Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Sixième jour

Jésus crucifié

 

Prélude : Jésus en croix regarde François d'Assise agenouillé et l'entretient, tandis que son ardent disciple l'écoute dans le ravissement de l'amour.

 

Réflexions

 

Jésus et Jésus crucifié ! C'est l'unique science dont le grand apôtre se glorifiait, ce fut la grande école où le Séraphique François apprit à se vaincre et à grandir dans la plus sublime perfection.

Au lendemain de sa conversion, il eut l'apparition de Jésus crucifié. À ce spectacle, son âme, naturellement tendre et aimante, se fondit et se liquéfia, au point que, à partir de cette heure, quand il pensait à cette première vision du Sauveur en croix, il ne pouvait retenir ses larmes. Ce jour-là, il eut la révélation complète du mystère renfermé dans l'admirable exhortation de Notre Seigneur : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ! » Il reçut les prémices de cet esprit de pauvreté et d'humilité qui fera le caractère de sa vie et comme l'esprit de son œuvre. Son cœur s'y embrasa d'une charité sublime, qui, malgré sa répugnance instinctive, le poussa à soigner, à embrasser et à baiser tendrement les pauvres lépreux, parce qu'Isaïe avait prophétisé de Jésus, en le comparant à un de ces malheureux. « François, lui disait le Sauveur, si tu veux connaître ma volonté, il faut que tu méprises et que tu haïsses tout ce que tu as aimé et désiré selon la chair. Ne t'effraie point de ce nouveau sentier, car si les choses qui te plaisaient doivent te devenir amères, celles qui te déplaisaient te paraîtront douces et agréables ».

C'est encore par amour pour Jésus pauvre et dépouillé sur la croix qu'il se voua dès lors avec une si incomparable générosité au service et au soulagement des pauvres. Il se dépouillait pour les vêtir, il partageait ses vêtements avec eux, il se levait de table pour leur porter les aliments qu'on ſui servait, il prenait même volontiers leurs haillons, foulant aux pieds l'orgueil humain et s'élevant par degrés à la perfection de la pauvreté évangélique. Rien n'égalait sa douleur du mauvais emploi de sa jeunesse et son attention à mortifier ses sens, afin de porter la croix de Jésus-Christ dans son corps, comme il la portait dans son cœur.

Voulant le récompenser de ce zèle à l'imiter, Jésus crucifié, qui s'était fait son maître, lui accorda cette magnifique récompense, dont parlent tous ses biographes. Un jour qu'il méditait dans la vieille église de Saint Damien, hors d'Assise, il se prosterna devant le crucifix, et, inspiré d'en haut, il redit trois fois cette belle invocation, qui depuis lui demeura familière : « Grand Dieu, plein de gloire, et vous, mon Seigneur Jésus-Christ, je vous prie de m'éclairer et de dissiper les ténèbres de mon esprit, de me donner une foi pure, une ferme espérance et une parfaite charité. Faites, ô mon Dieu, que je me connaisse si bien, qu'en toutes choses je n'agisse jamais que selon vos lumières et conformément à votre sainte volonté ». Ce disant, il regardait fixement le crucifix, les yeux baignés de larmes, et le crucifix s'anima, pour lui dire : « François, va, répare ma maison, que tu vois tomber en ruines ». La voix miraculeuse répéta trois fois les mêmes paroles. Elles signifiaient que Jésus-Christ l'appelait à réparer, par son ministère et par les travaux de ses disciples, son Eglise et aussi qu'il avait reçu la mission de restaurer la vieille église de Saint Damien.

Mais, cette voix du crucifix imprima plus avant dans son âme le mystère de la Passion. Il se sentit intérieurement blessé des plaies de Jésus, et il les pleurait avec des larmes si cuisantes que ses yeux en étaient comme ensanglantés, au sortir de l'oraison.

 

Pratique : Se renouveler dans la dévotion aux mystères de la Passion et de la mort de Jésus- Christ.

Invocation : Saint François, vivante image de Jésus crucifié, imprimez profondément dans mon âme les plaies du Sauveur.

 

Fioretti

Le divin lépreux

 

Au début de sa conversion, comme il passait à cheval dans la plaine d'Assise, François aperçut un lépreux qui venait droit à lui. D'abord, il en fut saisi d'horreur ; mais, se ressouvenant qu'il avait résolu de travailler à la perfection, et que, pour être soldat de Jésus-Christ, il faut commencer par se vaincre soi-même, il descendit de cheval, alla baiser le lépreux, et lui donna l'aumône. Quand il fut remonté, il ne vit plus personne, quoi qu'il regardât de tous côtés dans la plaine qui était toute découverte. Rempli d'admiration et transporté de joie, il se mit à chanter les louanges du Seigneur, avec un ferme propos de se rendre toujours plus parfait. (Vie de St-François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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