Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Vingt-deuxième jour

Les images de Marie

 

« La première règle est d’avoir dans votre maison des peintures représentant la sainte enfance de Jésus ou la Vierge. C’est une charmante chose que la Vierge Marie portant sur son bras le divin Enfant » (Bienheureux Jean-Dominique).

 

I. L'Église a pris la défense du culte des images jusqu'à répandre pour sa défense le sang de ses martyrs ; et la divine Marie a montré par mille prodiges combien lui est agréable le culte rendu à ses images ; c'est pourquoi ses fidèles serviteurs les ont toujours vénérées avec une tendre affection. Il y avait à Lima une fort belle statue de la sainte Vierge du Rosaire, apportée par les premiers prédicateurs de la foi, et regardée dans tout le Pérou comme la sauvegarde du royaume. En 1553, les Espagnols, au nombre de 600 hommes, se trouvèrent en face de 200 000 guerriers indiens ; ils allaient infailliblement être écrasés, lorsque quelques Dominicains qui accompagnaient la phalange chrétienne implorèrent Notre Dame du Rosaire.

Aussitôt la divine Marie apparut dans les airs à la vue des deux armées, tenant à la main une verge qu'elle agitait contre les infidèles. Les Indiens effrayés laissèrent tomber leurs armes, et demandant la paix, se soumirent de grand cœur au joug de Jésus Christ. Les Espagnols avaient remarqué que la Vierge avait pris dans cette apparition la forme de la statue de Lima ; aussi cette image devint plus célèbre et plus chère au peuple que jamais. Dès sa plus tendre enfance, Sainte Rose de Lima ressentit pour cette statue un attrait tout particulier, et la chapelle où elle se trouvait devint si l'on peut ainsi dire son domicile privilégié. Toutes les fois que la sainte voulait obtenir quelque grâce pour elle ou pour les autres, elle courait à la chapelle du Rosaire, et là elle priait, en contemplant attentivement le visage de Marie, jusqu'à ce qu'elle y vît une expression favorable. L'expression du visage de la Vierge bénie lui disait sur quoi elle pouvait compter. C'était une opinion générale à Lima que sainte Rose obtenait à coup sûr toutes les grâces qu'elle demandait aux pieds de cette statue. En effet, chaque fois qu'on lui recommandait de prier Notre Dame du Rosaire pour quelque nécessité publique ou particulière, elle consentait sans peine à se charger de la requête, et au sortir du saint lieu, elle promettait la grâce sollicitée d'une manière aussi positive que si elle avait en le diplôme à la main.

Il y avait une autre image pour laquelle Sainte Rose avait une dévotion particulière. Celle-ci était une peinture représentant l'enfant Jésus couché sur les genoux de l'auguste Marie. Un jour que la femme du questeur, dans le parloir duquel était cette image, parlait à quelques-unes de ses amies des merveilles qui s'opéraient dans l'église d'Atocha, où l'image miraculeuse de Marie attirait un concours prodigieux, Rose, dont les yeux étaient fixés sur son tableau chéri, écoutait avec une pieuse avidité la narration, et pria qu'on la continuât.

Elle dit ensuite à la femme du questeur : « Pendant que vous racontiez les miracles de la Vierge d'Atocha, l'auguste Marie manifestait une joie extraordinaire; elle jetait sur nous des regards pleins de bonté, et semblait s'avancer hors de la toile, comme pour nous apporter son Fils endormi. Ne convenait-il pas de continuer une conversation qui paraissait lui être si agréable ? »

Les Tartares assiégeant la ville de Kiev, Saint Hyacinthe, qui était prieur du couvent que les Dominicains y possédaient, prit la résolution de quitter cette ville avec ses religieux ; mais avant de partir, il alla célébrer la Sainte messe pour la dernière fois à l'autel de la sainte Vierge, où se trouvait une grande statue d'albâtre représentant la Reine du ciel, et devant laquelle il avait la pieuse habitude de passer chaque jour plusieurs heures en prière.

A peine le saint avait-il fini sa messe, qu'il entendit la statue de Marie lui adresser ces paroles : « Mon fils, pourquoi me laissez-vous ici ? Voulez-vous donc m'abandonner à mes ennemis ? » Saint Hyacinthe ayant répondu, les larmes aux yeux, qu'il était trop faible pour porter un si pesant fardeau : « Prenez-moi, répliqua la statue, je deviendrai légère entre vos bras ».

Encouragé par cette réponse, le saint s'approcha de l'autel, prit d'une main le saint ciboire, de l'autre la statue de la Mère de Dieu, et sortit avec ses religieux par une porte dont l'ennemi ne s'était point encore emparé. Il traversa, ainsi chargé, la Moscovie, la Lituanie et plusieurs autres provinces, passant les fleuves à pied sec, et arriva enfin à Cracovie où il déposa dans l'église de la Trinité la statue de Notre Dame, qui, par un nouveau prodige, reprit aussitôt sa pesanteur naturelle.

La Bienheureuse Marguerite de Hongrie ne passait jamais devant une image de la Vierge, sans la saluer par un Ave Maria.

Un jour que la Vénérable Madeleine-Angélique priait devant une image de la sainte Vierge, en lui demandant le don de la pureté, l'image s'anima et lui répondit : « Sois assurée, ma fille, que ce que tu demandes te sera accordé ».

La Vénérable Marie de Jésus-Christ avait une dévotion particulière envers la Sainte Vierge, et entre autres honneurs qu'elle lui rendait, elle avait grand soin de tenir une lampe allumée devant une de ses images, et l'huile qui servait à alimenter cette lampe se multipliait miraculeusement dans le vase qui la contenait.

La vue des images de Marie remplissait le cœur de l'abbé Olier de joie et de confiance. Un jour qu'il passait une rivière, il se trouva en grand danger de faire naufrage; mais au moment le plus critique, ayant aperçu sur le rivage une image de Marie attachée a une maison, il dit à son compagnon : « Courage, il n'y a rien à craindre, la Sainte Vierge nous regarde, je ne crains plus. C'est la protectrice des corps et des âmes, la trésorière universelle de tous les biens ». Il saluait avec respect dans les rues les images de Marie qu'il rencontrait, lors même qu'il était entouré de monde. Il y avait alors beaucoup de ces images dans les rues de Paris, l'abbé Olier les connaissait toutes et il choisissait toujours pour son chemin les rues où elles se trouvaient. On connaissait cet usage, et on les appelait les rues de l'abbé Olier.

 

II. Je veux, divine Marie, vous avoir toujours sous les yeux, comme l'Étoile de la Mer, dont la vue rassuré les marins sur les flots orageux. Oui, Marie, votre image sera toujours près de moi ; s'il me vient une tentation, je vous regarderai et je la surmonterai ; s'il faut soutenir un assaut, la vue de ma mère me fera remporter la victoire. Marie, vous serez toujours près de moi ; ma prière du matin passera par vos mains pour s'élever plus agréablement vers le trône de votre divin Fils; quand je quitterai ma cellule, je vous demanderai, ainsi que l'ont fait tant de nos saints, votre bénédiction maternelle, et en rentrant, je vous saluerai encore. Quand la tristesse m'enveloppera de ses sombres Voiles, je jetterai les yeux sur vous, vous me tendrez les bras, vous m'encouragerez, vous me direz : « Courage, ma fille, j'ai souffert bien davantage, courage ! Je suis avec vous, je compte vos soupirs et vos larmes ! » Et quand la maladie m'étendra pour la dernière fois sur mon lit de douleur, ce sera Surtout alors, ô Marie, que je tournerai vers vous mes yeux mourants, que je vous rappellerai combien de fois je vous ai priée de m'assister à l'heure de ma mort ; et j'en ai la douce confiance, vous voudrez bien me tendre les bras pour m'attirer vers Vous, vous remplirez mon âme de force et d'espérance, et je m'endormirai paisiblement dans le Seigneur, en prononçant votre nom béni uni à celui de Jésus votre divin Fils, et de Joseph votre chaste époux. Amen.

 

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