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15 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Seizième jour

La contrition et la satisfaction

 

Bernadette but et Se lava : ce que nous faisons pour la Contrition. La contrition est le broiement de l'âme sous les coups de la douleur et des regrets d'avoir offensé Dieu si bon en sa nature, si aimable en ses perfections, si magnifique en ses bienfaits, si redoutable en ses justices, si digne, à  tous égards, d'être servi, aimé. Or l'âme, ainsi broyée par la douleur et le regret, épand, tel le fruit de la vigne sous le pressoir, un vin exquis appelé par le Psalmiste « vin de componction ». Ce que voyant. Dieu agrée son repentir, commande au prêtre de lever la main pour absoudre la pécheresse, et l'âme contrite boit le pardon avec l'absolution, et, ô merveilleuse instantanéité de l'effet sacramentel ! Elle est aussitôt lavée, purifiée : « Allez boire et vous laver à la fontaine ». Et elle y alla, elle but et se lava. La fontaine du sacrement guérit les âmes ; celle de Massabielle dont les premiers filets coulèrent sous le doigt tremblant de Bernadette ne guérit que les corps.

Bernadette mangea de l'herbe : ce que nous faisons par la Satisfaction. On s'est examiné, on s'est confessé, on s'est repenti, on a été absous, on satisfait : soit que, nos dispositions n'ayant pas été de tout point parfaites, la peine temporelle, due à nos péchés remis, demeure comme un reliquat de justice à solder ; soit que, épris d'un amour de générosité pour Dieu envers nous si indulgent, ou enflammés de haine pour le péché, cause de nos désastres, nous nous décidions à mener désormais une vie pénitente pour réparer encore davantage le passé, mieux sanctifier le présent et assurer l'avenir.

Or, cette satisfaction s'accomplit par la pénitence sacramentelle qui fait partie intégrante du sacrement reçu, et à laquelle nous devons apporter, par conséquent, toute notre ferveur avec tout notre empressement. Elle se complète, par d'autres prières, des mortifications intérieures, des abstinences, des jeûnes et des aumônes. Herbe amère que, malgré les répugnances de la nature sensuelle, il nous faut manger, si nous voulons diminuer notre purgatoire, après la mort, et prévenir, de notre vivant, les aggravantes rechutes. En ces amertumes gît principalement ce que j'appellerai l'hygiène de la sainteté... De nos jours, on refuse d'être le végétarien intelligent de la vertu, on trouve préférable de s'animaliser physiquement, intellectuellement, moralement. Et la satisfaction, complément nécessaire de la Pénitence en sa trilogie essentielle, est en train de devenir un vieux mot frappé de désuétude en attendant d'être rayé du dictionnaire, comme de l'usage des modernes chrétiens. Erreur ! Erreur ! Dût le vieux mot disparaître, Vidée qui en est l'âme demeurera, et, plus forte que le fait accompli qui aura essayé de la détruire, elle exercera de terribles représailles contre les grands enfants qui l'auront insultée : les folies passent, les idées saines restent...

Revenons à Bernadette. Tous les spectateurs suivaient les phases de cette scène étrange avec un sentiment pénible et une espèce de stupeur. Quand l'enfant se releva pour retourner à sa place, elle avait encore le visage barbouillé d'eau boueuse. A cette vue un cri de déception et de pitié sortit de toutes les bouches : « Bernadette n'est plus ! La pauvre enfant devient folle ». Bernadette revint à sa place sans paraître s'émouvoir, ni même se rendre compte de l'exclamation qui retentissait à ses oreilles. Après qu'on lui eut essuyé la figure, plus heureuse que jamais, le sourire des anges sur les lèvres, elle se remit à contempler la céleste vision. L'heure de l'admiration était passée ; le prestige était évanoui et l'on ne regardait plus la pauvre petite voyante que pour s'attendrir et la plaindre. Les augures de la libre pensée à Lourdes avaient déjà prophétisé que la démence serait le terme de l'état de la jeune visionnaire. On crut le moment venu où la prophétie allait s'accomplir. Pendant que la foule se détachait de la Grotte, Bernadette continua, tranquille et recueillie, à se délecter dans les douceurs de la prière, sous le regard de Celle qu'elle aimait. Enfin, vers sept heures, heure à laquelle la vision disparaissait, elle fit son magnifique signe de croix et reprit le chemin de la ville. La plupart des assistants, ce jour-là, se retirèrent de Massabielle les yeux baissés et le cœur rempli d'une poignante tristesse.

Voilà  le monde ! Il éclate en transports d'admiration devant tout ce qui brille, quelque artificielles et trompeuses que puissent être les lueurs. Mais il hausse les épaules, sourit de pitié, s'ombrage de mépris, se plisse de colère, crie à la démence, sitôt qu'il assiste aux prétendus abaissements de la nature, aux détériorations apparentes du sacrifice. Pour lui, on est sage, grand, et même propre, lorsqu'on est barbouillé, couvert de boue par le vice, pourvu que le vice ait encore un vernis d'élégance. Mais on n'y est plus, on est fou, quand on se défigure, si peu soit-il, extérieurement, pour se transfigurer intérieurement : « Bernadette n'y est plus ! La pauvre enfant devient folle ! »

Et cette mentalité toute mondaine pénètre, au point de l'impressionner et de la modifier, dans la mentalité de certains milieux chrétiens. C'est incroyable, comme les singularités de la sainteté sont vite assimilées à des excentricités pathologiques, ou, du moins, à des déchéances sociales ! Les vrais pénitents n'ont cure de ces suffrages du monde dont la langue est aussi épaisse sous l'action des fièvres que sa main est grossière sous la poussée des convoitises, et, le cas échéant, ils ont des réponses spirituelles pour réduire au silence ceux-mêmes qui, par diplomatie professionnelle, feignent de les critiquer.

Telle Bernadette, le jour où les membres de la commission nommée par l'évêque se transportèrent à la Grotte pour instrumenter. Le président lui ayant dit : « Vous venez de nous raconter qu'au moment de la découverte de la source vous aviez mangé un brin d'herbe. Pourquoi ? » « Je ne sais, répondit-elle, la Dame m'y a poussé et me l'a fait comprendre ». « Mais, mon enfant, il n'y a que les animaux qui mangent de l'herbe crue ! » « Oh ! Pour cela, monsieur l'abbé, vous vous trompez : nous mangeons bien, nous, des salades crues. Il est vrai, continua-t-elle en souriant, que nous y ajoutons un peu d'huile et de vinaigre ».

 

Examen

 

Nous excitons-nous, et comment, à la contrition de nos péchés ?... Les Saints s'y excitaient en faisant mentalement quatre stations très fortifiantes au point de vue de l'idée et du sentiment : une au cimetière... une autre en enfer... la troisième au Ciel... la quatrième au Calvaire.... Les Morts, les Damnés, les Elus, le divin Crucifié les éclairaient sur le péché et la haine que nous lui devons vouer.... Nous pourrions faire aussi une station au Purgatoire, au pied de l'Autel eucharistique, devant une image de Notre Dame des sept douleurs... Quelles stations faisons-nous ? Peut-être seulement celle qui nous oblige à attendre, impatiemment et plus ou moins longtemps, notre tour au confessionnal.... Et cependant telle est l'importance de la Contrition que, sans elle, la Confession même entière est nulle.... Que de confessions nulles, par défaut de contrition, nous avons peut-être faites en notre Vie !... Cela ne nous expliquerait-il pas leur peu de fruit ?... Songeons à la nullité hypothétique de ces confessions, traitons désormais plus sérieusement les choses les plus sérieuses... et prenons l'habitude d'englober, dans la teneur de nos aveux et dans notre acte de contrition, les fautes graves de notre vie passée dont nous nous sommes repentis.... Aimons aussi à répéter, à part nous et avec attention, la formule de l'acte de contrition avec laquelle il importe tant de ne se point familiariser.... « Bernadette but et se lava... ».

Quand et comment faisons-nous la pénitence que nous impose le confesseur ?... La faisons-nous ?... Sans elle le sacrement n'est pas complet.... Plus sévères que le confesseur, nous infligeons-nous à nous-mêmes des pénitences plus onéreuses ?... La mortification entre-t-elle, comme un peint capital et pratiquement observé, dans notre régime de vie, dans la réglementation de nos journées.... Un jour sans pénitence risque fort d'être un jour sans vertu.... Nous portons la croix d'or ou d'argent autour de notre cou... Aimons-nous surtout à nous étendre sur la croix de bois, à en sentir les cordes, les clous, les captivités, les humiliations, les tourments ?... C'est la croix de bois qui a sauvé le monde.... Bernadette mangea l'herbe et fit litière des sarcasmes et du revirement de l'opinion... Gardons-nous l'abstinence des vendredis, des jeûnes, des Quatre-Temps et du Carême ?... On invoque parfois une mauvaise santé, voire l'anémie, pour ne point faire maigre ni jeûner.... Et il arrive que des personnes soi-disant maladives, anémiques, ont, heureusement pour les médecins qui auraient trop d'ouvrage, et pour la société qui ne compterait bientôt plus que des générations rachitiques, assez de forces pour aller en soirée et danser, de temps en temps, jusqu'à quatre heures du matin...

 

Prière

 

O Notre Dame, le péché est le seul mal qui soit au monde et dont nous devions prévenir l'invasion.... Sans lui les berceaux n'auraient jamais été avoisinés par les tombes : par privilège, nous aurions été immortels.... Sans lui l'enfer n'aurait jamais ouvert ses portes, le Ciel n'aurait jamais fermé les siennes, et Jésus, le Dieu fait homme, n'aurait jamais souffert. Vous, non plus, vous n'auriez point connu le dénuement de la Crèche, les douleurs du Calvaire... Hélas ! Ce péché, mal de Dieu, mal de l'homme, a pour notre nature déchue tant d'attirances que nous le commettons. Obtenez-nous de ne le plus commettre. Dessillez nos yeux, broyez nos âmes, fortifiez nos volontés, et que, contrits et humiliés, nous vivions en pénitents pour mourir en prédestinés !...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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