Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Le Mois du Sacré Cœur de Jésus
Trentième jour
Bonheur qu'il promet aux âmes pacifiques et à celles qui souffrent persécution pour la justice
Voix de Jésus
« Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu ! Bienheureux donc ceux qui aiment la paix et qui la procurent aux autres ! Je suis le Dieu de ta paix, ô mon fils; Je fais habiter dans Ma maison ceux qui n'ont qu'un même esprit et un même cœur! Dans Ma bonté ineffable, Je fais lever le soleil sur les bons et sur les méchants, et tomber la rosée du Ciel sur les justes et sur les injustes; Je suis venu Moi-même au monde annoncer la Paix à ceux qui étaient éloignés et à ceux qui étaient proches, faisant disparaître toutes les inimitiés, pacifiant par Mon Sang tout ce qui est dans le Ciel et tout ce qui est sur la terre. Si donc tu veux être Mon digne fils, le digne enfant de Mon adoption, si tu veux être couronné dans la Gloire après cette vie, sois pacifique: que de ta bouche sortent toujours des paroles de conciliation et de paix pour adoucir toute amertume dans le cœur de tes frères; cherche toujours à prévenir les malins rapports, ou du moins à en empêcher les suites funestes; à prévenir ou à guérir les inimitiés, les froideurs, les défiances; à réunir enfin, à lier, par les chaînes de Mon Amour, tout ce qui est divisé, tout ce qui n'est pas étroitement uni. Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux leur appartient. C'est ici la plus parfaite des béatitudes, ô mon fils, et celle que ton Sauveur a le plus sensiblement exprimée en Sa Personne par tout l'ensemble de Sa Vie mortelle. Réjouis-toi donc et tressaille d'allégresse, quand pour Moi tu te verras méprisé, haï, couvert de malédictions; la récompense sera grande dans le Ciel. Animé par la sainte pensée qu'ainsi tu deviens semblable à Moi et que tu travailles efficacement à conquérir le plus beau de tous les royaumes, soutiens avec courage, avec une fermeté inébranlable, les mépris, les railleries, les dédains, les menaces et les violences. Pour toi J'ai essuyé des maux bien plus redoutables. N'oublie pas, d'ailleurs, qu'au milieu de tes plus rudes épreuves, Je serai toujours avec toi pour te fortifier et t'animer à la victoire. Et si Ma Providence ne te ménage pas l'occasion d'un triomphe glorieux aux yeux des hommes, si tu n'as à combattre que dans le secret du cœur contre le démon et contre ta nature dégradée; ah ! soutiens aussi généreusement la persécution des mauvais désirs, la persécution du dégoût et de la tristesse dans Mon service, la persécution de ces assauts de l'enfer qui semblent capables d'ébranler les cœurs des forts: c'est là encore une persécution pour la justice, qui te donnera droit à une belle part de mon royaume ».
Réflexion
Ai-je rempli jusqu'à présent les devoirs d'un cœur vraiment pacifique? Ai-je eu de l'attention pour éviter ce qui peut troubler la bonne intelligence avec ceux qui m'entourent? Attention à mon humeur pour la réprimer, à mes paroles pour les mesurer, à mes actions pour les régler, en sorte que le prochain n'ait qu'à se louer de mes égards, de ma déférence, de mon affabilité? Ai-je tâché, en toute occasion, de calmer les esprits, de les rapprocher, et de les ramener à la sainte union qui est le fruit de la charité évangélique? Ai-je fait des sacrifices pour conserver la paix avec ceux qui cherchaient à l'altérer? sacrifice de mes petits intérêts, de mes petits droits; sacrifice de l'amour-propre; sacrifice du caractère. Pour aider mon infirme nature à se plier à tout ce qu'exige l'amour de la paix, l'ai-je habituée à porter la croix, à marcher d'un pas ferme dans le chemin étroit et rude qui conduit à la véritable vie, à soutenir avec courage le poids des tribulations diverses qui assiègent l'homme ici-bas? Voilà devant moi Jésus, mon divin modèle : il marche par une voie de larmes et de souffrances, chargé du bois douloureux de son supplice; pourrais-je prétendre arriver à la gloire par un autre chemin que celui du Calvaire? Courage donc: ce sont ici les jours du travail et de l'affliction; ailleurs se lèveront, pour ne finir jamais, ceux de la joie et du repos dans le Seigneur.
Pratique
1° Afin de maintenir autour de vous la paix évangélique, suivez invariablement cette devise: « Aux paroles aigres ou piquantes, point de réplique; aux rapports peu charitables, point de foi; aux mauvais procédés, nulle attention; contre les offenses mêmes, nul ressentiment ». Il vous en coûtera; mais aussi vous vous rendrez digne du cœur de Jésus, qui vous a sauvé au prix de tant de patience et de charité. 2° Quelque difficulté que vous trouviez à vous soutenir dans la pratique de la vertu, quelques combats que vous ayez à livrer au monde, au démon et à vous-même, ne vous découragez pas; mais consolez-vous par la pensée que vous êtes dans la voie étroite où a marché Jésus, notre chef, dans la voie du ciel dont la croix doit vous ouvrir l'entrée.
Esprit de paix et patience chrétienne respectable supérieur de Séminaire
Monsieur de Lantages, prêtre de Saint Sulpice, premier supérieur du séminaire de Notre Dame du Puy, veillait continuellement sur lui-même pour se conserver toujours dans la pais, la douceur et la patience. Il trouvait une particulière satisfaction à répéter souvent ces paroles de saint Paul: Daigne le Seigneur diriger nos cœurs dans la charité divine et dans la patience de Jésus-Christ ! Et il était facile de remarquer les effets qu'elles produisaient sur lui dans tous les événements. Lorsqu'on oubliait de lui donner les choses dont il avait besoin durant sa vieillesse, ou qu'il était obligé de les attendre, même plusieurs heures dans sa chambre, par la négligence des domestiques, il se contentait de dire: « Si ce n'était que je sers le bon Dieu encore plus mal qu'on ne me sert, je me fâcherais ». Quand il voyait quelqu'un disposé à se troubler: « Ah ! Mon Dieu ! disait-il, ne nous inquiétons jamais de rien et n'inquiétons jamais personne ». C'était ce qu'il pratiquait lui-même en toute occasion. Aussi un domestique, qui l'avait servi pendant douze ans, rendait-il de lui ce témoignage: « qu'il ne l'avait pas vu une seule fois chagrin, de mauvaise humeur, ou avoir la moindre impatience ». Quoique M. de Lantages sentit vivement les offenses qu'il recevait, il n'en laissait jamais rien paraître au dehors, ni dans ses paroles, ni dans ses gestes, ni dans ses actions, ayant acquis, par un travail opiniâtre et par le secours de la grâce, un empire absolu sur lui-même. Bien plus, il en usait d'une manière si aimable avec les personnes qui, souvent, mirent sa patience à l'épreuve par les procédés les plus injustes, qu'on eût dit, à le voir, qu'il traitait avec ses plus familiers amis. Et quand on empoisonnait ses actions les plus saintes et qu'on le chargeait de quelque noire calomnie, au lieu de se plaindre ou d'accuser ses ennemis, il se contentait de répondre à ceux qui venaient l'en informer : « Je ne veux de réputation qu'autant qu'il est nécessaire pour rendre à Dieu les « services qu'il exige de moi. Je suis persuadé qu'il m'en conservera autant qu'il m'en faut pour cela; et si sa providence permet qu'elle me soit entièrement ôtée, ce sera une marque qu'il ne veut plus de mes services, et alors je demeurerai en paix ». (Vie de M. de Lantages, p. 331, 333, 355).
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