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14 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Quinzième jour

La Confession ou La Fontaine

 

Jusqu'ici, la Dame avait montré à Bernadette seulement sa beauté et sa bonté comme Visiteuse, sa sainteté comme Orante, son habileté comme Educatrice. Le matin du jeudi 25 février, pendant la Neuvième Apparition, Elle manifesta à tous sa puissance comme Thaumaturge. Relatons les faits :

Après quelques minutes de méditation, Bernadette se leva pour s'avancer vers la Grotte. Elle écarta en passant les branches de l'églantier et alla baiser la terre sous la roche, au delà  du buisson. Bile redescendit ensuite la pente, et, s'étant recueillie, elle retomba dans l'extase. Au bout de deux ou trois dizaines de chapelet, la voyante se leva de nouveau, se montra embarrassée ; tout hésitante, elle se tourna vers le Gave et fit deux ou trois pas en avant. Tout à coup, elle s'arrêta brusquement, regarda en arrière, comme quelqu'un qui s'entend appeler et écouta des paroles qui semblaient lui venir du côté du rocher. Elle fit un signe affirmatif, se remit en marche, non plus vers le Gave, mais vers la Grotte, à l'angle gauche des excavations. Aux trois quarts de la montée, elle fit halte et promena autour d'elle un regard troublé. Elle leva la tête comme pour interroger la Dame, puis, résolument, elle se courba et se mit à gratter la terre. La petite cavité qu'elle venait défaire se remplit d'eau ; après avoir attendu un moment, elle but et s'y lava la figure ; elle prit aussi un brin d'herbe qui poussait sur le sol et le porta à sa bouche...

Les quelques personnes qui, après l'extase, se trouvèrent à côté de Bernadette, l'amenèrent à s'expliquer sur la scène insolite qui venait de se produire à Massabielle. S'adressant à la jeune fille, elles lui dirent : « Mais, Bernadette, tu t'es montrée ce matin bien distraite à la Grotte. Pourquoi ces allées et venues ? Pourquoi gratter la terre ? Pourquoi boire de l'eau qui devait te répugner ? » « Voici, répondit l'enfant d'une manière toute simple et toute naturelle, pendant que j'étais en prières, la Dame m'a dit d'une voix amicale, mais en même temps sérieuse : « Allez boire et vous laver à la fontaine ». Comme je ne savais pas où était cette fontaine et que je croyais que cela n'y faisait rien, je me suis dirigée vers le Gave. La Dame m'a rappelée et m'a fait signe du doigt de me rendre sous la Grotte à gauche, j'ai obéi, mais je ne voyais pas d'eau. Ne sachant où en prendre, j'ai gratté la terre et il en est arrivé. Je l'ai laissée s'éclaircir un peu, puis j'ai bu et je me suis lavée ».

« Tu as aussi mangé de l'herbe, pourquoi cela ? » « Je ne sais, la Dame me l'a fait comprendre ». La Vierge, ayant préalablement demandé à Bernadette de prêcher la Pénitence, devait lui en indiquer le moyen pratique entre tous : se laver, laver son âme à la mystique fontaine du Sacrement de Pénitence. Or, toute l'économie de ce sacrement, pour ce qui nous concerne, se trouve en ce qu'a fait l'apôtre de la Grotte corroborant, par l'exemple, sa précédente prédication. Elle gratta la terre après s'être déplacée : ce que nous faisons par la Confession.

Pour se confesser, il faut se déplacer : on quitte ses idées, ses occupations, ses relations habituelles, et on vient à l'église, dans la direction des confessionnaux. Instinctivement, telle Bernadette allant, ignorante, vers le Gave, nous voudrions aller du côté opposé. Croyant que cela n'y fait rien, nous irions trouver les mondains tumultueux, emportés comme certaines eaux de rivière ; nous irions vers quelque cœur compatissant, ami ; ou même, à l'instar de nos frères égarés les Protestants, nous nous adresserions directement à Dieu. Mais cela y fait quelque chose, cela y fait tout : Dieu n'a établi, pour la purification des âmes, qu'une fontaine : celle du sacrement de pénitence, et il n'y a que le prêtre, son fondé de pouvoir, qui en puisse faire jaillir les flots. C'est donc à l'église, chez le prêtre, et non ailleurs, pas même à Dieu, eût-on la prétention de se passer d'intermédiaire sacerdotal, que tous doivent aller boire et se laver. « Allez boire et vous laver à la fontaine ».

Là, en présence du prêtre, on gratte son âme.Gratter la terre paraît, de prime abord, un geste d'une banalité humiliante ; l'emploi même de ce verbe, qui est pourtant le mot propre, chatouille peu agréablement les oreilles des dilettantes du langage. Et cependant, c'est en grattant la terre, au moment du labour, que le soc des charrues prépare les semailles, espoir des moissons. Gratter la terre, c'est donc le geste initial du paysan, premier bienfaiteur de tout pays ! Et cependant encore, c'est en grattant la terre que le fossoyeur permet aux corps humains de descendre dans les fosses pour y attendre, sous la garde de la croix, la résurrection des chairs flétries et des os desséchés. Gratter la terre c'est donc aussi le geste initial de la Mort ! Double geste sacré !...

Or, gratter la terre, c'est découvrir ce qui était caché. Cette découverte en l'âme se fait par l'examen de conscience. Absorbés par le dehors, nous ne connaissons presque pas en nous le dedans. Vienne la confession : on pénètre dans les plis et replis de sa conscience, on recherche les faits, on en étudie les causes : on découvre par cette inquisition intérieure ce qui échappait au contrôle extérieur des yeux : on a gratté son âme. Gratter la terre, c'est encore la débarrasser de ce qui la recouvrait : ce qui se fait en l'âme par la confession proprement dite, par l'aveu. L'examen découvre le mal ; l'aveu l'expulse, nous en délivre. En vain, se connaîtrait-on, si, après avoir creusé du regard l'abîme de ses misères, on ne les chasse point à coups d'aveux, les misères y subsistent toujours. L'examen fait comprendre le besoin qu'on a d'être lavé ; l'aveu rejette la souillure, prépare la purification....

Se déplacer, découvrir son âme, la dégager de tout ce qui est terrestre, limoneux : tel est le triple effort préparatoire à la réception du sacrement de pénitence ! Partout ailleurs, ce triple effort de nos pieds, de nos yeux, de nos mains, serait en pure perte. « Ne sachant où prendre de l'eau, j'ai gratté la terre, racontait l'enfant, et il en est arrivé ». Quand on gratte son âme, il arrive d'abord l'eau du repentir : on est humilié d'avoir été si sot, si ingrat, si paresseux, si criminel ; on est ému jusqu'aux larmes de constater que, par contre. Dieu a été si clément, et l'eau de nos componctions fait sourdre et éclater en cascades sublimes l'eau des miséricordes du Seigneur.

 

Examen

 

Nous avons un notaire, un médecin, un pharmacien.... Avons-nous un confesseur ?... Nous déplaçons-nous sans retard pour aller le voir, sitôt que nous avons eu le malheur de pêcher.... Ne restons-nous pas des mois, je n'ose dire des années, sans nous confesser, malgré l'urgent besoin que nous en aurions ?... Le péché, pendant ce temps, pourrit dans l'âme... Quelle putréfaction !... Nous confessons-nous la veille des fêtes de la Sainte Vierge pour être spirituellement plus reluisants de propreté à ses yeux réjouis ?... Bernadette, docile aux indications de la Dame, se dirigea vers la Grotte, à l'angle gauche des excavations...

Arrivés près du confessionnal, nous mettons-nous en présence de Dieu, puis en présence de notre âme pour nous examiner ?... Combien de temps consacrons-nous à l'examen de conscience ?... sur quoi le faisons-nous porter ? Nous étudions-nous à fond pour connaître le mal dans sa racine et non pas seulement dans ses manifestations externes.... Après avoir dit : « Qu'ai-je fait, qu'aurais-je dû faire ? » ajoutons-nous : « pourquoi l'ai-je fait ? Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? »... L'examen de conscience est lamentablement négligé... On rencontre des pénitentes qui se préparent à entrer au confessionnal, en babillant avec leurs voisines, en regardant à droite, à gauche, pour contrôler tout ce qui se passe, en consultant la pendule ou leur montre pour savoir le temps que dure la confession des autres, en demandant le nom de celle-ci, en observant la toilette ou la physionomie de celle-là... Quelle préparation !... Bernadette, sans s'occuper de l'assistance, gratta, sous la Grotte, tranquillement la terre...

Nous voici au confessionnal ! Voyons-nous Jésus-Christ dans le prêtre ? Quelle foi, quelle humilité nous animent ? quelle loyauté nous inspire ! Nous confessons-nous avec méthode : suivant l'ordre des commandements de Dieu et de l'église, évoquant les péchés capitaux et nos devoirs d'état pour ne rien oublier ?... Nous confessons nous avec intelligence, indiquant, après les avoir recherchées, les causes et les circonstances aggravantes de nos chutes ?... Nous confessons-nous avec franchise, ne cachant aucun péché, éclaircissant tout doute, ne recourant à aucun palliatif, à aucune excuse ?... Nous confessons-nous avec netteté, exposant les situations telles qu'elles sont et ne parlant pas à  voix basse, n'entrecoupant pas nos moitiés d'aveux par une toux diplomatique... de façon à ne pas être compris ou même entendus de notre confesseur ?... Nous confessons-nous avec prudence, ne disant que ce qu'il faut, que tout ce qu'il faut, sans exciter notre imagination par le rappel de souvenirs inutiles, dangereux, troublants?... « J'ai gratté la terre, disait Bernadette, et l'eau est arrivée »... Quand on approfondit l'étude de son âme et du sacrement de pénitence, la lumière se fait et tous les aveux, quelque longs et pénibles qu'ils soient, arrivent au bout des lèvres.

 

Prière

 

O Notre-Dame, soyez remerciée d'avoir fait de Bernadette le modèle de l'âme qui va à confesse, examine sa conscience et accuse ses fautes : elle se déplaça et gratta la terre.... Nous nous déplaçons assez souvent pour aller nous confesser, nous les habitués des pratiques religieuses... Mais la routine nous empêche de retirer de ces déplacements tous les avantages qui, pour notre âme, en devraient résulter.... « Que je me connaisse, disait Augustin, afin que je me déteste !... » Que je me connaisse, vous dirai-je à mon tour, afin que je me confesse, et que je me confesse méthodiquement, intelligemment, loyalement, prudemment, immédiatement, afin que, découvrant mes misères et m'en débarrassant à coups d'aveux, je sois plus digne, eu égard à votre miséricorde, d'obtenir le pardon du prêtre, représentant de votre divin Fils !...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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