge chrétienne pour les moindres fautes

 

A quatorze ans, Anne-Félicité des Nétumières avait eu pour guide, dans les voies du salut, le célèbre M. Boursoul, curé de Rennes, saint prêtre, puissant dans les œuvres de son ministère. L'homme de Dieu s'était attaché à lui inspirer la plus grande horreur du péché, lui répétant souvent cette maxime: « Veillez continuellement sur vous-même, pour ne point offenser Dieu ». Ses paroles avaient porté leurs fruits: car, peu de jours avant que de mourir, dans cet instant où l'âme du juste ne craint plus rien du souffle contagieux de l'amour-propre, Félicité disait à une amie, en lui rappelant cette circonstance de sa jeunesse: « M. Boursoul m'avait si bien inspiré l'horreur du péché, que, si j'eusse vu l'enfer prêt à m'engloutir, et que, pour l'éviter, il eût fallu commettre volontairement la plus légère faute, je me serais précipitée dans cet abîme plutôt que d'y consentir. Non, non, quand ces sentiments sont une fois bien imprimés dans notre âme, ils ne s'effacent point, et, dès qu'on voit l'ombre d'une faute, on trouve une espèce d'impossibilité à la commettre ». Lorsqu'elle eut pris l'habit de religieuse, elle employait, pour se pénétrer d'une vive indignation contre ses manquements les plus légers, le souvenir continuel de la présence du Dieu trois fois saint, et s'appliquait à se retracer les traits les plus touchants de l'humanité du Sauveur. Tantôt elle l'envisageait comme le divin cultivateur arrachant de son âme ce qui n'était point parfait à ses yeux; tantôt comme un maître qui lui donnait de sublimes leçons; souvent comme un bon père qui corrige son enfant parce qu'il l'aime; d'autres fois, et le plus souvent, comme son bien aimé, son adorable époux. Un jour elle s'aperçut d'une faute que toute autre, peut-être, avec moins de délicatesse, aurait traitée de scrupule, et qui tenait plus à une sorte de méprise qu'à la volonté. Malgré ce témoignage consolant de sa conscience, la vivacité de ses regrets ne pouvait à ses yeux, expier son péché. Plusieurs fois elle s'en accusa, n'épargnant aucune pénitence capable de calmer la colère du ciel, qu'elle craignait d'avoir méritée. Mais comme elle ne sentait plus la même facilité à s'entretenir avec Dieu, l'idée qu'il s'était retiré d'elle la jetait dans l'accablement: elle se croyait la plus ingrate des créatures, et ne voyait plus, dans son divin époux, qu'un juge irrité, ce qui lui causait mille angoisses... Le Seigneur ne tarda pas à la récompenser de tant de zèle, en lui rendant la paix de l'innocence, la joie de l'amour divin et la confiance filiale en son divin cœur. On trouve des sentiments semblables, admirablement exprimés, dans l'extrait suivant d'une lettre à une de ses amies: « Au pied de votre Crucifix, lui disait-elle, réparez votre faute, par les plus tendres protestations: collez votre bouche sur les plaies de votre Sauveur, et dites-Lui: « O mon cher époux! je vous ai donc encore offensé! J'en suis pénétrée d'amertume; mon cœur a été surpris; il n'a point cessé de vous aimer; c'est lui qui vous supplie d'oublier mes torts; c'est de toute la force de ma volonté que je veux me faire violence jusqu'à la mort, plutôt que de consentir à vous déplaire jamais Vous exigez pour réparation ce que vous pourriez m'accorder pour récompense: que je vous répète l'assurance de mon amour, que je vous donne des preuves de ma confiance en venant me jeter dans vos bras... Que vous êtes bon!... Je voudrais passer les jours entiers à vous le dire! Ah! du moins, que tous les battements de mon cœur vous répètent que je vous aime; que j'ai le plus grand regret de vous avoir déplu, et que je voudrais faire connaître vos bontés à toutes les créatures, pour qu'elles pussent m'aider à vous marquer ma reconnaissance ». (Les Héroïnes chrétiennes, par l'abbé Carron).

 

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