30 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Trente-et-unième et dernier jour

 

Lecture

 

La Providence permet que les âmes choisies soient exercées par les événements, les choses et les personnes de leur entourage, tel un métal rugueux que l’ouvrier torture avec sa lime pour en enlever les aspérités et le polir. Au noviciat des Sœurs Dorothées, à Tuy, la Maîtresse des novices, sous les dehors assez frustres de la petite sœur Lucie avait reconnu une âme de bonne trempe et, en toute conscience, elle l’avait burinée. La jeune novice, comprenant que c'était pour son bien, avait accepté d’être menée parfois un peu rudement, pour devenir une bonne religieuse. Elle avait essuyé des larmes versées en secret et offertes généreusement en sacrifice, puisque telle était la volonté de Dieu. Elle s’entraînait au don total d'elle-même et cela depuis le premier jour. À la maison elle avait été formée à une vie assez dure, au lever matinal et à une activité continuelle, tout le long du jour. Elle était naturellement vaillante et la pensée qu'elle travaillait pour Dieu décuplait son énergie.

Dans sa nouvelle maison de Pontevedra, en Galice, où elle est placée, comme sœur converse, la Mère Supérieure continue d’assouplir sa nature. Pour exercer la patience de la Sœur et former sa volonté, la Supérieure semble prendre un malin plaisir à contrecarrer Lucie dans ses goûts, mais celle-ci garde toujours son vertueux sourire et la plus complète égalité d’humeur. Elle est entrée complètement dans l'esprit de sacrifice et elle accepte tout, car elle a compris que le chemin de la sainteté est rude, montant et malaisé. Avant d’arriver à l'éternel Thabor de l’extase sans fin, il faut passer par le chemin ensanglanté du Calvaire. Saint Vincent de Paul nous le dit : « La perfection de l’amour ne consiste pas dans les extases mais dans la conformité de notre volonté avec la volonté de Dieu ; à n’avoir avec lui qu’un même vouloir et un même non-vouloir ». La jeune sœur, Marie des Douleurs, puisqu'il faut l’appeler par son nom de Religieuse, sait que la volonté de Dieu se manifeste par la volonté des Supérieures. En obéissant à sa Supérieure elle obéit à Dieu lui-même.

Un jour, sa Supérieure, ayant remarqué sur son visage une expression quelque peu étrange, lui demanda brusquement :

« Qu’avez-vous donc, ma sœur ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ? La jeune sœur, un peu surprise et comme sortant d’un songe, lui répondit : Il me semblait que Notre Dame me parlait. - Voulez-vous vous taire, ma Sœur, et vous dépêcher d'aller au travail ». Et pour achever de dissiper son rêve elle secoua assez fort le bras de la sœur. Celle-ci, obéissant aussitôt, s’arracha à sa contemplation et se remit au travail, pour faire la volonté de Dieu, puisque c’est la marque la plus sûre de notre amour pour Dieu. L’extase, Dieu nous la promet dans l’Eternité, si nous sommes fidèles à accomplir sa volonté sainte, chaque jour ici-bas.

Sœur Marie des Douleurs a connu, à la Cova d’Iria, les incomparables splendeurs de l’Apparition de Notre Dame, mais à son tour, elle doit gagner le ciel, comme chacun des mortels de ce bas monde, La voyante de Lourdes fit un jour cette réponse à une personne la félicitant d’avoir vu la Sainte Vierge et par conséquent d'être sûre d’aller au ciel : « Oui, répondit Bernadette, j'irai au ciel, à condition que j'aille droit mon chemin, tout comme vous. Il faut que je me le gagne ».

Sœur Marie des Douleurs, même après avoir joui de la vision de Notre Dame, doit opérer son salut avec « crainte et tremblement » et elle aussi, se dépouillant de toute pensée de présomption, doit reprendre à son compte l’expression pittoresque du dialecte bigourdan : « Le ciel, il faut que je me le gagne ! »

Elle est retournée au Portugal en 1946 (où elle a fait une visite incognito à Fátima) et en mars 1948, après réception de l'autorisation spéciale du pape à être relevée de ses vœux perpétuels, elle entra aux Carmel de Sainte Thérèse à Coïmbra, où elle résida jusqu'à sa mort. Elle a fait sa profession en tant que Carmélite déchaussée, le 31 mai 1949, prenant le nom de Sœur Maria Lucia de Jésus et du Cœur Immaculé.

En raison des Constitutions de la communauté, Lucia ne devait « converser aussi peu que possible avec des personnes venant de l'extérieur, même avec leurs plus proches parents, à moins que leur conversation soit spirituelle, et même alors, il devrait être très rare et aussi brève que possible » et « n'avoir aucune discussion sur les affaires de ce monde, ni même parler de celles-ci… ». Cela a conduit certaines personnes, comme le Père Gruner des Croisés Fátima, à croire en une conspiration pour cacher le message de Fátima et contraindre Lúcia au silence.

Elle est revenue à Fátima, à l'occasion de quatre pèlerinages réalisés par un pape, toujours un 13 mai. Tout d'abord Paul VI en 1967, puis Jean-Paul II en 1982 (en action de grâces pour avoir échappé à la tentative d'assassinat l'année précédente), puis en 1991, et enfin en 2000, quand ses cousins Jacinta et Francisco ont été béatifiés. Le 16 mai 2000, elle est retournée à Fatima pour visiter l'église paroissiale.

Lucia est morte à l'âge de 97 ans le 13 février 2005, de problèmes cardio-respiratoires, en raison de son âge avancé. Sa Cause de béatification est en cours d’instruction.


Réflexions


Nous voguons, tous, sur l’océan du monde. Notre frêle esquif est porté sur les flots agités parfois par la tempête des tentations. Nous devons le bien conduire, afin d'éviter les écueils dangereux sur lesquels il pourrait se briser et ne pas l’exposer à le voir s’enliser dans les bancs de sable sournoisement cachés sous les flots.

On compare ainsi, souvent, la vie du chrétien à un voyage sur le vaste océan du monde. Nous allons examiner les conditions qu’il faut remplir pour que notre bateau arrive au port éternel sain et sauf.

Pour bien tenir la mer, la première condition est que le bateau soit parfaitement étanche, sans quoi il ne tarderait pas à faire eau et à s’enfoncer dans les flots. Le chrétien doit de même garder son âme étanche et close, fermée aux invasions du mal. Il la défendra contre toutes les curiosités malsaines des yeux, des oreilles. Il veillera particulièrement sur le sens du toucher répandu sur tout le corps et par là même si dangereux. C’est par les sens que l’âme est submergée.

Le bateau est muni d’une boussole, petit cadran dont l'aiguille aimantée s’oriente toujours vers le nord. C’est ce point de repère qui aide le pilote à suivre sa route sûrement. Le chrétien possède cette boussole incomparable qui s’appelle la Foi. C’est par la foi que s'oriente la vie chrétienne vers l’Eternité qu’il faut gagner. C’est la grande et importante affaire, comme nous le recommande le Christ dans l'Evangile : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » (Mt., 16, 26). Vivons de la foi « comme le juste en vit » (Rm. 1, 17). Que cet esprit de foi pénètre toutes nos pensées, nos paroles, nos actes, nos désirs, pour ne jamais perdre de vue le Ciel. Dans tout ce que nous faisons, « mettons un peu d’éternité » (P. Corneille).

Le bateau doit être muni d’un gouvernail, organe indispensable pour guider sa marche et garder la bonne direction vers le port.

Le gouvernail du chrétien c’est l’obéissance aux Commandements, à la Morale, aux Devoirs d'état, aux Règlements particuliers des Institutions religieuses, pour les membres de ces Communautés. Saint Vincent de Paul dit que l’obéissance est « le gouvernail des communautés ».

Pour pouvoir naviguer sur l’océan et gagner le port, le bateau doit être muni de voiles sur lesquelles souffle la brise, ou bien posséder un moyen mécanique de propulsion qui agit sur les hélices et fait marcher le bateau. Ainsi notre âme possède la mystique propulsion de l'Esprit Saint qui souffle sur elle, pour la faire avancer. Ne contrarions pas les inspirations de la grâce, non seulement ne résistons pas, mais ouvrons largement notre âme à ces motions surnaturelles de l'Esprit de Dieu. Ainsi nous collaborerons avec lui généreusement pour nous élancer vers le port éternel.

Chrétiens, nous avons, à la portée de notre main, les provisions de voyage qui entretiendront nos forces, le viatique de l’Eucharistie, le « Pain vivant descendu du Ciel » (Jn. 6, 41). Jésus lui-même, avec son corps, son sang, son Âme et sa Divinité, sous les voiles de l’hostie. C’est à nous de nous en nourrir le plus souvent possible, pendant la vie, et de recevoir le « saint Viatique » pour la dernière escale.

Chaque jour, l'officier de quart fait le point. Au moyen de calculs, il détermine la position du bateau. C’est la vérification journalière, nécessaire pour surveiller si la marche s’effectue dans la bonne direction. Le chrétien doit aussi faire le point, dans un examen de conscience attentif, aussi fréquent que possible, et se demander : « Où en suis-je de mes résolutions, de mon progrès dans la vertu ? N’ai-je pas dévié de la route ? » S'il constate qu’il a quelque peu dévié de sa route il se remettra sans délai sur la bonne voie.

Sur tous les bateaux, un appareil de télégraphie sans fil permet de se tenir en communication constante avec la patrie, avec ceux qui nous sont chers pour leur envoyer des messages et en recevoir. Ainsi nous avons à notre disposition, sur le plan surnaturel, des ondes qui nous relient à la Patrie Céleste, ce sont les ondes mystérieuses de la prière, qui nous font communiquer avec Dieu, avec la Vierge Marie, avec les Saints, avec les nôtres qui nous ont précédé dans la maison du Père.

La nuit, il y a l'étoile qui sert de guide pour l’orientation du bateau. Le chrétien a aussi et surtout Marie, l’« Etoile de la mer ». S. Bernard écrit : « Vous qui flottez au milieu des orages et des tempêtes, tenez les yeux fixés sur cette étoile, pour ne point périr dans la tourmente, regardez l'étoile appelée Marie. En la suivant vous ne vous égarez pas ; en la priant vous ne désespérez pas ; en la contemplant vous n’errez pas… Si Elle vous est propice, vous parvenez au port » (Homélie de l'Evangile : Missus est).

Un jour, après avoir vogué plus ou moins longtemps sur cette mer du monde, après avoir prié Marie, avec notre rosaire, et dit avec piété des milliers de fois : « Sainte Marie, priez pour nous, pauvres pécheurs,… à l'heure de notre mort », quand cette heure aura sonné, nous serons déjà entrés dans le port de l’éternité, guidés par l’« Etoile de la mer », Marie toute puissante et toute bonne.

Notre Dame de Fatima, douce et lumineuse Etoile de la Mer, guidez notre frêle esquif sur le vaste océan du monde et conduisez-le au port du salut éternel. Amen !


(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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Fin du mois de Marie de Notre Dame de Fatima

 

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29 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Lucia

 

Trentième jour


Lecture


Lucie entra au pensionnat de l’« Asile de Vilar », à Porto. Mais ce ne fut pas, pour cette pauvre enfant de la campagne habituée à la vie simple des gens de son pays, une existence bien enviable. La Directrice avait voulu être agréable à Monseigneur de Leiria en prenant la « sauvageonne » sous sa protection maternelle. Néanmoins, on ne pouvait pas, du jour au lendemain, transformer la paysanne en citadine : Aussi l’on devine sans peine que les jeunes pensionnaires, espiègles comme on l’est à cet âge, se moquaient un peu de cette fille des champs rustaude dans ses manières, dans son langage et dans ses habits. Cependant, sous cette écorce rude, battait un petit cœur sensible. L’enfant se contentait de souffrir en silence et d’offrir à Dieu ce chapelet de sacrifices, à longueur de journée. C'était l'entraînement au don total d’elle-même qu’elle avait résolu de faire, en se consacrant à Dieu, dans la vie religieuse. Quelques mois passèrent pendant lesquels Lucie apprit à écrire à peu près correctement et orna son esprit des notions essentielles pour se guider convenablement dans la vie qu’elle voulait embrasser.

L’Evêque de Leiria, mis au courant de son ardent désir de vie religieuse, la fit entrer dans l’Institut des Sœurs Dorothées de Tuy, en Galice, pour y effectuer pendant deux ans son postulat. Ce temps de probation s’écoula à la satisfaction générale. Au bout de ce temps, elle fit son noviciat à la fin duquel, le 3 octobre 1928, Lucie faisait sa profession religieuse. Quand elle eut seize ans, elle prononça ses saints vœux, et on la plaça, comme Sœur converse, au collège de Notre Dame des Douleurs, à Pontevedra, en Galice, à une cinquantaine de kilomètres de Tuy. Elle s’éloignait de plus en plus de son pays et, au lieu de passer sa vie dans la méditation et la contemplation, comme les Sœurs de chœur, elle la passera au service du prochain, dans le dur travail manuel quotidien arrosé de sueurs et parfois de larmes.

Lucie désirait l'isolement et la solitude, loin des consolations humaines, même celles très pures de la Cova d'Iria. Plus jamais elle ne saura rien de Fatima, ni des triomphes de Notre Dame, ni de l’enthousiasme des pèlerinages, ni des miracles accomplis dans ce lieu privilégié de Marie.

Elle s’est offerte en holocauste et à consenti à toutes les séparations. Auprès du tabernacle, elle épanchera son cœur plein d'amour, puis elle ira au dur labeur auquel on l’a destinée. Tantôt c’est à la cuisine derrière ses fourneaux ; tantôt au lavoir; tantôt à la basse-cour. Partout, elle remplit son office avec un zèle des plus attentifs, on pourrait dire avec ferveur, parce que telle était pour elle la volonté d'En Haut. Faire en tout la volonté de Dieu, c’est la pierre de touche de la vraie piété. C’est bien à tort que certaines personnes s’imaginent que la ferveur est affaire de sentiment. Si, dans leurs exercices de piété, elles ne rencontrent pas de douceur sensible, elles sont complètement déroutées et croient n'avoir plus de ferveur. C’est là une profonde erreur : la ferveur n’est pas affaire de sentiment, mais affaire de volonté, et l’âme qui n’a pas d'autre désir que celui de faire la volonté de Dieu est une âme fervente entre toutes. Lucie voulait faire la volonté de Dieu, dans l’emploi qu’elle remplissait, au couvent de Pontevedra. Elle le remplissait chaque jour de son mieux, sans désirer autre chose que de bien accomplir son devoir. Notre-Seigneur n’a-t-il pas dit que « Sa nourriture était de faire la volonté de celui qui l'avait envoyé et d'accomplir son œuvre ? » (Jn. 4, 34).

« Ce ne sont pas ceux qui disent : « Seigneur, Seigneur », qui entreront dans le royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les Cieux » (Mt. 7, 21).

Ainsi, l’humble petite sœur converse, hier confidente de Notre Dame, en accomplissant son devoir commandé par l’obéissance, pensait qu’elle aimait Dieu de toute la ferveur dont elle était capable. Suivant l'expression de Saint François de Sales, elle ne cherchait pas « les consolations de Dieu, mais le Dieu des consolations ». Elle aurait plu à Saint Vincent, lui qui, dans son langage énergique, recommande d'aimer Dieu « au dépend de nos bras et à la sueur de nos visages ».


Réflexions


Nous serons jugés par Dieu, avant tout, sur notre devoir de chaque jour, que quelqu'un a nommé le « terrible quotidien ». Il est, en effet, terrible, parce qu’il est toujours semblable à celui de la veille et à tous les autres quotidiens, avec les mêmes situations la même monotonie. C’est ce quotidien, ce sont ces mille riens, ces actions communes, obscures et sans gloire, que la Providence nous demande d’accomplir pour faire la. volonté divine, et avec lesquelles nous achèterons le ciel.

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, dans sa « Petite voie de l’enfance spirituelle », enseigne à ne rien négliger, ni la plus modeste action, ni la plus simple prière ni le plus petit acte de vertu. « Parce que vous avez été fidèle en peu de chose, je vous établirai sur beaucoup. » (Mt. 25, 21).

De quelle façon accomplir parfaitement notre quotidien :


En travaillant, sous le regard de Dieu.


« Marche en ma présence, disait Dieu à Abraham, et tu seras parfait » (Gn. 17, 1). Quand on a la foi, est-il difficile de voir Dieu présent partout et témoin de toutes nos actions ? « Dieu n’est pas loin de chacun de nous, dit l’Apôtre aux Athéniens dans son discours sur l’Acropole, car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Ac. 18, 28). Travaillons sous son regard, pour lui être agréable, sans nous préoccuper des autres, « ne faisant pas seulement le service sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais en serviteurs du Christ qui font de bon cœur la volonté de Dieu. » (Ep. 6, 6).

 

En nous donnant entièrement à l’action présente,

 

sans nous laisser distraire par la pensée de celle qui va suivre. Il y en a qui vivent toujours en avant, n'étant jamais à l’action présente. « À chaque jour suffit son mal et sa fatigue » (Mt., 6, 34). « Fais ce que tu fais », disait un Ancien, c’est-à-dire applique-toi tout entier à l’action présente. L’Imitation nous dit : « Celui-là fait beaucoup qui aime beaucoup, celui-là fait beaucoup qui fait bien ce qu’il fait ». Songeons que nous tissons, chaque jour, le vêtement de notre éternité. Il sera fait de la chaîne et de la trame de chacune de nos journées. Ce qui faisait dire à Bossuet : « Il n’y a rien qui soit plus à vil prix que le royaume de Dieu, quand on l’achète, et rien qui ne soit plus précieux, quand on le possède ».


En considérant chaque journée comme la dernière.


Il y en a une qui sera la dernière, parce que nous pouvons être frappés soudainement, ou que la maladie, qui sera la dernière, nous aura arrachés à notre travail. Si, chaque matin, nous offrions à Dieu la journée qui commence, avec l'intention de la bien employer pour Dieu, nous aurions, à la fin de nos jours, gagné un trésor de mérites pour acheter notre part de ciel, au lieu de traîner, sans profit pour l’âme, une existence misérable.

Tant vaut l’amour, tant vaut l’action.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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28 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-neuvième jour

 

Lecture


Lorsque la Mère Supérieure de l’ « Asile de Vilar », à Porto, vit entrer dans le parloir Lucie, accompagnée par la dame de Leiria, elle laissa échapper cette réflexion : « C’est une petite sauvage que vous m’amenez madame ? »

En effet, tout plaidait contre la pauvre enfant : ses lèvres grossières. Sa grande bouche, son allure paysanne, Elle n'avait rien de reluisant pour plaire à une Directrice de pensionnat, Cependant, ses grands yeux noirs laissaient percer une vive intelligence. La Supérieure fit ses réserves à Monseigneur pour accepter la jeune fille ; elle ne voulait pas, en recevant une telle campagnarde, s’exposer à compromet discipline de l'établissement.

L’Evêque la tranquillisa : « C’est une âme simple, mais nullement sotte ». À force d’insistance de l’Evêque, la Supérieure finit par céder, non sans regret. Décidément, c'était une fille des champs affreusement rustique !… Cependant, on ne pouvait la renvoyer, l'affaire était trop engagée. La Sœur essaya de limiter les dégâts et fit comparaître Lucie. Elle lui fit la leçon :

« Dorénavant, ma petite, quand on vous demandera comment vous appelez-vous, vous répondrez : Marie des Douleurs. - « Oui, madame la Directrice, répondit Lucie avec une inclination de tête. - Quand on vous demandera de quel pays vous êtes, vous répondrez : je demeure près de Lisbonne. - Oui, madame. - Au sujet des événements de Fatima, vous ne direz rien à personne, vous ne poserez aucune question, vous ne répondrez rien si on vous interroge, vous ferez l’ignorante sur toutes choses. - Oui, ma Sœur, répondit l’enfant. - Maintenant, il est bien entendu que vous ne sortirez jamais de la maison, comme les autres jeunes filles, et sans dire pourquoi. C’est bien entendu ? - Je comprends, madame la Directrice », acquiesça Lucie.

Ces observations étaient faites sur un ton qui n’admettait pas de réplique. Les réponses de Lucie étaient aussi l'expression d’une volonté bien décidée. La jeune fille garderait l’anonymat, ainsi qu’elle l'avait promis. Personne ne connaîtrait sa véritable identité. Pour elle, cela n'avait aucune importance. Notre Dame saurait bien la reconnaître, Elle avait médité les paroles de l’Imitation : « Il vaut mieux être caché et prendre soin de son âme, que de faire des miracles ». (Liv. I, ch. XX, v. 6). « Dans le silence et le repos, l’âme pieuse fait de grands progrès » (Ibid.). « Si je m’abaisse, si je m’anéantis.., si je rentre dans la poussière dont j'ai été formé, votre grâce s’approchera de moi, et votre lumière sera près de mon cœur ». (Imit., liv. III, c. VIII, 1).

La voyante de Fatima fera au Pensionnat l’apprentissage de la vie religieuse, qu’elle conçoit déjà comme le don total de soi-même, dans la solitude, dans le silence et l’oubli du monde. Ces sentiments d’humilité étaient profondément sincères. Dès sa plus tendre enfance, elle avait été formée de l’école de pauvres gens de la campagne, simples dans leurs goûts et dans leurs désirs. Au moment des Apparitions, lorsqu'elle se demandait si elles étaient bien réelles, le sentiment d’humilité dominait tous les autres, au fond de son cœur. Elle pensait : « Non, ce n’est pas possible que ce soit vrai, que la Sainte Vierge se manifeste réellement, il faut être un saint pour La voir. Ce doit être une illusion de mes sens, ou bien une sorcellerie, ou bien une manigance du démon ».

Ces sentiments devaient plaire à la Très Sainte Vierge. Elle-même n’a-t-elle pas chanté, lorsque l’Ange vient lui annoncer qu'Elle avait été choisie pour être la Mère du Sauveur : « Mon âme glorifie le Seigneur... parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Il a dissipé ceux qui s’enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur ; il a renversé de leur trône les potentats, et il a élevé les petits ». (Lc, 1, 48-51-52).

C’est parce que Notre Dame a « jeté les yeux sur la bassesse de sa servante », qu’elle l’a vue petite et humble, qu’elle l’a élevée jusqu’à ELLE.


Réflexions

 

L’orgueil est la grande malfaisance de l’humanité, la source de toutes les misères morales et la racine de tous les vices. L’orgueil est le péché originel des anges rebelles, irrémissible pour eux. Il est aussi le péché originel de l’homme : « Mangez de ce fruit de l’Arbre de la Science du Bien et du Mal, avait dit à Adam et Eve le démon tentateur, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu ». (Gen. 3, 5). Devenir semblable à Dieu, « connaître le bien et le mal », quel orgueil !.. C’est pourquoi Jésus, pour réparer cet orgueil, a été le grand humilié.


1° Raisons d’être humbles.


Ce sont nos faiblesses. Que sommes-nous en effet ? De pauvres êtres bien faibles dans tous les ordres physique, moral et spirituel.

a) Faiblesse physique. Les forces physiques sont variables chez les hommes et limitées. En avançant en âge, elles diminuent. La vieillesse apporte les disgrâces. Les sens perdent peu à peu de leur acuité. Les muscles mollissent. L’homme s’en va par lambeaux.

b) Faiblesse morale. Le poète a dit avec raison : « L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux ! » Par la faute originelle, l’homme a perdu les magnifiques prérogatives du Paradis terrestre. L’humanité a hérité ainsi d’une nature déchue, remplie de désirs malsains, de mouvements désordonnés et d’appels de la sensualité.

La lutte est déchaînée entre les bas instincts et la raison, entre la chair et l'esprit. Or, le vainqueur n’est pas toujours l'esprit.

c) Faiblesse spirituelle. On la constate dans l’intelligence. Quel labeur pour dissiper les ténèbres de notre ignorance ! Elle se fait sentir dans notre cœur. S’il sent en lui une généreuse ardeur, c’est moins pour la vertu et le bien que pour des objets chétifs et coupables.

La même faiblesse affecte notre volonté. Au moindre obstacle, celle-ci se dérobe; un rien la trouble ; une sollicitation du mal la déconcerte.


2° Bienfait de l'humilité.


« L’humilité n’entraîne pas la démission de l'esprit et ne supprime pas son travail ; mais, sans nier la puissance de la raison, elle nous en montre les limites, et nous facilite ainsi l’acquisition de la vérité ». (2e Conf., Carême. Chan. Chevrot). « Connais-toi, toi-même », disait l’adage antique. L’homme humble cherche à se connaître et acquiert la juste notion de ce qu’il est et de ce qu’il peut faire. « Qu’as-tu que tu ne l’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Cor. 4, 7).

Notre Dame de Fatima, obtenez-nous de votre Divin Fils la grâce de mesurer l'étendue de notre misère, pour ne jamais céder à la tentation du démon de l’orgueil.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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27 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-huitième jour

Lecture

 

L’unique survivante des confidents de Notre Dame, à Fatima, après avoir été interrogée, devant Dieu, par son directeur de conscience, se sentit appelée à une vie plus parfaite, Le cloître l’attirait. Ayant été admise dans l'intimité du ciel, elle ne pouvait se contenter des mesquineries de la terre. Ses oreilles, encore pleines des harmonies paradisiaques, supportaient mal les bruits tumultueux du monde. Elle voulait répondre à la bonté divine qui lui avait tant donné, par le don total d’elle-même à Dieu.

L’Evêque de Leiria, mis au courant de la chose, pensa qu’il était d’abord nécessaire de faire l’éducation de l’heureuse privilégiée. Il était bon également de soustraire Lucie aux nombreux curieux, tournant autour d’elle, l’accablant de questions indiscrètes et la fatiguant. Elle-même d’ailleurs désirait le calme et l’oubli, pour se consacrer totalement à la méditation et à la prière, Notre Dame l’avait choisie, malgré son indignité, pour être l'instrument de Dieu. L'œuvre était suffisamment lancée, elle n’avait plus besoin de secours humain. Lucie pouvait maintenant s’en aller, disparaître et mourir au monde.

Lucie venait de prendre la résolution de ne plus jamais retourner à la Cova d’Iria. Elle s’offrait en holocauste.

L’Evêque approuva hautement l’enfant et lui fit promettre qu’elle ne dirait à personne l’endroit où elle irait chercher la solitude de la vie religieuse. Ainsi son existence même serait ignorée de tous.

« Ma chère enfant, lui dit paternellement l’Evêque, l’on va vous mettre dans un pensionnat pour vous faire donner l'instruction qui vous manque. Vous y serez fort bien, mais promettez-moi que vous ne parlerez à aucune de vos petites compagnes, ni à aucune autre personne, pas même aux religieuses du pensionnat, des apparitions de Fatima ? - À personne, Monseigneur, je le promets ! - Encore une question, mon enfant. Promettez-moi que vous ne dévoilerez à personne votre véritable identité. Désormais, vous ne serez plus Lucie mais Marie. - Oui, Monseigneur, je vous le promets », répondit Lucie, avec une grande assurance.

Ce dialogue avait lieu dans le salon du presbytère, où l’Evêque avait convoqué Lucie.

Les préparatifs du départ furent faits à la maison, dans le plus grand secret. On eut tôt fait de rassembler les quelques bardes de la petite. Une dernière fois Lucie voulut passer à la Cova d’Iria avec Marie-Rose, et s’agenouiller près du bosquet d’yeuses où Notre Dame lui était apparue. En songeant que c'était la dernière fois qu’elle venait dans cet endroit si cher que jamais plus elle ne reverrait ces lieux bénis, un sanglot jaillit de sa poitrine oppressée et d’abondantes larmes coulèrent sur ses joues. C'était, pour la petite fille, son Agonie du Jardin des Oliviers. Elle voulut aller s’agenouiller auprès de la tombe de ses deux petits compagnons morts depuis cinq ans. « Eux, pensait-elle, ne connaissent pas ma tristesse, puisqu'ils jouissent maintenant du bonheur de contempler éternellement Notre Dame ! » Ensuite, elle se rendit à l'église, où elle avait été baptisée et où elle avait fait la première Communion, Elle pria de tout son cœur la Sainte Vierge de lui faire la grâce de se donner complètement au Bon Dieu. Ensuite, la mère et la fille rentrèrent à la maison.

Marie-Rose avait préparé un bon souper, puisqu’on allait passer la nuit en voyage, pour se rendre à Leiria. Elle amenait Lucie chez une dame, chargée par l’Evêque d'accompagner la jeune fille, à Porto, à l’« Asile de Vilar », pour y faire son éducation.

Un voisin complaisant offrit d'amener Marie-Rose et sa fille dans sa carriole, et l’on partit au clair de lune. Il fallait passer par:la Cova d'lria. Lucie descendit avec sa mère, se mit à genoux devant une image de la Vierge qu’éclairait faiblement une petite lampe à huile, et récita son chapelet, versant des larmes cuisantes. Les trois voyageurs repartirent enfin vers Leiria où l’on arriva trop tôt au gré de Marie-Rose, Un dernier embrassement de la pauvre mère, qui remit Lucie entre les mains de la dame et repartit vers Aljustrel. Sur la ligne du Nord, le train emportait Lucie, pauvre petite désolée en compagnie d’une étrangère, par Coïmbra, Aveiro jusqu’à Porto. La pauvre enfant endurait au fond du cœur son agonie, mais, généreuse, elle disait avec Jésus : « Que votre volonté soit faite et non la mienne ».

Le sacrifice était accompli.

Réflexions

La confidente de Notre Dame de Fatima répond généreusement à l’appel de Dieu, D’emblée, elle se donne à Lui sans espoir de retour, dans le sacrifice et l'oubli total d’elle-même. Tout chrétien a la vocation du ciel, mais il y a plusieurs voies pour y aller. À chacun de savoir prendre celle que le Bon Dieu lui a tracée.

Dans la vocation religieuse, deux éléments entrent en jeu, il y a la part de Dieu qui appelle, mais il y a surtout la part du sujet qui généreusement répond : « Me voici, Seigneur, pour faire votre volonté sainte » (He. 10, 9) ; La vocation religieuse est un honneur que Dieu propose mais qu’il n’impose pas.

Conditions à remplir pour la femme dans toutes les vocations

Chacun est appelé par Dieu dans tel ou tel genre de vie qui doit être pour lui la voie du salut. Dans la vie religieuse, dans le célibat, dans le mariage, il faut pratiquer généreusement, pour la femme chrétienne, trois choses : le sacrifice, l’oubli de soi et le don total de soi-même.

a) Sacrifice. - La femme, par sa nature même, est physiologiquement taillée pour souffrir. Qu’elle soit mère selon la nature ou selon la grâce, elle subit la sentence : « Tu enfanteras dans la douleur » (Gen. 3, 16). Dans tous les états de vie, la femme doit s'attendre à être associée aux souffrances de la plus pure des Mères. Elle doit s’entraîner de bonne heure au renoncement de soi, de ses aises, de sa liberté et à la pratique de la douceur, de la patience et du support. Son programme doit être : « Tout souffrir. Ne rien faire souffrir ».

b) Oubli de soi. - L’homme, suivant une définition, serait « égocentriste », c’est-à-dire : ramenant tout à lui, centre universel ; la femme, au contraire, serait « altérocentriste », c’est-à-dire : sortant d’elle-même, s’oubliant, pour se porter vers.les autres. (L'âme de la femme, par G. Lombroso.) La femme doit être une fleur, humble violette cachée, dont le parfum décèle sa présence, une fleur abritée, loin des chemins dont la poussière pourrait ternir l'éclat et les pas des passants l’offenser.

c) Don de soi. - L’Imitation rapporte ces paroles de Jésus à l’âme fidèle : « Tout ce que tu peux me donner hors de toi ne m'est rien, parce que ce n’est pas ton don que je veux, c’est TOI » (Liv. IV, c. VIII, n° 1- 2). Se donner soi-même, c’est offrir son intelligence son Cœur, sa volonté, son temps, sa peine, son dévouement, son amabilité, sa serviabilité. « La femme qui n’a personne pour se passionner et agir, qui na pas de malheureux à soulager... qui ne trouve pas d'emploi à son instinct altruiste, qui n’est pas institutrice ou Sœur de Charité, celle-la s’aigrit et se déforme physiquement et moralement » (Op. cit., G. Lombroso).

Lucie s’est donnée à Jésus par Notre Dame, dans l'esprit de sacrifice et l’oubli d'elle-même. Elle avait quinze ans quand elle a accepté de vivre ignorée. Elle approche aujourd’hui de la cinquantaine et elle n’est jamais revenue à Fatima.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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26 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-septième jour


Lecture

 

La Très Sainte Vierge Marie, dans sa bonté miséricordieuse, vient au secours de ses enfants au moment de l’épreuve, pour les encourager et continuer son rôle de Médiatrice qui est de donner Jésus aux âmes et les âmes à Jésus. Elle apparaît aux enfants de Fatima, au moment où l’Église du Portugal traverse une épreuve très douloureuse. Satan a trouvé là des suppôts, pour son œuvre de destruction contre la Religion. La révolution est maîtresse du pays. Le culte catholique, même dans ce qu’il a de plus sommaire, est à peine toléré. Le costume religieux des ordres d'hommes et de femmes est complètement prohibé, ainsi que le port de la Soutane pour le clergé séculier. Tout traitement rémunérateur pour les prêtres n’existant plus, beaucoup, pour vivre, ont été obligés d'exercer une profession. Certains choisirent le professorat, d’autres le barreau, quelques-uns firent du négoce. Cette atmosphère du monde fut cause de pénibles désertions.

Ce fut aussi, à cette époque troublée pour la France, que la Très Sainte Vierge Marie se manifesta à une jeune Sœur de Saint-Vincent de Paul, Catherine Labouré, dans la chapelle de la Maison-Mère des Filles de Charité, de la rue du Bac, à Paris, sous la forme de la Médaille miraculeuse. La Sainte Vierge voulait charger d’une mission Sœur Catherine, en lui disant : « qu’elle serait contredite, mais qu’elle aurait la grâce ; que des malheurs allaient fondre sur la France, que le trône serait renversé, que le monde entier serait bouleversé par des malheurs de toutes sortes. Mais qu’on vienne près de l'autel. Là, les grâces seraient répandues sur tous et le calme se rétablirait ».

La Providence qui sait tirer le bien du mal permet ces remous dans la société pour secouer les chrétiens trop facilement enclins à s'endormir et pour susciter des âmes d’apôtres.

Fatima devait devenir, sous l’impulsion de Notre Dame, le centre dynamique de l’Apostolat collectif du Portugal. Le Pape Pie XI venait de créer le mouvement d’ « Action Catholique du Laïcat dans l’Église, sous l’impulsion et la direction de la hiérarchie catholique ». Certes, tout chrétien doit être un apôtre. Il récite tous les jours son « Pater » et il demande au Père dans les cieux que « son règne arrive », qu'il s’étende de plus en plus, chaque jour, sur les âmes. Il doit donc exercer cet apostolat. Jusqu'ici, on pensait que l’apostolat individuel était suffisant, Il ne l’est plus aujourd’hui, où les exigences sont profondes. L’apostolat de franc-tireur, outre qu’il est laissé un peu au caprice, par son isolement, perd de son efficacité. L’action concertée est plus décisive. La formule moderne est le travail en équipe. Dans l'Action Catholique, chaque chrétien est à sa place, collant au réel, et l’effort collectif produit le maximum de rendement. C’est ce que Notre Dame à fait réaliser, à Fatima, sous la haute direction du Cardinal Cerejeira, patriarche de Lisbonne, avec là collaboration de tout l’épiscopat portugais. Ainsi que l’écrivait, dans les « Novidades » de Lisbonne, un éditorialiste éminent : « Fatima est comme l’Autel vivant de l'Action catholique, le centre de l’apostolat collectif du Portugal sous l’impulsion de la hiérarchie ecclésiastique ». Tous les mouvements catholiques de la jeunesse féminine et de la jeunesse masculine tiennent. À tour de rôle leurs assises à Fatima et les responsables repartent dans leurs diocèses respectifs avec les directives précises pour l'action.

La vie de l’Église est une vie sociale qui comprend la vie de la famille, la vie du milieu professionnel, par groupements et par états, Cette vie est soumise aux lois essentielles de toute vie : la loi de défense contre les obstacles qui empêchent son développement spirituel et la loi de conquête, non pas sur le plan politique, mais sur le plan religieux. La société a perdu le « sens de Dieu » et s’en va à la dérive, comme le pilote d’un bateau ou le conducteur d’automobile qui a perdu le sens de la direction. Ils vont se jeter contre l’obstacle. Il est de toute urgence de redonner le sens de Dieu à la société et d’instaurer partout son règne.

Notre Dame de Fatima a très opportunément rappelé, non seulement au Portugal qui était en train de se perdre et qu'Elle a sauvé, mais au monde entier, qu’il est nécessaire de revenir à l'esprit du Christ, seul et unique moyen de mettre de l’ordre partout et de voir enfin régner la paix parmi les hommes, puisque la paix n’est pas autre chose que la tranquillité dans l'ordre.


Réflexions


Notre Dame de Fatima a désiré que ce coin de terre de la Cova d’Iria, hier ignoré, devienne un centre marial d’apostolat. Dans la mesure de nos petits moyens, dans le cadre de l'Action catholique, porte-pierre de la Rédemption, soyons des apôtres.

Nécessité de l’apostolat. - À l’école de la Mère de Dieu, pratiquons l’apostolat. N’aimons pas Dieu égoïstement, mais avec tous ceux que nous entraînerons. Quand on a au cœur une grande idée, on cherche à la faire partager par d’autres. Or, y a-t-il plus grande idée que celle de Dieu, de la Religion, de l’Eucharistie, de la Croix ? Ne ferons-nous rien pour que le règne du Christ s’étende sur la terre ? Mgr Besson, à la cathédrale de Fribourg, le 31 juillet 1932, dénonçait le « plus grand scandale des temps modernes. Après vingt siècles de christianisme, un milliard d'êtres humains, c’est-à-dire les deux tiers de l’humanité, ignorent encore le mystère de la Rédemption ! » Même aujourd’hui, en France, combien d’êtres humains, dans nos villes, ne sont pas baptisés, vivent en païens, se marient en païens et meurent en païens ?

Moyens d'apostolat. - Nous pouvons et nous devons exercer l’apostolat de bien des manières, dans tous les champs d’activité où la divine Providence nous a placés, dans la famille et au dehors, soit dans la rue, soit à l'atelier ou au bureau, soit au milieu de nos délassements.

a) Apostolat par la prière. Celui-ci est à la portée de chacun. Dans le silence. de la solitude, on peut prier, surtout « pour ceux qui en ont le plus besoin », c’est-à-dire les pauvres pécheurs. Il a été révélé à une sainte âme que sainte Thérèse, au XVe siècle, ramena à Dieu, par ses prières, autant de pécheurs que saint François-Xavier, à cette même époque, par ses prédications.

b) Apostolat par la bonne parole. Cet apostolat est efficace pour éclairer une âme plongée dans les ténèbres de l’ignorance, pour lui rappeler son devoir et la remettre dans le devoir. La diffusion de la bonne presse, des bons livres est un excellent moyen d’apostolat pour combattre la mauvaise presse. On a dit que si saint Paul pouvait revenir, il « se ferait journaliste ».

c) Enfin, l’apostolat irrésistible et conquérant demeure toujours celui du bon exemple. « Les paroles touchent, dit un proverbe latin, mais les exemples entraînent ». L’Action Catholique, si chère à Pie XI, est faite de tous ces moyens d’apostolat, mais surtout d’apostolat du bon exemple, dans le milieu social où l’on vit. Ainsi, dit le Pape, « est pénétré le milieu par le milieu ». L’ouvrier chrétien redonnera le Christ à l’atelier ou au bureau ; l’agriculteur, aux campagnes ; le professeur et l’étudiant, au monde universitaire.

Tout à Jésus par Notre Dame !

 

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25 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-sixième jour


Lecture

 

L’une des preuves les plus convaincantes de l’authenticité des Apparitions, ce sont les miracles. Ils sont la signature de Dieu et attestent fermement la réalité d’une intervention céleste qui les a produit.

Ainsi, à la Grotte de Lourdes, peu de jours après que Bernadette, sur les indications de l’Apparition, eut creusé avec ses doigts la terre d’où jaillit la source miraculeuse, le carrier Bouriette, aveugle par accident, recouvre la vue en y lavant ses yeux. Depuis ce jour-là, le miracle, peut-on dire, s’est installé aux Piscines et n’a pas cessé jusqu’à ce jour de répandre ses bienfaits sur les malades ou infirmes venant se faire plonger dans l’eau miraculeuse qui n’a jamais cessé de couler depuis bientôt cent ans.

Pendant toute la matinée, sous la direction d’un prêtre, les fidèles ne cessent de faire monter leurs supplications vers Notre Dame et le rosaire est égrené par des centaines de fidèles. Cependant, l’après-midi, vers quatre heures, une grande procession du Sacrement se déroule sur l’Esplanade et l’officiant, ordinairement un Evêque, passe devant les malades alignés des deux côtés de l'Esplanade du Rosaire et trace sur chacun d’eux avec l’ostensoir un signe de croix. Le miracle commence, le matin, sous les auspices de la Divine Mère, se continue, le soir, sous la bénédiction toute puissante de son Divin Fils.

Aujourd’hui, ceux qui sont guéris, suivant la discipline de l’Autorité épiscopale, gardent une sage discrétion et vont se présenter au Bureau des Constatations où siègent en permanence les médecins bénévoles qui sont admis sur présentation de leur carte d'identité, à quelque pays qu’ils appartiennent et sans discrimination de religion. Les examens du malade avant et après la guérison sont très serrés. De certaines maladies d’origine nerveuse, les guérisons ne sont pas retenues. La constatation définitive du cas de guérison n’est proclamée que l’année suivante. C’est assez dire que les miracles sont entourés de toutes les garanties scientifiques.

On m'a demandé : « Avez-vous vu des miracles à Fatima ? » Personnellement, non. Me poserait-on la même question pour Lourdes, je répondrais de la même façon. Je viens de dire pourquoi. Depuis une quarantaine d’années on a interdit toute manifestation extérieure. À certains égards, l’action de grâces de tout un peuple qui chantait le « Magnificat » avec une émotion mal contenue était saisissante. Je n’oublierai jamais la guérison miraculeuse de Michel Gargam et la manifestation de joie et de reconnaissance des soixante mille pèlerins présents à la procession du Saint Sacrement.

Maintenant, à la question : « Y a-t-il des miracles à Fatima ? » je répondrai par une affirmation catégorique : Il y a des miracles à Fatima dûment constatés et enregistrés comme tels, par l’Autorité ecclésiastique. Seulement, entre Fatima et Lourdes, il y a une différence, non pas que la puissance et la miséricorde de Notre Dame s’exerce avec moins d’attention et d’amour à la Cova d'Iria. Lourdes existe depuis près d’un siècle. Fatima date d’une vingtaine d’années officiellement. On a cependant mis sur pied à Fatima une organisation pour la constatation des guérisons. Cependant, les plus grands miracles, ce sont les résurrections d’âmes qui s’opèrent dans le secret des consciences. J’en sais un bien émouvant parmi tant d’autres. Combien d’âmes, en effet, ont trouvé dans la piscine morale de la confession, à Fatima, cette guérison inespérée que, seule, Notre Dame de Fatima pouvait obtenir de la bonté miséricordieuse de son Divin Fils !

Plusieurs malades ont trouvé leur guérison corporelle, sinon à Fatima, pendant le grand pèlerinage du 13 mai, du moins à leur retour, à la maison. Témoin, cette pauvre femme phtisique, mère de trois enfants, crachant les poumons. Elle priait Notre Dame d’avoir pitié des pauvres petits orphelins qu’elle allait laisser. On lui avait donné les derniers sacrements. Ses yeux étaient déjà vitreux. On l’a emportée sur une voiture. En arrivant à la maison, après un acte de foi, elle était guérie, La radioscopie montrait ses poumons absolument sains. Ce fut un beau miracle de Notre Dame de Fatima, obtenu par la grande foi de cette humble chrétienne.

Aux malades qui venaient lui demander leur guérison, Jésus, pendant sa vie mortelle, leur demandait de croire. Au lépreux, il dit : « Lève-toi, va ; ta foi l’a sauvé » (Lc. 17, 19.) À l’hémorroïsse : « Ayez confiance, ma fille, votre foi vous a guérie » (Matt. 9, 22). À la Cananéenne : « O femme, votre foi est grande ; qu’il vous soit fait selon votre désir. Et sa fille fut guérie à l’heure même » (Matt. 15, 28). La foi à la puissance de Notre Dame de Fatima a produit et continue à produire des miracles.


Réflexions


Il devait, arriver pour Fatima qu’on ferait les mêmes attaques, les mêmes critiques, les mêmes objections les plus rebattues, contre les faits extraordinaires qui s’y passent, Toutes ces réunions de milliers de pèlerins, sans aucun souci d'hygiène, peuvent apporter des bactéries et des microbes et engendrer de dangereuses maladies. La presse du Portugal entonnera-t-elle le leitmotiv : « Faut-il fermer Fatima ? » de la même façon qu'il y a trente ans, la presse française : « Faut-il fermer Lourdes ? » L’hygiène n’est qu'un prétexte, a osé écrire courageusement le docteur Fleuret, président éminent du Bureau des Constatations de Lourdes. « Ce que l’on cherche à atteindre en Lourdes, comme en Fatima, c’est le but surnaturel. C’est l'effet miraculeux que, de plus en plus, les foules immenses viennent y Chercher, et cette [hygiène] n’est qu’un tremplin pour les esprits irréligieux, en vue de supprimer un fait religieux positif, palpable, viable, tangible, qui gène leur philosophie... En vérité, ce qu’il faut bien reconnaître, c’est l’existence à Lourdes (comme à Fatima) d’une force, d’une puissance qui dépasse nos connaissances humaines et notre pauvre science encore si bornée, malgré notre orgueil ». Quand le peuple voit guérir dans ces lieux de pèlerinage : Lourdes on Fatima, des maux implacables dont la médecine n’a jamais pu triompher, il salue l’action visible de Dieu. Voilà le pourquoi des miracles de Fatima, comme de Lourdes : ils fortifient la foi du chrétien.

Nous avons donné le témoignage de la science dans la personne du docteur Fleuret, de la Faculté de Bordeaux, s’inclinant humblement devant la puissance de Dieu qui seule explique le miracle. On nous objectera que d’autres savants refusent de s’incliner devant cette transcendance divine, et expliquent ces guérisons de façon naturelle. Les incroyants qui cherchent à échapper au miracle tombent dans des contradictions flagrantes. Ainsi, en présence de maladies réputées incurables, ils ont affirmé qu’il n’y a pas de remède. Si l’une de ces maladies est guérie à Lourdes, ils se retranchent derrière des possibilités de guérison que la nature peut faire surgir, Ailleurs, ils ont prétendu que l’hypnose et l’auto-suggestion n’ont d'action que sur les troubles fonctionnels et nullement sur les troubles organiques. Mais si, par l'effet du miracle, un organe lésé est guéri, ils affirment que le magnétisme des foules et l'enthousiasme de la foi, Pour eux « hypnose en commun », peut avoir un retentissement sur les organes et avoir raison des troubles organiques. Ces gens-là, qui nous reprochent à nous, croyants, notre dogmatisme parce que nous croyons aux dogmes de notre foi chrétienne, sont les plus dogmatiques. Leur dogme philosophique est le suivant : « Il n’y a pas de miracles à Lourdes, ou à Fatima, Parce que. il ne peut pas y en avoir ».

Remercions Notre Dame de Fatima d’avoir aidé notre faiblesse par de nouveaux miracles qui fortifient notre foi chrétienne.


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24 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-cinquième jour


Lecture


On ne peut imaginer ce qu’est le pèlerinage de Fatima, le jour anniversaire de l’Apparition de Notre Dame, le 13 mai. Il n’est pas possible d'établir une comparaison avec Lourdes. Les pèlerinages à Lourdes se succèdent de façon ininterrompue, pendant toute l’année ; tandis qu’à Fatima, c’est surtout le 13 mai qu'a lieu le pèlerinage officiel présidé par le Cardinal Patriarche, accompagné des évêques et archevêques du Portugal et de la plupart des prêtres. Certainement, les foules sont difficiles à évaluer et il est plausible d’exagérer. Cependant, d’après des renseignements puisés aux bonnes sources et sur le témoignage des photographies, l’on aurait atteint le chiffre de un million pour celui de mai 1951.

Déjà, avant l'aurore, se sont formés des groupes disséminés dans toute l'étendue de la Combe. Après avoir assisté, la veille, au Salut du Très Saint Sacrement, les pèlerins ont passé une bonne partie de la nuit en prières. Chercher un asile dans un hôtel, il n’y faut pas songer. Il n’y a pas d’hôtels, puisque, en dehors de cette date, il y a peu de passagers, ni de touristes, D'ailleurs où pourrait-on loger des milliers d'étrangers ? Lourdes est organisé et facile d'accès. Les trains circulent dans plusieurs directions. Il y a de bonnes routes et des services d’autocars, des hôtels et des pensions de famille pour recevoir des milliers de voyageurs. Fatima est loin de partout et d’accès difficile. C’est pourquoi c’est un lieu de pèlerinage, de pénitence. On se couche où l’on peut, dans les voitures, sur l'herbe, à la belle étoile. Ici, on se sent près du ciel, il n’y a pas de fatigue et personne ne se plaint. Les automobiles déversent sans désemparer des pèlerins, cornent, klaxonnent et repartent pour de nouvelles fournées. Chacun est un peu moulu de fatigue, mais heureux de fouler enfin cette terre bénie.

Quand le soleil commence à dorer la Cova d’Iria et à illuminer peu à peu de ses rayons tout le paysage, la foule s’éveille, s’ébroue et laisse ses yeux s’emplir de la douce vision. Les pèlerins se dirigent alors vers les confessionnaux, vers la chapelle de l’hôpital, sous les arcades et dans les chapelles latérales de la basilique. Des groupes homogènes d'hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards vont vers les endroits où la piété les sollicite. De tous côtés, l’on voit des confesseurs installés, les uns sur un banc, sur une chaise, d’autres sur les marches de la basilique, Sans arrêt, de nombreux prêtres revêtus du surplis et de l’étole, tenant en mains un ciboire, distribuent aux groupes agenouillés la Sainte Communion, pendant des heures. C’est un mouvement ininterrompu de communiants qui s’agenouillent, se lèvent, pour faire la place à de nouveaux arrivants, cela, discrètement, sans une parole d’impatience ou de réclamation. Chacun finit par trouver une place, par s’installer avec l’aide charitable d’autrui, s’agenouille et adore en silence l’Hôte Divin reçu dans la communion. Après quoi, l’on prend une légère collation. C’est une nouvelle arrivée de pèlerins. L’on dirait des vagues de l’océan qui déferlent à l’envi et ce sont des vagues de têtes humaines.

Près de la chapelle des Apparitions, à l'endroit même où s’est produit le miracle de céleste clarté et de mélodieuse harmonie, des centaines et des centaines de pèlerins à genoux, les bras en croix et les mains enguirlandées du chapelet, récitent leurs prières et invoquent Notre Dame du Rosaire.

Les uns, pour accomplir une promesse, offrent des cierges allumés ou des objets en or ou en argent. D’autres font toucher aux arbustes du bosquet sacré des médailles, des images et des chapelets.

La foule est si dense qu’il n’est pas possible de bouger. Toutes les classes sociales sont ici réunies. Ensemble, les provinces du Portugal voisinent dans une fraternité évangélique.

Voici les gens du Haut et du Bas Minho, aux visages allègres et gracieux ; ceux du Tras-os-Montes, plus graves et mélancoliques ; ceux du Douro, plus rudes et trapus ; ceux des deux Beira, au regard franc et énergique ; ceux de l’Estremadure, plus vifs, au teint bronzé, tenant de la race arabe ; ceux de l’Alemtejo, terre brûlée par le soleil, où le blé pousse dru ; ceux de l’Algarve, par moitié de couleur mauresque et blanche.

Ils viennent des villes, des campagnes, des montagnes, de la plaine, du voisinage de la mer où se trouvent tous les pêcheurs de la côte portugaise. Mais quoique d’origine fort disparate, ici, ils ne forment qu’un même cœur et une même âme pour aimer Notre Dame, Jésus et leur pays.

Bientôt commence la messe pontificale avec toute la pompe liturgique. Les séminaristes font les cérémonies et exécutent les chants liturgiques. L'office est célébré en plein air, sous un grand baldaquin, devant une esplanade littéralement noire de pèlerins.

C’est la messe des malades. Les uns sont étendus sur des brancards, d’autres moins impotents sont assis sur des chaises ou des bancs, dans un grand silence. Ensuite, comme à Lourdes, le Saint Sacrement est porté devant les malades et la foule répète les acclamations faites par un prêtre, à haute voix : « Seigneur, nous vous adorons !... Seigneur, nous croyons en vous... nous espérons en vous... nous vous aimons !... »

Les mêmes scènes évangéliques se renouvellent, sous les pas de Jésus, comme autrefois, lorsque les malades, les infirmes venaient lui demander leur guérison. « Seigneur, faites que je voie, que j’entende…, que je marche... » « Notre Dame de Fatima, convertissez les pécheurs ! »

Tous les malades ne sont pas guéris, sans doute ; mais ils repartent réconfortés d’avoir été tout près de l’endroit céleste où Notre Dame est descendue, un jour, du ciel. Ils emportent chez eux un sentiment plus ardent de foi et un renouveau de charité chrétienne.


Réflexion


Sur la terre bénie qu’a visitée la Très Sainte Vierge, à Fatima, il y a comme un parfum de charité fraternelle qui semble se fixer pour toujours, afin que le miracle se perpétue. Cette charité émane du Ciboire, fontaine d'amour, que, pendant des heures, portent les prêtres qui communient les pèlerins pressés autour d’eux. « Dieu est amour... et si Dieu nous a tellement aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres » (1 Jn. 4, 9-11). Jusqu’à la venue du Christ, l’homme trop souvent était un loup pour l’homme et, seule, la loi du talion (œil pour œil, dent pour dent) réglait les rapports des hommes entre eux. Depuis que le Christ est venu, il nous a apporté son exquise bonté, il a « répandu son amour parmi les hommes et il nous a sauvés par sa miséricorde ». (Ti. 20, 4.) Cet amour de fraternité, ni Rome, ni Athènes, dans leur prétendue haute civilisation, ne la connaissaient pas, puisque on admettait que les deux tiers de la population restent dans l’esclavage pour le service de l’autre tiers ; que le père ait droit de vie et de mort sur ses enfants ; que les vieux soient supprimés comme bouches inutiles ; qu’un esclave soit dépecé par son maître pour le jeter en pâture à des murènes. C’est le Christ qui a prêché la sainte liberté des enfants de Dieu et il a donné cet amour fraternel comme un signe devant les païens, pour que les chrétiens soient reconnus comme ses disciples.

Il y a dans les pèlerinages beaucoup de gênes à s'imposer, soit dans les piétinements inévitables, les compressions de la foule, les intempéries, le vent, la pluie. Or, chacun fait preuve d’une évidente bonne volonté. Personne ne s’impatiente, ne se fâche, ne murmure. Une véritable charité chrétienne règne sur cette terre bénie. Ici, l’on se sent réellement frères dans le Christ. C’est la même allégresse libératrice qui fit tressaillir la terre durant la nuit de Noël, allégresse qui dilate maintenant les cœurs jusque-là comprimés par la crainte. Les visages sont épanouis et traduisent la joie intérieure des pèlerins.

C’est le Christ qui, par son enseignement et son exemple, nous a arrachés aux étreintes de la chair et nous a enseigné à dépasser notre nature (1 Pi. ch. 4), à tuer le vieil homme et à avoir un « ardent amour les uns pour les autres, car l’amour couvre une multitude de péchés ». (id., 4, 8).

Notre Dame de Fatima nous rappelle cette grande leçon de charité chrétienne. Elle se manifeste comme la Mère toute aimable et toute bonne, la Cause de notre joie et la Grande Consolatrice.

 

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23 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-quatrième jour


Lecture


La Vierge Marie n’est pas descendue à Fatima pour y recevoir exclusivement des hommages de la part des fidèles. Elle a voulu surtout faire de ce coin de l’Estramadure, comme de celui de Lourdes, un lieu où son Divin Fils serait glorifié par la prière et la prière eucharistique. La Divine Mère continue son ministère Sacré qui est de nous donner Jésus. Elle a commencé dans la nuit de Noël et Elle le terminera seulement à la fin des temps. La liturgie chrétienne chante aux « Saluts du Très Saint-Sacrement » « Nous vous saluons, vrai Corps, né de la Vierge Marie... »

La grande préoccupation de Notre Dame, c’est Jésus. Dans la prière qu'Elle à enseignée aux trois petits voyants, le 13 octobre, Elle leur recommande de réciter le chapelet, tous les jours, en intercalant l’invocation : « O mon Jésus, pardonnez-nous ! »

Notre Dame de Lourdes a dit à Bernadette : Je veux qu’il se bâtisse ici une chapelle ». Pourquoi une chapelle? N’est-ce pas afin que Jésus y fut adoré dans son Eucharistie ?

À Fatima, Elle n’a rien demandé de semblable sans doute, mais le peuple chrétien ne sépare pas le culte de Marie du culte eucharistique. Aussi son premier geste est d’édifier une chapelle, au lieu même des Apparitions de Notre Dame. Chapelle rustique, si l’on veut, faite de planches, mais après que l'Autorité ecclésiastique aura reconnu l’authenticité miraculeuse des Apparitions, le premier acte du culte sera la célébration de la Messe, Un peu plus tard, on élèvera une vraie chapelle, celle des « Pénitents », en attendant la grande Basilique, où des centaines de prêtres viendront célébrer le saint sacrifice et où les fidèles par milliers viendront communier à l’Hostie adorable.

Marie, à Bethléem, nous a donné Jésus ; Marie, à Fatima, comme à Lourdes, nous donne Jésus-Hostie.

Par Marie, à Bethléem, c’est le mystère de la chair prise par le Fils de l’Homme ; par Marie, à Fatima, comme à Lourdes, c’est le mystère de la chair du Fils de Dieu devenue l’aliment de l’homme.

Par Marie, à Bethléem, c’est Jésus qui prend une seule fois la forme d’un homme ; par Marie, à Fatima, comme à Lourdes, c’est Jésus qui s’incarne autant de fois sous la forme de milliers de cœurs qui viennent le recevoir.

Mais si Marie donne Jésus à des milliers de chrétiens, Notre Dame donne des milliers de chrétiens à Jésus, pour l’adorer dans son Eucharistie, pour le supplier, pour lui être agréable.

Ces multitudes, il les plaignait, « brebis errantes sans pasteur pour les conduire » (Matt. 9, 36). Il les appelait : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai » (Matt. 9, 28). Il guérissait leurs malades, leurs infirmes, ressuscitait leurs morts, il évangélisait leurs pauvres. (Lc. 8, 22 et suiv.).

À Fatima, comme à Lourdes, c’est Notre Dame qui présente à Jésus-Hostie ces foules errantes, parfois sans pasteur, fatiguées du poids de la vie, aveugles par ignorance religieuse, sourdes à la voix de Dieu, lépreuses du péché, mortes à la vie de la grâce. Elle les lui présente afin qu'il les guérisse, qu’il les alimente du pain des forts, le pain mystérieux de l’Eucharistie.

Si Notre Dame n’était pas venue dans ce coin béni, combien de pauvres pécheurs n’auraient entendu la « Bonne Nouvelle », n'auraient trouvé le pardon de leurs fautes ?

Nous aimons notre bonne Mère du Ciel et nous voulons lui témoigner notre amour. Or, la meilleure manière de faire plaisir à une mère, c’est de témoigner de l’affection à son enfant, et la dévotion envers sa Très Sainte Eucharistie est le grand témoignage d'amour que Jésus attend de nous. En assistant au saint sacrifice de la messe, en participant à la manducation de la Divine Victime, à la communion, nous serons sûrs d’être agréables à Notre Dame et à son Divin Fils.


Réflexions


L’Eucharistie est le centre radieux du culte catholique. Tout est organisé dans l’Église en fonction de l’Eucharistie. Pourquoi ces somptueuses cathédrales que la foi de nos aïeux ont élevées sur notre sol ? Sinon pour abriter un autel où la messe sera célébrée ; et sur cet autel, un tabernacle contiendra les saintes Espèces pour être distribuées aux fidèles. Par la Sainte Eucharistie, Jésus a voulu demeurer au milieu des hommes jusqu’à la fin des temps, pour être leur consolation leur force et leur appui.

Bienfait de l'Eucharistie. - C’est la petite hostie que reçoit tous les matins, à la Sainte Messe, la Religieuse, qui la soutient dans son œuvre de charité auprès des malades et des Pauvres, au chevet dés moribonds. C’est elle qui donne au missionnaire le courage et la force de porter, au delà des mers, la lumière de l'Evangile aux peuples plongés dans l’idolâtrie. C’est elle qui fortifie la jeunesse des deux sexes, au milieu des sollicitations du mal de plus en plus effrontées ; c’est elle qui aide les parents à accomplir leur devoir, en illuminant leur vie des splendeurs du sacrifice.

2° Jésus notre nourriture. - Jésus a manifesté sa volonté de demeurer au milieu des hommes : « Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Matt. 28, 20). Sous quelle forme, va-t-il se cacher ? Son choix est fait déjà, lorsqu'il expose son projet à ses auditeurs, dans la Synagogue de Capharnaüm. C’est Lui-même qui sera la nourriture de ceux qui viendront le manger, sous la forme du pain. C’est Sa chair et son sang cachés sous les espèces du pain et du vin, s'ils veulent avoir la « vie pleine et abondante » (Jn. 6). Un an après, le soir du Jeudi-Saint, Jésus réalise sa promesse, À la fin du repas, il prononce sur le pain et sur le vin ces paroles : « Ceci est mon corps. ceci est mon sang » (Matt. 26, 26-27.) Jésus commence à la Cène le Saint Sacrifice qu'il terminera sur le Calvaire, et il donne aux Apôtres et à leurs successeurs le pouvoir de renouveler son geste jusqu’à la fin des temps (1 Cor. 11, 26).

Nos devoirs envers l’Eucharistie :

a) Sentiment de foi. Nous devons croire à la Présence réelle, parce Dieu est Tout-Puissant et qu’Il réalise ce qu’il veut. Comme Il est la Vérité, Il n’a pas voulu nous tromper et Il n’a pas pu se tromper. « Mon Sauveur, s’écriait Bossuet, vous n’étiez pas venu troubler des hommes par de grands mots qui n’aboutiraient à rien » (Médit. sur l'Evangile, 35e jour).

b) Sentiment d’humilité. Nous reconnaîtrons notre misère, non pas comme un prétexte pour voiler notre respect humain et nous éloigner de la communion, mais, comme le centurion, pour demander à Jésus de dire la parole qui nous guérira.

c) Sentiment d'amour. « Lorsque vous célébrez, ou que vous assistez au Sacrifice de la Messe, il doit vous paraître aussi grand, aussi nouveau, aussi digne d'amour que si, ce jour-là même, Jésus descendait pour la première fois dans le sein de la Vierge, se faisant homme, ou que, sur la Croix, il souffrit et mourut pour le salut des hommes ». (Imit., livr. IV, ch. II).

Enfin, en passant devant une église, nous entrerons pour faire notre visite au Divin Prisonnier de nos tabernacles. N’est-il pas juste que nous fassions au Grand Ami notre visite de convenance, d’amour et de reconnaissance ?

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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22 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Capelinha_das_Aparições_dinamitada,_1922

 

Vingt-troisième jour

Lecture


Nous avons relaté la parodie sacrilège qui eut lieu à Santarem où, à travers les rues de la ville, on promena les ex-votos dérobés au petit oratoire de la Cova d'Iria, offerts par les pèlerins au début des Apparitions. En même temps, les journaux anticléricaux faisaient campagne contre les Apparitions, ridiculisant le clergé, les pèlerins et Notre Dame.

Le Démon, furieux de voir s'élever un nouveau sanctuaire en l’honneur de Marie, se servait de ses suppôts les plus exaltés pour l’empêcher par les moyens les plus violents.

Le 6 mars 1922, un bandit fit éclater une bombe dans l’ermitage et la toiture fut arrachée. Heureusement, il n’y eut seulement des dégâts matériels, et on n’eut pas à déplorer mort d'homme. Mais à quelles aventures serait-on conduits, sinon avec la complicité des autorités locales, du moins avec leur faiblesse déplorable pour réprimer les désordres ? Cet attentat perpétré contre la Très Sainte Vierge, à l’endroit même où Elle était apparue, fit frémir d’indignation le cœur des catholiques.

Une protestation immédiate fut faite auprès de l’Autorité ecclésiastique, qui, non seulement s’associa à la réprobation de tous les gens honnêtes, mais permit de faire une procession de réparation pour laver l’affront de la parodie de Santarem et du sacrilège coup de force contre l’ermitage. Cette procession fut un digne hommage à l'adresse de Notre Dame par le concours de plusieurs centaines de pèlerins qui demandaient pardon avec larmes, pour les profanateurs aveuglés par la haine, On fit la promesse solennelle d'aimer encore un peu plus Notre Dame et de se faire l’apôtre de son culte, puisque le Démon cherchait à l’interdire, Malheureusement, les pouvoirs publics servaient la passion des ennemis de Fatima. Le pèlerinage du 13 mai 1923 fut interdit par le Gouverneur civil de Santarem, et l’on vit ce pénible spectacle des braves de la Garde Républicaine, à la Cova d’Iria, honteux d’être là pour maintenir un ordre que de pacifiques pèlerins ne songeaient nullement à troubler.

L’année suivante, on plaça un autel dans l’ermitage rétabli, et une messe de réparation fut célébrée, le 13 mai, devant une assistance fort recueillie, Cette fois, la Garde Républicaine ne fut pas en service commandé. Mais, comme un pèlerinage était organisé pour le 13 octobre, le Gouvernement, intimidé par, les amis prétendus de l’ordre, et sous la pression de hautes influences, fit preuve de la même faiblesse endémique et le prohiba.

À la Cova d’Iria, sur une propriété privée, les catholiques, avec l’assentiment de l'Autorité ecclésiastique, élevèrent la Chapelle des Pénitents. C'était un nouveau geste de réparation à l’adresse de Marie. Plus les attaques se multipliaient envers Notre Dame, plus les hommages envers Elle lui témoignaient l’amour de ses fidèles serviteurs. L’offense exigeait la réparation.

Aujourd’hui, le pèlerin est saisi d’admiration à la vue de la belle basilique qui se dresse au milieu de l’Esplanade de Fatima, en l’honneur de Notre Dame. Un ouragan de persécution, d’incrédulité et d'impiété sacrilège s'était abattu sur cette terre, Il a été conjuré et le soleil de l'espérance brille dans le ciel du Portugal. Jésus avait annoncé que son Eglise subirait beaucoup d’épreuves : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous clibler comme le froment ; mais j'ai prié Pour toi, afin que ta foi ne défaille point » (Lc, 22, 31 et suiv.). Aussi autant l’offense fut abondante, autant la réparation fut grande. « Où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom. 5, 20).

L’hymne des Vêpres de l'office de Notre Dame jaillit instinct et monte du cœur aux lèvres : « Sanctuaire céleste de Fatima, heureuse vision de paix, construit de pierres vivantes, tu t'élèves jusqu'aux astres, et, comme une épouse, tu es entourée de nues d’anges. Tu es comblée de la grâce de l’Epoux. Tu es la plus belle des Reines unie au Christ, ô brillante cité du ciel ».


Réflexions


La première manifestation publique du culte à la Cova d’Iria fut une procession de réparation, pour expier la parodie sacrilège de Santarem et l'attentat perpétré contre le petit ermitage.

Notre Dame a dit aux enfants cette nécessité de l’expiation : « Demandez pardon de vos péchés et priez Jésus qu’il pardonne aux pécheurs repentants ».

Depuis que le péché est entré dans le monde, l’harmonie était rompue entre la créature et le Créateur.

Dès le commencement, les hommes ont senti que la Divinité était justement courroucée. Pour l4apaiser, ils ont essayé de lui offrir des victimes en sacrifice, mais il était « impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. Alors j'ai dit : « Voici que je viens, Ô Dieu, pour faire votre volonté ». (He., 10, 5 et suiv.). « C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’oblation du Corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes » (He. 10, 10). Le Christ-Jésus a été le Pontife idéal, Pontife, en latin, veut dire : Pontum fecit, celui qui fait le pont. Il a ainsi fait le pont entre l’homme et Dieu, Aussi, l’offense faite à Dieu par le péché a été expiée par le sang du Christ. « Sans effusion du sang il n’y a pas de pardon » (He, 9, 22). Mais, diront certains, pour la Réparation, était-il nécessaire que le Christ verse son sang et meure.

Non, ce n’était pas nécessaire, Il lui aurait suffi de dire à son Père : « En considération de l’amour que vous me portez, pardonnez à l'humanité coupable ». Le Christ n’a pas voulu le faire, parce qu’il n’a pas voulu exciper de son titre de Fils de Dieu, mais se soumettre à la loi commune de la « réparation par la souffrance ». Dans tous les domaines, avec une rigueur inexorable, tout désordre, de quelque nature qu'il soit, physique ou moral, pour être réparé, exige de la souffrance ou de l'effort, qui est aussi de la souffrance.

Ainsi, le chirurgien qui enlève une superfétation dans un corps, qui remet en place un membre disloqué, fait souffrir le patient. Même « les rémissions du cœur se font par la souffrance ». Et parce que le péché est pensé par l’esprit et commis par le corps, il fallait que le Christ souffre, et dans son Corps et dans la religion intime de son Cœur, pour que la réparation soit complète.

Le Christ a souffert dans son Corps. Le récit de la Passion nous rappelle par le détail toutes les atrocités inventées par la méchanceté de ses bourreaux. Mais Jésus a souffert dans son Cœur. Nous le voyons au Jardin des Oliviers, dans cette vision horrible des péchés du monde déferlant vers son Père comme un fleuve d’immondices. Il lit dans l’avenir l’inutilité, pour beaucoup, de toutes ses souffrances et il pense alors : « Est-ce bien la peine de souffrir puisque ce sera après comme avant ? »Alors, il s’écrie : « Ô mon Père, s’il était possible d’éloigner de moi ce calice d’amertume ? Cependant que Votre Volonté soit faite et non pas la mienne ! » (Lc. 22, 42). Comme son cœur devait souffrir pour jeter cette exclamation désolée !

Nous sommes des pécheurs et nous avons tant à expier. Comme les frères de Joseph, prisonniers de celui qu'ils avaient vendu et dont ils attendaient un juste châtiment, disons : « Nous méritons de souffrir parce que nous avons péché » (Gn. 42, 22). Cette souffrance supportée avec résignation est la pénitence demandée par Notre Dame de Fatima pour obtenir le pardon de nos péchés.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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21 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Capelinha-das-Aparies-1922

 

Vingt-deuxième jour

Lecture


Au début des Apparitions de Fatima, l’autorité ecclésiastique se tint sur une grande réserve. Prudence fort louable. Au moment où se produisirent les événements de Lourdes, en 1858, le curé de la paroisse, l'abbé Peyramale, pendant plusieurs mois, refusa de croire à ce qu'on venait lui raconter sur les Apparitions de la grotte de Massabielle. Le curé d’Aljustrel ne fut pas plus crédule que celui de Lourdes et ne demanda pas même à voir Lucie. Bien plus, il défendit formellement aux pères des trois petits voyants de les accompagner à la Cova d’Iria. « Je ne crois pas un instant, disait-il, que vos enfants aient vu la Sainte Vierge. Ce sont là pures imaginations et nous ne voulons pas nous laisser tromper par ces fantaisies, ni laisser induire personne en erreur ».

L’Evêque de Leiria, mis au courant de cette question, recommanda au clergé une grande prudence et défendit aux curés de son diocèse de se mêler aux curieux allant à Fatima. Il ajoutait : « Si dans tout cela il n’y a aucun fondement sérieux, tout croulera de soi-même; attendons avec patience, nous serons toujours à temps, au moment voulu, d’examiner la chose d’un peu plus près ». La réserve la plus complète était le meilleur parti à prendre.

En attendant, les fervents de Fatima pouvaient aller et venir en toute liberté et jeter leur obole, au pied des petits chênes verts, où s’était montrée l’Apparition. Cet argent servait à payer les frais de construction du petit ermitage fait de planches et d’une toiture couverte de tuiles. C'était un abri pour les pèlerins, plutôt qu’une chapelle.

Tout ceci, le clergé l’observait de loin et ne prenait parti ni pour ni contre. Cependant, sous la haute vigilance du Cardinal Patriarche de Lisbonne, l’autorité diocésaine ne tenait pas les yeux obstinément fermés et faisait discrètement une enquête très serrée.

Les faits de Fatima étaient judicieusement observés et la conviction sur la véracité des Apparitions commençait à se faire jour dans les esprits. L'autorité ecclésiastique permit d’abord d’élever un autel provisoire, en avant de l’ermitage primitif, et, le 13 octobre 1921, de célébrer la première messe, à la Cova d’Iria, en plein air.

Peu à peu, l’autorisation fut accordée d’accomplir certains actes du culte, comme de donner la bénédiction avec la custode à l’occasion de certaines réunions de piété.

Le 3 mai 1922 s’ouvrait le procès canonique des Apparitions de Notre Dame aux trois enfants d’Aljustrel, devant l’Officialité diocésaine de Leiria. Il faudra cependant attendre cinq ans avant d’obtenir un acte officiel de l'Autorité ecclésiastique. Mais, pour la plus grande gloire de Notre Dame, les événements vont se précipiter.

Le 13 mai de cette même année, l'Autorité diocésaine autorise la première procession religieuse de réparation. L’année d’après, le pèlerinage ne peut avoir lieu parce que le Gouvernement l’interdit et envoie des troupes à Fatima pour refouler les pèlerins. En 1924, le 13 mai, l’Evêque de Leiria permit la célébration de la messe, dans l’intérieur de l’ermitage. Trois ans après, le même Evêque venait bénir la chapelle des Pénitents, élevée à Fatima, et présider le premier pèlerinage diocésain, le 13 mai 1927.

Un mois plus tard, le 26 juin, il érigeait le chemin de croix établi entre Leiria et Fatima. En 1928, le 13 mai, l’Archevêque d’Evora, assisté par son suffragant, l’Evêque de Leiria, posait solennellement la première pierre de la nouvelle basilique qui s'élève aujourd’hui sur l’Esplanade, en honneur de Notre Dame.

Le 13 octobre 1928, eut lieu le Grand Pèlerinage national où l’on a compté une assistance de trois mille fidèles. Deux ans après, le 13 octobre, l'Evêque de Leiria faisait paraître une Lettre pastorale sur « Le culte de Notre Dame de Fatima ».

Enfin, le 13 mai 1931, eut lieu le Grand Pèlerinage de l'Episcopat portugais, sous la haute présidence du Cardinal Patriarche et du Nonce Apostolique, La sage prudence de l’Église avait permis le magnifique triomphe de Notre Dame de Fatima. La piété des fidèles, un moment contenue, put se donner un libre cours et fut encore plus éclatante.

Depuis ce jour, la Reine du Ciel n’a pas cessé de répandre d’abondantes grâces, de plus en plus nombreuses, sur le clergé et les fidèles du Portugal, à cause de leur foi profonde et de leur filiale soumission à l’Église du Christ, phare d’éternelle Vérité.


Réflexions

 

En face des manifestations extraordinaires que le peuple d’instinct qualifie de miraculeuses, l’Église se montre toujours réservée. Cette attitude prudente est conditionnée par son infaillibilité même, L’Église ne peut s’exposer volontairement à l'erreur, devant être le flambeau de la vérité.

C’est la raison pour laquelle elle s’environne de toutes les garanties humaines. Elle établit des commissions d’enquête, instruit les procès canoniques, et, après un examen minutieux, tire les conclusions sans appel.

L'autorité religieuse de la province d’Estramadure et celle du patriarcat de Lisbonne furent très sages d’entourer les événements de Fatima de toute la prudence possible, L'Eglise doit, non seulement éviter l’erreur, mais même l’équivoque. Quand cette haute Autorité s’est prononcée, inclinons-nous devant sa décision, docilement et sans discussion, sur ce qu’elle propose à notre croyance. Ainsi pensait l’auteur du Génie du Christianisme quand il écrivait : « Je meurs le plus incrédule des hommes et le plus croyant des catholiques ». Ceux qui refusent à admettre la parole de l’Église, en l’accusant d’enchaîner l'esprit humain, devraient se rappeler la parole d’un autre écrivain : « Cette épouvantable juridiction de l’Église sur les intelligences ne sort pas des limites du Symbole des Apôtres ; le cercle, comme on le voit, n’est pas immense et l’esprit humain a de quoi s’exercer dans ce périmètre » (Du Pape, J. De Maistre). Il ne s’agit pas d’ailleurs, dans l’authentification du fait des Apparitions à la Cova d’Iria, d’une définition doctrinale, L’on peut demeurer catholique, sans croire à Fatima. Sans doute, celui qui voudrait discuter la réalité des Apparitions après la décision de l’autorité ecclésiastique, celui-là ne serait pas un catholique fervent, mais on ne pourrait le traiter d’hérétique. On jugerait tout différemment celui qui prétendrait qu’à Fatima, même par une permission spéciale de Dieu, Notre Dame n’a pu apparaître, Dans ce cas, l’on serait hérétique, puisque l’on se refuserait à admettre le premier article du Symbole : « Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant ». L’Evêque de Leiria, ni d’ailleurs le curé d’Aljustrel, ne mettaient en doute la possibilité des Apparitions de Notre Dame, à la Cova d’Iria, ils se demandaient seulement si Lucie, François et Jacinthe avaient réellement vu la Sainte Vierge.

Chrétiens, aimons l’Église catholique, aimons sa hiérarchie toujours prudente et circonspecte. Nous n’avons qu’à gagner à être dociles à sa voix, puisque nous avons la divine assurance que le Christ l’assiste et qu’il est avec elle « jusqu’à la consommation des siècles » (Mc. 15, 15).

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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