Le Mois de Saint François d’Assise
Le Mois de Saint François d’Assise
Dix-neuvième jour
Le merveilleux Chapitre Général
Prélude : Contemplons le Saint entouré de ses enfants.
Réflexions
Le fidèle serviteur du Christ voulut alors réunir un Chapitre général de son ordre, et il y réunit plus de cinq mille de ses frères. Le cardinal Hugolin, nommé protecteur par le Pape, y vint. Il visitait chaque jour le Chapitre. À la vue de ces frères assis dans la plaine autour du couvent de Sainte Marie des Anges, et partagés par groupes de quarante, de quatre-vingts et de cent ; à la vue de ces hommes occupés à s'entretenir de Dieu, adonnés à la prière, aux larmes et aux exercices de la charité ; à la vue de cette réunion qui se tenait dans un si profond silence et dans une si grande modestie qu'on n'y entendait pas la moindre rumeur, le moindre mouvement qui pût distraire ; à la vue d'une multitude si considérable et réglée par une discipline si exacte, il se sentait ravi d’admiration, et, versant des larmes, il s'écriait, dans la ferveur de son âme : « Oui, c'est vraiment ici que se trouve le camp et l'armée des chevaliers de Dieu ». Dans une si grande assemblée, on n'entendait pas un mot léger, pas une plaisanterie ; quelques frères se réunissaient-ils, c'était pour prier, réciter l'office, pleurer leurs péchés et ceux de leurs bienfaiteurs, et s'entretenir du salut des âmes.
La terre nue servait de lit aux frères, quelques-uns seulement prenaient un peu de paille ; une pierre ou un morceau de bois leur tenait lieu d'oreiller. On accourait de toutes parts pour contempler ce merveilleux spectacle, mais surtout le chef très saint de cette pieuse milice, celui qui avait ravi au monde une si belle proie, rassemblé un troupeau si saintement composé, pour le faire marcher à la suite de Jésus-Christ, le vrai pasteur.
Le Chapitre général une fois réuni, saint François, le Père et le Ministre, dans la ferveur qui l'animait, se mit à expliquer la parole de Dieu et à prêcher ce que l'Esprit-Saint lui inspirait. Voici les paroles qui firent le sujet de son discours : « Nous avons promis à Dieu de grandes choses, mais il nous en a promis de plus grandes encore: gardons les unes, soupirons après les autres. Le plaisir est court, la peine est éternelle : les souffrances sont légères, et la gloire est infinie ». Ces paroles qu'il développait avec ferveur excitaient les frères à l'obéissance et les y confirmaient. Elles les portaient au respect pour la sainte Eglise leur mère, à la charité fraternelle, à la prière pour tous les pécheurs, à la patience dans les afflictions, à la modération dans la prospérité, à la modestie, à la chasteté, à la paix et à la concorde avec Dieu, avec le prochain et avec sa propre conscience, enfin à l'amour et à l'observance de la sainte pauvreté.
Saint François ajouta encore : « Par le mérite de la sainte obéissance, je vous ordonne, à vous tous qui êtes ici rassemblés, de n'avoir aucune sollicitude au sujet de votre subsistance et des autres besoins temporels ; appliquez-vous uniquement à prier et à louer Dieu, laissez-lui tout le soin de subvenir à vos nécessités corporelles, et soyez sans inquiétude, car ce bon Père a pour vous une sollicitude toute spéciale ». Cet ordre fut reçu de tous les frères, l'allégresse dans le cour, la joie sur la figure ; et quand saint François eut cessé de parler, tous se mirent en prière. L'événement justifia la confiance du saint, car les provisions apportées par les habitants du pays dépassèrent tous les besoins.
Pratique : Se confier avec un filial abandon à la bonne Providence.
Invocation : Saint François, père de la famille franciscaine, veillez sur vos enfants.
Fioretti
Les cilices et les cercles de fer
Ce fut au temps de ce Chapitre que saint François connut, par révélation, qu'un grand nombre de frères portaient sur la chair des cilices et des chaînes de fer, ce qui occasionnait une multitude d'infirmités qui mettaient la plupart d'entre eux dans l'impossibilité de vaquer à la prière, quand ils avaient assez de force pour ne pas succomber entièrement. Aussitôt, comme un père plein de discrétion, il ordonna, au nom de l'obéissance, à tous ceux qui portaient ces instruments de mortification de les retirer et de les déposer devant lui. Les frères obéirent et l'on compta jusqu'à cinq cents cilices et un bien plus grand nombre encore de cercles de fer que l'on avait portés au bras ou ailleurs ; tout cela formait un énorme monceau. Saint François défendit aux frères d'en rien reprendre. (Légendes du Moyen-âge, traduites par l'abbé Riche).
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