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19 mars 2019

Le Mois de Saint Joseph

Le Mois de Saint Joseph

Avec la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich

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Vingtième jour

Départ de Bethléem

 

L’Ange avait averti les rois à temps, car les autorités de Bethléem avaient le projet de les faire arrêter aujourd’hui, de les emprisonner dans les souterrains qui étaient sous la synagogue, et de les accuser auprès d’Hérode d’avoir troublé le repos public. Mais ce matin, lorsqu’on apprit leur départ à Bethléem, ils étaient déjà près d’Engaddi, et la vallée où ils avaient campé était calme et solitaire comme leur séjour, dont il ne restait plus d’autres traces que le gazon foulé et quelque pieux qui avaient servi pour les tentes. Dans le fait, cependant, l’apparition de la caravane avait produit beaucoup d’effet dans Bethléem. Bien des gens se repentaient ne n’avoir pas donné l’hospitalité à Saint Joseph ; d’autres parlaient comme des rois d’aventuriers conduits par d’étranges imaginations ; d’autres, enfin, rattachaient leur arrivée aux bruits de l’apparition qu’avaient eue les bergers. C’est ce qui porta les magistrats de l'endroit, peut-être sur une invitation d’Hérode, a prendre certaines mesures. Tous les habitants de Bethléem furent donc convoqués sur une place où se trouvait un puits entouré d’arbres, devant une grande maison à laquelle on montait par des degrés. Du haut de ces degrés en lut un avertissement ou une proclamation, par laquelle on les engageait à se tenir en garde contre les nouvelles fausses et superstitieuses, et on leur défendait de se porter dorénavant à la demeure des gens qui avaient donné lieu à tous ces propos.

Quand la foule ainsi rassemblée se fut retirée, saint Joseph fut mandé dans cette même maison et interrogé par de vieux Juifs. Il revint ensuite à la crèche et se rendit encore une fois au tribunal. La seconde fois, il prit avec lui un peu de l’or qu’avaient apporté les rois, et il le leur donna ; après quoi ils le laissèrent aller sans l’inquiéter. Tout cet interrogatoire aboutit donc a une escroquerie. Ensuite les autorités firent barrer, par un tronc d’arbre mis en travers, un chemin qui conduisait aux environs de la crèche sans passer par la porte de la ville, mais qui, en partant de la place où Marie s’était arrêtée sous un grand arbre, franchissait une colline ou un rempart. Ils placèrent une sentinelle près de l’arbre dans une cabane, et firent tendre sur le chemin des fils qui aboutissaient à une sonnette dans la cabane, afin qu’on pût arrêter ceux qui voudraient prendre ce chemin.

Dans l’après-midi, une troupe de seize soldats d‘Hérode vint trouver Joseph, avec lequel ils s’entretinrent. Ils avaient probablement été envoyés à cause des trois rois, qu’on avait accusés de troubler la paix publique ; mais comme le silence et le repos régnaient partout et qu’ils ne trouvèrent dans la grotte que la pauvre famille, comme d‘ailleurs ils avaient l’ordre de ne rien faire qui pût attirer l‘attention, ils s’en retournèrent tranquillement et rapportèrent ce qu’ils avaient vu. Joseph avait porté les présents des trois rois et ce qu’ils avaient laissé en outre après eux, dans la grotte de Maraha et dans d'autres grottes cachées de la colline de la Crèche, qu’il connaissait depuis sa jeunesse pour s’y être souvent dérobé aux persécutions de ses frères. Ces caveaux solitaires existaient dès le temps du patriarche Jacob. A une époque où il n’y avait qu’une couple de cabanes a la place de Bethléem, il y avait dressé une fois ses tentes sur la colline de la Crèche.

Ce soir, Zacharie d’Hébron, visita pour la première fois la sainte Famille. Marie était encore dans la grotte. il versa des larmes de joie, prit l’Enfant dans ses bras, et répéta, en y changeant quelque chose, le cantique de louanges qu‘il avait chanté lors de la circoncision de Jean-Baptiste.

Le lendemain, Zacharie est reparti, mais Sainte Anne est revenue près de la sainte Famille avec sa fille aînée, son second mari et la servante. La fille aînée d’Anne était plus grande que sa mère et paraissait presque plus âgée. Le second mari d’Anne était plus grand et plus vieux que ne l’était Joachim ; il s’appelait Eliud, et avait un emploi dans le Temple, où il était chargé de l’examen des victimes destinées aux sacrifices. Anne avait de lui une fille, qui s’appelait aussi Marie. Elle pouvait avoir déjà six ou huit ans lors de la naissance de Jésus. Cet Eliud mourut peu de temps après, et Anne dut se remarier une troisième fois pour obéir à la volonté de Dieu. Elle eut de ce mariage un fils, qui fut souvent appelé le frère de Notre Seigneur.

La servante qu’Anne avait amenée de Nazareth huit jours auparavant était restée près de la sainte Vierge. Quand celle-ci habitait encore la grotte de la Crèche, elle se tenait dans le petit caveau latéral ; mais depuis que Marie est dans la grotte voisine de celle de la Crèche, la servante loge sous un auvent que Saint Joseph a placé devant cette grotte. Anne et ceux qui l’ont accompagnée passent la nuit dans la grotte de la Crèche.

Une grande joie règne maintenant dans la Sainte Famille. Anne est au comble du bonheur : Marie lui met souvent l’Enfant Jésus dans les bras et le laisse soigner par elle. Ce qu’elle n’a jamais fait pour aucune personne. Mais ce qui était singulièrement touchant, c’est que les cheveux de l’Enfant, qui étaient blonds et bouclés, avaient à leur extrémité de beaux rayons de lumière. Aussi en prenait-on un grand soin ; car on frottait souvent sa petite tête lorsqu’on le lavait, et on lui mettait pour cela un petit manteau sur les épaules. Il y a toujours dans la Sainte Famille une pieuse et touchante vénération pour l’Enfant Jésus ; mais tout s’y passe simplement et naturellement, comme à l’égard des enfants qui sont bénis de Dieu. L’Enfant a une affection et une tendresse pour sa Mère que l’on a jamais vues chez des enfants si jeunes.

Marie raconta à sa mère tout ce qui s’était passé lors de la visite des trois rois, et Anne fut extraordinairement touchée que le Seigneur eut appelé ces hommes de si loin pour leur faire connaître l’Enfant de la promesse. Elle vit les présents des rois, qui étaient cachés dans une excavation pratiquée dans la paroi : elle aida à en distribuer une grande partie, et à mettre le reste en bon ordre. Tout était tranquille dans les environs : les chemins menant à la grotte qui ne passaient pas par la porte de la ville, étaient barrés par ordre des autorités.

Joseph n’allait plus faire ses emplettes à Bethléem : les bergers lui apportaient ce dont il avait besoin. La parente chez laquelle Anne est allée, dans la tribu de Benjamin, est Mara, la fille de Rhode, sœur d’Elisabeth. Elle était pauvre, et eut dans la suite plusieurs fils qui furent disciples de Jésus.Un d’eux s’appelait Nathanaël et fut le fiancé des noces de Cana.

Ce même jour, Anne renvoya son mari Eliud, avec un âne chargé, et la servante sa parente, avec un gros paquet. C’était une partie des présents des trois rois : des étoffes diverses et quelques vases d'or qui servirent plus tard au culte chez les premiers chrétiens. Ils emportèrent tout cela secrètement ; car il y avait toujours des espions qui rôdaient çà et là. Ils ne durent porter toutes ces choses qu’à un endroit peu éloigné sur le chemin de Nazareth, car on vit de nouveau Eliud à Bethléem, lors du départ de sainte Anne, qui eut lieu peu de temps après.

Anne resta donc seule avec Marie dans la grotte latérale, où elles travaillèrent ensemble à une couverture grossière, brodée ou tricotée. La grotte de la Crèche est, du reste, débarrassée. L’âne de saint Joseph est toujours caché derrière des claies. Encore aujourd’hui des agents d‘Hérode vinrent à Bethléem, et prirent des informations dans plusieurs maisons relativement un enfant nouveau-né. Ils accablèrent spécialement de questions une Juive d’un rang distingué qui, peu de temps auparavant, avait mis au monde un enfant mâle. Ils ne vinrent pas à la grotte de la Crèche. Comme précédemment ils n‘y avaient trouvé qu’une pauvre famille, ils ne supposèrent pas qu’il pût en être question.

Cependant deux hommes âgés, qui devaient être deux des bergers qui avaient adoré l’Enfant Jésus, vinrent trouver Joseph, et l’avertirent de ces perquisitions. La sainte Famille alors et sainte Anne se réfugièrent avec l’Enfant dans la grotte du tombeau de Maraha. Dans la grotte de la Crèche, il n’y avait plus rien qui indiquât un lieu habité : elle paraissait tout à fait abandonnée. Puis, pendant la nuit, ils traversèrent la vallée, à peine éclairés par une lanterne sourde. Anne portait l’Enfant Jésus dans ses bras, Marie et Joseph marchaient a côté d’elle ; les bergers les conduisaient, portant les couvertures et tout ce qui était nécessaire pour former la couche des saintes femmes et de l’Enfant.

Mais l’on vit, à cette occasion, autour de l’Enfant Jésus une gloire formée de sept figures d’Anges placées les unes au-dessus des autres ; plusieurs autres figures paraissaient dans cette gloire. L’on vit aussi près de sainte Anne, de saint Joseph et de Marie, des formes lumineuses qui semblaient les conduire par le bras. Quand ils furent entrés dans le vestibule, ils fermèrent la porte et allèrent. jusque dans la grotte du tombeau, où ils disposèrent tout pour y prendre leur repos.

Le lendemain, la sainte Vierge raconta de nouveau à sa mère tout ce qui s’était passé lors de la visite des saints rois, et elles parlèrent aussi de la manière dont elle avait été laissée dans la grotte du tombeau de Maraha. Puis, tout à coup, arrivèrent deux bergers qui venaient trouver la sainte Vierge et l’avertir qu’il venait des gens chargés par les autorités de s’enquérir de son enfant. Marie ressentit une vive inquiétude, et l’on vit bientôt après saint Joseph entrer, retirer l'Enfant-Jésus de ses bras, l’envelopper dans un manteau et l’emporter.

Et alors la sainte Vierge, livrée à ses inquiétudes maternelles, resta seule dans la grotte sans l’Enfant Jésus pendant l’espace d‘une demi-journée. Quand vint l’heure où on devait l’appeler pour allaiter l’Enfant, elle fit ce qu‘ont coutume de faire des mères soigneuses lorsqu’elles ont été agitées violemment par quelque frayeur ou quelque vive émotion. Avant de donner le sein à l’Enfant, elle en exprima le lait, que ses angoisses avaient pu altérer, dans une petite cavité de la couche de pierre blanche qui se trouvait dans la grotte. Elle parla de la précaution qu’elle avait prise a un des bergers, homme pieux et grave, qui était venu la trouver, probablement pour la conduire auprès de . l’Enfant, et cet homme, profondément convaincu de la sainteté de la Mère du Rédempteur, recueillit plus tard avec soin le lait virginal qui était resté dans la petite cavité de la pierre, et le porta avec une simplicité pleine de foi a sa femme, qui avait alors un nourrisson qu’elle ne pouvait pas satisfaire ni calmer. Cette bonne femme prit cet aliment sacré avec une respectueuse confiance, et sa foi fut aussitôt récompensée, car son lait devint aussitôt très abondant. Depuis cet événement, la pierre blanche de cette grotte reçut une vertu semblable ; et de nos jours encore, même des infidèles mahométans en font usage comme d’un remède, dans ce cas et dans plusieurs autres.

Depuis ce temps, cette terre passée à l’eau et pressée dans de petits moules a été répandue dans la chrétienté comme un objet de dévotion ; c’est d’elle que se composent les reliques appelées le Lait de la très sainte Vierge. Dans les jours qui suivirent, saint Joseph prit divers arrangements qui annonçaient le prochain départ de la sainte Famille. Chaque jour il amoindrissait son mobilier : il donna aux bergers les cloisons mobiles, les claies et les autres objets a l’aide desquels il avait rendu la grotte habitable, et ils les emportèrent aussitôt.

La veille du Sabbat, un assez grand nombre de gens qui allaient à Bethléem pour le sabbat, vinrent à la grotte de la Crèche ; mais, la trouvant abandonnée, ils passèrent outre. Cependant Sainte Anne, qui doit retourner à Nazareth après le Sabbat, met tout en ordre et fait des paquets. Elle prend avec elle et charge sur deux ânes plusieurs choses données par les trois rois, spécialement des tapis, des couvertures et des pièces d’étoffe. Le soir, la Sainte Famille commença le Sabbat dans la grotte de Maraha et l’y continua le lendemain. La tranquillité régnait dans les environs. Après la clôture du Sabbat, on prépara tout pour le départ de Sainte Anne et d’Eliud.

Mais cette nuit, pour la seconde fois, la Sainte Vierge sortit au milieu des ténèbres de la grotte de Maraha, et porta l’Enfant Jésus dans celle de la Crèche. Elle le déposa sur un tapis à l’endroit où il était né, et pria à genoux près de lui. Toute la grotte fut alors remplie de lumière céleste, comme à l’heure de la naissance du Sauveur.

Le lendemain, de très grand matin, Sainte Anne fit de tendre adieux à la Sainte Famille et aux trois bergers et partit pour Nazareth avec son mari et ses gens. Ils emportaient sur leurs bêtes de somme tout ce qui restait des présents des trois rois.

Comme on approchait, du reste, du jour où la Sainte Vierge devait présenter son premier-né au Temple et le racheter suivant les prescriptions de la Loi, tout fut préparé pour que la Sainte Famille pût d’abord aller au Temple, puis retourner à Nazareth. Dès ce même jour, d’ailleurs, les bergers avaient pris tout ce qu’avaient laissé après eux les serviteurs de sainte Anne. La grotte de la Nativité, la grotte latérale et celle du tombeau de Maraha avaient été débarrassées et nettoyées. Saint Joseph les laissa dans un parfait état de propreté.

Dans la nuit du dimanche au lundi, Joseph et Marie visitèrent encore une fois avec l'Enfant la grotte de la Crèche, et prirent congé de ce lieu à jamais consacré. Ils étendirent d’abord le tapis des trois rois a la place où Jésus était né, y déposèrent l'Enfant et prièrent ; puis ils le placèrent à l’endroit où avait eu lieu la circoncision, et s’y agenouillèrent aussi pour prier.

Le lundi, au point du jour, la sainte Vierge se plaça sur l’âne, que les vieux bergers avaient disposé et amené à l’entrée de la grotte. Joseph tint l’Enfant jusqu’à ce qu’elle se fût placée commodément, et le lui donna. Elle était assise sur un siège : ses pieds, un peu relevés, reposaient sur une planchette. Elle tenait sur son sein l’Enfant, enveloppé dans son grand voile, et le regardait avec bonheur. Ils n’avaient près d’eux, sur l’âne, que deux couvertures et deux petits paquets, entre lesquels Marie était assise. Les bergers leur firent de touchants adieux et les conduisirent jusqu‘au chemin. Ils ne prirent pas la route par laquelle ils étaient venus, mais passèrent entre la grotte de la Crèche et celle du tombeau de Maraha, en longeant Bethléem au levant. Personne ne les aperçut.

 

Considération

Saint Joseph d’après Monseigneur de Luçon

 

Entendons maintenant les Evêques de notre temps publier les louanges de saint Joseph, et nous exhorter à lui rendre le culte qui lui est si justement dû. Nous commençons par Mgr Baillès, ancien évêque de Luçon, résidant actuellement à Rome, où il fait partie de la congrégation de l’Index.

« L’incomparable patriarche Saint Joseph, dit-il, fils de David, honoré du titre de Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, Epoux de la très Sainte Vierge Marie, a été associé d’une manière si ineffable au mystère de l’Incarnation du Verbe et de la Rédemption du monde, qu’il résume en lui des prérogatives, des faveurs, des grâces, des gloires dont les esprits créés ne pourront jamais pénétrer toute l’étendue. Il entre avec Jésus et Marie dans l’accomplissement des décrets éternels de Dieu pour le salut du genre humain ; il est préparé, dès l’origine du monde, pour ces hautes destinées ; et la suradorable Trinité, en formant le cœur de Jésus et en façonnant le cœur de Marie sur le modèle de son divin Fils, fait le cœur de Joseph aussi ressemblant à celui du Fils et de la Mère que peut le permettre la gloire divine du Fils et la gloire incomparable de la Mère. Bien plus, le Père éternel verse par torrents dans ce grand cœur la pure et sainte fécondité de son adorable paternité, les virginales et intimes communications de la société incompréhensible des trois personnes divines, afin que, par le plus grand des prodiges, la virginité de saint Joseph devienne féconde, que son ineffable pureté soit la gardienne de la pureté même, et qu’il soit le Père de Jésus et l’Epoux de Marie...

Raisonnant d’après ces principes, et distinguant en Marie la maternité spirituelle et la maternité corporelle, mais de telle sorte que la première est incomparablement au-dessus de la dernière, c’est ici que nous trouvons le plus grand et le plus solide éloge de notre saint Patriarche. Car s’il a été dépourvu, comme il le fallait, de la paternité corporelle, il a été doué merveilleusement de la paternité spirituelle, qui est la plus excellente. De sorte, dit saint Augustin, que si Marie fut la Mère de Jésus et par l’esprit et par la chair, Joseph, comme Epoux de Marie, en fut aussi le Père, quoique par le seul esprit.

Réunissons donc tout ce que nous pourrons imaginer de grâces, de grandeur, de gloire, pour former en saint Joseph une paternité spirituelle qui soit en rapport avec la maternité spirituelle de Marie, et nous parviendrons à nous faire une idée bien grossière, il est vrai, mais un peu moins incomplète des sublimes perfections de celui qui devait être appelé le Père de Jésus-Christ ; car si Marie est au-dessus de tout ce qui est créé, comme Mère de Dieu, quelle ne doit pas être la gloire de Joseph, à qui Jésus donnait le doux nom de Père, et qui pouvait, d‘une manière aussi prodigieuse qu vraie, lui donner la qualité de Fils !

Il me semble aussi voir toutes les hiérarchies célestes contempler, avec respect et combler d’honneur et de gloire dans l’éternité cet heureux Père, cet heureux Epoux, à qui le Fils et la Mère de Dieu ont été soumis et obéissants. Les Séraphins trouvent dans son coeur embrasé d’amour des ardeurs qui augmentent la flamme dont ils sont eux-mêmes consumés ; les Chérubins contemplent la plénitude et la perfection de la science et des lumières de ce saint Patriarche, découvrant dans ce chérubin de la terre des clartés qui semblaient ne pouvoir rayonner qu’au plus haut des cieux ; les Trônes ne cessent point d’admirer celui qui, encore placé sur la terre, y a porté et soutenu son Dieu avec le plus complet détachement de toutes choses, et dans l’exercice continuel de la plus sublime contemplation… Les Dominations sont ravies de rencontrer un si grand empire au-dessus de toutes les choses terrestres en celui qui a été investi de si peu d’autorité aux yeux des hommes ; les Vertus célèbrent l’énergie et la force d’âme inébranlables de celui qui, au sentiment de plusieurs saints docteurs, sanctifié avant sa naissance, fut dès ce moment solidement affermi dans la pratique des plus héroïques vertus ; les Puissances bénissent Dieu d’avoir réuni tant d’autorité et de modération, de force et de douceur, de pouvoir et d’obéissance dans le même coeur ; les Principautés ne se lassent point d’admirer de quelle dignité, de quel bonheur, de quelle prérogatives est investi auprès de Dieu celui qui fut si peu considéré, si peu estimé des hommes ; les Archanges se prosternent devant le chaste et virginal Epoux de Marie, et Gabriel ne pénètre point sous le toit béni de la maison de Nazareth sans envier le bonheur de celui que Dieu a si intimement uni à la Reine des Hiérarchies Angéliques… ; les Anges sont dans l’étonnement, à la vue des services que Joseph a en le bonheur de rendre, pendant toute sa vie, à Jésus et à Marie...

On se perd vraiment au milieu de tant de mystères, on est ébloui de tant de gloires, et l’on comprend que ni le langage des hommes ni celui des Anges ne peut s’élever à des hauteurs aussi inaccessibles a tout ce qui est créé.

Joignons-nous donc aux hiérarchies célestes que le Fils a établies dans la maison de son Père, et qu’il a chargées de former la cour de Celui à qui il a voulu se rendre soumis et obéissant, et offrons par elles à l’Epoux de Marie, à ce glorieux prince du ciel, nos prières, nos vœux, nos supplications et nos hommages...

Joignons-nous à Marie, occupée à contempler la perfection ineffable de son Epoux, qui n’a rien de nos faiblesses ni de nos tristes vicissitudes dans la ferveur.

Joignons-nous à Jésus se communiquant à Joseph, son Père, avec toutes ses grâces et sa vérité, lui ouvrant tous les trésors de son cœur et l’assistant lui-même avec Marie, à son heure dernière, afin que sa mort fût le plus doux des sommeils et le passage de la contemplation de la terre à la contemplation céleste qu'il lui avait préparée pour les jours mêmes de l’attente.

 

Pratiques

Sanctuaires de saint Joseph

 

« Comme ce serait une affection plus somptueuse, dit notre bon chanoine de Verdun, aussi serait-elle plus a louer et à récompenser, si l’on érigeait des églises, des chapelles, des autels sous l‘invocation de saint Joseph, Ou que l‘on mit soit de ses statues, soit de ses tableaux, dans toutes les églises, pour insinuer par cette industrie dans le cœur des peuples la volonté de le servir et de lui être dévot ». Ce qui donnerait droit, en effet, à une double récompense, et pour l’honneur qui en reviendrait à notre Saint, et pour l’édification que les fidèles y trouveraient. Comme on serait la cause et l'0rigine première de toutes les bonnes œuvres qui s’y opéreraient et de toutes les grâces qui en découleraient, il est évident que l‘on y aurait la première, nous allions dire la meilleure part.

Vous êtes donc bien heureux, si votre fortune vous a mis en état de pouvoir ériger de ces sanctuaires à saint Joseph. Vous ne pouvez en faire un meilleur usage; et, comme le saint Patriarche s’occupe également de nos intérêts temporels, vous pouvez avoir la confiance qu‘il vous obtiendra la graisse de la terre avec la rosée du ciel, c’est-à-dire les prospérités d’ici-bas avec les grâces d’en haut. C’est un bon et sûr banquier que saint Joseph, et on l’a vu plus d’une fois, servir de gros intérêts à ses clients.

Mais vous qui, comme lui, ne vivez que du travail de vos mains, ou ne jouissez que d’une modeste aisance, faites les sacrifices qui sont en votre pouvoir, soit pour la construction, soit pour la décoration de ces sanctuaires, de ces chapelles, de ces autels, et, comme son divin Fils, il saura bien apprécier ce que vous aurez fait pour lui, et vous tenir compte de ce que pour lui vous aurez prélevé sur votre indigence. voire même sur votre nécessaire.

 

Prière

Pour les circonstances difficiles de la vie

 

Bienveillant et débonnaire saint Joseph, qui, dans les desseins de Dieu, avez été tant éprouvé en cette vie, soit pour que v0us fassiez en tout conforme à Jésus et à Marie, soit pour que vous puissiez mieux compatir à nos misères, c’est a vous que je viens m’adresser dans la détresse où je me tr0uve réduit. Vous aussi vous avez ressenti toutes les peines de l‘esprit au temps de votre doute sur ce qui s’était passé dans votre sainte Epouse ; toutes les peines du cœur, lorsque vous n’eûtes que la pauvre étable de Bethléem à offrir à Jésus naissant et à Marie qui nous l‘enfantait ; puis, dans la fuite et le séjour en Egypte, toutes les misères qu’entraînent l’éloignement de son pays, l’isolement dans la terre étrangère, le dénuement de toutes choses, la pauvreté, le manque de travail ; et enfin, quoique saint, tous les tourments intérieurs de la perte de Jésus par le péché, lorsque vous le perdîtes vous-même à l’âge de douze ans. Vous avez donc titre, qualité et grâce pour nous secourir dans toutes nos douleurs.

Vous en avez aussi, je le sais, la volonté. C‘est ce qui me porte à recourir à vous en toute confiance. Vous connaissez tout ce que je souffre aussi dans mon esprit et dans mon cœur, toutes mes nécessités spirituelles et temporelles. Ô vous dont la puissance sait rendre possibles les choses les plus impossibles, venez-moi en aide dans l’embarras oh je me trouve, et prenez sous votre charitable conduite l’affaire si ardue que je vous recommande (la spécifier ici). Vous seul pouvez me tirer et me tirerez de l’extrémité où je suis réduit (la préciser de nouveau...).

Si toutefois l’objet de ma demande pouvait être contraire a la gloire de Dieu et à mon salut, obtenez-moi la grâce de me résigner avec amour a la volonté de Celui qui a pour nous un cœur de père, et qui, dans les afflictions qu‘il nous envoie comme dans les grâces temporelles qu‘il nous accorde, ne veut jamais que notre plus grand avantage et notre éternel bonheur. Mais non, la grâce que je sollicite n’est point opposée à sa gloire et à mon salut, et vous ne me refuserez pas ce que je vous demande avec tant de confiance.

 

Extrait du « Mois de Saint Joseph ou Vie de Saint Joseph d’après Anne-Catherine Emmerich » par C.F. Fouet. Saint Dizier, Paris, 1872

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Téléchargez le texte de cette méditation (PDF) en cliquant ici

 

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Commentaires
S
Saint Joseph en ce jour de ta fête,je dépose à tes pieds, ma vie,ma souffrance ,face à ce vide affectif, veille sur moi , eclaire moi afin que je puisse faire une bonne rencontre. Un compagnon de vie , sincère. fidèle , protecteur ,et disponible pour partager mon quotidien et vivre comme vous dans une famille unie , pleine d amour <br /> <br /> <br /> <br /> Merci
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