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29 juin 2014

Le Mois de Saint Pierre

Le Mois de Saint Pierre

ou dévotion à l'Eglise et au Saint Siège

ubi-petruscl4

Trentième méditation

Action de l'Eglise sur la société par l'exercice des œuvres de Charité

 

Notre Père... Je vous salue Marie...

Saint Pierre et tous les saints Souverains Pontifes, priez pour nous !

 

I. Jusqu'à la venue du Messie, l'égoïsme le plus complet régnait au sein des sociétés. Les pauvres et les petits, les ignorants et les faibles étaient opprimés par les riches et les grands, par les savants et les forts ; les enfants estropiés ou contrefaits, les infirmes et les vieillards étaient considérés comme des charges inutiles, et par conséquent ruineuses pour l'État, et trop souvent une mort violente était l'expédient dont on se croyait autorisé à faire usage pour en débarrasser les familles et la patrie. Les femmes elles-mêmes étaient réduites à une sorte d'esclavage, comme nous l'avons dit ailleurs ; elles devenaient un objet de mépris pour l'homme dès qu'elles avaient cessé de lui plaire, et l'époux avait droit de vie et de mort sur elles. Le souverain Réparateur du genre humain déchu ne pouvait tolérer plus longtemps une semblable tyrannie. Pour relever la femme de son abjection, il en choisit une pour être sa mère ; il voulut un vieillard pour père nourricier ; l'un et l'autre étaient pauvres, et lui-même se fit ouvrier afin d'ennoblir la pauvreté ; enfin, au lieu d'entrer dans le monde comme le premier Adam à l'âge de l'homme parfait, il y vint avec toutes les misères et les faiblesses de l'enfance pour que désormais l'enfance fût respectée et devînt l'objet même d'une sorte de culte. A sa naissance, il choisit une étable pour demeure, une crèche et un peu de paille pour reposer ses membres délicats ; et ce furent des pauvres qu'il appela pour être les premiers informés de l'avènement du Sauveur du monde et pour être ses premiers adorateurs. A peine commençait-il à annoncer sa doctrine que déjà il exaltait les pauvres, ceux qui pleurent et ceux qui souffrent persécution, et qu'il promettait toutes ses miséricordes aux cœurs miséricordieux. Mais, comme ses enseignements n'étaient, pour ainsi dire, que le commentaire de ses propres exemples, nous le voyons prendre de préférence pour ses apôtres des pauvres et des ignorants, des hommes grossiers et sans influence ; plus tard, il confond l'orgueil de ceux qui voulaient être les premiers dans son royaume céleste, en faisant approcher de lui de petits enfants, que l'on repoussait avec mépris : il les embrasse, il les bénit et s'écrie : « C'est à ceux qui leur ressemblent qu'appartient le royaume des cieux ». (Saint Matthieu 19, 14.) Puis, il proclame « que les derniers seront les premiers, et que les premiers seront les derniers ». (Saint Matthieu 20, 16.) Enfin, tout le reste de sa vie se passe à répandre des bienfaits sur tous ceux qui se pressent autour de lui, et les pauvres et les malades en recueillent la meilleure part.

II. Soit la nouveauté de cette doctrine et de sa réalisation, soit que la reconnaissance eût survécu dans le cœur de l'homme à tous les sentiments d'humanité qui s'y étaient éteints, l'exercice des œuvres de charité fut peut-être dans la vie du divin Maître ce qui fit sur les peuples la plus profonde impression, et ce qui attira davantage à lui ces foules si empressées de l'entendre. Aussi, saint Pierre voulant faire connaître Jésus-Christ à Corneille et à tous ceux qui, avec lui, avaient demandé à être instruits dans la foi, leur dit, comme pour peindre le Sauveur d'un seul trait : « Il a passé en faisant du bien ». (Actes des Apôtres 10, 38). La pratique des œuvres de charité était donc l'un des plus puissants moyens d'action que Notre-Seigneur pût laisser à son Eglise pour exercer son influence salutaire sur l'humanité. Sans doute la bienfaisance peut être pratiquée même en dehors de l'Eglise catholique; mais il n'en est pas ainsi des œuvres de charité, dont Jésus-Christ a réservé le monopole à sa sainte Epouse, comme étant seule digne de lui succéder dans l'accomplissement de cet auguste ministère ; l'expérience apporte tous les jours un nouveau degré d'évidence à cette vérité. La bienfaisance, en effet, est une œuvre purement humaine, qui ne procède que d'une sensibilité naturelle plus ou moins vive, et aussi variable que les tempéraments ; il en résulte qu'elle subit les conséquences de son principe. Les secours matériels sont à peu près l'unique objet de sa sollicitude, parce que les souffrances physiques sont ce qui frappe et ce qui touche le plus la sensibilité humaine ; ils sont accordés, non pas toujours en proportion des besoins réels, mais dans une mesure relative à l'impression plus ou moins sensible qui a été reçue ; il y a des malheureux auxquels la nature a départi des qualités et même des traits qui excitent plus vivement l'intérêt, tandis que d'autres, complètement déshérités, sont repoussants à quelque point de vue qu'on les considère. Les uns sont reconnaissants, d'autres au contraire sont exigeants, et trouvent qu'on est injuste à leur égard en ne pourvoyant pas à tout ce qu'ils jugent leur être nécessaire. La bienfaisance humaine entoure les premiers de tous ses soins, et délaisse les derniers ; car, avant tout, elle cherche sa satisfaction personnelle, elle s'aime elle-même avant d'aimer les pauvres ; aussi est-elle inconstante, et s'arrête dans ses bonnes œuvres dès qu'il s'agit de privations, de sacrifices personnels, et de vaincre les répugnances de la nature.

La Charité chrétienne part d'un tout autre principe : elle prend sa source dans le Cœur même de Dieu ; la foi est l'unique règle de sa conduite ; tout dans ses œuvres est surnaturel et céleste. Elle aime tous les malheureux, quels qu'ils soient, et les secourt tous, sans autre distinction que celle commandée par la sagesse et la prudence chrétiennes; mais elle les aime et les secourt en se donnant et en se dévouant elle-même à leur service, en sacrifiant ses goûts, ses aises, sa fortune, son temps, sa vie même s'il le faut, sans attendre aucun retour de la part de ses obligés ; car, dans chaque malheureux, elle voit un membre souffrant de Jésus-Christ, et elle sait que c'est à ce divin Sauveur qu'elle se sacrifie, selon cette parole du divin Maître : « Tout ce que vous ferez au plus petit des miens, je le regarderai comme fait à moi-même » (Saint Matthieu 25, 40). Aussi, son amour pour tous ceux qui ont besoin de son dévouement est sans borne, et elle semble répéter avec celui qui nous a aimés le premier jusqu'à mourir pour nous : « Personne n'aime davantage que celui qui donne sa vie pour ceux qu'il aime ». (Saint Jean 15, 13). Outre ces principes fondamentaux de la charité chrétienne, l'Eglise catholique possède seule le précieux trésor, où il est donné à tous ses enfants de puiser la force de l'exemple et le courage nécessaires à l'accomplissement généreux et constant des œuvres charitables : la sainte Eucharistie. Quel modèle admirable, en effet, que celui de Jésus-Christ se donnant tout entier, tous les jours et à chaque instant à tous ceux qui le demandent, pour répandre dans leur cœur toutes les richesses de sa grâce ! Quel amour et quel dévouement pour le prochain ne doit-il pas communiquer aux âmes qui s'unissent à lui en participant aux saints mystères, lui qui a tant aimé les hommes !

III. Dès son berceau la sainte Eglise comprit toute la puissance de ce moyen d'action pour accomplir la sublime mission que le Sauveur lui avait confiée. Elle était à peine constituée, que déjà elle prêchait le soulagement des pauvres. Sa voix est entendue : les néophytes mettent leurs biens en commun ; les aumônes affluent aux pieds des apôtres ; ceux-ci ne peuvent bientôt plus suffire à les répandre, et ils établissent des diacres et des diaconesses pour les aider dans ce touchant ministère. Des quêtes s'organisent dans les différentes chrétientés qui surgissent de toute part, et on envoie des secours aux pauvres de Jérusalem. L'Eglise naissante ne se contente pas de soulager les infortunes, elle entoure de sa vénération ceux qui en sont victimes : le grand apôtre les appelle les saints, et il demande qu'on prie pour lui, afin que les aumônes qu'il va distribuer leur soient agréables. L'Eglise est encore à son début, et déjà l'empire de sa charité a tellement subjugué les âmes, que les païens eux-mêmes, témoins des merveilles qu'elle opère, s'écrient avec admiration en parlant des chrétiens : « Voyez comme ils s'aiment ! » Partout où la foi pénètre, la charité l'accompagne, car ce sont des sœurs inséparables ; le Sauveur n'avait-il pas proclamé que l'amour de Dieu et du prochain n'était pour ainsi dire qu'un seul et même commandement ? Il ne pouvait donc pas y avoir de christianisme sans la charité et sans les œuvres qui en sont le rayonnement nécessaire. Que l'on juge maintenant de l'influence immense que doit donner à l'Eglise l'exercice de cette céleste mission ? Elle lui ouvre les palais des riches pour solliciter au nom de Jésus-Christ l'abandon d'une partie des biens que la Providence leur a accordés avec tant de libéralité, et l'Eglise leur dit comme l'apôtre Saint Paul aux Romains : « Si vous voulez entrer en participation des biens spirituels des pauvres, vous devez secourir ceux-ci de vos biens temporels ; car vous êtes leurs débiteurs ». (Romains 15, 27). Puis, ce sont les cœurs des pauvres, dont la charité est la clef, qui s'ouvrent à leur tour pour recevoir avec les secours matériels les consolations incomparables que la religion seule peut leur donner ; car elle leur montre la croix du Sauveur pour leur apprendre à souffrir comme lui avec résignation ; et elle leur répète avec le divin Maître : « Bienheureux les pauvres... bienheureux ceux qui pleurent... (Saint Matthieu 5, 3-5). « Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais vous verrez un jour » Jésus-Christ, « et votre cœur sera dans la joie, et personne ne pourra vous ravir cette joie ». (Saint Jean 16, 22). C'est la ce qui explique ce crédit immense qui a toujours été ouvert à la sainte Eglise, et qui lui a permis d'élever à la pauvreté et aux souffrances de toute espèce des asiles dont l'étendue, dès le quatrième siècle, était comparée par saint Grégoire de Naziance à celle d'une nouvelle ville ; et dont la magnificence était telle qu'on les décorait du nom remarquable d'Hôtel-Dieu. Personne n'ignore les fruits admirables que produisirent pour la propagation du christianisme les œuvres de charité exercées par les matrones romaines dans la capitale du paganisme ; et dans tout le monde connu, par ces milliers de vierges qui, autrefois, se consacraient au service de Dieu, sans quitter pour cela le toit paternel. Ce fut toujours par l'exercice de la charité que l'Eglise, à l'exemple de son divin Epoux, étendit ses conquêtes et qu'elle affermit dans la foi les peuples qu'elle lui avait gagnés. Plus ingénieuse que le malheur, elle sut toujours en triompher par les formes intelligentes et multipliées auxquelles elle plia ses œuvres, de manière à venir en aide à toutes les infortunes. En amollissant et en touchant les cœurs par ses bienfaits, elle soumet bientôt les esprits au joug de la foi qui l'inspire, et bientôt aussi elle a remporté de nouvelles victoires. On peut bien la persécuter, fermer ses temples, abattre ses autels, faire couler le sang de ses prêtres et de ses pontifes, mais il n'est pas de puissance sur la terre qui puisse l'empêcher d'aimer et de secourir les malheureux, et par conséquent anéantir l'irrésistible et salutaire influence des œuvres de sa charité : « La charité ne périra jamais ». (1Corinthiens 13, 8).

 

Élévation sur l'action qu'exerce l'Eglise sur la société par les œuvres de Charité

 

I. O Dieu, vous êtes la Charité par essence ; comment votre sainte Epouse ne participerait-elle pas à celle de vos perfections que vous avez le plus à cœur de manifester aux hommes ? Il n'est pas un seul de vos commandements dont le principe fondamental ne soit l'amour, puisque vous avez dit vous-même que ce mot descendu du ciel renfermait toute la loi et les prophètes. Lorsque vous avez chargé votre Eglise de prêcher votre doctrine divine et de la faire observer, vous avez demandé à celui que vous en aviez établi le chef, s'il vous aimait, et s'il vous aimait plus que les autres ; et il fallut qu'il vous assurât d'une manière solennelle et par trois fois qu'il vous aimait de toute son âme, pour que vous le jugeassiez digne de paître vos agneaux et vos brebis, et de conduire votre troupeau dans les voies du salut. Mais, d'après la parole même du disciple que vous chérissiez entre tous les autres, ô divin Maître, « celui qui dit qu'il aime Dieu et qui n'aime pas son frère, est un menteur. Car, ajoute-t-il, celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? C'est Dieu lui-même qui nous a fait ce commandement : pour aimer Dieu, il faut aimer son frère ». (Saint Jean, Ep. 4, 20, 21) Aussi, Seigneur, à peine vos apôtres commencèrent-ils a annoncer les vérités de la foi, qu'ils publièrent en même temps que les œuvres de charité étaient aussi nécessaires pour le salut que la foi elle-même : « La foi, disait saint Jacques, est une foi morte, si elle n'est accompagnée des œuvres qui en sont les fruits... L'homme ne peut être justifié par la foi sans les œuvres... de même qu'un corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les œuvres est une foi morte ». (Jacques 2, 17, 24, 26.) Et il dit ailleurs : « A quoi vous servira, mes frères, que vous proclamiez que vous avez la foi, si vous n'en faites pas les œuvres? la foi seule pourra-t-elle vous sauver? Si votre frère où votre sœur sont nus, et qu'ils manquent du pain de chaque jour, et que vous vous contentiez de dire : Allez en paix, je vous souhaite de trouver de quoi vous réchauffer et de quoi vous rassasier; si vous ne leur donnez pas ce qui leur est nécessaire, pensez-vous que cela vous servira beaucoup pour votre salut ? » (Jacques 2, 14-16.) « Voici, disait encore saint Jacques, en quoi consiste la religion pure et sans tache aux yeux de Dieu : c'est à visiter les orphelins et les veuves dans leur malheur, et à conserver l'innocence au milieu de la corruption du siècle. (Jacques 1, 27.) Votre apôtre bien-aimé, ô divin Sauveur, répéta à ses disciples jusqu'à son dernier soupir : « Mes enfants, aimez-vous les uns les autres ». Et il écrivait dans sa première épître : « Celui qui possède les biens de ce monde, et qui ferme son cœur lorsqu'il voit son frère dans le besoin, comment pourrait-il avoir en lui la charité divine ? Mes enfants, n'aimons pas en paroles ni en vains discours, mais prouvons par nos œuvres la sincérité de notre amour » (3, 17, 18).

II. L'amour du prochain ou les œuvres de charité sont donc, Seigneur, le sceau divin auquel vous avez marqué votre Eglise ; et lors même que toutes les autres preuves de sa céleste origine et de sa mission sacrée viendraient à lui manquer, ou ne frapperaient pas tous les esprits de leur évidence incontestable, il suffirait de voir son front couronné du diadème de la charité pour reconnaître qu'elle est votre ouvrage, et que seule elle est dépositaire de la vérité, puisque seule elle possède les trésors de votre amour. C'est, en effet, le caractère particulier et infaillible auquel vous assurez vous-même que tous les siècles pourront la distinguer de toutes les sociétés religieuses enfantées par l'erreur et le mensonge : « Tout le monde vous reconnaîtra pour mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres ». (Saint Jean 13, 35). N'est-ce pas aux fruits que l'on reconnaît l'arbre ? Or, quelle est la religion qui pourrait rivaliser avec la foi catholique au point de vue des œuvres de charité ? Où trouvera-t-on ailleurs que chez les peuples qui vivent sous le joug si doux de votre sainte Église, autant d'hôpitaux, d'asiles ouverts à toutes les misères, et desservis non par des mercenaires, mais par des chrétiens qui se dévouent gratuitement pendant toute leur vie au service de leurs frères ? Où trouvera-t-on autant d'associations laïques qui chaque jour se multiplient avec les nouvelles misères et les nouveaux besoins, et qui ne se contentent pas d'y pourvoir parleurs libéralités, mais encore en visitant personnellement les victimes du malheur, jusque dans les réduits les plus infects et les plus obscurs, pour honorer les membres souffrants du Sauveur, et pour leur porter avec l'aumône matérielle les consolations spirituelles et morales, souvent plus nécessaires même que le pain de chaque jour ? Enfin, comme il y a dans les misères humaines une multitude de formes et d'événements imprévus, irréguliers, qui défient toutes les combinaisons systématiques, qui échappent à toutes les organisations les plus sagement établies, et qu'aucune classification ne saurait complétement embrasser, il fallait en dehors des fondations et des associations charitables la charité libre et individuelle, qui pût suivre et secourir le malheur dans tous ses détails et ses péripéties les plus inattendues : ce sont ces œuvres spéciales de la charité chrétienne auxquelles, Seigneur, vous avez donné pour règle : « Que votre main gauche ne sache pas ce que fait votre main droite ». (Matthieu 6, 3.) Ce sont ces œuvres qui demeurent cachées dans le sein du pauvre, et qui n'étant consignées sur aucun registre ne sont écrites que dans le livre de vie, parce qu'elles ne relèvent que de la conscience de chaque individu ; or, quelle est la secte qui pourrait avoir la prétention de disputer à l'Eglise catholique la supériorité des moyens qu'elle seule possède pour ouvrir les cœurs au sentiment divin de la charité ? N'est-ce pas à elle seule, ô divin Sauveur, que vous avez laissé l'incomparable trésor de vos exemples, de votre doctrine et de la sainte Eucharistie ? Oui, c'est vous, ô sainte Eglise de Jésus-Christ, qui depuis plus de dix-huit siècles avez pris l'initiative et qui avez été l'âme de tous les bienfaits répandus sur l'humanité. C'est vous qui avez commencé à prêcher la fraternité, à prendre le faible sous votre protection, à assister tous les êtres souffrants ; votre voix puissante et la persévérance de vos exemples ont triomphé des vieilles institutions politiques, sociales et domestiques : les coutumes les plus barbares, la tyrannie et les injustices les plus criantes ont été vaincues ; la vie et la personne de l'homme, son âme et sa conscience surtout, ont obtenu par votre dévouement un degré de respect et de liberté inconnu avant les inspirations de votre charité. Ah ! Puisque la Charité est la reine des vertus, ne devait-elle pas être la première dans votre cœur ?

III. A cette sollicitude si intelligente et si tendre qui ne reconnaîtrait, ô mon Dieu, celle que vous nous avez donnée pour mère dans cette vallée de larmes ? Mais, pour qu'elle eût droit à ce titre de mère, si touchant et si doux, il ne suffisait pas qu'elle nous eût engendrés à la grâce : il fallait encore qu'elle nous entourât de ses soins les plus assidus et les plus constants pendant notre vie entière, et surtout aux jours de l'épreuve ; il fallait qu'avec ce tact exquis qui n'appartient qu'à l'amour d'une mère, elle devinât nos souffrances, et sût les soulager sans blesser l'orgueilleuse susceptibilité de ses enfants ; et n'est-ce pas la lâche délicate et difficile qu'elle a si admirablement accomplie ? Elle faisait son apparition dans ce monde dépourvue des richesses de la terre et de toute puissance temporelle ; mais que ne peut pas le cœur d'une mère et la charité divine qui l'anime ! Moïse, profondément touché des besoins du peuple qu'il était chargé de conduire à travers le désert, ne fit-il pas jaillir une source abondante d'un rocher aride, et ne fit-il pas pleuvoir la manne pendant quarante ans ? Votre Eglise, ô divin Sauveur, à laquelle vous aviez confié non plus un seul peuple, mais l'humanité entière pour la régénérer, aurait-elle été moins puissante ? Et après avoir vu les pains se multiplier entre vos mains pour nourrir des multitudes affamées, pouvait-elle douter que les miracles de votre charité viendraient jamais à lui manquer ? Pour les obtenir, avait-elle d'autre prière à vous adresser que celle que vous fit votre auguste Mère Marie, aux noces de Cana : « Ils n'ont pas de vin ? » (Saint Jean 2, 3). Aussi, à peine votre Eglise vient-elle de commencer sa mission, que déjà, par votre inspiration divine, elle possède à son plus haut degré de perfection tous les ressorts et les industries de la charité. Elle n'exige rien, elle n'impose personne ; comme la très-sainte Vierge, elle se contente d'exposer aux riches les besoins des malheureux ; elle se contente de prier. Et dès qu'elle a parlé, comme une mère sait parler pour ses enfants, les cœurs les plus durs s'attendrissent, et ses greniers sont remplis. De toute part on accourt pour établir avec elle un saint commerce entre les biens de la terre et les richesses du ciel. Grâce à son ingénieuse économie, les ressources les plus modestes semblent se multiplier entre ses mains ; elle soulage toutes les souffrances, pourvoit à tous les besoins, et, sans user d'autres moyens que de ceux de la foi et de la persuasion, elle parvient pacifiquement à rétablir une sorte d'égalité entre les différentes conditions sociales : le superflu des uns adoucit l'indigence des autres. Les pauvres et ceux que le malheur éprouve la regardent comme la plus tendre des mères; les riches et les heureux du siècle la bénissent parce qu'elle leur apprend à se détacher des biens périssables, et à poursuivre ceux que l'aumône peut seule leur conquérir. En vain la philanthropie, les communions hétérodoxes et même l'Etat chercheront à se substituer à la charité que vous avez uniquement léguée à votre Eglise, ô divin Maître ; en vain ils s'efforceront de la contrefaire, de lui enlever les institutions qu'elle a fondées pour se les approprier et pour faire croire qu'elles sont l'œuvre de leurs mains : l'humanité ne s'y trompera pas. Si l'agneau sait reconnaître sa mère à travers les nombreuses brebis d'un grand troupeau, le chrétien riche ou pauvre saura bien aussi distinguer, au milieu de cette confusion, celle qui seule mérite son amour, et qui est la mère que le Seigneur lui a donnée.

 

Je crois en Dieu...

Saint Pierre et tous les saints Souverains Pontifes, priez pour nous !

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