Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Nativité

 

Deuxième jour

Deuxième rayonnement

La Nativité à Bethléem

 

« Natus est vobis hodie Salvator… in civitate David » (Luc 2, 2)

 

« C'est vraiment ici la maison de Dieu et la porte du Ciel ». Transportons-nous par la pensée, ô Pèlerin, dans cette petite ville de Bethléem, chérie de Dieu, où David fut sacré et qui reçut d’Abraham son nom. Bethléem veut dire : Maison du pain. N'est-ce point ici, en effet, que le froment céleste jeté en terre germa, grandit, pour être un jour broyé sous la meule des douleurs et devenir le Pain immortel du Sacrement ?

Abraham, l'ancêtre du Christ, eut-il cette vision lointaine ? Il savait bien, l'illustre Patriarche, que les générations sorties de lui produiraient cette fleur de Jessé ; mais s'il eut la vision prophétique de la vie du Sauveur, il dut trembler en voyant les souffrances qui l'accableraient dès l'instant de sa naissance.

Bethléem est aujourd'hui une charmante petite ville qui apparaît blanche et dentelée sur la colline, comme si elle avait surgi du sol lui-même ; de tout près elle a une physionomie très animée et très riante ; ses habitants sont presque tous catholiques et, en général, très laborieux, ce qui est rare parmi les Arabes. Les femmes portent le costume antique des femmes juives au temps de Notre-Seigneur.

Combien le pèlerin est ému délicieusement, en pénétrant dans le lieu de la Nativité, qui est une grotte taillée dans le calcaire et enclavée aujourd’hui sous l'église grecque ; quel ineffable transport quand il voit briller à ses yeux l'étoile d'argent qui marque le lieu sacré, comme le proclame l'inscription : Hic de Virgine Maria Jesus Christus natus est ! C'est là, en effet, qu'apparut le rayonnement visible et vivant de la Divinité, l'an 4000 de la création. Approchons-nous donc, ô Pèlerin, de ce lieu béni ; baisons avec amour cette petite étoile. Jadis les Israélites étaient frappés de mort s'ils portaient la main sur l’Arche d’Alliance, s'ils levaient le voile qui cachait le Saint des Saints ; mais aujourd'hui, loin de nous cette terreur, nous sommes prosternés près de la Crèche, arche nouvelle de la nouvelle alliance, et l'amour seul fait battre nos cœurs. Silencieux et ravis, nous sentons une atmosphère de calme, de joie et de paix envahir nos âmes.

C'était l'heure de minuit. Le monde endormi reposait, et le silence régnait sur toute la nature. Seuls dans la campagne, des bergers veillaient sur leurs troupeaux. Dans la petite grotte, en haut de la colline, une Vierge veillait aussi ; la lumière vacillante qui éclairait le rocher semblait au loin une étoile tombée du ciel. Soudain, l'heure étant venue, Marie fut entourée d'une lumière éblouissante, et comme un arbre donne son fruit, une fleur, son parfum, elle mit au monde son Fils unique, qui naquit sur la paille. Ah ! le monde est encore endormi, mais le grand jour est levé, car pour la première fois le Cour de Jésus, qui est un soleil radieux, rayonnait divinement sur la terre. C'est Marie qui reçut ses premières ardeurs avec ses premiers sourires d'enfant ; elle garda toutes ces joies dans son cœur, la divine Mère, si heureuse de veiller sur Lui, de l'endormir doucement, puis d'épier son réveil en l’écoutant ravie, balbutier ses premiers mots ! « Hé ! vrai Jésus, s'écrie saint François de Sales, que cette nuit est douce. Les cieux distillent de toutes parts le miel, et moi je pense que ces divins Anges qui résonnent en l'air leur admirable cantique, viennent pour recueillir ce miel céleste sur les lys où il se trouve, c'est-à-dire sur la poitrine de la très douce Vierge et de saint Joseph ».

L'Enfant divin qui venait de naître, avait un Cœur tout parfait, puisqu'il était Dieu, et déjà il aimait tant les hommes ! Jésus Enfant, qui commence à rayonner sur le monde, est aussi le Jésus de l’Eucharistie, enfermé plus tard dans le Tabernacle. Ici, la grotte est le temple, et les bras de Marie sont l'ostensoir ! Marie et Joseph l’adorent avec ravissement ; ils sont en communion constante avec Lui, et le silence qui règne dans la petite grotte est un silence d'adoration, d'amour, de plénitude de joie.

C'est l'image de la communion spirituelle des âmes qui appellent Jésus par l'ardeur de leurs prières et de leurs désirs, et qui vivent de la présence divine en elles : elles imprègnent de cette présence leur esprit, leurs facultés, leur intelligence, en sorte que leurs paroles et leurs actes en sont tout embaumés.

Le divin Cœur, qui toujours a soif de se donner en partage à l'humanité, dès l'instant de sa naissance priait déjà pour les hommes ; la jeune et sainte Victime s'offrait en expiation, comme un agneau pacifique. Il savait bien pourtant, le petit Jésus, toutes les souffrances qui l'attendaient, et l'ingratitude et la cruauté des hommes ; mais il acceptait tout dans son doux Cœur d'enfant.

 

Coeur de l'Enfant Jésus

 

Invocation

 

Ô Enfant divin, laissez rayonner sur nous ce grand amour qui attire nos cœurs comme l'aimant attire le fer ; laissez-nous puiser à cette source bénie des provisions de force pour les heures arides et désolées de la vie. Donnez-nous un cœur d'enfant pour comprendre le vôtre, qui est tout fait de pureté et d'humilité. Que vos petits bras, pleins de miséricorde, ne nous repoussent pas, mais laissent s'approcher humblement de vous les âmes éprises de votre divin Cœur.

 

Mirebeau

 

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