Le Mois du Saint Sacrement
Le Mois du Très Saint Sacrement
Onzième jour
Le Jeudi de l'Octave du Très Saint Sacrement
Venez, Esprit Saint,
Assouplissez ce qui est raide,
Réchauffez ce qui est froid,
Rendez droit ce qui est faussé.
Je Vous salue Marie.
Pour l'instruction de ses Disciples, Jésus-Christ adressa plusieurs fois des prières à Son Père, en prenant un ton solennel qui devait faire une impression vive et salutaire sur l'esprit de ceux qui avaient le bonheur de l'entendre. Peu de temps avant que Son heure fut venue, comme Il le dit Lui-même, c'est-à-dire, le moment de Ses humiliations et de Ses souffrances, de Sa mort et de la consommation de Son Sacrifice, le Sauveur levant les yeux vers le Ciel fit entendre ces paroles qu'Il adressait à Dieu : « Mon Père, Je Vous ai glorifié sur la terre ; J'ai consommé l'ouvrage dont Vous M'aviez chargé, Vous donc maintenant, Mon Père, glorifiez-moi aussi en Vous-même de cette Gloire que J'ai eue en Vous avant que le monde ». Il est certain que Jésus-Christ voulait dire : « rendez à l'humanité sainte, dont Je suis revêtu, la gloire dont J'ai bien voulu la priver pour quelque temps ; la gloire de la Nature Divine que Je possède avec vous et en vous de toute éternité, comme étant Votre Fils unique, engendré dans Votre sein, et dans les splendeurs de la gloire ». Dans un autre endroit, Saint Jean rapporte encore cette prière de Jésus-Christ : « Maintenant Mon âme est troublée, Mon Père, glorifiez Votre Nom ». Au même temps, on entendit une voix du Ciel qui dit: « Je l'ai déjà glorifié et Je le glorifierai encore ». Jésus-Christ ajouta : « Quand J'aurai été élevé de la terre, J'attirerai tout à Moi ».
Il y a de grands mystères dans ces divers passages de l'Evangile. Arrêtons-nous sur une pensée. Au moment où la malice des hommes prépare au Divin Sauveur les tourments affreux et les ignominies de Sa Passion, Jésus-Christ demande à Son Père de glorifier Sa Sainte Humanité. Cette gloire Lui sera donnée dans le Ciel, sans doute, mais cela ne suffit pas ; le Corps de Jésus-Christ sera encore glorifié sur la terre jusqu'à la fin du monde, et c'est l'Eglise qui est chargée par Dieu le Père de donner à Jésus, présent dans l'adorable Mystère de l'Eucharistie, toute la gloire qui Lui est due ; elle Lui donnera cette Gloire, en Lui rendant un culte qui n'est dû qu'à Dieu, l'Adoration. O Eglise Catholique ! Qu'elle est belle, qu'elle est sainte, honorable, sublime. cette mission que Dieu le Père te confie, dans l'intérêt.et pour la gloire de Son Fils !
Que de motifs puissants doivent porter les fidèles à honorer le Corps de Jésus-Christ dans ce Divin Sacrement ! Et parmi ces motifs, que dirons-nous de la reconnaissance ? Il est certain que Dieu abhorre l'ingratitude ; il veut que les hommes célèbrent ses bienfaits. Il faut des monuments qui en perpétuent le souvenir. Ainsi le bienfait de la Création est célébré par la sanctification du dimanche ; la délivrance de l'Egypte, par l'oblation des premiers nés ; la solennité de Pâques, celle de la Pentecôte et plusieurs autres, avaient chez les Juifs la même fin, la reconnaissance et l'action de grâces.
L'Eglise voit aussi s'élever, à certaines distances, des monuments qui lui rappellent les grands Mystères du salut opérés par l'Incarnation, la Naissance, la Mort et la Résurrection du Sauveur. Comment aurait-elle oublié d'en élever un en l'honneur du Mystère d'Amour qui est appelé par excellence, action de grâces, Eucharistie ! Ah ! Il était bien juste que de toutes les parties de l'Univers, on entendit s'élever, à des jours marqués par l'Eglise, un concert de louanges pour offrir au Dieu d'Amour, ce tribut de reconnaissance que nous lui offrons, dans ces solennités, avec une ineffable consolation ! Eh bien ! Entrons dans les sentiments que l'Eglise s'efforce de nous inspirer, et que nos actions de grâces soient vives et sincères, pleines d'amour et d'espérance.
Premier point
Reconnaissance pour les grâces que l'Eglise reçoit tous les jours par la Divine Eucharistie
S'il est vrai, comme on ne saurait en douter, que Jésus-Christ a laissé à l'Eglise, par le Saint Sacrement, le souvenir et l'abrégé de toutes les merveilles opérées pour le salut du genre humain ; si, par cet ineffable Mystère, nous possédons bien plus qu'une grâce particulière, mais l'auteur de la grâce, la source et le principe de tout ce que Dieu a fait pour manifester à l'homme l'immensité de son amour ; si par Jésus-Christ véritablement présent sur nos autels, nous pouvons prétendre à l'honneur insigne de louer Dieu autant qu'il le mérite, de le glorifier d'une manière infinie ; si l'auteur et le consommateur de notre foi, le médiateur de la nouvelle alliance, le gage divin de notre Immortalité, se trouve en notre possession, descend jusqu'à notre bassesse ; grand Dieu ! Qui pourra jamais comprendre l'honneur que reçoit l'Eglise de cette divine présence, et les torrents de grâces qui découlent à chaque instant de cette source divine, sur cette épouse chérie du Fils de Dieu ! Mais que fera l'Eglise ! elle fera éclater sa reconnaissance par de saints transports : on l'entendra s'écrier : « Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens dont Il m'a comblé ? Je le sais, ce que je dois faire, je prendrai le Calice du Salut, je l'élèverai vers le Ciel, je le porterai en triomphe, et par Lui, en Lui, avec Lui, j'exalterai l'infinie Miséricorde, et J'invoquerai dignement le Nom Du Seigneur ! » Quel est l'enfant de l'Eglise qui refusera de joindre sa voix à la voix de sa Mère ! Où est le fidèle qui voudra demeurer indifférent, sans piété, sans dévotion, pendant ces augustes solennités ! Serait-ce moi !
Deuxième point
Reconnaissance pour les bienfaits particuliers que nous recevons par la Divine Eucharistie
Si l'Eglise s'écrie dans ses hymnes ; la langue est impuissante à dire, le discours le plus éloquent n'a jamais pu exprimer combien c'est quelque chose d'ineffable d'aimer Jésus ; l'âme fidèle, en contemplant la Divine Hostie, ne dira-t-elle pas : « Non, ma langue, tu ne diras jamais ; non, ma plus, tu ne saurais écrite, ce que c'est que la Divine Eucharistie ! Qui pourra faire comprendre tout ce que j'ai reçu de bénédictions, de grâces, de miséricorde, par cet auguste Sacrement ! » Si Salomon a dit en parlant de la sagesse : « Tous les biens me sont venus avec elle, des richesses infinies l'ont Accompagnée ». Quel est le cœur qui ne répète pas ces admirables paroles, en contemplant la Divine Eucharistie ? Ici je voudrais pouvoir chanter dignement l'amour tout particulier de Jésus pour moi, amour dont les effets sont si précieux pour mon âme et si doux à mon cœur !
O Jésus ! Que de grâces signalées Vous m'avez accordées dans mes entretiens avec Vous ! Que de lumières communiquées à mon intelligence ! Que de douces paroles dites à l'oreille de mon cœur ! Que de bons et saints désirs ! Que de fortes résolutions ! Que de consolations ineffables !... Oh ! La Messe, la Sainte Communion, l'Action de grâces, quelle source inépuisable de richesses spirituelles, de dons célestes !... Laissez-moi, Seigneur, en savourer la douceur, en me nourrissant de leur souvenir ! Mon Dieu ! Quand tous les hommes se chargeraient de Vous bénir, de Vous remercier pour moi, ce serait encore trop peu !... O mes frères, dites tous avec moi, que le Seigneur est bon et que Sa Miséricorde est éternelle !
Troisième point
Reconnaissance comme principe de nouvelles faveurs
Dieu est admirable dans la conduite qu'Il tient tous les jours à l'égard des Siens. S'ils lui adressent des louanges pour reconnaître les dons qu'ils ont reçus, Il fait descendre sur eux de nouveaux bienfaits et leur renvoie ainsi par, un divin commerce, les hommages qu'Il reçoit de leur amour reconnaissant. Rien n'est plus certain ; un moyen toujours infaillible pour recevoir de nouvelles faveurs, c'est la reconnaissance et l'action de grâces pour celles qu'on a reçues. Or, dans le culte solennel que l'Eglise rend à la Divine Eucharistie, par les cérémonies augustes qu'elle a établies pour glorifier Jésus-Christ dans le Sacrement de Son Corps et de son Sang, elle se propose de demander à Son Céleste Epoux de nouveaux prodiges de Miséricorde pour tous ses enfants.
On est quelquefois étonné de certaines conversions que personne n'espérait, de certaines grâces de prédilection qui ont fait monter une âme au plus haut degré de la perfection évangélique. Ah ! Si on pouvait découvrir l'origine de ces faveurs signalées, on la trouverait dans les hommages solennels rendus à la Sainte Eucharistie dans certains jours de fête. Jésus-Christ, du haut de Son Trône, a vu couler les larmes que le chant magnifique de nos hymnes arrachait à cette âme sensible. Jésus-Christ porté dans nos rues, a aperçu ces pieux fidèles accourus sur son passage, Il a entendu leurs gémissements et leurs soupirs, Il a béni, en passant, leur maison habitée par des pécheurs ; et bientôt on a vu le loup furieux changé en brebis docile, transformé en doux agneau. Ah ! Je veux aller à Jésus, je veux être de toutes les réunions qui ont lieu devant Son Autel, je veux honorer, par ma Foi et ma reconnaissance, le Corps et le Sang de mon adorable Sauveur. Là sera toujours mon cœur, parce que j'y trouve mon unique bien, mon trésor !...
Bone pastor, Panis vere,
Jesu, nostri miserere,
Tu nos pasce, nos tuere,
Tu nos bona fac videre
In terra viventium.
Ô bon Pasteur, notre vrai Pain,
Jésus, ayez pitié de nous.
Nourrissez-nous, protégez-nous,
faites-nous voir le bonheur
Dans la terre des vivants.
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