Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Vingt-et-unième jour
L'Arche d'alliance
Exode 25, 10, 16
Dieu donna au peuple d'Israël un signe permanent de son alliance. Ce signe fut une arche construite d'un bois incorruptible, et revêtue au dedans et au dehors de lames d'un or très pur. (Ex. 25, 10).
Vous avez reconnu Marie, immaculée dans sa conception, inviolable dans sa virginité ; Marie revêtue de la double charité : à l'intérieur, par l'amour de Dieu, de Jésus qui repose dans son sein ; à l'extérieur, par l'amour des hommes devenus ses enfants d'adoption.
Comme l'arche et comme Marie, l'Église est incorruptible : infaillible dans la vérité, immaculée dans la sainteté : Non habens maculam neque rugam. Elle est comme investie de l'or de la double charité, du zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes.
Âme fidèle, soyez, vous aussi, incorruptible et pure dans votre foi et dans votre vie ; revêtez-vous de la double charité, n'agissez que pour la gloire de Dieu et pour le salut du prochain.
La Cathédrale d'Angers
D'après une tradition respectable, le Defensor, prince ou gouverneur du Mans, ayant été converti par saint Julien, devint le premier évêque d'Angers. Il dédia à la sainte Vierge sa première église, qui fut remplacée plus tard par un édifice plus vaste et plus élégant. Cette nouvelle cathédrale fut consacrée par saint Martin sous le vocable de Marie. Le saint ayant fait don à cette église d'un reliquaire qui contenait du sang de saint Maurice, le peuple désigna la cathédrale sous le nom de ce glorieux chef de la légion thébéenne, et ce titre a prévalu.
Plusieurs fois renversée, la cathédrale d'Angers fut rebâtie avec le concours de Pépin (750), de Charlemagne, de Louis le Débonnaire et de Charles le Chauve. Marie y reçut les hommages des rois Philippe Auguste, saint Louis, Charles VII, Louis XII, Charles VIII, François Ier, Henri II, Charles IX, Henri III, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Ce dernier, par un arrêt de 1670, déclare que cette église s'appelle la chapelle des rois.
Notre Dame du Ronceray
Après la cathédrale Angers possédait neuf autres monuments de sa dévotion envers la sainte Vierge.
Le premier était l'abbaye de Notre Dame du Ronceray, ainsi nommée pour trois. Raisons :
1° une ronce sortait de la muraille, perçait les losanges des vitres, et allait enlacer et comme caresser la statue de Marie sur son autel : on la coupait, on essayait de l'arracher, elle repoussait toujours ;
2° aux premiers temps de la prédication évangélique les chrétiens d'Angers se rassemblaient en ce lieu dans une chapelle souterraine : les païens l'ayant su vinrent pour les y massacrer ; mais à la place de la chapelle ils ne virent que des ronces et des épines, et ils ne purent découvrir les fidèles ;
3° la comtesse Hildegarde, se croyant soupçonnée d'infidélité par son époux Foulques Nerra, se jeta dans la Maine afin de prouver son innocence. Elle avait promis à Dieu que si elle échappait à la mort, elle élèverait un sanctuaire à la Vierge, avec un monastère de religieuses, à l'endroit où elle aborderait. Dieu eut pitié de sa simplicité. Elle aborda au lieu où est aujourd'hui le Ronceray. Mais alors l'ancienne chapelle des premiers chrétiens avait disparu. De concert avec le comte d'Anjou, encore plus persuadé de son innocence que, du reste, il n'avait jamais soupçonnée, Hildegarde se met en devoir d'accomplir son vœu.
En creusant les fondements, les ouvriers trouvent dans un buisson de ronces une statuette en cuivre qui représentait la sainte Vierge assise sur un trône et tenant sur ses genoux l'Enfant-Jésus. Oh ! dit la comtesse, voilà bien Notre Dame du Ronceray. On creusa encore et l'on découvrit une chapelle souterraine bien voûtée, soutenue de deux rangs de piliers, douze de chaque côté. Au-dessus de ce sanctuaire, on éleva l'église que la comtesse avait fait vœu de construire.
La statue de Notre Dame du Ronceray a été cachée lors de la Révolution de 1793. Aujourd'hui elle est dans l'église de la Trinité sur l'autel de la Vierge.
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Vingtième jour
Le Sinaï
Exode XIX
Ne touchez pas à la montagne. La mort serait le châtiment de votre témérité. N’insultez pas Marie, ce serait la mort de votre âme.
Un nuage épais couvre le Sinaï et dans ce nuage retentissent les foudres et brillent les éclairs dominés par l'éclat formidable de la grande voix de Dieu. Ainsi au jour de l'Incarnation la vertu du Très-Haut enveloppa Marie de son ombre. Virtus Altissimi obumbrabit tibi.
Mais si le Sinaï apparaît sombre, terrible, enveloppé de fumée, sillonné d'éclairs et foudroyant ; c'est pour les superbes qui voudraient monter et voir au delà des limites fixées par Dieu lui-même : transcendere terminos ad videndum Dominum (Ex. 19, 21) ; c'est pour les âmes charnelles : et si bestia tetigerit montem (He. 12, 18) ; mais pour les hommes de foi, pour les cœurs purs, le Sinaï ressemble à un ciel serein : quasi cælum cum serenum est. (Ex. 24, 10).
Image de Marie qui se montre redoutable aux esprits superbes et aux cœurs sensuels, douce et sereine aux humbles et aux innocents.
Image de l'Église : les esprits superbes qui prétendent tout voir et tout expliquer par la raison, ne trouvent que ténèbres et fumée dans les hauts et purs enseignements de l’Église ; les cœurs charnels n'y comprennent absolument rien. Pour les uns comme pour les autres, l'Église n'a que des éclairs et des foudres. Mais pour les intelligences que la foi élève, pour les cœurs que la charité purifie, la doctrine de l’Église est un ciel pur, calme et serein.
Dieu descend sur le Sinaï : il descend en Marie par l'Incarnation ; il descend dans l'Église par l'Eucharistie ; il descend dans l'âme fidèle par la communion.
Du sommet du Sinaï, Dieu donne sa loi à Israël. Marie, dont le nom signifie l'élévation, est la montagne du haut de la quelle Dieu donne au monde entier Celui qui est la loi vivante, le Verbe qui, incarné dans le sein de la Vierge immaculée, se révélera par l'Évangile et par l'Église.
Trois fois Dieu a fait alliance avec l'homme : d'abord dans le paradis terrestre, avec Adam, père et chef de la famille humaine ; puis sur le Sinaï, avec Moïse, sauveur et chef d'un peuple choisi ; enfin, dans le sein de Marie, par l'union de la nature divine et de la nature humaine en la personne de Jésus-Christ. Cette dernière alliance se continue et se consomme dans l'Église.
Au sommet du Sinaï, Moïse parlait et Dieu lui répondait. Au sommet de l'Église, Pierre parle et Dieu lui assure l'infaillibilité. Restons unis à Pierre et nous serons infaillibles nous aussi, infaillibles par la foi, de l'infaillibilité même qui fut garantie à Pierre par Jésus, infaillibles de l'infaillibilité du Verbe qui est Dieu.
Marie en Anjou
Nous abordons ce diocèse avec un double bonheur, écrit M. Hamon, premièrement parce qu'il n'en est point sur lequel nous ayons été mieux renseigné ; en second lieu, parce qu'il en est peu, s'il en est quelques-uns, où la sainte Vierge ait été autant aimée, où cet amour se soit traduit par tant de sacrifices et où l'on ait fondé, pour dilater son culte et le perpétuer d'âge en âge, un si grand nombre d'églises, d'abbayes, de prieurés, de chapelles.
Les Angevins appellent la sainte Vierge Notre Dame l’Angevine : 1° parce que, voyant en elle une mère, ils aiment à se la figurer comme ne faisant avec eux qu'une même famille et un même peuple ; 2° parce que, touchés de sa tendresse et de ses bienfaits, ils la regardent comme étant à eux plus spécialement qu'à tout autre peuple : elle est éminemment Angevine, et l'Angevine est son nom. (Notre Dame de France, t. IV, p . 187).
L'Angevine
La nativité de Marie dans le pays, se nomme l'Angevine, parce que ce fut à Angers, vers l'an 430, que pour la première fois dans l'Église la naissance de la sainte Vierge fut célébrée d'après une révélation que reçut saint Maurille, évêque d'Angers.
Or, le 8 septembre 732, la fête angevine acquit une célébrité nouvelle. Ce jour-là même, Charles Martel remporta sur Abdé rame, la grande victoire qui lui valut son glorieux surnom, et le soir même de la bataille, il institua en l'honneur de Marie, l'ordre des chevaliers du Genêt. Il n'y admit avec lui que vingt-neuf guerriers choisis parmi ceux qui s'étaient le plus distingués dans cette fameuse journée. Les chevaliers de ce nouvel ordre portaient un collier d'or à trois chaînes entremêlées de l'emblème de la rose de Jéricho supportant l'humble fleur du genêt, avec la devise : « Et exaltavit humiles : Il a exalté les humbles ».
Le 8 septembre 1022, le roi Robert releva cet ordre sous le nom de Notre Dame de l'Étoile, parce qu'il substitua une étoile à la fleur du genêt, disant que Marie était l'étoile de la France. Quelques autres modifications furent faites au costume des chevaliers, et on leur imposa l'obligation de réciter chaque jour cinquante Ave Maria.
Enfin en 1243, Innocent IV rendit obligatoire la fête de la Nativité, conformément au vœu qu'avait fait le conclave où il fut élu, pour obtenir le triomphe de l’Église sur les factions qui menaçaient d'entraver l'élection.
Cependant les évêques d'Angers, les comtes d'Anjou et les rois de France ne cessèrent pas de multiplier en ce pays les signes de leur dévotion envers Marie.
Sur vingt-deux villes que comprenait l'ancien Anjou, dix-neuf honoraient Marie comme leur patronne et même comme leur fondatrice, puisque c'était sa chapelle qui, en attirant la foule, avait donné naissance aux premières habitations. Sur dix neuf abbayes, onze avaient été fondées en l'honneur de Marie.
À Angers même, sur trente et une églises, seize étaient dédiées à la sainte Vierge. Du haut de la cathédrale, placée au centre sur une éminence, Marie regarde toute la ville : totam prospicit urbem. Depuis 1612 sa statue était au-dessus des trois portes principales, avec diverses inscriptions. Sur la porte de la vieille chartre on lisait : « Protegam civitatem hanc propter nomen meum et propter te ». (4 R. 19, 34). Sur la porte de la montée Saint Maurice on lisait : « Tu gloria Jerusalem, tu honorificentia populi nostri » (Ju. 14, 10) ; Enfin sur la porte angevine on lisait : « Dominare nostri tu et filius tuus ». (Ju. 8, 22).
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Dix-neuvième jour
La Pierre de l'Horeb
Exode 17, 6
Où fuirons-nous ? Au désert ? Mais on n'y peut vivre. L'eau y manque. Allez toujours : vous y rencontrerez la pierre de l'Horeb.
Du haut de sa croix, Jésus, le nouveau Moïse, a touché le Cœur de Marie. « Femme, lui dit-il, montrant du regard le disciple bien-aimé, voilà votre fils ». Et soudain du Cœur de Marie, de ce Cœur qui, au pied de la croix, se montra plus ferme que le roc, de ce Cœur jaillit une source inépuisable de tendresse maternelle qui sera pour tous les hommes une source de grâce et de vie éternelle.
Telle aussi l'Église, bâtie sur le roc, verse sur le monde les eaux de la grâce par les sacrements. Ranimé par ces eaux merveilleuses, vous traverserez le désert de la vie, vous arriverez au Sinaï.
Notre Dame d'Avesnières
« Avesnières, à un kilomètre de Laval, est à proprement parler un faubourg de cette ville. L'église de ce bourg, dédiée à la Vierge, est un des plus beaux monuments de la contrée. Depuis des siècles, de nombreux pèlerins visitent ce sanctuaire vénéré, fondé, vers le milieu du XIe siècle, par Guy II, seigneur de Laval, pour accomplir un vœu.
Comme il chevauchait sur le pont de la Mayenne, un faux pas de son cheval les précipita ensemble dans la rivière. Le baron, emporté par le courant et voyant qu'il allait périr, se recommanda à Marie. Il lui promit de consacrer une chapelle à Dieu, en son honneur, au lieu même où elle le ferait aborder sain et sauf. Sa prière fut exaucée. Il put trouver terre environ à mille pas de l'endroit où il avait commencé cette navigation périlleuse, dans un champ d'avoine, où une statue de la Vierge, placée dans le creux d'un chêne par la piété des habitants, frappa d'abord ses regards. Fidèle à son vœu, il fit construire sur cette rive une chapelle où fut transportée la statue, et l'on croit que cette église et cette statue sont celles qui existent aujourd'hui.
L'église de Notre Dame d'Avesnières partagea la mauvaise fortune du pays aux jours funestes de l'invasion des Anglais. Dans l'une de leurs incursions, au XIIIe siècle , ils y mirent le feu et brûlèrent toute la partie antérieure de la nef, qui, selon un intéressant rapport de M. E.-A. Segretain, aurait alors été diminuée lors de sa construction au siècle suivant, et n'aurait pas été réédifiée sur le même plan. L'église d'Avesnières avait été érigée en prieuré, et les bénédictines du Ronceray d'Angers y furent établies ; elles firent réparer et agrandir l'église à l'aide du produit des indulgences plénières que le Pape Innocent III avait, en 1207, accordées à ceux qui venaient y prier le vendredi.
Abandonnée pendant la Révolution, cette église fut la première des environs de Laval rendue au culte en 1800, et l'on y déposa les restes de quatorze prêtres que la Révolution avait livrés au bourreau sur la place publique de Laval. Depuis 1841, elle compte au nombre des monuments historiques ; le chœur de l'édifice est de l'époque de la transition du roman au gothique, la partie antérieure est une œuvre du XVe siècle, enfin, la tour et la flèche ont été élevées en 1534 ». (Le Dimanche illustré de Toulouse).
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Dix-huitième jour
La Colonne de nuée
Exode 14, 19, 20
Nuée pendant le jour, feu pendant la nuit, la colonne mystérieuse qui accompagne Israël, le défend le jour contre les ardeurs du soleil, la nuit contre les surprises de l'ennemi ; obscure du côté des Égyptiens, elle ne leur permet pas d'avancer contre le peuple de Dieu ; lumineuse du côté des Hébreux, elle les rassure contre les terreurs nocturnes.
Marie est à la fois une mère douce et tendre pour ses enfants, une reine puissante et redoutable contre leurs adversaires. Elle défend ses enfants contre les ardeurs de la passion et contre les surprises de l'ennemi qu'elle arrête et qu'elle aveugle en même temps.
Les sages et les puissants de l'Égypte, les princes du siècle, les prétendus philosophes et les prétendus politiques ont voulu enfermer les enfants de Dieu dans ce qu'ils nomment les idées et les principes modernes ; ils croyaient déjà les tenir dans le dédale et le réseau de leurs lois aussi mesquines que perverses. Mais l'Église, lumineuse pour les intelligences dociles et pour les cœurs purs, arrête par les obscurités de la foi les sages et les prudents de ce monde. Ils étaient dignes de perdre la lumière et d'être enfermés dans les ténèbres ceux qui tenaient enfermés les enfants de Dieu (Sg 18, 4).
Toujours la sagesse de ce siècle et des princes de ce siècle aboutit à la mer Rouge, symbole de ces révolutions sanglantes qui absorbent toujours et leurs auteurs et leurs partisans. Sapientiam vero non hujus sæculi, neque principum hujus sæculi, qui destruuntur. (1 Co. 2, 6).
Notre Dame de Grâce (Cambrai)
On donne à Cambrai le nom de Ville de la Vierge. C'est le nom qui lui sied. L'antique cité gauloise, Cameracum, reçut la foi, au premier siècle, des envoyés même de saint Pierre, compagnons de saint Denis ; et dès le jour où la jeune cité chrétienne fléchit le genou devant la croix, Marie mère du Crucifié étendit sur elle sa main toute puissante.
Après les invasions barbares, la métropole cambrésienne se releva de ses ruines par les soins de son évêque saint Waast, disciple de saint Remy et catéchiste de Clovis. Cambrai ressuscita à la fois dans les mêmes eaux où le fier Sicambre trouva la vie (496) .
Inutile de suivre dans ses détails le rapide accroissement du culte de Marie dans ces contrées. Remarquons toutefois que, dès le XIe siècle, son nom est honoré dans tout le nord de la France ; c'est Notre Dame de Cambrai, Notre Dame la Grande.
Les seigneurs de Cambrésis lui rendent hommage comme à leur reine. Les peuples la saluent comme leur sauvegarde. Saint Bernard, inspiré de l'esprit de Dieu qui répand par ses mains les miracles et les bienfaits, vient la prier et dit la messe à son autel. Saint Louis a appris à l'invoquer, et pour marquer sa confiance et son respect, il lui envoie une couronne d'or enrichie de pierres précieuses. Les drapeaux de Rosebeck sont déposés à ses pieds.
Son culte est un culte politique. Ses monnaies sont frappées à son effigie. Son image, palladium sacré, la représente debout, couronnée, tenant en main le sceptre ; son bras gauche entoure l'enfant Jésus assis sur l'écusson aux trois lions du comté de Cambrésis. La Souveraine s'appuie sur les armes de son royaume. Ainsi la foi pénétrait toutes choses. Jésus-Christ régnait.
L'an du salut 1440, un chanoine de la métropole de Cambrai, Fursy de Bruille, se trouvait à Rome. Il était sur le point de quitter la ville pontificale, lorsque l'un des princes de la sainte Église se présenta à lui, disant que, pour obéir à une révélation venue de Dieu, il voulait faire don à l'église métropolitaine de Cambrai d'un trésor précieux dont il était dépositaire. Ce trésor était l'image de Notre Dame de Grâce telle que nous la vénérons aujourd'hui.
Théodore, lecteur de l'église de Constantinople vers l'an 530, rapporte qu'aux temps qui suivirent la conversion de Constantin, on envoya à l'impératrice Pulchérie, petite fille du grand Théodose, un portrait de la très sainte Vierge Marie, conservé jusqu'à cette époque à Jérusalem, et que la tradition chrétienne de cette ville, où vécut la Mère de Dieu, attribuait au pinceau de l'évangéliste saint Luc.
Pulchérie fit bâtir un temple où elle déposa la sainte Image, qui devint aussitôt l'objet d'une grande vénération pour les fidèles de la cité impériale.
Vers le milieu du XVe siècle, lorsque les armées mahométanes envahirent l'empire romain d'Orient l'on se hâta d'enlever et de transporter en Occident les reliques et les objets précieux. De ce nombre fut l'image de Notre Dame de Grâce. Apportée à Rome, remise entre des mains fidèles, la divine Providence la destinait aux contrées, si pleines de foi et de piété, du nord de la France comme gage de sa divine protection.
Les Cambraisiens furent fidèles à leur mission, ils déposèrent précieusement l'Image sainte dans l'ancienne cathédrale de Cambrai, chef-d'œuvre de l'art gothique, que l'on appelait « la merveille du Nord » et que les séïdes de Joseph Lebon détruisirent, aux jours néfastes de la première République.
On était alors, nous l'avons dit, au milieu du XVe siècle, en l'année 1450. Les Flandres, le Hainaut, la Picardie, l'Ostrevant accoururent aussitôt contempler ces traits copiés sur le divin original lui même.
Dès 1454, Bruges envoie le premier dés peintres de sa célèbre école en prendre trois copies, et le culte de Notre Dame de Grâce se répand dans les provinces belges.
En 1557, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, implore sa protection et lui offre des présents.
Louis XI suspend à la voûte de son sanctuaire une grande couronne ornée de douze flambeaux d'argent, sur laquelle on lit l'inscription suivante : « L'an de l’Incarnation mil quatre cent LXXVIII Louis XI du nom, roi de France OU TOUT HONNEUR LUIT, fonda ici l'an susdit pour décorer la Mère de grâce : prions jour et nuit Jésus qu'il ne périsse de âme ».
En 1529, la Paix des Dames se signe à Cambrai. C'est au pied de l'Image miraculeuse que le traité est ratifié.
Ainsi, tout aboutit à ce sanctuaire béni. Cambrai et Notre Dame de Grace, c'est un même amour, un même patriotisme, un même culte. Son image domine la porte principale de l'hôtel de ville. Quatre des portes de la cité sont placées sous sa protection. Dans les rues, sur les maisons, ses traits apparaissent reproduits par la sculpture et la peinture.
Et lorsque dans les années 1649 et 1657, à deux reprises différentes, Cambrai sans défense est assiégée par des ennemis victorieux, et que soudain nos pères, après avoir passé la nuit aux pieds de leur Patronne, se voient deux fois miraculeusement délivrés, l'enthousiasme alors est à son comble.
Par Notre Dame de Grâce, Cambrai est délivrée, disent les médailles commémoratives frappées à cette époque, avec une profusion que l'élan de la reconnaissance peut seul expliquer : « Condeo Urbem liberanti ; par Notre Dame de Grâce, son altesse Condé Cambrai a délivré » ; Condé , qui, en entrant dans la ville dont il venait de faire lever le siège, ne voulut descendre de cheval qu'au seuil même du sanctuaire de Notre Dame de Grâce.
Et les pays d'alentour accoururent remercier Celle qui en sauvant Cambrai, les sauva eux-mêmes.
Trois mille Valenciennois offrent une lampe d'or sur laquelle se voyaient les patrons des trois paroisses de cette ville, Saint Vaast, Saint Nicolas, Saint Jacques. Une inscription rappelle la cause de ce présent : « En vain, dit-elle, est attaquée par l'ennemi la ville dont Marie est la Protectrice... Les habitants ont fait don de cette lampe à Notre Dame de Grâce, parce qu'en délivrant Cambrai, elle a aussi sauvé Valenciennes des fureurs ennemies ». Sept mille pèlerins viennent de Douai. Bouchain apporte un cierge monumental avec cette devise : « À Notre Dame de Grâce, pour la délivrance de Cambrai, l'an 1657, le peuple de Bouchain ».
De 1649 à 1660, les fêtes, les pèlerinages se succédèrent. Ce fut un long cri de reconnaissance pour Celle dont la main toute puissante avait arrêté les armées victorieuses.
Ainsi qu'Israël délivré chanta la gloire de Judith, ainsi la cité de la Vierge célébra les louanges de la Judith moderne en laquelle, aux heures de danger, elle avait mis sa confiance et son espoir.
L'image de Notre Dame de Grâce était placée dans la chapelle de la Sainte Trinité, au-dessus de l'autel. On a encore la pierre de cet autel sur lequel Fénelon célébrait chaque jour la sainte messe. (Extrait du Pèlerin).
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Dix-septième jour
La Verge de Moïse
Exode 4, 1-4
Moise jette sa verge sur le sol, elle est changée en serpent. Ainsi Ève, ainsi notre âme, ainsi la famille humaine tout entière, par l'affection aux choses terrestres et sensibles, devient tortueuse, rampante et vénéneuse comme le serpent.
Moïse reprend sa verge. Elle redevient droite et ferme. Ainsi Marie, ainsi l'âme fidèle et juste, ainsi l'Église, sous la main de Dieu, est droite et ferme, par la foi qui redresse et affermit la raison, par la vertu qui redresse et affermit la volonté.
Dix fois Moïse lève sa verge, dix fois le fléau du Dieu libérateur retombe sur l'oppresseur. (Exode 7, 9-12 , 15-20 ; 8, 16-17 ; 9, 23 ; 10, 13).
Priez Marie, priez dix fois, priez toujours, et dix fois et toujours le Pharaon de votre âme, et aussi le Pharaon de l'Église, la passion qui vous asservit, le César qui opprime le peuple chrétien, seront flagellés. Car Marie, par cela même qu'elle est une mère, est aussi, pour défendre ses enfants, une reine puissante et terrible comme une armée rangée en bataille.
Moïse lève sa verge et un souffle impétueux ouvre, à travers les flots, un passage à Israël. (Exode 14, 16). Moïse lève sa verge et les flots se rejoignent pour engloutir les guerriers, les coursiers et les chars de Pharaon.
Le chef de l’Église invoque Marie, et le souffle d'en haut ouvre au nouveau peuple de Dieu un passage à travers les flots des passions de la chair et du monde ; et le flot sanglant de la révolution, se refermant sur la tête des Pharaons, les engloutit dans l'abîme.
La verge de Moïse touche le rocher et de ce roc aride s'élance une source d'eau vive. (Exode 17, 5, 6). Votre cœur fût-il aussi dur, aussi sec que le roc ; le cœur de ce pécheur que vous désirez convertir fût-il aussi insensible que la pierre : invoquez Marie, et de ce cœur jailliront les larmes du repentir.
Mais cette pierre figure aussi Jésus lui-même. Petra autem erat Christus.
Invoquez Marie, elle a sur le cœur de son Fils le pouvoir souverain d'une mère, elle ouvrira ce cœur divin et il en jaillira une source d'eau vive, une abondance de grâces qui se répandra dans l'Église entière et qui ranimera dans chacun de ses membres la vie spirituelle, la vie surnaturelle, principe et gage de la vie éternelle : Fons aquæ salientis in vitam æternam. (Sg. 4, 14).
Notre Dame du Puy
C'était sous le pontificat de saint Vosy, au IIIe siècle : « Une femme chrétienne était affligée d'une maladie incurable qui ne lui laissait aucun repos, rien ne pouvait adoucir ses souffrances si ce n'est la prière à Marie qu'elle aimait de toute son âme. Une nuit, elle entendit une voix qui lui disait d'aller sur le pic d'Anis et là d'attendre ses ordres; elle se fait porter au lieu désigné sur la montagne.
« Bientôt, un doux sommeil s'empare de ses sens ; pendant cet assoupissement mystérieux, la Vierge lui apparaît au milieu d'une troupe d'Anges et lui dit : « Ma fille, vous êtes guérie et vos prières ont été entendues ; allez à Vosy, mon serviteur et votre évêque, et dites-lui de ma part qu'il bâtisse sur cette montagne le sanctuaire du Puy-d'Anis ; c'est ici le lieu que j'ai choisi entre mille pour écouter favorablement ceux qui voudront m'y apporter leurs prières et leurs requêtes ».
La vision céleste disparaît : la malade se hâte de remplir la mission qu'elle a reçue et que Dieu veut encore confirmer par un nouveau prodige ; la montagne, au mois de juillet, est couverte de neige, et une biche y a marqué de ses pas le circuit d'une église. Saint Vosy accourt, il voit le miracle, et fait bâtir le sanctuaire dont, par une inspiration du Ciel, il prédit la gloire future. La piété des fidèles, les visites des saints , des grands personnages et des peuples se sont chargées de vérifier cet oracle.
C'est sous la coupole actuelle que se trouve la chambre angélique, célèbre par tant de faits miraculeux.
Saint Vosy s'était fait aider pour la construction de l'édifice par saint Scrutaire fort versé dans l'art de l'architecture et qui devait lui-même devenir évêque du Velay ; l'édifice terminé, ils veulent en faire la consécration et la dédicace ; ils recourent pour cela au Siège apostolique qui est le centre de l'unité et partent pour Rome. À peine les deux voyageurs ont-ils fait une demi-heure de chemin, et le lieu précis de cette halte, plusieurs pierres le désignent encore, qu'ils voient venir à eux deux vieillards vénérables, dont les habits sont blancs comme la neige et qui portent deux vases précieux. « N'allez pas plus loin, disent les vieillards, Dieu a déjà pourvu à la dédicace de votre sanctuaire ; prenez ces reliques et retournez sur vos pas, votre église est en ce moment consacrée par les Anges ». Nos deux Saints remontent en toute hâte la montagne bénie ; ô prodige ! les cloches sonnent, les airs retentissent d'hymnes harmonieux, des milliers de cierges brûlent autour du sanctuaire , l'autel est encore humecté de l'huile sainte qu'une puissance invisible y a répandue, et le temple est rempli de l'odeur de célestes parfums.
Notre Dame du Puy d'Anis devient dès lors un lieu de pèlerinage que visitent les Souverains-Pontifes, entre autres Urbain II , où s'empressent les empereurs et les rois ; Charlemagne visite ces lieux bénis trois fois, saint Louis y vient avant et après la croisade ; c'est lui qui apporte au sanctuaire la statue miraculeuse de la Vierge noire ; hélas ! triste souvenir de 1793 ! des mains sacrilèges l'ont brûlée. L'image que nous possédons aujourd'hui en est toutefois la représentation très fidèle et produit les mêmes merveilles ; Marie a pardonné.
Louis XI a fait trois fois le pèlerinage de Notre Dame du Puy d'Anis, la troisième fois pour ne point mourir ; arrivé à Fix, il veut venir à pied, marche pendant vingt kilomètres et revêt pendant trois heures le surplis et l'aumusse des chanoines. Charles VII, abandonné de tous, même de sa mère, vient chercher ici un refuge. Il est proclamé roi sur le rocher d'Espaly, voisin du mont d'Anis .
On se demande pourquoi le double vocable de Notre Dame du Puy et Notre Dame de France ! Notre Dame de France, c'est l'affirmation du culte que la France veut rendre à Marie, c'est dans une de ses grandes manifestations le culte national. Notre Dame du Puy, c'est le culte local ; depuis longtemps, depuis plus de douze siècles, notre Vierge est vénérée sous le nom de Notre Dame de France ; les pèlerins y affluaient de partout, du fond même de l'Afrique. Le Puy, par Marie, est le cœur de la France.
Autrefois, sur le rocher Corneille, il y avait une girouette, aujourd'hui la religion y a placé la statue colossale de Notre Dame de France, et pour l'esprit attentif à la grandeur et à la conduite du projet, cela ne s'est point fait sans une insigne protection du Ciel.... La statue proposée devait représenter trois symboles : l'Immaculée Conception, la Maternité divine, la Royauté de Marie. Il fallait un ouvrier habile, un artiste se présenta, M. Bonnassieux ; il fallait de l'argent, Mgr de Morlhon eut confiance en la France et l'aumône a été abondante ; il fallait consacrer la dévotion nationale, il va trouver Napoléon III, obtient sa souscription et celle de l'Impératrice ; il lui demande la matière de la statue, les canons de Sébastopol qui n'étaient pas encore pris… L'Empereur s'étonne, sourit et promet ; deux jours après, nos armées victorieuses assuraient la réalisation de cette promesse ». (Extrait du Récit des Gloires de Notre Dame du Puy, fait par M. de Pélacot, vicaire général, au Congrès de l'Union des Œuvres ouvrières en 1877).
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Seizième jour
Le Buisson ardent
Exode 3, 1-14
Quel est ce buisson qui brûle sans se consumer ? C'est Marie, environnée des flammes du péché originel qui dévorent tout autour d'elle et qui n'osent l'atteindre ; c'est Marie, devenue mère sans cesser d'être vierge ; c'est Marie, comme enveloppée de la divinité du Verbe devenu son fils, et ne laissant pas de conserver toute sa liberté.
L'Église est enveloppée à la fois, mais dans un sens bien différent, et par le monde et par Dieu. Le monde l'entoure de toutes les flammes des passions humaines et des haines infernales. Comme le buisson, l'Église demeure intacte au sein de cet incendie.
C'est que Dieu de son côté, environné et pénètre son Église de toutes les splendeurs, de toutes les lumières de la vérité, de toutes les ardeurs, de toutes les flammes de la charité. Cependant ces lumières divines n'absorbent pas les lumières humaines : la foi ne détruit pas la raison. Ces flammes célestes ne consument pas les inclinations légitimes de la nature : la charité n'abolit pas la liberté.
L'Église est divine et humaine. Divine, elle est inaccessible aux feux de la passion humaine ; humaine, elle demeure telle, même sous l'action divine.
Et nous, nous craignons trop et Dieu et le monde. Nous craignons de nous livrer à Dieu, comme si la lumière et la flamme de la grâce devaient absorber notre intelligence et notre liberté naturelles. Or la grâce ne détruit pas la nature, elle la purifie seulement et l'élève. - La foi assure et accroît en vous la science de Dieu, de l'âme et du monde : elle ne vous enlève rien de ce que vous pouvez acquérir par la simple raison. - La charité vous attache à Dieu et vous délivre de toute affection impure ou déréglée, elle vous affranchit de la servitude du péché, elle vous interdit la liberté du mal qui est le plus honteux esclavage ; mais elle vous assure la liberté du bien, la seule vraie liberté. Livrons-nous donc à Dieu, et nous craindrons moins le monde.
Ce monde, il est vrai, inspiré par le démon et secondé par la chair, nous enveloppe des feux de la triple concupiscence. Mais si Dieu est en vous, comme il était dans le buisson ardent d'où il se fit entendre à Moise, sa parole et son action toute-puissante vous préserveront de toutes les atteintes de la flamme maudite.
Notre Dame de Peyragude (Diocèse d'Agen)
Il y a bien longtemps, à l'ouest du Château-du-Roi, sur le plateau circulaire d'où l'œil contemple la verdoyante vallée de Sainte Foy de Penne, une jeune bergère suivait les brebis d'un pauvre petit troupeau. Ses traits abattus, son regard distrait, disaient assez qu'elle était sous l'empire d'une peine profonde.
La jeune fille laissa ses brebis s'installer dans ces pâturages abandonnés, et se dirigea vers la roche aiguë, qui s'avance en saillie au flanc du rocher où s'élevait naguère la Tour du Roi. Elle se mit à genoux au pied de la roche dans un angle étroit qui la dérobait aux regards curieux. Peu à peu sa douleur éclata ; ses yeux s'emplirent de larmes, ses mains s'élevèrent suppliantes, puis elle tomba affaissée. Le ciel était sombre et nuageux ; un vent piquant jetait de légers flocons de neige sur le visage de l'enfant. Tout à coup ses brebis viennent se presser autour d'elle, et une Dame, d'une beauté radieuse, vêtue d'une robe blanche étoilée d'or, se penche sur la bergère et la relève doucement.
« Mon enfant, disait la Dame, ne craignez point, et confiez-moi votre peine.
- Hélas ! Madame, répondit la jeune fille, notre peine, c'est la faim ! J'ai faim, mon père et ma mère ont faim. Eh bien ! mon enfant, consolez-vous, car votre prière est montée jusqu'à Dieu. Celui qui nourrit l'hirondelle et ses petits ne laissera pas périr la fille qui l'implore pour ses parents. Levez-vous, courez à votre mère, dites -lui de cuire un pain pour elle, un pain pour vous, un pain pour votre père. Puis vous viendrez m'en offrir un morceau ; j'aime le pain des larmes.
- Madame, répliqua la bergère, l'été s'est enfui, l'hiver est venu, la gerbe des champs de mon père est épuisée ; il n'y a pas de quoi faire du pain à la maison.
- Mon enfant, il y aura du pain dans la maison de votre père. La gerbe a donné son froment, et la pâte fermente au pétrin. Courez, ma fille, et apportez-m'en un morceau ».
La Dame parlait avec tant d'autorité, la main étendue vers la chaumière, que la bergère obéit.
En entendant ce qu'elle racontait, ses parents crurent qu'elle était tombée en démence. Cependant son assurance triompha de leur stupéfaction. Elle entraîna sa mère, et comme l'avait dit la belle Dame, la pâte débordait, fermentée, dans le vieux pétrin du pauvre.
« Oui, ajoute ici le chroniqueur de ces jours de foi, oui, elle est vraie la parole du Seigneur Jésus au saint Évangile : « Demandez et vous recevrez ». Cette pauvre fille a crié vers Dieu, et Dieu l'a exaucée. Ainsi nous l'enseignent les pains multipliés au désert, le vin de Cana, le corbeau d'Élie, le gâteau cuit sous la cendre, la farine de la veuve de Sarepta. Ce qui est impossible aux hommes est facile à Dieu ».
On pense bien qu'il y eut joie dans la famille et hâte de cuire le pain miraculeux et d'en porter sa part à la Dame. Ils montèrent légers et prompts la rampe du coteau. Les brebis paissaient ; l'agneau préféré vint à leur rencontre en bêlant. Mais la belle Dame avait disparu, et sans l'agneau qui allait devant eux, ils n'auraient pas su tout leur bonheur. À l'angle de la roche aiguë le petit animal plia les genoux et baissa la tête. Un parfum céleste embaumait la grotte, et sur la mousse était déposée une gracieuse petite statue de la Sainte Vierge tenant l’Enfant Jésus.
- C'est la belle Dame ! c'est la Dame du Ciel ! C'est celle qui nous a donné du pain ! s'écria la jeune bergère.
Elle enleva l'image bénie, la porta à l'église, et fit à ses pieds le vœu de consacrer avec son innocence , toute sa vie à Jésus.
Le lendemain elle retourna à l'église pour prier devant la Madone. La sainte image n'y était plus. Désolée, elle vola à la roche où la veille elle avait eu tant de joie. C'était là qu'était retournée la petite statue. On comprit qu'elle voulait avoir son sanctuaire en ce lieu, et il s'éleva rapidement devant les miracles et les faveurs que répandait avec profusion Notre Dame de Peyragude (Pierre aiguë). (Extrait de la Guirlande de Marie).
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Quinzième jour
La Corbeille de Moïse
Exode 2 1-10
Israël gémit sous le joug de l'oppresseur. Le tyran a condamné tous les enfants mâles à périr dès leur naissance dans les eaux du Nil. Quelle est donc cette corbeille arrêtée entre les joncs du fleuve ? Ne craignez pas ; l'ange du Seigneur veille, les eaux du fleuve ne pénétreront pas dans cette fragile nacelle ; car elle est le berceau de Moïse.
En vain le fleuve de la corruption originelle entoure la fille d'Anne et de Joachim. Pour l'honneur de Celui dont son sein sera le berceau, propter honorem Filii, quand il est question de péché il ne peut être question de Marie. (S. Augustin).
Le fleuve de l'erreur, le fleuve du vice environne l'Église ; mais dans l'Église repose Jésus : il y repose par sa parole, par son Évangile ; il y repose par sa présence, par l'Eucharistie. L'erreur et le vice ne pénétreront pas dans la corbeille du nouveau Moïse. Il y aura des pécheurs, il est vrai, dans le sein de l'Église, mais l'Église elle-même demeure sans tache et sans ride, sainte et immaculée (Ep. 5, 27) ; de même que, malgré les erreurs de quelques- uns de ses membres, elle reste toujours la colonne de la vérité et l'écho in faillible de la parole de Jésus-Christ.
Et vous, par la foi à sa parole et à son vicaire, et par la charité, gardez Jésus dans votre esprit et dans votre cœur : l'erreur et le vice ne pénétreront pas dans votre âme.
Comme autrefois Marie, sœur de Moïse, veillait sur la corbeille où reposait l'enfant ; ainsi Marie veillera sur votre cœur devenu le berceau de l’Enfant Jésus.
Notre Dame des Doms (Avignon)
Sainte Marthe, de concert avec saint Ruf, fils de Simon le Cyrénéen et premier évêque d'Avignon, éleva dans cette ville, en l'honneur de la Mère de Dieu, un sanctuaire qui depuis reçut le nom de Notre Dame des Doms. Après sa conversion, Constantin agrandit ce pieux oratoire. On dit que ce fut près d'Avignon qu'eut lieu la vision célèbre de la croix. En 731, l'église de Constantin fut saccagée par les Sarrasins. Vers 785, Charlemagne, appelé dans l'histoire le grand bâtisseur d'églises et de moutiers (de monastères), releva ce sanctuaire. Jésus-Christ, dit-on, vint en personne, au milieu de la nuit, consacrer la nouvelle église. Ce fait merveilleux eut pour témoin une dame qui donna des preuves de ce qu'elle avait vu. Charlemagne fit sculpter la représentation du prodige sur les chapiteaux des colonnes qui soutenaient le cloître de l'église. En 1316, le pape Jean XXII attesta ce fait dans une bulle. En 1475, Sixte IV reconnut aussi la consécration miraculeuse, ainsi que la fondation de l'église par sainte Marthe.
Parmi les saints personnages qui sont venus y prier, on cite saint Remi de Reims, saint Mayeul de Cluny, saint Pons de Villeneuve, saint Hugues de Grenoble, saint Dominique, saint Pierre de Luxembourg, saint François de Borgia, saint François de Sales, sainte Catherine de Sienne, sainte Delphine, sainte Colette. - C'est là qu'en 1170, saint Bénézet reçut l'ordre de bâtir un pont sur le Rhône. C'est là qu'en 1322, Jean XXII ordonna la triple sonnerie quotidienne de l'Angélus. Ce fut près du porche de cette cathédrale qu'il reçut l'apparition célèbre où la Vierge lui ordonna de publier en faveur du scapulaire la bulle Sabbatine. - Sous ce même porche, saint André Corsini rendit miraculeusement la vue à un aveugle. - Au commencement du XVe siècle, pendant dix ans, saint Vincent Ferrier ne manqua pas un seul jour d'y chanter la messe à l'autel de la Vierge.
Devant l'autel de Notre Dame des Doms se sont agenouillés Louis VIII (1228), Charles-le-Bel (1324), l'empereur Charles IV et le duc Amédée VI de Savoie (1365) Charles VI (1388), Charles VII, encore dauphin (1420), François Ier (1516), Charles IX (1564), Henri III (1574), Catherine de Médicis (1579), Marie de Médicis (1600), Louis XIII (1622), Louis XIV et sa mère (1660).
Au XIVe siècle, sept papes y parurent dans toute la splendeur de la majesté pontificale : Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, Urbain V et Grégoire XI. Ce dernier y institua la fête de la Présentation de la sainte Vierge.
C'est dans cette église que furent établies les fêtes de la Sainte Trinité, de la Sainte Lance et des Saints Clous ; c'est là que fut célébrée la première procession de la Fête Dieu. Les rois Philippe-le-Bel et Pierre d'Aragon y furent absous de l'excommunication qu'ils avaient encourue. Enfin, Pie IX s'est plu à glorifier Notre Dame des Doms.
Le culte de sainte Anne a pris naissance dans le pays d'Avignon. Saint Auspice , premier évêque d'Apt, avait reçu des mains de saint Lazare le corps de sainte Anne. Il le cacha dans une crypte dont il fit un oratoire de la sainte Vierge. Cette cachette fut découverte vers la fin du VIIIe siècle et l'on bâtit une église au-dessus de la grotte. Dès lors, sainte Anne y reçut les hommages de toute la Provence. Des Papes et des Rois vinrent prier devant ce tombeau. On y vit Anne d'Autriche avec Louis XIV.
C'est encore à Avignon qu'a commencé la dévotion à l'Époux de Marie. Le pape Grégoire XI fit bâtir dans l'église de Saint Agricol, en l'honneur de saint Joseph, une chapelle qui fut, dit-on, la première élevée à ce grand Saint.
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Saint Fort de Bordeaux
Saint Fort
Premier évêque de Bordeaux
Fête le 16 mai
De longues et sérieuses recherches sur la vie de ce saint ont fini par aboutir et arriver à un résultat assez heureux, je crois, pour fournir sur saint Fort des documents qui ne manquent pas d'intérêt et que les fidèles des paroisses qui l'ont pour patron liront avec plaisir.
Un livre du plus haut mérite, honoré d'un bref de Pie IX, et qui est l'ouvrage de Mgr Cirot, camérier de Sa Sainteté, chanoine de Bordeaux, Origines chrétiennes de Bordeaux, ou histoire de la basilique de Saint Seurin de Bordeaux, répand de grandes lumières sur la vie de saint Fort. L'auteur de cet ouvrage donne pour premier évêque de Bordeaux saint Fort. Rien de mieux soutenu, rien de plus pieux que cette tradition.
Saint Martial, l'un des soixante-douze disciples, suivit à Rome son parent et chef, l'apôtre saint Pierre. Là, il en reçut, avec saint Alpinien et saint Austriclinien, la mission d'évangéliser les Gaules, et, peu de jours après, le bâton pastoral dont le contact rendit la vie à Austriclinien, mort à Colle, en Toscane, en travaillant à sa mission.
Saint Martial, s'avançant par les voies romaines ouvertes devant lui, parvint en Aquitaine, en parcourant les villes qui gardent les monuments authentiques de son passage, débarqua à Soulac, et, par le Médoc, arriva à Bordeaux. Il y fonda au lieu de Saint Seurin le premier oratoire chrétien, y établit le premier évêque, baptisa grand nombre d'infidèles, et, glorieux de vertus et de miracles, retourna rendre son âme à Dieu dans son église de Limoges. En 1854, Pie IX a, par un décret de la congrégation des rites, reconnu le culte immémorial qui lui est rendu sous le titre d'Apôtre de l'Aquitaine.
Sainte Véronique fut associée à son apostolat. Cette pieuse femme, après la faveur insigne qu'elle reçut de la part du Sauveur montant au Calvaire, prit rang parmi les saintes femmes qui suivaient Jésus et Marie sa mère, au temps de la Passion.
Véronique vint à Rome avec l'image vénérée dont le contact guérit l'empereur Tibère de la lèpre, et l'y laissa comme un trésor qui devait rester à l'Eglise universelle. Elle est gardée à Saint-Pierre, au Vatican, parmi les plus précieuses reliques, et on voit au Panthéon le coffre avec inscription dans lequel elle fut transportée.
Cette première mission remplie, notre sainte femme s'attacha au ministère de saint Martial. On la voit avec lui à Colle en Toscane, puis abordant à Soulac, où ils élevèrent un oratoire à la très sainte Vierge. Sainte Véronique y fixe son séjour; là elle meurt pleine de jours et de mérites, l'an 66 de l'ère chrétienne.
Sainte Véronique ne fut pas seule à aider de ses prières et de ses services l'apostolat de saint Martial, elle eut pour noble émule dans cette œuvre, Bénédicte, épouse de Sigebert, nom germanique qui veut dire fort, comte de Bordeaux. La pieuse comtesse, munie du bâton de saint Martial, rendit la santé à son mari, arrêta une tempête sur le fleuve, un incendie dans la cité, et par ces prodiges amena la conversion au christianisme de Sigebert ou Fort (puisque c'est le même), suivi de plusieurs milliers de Bordelais.
Dès lors s'établit la première cathédrale de la cité, près de laquelle se forma le monastère où résida l'évêque saint Amand au Ve siècle, où il reçut saint Seurin qui voulut y être enseveli, d'où partirent les clercs porteurs des correspondances de saint Delphin et de saint Paulin, où vinrent, au IXe siècle, se convertir et reposer après leur mort les guerriers de Charlemagne.
Le cardinal de Sourdis, qui mérita la pourpre pour ses hautes qualités dans les sciences et surtout par ses vertus, et qui reçut des marques distinguées d'estime et d'amitié du pape dans ses voyages à Rome, a consacré ces souvenirs dans une ordonnance solennelle : « Ce n'est pas seulement par le bruit public et l'opinion générale que nous avons appris que l'église de Saint Seurin fut autrefois le siège métropolitain, mais nous en avons eu la preuve par les monuments les plus antiques et les plus certains... C'est l'église que saint Martial, disciple du bienheureux apôtre Pierre, d'un vieux temple autrefois dédié au Dieu inconnu, consacra la première en Aquitaine à la gloire du Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Marie et au protomartyr saint Etienne, et où il sacra archevêque Sigebert (ou Fort), auparavant prêtre des idoles » (1). »
C'est en considération de cette antiquité que le cardinal de Cheverus attacha à la collégiale le titre de chanoine honoraire et que Sa Sainteté Pie IX, par lettres apostoliques du 27 juin 1873, lui a conféré le titre et tous les privilèges de basilique. Ces privilèges comprennent, outre les indulgences spéciales, le rang d'archiprêtre et autres droits honorifiques pour le titulaire.
L'église souterraine, ou la crypte de la basilique de Saint Seurin, est consacrée à saint Fort, aussi porte-t-elle le nom de crypte de Saint Fort. C'est dans ce lieu surtout que le saint est invoqué par des milliers de pèlerins. Son culte a éclipsé celui même de saint Seurin ; il a traversé les révolutions, et ramène chaque année à sa crypte une foule immense persistant dans sa dévotion et sa grande confiance à saint Fort.
Le vocable de la crypte, les sculptures, peintures, vitraux au chiffre du saint, ne peuvent laisser aucun doute sur la personnalité de saint Fort. Il est celui que saint Martial déclare avoir établi premier évêque de la cité dans son épître aux Bordelais, dont un manuscrit du xe siècle a été retrouvé à la Bibliothèque nationale. Il est le martyr dont la décapitation est représentée dans une peinture murale, visible encore sous les panneaux du chœur, et où se montrent encore une niche munie d'une porte avec ses ferrures et le guichet à travers lequel on apercevait le bras de saint Fort. On y lit : « Saint Fort, priez pour nous ». Ce n'est que par ces titres que l'on peut expliquer plusieurs églises et monuments qui lui sont dédiés.
Cette crypte de Saint Fort est une véritable église composée de trois absides et de trois nefs séparées par des colonnes, avec leurs chapiteaux, pris, d'un édifice romain. Au fond de l'abside principale se font remarquer plusieurs tombeaux avec deux vases renfermant des cendres d'enfants. Celui de saint Fort occupe le centre et fut, au XVIIe siècle, surmonté du mausolée à six colonnes qu'on remarque aujourd'hui. Dans une châsse d'or et à jour, repose le corps de saint Fort, en majeure partie, moins le bras droit, sur lequel se faisaient les serments, et qui a disparu dans la révolution. Dans une des verrières on remarque plusieurs sujets très intéressants qui ont rapport à saint Fort. On admire surtout sa châsse d'or, son image en habits pontificaux, et dans les panneaux latéraux les diverses classes de pèlerins qui accourent à son tombeau, et notamment le maire qui prête serment sur son bras sacré.
Parmi plusieurs ouvrages de décoration dont la boiserie de l'autel pontifical est enrichie, qui attirent l'admiration des visiteurs, et que M. de Montalembert, dans son livre du Vandalisme, considère comme le monument le plus précieux de cette église, nous devons surtout nous arrêter devant la scène merveilleuse où saint Martial, paré de tous ses insignes pontificaux, remet à la comtesse Bénédicte, qui sollicite son pouvoir auprès de Dieu pour la guérison de son mari, le bâton de saint Pierre devenu le sien. Dans la partie intérieure du même compartiment, Sigebert (ou Fort), couché, reçoit de son épouse le bâton qui lui rend la santé. Reconnaissant de ce bienfait, Sigebert (ou Fort), avec plusieurs milliers de ses soldats, embrasse le christianisme, et saint Martial se dispose à les baptiser. Dans le compartiment joignant, on remarque le martyre de saint Fort. Ici comme dans la peinture murale dont il a été parlé plus haut, des remparts et une porte de ville, des soldats romains, un prêtre décapité et d'autres agenouillés qui attendent leur tour, un autel, une lampe, indiquent les catacombes où ils ont été saisis, le lieu où ils ont été traînés pour leur martyre, leur genre de supplice et l'époque où il s'accomplit ; tout cela convient à saint Fort, premier évêque de Bordeaux. En terminant notre récit, fixons nos yeux sur la rosace des saints patrons de la Basilique. C'est comme le résumé des autres verrières. Notre Dame de la Rose occupe le centre : autour d'elle se placent saint Fort, saint Seurin, saint Amand, saint Martial, saint Etienne, sainte Véronique tenant la sainte face, sainte Rose de Lima, patronne d'une confrérie de jardiniers, sainte Bénédicte.
(1) Une monnaie mérovingienne du cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale ne permet pas de doute sur cette question. Elle porte : « Eglise Saint Etienne, à Bordeaux », et constate en sa faveur le droit de battre monnaie, réservé aux églises épiscopales.
Prière à Saint Fort
Très illustre saint Fort, qui dès les premiers jours de l’Église naissante avez suivi saint Etienne dans la voie glorieuse du martyre, et qui avez reçu de Dieu un si grand pouvoir dans le ciel et sur la terre, surtout en faveur de ceux qui vous invoquent avec confiance pour les besoins du corps et de l'âme, et pour la guérison des enfants malades ; protégez-nous, grand saint, dans toutes les maladies et les dangers de cette vie ; secourez-nous dans tous les combats du salut, et obtenez-nous de Dieu d'augmenter dans sa grâce à mesure que nous avançons dans la vie, et d'arriver un jour au Ciel pour y partager votre bonheur et y glorifier Dieu pendant l'éternité. Ainsi soit-il.
Imprimatur
Vesunt, die 9 aprilis 1879.
Boilloz, vic. gen.
Texte et prière extraits de Saint Fort, Abbé Ballot, impr. de Jacquin, Besançon, 1879
Pour approfondir
Saint Fort, premier évêque de Bordeaux
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Quatorzième jour
L'Échelle de Jacob
Genèse 28, 10-17
Marie est l'échelle de Jacob. Fille d'Adam, comme nous, elle touche à la terre. Mère de Jésus, elle atteint le ciel. Sa prière et ses saints désirs montent sans cesse jusqu'au ciel ; la grâce divine ne cesse de descendre du ciel dans son cœur. Par elle le Fils de Dieu, le verbe descendra sur la terre ; par elle, fils d'Adam, pauvres pécheurs, nous monterons au ciel. Par Marie notre prière montera jusqu'au Cœur de Jésus ; par Marie la grâce de Jésus descendra jusqu'à notre cœur.
Nous aussi nous sommes figurés par la mystérieuse échelle : par le corps nous touchons la terre, par l'âme nous touchons le ciel. Si nous le voulons, nos œuvres, nos paroles, nos désirs, nos pensées, seront autant d’échelons qui nous élèveront à Dieu. Il dépend de nous de monter sans cesse à Dieu par la prière et par la contemplation, et de descendre sans cesse au prochain par l'action du zèle et de la charité : alors notre vie sera l'échelle de Jacob, et Dieu reposera en nous et sur nous.
Notre Dame du Laus (diocèse de Gap)
Au mois de mai 1664 , une bergère, nommée Benoîte Rencurel, faisait paître ses moutons sur la montagne de Saint Maurice. Ce saint lui apparut et lui annonça que le lendemain, dans le vallon Saint Étienne, elle verrait une grande dame qui, plus tard, lui dirait son nom. Le lendemain , la bergère se rendit au lieu indiqué, et sur un rocher appelé les Fours elle vit une belle dame avec un petit enfant. Après deux mois d'apparitions fréquentes, la dame dit : « Je suis Marie, Mère de Jésus, dites à M. le Prieur de venir ici en procession avec sa paroisse ». La procession se fit. Plus tard on éleva dans cet endroit une chapelle, sous le nom de Notre Dame des Fours. Ceci se passait à la fin d'août 1664.
Un mois après, Marie apparaît à la bergère et lui ordonne de suivre un sentier à travers un bois. Benoîte obéit et arrive à une chapelle qui avait été bâtie en 1640 par les habitants du Laus, mais qui se trouvait alors toute délabrée, Marie se montre de nouveau et dit à la bergère : « Dans peu je bâtirai ici une grande église, où beaucoup de pécheurs se convertiront. Les pauvres fourniront l'argent, et vous me verrez souvent en cet endroit ». À partir de ce moment, le concours à ce sanctuaire prit des proportions étonnantes et les miracles se multiplièrent à l'infini. En 1665, Benoîte entreprit la construction de l'église. Terminé en quatre ans, sous la direction de la bergère, le nouveau sanctuaire reçut le nom de Notre Dame du Laus. Les persécutions alors commencèrent contre Benoîte et contre ce pèlerinage. On prétendait que la dévotion nouvelle à Notre Dame du Laus détruirait l'antique dévotion à Notre-Dame d'Embrun. La bergère ne désespéra point. « La dévotion du Laus, lui dit son bon ange, le 18 mars 1700, est l'œuvre de Dieu ; ni l'homme ni le démon ne sauraient la détruire ; elle subsistera jusqu'à la fin du monde, elle fleurira toujours de plus en plus, et produira partout de grands fruits ». Les traverses continuèrent jusqu'à la mort de la sainte bergère qui, à l'âge de soixante-et onze ans, alla recevoir la récompense de son zèle : c'était le jour des saints Innocents, en 1718.
Sous la Terreur, Notre Dame du Laus fut saccagée et fermée. Mais depuis, le pèlerinage a repris son antique splendeur.
Notre Dame de Pignans (Diocese de Fréjus)
Parmi les disciples du Sauveur qui abordèrent à Marseille avec Lazare et ses deux sœurs, se trouvait sainte Nymphe, nièce de saint Maximin, premier évêque d'Aix. Elle construisit une chapelle en l'honneur de la sainte Vierge sur une hauteur, occupée jadis par un camp romain qui a donné naissance à la ville de Pignans (Castra Pinorum). Nymphe subit le martyre à Marseille en même temps que Lazare. L'oratoire de Pignans fut renversé par les païens. Lorsque la paix eut été rendue à l'Église par Constantin, un berger découvrit au sommet de la montagne une image de Marie cachée dans les broussailles. Convaincus que c'était la statue vénérée au temps de sainte Nymphe, les chrétiens rebâtirent la chapelle. Plus tard, le roi Thierry, l'un des fils et des successeurs de Clovis, restaura l'édifice, et en 508 il donna une charte où il est dit qu'en ce lieu une image de Marie sculptée sur bois, avait été honorée dès le temps des disciples du Sauveur.
Notre Dame de Grâce à Cotignac (Diocèse de Fréjus)
Le 10 août 1519, un cultivateur nommé Jean de la Baume, autrement dit de la Sacco, se rendait le matin à ses travaux sur la colline de Verdale. Soudain la Mère de Dieu lui apparaît au sein d'une grande lumière. Elle lui ordonne de faire savoir à une communauté d'ecclésiastiques, établie à Cotignac, et aux notables de la ville qu'elle voulait avoir sur cette colline une chapelle où on l'invoquerait sous le titre de Notre Dame de Grace. On refusa d'abord de croire à l'apparition ; mais une seconde ayant eu lieu, la chapelle fut bâtie, et ne tarda pas à devenir célèbre par le nombre des miracles et par le concours des pèlerins.
Ce sanctuaire tient un rang spécial entre ceux où Marie fut invoquée pour la naissance de Louis XIV. Nous y reviendrons ailleurs.
Démolie en 1793, la chapelle de Notre Dame de Grâce fut relevée en 1810 et les pèlerinages reprirent leur cours.
Notre Dame d'Embrun (Diocèse de Gap)
Le sanctuaire de Notre Dame d'Embrun remonte à saint Marcellin, apôtre de la contrée ou du moins à son successeur immédiat, Artémius. Détruite par les invasions barbares, elle fut rebâtie avec magnificence par Charlemagne. On y vénérait un tableau appelé royal, ou simplement le Réal, ou encore la Vierge du Réal, parce qu'il représentait la sainte Vierge et les rois mages. Louis XI portait à son chapeau une médaille de Notre Dame d’Embrun. Il fut nommé par Sixte IV premier chanoine de cette église. Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II vinrent prier à ce sanctuaire. En 1585, les Hugue nots, sous la conduite de Lesdiguières, le saccagèrent et détruisirent l'image miraculeuse de la Vierge du Réal. Henri IV rendit l'église aux catholiques. Louis XIII la visita en 1639.
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook
Le Mois de Marie, reine de France
Le Mois de Marie, reine de France
Treizième jour
L'Arc-en-ciel
Genèse 9, 12-17
Cependant, aux jours sombres du déluge, l'erreur et le vice se condensent, comme les vapeurs, en nuages épais qui interceptent la lumière et la chaleur du soleil de vérité et de justice. La foudre gronde encore, elle va de nouveau éclater sur le monde coupable. Mais soudain l'arc-en-ciel a brillé, et au sein de cette nuit menaçante, à la Salette, à Lourdes, à Pontmain, on a vu apparaître la douce et brillante Marie. Aussitôt Dieu se rappelle sa promesse : le monde ne périra pas : Apparebit arcus meus in nubibus, et recor dabor fœderis mei vobiscum (Gn 9, 14, 15).
L'arc-en-ciel résulte de la décomposition du rayon lumineux qui, en pénétrant dans la nue, se divise, d'après les lois de la réfraction, de manière à étaler les sept couleurs dont l'ensemble constitue la lumière.
L'éclat du soleil divin de justice et de vérité éblouirait notre œil. Passant par le Cœur de Marie, cette lumière si vive s'adoucit et s'offre à nous sous la forme variée des sept dons de l'Esprit Saint. Admirez la Crainte filiale de la Vierge au jour de l'Annonciation ; sa Piété maternelle quand elle cherche Jésus ; la Science qu'elle amasse en son Cœur en y gardant et y comparant chacune des paroles et des actions de son divin Fils : Conservabat omnia verba hæc conferens in corde suo ; sa Force quand elle se tient debout auprès de la croix ; sa docilité au Conseil intérieur qui lui fit préférer la virginité à l'honneur même de la maternité divine ; l'Intelligence qui lui fait pénétrer les mystères du Cœur de son fils, et la Sagesse qui lui fait apprécier et goûter les douceurs cachées dans les douleurs de la croix.
Les sept couleurs de l'arc-en-ciel peuvent encore figurer les sacrements dont l'ensemble constitue l'Église, qui elle aussi rappelle sans cesse à Dieu l'alliance qu'il a contractée avec le monde.
Les sacrements concourent également à produire dans l'âme fidèle la grâce qui l'unit à Dieu et qui, par les sept dons de l'Esprit-Saint, en fait un arc-en-ciel dans l'ordre surnaturel.
L'Ordre même et le Mariage exercent leur influence sur ceux qui ne les reçoivent pas : le premier donne au prêtre le pouvoir de conférer la grâce, le second donne aux parents la grâce d'élever chrétiennement leurs enfants.
Marie à Marseille
Un jour on vit aborder, près de Marseille, un vaisseau sans rames et sans voiles. Ce vaisseau portait les amis de Jésus dont la présence importunait les Juifs.
On les avait livrés sur un navire sans agrès, à la merci des vents et des flots. Le souffle de la Providence poussa les exilés vers la Gaule. Les principaux d'entre eux étaient Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Madeleine, Marie Salomé , mère des Apôtres saint Jacques et saint Jean, Marie, mère de l'autre saint Jacques, Ruf, fils de Simon le Cyrénéen, Maximin et Nymphe sa nièce.
À peine débarqué, Lazare éleva sur le rivage un autel de terre en l'honneur de la Mère de Dieu qui vivait encore. Une source d'eau vive jaillit au pied de ce modeste monument. C'était le symbole des grâces qui allaient couler sur les Gaules par l'intercession de Marie. Lazare vint ensuite à Marseille avec Madeleine. Il y prêcha l'Évangile et y éleva un autre autel où l'on vénère Notre Dame de la Confession.
Près de Marseille s'élève une colline où l'on voyait jadis un temple de Vénus. En 1214, un pieux personnage, nommé Pierre, y bâtit un modeste oratoire en l'honneur de la sainte Vierge. L'affluence des pèlerins rendit ce sanctuaire célèbre, sous le nom de Notre Dame de la Garde. Les marins lui sont très dévots. Au retour de leurs voyages, aussitôt qu'ils aperçoivent la chapelle, toute manœuvre cesse, le silence se fait, les matelots tombent à genoux et tête nue, ils chantent en chœur le Salve Regina. Les rois de France qui ont visité Marseille se sont fait un devoir de gravir la sainte montagne. Les hommes de 1793 fermèrent la chapelle. La statue d'argent fut enlevée. Mais depuis, le culte de Notre Dame de la Garde a repris son éclat, et la piété des Marseillais a remplacé l'ancien oratoire par la splendide basilique dont l'inauguration a eu lieu le 5 juin 1864 en présence de cinquante évêques.
Pour recevoir par mail les méditations du Mois de Marie Reine de France
ainsi que les prochaines prières et neuvaine,
abonnez-vous à le newsletter d’Images Saintes
Retrouvez et suivez Images Saintes sur Facebook