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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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16 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Dix-septième jour

Le baiser pour les pécheurs

 

Le vendredi 26 février, en la dixième Apparition, Bernadette, dès son arrivée à la Grotte, avait franchi la place où elle s'arrêtait d'habitude, et était allée s'agenouiller sur le haut de la pente, au point où, la veille, elle avait gratté la terre. Elle n'avait manifesté aucune surprise de voir couler la nouvelle fontaine, et, s'étant signée, elle y avait bu et s'y était lavée. Après avoir essuyé son visage du coin de son tablier, elle était revenue en arrière s'installer à genoux sur la pierre qui lui servait de prie-Dieu. Entrée immédiatement en communication avec Celle qui faisait tressaillir son âme, elle s'abandonnait avec effusion et tendresse à la récitation de son chapelet, lorsque la voix amie, mais cette fois attristée, qui sortait pour elle du rocher, lui avait fait entendre ces paroles : « Vous baiserez la terre pour les pécheurs ». Tout est harmonique dans l'oeuvre de la Dame, tout converge au même but : la gloire de Dieu par la purification des pécheurs. Les deux grands moyens, déjà  indiqués, pour atteindre ce but, sont la Prière et la Pénitence. La Vierge, plus précise, entre dans le détail, signale un moyen spécial : « Vous baiserez la terre pour les pécheurs ».

Moyen imposé par la justice ! La peine du talion, en vigueur dans la loi mosaïque, obligeait à  rendre œil pour œil, dent pour dent. Elle a été supprimée par l'Evangile : il est interdit aux hommes de l'infliger. A défaut des hommes souvent ignorants, paresseux ou excessifs, les événements l'appliquent ; tôt ou tard, on est puni par où on a péché. Il y a des baisers d'hypocrisie comme celui de Judas, ou de volupté comme ceux qu'inspire la passion sensuelle : il faut qu'il y ait des baisers d'expiation, en haine du péché. Il y a des lèvres menteuses, impudiques, qui répandent le mal en répandant le souffle : il faut des lèvres véridiques, virginales, qui purifient l'ambiance par des senteurs de vérité, de chasteté. Jésus reprochait à son hôte Simon de ne lui avoir point donné de baiser, tandis que Madeleine en couvrait les pieds divins. Ce reproche, le Sauveur l'adresse à une grande partie de l'Humanité dénuée, à son endroit, de toute attention de cœur : « Tu ne m'as pas donné de baiser » (Luc 7, 45). Et la Dame, qui sait le désir, le besoin, le droit, qu'a son Fils de recevoir des baisers four la justice, nous trace notre conduite : « Vous baiserez la terre pour les pécheurs ».

Moyen rehaussé par l'humilité ! « Vous baiserez la terre ! » Est-ce là, dira l'orgueil, un geste digne d'une créature humaine ? Ne faut-il pas laisser ce soin à l'animal ? La Religion prescrivant ou conseillant de telles pratiques : quelle trivialité, quelle stupidité !... Convenons-en : c'est trivial, stupide, en apparence, mais en réalité, c'est profondément noble, intelligent, beau. Dans la grotte de Gethsémani qui aurait servi, suivant une légende, de retraite à Adam et Eve après la Chute, Jésus, le nouvel Adam, baisa la terre, mordit la poussière : il s'étendit sur le sol, pour exhaler sa tristesse mortelle et prier. Pourquoi, en sa grotte de Lourdes, l'Eve nouvelle ne nous inviterait-elle pas à baiser la terre pour vaincre le péché ?... En baisant la terre, on reconnaît son origine : il y en a tant qui désavouent leur extraction, qui, parvenus au faîte de leurs visées ambitieuses, se prennent pour des dieux auxquels rien ne manque que l'immortalité... Le contact de nos lèvres avec la terre nous fait descendre de ces hauteurs factices où l'imbécillité humaine se plaît à  élire domicile : on se rappelle qu'on est homme, c'est-à-dire un peu de terre animée par un souffle, et cette sensation d'argile fait davantage apprécier le souffle... On reconnaît aussi sa destinée : on se souvient que, poussière à l'origine, on doit, dans son corps, retourner en poussière. Et pour se spiritualiser davantage, on se traite comme un mort vivant, on procède soi-même aux préliminaires de ses funérailles, à un commencement d'inhumation... Et Dieu, nous voyant nous rapetisser, nous courber, par bon sens, nous grandit par sa grâce, se plaisant à nous faire sentir qu'en nous le fils de la gloire, par nature, est en même temps, par adoption, fils de la gloire éternelle, en Paradis Quiconque s'abaisse sera exalté.

Moyen consacré par l'amour ! Il est des baisers qui, ne rencontrant aucune répugnance, ne coûtent aucun effort et procurent même un plaisir délicat : ils se dégagent spontanément, sans secousse, des lèvres, comme le parfum, des fleurs. Tels ceux qu'échangent, sous le regard encourageant de Dieu, les parents et les enfants, les frères et les sœurs, les épouses et les époux chrétiens. Ne parlons point de ceux que recherche et multiplie, dans l'ombre, la coupable passion : ceux-là  ne coûtent rien à la nature, mais ils coûtent effroyablement cher à la conscience : ils entraînent la perte des vertus... Mais baiser la terre pour les pécheurs, qu'on ne connaît point ou qu'on peut ne point connaître, et qui sont, au surplus, tout ce qu'il y a au monde de plus dégoûtant, car il n'est rien de plus dégoûtant que le péché : voilà qui ne peut être imaginé, pratiqué, consacré, que par l'amour !... On a admiré des Saints baisant, pour en mieux faire la spirituelle conquête, les ulcères des malades les plus rebutants. Il est peut-être plus méritoire et plus admirable de se jeter à terre et d'imprégner de boue ses lèvres, sans être vu de personne autre que de Dieu.... Ami des pécheurs, Jésus agonisant au jardin des Oliviers n'a point reculé, pour eux, devant ce geste : son amour vainquit son effroi, sa tristesse, son dégoût. A nous d'imiter ce modèle : ces sortes de baisers doivent faire partie des manifestations de nos amours. « Vous baiserez la terre pour les pécheurs ».

 

Examen

 

Quel usage faisons-nous de nos lèvres ?... Pensons-nous à leur grande fonction d'interprètes sonores de notre esprit et de notre cœur ?... Les ouvrons-nous pour la prière... pour la sainte Communion... pour la vérité... pour la Charité... Restent-elles fermées aux blasphèmes... aux récriminations et aux mensonges,... aux calomnies.... aux médisances... aux conversations inconvenantes ?... Se ressentent-elles du sel de la sagesse qu'elles reçurent au baptême ?... Se disposent-elles par leur pureté à l'onction suprême qu'elles recevront à l'approche de la mort ? Avec elles, nous exprimons nos pensées par la parole, nos amours par le baiser.... Dieu nous baisa en créant notre âme : mon âme, émission d'un divin souffle, est un baiser de Dieu.... à notre tour, nous devons baiser Dieu, en rendant l'âme : une mort sainte, dernière émission du souffle humain en ce monde, est un baiser de l'âme à Dieu : in osculo Domini...

Le Prêtre baise l'autel.... Il baise aussi le Saint Evangile.... Les ministres sacrés dans les cérémonies baisent la main du célébrant.... On donne, à la grand'messe, le baiser de paix.... Bernadette baisa souvent la terre à la Grotte.... Les spectateurs l'imitèrent.... Bien avant elle, Sainte Jeanne d'Arc disait : « Quand Saint Michel et les anges se séparent de moi, je baise aussi la terre où ils se sont tenus, et je m'incline devant eux ».... Saint Bernard a défini le Saint-Esprit « l'éternel baiser que le Père et le Fils se donnent l'un à l'autre »... Que sont, que valent nos baisers?... Brutus baisa la terre par reconnaissance filiale : pourquoi ne la baiserions-nous pas pour expier les péchés, innombrables et de toute nature, que les lèvres font commettre, depuis la sensualité du paradis terrestre, à l'Humanité dégénérée ?... D'autant que, sur ce point, nous avons pu être, dans une ombre recherchée, fils d'Adam, filles d'Eve...

 

Prière

 

O Notre-Dame, vos lèvres, dont la grâce fut la gardienne et l'inspiratrice, ne servirent qu'aux effusions les plus saintes et ne connurent, sur le front de Jésus enfant, que les plus chastes et les plus délicats baisers.... Les nôtres n'ont pas été consacrées par un semblable usage : plus d'une fois, le péché les a marquées de sa hideuse empreinte. Pour vous être agréable et réparer nos fautes, nous baiserons la terre pour les pécheurs.... C'est ce que fit Bernadette, c'est ce qu'on fait à Lourdes...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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