Le Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel
Le Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel
Mgr René Combal, actuel chapelain et ancien recteur du sanctuaire Notre-Dame du Laus, nous propose de vivre le Carême en compagnie de la Vénérable Benoîte Rencurel. A l'occasion de l'année jubilaire du 350e anniversaire des premières apparitions, afin de vivre le Carême, retrouvez, chaque jour de la sainte quarantaine, une méditation pour vous plonger dans la Grâce du Laus.
Mercredi des Cendres
18 février 2015
Réconciliation
« Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu ». Ce texte est tiré de la deuxième lecture de ce mercredi des Cendres, qui est le premier jour du Carême. Nous vous proposons cette année, à l’occasion de l’année jubilaire des 350 années des apparitions de Notre Dame du Laus, de vivre ce Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel et dans la grâce du Laus, comment ne pas remarquer que cet appel de Saint Paul coïncide avec l’appel de la Vierge Marie à Benoîte ?
« J’ai destiné ce lieu pour la conversion des pêcheurs… Beaucoup viendront ici se convertir. » Se convertir, n’est-ce pas se réconcilier avec Dieu ? C’est la raison des apparitions de la Mère de Dieu à Benoîte. Tous les jours de ce Carême, nous essaierons d’éclairer les textes de l'Ecriture à la lumière de la grâce du Laus et de l’expérience de Benoîte. Tout au long de sa vie, Benoîte a travaillé au service de la conversion et de la réconciliation sous la conduite de Marie. Dès ce premier jour, mettons-nous avec Benoîte sous la conduite de Marie et laissons-nous toucher par cet appel à la réconciliation.
Jeudi après les Cendres
19 février
Aumône
Dans l’Evangile du Mercredi des Cendres que nous reprenons en ce deuxième jour de carême, Jésus nous dit : « Quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues pour se faire valoir devant les hommes. Vraiment je le déclare, ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fais ta main droite, afin que ton aumône reste invisible. Ton Père voit ce qui est invisible, il te le revaudra ».
Quand Benoîte travaillait chez la veuve Astier, qui avait six enfants en bas âge, elle partageait tous les jours sa nourriture aux enfants de sa patronne à l’insu de leur mère, disant que c’était assez qu’elle mange la semaine suivante chez son autre maître… Ce qu’elle fait auprès des enfants de sa maîtresse, elle l’a pratiqué aussi en d’autres temps avec ses compagnes, leurs portant le pain qu’elle portait en gardant ses moutons ». Le prêtre Jean Theyssier, son confesseur écrit : « Il faut que je dise que Benoîte a beaucoup de charité, comme on le connaît… par la distribution qu’elle fait des aumônes qu’elle reçoit et qui serait nécessaires pour sa subsistance : elle a une adresse merveilleuse pour les cacher aux yeux des hommes ». Que Benoîte nous aide à vivre, à notre manière, comme elle, le partage discret pendant ce carême.
Vendredi après les Cendres
20 février
Prière
En ce troisième jour de Carême, dans le même évangile du Mercredi des Cendres, à la suite de l’aumône, Jésus nous invite à vérifier notre manière de prier. « Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et les carrefours pour se montrer aux hommes. Vraiment je le déclare, ceux-là ont touché leur récompense. Mais toi quand tu pries, retire toi dans ta chambre, ferme la porte et prie ton père qui est là, invisible ; ton père voit ce qui est invisible, il te le revaudra ».
« Dans le commencement de la dévotion, écrit le chanoine Pierre Gaillard dans son manuscrit, Benoîte passait souvent toute la nuit en prière dans la petite chapelle… Elle se cachait, parfois, dans un champ de blé pour prier. » Durant l’hiver 1664-1665, après la première apparition à la chapelle de Bon Rencontre, elle montait chaque jour à la chapelle du Laus, y restant deux à trois heures, toute seule avec la Vierge. Elle prie parfois des nuits entières en simple chemise sur le sol de sa chambre. Durant trente ans, elle va prier pendant la nuit à la chapelle de la Croix d’Avançon, nu-pieds, même en hiver, y restant de trois à quatre heures, trois fois par semaine. Qu’elle nous aide à mieux vivre la prière pendant ce temps de carême.
Samedi après les Cendres
21 février
Le jeûne
En ce Samedi après les Cendres, quatrième jour de ce temps de Carême, nous continuons à méditer sur le même Evangile du Mercredi des Cendres. C’est une invitation à nous interroger sur notre manière de jeûner. « Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle ; ils se composent une mine défaite pour bien faire connaître aux hommes qu’ils jeûnent ; Vraiment, je vous le déclare : ils ont touché leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume toi la tête et lave toi le visage : ainsi ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton père qui est là, invisible ; ton Père voit ce qui est invisible, il te le revaudra ».
Benoîte fait parfois des jeûnes de six à huit jours pour ramener des pécheurs à la pénitence. Son repas solitaire est souvent un peu de pain dans sa soupe, quelques noix et un peu de fruit. Ses directeurs lui ordonnent en 1710 de prendre un peu de vin à cause de la faiblesse de son estomac. Elle jeûne surtout les mercredis, vendredis et samedis. Aux jeûnes d’obligation elle prend pain et eau, parfois un peu de soupe, mais parfois elle ne se contente que de l’eau, parce qu’elle a donné son pain à des pauvres. Les jours d’affluence, elle reste de l’aube à la nuit à parler aux uns et aux autres sans prendre le temps de manger. Et pourtant, les pèlerins étaient marqués par la sérénité qui émanait de son visage. Quand la Vierge lui apparaissait, elle était comme un soleil, nous disent les manuscrits.
L’exemple de Benoîte ne nous invite pas forcément à l’imiter mais à trouver notre manière de jeûner, compte tenu de notre santé et de nos moyens, « car l’homme ne se contente pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Le Droit Canon nous indique (canon 1249) que tous les fidèles sont tenus de faire pénitence chacun à sa façon… (canon 1251). L’abstinence et le jeûne seront observés le mercredi des Cendres et le vendredi de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus Christ. L’abstinence de viande ou d’une autre nourriture tous les vendredis de carême.
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