09 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Icon, Poland, Krakow

Dixième jour

Parfait dégagement des biens de la terre, et amour de la pauvreté de Saint Vincent De Paul

 

Oh ! Que c'est une grande vertu, dit Saint Ambroise, de mépriser les biens de la terre ! Mais que cette vertu est rare, et qu'il y en a peu dans le monde qui la mettent en pratique. En effet, il y en a très peu qui aient le courage d'arracher entièrement de leurs cœurs cette malheureuse convoitise que l'Ecriture-Sainte appelle la racine de tous les maux, et qui puissent véritablement dire avec le Saint Apôtre : « Voilà, Seigneur, que nous avons tout quitté pour vous suivre et pour vous servir ». Heureux vraiment celui-là, qui comme dit le Sage, n'a point permis à son cœur de courir après l'or et l'argent, et qui n'a point mis ses espérances dans les richesses ni dans les trésors de la terre : où est-ce que nous le trouverons, pour lui donner les louanges qu'il a méritées, parce qu'il a fait des merveilles en sa vie.

Il ne serait pas nécessaire d'employer ici un plus long discours, pour faire remarquer cette vertueuse disposition en la personne de Vincent, puisque l'histoire de sa vie et le récit de ses grandes et saintes actions en fournissent des preuves très évidentes. Non, il ne faut pas s'étonner s'il a possédé les vertus en un si éminent degré, puisqu'il a si généreusement méprisé les richesses !

Il n'a jamais voulu avoir pour lui de chambre où il y eut une cheminée, quelque incommodité qu'il ressentit même dans un âge plus avancé, sinon quatre ou cinq ans avant sa mort, que toute sa communauté, voyant ses continuelles infirmités, l'y contraignit en quelque façon par les prières et les instances qu'elle lui en fit : de sorte que jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans, il n'a point voulu avoir d'autre retraite que dans une petite chambre sans lambris, sans natte et sans autres meubles qu'une simple table de Lois sans tapis, avec deux chaises de paille, et une chétive couchette qui n'était garnie que d'une paillasse avec une couverture et un traversin. Et comme un jour qu'il avait la fièvre, on y eut mis un petit pavillon, il l'ôta lui-même depuis et ne voulut point le souffrir : et non content de cela, il fit encore ôter de sa chambre quelques images qu'un dos frères de la maison y avait mis en divers temps, et n'en voulut retenir qu'une seule, disant que c'était contre la pauvreté d'en avoir plusieurs. Lorsqu'on faisait la visite des chambres, il voulait qu'on visitât la sienne aussi bien que les autres, pour en ôter tout ce qui serait superflu. De plus, quelqu'un ayant mis une petite pièce de vieille tapisserie à la porte de la chambre basse, où il demeurait pendant le jour pour y recevoir les personnes de dehors, et cela à cause d'un vent fort froid qui entrait par cette porte, aussitôt néanmoins qu'il s'en fut aperçu il la fit ôter.

Il allait prendre ordinairement sa réfection dans ce même esprit de pauvreté, disant souvent en lui-même : Ah ! misérable, tu n'as pas gagné le pain que tu manges ; et quand il pouvait attraper des morceaux restés aux autres, il les prenait pour les manger et pour en faire son repas.

On a remarqué sur le sujet, de cet amour qu'il avait pour la pauvreté, qu'il aimait à être nourri et vêtu pauvrement, et qu'il était ravi quand quelque chose lui manquait, soit pour le vivre ou pour le vêtement et les autres commodités de la vie ; pour cela il portait ordinairement ses soutanes fort usées et même rapiécées, et ses habits de-dessous fort pauvres, et quelquefois tout rompus. Un Seigneur de marque qui le visita un jour, lui voyant une soutane tout usée avec des pièces aux manches, en fut si touché, qu'étant sorti de chez lui, et se trouvant dans une bonne compagnie, il dit que la pauvreté et la propreté de Vincent l'avaient grandement édifié.

Lorsqu'il allait au Louvre pour parler à la Reine, ou pour assister au conseil, c'était toujours avec des habits ordinaires, pauvres et grossiers, sans vouloir jamais en prendre d'autres. Et un jour, Mr le Cardinal Mazarin le prenant par sa ceinture qui était toute déchirée, la fit considérer aux personnes de la compagnie, il dit en riant : « Voyez comme Mr Vincent vient habillé à la Cour, et la belle ceinture qu'il porte ! » Si quelqu'un de la maison lui représentait que son collet était tout déchiré, et qu'il en devait prendre un autre, ou bien que son chapeau était trop vieux, il tournait cela en raillerie, disant : « O mon frère, c'est tout ce que le Roi peut faire que d'avoir un collet qui ne soit pas rompu, et de porter un chapeau neuf ».

Quand il avait besoin de se chauffer en hiver, il ne voulait point qu'on mît sinon fort peu de bois au feu, craignant de faire le moindre dégât du bien de la maison, disant que c'était le bien de Dieu et le bien des pauvres, dont nous n'étions que Dispensateurs et non Seigneurs, et dont par conséquent il faudrait rendre un compte exact devant Dieu aussi bien que de tout le reste, qu'il fallait employer le nécessaire et jamais au delà.

Il s'est trouvé plusieurs fois à la campagne sans argent: et pressé du besoin de manger, il était ravi d'aller chez quelque particulier, ou chez quelque pauvre laboureur, demander un morceau de pain pour l'amour de Dieu : ce qui lui est arrivé particulièrement revenant un jour fort tard de Saint-Germain à Paris.

Comme son cœur était rempli de l'amour de cette vertu de pauvreté, dont il connaissait la valeur et l'excellence, il tâchait aussi d'y porter les siens et d'inspirer ce même esprit dans toute sa compagnie; sur quoi parlant un jour à ceux de sa communauté, il leur dit : « Vous devez savoir, Messieurs, que cette vertu de pauvreté est le fondement de cette congrégation de la Mission : cette langue qui vous parle, n'a jamais, par la grâce de Dieu, demandé chose aucune de toutes celles que la compagnie possède maintenant ; et quand il ne tiendrait qu'à faire un pas, ou à prononcer une seule parole pour faire que la compagnie s'établit dans les provinces et dans les grandes villes, et se multipliât en nombre et en emplois considérables, je ne la voudrais pas prononcer, et j'espère, que Notre Seigneur me ferait la grâce de ne la point dire. C'est la disposition en laquelle je suis, de laisser faire la Providence de Dieu ».

Témoignant une fois la crainte qu'il avait que l'affection de la pauvreté ne vint quelque jour à se ralentir parmi les siens, il leur dit : « Hélas ! que deviendra cette compagnie si l'attache aux biens du monde s'y met ? Que deviendra-t-elle si elle donne l'entrée à cette convoitise des biens, que l'apôtre dit être la racine de tous les maux ? Quelques grands Saints ont dit que la pauvreté est le nœud des religions : nous ne sommes pas à la vérité des religieux, n'ayant pas été trouvé expédient que nous le fussions, et nous ne sommes pas aussi dignes de l'être, bien que nous vivions en commun; mais il n'est pas moins véritable et nous le pouvons dire aussi, que la pauvreté est le nœud des communautés et particulièrement de la nôtre : c'est le nœud qui, la déliant de toutes les choses de la terre, l'attache parfaitement à Dieu. O Sauveur ! donnez-nous cette vertu, qui nous attache inséparablement à votre service, en sorte que nous ne voulions et ne cherchions plus désormais que vous seul et votre pure gloire ».

L'un de ses prêtres lui représentant un jour la pauvreté de la maison, il lui demanda : « Que faites-vous, Monsieur, quand vous manquez ainsi de ce qui est nécessaire pour la communauté ? Avez-vous recours à Dieu ? » — « Oui, quelquefois », répondit le Prêtre. — « Eh bien ! Lui répliqua-t-il, voilà ce que fait la pauvreté ; elle nous fait penser à Dieu, et élever notre cœur vers lui : au lieu que si nous étions accommodés nous oublierions peut-être Dieu : et c'est pour cela que j'ai une grande joie de ce que la pauvreté volontaire est réelle et en pratique, en toutes nos maisons. 1l y a une grâce cachée sous cette pauvreté, que nous ne connaissons pas ». — « Mais, lui répart ce Prêtre, vous procurez du bien aux autres pauvres, et vous laissez-là les vôtres ? » — « Je prie Dieu, lui dit Vincent, qu'il vous pardonne ces paroles ; je vois bien que vous les avez dites tout simplement: mais sachez que nous ne serons jamais plus riches que lorsque nous serons semblables à Jésus-Christ ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Soyons petits, et réjouissons-nous d'être pauvres ; sans cela nous ne serons pas de parfaits disciples de Jésus-Christ ». (Saint Vincent De Paul).

« Plus nous sommes pauvres et plus il faut nous confier à la Providence divine, à qui nous devons nous abandonner entièrement, soit pour les biens temporels, soit pour les biens spirituels ». (Saint Vincent De Paul).

« L'homme n'est jamais plus riche que lorsqu'il est semblable à Jésus-Christ ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Supportez aujourd'hui avec patience et même avec joie les effets de la sainte pauvreté. Priez pour les personnes qui. ont encore quelque attache aux choses créées.

 

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