Le Mois du Cœur de Saint Joseph
Le Mois du Cœur de Saint Joseph
Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent
Deuxième jour
Grande confiance en Saint Joseph
Je réduis les motifs de cette confiance à trois principaux, et d’abord à son crédit pour nous auprès du Christ. Sur la terre son pouvoir s'est étendu sur Jésus-Christ ; il a rendu des services réels à ce divin Enfant ; il l’a sauvé. en Egypte ; il l’a ramené dans ce pays ; il l’a conduit au temple et ramené à la maison ; il l’a vêtu, logé, nourri du travail de ses mains et de la sueur de son visage ; en sa qualité de père adoptif, de père légal, de père nourricier et protecteur, il a fait pour Jésus ce qu’un père fait pour son fils. Rappelez-vous ici quel fut autrefois le pouvoir étonnant de Moïse, plus grand encore a été celui de saint Joseph. Moïse n’avait que la conduite du peuple de Dieu, et Joseph a eu la conduite du Fils de Dieu même : Moïse n’a été que simple serviteur de la maison de Dieu, Joseph a été établi comme Maître de tout ; Moïse eut un successeur à qui le soleil obéit une fois, et Joseph a vu le Créateur du soleil lui obéir pendant plusieurs années ; si ce saint homme a été si puissant sur la terre, combien ne l’est-il pas-davantage dans les cieux ?
Ce qui augmentera sûrement notre confiance en saint Joseph, c’est que tout puissant près de Dieu, il est tout charité pour nous. Comme Père de Jésus et comme Epoux de Marie, il nous regarde tous comme ses enfants. Quel vif intérêt ne prend-il donc pas à notre salut? Jusqu’où ne le désire-t-il pas ? Avec quelle ardeur ne sollicite-t-il pas les secours qui nous sont nécessaires pour l’opérer ? Plaçons ici les figures à côté de la réalité ; consultons les types pour connaître la vérité, rappelons-nous l’histoire d’un Joseph, fils d’un premier Jacob, et comparons-là avec celle de notre Joseph, fils d'un second Jacob, quelle admirable conformité entre la vie de ces deux saints ! Quelle admirable conformité surtout pour le soin à soulager la misère des malheureux ! Le premier garda des froments pour tout le peuple ; le second eut le pain vivant en sa garde, tant pour lui que pour le monde entier ; le premier fut établi intendant général sur l'Egypte,... le second a été établi comme un économe fidèle et prudent sur toute la famille de Jésus-Christ. Lorsque l’Egyptien pressé par la faim allait demander des aliments à son roi, celui-ci le renvoyait à Joseph qui lui en donnait autant qu’il lui en fallait ; et lorsque nous avons besoin de grâces ou même de biens temporels dans l’ordre du salut, le Christ, notre Dieu, nous dit de nous adresser à saint Joseph, et qu’il,nous exaucera par lui. Qui dira avec quelle sollicitude, avec quel amour saint Joseph s’intéresse à nous ! Ne sait-il pas que nous sommes ses frères, et même ses enfants spirituels, étant par la grâce les frères de Jésus, son Fils bien-aimé ? Certes, ce motif me dispense bien d'en alléguer d’autres, telles que la volonté de Dieu, son honneur et la gloire de Jésus.
Saint Joseph n’est pas seulement très-puissant et très-bon pour nous secourir, il est encore très fidèle lorsque nous le prions. Ce que l’Apôtre écrit de Moïse, qu’il a été fidèle dans toute la maison de Dieu peut se dire de notre Saint. Il n’en est pas de lui comme des hommes dont le caractère est léger, inconstant, trompeur comme le déclare l'Esprit-Saint ; c’est un Ami, un Protecteur dévoué, un Père dont l’amour pour ses enfants est inaltérable. Il ne repousse personne, si grand pécheur que l’on puisse être, pourvu qu’on ait un sincère désir de se corriger et de se donner à Dieu. Ceux qui souffrent le plus, qui sont le plus méprisés et rebutés des hommes sont les mieux accueillis et les plus protégés par lui dont la vie a été si remplie de peines de tout genre. Et pour appliquer à saint Joseph, ce que l'Apôtre dit du Christ : « C’est par ce qu’il a souffert lui-même et qu’il a été éprouvé, qu’il est puissant et fidèle pour secourir ceux qui sont mis à l’épreuve ».
Ces trois qualités de puissant, bon et fidèle protecteur se trouvent réunies en saint Joseph au degré le plus absolu qui fut jamais accordé à aucun homme. Notre confiance doit donc être solide, entière et persévérante lorsque nous le supplions. Toutefois je suis bien aise de la consolider encore plus en ajoutant que notre Saint est un Protecteur généreux et éclairé. Non ! saint Joseph ne ressemble pas aux grands de la terre, qui souvent parce qu’ils sont élevés au-dessus de leurs frères dont ils ne sentent plus les revers de l’infortune, refusent avec arrogance ce qu'on sollicite, ou n’en accordent comme à regret qu’une partie. Il n’oublie pas que si l’Eternel l’a enrichi de toutes manières, c'est afin qu’il fasse refluer sur nous ses richesses abondantes avec une grande libéralité, qui nous engage à rendre à Dieu des actions de grâces pour les singuliers privilèges dont il l'a orné, le pouvoir immense dont il l’a investi. Généreux et d’une admirable magnificence, jamais il ne rejette une prière, et toujours il accorde plus qu'on ne lui demande. Comme Dieu, et par les trésors infinis que Dieu a mis à sa disposition, il nous fournit abondamment toutes les choses dont nous avons besoin. Observez bien ces derniers mots : « Les choses dont nous avons besoin ». Car, comme il connaît mieux nos vrais intérêts que nous ne les connaissons nous-mêmes, si ce que nous désirons obtenir par son entremise doit nous détourner de la voie du salut, il a trop de sagesse et nous aime avec une tendresse trop éclairée pour se rendre à nos vœux téméraires. Alors il agit à notre égard, comme le ferait un riche vertueux à l’égard d’un pauvre qui, mourant de faim et presque nu, demande des objets de luxe et de pure fantaisie, au lieu de ces choses qui ne le garantiraient pas de la misère, le riche lui donne du pain et des vêtements. Lors donc qu’il nous semblera que saint Joseph ne nous exauce pas au gré de nos désirs, appelons la foi à notre aide et persuadons-nous bien qu’il nous exauce de la manière la plus utile à nos intérêts éternels surtout, qui sont les seuls vrais, puisque en qualité de disciple du Christ, « nous ne considérons pas les choses visibles, mais les invisibles, dit l’Apôtre, parce que les choses visibles sont temporelles et que les invisibles sont éternelles ». Que d’ailleurs les courts instants de cette vie ne nous sont donnés, qu'afin que nous opérions notre salut avec crainte, c’est-à-dire en y rapportant tout le reste comme à l'affaire unique, personnelle et essentielle.
Le Bienheureux Jean Gerson a dit une parole qui semble hardie, qui réduite même à sa plus faible expression, ne laisse pas que de nous encourager beaucoup à recourir avec une pleine confiance à saint Joseph : « Non impetrat sed imperat », dit ce dévot chancelier, avec cette concision qui domine dans l’Imitation, c’est-à-dire saint Joseph, quand il prie Notre-Seigneur pour nous, commande plutôt qu’il ne supplie, ce que ce saint Père explique : « Quand, dit-il, un époux, quand un père prie son épouse ou son fils, c’est une sorte de commandement qu’il leur adresse ». D’ailleurs cet adage a été par les Pères et les Docteurs de tous les âges appliqué à Marie très sainte, pourquoi ne pourrait-on l’appliquer aussi à saint Joseph ? puisque nous ne lui donnons, qu’on l'entende bien, qu’une autorité de suppliant, mais dont les prières sont si efficaces, si puissantes, si bien accueillies qu'elles valent des ordres. Telle au fond est la pensée du Docteur très chrétien. C'est un doux empire que lui a cédé sur son Cœur le Verbe fait chair, qui seul, avec les deux autres personnes de la très adorable Trinité, a par sa nature divine la souveraine puissance.
Exemple
On écrit au Révérend Père Huguet : « Notre communauté, vouée à l’enseignement des jeunes demoiselles, se trouvait dans le besoin ; une somme assez considérable nous était nécessaire ; pour l’obtenir, nous avons eu l’heureuse pensée de nous adresser au père adoptif du Sauveur : une neuvaine a été commencée a cet effet le 5 de mars ; les élèves se sont jointes à la Communauté avec une ferveur édifiante, quoiqu’elles ne connussent pas le motif de nos prières. Elles se sont avisées de plus d'offrir tous les jours une petite mortification que chacune allait déposer aux pieds du bon Patriarche, écrite sur un petit papier. Notre saint protecteur n’a pas été insensible aux sacrifices de ces cœurs innocents : samedi dernier, une personne qui n’avait aucune connaissance de notre position nous a porté justement la somme que nous demandions. La communauté a été rendre immédiatement ses actions de grâces a celui qui venait de nous donner une preuve si touchante de sa puissance et de sa bonté en permettant de ne rien négliger pour lui en témoigner notre reconnaissance ». M. P. Religieuse du Saint Nom de Jésus.
Acte d’espérance en saint Joseph
Saint Joseph, notre grand et très fidèle Protecteur, nous espérons avec une ferme confiance, que votre Cœur très doux nous obtiendra par les mérites de Jésus-Christ toutes les grâces dont nous avons besoin pour nous sanctifier en ce monde et pour arriver au bonheur éternel. Ainsi soit-il.
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