03 mai 2013

Le Mois de Marie de la Médaille Miraculeuse

Le Mois de Marie de la Médaille Miraculeuse

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Quatrième jour

La voyante de la Médaille Miraculeuse

 

La vocation

 

Malgré sa vie laborieuse, la jeune fermière se livrait à la pénitence. Elle avait l'habitude de jeûner le vendredi et le samedi. Pieuse et pure, elle priait souvent dans l'église paroissiale, n'hésitant pas à s'y rendre malgré la distance, se tenant longuement agenouillée sur les froides dalles, même en hiver. Plusieurs fois demandée en mariage, Catherine répondait invariablement que Dieu l'appelait à son service.

Une nuit, elle eût un songe. Il lui semblait être à l'église du village, un prêtre âgé apparut et se revêtit des ornements sacrés pour dire la Messe. Elle y assista, fort impressionnée : après quoi, le prêtre inconnu lui fit signe d'approcher. Effrayée, Catherine se retira à reculons, laissant toutefois son regard fixé sur lui. En sortant, elle se rendit chez un malade. Là, elle retrouva le vieux prêtre qui lui dit : « Ma fille, c'est bien de soigner les malades. Vous me fuyez maintenant, mais un jour vous serez heureuse de venir à moi. Dieu à Ses desseins sur vous, ne l'oubliez pas ». Elle s'éveilla alors qu'il lui semblait rentrer à la maison ; ce n'était qu'un rêve dont elle ignorait encore la signification.

Elle avait dix-huit ans, savait à peine lire et encore moins écrire. Comme elle comprenait que son manque d'instruction serait peut être un obstacle à son admission dans un Ordre religieux, elle obtint de son père la permission d'aller passer quelques temps chez sa belle-mère qui dirigeait une pension de jeunes filles à Châtillon-sur-Seine. Celle-ci l'ayant conduite chez les Filles de la Charité de cette ville, Catherine fut saisie de voir le portrait parfaitement ressemblant du Prêtre qu'elle avait vu en songe. Elle demanda son nom ; lorsqu'elle apprit que c'était Saint Vincent de Paul, le mystère s'éclaircit et elle comprit que c'était le bon Saint qui l'appelait à prendre rang parmi ses filles.

 

Lecture

Une petite voleuse de paradis

 

C'est dans la grande banlieue parisienne, vers Noël 1941. Une jeune fille de 22 ans se meurt. Elle a passé quatre ans de sana en sana, puis est revenue chez elle pour la fin qui approche a grands pas. Violette n'est pas baptisée. Autour d'elle on déteste la religion. Elle n'a entendu parler de Dieu que pour le maudire. Cependant, comme elle souffre beaucoup et que le docteur habite loin, et que ses visites coûtent cher, le père s'est décidé à venir chercher la Sœur de Saint Vincent de Paul qui visite les malades.

« Si vous vouliez lui faire, comme ça, les piqûres que le docteur a dit... » « Bien volontiers, mon ami, j'irai aujourd'hui même ». Les ailes blanches de la cornette ont apporté comme une traînée de lumière dans la pauvre maisonnette. Elle se penchent sur la petite malade et l'enveloppent de bonté compatissante. « Je vais bien prier pour vous, ma petite Violette », dit la sœur après la piqûre. Prier qui ? Prier quoi ? Violette n'a pas compris.

Le soir, elle a une crise d'étouffement, elle s'en va à grands pas. Sœur Louise s'en rend bien compte en revenant le lendemain. « Petite Violette, si vous vouliez être baptisée, vous iriez voir le Bon Dieu, vous seriez dans le bonheur parfait... toujours... toujours.... » « Non, ma Sœur, on m'a déjà dit ces choses dans les sana ou j'ai passé... Non, je ne veux pas être baptisée, non, non ! » Farouche, elle se défend, ramassant ses dernières forces. « Alors tenez, dit Sœur Louise, je vous laisse seulement l'image de la Mère du Bon Dieu, votre Maman aussi, qui vous aime beaucoup... embrassez-la de temps en temps ce soir... Elle vous aidera à souffrir ». « Oh ! Ça je veux bien... mais le baptême, non, non ! » Sœur Louise est partie, laissant la Médaille Miraculeuse à la petite païenne mourante qui baise l'image maternelle toute la soirée, fascinée par Elle...

Le lendemain, la Sœur revient pour la troisième piqûre. « Ma Sœur, ma Sœur, s'écrie Violette, venez vite, vite... je vous attendais... Vite, donnez-moi le baptême ! Je ne comprends pas... c'est votre médaille... Toute la nuit, la Mère du Bon Dieu m'a parlé du baptême... Devant le désir instant de la mourante, les parents désarmés laissent faire. Il faut se hâter. Cependant la vie se prolonge. Durant quelques jours, Violette a le temps d'entrevoir quelque chose des merveilles de notre Sainte Religion. On l'instruisit rapidement...

La veille de Noël, elle recevait le Baptême des mains du curé de la paroisse de H. en Seine et Oise. « Vous êtes une petite voleuse de paradis", lui dit Sœur Louise après la cérémonie qui transfigura la jeune fille de bonheur ». « Voleuse de quoi ? Oh ! Non, ma Sœur, je n'ai jamais rien volé... » Et la petite Violette s'en alla joyeusement en prendre possession le jour de l'Epiphanie. Une fois de plus, la Vierge de la Médaille avait agi toute seule, mais à sa manière douce et souverainement puissante, qui illumine toute obscurité et fait tomber toutes les résistances.

 

Prière

 

O Sainte Catherine Labouré, vous avez fidèlement correspondu à la grâce, comme la Vierge Marie servante du Seigneur. Vous n'avez jamais rien refusé à Dieu, c'est pourquoi Il s'est servi de vous comme d'un instrument très docile, pour accomplir de grandes choses. Obtenez-nous d'agir toujours ainsi, les yeux fixés sur Dieu pour connaître Sa Volonté, afin de Lui être fidèles dans les plus petits détails de notre vie, comme aussi dans les choses les plus importantes.

Notre Dame de la Médaille Miraculeuse, si parfaitement fidèle à la grâce divine, priez pour nous. Ainsi soit-il.

 

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O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous !

 

Prions les uns pour les autres

 

En ce mois de Marie, durant lequel nous prions Notre Dame de la Médaille Miraculeuse, prions les uns pour les autres. Confiez vos intentions à la prière des internautes. Elle seront publiées ci-après. Envoyez-moi vos intentions à franck.monvoisin@laposte.net

 

 

« Je viens vous confier les intention de Marie Amédée que maman Marie en ce mois qui lui est confié lui obtienne la grâce de la délivrance totale de tout ses esprits maléfiques qui l'empêchent de réussir sa vie. Maman Marie obtiens lui la grâce de la foi afin qu'elle puisse dire au monde entier tes merveilles et porter plus haut ton étendard et montre lui sa vocation. Obtient aussi a Joséphine la grâce de la réconciliation entre elle et sa maman, sa sœur, son frère, sa nièce, et obtiens pour Francesca la délivrance totale. Donne à pauline la grâce de la foi, l'humilité a Sther, la foi et du travail ». (Pauline)

 

« Merci à tous ceux qui prieront la Très Sainte Vierge Marie, l'Immaculée Conception, pour la conversion sincère de François, mon mari, ainsi que celles de mes enfants Stéphane, Sylvie et aussi de Yukiko et de Mandor. Merci Maman Marie ». (Anne Marie).

 

Important

 

N'oubliez pas, surtout, chaque jour, de porter la Médaille Miraculeuse, car c'est le canal privilégié par lequel Marie distribue ses grâces (vous aurez l'occasion de pouvoir le vérifier tout au long de ce mois), de réciter au minimum, 1 notre Père, trois je Vous salue Marie, 1 Gloire au Père, et trois fois l'invocation : « O Marie conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à Vous ». Si cela vous est possible, accédez aux Sacrements de l'Eucharistie et de la Réconciliation, au moins chaque semaine pour l'Eucharistie et suivant vos disponibilités pour le Sacrement de Réconciliation. Cela est très important. L'Eucharistie est le centre de toute vie spirituelle et le Sacrement de Réconciliation est la toilette de l'âme...

Les récits des grâces obtenues seront publiés au fur et à mesure et transmis à la Chapelle de la Médaille Miraculeuse à la fin du Mois de Marie.

 

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Litanies de Saint Albert de Trapani

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Saint Albert de Trapani

Confesseur, Provincial de l'Ordre des Carmes

vers 1250-1306

Fête le 7 août


Avant que Pierre le Vieux montât sur le trône de Catalogue et de Sicile, il y avait dans ce dernier royaume, au Mont Trapani ou Eryx, aujourd'hui mont San Giuliano, un seigneur d'un sang très illustre et qui possédait de fort grands biens, appelé Benoît de Abbatibus il épousa une dame d'une naissance égale à la sienne, nommée Jeanne de Palizze. Ils marchaient l'un et l'autre dans les voies de la crainte de Dieu et de la véritable piété mais ils furent près de vingt ans ensemble sans avoir d'enfants qu'ils pussent laisser héritiers de leurs biens. Après avoir délibéré ensemble, ils résolurent tous deux de s'adresser à la Reine des anges et des hommes, et de la supplier, dans les sentiments d'une foi vive, de leur faire la grâce de leur donner un enfant, ajoutant que, si c'était un fils, ils le consacreraient pour jamais à son service dans l'Ordre des Carmes, que l'on appelait l'Ordre de la Bienheureuse Vierge.

Comme ils joignirent à ce vœu les jeûnes, les prières et les aumônes, Dieu l'écouta favorablement. Dans sa grossesse, Jeanne aperçut, ainsi que son mari, un flambeau allumé qui semblait sortir de son sein. Cette merveille lui fit juger que l'enfant qu'elle avait conçu serait un jour une lumière éclatante dont toute l'Eglise serait éclairée. Lorsqu'il fut né, on lui donna, par inspiration divine, sur les saints fonts de baptême, le nom d'Albert, qui jusqu'à lors avait été inconnu dans toute la Sicile. Quand il fut sorti de l'enfance, ses pieux parents n'oublièrent rien pour le faire instruire dans les lettres humaines et dans la science du salut. Le petit Albert y fit en peu de temps de tels progrès, que chacun était charmé de le voir si savant et si vertueux, dans un âge où les autres enfants n'ont rien que de léger et de puéril.

A peine eut-il huit ans, qu'un des plus puissants princes de l'île le demanda à son père pour lui faire épouser une de ses filles, quand il serait en âge d'être marié. Benoît. différa sa réponse autant qu'il lui fut possible ; mais, ne pouvant plus résister aux pressantes instances qu'on lui faisait, il en parla a sa femme, dans la pensée qu'elle n'aurait nulle peine à condescendre à une alliance qui paraissait si honorable pour eux et si avantageuse pour leur fils. mais la pieuse dame lui ayant remis devant les yeux qu'ils avaient voué ce fils a la Sainte Vierge, et qu'ils ne pouvaient pas violer une promesse si sacrée sans mériter un rigoureux châtiment de la part de Dieu, il rentra en lui-même, changea de sentiment, et ne voulut plus entendre parler de cette affaire.

Cependant Jeanne appela son fils en particulier, et lui déclara ce que son père et elle avaient résolu avant sa naissance. Le petit Albert, déjà rempli de l'esprit de Dieu, eut une joie extrême de savoir qu'il était consacré au service d'une si sainte Maîtresse. Il ratifia a l'heure même le vœu de ses parents il témoigna être prêt à l'exécuter, et, ayant reçu pour cela leur bénédiction, il s'en alla au couvent des Pères Carmes de Trapani, et y demanda avec instance le saint habit de leur Ordre. Le supérieur, admirant son zèle et sa dévotion, désirait beaucoup le recevoir mais parce qu'il apprit qu'il appartenait à des personnes de la première qualité, il n'osa pas lui donner entrée sans leur en avoir parlé auparavant. L'enfant fut donc obligé de s'en retourner chez ses parents sans avoir pu rien obtenir mais la nuit suivante la Sainte Vierge leur apparut, et les menaça d'une mort subite et précipitée s'ils n'accomplissaient au plus tôt ce qu'ils avaient promis à Dieu aussi, peu de jours après, ils conduisirent eux-mêmes leur fils dans le monastère, où il reçut le saint habit avec une ardeur et une piété qui toucha le cœur de toute la noblesse du pays, présente à cette sainte cérémonie.

Albert s'appliqua d'abord avec tant de ferveur à la vie intérieure et aux exercices de la pénitence, que le démon en fut bientôt épouvanté et, pour étouffer dans son âme cette précieuse semence de vertu, il lui apparut sous la figure d'une jeune personne douée de toutes les grâces et de toutes les beautés capables de gagner les cœurs les plus insensibles. Il ajouta à cette représentation des discours pleins de tendresse, et il tâcha de lui persuader de ne pas demeurer davantage dans un état qui était, disait-il, si peu conforme à la délicatesse de sa complexion, mais de venir plutôt goûter les douceurs et les plaisirs de la vie du monde, qui convenaient bien mieux à son âge et à son tempérament. Notre jeune novice fut d'abord étonné d'une si étrange vision. mais ayant reconnu que ce n'était qu'une illusion de Satan, il s'arma du Signe de la Croix, fit sa prière, et aussitôt ce spectre se dissipa sans laisser aucune mauvaise impression dans son esprit ni dans son cœur ; et bien loin qu'une si horrible tentation lui donnât de la froideur dans sa vocation, elle ne servit au contraire qu'à augmenter sa ferveur. Il ne manqua pas de faire sa profession au bout de l'année, et, depuis, il mena dans la religion une vie très rigoureuse et très pénitente ; car, outre les austérités communes à tout le saint Ordre des Carmes, il portait le cilice trois fois la semaine, se privait entièrement de l'usage du vin et ne buvait que de l'eau, et même, le vendredi, il ne prenait que du pain et de l'absinthe, pour mieux se ressouvenir du fiel et du vinaigre dont on a abreuvé la bouche adorable de Jésus-Christ en ce même jour.

L'oisiveté lui était insupportable, et il ménageait si bien son temps qu'il n'avait pas un moment qui ne fût destiné ou à la prière, ou à l'étude, ou aux œuvres de charité, ou à quelque autre occupation conforme à son état. Sa piété était telle qu'outre le Bréviaire ordinaire de son Ordre, il récitait toutes les nuits le Psautier entier, à genoux devant le crucifix ; et une fois que le démon fit tous ses efforts pour le troubler dans cette dévotion, en tâchant d'éteindre une lampe qui l'éclairait, Notre-Seigneur Jésus-Christ lui apparut, et, rendant inutiles tous les efforts de Satan, il ne permit pas qu'il ressentit aucune distraction dans sa prière.

Quand il eut été ordonné prêtre, ce qu'il ne souffrit que par pure obéissance, on l'appliqua à la prédication. Ce fut alors qu'il fit paraître avec plus d'éclat son zèle pour la gloire de Dieu, car il s'acquitta de cette fonction avec tant de doctrine et de force, qu'outre le grand fruit qu'il fit parmi les fidèles, il convertit encore quantité de Juifs qui embrassèrent le christianisme. Notre-Seigneur, pour donner plus de poids à ses discours, voulut le favoriser du don des miracles. Lorsqu'il était à Messine par l'ordre de ses supérieurs, la ville fut assiégée par Robert, roi de Naples, et ce prince la serra si étroitement qu'il n'y pouvait entrer aucune munition de bouche, ce qui la réduisit en peu de temps à une extrême famine. Frédéric, roi de Sicile, voulait y mettre le feu, afin qu'elle ne tombât pas entre les mains des ennemis mais quelques personnes de piété ayant persuadé aux grands et au peuple de mettre leur espérance en Dieu et d'implorer son secours par les mérites d'Albert, ils vinrent tous trouver ce grand serviteur de Dieu. Il n'eut pas plus tôt connu l'état déplorable dans lequel ils étaient, qu'il offrit le saint sacrifice de la messe avec beaucoup de gémissements et de larmes pour leur mériter l'assistance du ciel, et alors on entendit en l'air une voix extraordinaire qui dit ces paroles : « Dieu a exaucé ta prière ». Ce qui fut confirmé par l'événement; car, dans le même temps, il parut au port trois galères chargées de vivres, sans qu'on ait pu savoir d'où elles étaient venues ni comment elles avaient pu entrer, le port étant assiégé et fermé de tous côtés. On reçut ces munitions comme des présents du ciel on les distribua aux habitants selon leurs besoins, et, par cette merveille, la ville fut délivrée de la grande extrémité où elle était et elle se trouva en état de se défendre. Le roi vint lui-même avec toute sa cour remercier le Saint, et il n'y eut ensuite personne dans Messine qui ne le regardât comme un excellent protecteur auprès de Dieu.

Voici une autre merveille bien plus considérable. Ce glorieux Saint voulut un jour chasser le démon du corps d'une jeune fille qui en était possédée depuis longtemps. Il alla donc chez elle à la prière de sa mère; mais aussitôt qu'il l'aborda, elle lui donna un soufflet sur la joue droite. Le serviteur de Dieu ne s'en émut point mais comme il était très-bien instruit à l'école de Jésus-Christ, il lui présenta sur-le-champ l'autre joue pour en recevoir un second, ce qui confondit si fort l'orgueil de Satan qu'il fut contraint de se retirer du corps de cette pauvre fille. Dans la ville de Trapani, saint Albert délivra une jeune femme qui avait déjà été six jours en travail d'enfant sans pouvoir accoucher, en lui donnant seulement un peu d'huile bénite, et en lui disant : « Notre-Seigneur Jésus-Christ te guérisse par les mérites de la sainte Vierge ! ».

Dans un voyage que ce saint religieux fit dans la Terre Sainte, il y guérit un Juif qui était en proie au mal caduc. Cette cure de son corps fit le salut de son âme, car lui et tous ses parents, qui furent témoins de cette merveille, se convertirent et reçurent de lui le Sacrement de la régénération spirituelle. Une autre fois, étant sur le chemin d'Agrigente en Sicile, il aperçut des Juifs, sur le bord d'un fleuve, près de se noyer, parce que l'inondation les avait surpris et, qu'ils ne pouvaient pas se sauver, à cause des hauteurs inaccessibles qui étaient, le long du rivage. Albert, qui était de l'autre côté, leur promit que, s'ils voulaient croire en Jésus-Christ, ils seraient infailliblement Le péril les força d'accepter la proposition du Saint, et aussitôt il passa le fleuve, marchant à pied sec sur les eaux et ayant retiré ces infortunés de la mort qui les menaçait, il leur donna le Sacrement de vie.

Saint Albert voyant que le grand nombre des miracles qu'il opérait lui attirait sans cesse un nouveau concours de peuples qui lui donnaient mille bénédictions et mille louanges, obtint permission de se retirer à Lentini afin de se mettre à couvert des applaudissements dos hommes mais Dieu, qui prend plaisir à ceux qui s'efforcent de s'anéantir pour le glorifier, se servit de sa retraite pour lui faire opérer des merveilles encore plus grandes car il continua de faire des miracles, non-seulement par la présence réelle de sa personne, mais encore par son ombre et par l'attouchement de ses habits. En effet, un jeune homme de grande naissance, réduit par la maladie à un état qui l'avait fait abandonner des médecins, fut guéri pendant une vision dans laquelle lui apparut saint Albert et par l'attouchement d'un de ses habits on avait, à l'instance de la mère de l'enfant, apporté cet habit du couvent, lorsque le Saint ne s'y trouvait pas. Un jeune enfant de Palerme, à qui sa sœur avait crevé un œil par un accident imprévu fut guéri de la même manière le Serviteur de Dieu lui apparut, et lui frotta cet organe avec de l'huile. A cause de ce miracle, on a toujours cru que l'eau ou l'huile où ses saintes reliques avaient été trempées était salutaire pour la guérison d'une infinité de maladies.

Ces rares vertus, ces merveilles de Saint Albert étant répandues dans tout son Ordre, le général l'obligea d'accepter la charge de provincial de la Sicile. Il s'acquitta de cette fonction avec toute la piété et tout le zèle d'un digne supérieur. Il faisait toujours à pied la visite des couvents qui étaient sous sa direction, sans autres provisions qu'un pot de terre où il y avait un peu d'eau et du pain pour sa nourriture. Un jour, le frère qui l'accompagnait et portait le vase, le laissa tomber et le cassa, ce qui le rendit tout triste et tout confus. Saint Albert s'étant aperçu de sa mélancolie et en ayant appris le sujet, lui commanda de retourner sur ses pas et de lui apporter les pièces du pot cassé. Ce frère retourna aussitôt par obéissance ; mais il fut bien étonné de trouver le pot tout entier et plein d'eau. Il empêcha encore un de ses religieux de tomber dans une action contraire à la pureté, en lui reprochant, par une connaissance surnaturelle que Dieu lui avait donnée, sa malheureuse résolution; car ce pauvre religieux, se voyant découvert, changea aussitôt de dessein et en fit une très rigoureuse pénitence.

Saint Albert étant arrivé à une extrême vieillesse, voulut enfin se dérober tout à fait aux yeux des hommes il s'en alla donc du côté de Messine et se retira dans une solitude voisine pour vaquer plus tranquillement à la contemplation des choses divines. Après y avoir passé quelque temps, il tomba dans une grande maladie; il eut révélation de l'heure de sa mort, et de celle de sa sœur, qui devait arriver au même jour et à la même heure que la sienne. Il en avertit ses religieux et s'y prépara de son côté en redoublant sa ferveur, ses pénitences et ses dévotions ; il les continua jusqu'au dernier soupir de sa vie. A cette heure suprême, faisant sa prière à genoux, après quatre-vingt ans d'une vie innocente, il mourut le 7 août 1306, et l'on vit son âme monter au ciel sous la forme d'une colombe. Son corps demeura sur la terre, couvert d'un cilice et exhalant une odeur suave qui embaumait tous les assistants. Au même moment, une cloche, qu'il avait fait faire à Messine, sonna d'elle-même et avertit tous les habitants de ce précieux décès.

Le roi de Sicile assista à ses funérailles avec la principale noblesse de son royaume et plusieurs prélats suivis d'une multitude innombrable de peuple. Pendant que l'archevêque de Messine délibérait avec le clergé et le peuple quel office on prendrait pour célébrer les obsèques de ce grand Serviteur de Dieu, on aperçut en l'air deux enfants revêtus chacun d'une robe blanche, qui entonnaient la messe d'un saint Confesseur par cet Introït : « Os justi meditabitur sapientam » ; le peuple ayant connu par la l'intention du ciel, on poursuivit cette messe jusqu'à la fin.

Sitôt que le bienheureux Albert fut enterré, on vit arriver de toutes parts, à son sépulcre, un nombre infini d'aveugles, de boiteux, de lépreux, de paralytiques et d'autres malades, pour lui demander la santé. Ils jeûnèrent et prièrent pendant trois jours, et au bout de ce temps, le Saint leur apparut environné de lumière et vêtu d'un habit d'une blancheur admirable, et il leur donna lui-même la guérison qu'ils demandaient. Dans la suite de la même année, le fléau de la guerre affligeant toute la Sicile, des cavaliers furent assez impies pour aller loger, avec leurs chevaux, dans l'église où reposait le corps de saint Albert et, comme ils désolaient tout dans ce temple sacré, ils n'oublièrent pas le tombeau du Saint, qu'ils mirent en pièces; mais ils furent bien surpris lorsqu'ils l'aperçurent à genoux dans le fond de son sépulcre, comme voulant crier à Dieu vengeance des outrages qu'ils faisaient a ses autels. En effet, tous les chevaux moururent sur-le-champ, et les soldats, frappés aussi de diverses maladies, expièrent leur sacrilège. Depuis ce temps-là, les Carmes, jugeant ce lieu trop exposé aux insultes des gens de guerre, s'établirent dans un autre endroit de Messine. Plus tard, on laissa seulement quelques ossements de Saint Albert dans ce nouveau couvent, et la principale partie de ses dépouilles fut transportée à Trapani, afin de satisfaire par là la dévotion des chrétiens dans l'un et l'autre lieu dans Messine, où il avait fait longtemps éclater une vie toute simple et toute miraculeuse dans Trapani, où il avait pris l'habit, fait profession et passé la plus grande partie de sa vie. Un ecclésiastique qui parla publiquement contre la sainteté d'Albert fut sur-le-champ puni par une grave maladie il ne put guérir que par l'intercession du Saint.

Ce grand serviteur de Dieu a encore opéré une infinité d'autres merveilles. Il a retiré les esclaves des prisons sans en forcer les portes, délivré des matelots du naufrage, ressuscité des morts, outre une infinité de maladies qui se guérissent encore tous les jours par le moyen de l'eau bénite dans laquelle on a fait tremper ses reliques sacrées. Toutes ces merveilles sont en trop grand nombre pour les pouvoir rapporter. Mais il y en a une que nous ne saurionstaire la bienheureuse Madeleine de Pazzi, religieuse de son Ordre et l'une des plus brillantes étoiles de son siècle, décédée l'an 1608, se trouvant un jour prise d'une violente tentation de quitter l'habit religieux, eut recours à saint Albert; à l'heure même, il lui apparut, et prenant un habit blanc dans le côté de Jésus-Christ crucifié, l'en revêtit; et depuis elle ne ressentit jamais de pareilles attaques.

On le représente 1° debout, tenant un lis et un livre; 2° chassant par sa bénédiction le démon qui s'était présenté à lui sous la, forme d'une femme. Aussi voit-on quelquefois des pieds d'animal paraître sous la robe de cette prétendue visiteuse; 3° avec une lampe en main, ou placée près de lui; 4° délivrant une jeune fille possédée.

 

Texte extrait des Petits Bollandistes, volume IX, Paris, 1876

 

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Litanies de Saint Albert de Trapani

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous

Sainte Marie, priez pour nous.

Saint Albert, Victime de sainteté, priez pour nous

Saint Albert, Miroir de chasteté priez pour nous

Saint Albert, exemple de pauvreté, priez pour nous

Saint Albert, modèle d'obéissance, priez pour nous

Saint Albert, disciple de l'humilité priez pour nous

Saint Albert, Fraîcheur des fiévreux, priez pour nous

Saint Albert, qui dès votre enfance avez méprisé les richesses, priez pour nous.

Saint Albert, qui avez marché sur les eaux d'un fleuve sans vous noyer,

Saint Albert, qui avez libéré des Juifs d'un naufrage,

Saint Albert, qui par votre prédication avez conduit les païens à la foi,

Saint Albert, qui avez guéri un lépreux par un baiser,

Saint Albert, qui, avec le signe de la croix avez fait fuir le démon tentateur,

Saint Albert, qui dormiez sur des branches de vigne,

Saint Albert, qui avez libéré les malades de toute sortes d'infirmités,

Saint Albert, qui guidez les pas de voyageurs,

Saint Albert, doué du don de prophétie,

Saint Albert, protecteur des femmes enceintes,

Saint Albert, qui avez libéré Trapani, votre patrie, de la fièvre et de la peste,

Saint Albert, qui avez libéré Messine de la famine, de la guerre et de la peste,

Saint Albert, dont la sainteté à été proclamée à Messine par les Anges,

Saint Albert, qui avez voulu que votre chef soit conservé à Trapani,

 

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde pardonnez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlevez les péchés du monde, ayez pitié de nous de nous, Seigneur.

 

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.



Priez pour nous, Saint-Albert

Afin que nous devenions dignes des promesses de notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Prions

 

Dieu, qui avez fait de Saint Albert de Trapani un religieux exemplaire par sa pureté, sa vie de prière et son amour de la Vierge Marie, donnez-nous d'imiter ses vertus et de pouvoir ainsi trouver place au Banquet du Royaume éternel. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

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