Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 16/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Septième jour
Consécration à Marie Mère
Qui mieux que Marie peut nous enseigner ce qu'est la maternité? L'Hymne Acathiste nous dit qu'Elle est porteuse de Celui qui porte tout. Chaque mère considère que l'enfant qu'elle porte est l'univers entier, son petit est son tout. Il est d'abord une partie intégrante d'elle-même qu'elle va mettre au monde puis une autre créature pour laquelle elle se donne sans compter puis elle devra, tout en gardant un lien unique et inaltérable, le laisser voler de ses propres ailes et accepter qu'il est tout autre qu'elle-même. Ce cheminement ne s'est pas fait sans douleur pour la Vierge qui a dû offrir Son Fils pour le monde, pour que le monde devienne par l'Eglise une immense famille dont Elle sera la Mère. Songeons à la Parole du Christ en Croix: « Femme voici ton fils, fils voici ta Mère ». Jésus enseigne à Sa Mère le renoncement au lien exclusif et Lui donne un enfant qu'Elle n'a pas enfanté. La maternité revêt un caractère universel, une mère est mère de tous les enfants du monde. D'une certaine manière, Marie perd son enfant qui va devenir Son Frère. L'achèvement de la maternité est dans une relation de fraternité, d'amitié humaine et spirituelle dont la source d'inspiration est la vie de Foi. La mère doit choisir que son enfant grandisse et s'affranchisse, la maternité doit grandir et se transformer en même temps que l'enfant. Dieu possède un caractère maternel qui trouve son expression en Marie, Mère de Miséricorde. La Miséricorde signifie littéralement, en hébreux, « l'utérus »; (hyster, en grec, qui a donné le mot « hystérique », la conception juive est plus optimiste et positive!), la matrice. Cet amour en effet ne passe pas par la raison, il est viscéral, plus fort que tout. Même si une mère arrivait à oublier son enfant, le Père de Miséricordes, le Père possédant des entrailles de mère, ne pourrait détourner de lui son amour. Dans le jugement de Salomon ce sont ces entrailles maternelles qui s'expriment chez la vraie mère. Vivre à la fois cet amour puissant et inconditionnel pour l'enfant et respecter sa liberté est une tâche difficile. L'exemple et le secours de la Vierge nous sont nécessaires. Comme la paternité, la maternité procède d'en-hait, elle se reçoit du créateur. Bien des mères aujourd'hui considèrent que l'accueil de la vie, et des vies nombreuses constitue un empêchement à vivre sur le plan humain alors qu'il est l'épanouissement d'une mission, d'une vocation reçue de Dieu.
Antienne
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né. (Psaume 87).
La Parole de Dieu
Premier Livre des Rois 3: 16-28
Alors deux femmes prostituées vinrent chez le roi, et se présentèrent devant lui. L'une des femmes dit: Pardon! mon seigneur, moi et cette femme nous demeurions dans la même maison, et je suis accouché près d'elle dans la maison. Trois jours après, cette femme est aussi accouché. Nous habitions ensemble, aucun étranger n'était avec nous dans la maison, il n'y avait que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que ta servante dormait, et elle l'a couché dans son sein; et son fils qui était mort, elle l'a couché dans mon sein. Le matin, je me suis levée pour allaiter mon fils; et voici, il était mort. Je l'ai regardé attentivement le matin; et voici, ce n'était pas mon fils que j'avais enfanté. L'autre femme dit: Au contraire! c'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort. Mais la première répliqua: Nullement! C'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. C'est ainsi qu'elles parlèrent devant le roi. Le roi dit: L'une dit: C'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort; et l'autre dit: Nullement! c'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. Puis il ajouta: Apportez-moi une épée. On apporta une épée devant le roi. Et le roi dit: Coupez en deux l'enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Alors la femme dont le fils était vivant sentit ses entrailles s'émouvoir pour son fils, et elle dit au roi: Ah! mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais l'autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! Et le roi, prenant la parole, dit: Donnez à la première l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. C'est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé. Et l'on craignit le roi, car on vit que la sagesse de Dieu était en lui pour le diriger dans ses jugements.
Marie est la Mère du Verbe, qui plus qu'Elle écoute la Parole de Dieu et la met en pratique? Mais Jésus vient affirmer que les liens de la chair et du sang doivent être assumés par les liens de l'Esprit.
Saint Luc 8: 19-21
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l'aborder, à cause de la foule. On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir. Mais il répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique.
La traduction exacte n'est pas voici ta mère, mais voici la mère:
Saint Jean 19: 26-27
Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
L'Enseignement de l'Eglise
Vénérable Jean Paul II, « La Dignité et la Vocation de la Femme », § 18
La maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle: c'est justement là le «rôle» de la femme. Dans cette ouverture, dans la conception et l'enfantement, la femme «se trouve par le don désintéressé d'elle-même». Le don de la disponibilité intérieure à accepter l'enfant et à le mettre au monde est lié à l'union matrimoniale qui, comme on l'a dit, devrait constituer un moment particulier du don de soi réciproque de la part et de la femme et de l'homme. La conception et la naissance d'un nouvel être humain s'accompagnent, selon la Bible, de ces paroles de la femme-mère: «J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1). L'exclamation d'Eve, «mère de tous les vivants», se répète chaque fois que vient au monde un nouvel être humain, elle exprime la joie de la femme et sa conscience de participer au grand mystère de la génération éternelle. Les époux participent à la puissance créatrice de Dieu!
Pourtant, même si tous deux sont ensemble les parents de leur enfant, la maternité de la femme constitue un «rôle» particulier dans leur rôle commun de parents, et même le rôle le plus exigeant. Etre parents, même si cela concerne l'un et l'autre, cela se réalise beaucoup plus en la femme, spécialement dans la période prénatale. C'est la femme qui «paie» directement le prix de cet engendrement commun où se consomment littéralement les énergies de son corps et de son âme. Il faut donc que l'homme ait pleinement conscience de contracter une dette particulière envers la femme, dans leur fonction commune de parents. Aucun programme de «parité des droits» des femmes et des hommes n'est valable si cela n'est pas pris en compte d'une manière tout à fait centrale. La maternité comporte une communion particulière avec le mystère de la vie qui mûrit dans le sein de la femme: la mère admire ce mystère; par son intuition unique, elle «comprend» ce qui se produit en elle. A la lumière du «commencement», la mère accepte et aime comme une personne l'enfant qu'elle porte dans son sein. Ce genre unique de contact avec le nouvel être humain en gestation crée, à son tour, une attitude envers l'homme, non seulement envers son propre enfant mais envers l'homme en général, de nature à caractériser profondément toute la personnalité de la femme. On admet habituellement que la femme est plus capable que l'homme d'attention à la personne humaine concrète, et que la maternité développe encore cette disposition. L'homme, même s'il prend toute sa part dans cette fonction des parents, se trouve toujours «à l'extérieur» du processus de la gestation et de la naissance de l'enfant, et, à bien des égards, il lui faut apprendre de la mère sa propre «paternité». Cela, peut-on dire, entre dans le dynamisme humain normal de la fonction des parents, même quand il s'agit des étapes postérieures à la naissance de l'enfant, spécialement dans la première période. L'éducation de l'enfant, considérée dans son ensemble, devrait inclure la double contribution des parents: la contribution maternelle et la contribution paternelle. Cependant le rôle de la mère est décisif pour les fondements d'une personnalité humaine nouvelle.
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
L'exemple de la Famille Martin
Thérèse demande à sa maman si elle ira au Ciel: « Je lui ai dit que oui, si elle était bien sage. Elle me répond: « Oui, mais si je n'étais pas mignonne j'irais dans l'enfer, mais moi je sais bien ce que je ferais, je m'envolerais avec toi qui serais au Ciel, comment le Bon Dieu ferait-Il pour me prendre? Tu me tiendrais bien fort dans tes bras! » Et sa mère ajoute: « J'ai vu dans ses yeux qu'elle croyait positivement que le Bon Dieu ne lui pouvait rien si elle était dans les bras de sa mère! » (Zélie, lettre N° 170, « Correspondance Familiale », Ed. Du Cerf)
« La Sainte Vierge m'a fait sentir que c'était vraiment Elle qui m'avait souri et m'avait guérie. Je compris qu'Elle veillait sur moi, que j'étais son enfant, aussi je ne pouvais plus Lui donner que le nom de « Maman », car il me semblait encore plus tendre que celui de « Mère ». Avec quelle ferveur ne l'ai-je pas priée de me garder toujours et de réaliser bientôt mon rêve en me cachant à l'ombre de son manteau virginal. Ah! C'était là un de mes premiers désirs d'enfant. En grandissant, j'avais compris que c'était au Carmel qu'il me serait possible de trouver véritablement le manteau de la Sainte Vierge et c'était vers cette montagne fertile que tendaient tous mes désirs ». (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, « Manuscrits Autobiographique », Manuscrit A, folio 57, Oeuvres Complètes, aux Ed. Du Cerf).
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
Prière consécratoire
O Marie, Nouvelle Eve, je Vous consacre, aujourd'hui toutes mes capacités à être mère, et à vivre la maternité en Vous, Mère de tous les vivants. Je Vous consacre toutes les souffrances liées à mon enfance qui m'empêchent de vivre pleinement la grâce de la maternité. Que je puisse à Votre exemple, Marie, être réceptacle de ce mystère extraordinaire de fécondité, quelles que soient les circonstances humaines et psychologiques de ma vie. Donnez-moi, Marie, d'accueillir pleinement la vie, les vies, que le Créateur me donne ou me donnera de porter, tout en Lui remettant ces liens d'amour indestructibles, pour que je puisse vivre un amour oblatif avec chacun de mes enfants. Amen.
Sion chaque homme l'appelle sa mère, car en elle, tout homme est né.
Exercice
Dans cet exercice, chaque mère consacrera toutes les souffrances liées à la maternité, afin de vivre dans la paix, le calme et la sérénité que la famille attend d'elle. Pour cela nous méditerons en premier lieu le merveilleux commentaire du Vénérable Jean Paul II sur le verset: « la femme qui enfante dans la douleur »: « En contemplant cette Mère, à qui «une épée a transpercé l'âme» (cf. Lc 2, 35), l'esprit se tourne vers toutes les femmes qui souffrent dans le monde, qui souffrent physiquement ou moralement. Dans cette souffrance, la sensibilité propre de la femme joue aussi son rôle; même si souvent elle sait mieux résister à la souffrance que l'homme. Il est difficile de faire le bilan de ces souffrances, il est difficile de les nommer toutes: on peut rappeler la préoccupation maternelle pour les enfants, surtout quand ils sont malades ou qu'ils prennent une voie mauvaise, la mort des personnes les plus chères, la solitude des mères qu'oublient les enfants adultes ou celle des veuves, les souffrances des femmes qui luttent seules pour survivre et des femmes qui ont été lésées ou qui sont exploitées. Il y a enfin les souffrances des consciences à cause du péché qui a blessé la dignité humaine ou maternelle de la femme, les blessures des consciences qui ne se cicatrisent pas facilement. C'est aussi avec ces souffrances qu'il faut venir au pied de la Croix du Christ. Mais les paroles de l'Evangile sur la femme qui éprouve de la tristesse lorsqu'est venue pour elle l'heure de donner le jour à son enfant expriment aussitôt après la joie: c'est «la joie qu'un homme soit venu au monde». Cette joie se rattache aussi au mystère pascal, c'est-à-dire à la joie qui est donnée en partage aux Apôtres le jour de la Résurrection du Christ ». (Dignité et Vocation de la Femme, Vénérable Jean Paul II, § 19).
Comme le dit le Saint Père, les souffrances de la maternité sont très nombreuses, nous allons en considérer quelques-unes dans la présence de Marie. L'accueil de la vie est parfois difficile à cause des circonstances pénibles dans lesquelles elle a été transmise, particulièrement quand elle est le fruit égoïste de l'homme, voire de violences conjugales s'apparentant au viol. Il s'agit de considérer que la puissance de la vie est infiniment plus grande que notre acquiescement. Au lieu de s'attarder sir les conditions de transmission de la vie, contemplons le désir de Dieu de donner la vie. Il n'est jamais trop tard pour dire oui. Le coût d'une vie peut paraître disproportionné? Evoquons, les grossesses difficiles qui ont comme effacé la joie d'attendre un enfant et trouvons des ressources dans la joie de Marie de porter en Elle le Fils de Dieu, même dans les fatigues et les soucis de la Fuite en Egypte. Emerveillons-nous devant le miracle de la vie. Remettons à la Vierge toute amertume d'être seule pendant le temps de la gestation, que l'absence du père soit physique ou psychologique. Apportons au pied de la Croix toutes formes de souffrances, afin qu'unies à celles de Jésus, elles deviennent rédemptrices pour notre famille. Enfin, acceptons avec Marie, de donner nos enfants, acceptons les séparations, les incompréhensions, les reproches, les mésententes.
Exercice supplémentaire pour les familles où s'est produite une interruption de grossesse
Pour une interruption volontaire, la première chose à faire est de recourir au Sacrement de la Réconciliation, on méditera avec un grand profit l'Encyclique du Vénérable Jean Paul II et plus spécialement la strophe 99: « le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. Vous vous rendrez compte que rien n'est perdu et vous pourrez aussi demander pardon à votre enfant qui vit désormais dans le Seigneur. Avec l'aide des conseils et de la présence de personnes amies compétentes, vous pourrez faire partie des défenseurs les plus convaincants du droit de tous à la vie par votre témoignage douloureux. Dans votre engagement pour la vie, éventuellement couronné par la naissance de nouvelles créatures et exercé par l'accueil et l'attention envers ceux qui ont le plus besoin d'une présence chaleureuse, vous travaillerez à instaurer une nouvelle manière de considérer la vie de l'homme ». Dans les deux cas (interruption volontaire ou accidentelle), ce qui est sûr, c'est que votre enfant vit dans le Seigneur comme l'affirme le Saint Père, il est doc important de le reconnaître, de lui donner un nom, d'avoir recours à sa prière. Il est aussi important après un tel acte, de reconsacrer son sein à la vie, de prier la Sainte Vierge et de méditer sur l'instant où le Verbe est venu dans son sein. En effet, l'enfant qui sera conçu ensuite doit percevoir le sein maternel comme un lieu de vie et de lumière et non comme un lieu de mort.
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 15/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Sixième jour
Consécration à Marie Médiatrice de la paternité
Nous avons déjà parlé du rôle médiateur de la femme, il nous faut préciser ce que nous entendons par médiation. Ce terme est souvent compris comme intermédiaire incontournable. Dans ce cas il vaudrait mieux s'adresser directement à Dieu, se passer de cette médiation qui serait une sorte d'obstacle en contradiction avec les Saintes Ecritures qui nous disent que le Christ est l'unique Médiateur entre Dieu et les hommes. Le Cardinal Ratzinger (Benoît XVI) reprend l'étymologie de médiation pour mettre en valeur le « milieu ». La Vierge est un « milieu » comblé de grâces, autrement dit, Elle est un état de grâce auquel nous pouvons accéder dans un esprit d'enfance qui nous rend capables de recevoir les grâces qu'Elle a reçues et de voir Dieu comme Elle le voit, comme Elle le connaît. Marie est le milieu divin des humbles qui la choisissent pour Reine et Mère. C'est ainsi que dans les familles, la femme est le milieu où se révèlent bien des choses divines, dont l'autorité paternelle, car elle procède de Dieu. Si la mère n'autorise pas le père à exercer son autorité, elle n'existe pas, elle est disqualifiée aux yeux des enfants. Là encore nous trouvons une source d'un grand nombre de troubles identitaires. Ce devrait être un principe intangible que les parents ne se contestent pas l'un l'autre devant les enfants à propos d'une décision prise à leur égard. Le père doit prendre la décision en dernier recours et si elle fait l'objet d'un désaccord, il ne doit pas le manifester en présence des enfants, c'est les insécuriser, c'est briser le tuteur sur lequel ils grandissent. Lors de la Fuite en Egypte, Marie obéit à Joseph: dans sa grande humilité qui est le secret de sa force, Elle ne se demande pas pourquoi Dieu a parlé à son époux et pas à Elle directement, Elle ne met pas en avant l'erreur passée de Joseph qui voulait la répudier en secret. Il ne s'agit pas de savoir qui a raison ou tort, il s'agit de vivre saintement et de rayonner des vertus évangéliques sur les enfants, de leur inculquer par exemple l'esprit du Sermon sur la montagne.
Antienne
Maintenant, ma fille, ne crains point, Je ferai pour toi tout ce que tu diras; car tout le peuple à la porte de ma ville sait que tu es une femme vertueuse. (Ruth 3: 11)
Parole de Dieu
A Cana, Marie est Médiatrice de la Volonté du Père, de hâter l'heure du Salut. Elle ne discute pas avec les serviteurs, ni avec Son Fils, dans l'humilité et la douceur, Elle prononce ces paroles d'une grande clarté: « Faites tout ce qu'Il vous dira ». La Bible nous offre l'exemple de femmes médiatrices comme Judith et Esther, prophéties vivantes du rôle de Marie.
Evangile selon Saint Jean 2: 1-5
Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin. Jésus lui répondit: Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu'il vous dira.
La médiation se traduit également par intercession. Intercession signifie étymologiquement s'asseoir entre, entre une situation, une personne et Dieu, entre le père et les enfants. Nous trouvons dans la Bible de nombreux exemples où des femmes intercèdent en faveur de leurs enfants comme la Cananéenne qui importune Jésus et ici, la Sunamite, des femmes étrangères qui font venir le Salut dans leur famille.
Deuxième Livre des Rois 4: 17-37
Cette femme devint enceinte, et elle enfanta un fils à la même époque, l'année suivante, comme Élisée lui avait dit. L'enfant grandit. Et un jour qu'il était allé trouver son père vers les moissonneurs, il dit à son père: Ma tête! ma tête! Le père dit à son serviteur: Porte-le à sa mère. Le serviteur l'emporta et l'amena à sa mère. Et l'enfant resta sur les genoux de sa mère jusqu'à midi, puis il mourut. Elle monta, le coucha sur le lit de l'homme de Dieu, ferma la porte sur lui, et sortit. Elle appela son mari, et dit: Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses; je veux aller en hâte vers l'homme de Dieu, et je reviendrai. Et il dit: Pourquoi veux-tu aller aujourd'hui vers lui? Ce n'est ni nouvelle lune ni sabbat. Elle répondit: Tout va bien. Puis elle fit seller l'ânesse, et dit à son serviteur: Mène et pars; ne m'arrête pas en route sans que je te le dise. Elle partit donc et se rendit vers l'homme de Dieu sur la montagne du Carmel. L'homme de Dieu, l'ayant aperçue de loin, dit à Guéhazi, son serviteur: Voici cette Sunamite! Maintenant, cours donc à sa rencontre, et dis-lui: Te portes-tu bien? Ton mari et ton enfant se portent-ils bien? Elle répondit: Bien. Et dès qu'elle fut arrivée auprès de l'homme de Dieu sur la montagne, elle embrassa ses pieds. Guéhazi s'approcha pour la repousser. Mais l'homme de Dieu dit: Laisse-la, car son âme est dans l'amertume, et l'Éternel me l'a caché et ne me l'a point fait connaître. Alors elle dit: Ai-je demandé un fils à mon seigneur? N'ai-je pas dit: Ne me trompe pas? Et Élisée dit à Guéhazi: Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas; et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l'enfant. La mère de l'enfant dit: L'Éternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et il se leva et la suivit. Guéhazi les avait devancés, et il avait mis le bâton sur le visage de l'enfant; mais il n'y eut ni voix ni signe d'attention. Il s'en retourna à la rencontre d'Élisée, et lui rapporta la chose, en disant: L'enfant ne s'est pas réveillé. Lorsque Élisée arriva dans la maison, voici, l'enfant était mort, couché sur son lit. Élisée entra et ferma la porte sur eux deux, et il pria l'Éternel. Il monta, et se coucha sur l'enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s'étendit sur lui. Et la chair de l'enfant se réchauffa. Élisée s'éloigna, alla çà et là par la maison, puis remonta et s'étendit sur l'enfant. Et l'enfant éternua sept fois, et il ouvrit les yeux. Élisée appela Guéhazi, et dit: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l'appela, et elle vint vers Élisée, qui dit: Prends ton fils! Elle alla se jeter à ses pieds, et se prosterna contre terre. Et elle prit son fils, et sortit.
Maintenant, ma fille, ne crains point, Je ferai pour toi tout ce que tu diras; car tout le peuple à la porte de ma ville sait que tu es une femme vertueuse.
L'Enseignement de l'Eglise
Lettre de Jean Paul II « Familiaris Consortio »
En devenant parents, les époux reçoivent de Dieu le don d'une nouvelle responsabilité. Leur amour parental est appelé à devenir pour leurs enfants le signe visible de l'amour même de Dieu, «d'où vient toute paternité au ciel et sur la terre». (§ 14)
Pour construire une telle communion, (…) cela leur sera plus facile si les parents exercent sans faiblesse leur autorité comme un véritable «ministère», ou plutôt comme un service ordonné au bien humain et chrétien des enfants et plus particulièrement destiné à leur faire acquérir une liberté vraiment responsable (...) aucune famille n'ignore combien l'égoïsme, les dissensions, les tensions, les conflits font violence à la communion familiale et peuvent même parfois l'anéantir: c'est là que trouvent leur origine les multiples et diverses formes de division dans la vie familiale. Mais, en même temps, chaque famille est toujours invitée par le Dieu de paix à faire l'expérience joyeuse et rénovatrice de la «réconciliation», c'est-à-dire de la communion restaurée, de l'unité retrouvée. (§ 21)
Là surtout où les conditions sociales et culturelles poussent facilement le père à se désintéresser d'une certaine façon de sa famille, ou du moins à être moins présent au travail d'éducation, il faut faire en sorte que l'on retrouve dans la société la conviction que la place et le rôle du père dans et pour la famille sont d'une importance unique et irremplaçable. Comme le montre l'expérience, l'absence du père provoque des déséquilibres psychologiques et moraux ainsi que des difficultés notables dans les relations familiales. (§ 25)
« Le Secret de Marie », de Saint Louis Marie Grignion de Montfort
Se consacrer ainsi à Jésus par Marie, c'est mettre entre les mains de Marie nos bonnes actions qui, quoiqu'elles paraissent bonnes, sont très souvent souillées et indignes des regards et de l'acceptation de Dieu devant qui les étoiles ne sont pas pures. (Cf Job 15: 15) Ah! prions cette bonne Mère et Maîtresse que, ayant reçu notre pauvre présent, elle le purifie, elle le sanctifie, elle l'élève et l'embellisse de telle sorte qu'elle le rende digne de Dieu. Tous les revenus de notre âme sont moindres devant Dieu, le Père de famille, pour gagner son amitié et sa grâce, que ne serait devant le roi la pomme véreuse d'un pauvre paysan, fermier de sa Majesté, pour payer sa ferme. Que ferait le pauvre homme, s'il avait de l'esprit et s'il était bien venu auprès de la reine? Amie du pauvre paysan et respectueuse envers le roi, n'ôterait-elle pas de cette pomme ce qu'il y a de véreux et de gâté et ne la mettrait-elle pas dans un bassin d'or entouré de fleurs; et le roi pourrait-il s'empêcher de la recevoir, même avec joie, des mains de la reine qui aime ce paysan... Si vous voulez offrir quelque chose à Dieu, dit saint Bernard, mettez-le dans les mains de Marie. (§ 37).
Maintenant, ma fille, ne crains point, Je ferai pour toi tout ce que tu diras; car tout le peuple à la porte de ma ville sait que tu es une femme vertueuse.
L'exemple de la Famille Martin
Pour la retraite de Marie à la Visitation, tu sais comme il aime peu à se séparer de vous et il avait d'abord formellement dit qu'elle n'irait pas. Je le voyais si bien décidé que je n'avais pas essayé d plaider la cause. J'ai au contraire approuvé, bien résolue dans le fond à revenir à la charge. Hier soit, Marie se lamentait à ce propos; je lui ai dit: « Laisse-moi faire, j'arrive toujours à ce que je veux et sans combat; il y a encore un mois d'ici-là. C'est assez pour décider ton père dix fois ». Je ne me trompais pas, car à peine une heure après, lorsqu'il est entré, il s'est mis à parler très amicalement à ta soeur qui travaillait alors avec activité: « Bon, me dis-je, voilà le moment! » Et j'ai insinué l'affaire. « Tu désires donc beaucoup faire cette retraite? » dit son père à Marie. « Oui papa ». « Eh bien, vas-y! » Et lui qui n'aime ni les absences ni les dépenses, m'affirmait encore hier: « Je ne veux pas qu'elle y aille; et certainement elle n'ira pas: on n'en finit plus avec tous les voyages du Mans et de Lisieux ». Je disais tout comme lui, mais avec une arrière pensée. Il y a longtemps que je connais la ruse du métier! Aussi quand je dis à quelqu'un: « Mon mari ne veut pas », c'est que je n'ai pas plus envie que lui de la chose. Car lorsque les raisons sont justes de mon côté, je sais bien l'y décider et je trouve que j'avais une bonne occasion de vouloir que Marie aille à la retraite. Il est vrai que c'est une dépense, mais l'argent n'est rien quand il s'agit de la sanctification et de la perfection d'une âme; et l'année dernière, Marie m'est revenue toute transformée: les fruits durent encore. Cependant, il est temps aussi qu'elle renouvelle sa provision. Au fond d'ailleurs, c'est bien aussi la pensée de ton père, et c'est pour cela qu'il a cédé si gentiment ». (Zélie Martin, Lettre N° 201, Correspondance Familiale, Ed. du Cerf).
Maintenant, ma fille, ne crains point, Je ferai pour toi tout ce que tu diras; car tout le peuple à la porte de ma ville sait que tu es une femme vertueuse.
Prière consécratoire
O Marie, Médiatrice de toute paternité, je dépose en Vous, dans Votre Cœur Immaculé, tout ce qui en moi refuse de donner et d'autoriser mon époux à exercer sa vocation de père. Je renonce à tout amour captatif envers mes enfants, amour d'où l'autorité paternelle serait amoindrie, exclue et même disqualifiée. Je Vous consacre ma vocation de médiatrice, prenant la décision de ne jamais contester une décision de mon époux et je Vous demande la justesse, la sagesse et l'humilité pour qu'ensembles, dans la prière, nous prenions toutes les décisions concernant notre famille. Ainsi notre amour parental sera le signe visible de l'Amour de Dieu d'où vient toute paternité. Donnez-moi, Marie, d'instaurer réellement mon époux dans sa vocation de père, sans jugement, mais dans la confiance, afin que nos enfants puissent grandit dans un climat de sécurité.
Maintenant, ma fille, ne crains point, Je ferai pour toi tout ce que tu diras; car tout le peuple à la porte de ma ville sait que tu es une femme vertueuse.
Exercice
Demandons à l'Esprit Saint de nous remettre en mémoire une scène, une situation de conflit où le comportement de l'un et de l'autre n'a pu s'ajuster, voire s'est opposé, laissant chacun dans une frustration, une amertume et dans la désunion. Nous nous remémorons les circonstances, les personnages de la scène, les arguments de chacun, tout en essayant de revivre les sentiments qui nous animent en ces instants. Maintenant, moi, épouse, je prends la place de Marie, Epouse de Joseph, mois époux, je prends la place de Joseph, époux de Marie, et nous revivons cette scène à leur place. Quelle est l'attitude de Joseph? Celle de Marie? Leur mots, leurs interventions ou leur silence, leurs sentiments, leur objectif en cette situation? Comment auraient-ils réagis? Un petit exemple: un couple accueille dans son foyer un homme troublé dans son affectivité. Lors d'un partage, l'épouse est choquée par l'attitude de proximité de son mari avec cet homme, tout en se rendant compte que son mari en est inconscient. Elle ne peut cependant s'empêcher de réagir assez ouvertement. Après cette scène, le couple se retrouve pour faire le point. Il faut se réajuster l'un à l'autre sans se justifier inutilement. Donc le couple demande à Marie et Joseph de les instruire sur l'attitude qu'ils auraient eu dans cette situation. Immédiatement, l'époux peut imaginer l'attitude du Juste Joseph. Dans ce cas, il est un peu plus distant, il est fort et accueillant en même temps. Il rassure et réajuste l'autre par ce qui émane de lui. L'épouse peut voir l'attitude de Marie qui reste toute écoute et paisible, participant à l'harmonie générale, dans aucune réaction violente. Le couple peut alors se réconcilier, chacun reconnaissant ses torts. Ainsi, lorsque plus tard la situation se reproduit, chacun peut réajuster son attitude, fort de cette expérience. Il est important de renouveler cet exercice à chaque nouveau conflit dans le couple et la famille, ajustant toujours plus ses attitudes dans l'imitation de Marie, Joseph et l'Enfant Jésus (pour les enfants).
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 14/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Cinquième jour
Consécration de l'union charnelle
L'Eglise nous enseigne que l'homme est un tout et que l'on ne peut séparer la réalité physique, psychologique et spirituelle. L'union des corps doit correspondre à l'union spirituelle et affective entre les époux. Elle doit être une célébration de la vie dans la joie et le plaisir, elle est une jubilation dans le don et le respect de soi et le respect de l'autre. Le corps traduit donc une réalité psychologique et spirituelle. Nous vivons malheureusement à une époque où le corps est dissocié de ces deux réalités. En ce jour de consécration nous nous attacherons à reconnaître la réalité charnelle pour en découvrir toute la beauté et la grandeur dans sa merveilleuse complexité. Ce serait le Paradis si nous n'avions pas certaines blessures qui prennent racine dans le manque d'amour. C'est ainsi que l'érotisme où se manifeste un désir égoïste ou l'autre devient objet de satisfaction s'origine dans le retard que le tout-petit enfant rencontre dans le besoin de satisfaction de ses désirs. Cette tension douloureuse qui aboutit à la satisfaction engendre le besoin de reproduire ce schéma retard-douleur-satisfaction lié à cette douleur. La théologie appelle cette pulsion d'un bien vilain nom: la concupiscence. Ecoutons ce qu'en dit le Pape Jean Paul II: « Donc, la concupiscence empêche de s'identifier soi-même avec son corps, non seulement de manière individuelle, mais aussi de manière relationnelle, et surtout de manière relationnelle, et c'est pourquoi on le cache devant l'autre de manière relationnelle, et c'est pourquoi on le cache devant l'autre. (…) Et ceci montre que la béatifique union originelle, qui était plénière dans l'union sponsale de l'origine, est déformée dans le cœur des personnes, par la concupiscence. Cette opposition confère à la réalisation de cette union une autre dimension et qui sera le propre de l'homme de concupiscence: l'homme et la femme sont, en effet, menacés par l'insatiabilité de cette union et de cette unité, car ils restent des personnes appelées de toute éternité à exister en communion plénière des personnes ». (18 juin 1980). Pour le Pape, la honte vient de la concupiscence puisque le don du corps n'est plus le don de la personne et la nudité devient obscène, c'est à dire détournée de sa vocation. La honte, à son tour, engendre la domination de la femme par l'homme et « cette domination » entraîne chez la femme un désir d'union différentes. L'insatisfaction sur le plan sexuel peut traduite un manque du don de soi, un refus de la chair sur le plan psychologique, mais aussi un désordre dans la finalité de l'acte sexuel. Jésus nous dit qu'un homme qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l'adultère avec elle. En ce jour, nous demanderons pardon à Dieu pour les infidélités de notre cœur et nous Lui demanderons la grâce de nous revirginiser.
Antienne
Que ton amour a de charmes, ma soeur, ma fiancée, que ton amour est délicieux, plus que le vin! (Cantique 4: 10).
La Parole de Dieu
1 Corinthiens 7: 3-7
Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. La femme n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est le mari; et pareillement, le mari n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est la femme. Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence. Je dis cela par condescendance, je n'en fais pas un ordre. Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre.
Ephésiens 5: 22-33
Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Église, parce que nous sommes membres de son corps. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.
Que ton amour a de charmes, ma soeur, ma fiancée, que ton amour est délicieux, plus que le vin!
L'enseignement de l'Eglise
Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 2360-2362
La sexualité est ordonnée à l’amour conjugal de l’homme et de la femme. Dans le mariage l’intimité corporelle des époux devient un signe et un gage de communion spirituelle. Entre les baptisés, les liens du mariage sont sanctifiés par le sacrement. « La sexualité, par laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre par les actes propres et exclusifs des époux, n’est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu’elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l’amour dans lequel l’homme et la femme s’engagent entièrement l’un vis-à-vis de l’autre jusqu’à la mort » (…) « Les actes qui réalisent l’union intime et chaste des époux sont des actes honnêtes et dignes. Vécue d’une manière vraiment humaine, ils signifient et favorisent le don réciproque par lequel les époux s’enrichissent tous les deux dans la joie et la reconnaissance ». La sexualité est source de joie et de plaisir. Le Créateur lui-même (...) a établi que dans cette fonction [de génération] les époux éprouvent un plaisir et une satisfaction du corps et de l’esprit. Donc, les époux ne font rien de mal en recherchant ce plaisir et en en jouissant. Ils acceptent ce que le Créateur leur a destiné. Néanmoins, les époux doivent savoir se maintenir dans les limites d’une juste modération (Pie XII, discours 29 octobre 1951).
Que ton amour a de charmes, ma soeur, ma fiancée, que ton amour est délicieux, plus que le vin!
L'exemple de la Famille Martin
Après dix mois de vie commune, l'opportune intervention d'un confesseur amena Monsieur et Madame Martin à modifier leurs vues et à réaliser d'une autre manière les desseins du Ciel à leur égard. Leur conception du mariage s'élargit. Il comprirent que, selon le mot du Père Sertillanges, « la chair mise à sa place n'offusque pas l'esprit, elle le sert ». Les répugnances primitives firent place à la pleine compréhension de l'oeuvre de vie, dans laquelle la théologie Catholique voit non seulement le moyen divinement ordonné à perpétuer la race et à peupler le Ciel d'élus, mais aussi le symbole concret de l'unité conjugale, l'expression achevée de l'amour sans réserve qui lie les conjoints l'un à l'autre, en un mot, le signe sensible du don total qu'ils se font de tout leur être pour « s'entreporter à Dieu », comme dit joliment Saint François de Sales. Ce qui par-dessus tout décida les époux à interrompre leur sainte expérience, ce fut l'ambition de donner des fils et des filles au Seigneur. La vision du Couvent et de l'Autel qui avait enchanté leur jeunesse, ne pourraient-ils la revivre dans une postérité façonnée de leurs mains pour le service de Dieu? Quelle allègre revanche qu'un tel destin: les enfants, gages et fruits de leur amour, incarnation vivante et synthèse de leurs traits, objet enfin de leur commun dévouement, prenant leur place pour se consacrer au Très-Haut et offrir à leur mariage un prolongement sacerdotal et religieux! L'exaltante perspective, et qui avait de quoi faire vibrer ces coeurs de chrétiens! Elle les réconcilia, oserons-nous dire, avec les mille contraintes matérielles de la vie conjugale. (Père Piat, Histoire d'une Famille », aux Ed. Téqui).
Que ton amour a de charmes, ma soeur, ma fiancée, que ton amour est délicieux, plus que le vin!
Prière consécratoire
O Marie, toute pure, je Vous consacre l'union charnelle entre mon époux et moi-même. Je dépose dans Votre Cœur Immaculé toute peur et crainte par rapport à mon corps et à celui de mon époux. Que je Vous abandonne tout retour sur moi-même, tout sentiment d domination ou au contraire de soumission servile, tout sentiment de culpabilité et de honte. Que l'union de nos corps soit une hymne à notre union charnelle et affective, dans le don total de nous-mêmes et dans un grand respect. Je Vous consacre l'union de nos corps pour que toute crainte soit bannie et que nous nous donnions l'un à l'autre dans la joie, que ce soit une célébration dans le don désintéressé. Que nous respections, Marie, ce mystère de l'union des corps et des coeurs dans sa grandeur et sa finalité. Obtenez-nous la pureté de Votre regard sur toute créature et rendez l'innocence à nos coeurs infidèles.
Que ton amour a de charmes, ma soeur, ma fiancée, que ton amour est délicieux, plus que le vin!
Exercice
Merveille que je suis! C'est ce que chacun d'entre nous devrait dire. Si nous examinons d'un oeil de mouche au microscope nous ne pouvons que nous émerveiller devant un tel chef d'oeuvre de miniaturisation et d'architecture. A plus forte raison devons-nous nous émerveiller devant la beauté du moindre atome, de la moindre cellule de notre corps. Pour retrouver la vocation du corps il nous faut d'abord l'accepter et nous réjouir d'avoir ainsi été créés. Si nos en avons honte c'est qu'au fond de nous, inconsciemment, nous croyons avoir transgressé une loi. Il nous faut découvrir laquelle. Avons-nous mesuré, abusé de notre corps? En avons-nous faut un instrument de domination? Avons-nous été conditionnés par des lois qui ne sont pas les nôtres? La réponse est certainement différente pour chacun. La source de la honte réside dans le sentiment de ne pas correspondre à une loi réelle ou supposée. Elle apporte donc un trouble dans la relation sociale. J'ai honte de mes parents parce qu'ils ne correspondent pas à l'image que je me fais de parents normaux, honorables aux yeux de mes amis par exemple/ La honte a conduit Adam et Eve à se cacher des yeux de Dieu, à se voiler avec des feuilles de vignes. Il y a là un désir de disparaître, de dit-on pas que dans telle situation de honte: « J'aurais voulu me cacher sous terre »? Les causes de honte sont multiples et vont de la grossesse en dehors du mariage, au fruit de l'adultère. Là encore, la vie n'est pas accueillie comme un don de Dieu, mais comme une effraction.
Pour guérir de la honte, il faut nous affranchir des lois humaines ou les faire passer au second plan en mettant au premier plan la Loi Divine, qui n'est qu'amour, élection, respect. Il nous fait prendre conscience de notre dignité de fils et de notre élection à l'instar de Saint Paul qui, bien qu'ayant un passé de persécuteur du Christ, peut déclarer: « Mais quand Celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par Sa Grâce, daigna révéler en moi Son Fils... » (Galates 1: 15). Prendre conscience de cette dignité, de cette correspondance au dessein de Dieu sur nous, nous affranchit de la crainte et de la honte: « C'est Toi qui as formé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère. Je Te loue pour la merveille que je suis. Tes oeuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien. Mon corps n'était point caché devant Toi, lorsque j'ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, Tes yeux me voyaient; et sur Ton Livre étaient tous inscrits les jours qui m'étaient destinés, avant qu'aucun d'eux existât » (Psaume 139: 13-16. Quelle est ma honte? 1° Il est bon d'identifier la situation où on a ressenti de la honte et se demander quelle loi on a transgressé. Cette loi est-celle valable? Est-elle celle de Dieu ou celle des hommes? 2° Entrer bien en contact avec le ressenti de cette expérience de transgression. 3° Se placer alors sous le regard de Dieu. Ancrer l'expérience du pardon total par un geste que vous maintiendrez pendant le reste du temps. 4° Revenir à l'expérience initiale en transférant tout ce que vous avez ressenti sous le regard de Celui qui ne nous fait jamais honte. Comparez les deux expériences et comment la seconde a transformé la première. 5° Décidez qu'à l'avenir, en essayant de ne pas transgresser Ses Lois, vous demeurerez sous le regard de Dieu, que Sa seule Loi est Son Amour Miséricordieux, qu'en Lui vous ne pouvez être confondu.
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 13/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Quatrième jour
Consécration à Marie Epouse de Saint Joseph
La leçon que nous donne la nature est précieuse, en elle tout tend à l'union. Même les arbres les plus éloignés unissent leur pollen par l'entremise des abeilles et du vent, tout est ordonné à l'union et à la fécondité. Dans la tradition juive on répond à la question de savoir ce que Dieu fait depuis qu'Il a achevé la Création en disant: il arrange des mariages! L'humanité est faite pour le mariage, sa vocation est nuptiale dans l'ordre de la création comme dans l'ordre de l'éternité. Toute âme est appelée à l'union intime avec Dieu dans des noces éternelles selon la parole du Prophète Isaïe: « Car ton Créateur est ton époux: le Seigneur des armées est Son Nom, et ton Rédempteur est le Saint d'Israël: Il se nomme Dieu de toute la terre » (Isaïe 54: 5). Bien sûr on n'épouse pas totalement que dans la mort, mais notre vie est un chemin où nous devons découvrir notre vocation sponsale et anticiper la vie du monde à venir. La femme est médiatrice dans l'ordre de l'amour, c'est pour cela que le démon la tente et non l'homme, afin qu'elle perde ce rôle et devienne médiatrice dans l'ordre du mal et de la chute. Il est essentiel qu'elle redécouvre la nature de cette médiation d'amour dont les fruits sont doubles: humains et spirituels. La femme est naturellement adoratrice et contemplative, dans le couple, c'est elle qui doit conduire l'homme à la découverte de la vocation nuptiale et ordonne l'humain au divin. C'est seulement dans la contemplation et l'adoration que se nourrit la vocation sponsale. Marie est le parfait exemple de la femme restaurée dans sa grâce initiale, c'est pour cela qu'elle est notre source et notre modèle.
Antienne
Mon bien-aimé est à moi et moi je suis à lui, le pâtre parmi les lys. (Cantique 2: 16).
La Parole de Dieu
Isaïe 54: 4-15
Ne crains pas, car tu ne seras point confondue; Ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée; Mais tu oublieras la honte de ta jeunesse, Et tu ne te souviendras plus de l'opprobre de ton veuvage. Car ton créateur est ton époux: L'Éternel des armées est son nom; Et ton rédempteur est le Saint d'Israël: Il se nomme Dieu de toute la terre; Car l'Éternel te rappelle comme une femme délaissée et au coeur attristé, Comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu. Quelques instants je t'avais abandonnée, Mais avec une grande affection je t'accueillerai; Dans un instant de colère, je t'avais un moment dérobé ma face, Mais avec un amour éternel j'aurai compassion de toi, Dit ton rédempteur, l'Éternel. Il en sera pour moi comme des eaux de Noé: J'avais juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre; Je jure de même de ne plus m'irriter contre toi Et de ne plus te menacer. Quand les montagnes s'éloigneraient, Quand les collines chancelleraient, Mon amour ne s'éloignera point de toi, Et mon alliance de paix ne chancellera point, Dit l'Éternel, qui a compassion de toi. Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console! Voici, je garnirai tes pierres d'antimoine, Et je te donnerai des fondements de saphir; Je ferai tes créneaux de rubis, Tes portes d'escarboucles, Et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples de l'Éternel, Et grande sera la postérité de tes fils. Tu seras affermie par la justice; Bannis l'inquiétude, car tu n'as rien à craindre, Et la frayeur, car elle n'approchera pas de toi. Si l'on forme des complots, cela ne viendra pas de moi; Quiconque se liguera contre toi tombera sous ton pouvoir.
1 Pierre 3: 1-6
Femmes, soyez de mêmes soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n'obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes, en voyant votre manière de vivre chaste et réservée. Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits qu'on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris, comme Sara, qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les filles, en faisant ce qui est bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte.
Mon bien-aimé est à moi et moi je suis à lui, le pâtre parmi les lys.
L'enseignement de l'Eglise
Lettre de Jean Paul II aux femmes
L'Église voit en Marie la plus haute expression du « génie féminin » et trouve en elle une source d'inspiration constante. Marie s'est définie elle- même « servante du Seigneur » (Lc 1, 38). C'est par obéissance à la Parole de Dieu qu'elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais pas du tout facile, d'épouse et de mère de la famille de Nazareth. En se mettant au service de Dieu, elle s'est mise aussi au service des hommes: service d'amour. C'est ce service qui lui a permis de réaliser dans sa vie l'expérience d'une mystérieuse mais authentique « royauté ». Elle n'est pas invoquée par hasard comme « Reine du ciel et de la terre ». Toute la communauté des croyants l'invoque ainsi; de nombreux peuples et nations l'invoquent comme « Reine ». Sa « royauté » est un service! Son service est une « royauté »! C'est ainsi que devrait être comprise l'autorité dans la famille comme dans la société et dans l'Église. La « royauté » est une révélation de la vocation fondamentale de l'être humain, en tant que créé à « l'image » de Celui qui est Seigneur du ciel et de la terre, et appelé à être son fils adoptif dans le Christ. L'homme est la seule créature sur la terre que « Dieu a voulu pour elle-même », comme l'enseigne le deuxième Concile du Vatican, qui ajoute de manière significative que l'homme « ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » (Gaudium et Spes N)° 24). En cela consiste la « royauté » maternelle de Marie. Ayant été, dans tout son être, un don pour le Fils, elle devient aussi un don pour les fils et les filles du genre humain tout entier, ravivant la confiance très profonde de celui qui se tourne vers Elle pour être conduit le long des chemins difficiles de la vie vers son terme personnel, son destin transcendant. À travers les étapes de sa vocation particulière, chacun parvient à ce but final, qui oriente l'engagement dans le temps de l'homme comme de la femme.
Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 1624
Les diverses liturgies sont riches en prières de bénédiction et d’épiclèse demandant à Dieu sa grâce et la bénédiction sur le nouveau couple, spécialement sur l’épouse. Dans l’épiclèse de ce sacrement les époux reçoivent l’Esprit Saint comme Communion d’amour du Christ et de l’Église (cf. Ep 5, 32). C’est Lui le sceau de leur alliance, la source toujours offerte de leur amour, la force où se renouvellera leur fidélité.
Mon bien-aimé est à moi et moi je suis à lui, le pâtre parmi les lys.
L'exemple de la Famille Martin
« Il me tarde d'être auprès de toi, mon cher Louis, je t'aime de tout mon cœur et je sens encore redoubler mon affection par la privation que j'éprouve de ta présence: il me paraît impossible de vivre éloignée de toi (…) J'essaierais de t'écrire demain, si c'est possible, mais je ne sais à quelle heure nous rentrerons de Trouville (…) Nous revenons mercredi soir à sept heures et demie. Que cela me paraît long. Je t'embrasse comme je t'aime ». (Lettre de Zélie à Louis Martin, après onze ans de mariage. Extraite de la « Correspondance Familiale, aux Ed. Du Cerf).
La vivacité naturelle de Louis lui faisait parfois refuser certaines propositions justifiées de Zélie. Celle-ci, intuitive et patience, savait lui faire accepter au bout d'un certain temps de réflexion les décisions toujours prises en commun. Ainsi, en mai 1877, Monsieur Martin, en bon gérant de ses biens, ne tenait pas à faire une dépense supplémentaire pour une retraite de Marie à la Visitation, alors qu'il finançait déjà un pèlerinage à Lourdes pour elle, Pauline, Léonie et leur mère. Mais il finit par accepter de satisfaire le désir de Marie à qui la retraite de l'année précédente avait fait beaucoup de bien. Zélie était intervenue. A ce propos, elle parle de « ruse du métier ». Ce mot paraît péjoratif, mais il s'agit bien d'un jeu psychologique qui prend pour comparaison la « ruse » de la dentellière, c'est à dire l'habileté qui lui permet d'obtenir des raccords invisibles. (Docteur Cadéot, « Zélie Martin, Ed. Oeil/ F.X. De Guibert).
Mon bien-aimé est à moi et moi je suis à lui, le pâtre parmi les lys.
Prière consécratoire
O Marie, épouse de Joseph, je Vous consacre ma vocation d'épouse. Que par ma docilité à l'Esprit Saint, semblable à la femme parfaite des Proverbes, je m'ouvre à l'intelligence du cœur, que par mon désir de sainteté, je « séduise » et attire mon époux vers le Royaume. O Marie, que je rentre de plus en plus dans ce mystère de nuptialité où Dieu nous appelle, que par toute ma vie et par tous mes actes, je me prépare dès ici-bas avec mon époux à participer aux noces de l'Agneau. Que ma parure d'épouse, Vierge toute belle, soit la sagesse, la confiance, la force et la beauté réservées à toutes celles qui regardent vers Vous, Epouse et Reine. Donnez-moi de transformer chacune de mes tâches d'épouse en actes surnaturels et divins, cherchant toujours à Vous imiter.
Mon bien-aimé est à moi et moi je suis à lui, le pâtre parmi les lys.
Exercice
Médiatrice dans l'ordre de l'amour
Les différentes lectures nous amènent à dégager un certain nombre de valeurs qui sont propres à la femme comme porteuse du mystère de l'union et riche d'un grand désir de s'unir, qu'elle transmet à l'homme. Le terme de soumission est une traduction dangereuse voire erronée, comme dans le Notre Père: ne nous soumets pas à la tentation. En effet, soumettre, en français, signifie mettre en dessous, ce qui voudrait dire que Dieu nous tente, nous place dans une situation où la tentation est sur nous. Il vaudrait mieux traduire: ne nous laisse pas aller dans la tentation. Quant à l'attitude de la femme envers son mari, il serait plus juste de dire: femme, montrez de la déférence envers vos maris. Ne vous révoltez pas contre leur inconduite, mais, que votre attitude de douceur et d'humilité, votre reconnaissance de leur autorité leur fasse peu à peu comprendre qu'ils se trompent, que votre sainteté les confonde et qu'ainsi, ils reviennent à Dieu. Le Livre des Proverbes nous offre un beau portrait d'épouse. Le premier verset est difficilement traduisible: eshet haïl signifie à la fois la femme parfaite (celle qui est achevée et non pas celle qui n'a pas de défaut), la femme forte (haïl veut dire aussi soldat, songeons à Marie, forte comme une armée rangée en bataille) et vertueuse (virtus en latin signifie également force). C'est le portrait d'une reine et d'une servante. Il s'agit dans cet exercice, de méditer ce texte, afin de comprendre en qui réside la grande force de la femme dans une sorte d'examen de conscience. Force dans le dévouement envers son mari et ses enfants, force dans les choses matérielles et spirituelles. On voit que la renommée de son mari dépend d'elle, de même que le succès de ses affaires, elle montre l'exemple de la Charité, elle est rassurante, car confiante en la Providence.
« La femme forte, qui la trouvera? » Elle a bien plus de valeur que les perles. Le cœur de son mari a confiance en elle, et les produits ne lui feront pas défaut. Elle lui fait du bien, et non du mal, tous les jours de sa vie. Elle se procure de la laine et du lin, et travaille d'une main joyeuse. Elle est comme un navire marchant, elle amène son pain de loin. Elle se lève lorsqu'il est encore nuit, et elle donne la nourriture à sa maison et la tâche à ses servantes. Elle pense à un champs, et elle l'acquiert, du fruit de son travail elle plante une vigne. Elle ceint de force ses reins, elle affermit ses bras. Elle sent que ce qu'elle gagne est bon, sa lampe ne s'éteint point pendant la nuit. Elle met la main à la quenouille, et ses doigts tiennent le fuseau. Elle tend la main au malheureux, elle tend la main à l'indigent. Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est vêtue de cramoisi. Elle se fait des couvertures, elle a des vêtements de fin lin et de pourpre. Son mari est considéré aux portes, lorsqu'il siège avec les anciens du pays. Elle fait des chemises, et les vend, et elle livre des ceintures au marchand. Elle est revêtue de force et de gloire, et elle se rit de l'avenir. Elle ouvre la bouche avec sagesse, et des instructions aimables sont sur sa langue. Elle veille sur ce qui se passe dans sa maison, et elle ne mange pas le pain de paresse. Se fils se lèvent, et la disent bienheureuse, son mari se lève, et lui donne des louanges: « Plusieurs filles ont une conduite vertueuse, mais toi tu les surpasse toutes ». (Proverbes 31: 10-29).
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 12/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Troisième jour
Marie accordée en mariage
(les fiançailles bibliques)
Jésus enseigne ses disciples sur le mariage en leur disant que l'homme quitte son père et sa mère pour s'attacher à sa femme. 'Matthieu 19: 5). C'est également vrai de la femme. Le temps des fiançailles est donné pour les futurs époux accomplissent un travail de préparation qui commence par un travail de séparation et même de libération. En effet, on ne peut se donner que si on est libre, que si on s'est libéré. La véritable libération de la femme passe donc par une coupure. On parle beaucoup de couper le cordon ombilical. Cette expression symbolique traduit une réalité de souffrance, une pénible attraction en arrière. La régression vers le sein maternel est souvent vécue dans des rêves fusionnels comme en vivent les jeunes filles qui s'inventent un prince charmant avec lequel elles vivent une relation indifférenciée, dans une idéalisation de l'amour humain entretenue par la lecture des romans sentimentaux et la passion les feuilletons américains. Le lien mère-fille devra être purifié dans une solitude ontologique et spirituelle, ce n'est que dans la rencontre de notre solitude avec Dieu seul que s'abolit le sentiment de solitude. Cette solitude prépare la rencontre d'une autre solitude qui conduira à l'union dans le respect des personnes. C'est quand elle assume la séparation d'avec sa soeur, qui joua pour elle le rôle de mère, que Zélie Martin envisagea le mariage. L'Eglise et l'exemple des saints nous invitent au réalisme dans l'amour. Il nous faut nous décider à vivre nos rêves plutôt que de rêver notre vie.
Antienne
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur. (Cantique 3: 11).
Parole de Dieu
Livre d'Osée 2: 16-22
En ce jour-là, dit l'Éternel, tu m'appelleras: Mon mari! et tu ne m'appelleras plus: Mon maître! J'ôterai de sa bouche les noms des Baals, afin qu'on ne les mentionne plus par leurs noms. En ce jour-là, je traiterai pour eux une alliance avec les bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre, je briserai dans le pays l'arc, l'épée et la guerre, et je les ferai reposer avec sécurité. Je serai ton fiancé pour toujours; je serai ton fiancé par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde; je serai ton fiancé par la fidélité, et tu reconnaîtras l'Éternel. En ce jour-là, j'exaucerai, dit l'Éternel, j'exaucerai les cieux, et ils exauceront la terre; la terre exaucera le blé, le moût et l'huile, et ils exauceront Jizreel.
Luc 1: 26-27
Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.
2 Corinthiens 11: 1-3
Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, me supportez! Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
L'enseignement de l'Eglise
Sermon 2, « Missus Est », Saint Bernard
La raison pour laquelle le Seigneur a voulu que Marie fût fiancée à Joseph est la même que celle pour laquelle il a permis de doute de Saint Thomas sur la résurrection. C'était la coutume chez les Juifs de confier, aussitôt après les fiançailles, la futur épouse au futur époux, jusqu'au temps des noces, pour qu'il fût le gardien de sa chasteté, et qu'ils se gardassent l'un à l'autre une fidélité plus grande. Or, de même que Saint Thomas, en doutant et en touchant, est devenu le plus généreux confesseur de la résurrection de Jésus-Christ; de même Joseph, étant fiancé à Marie et en faisant, pendant tout le temps qu'elle fut confiée à sa vigilance, l'épreuve de la sainteté de sa conduite, est devenu le témoin le plus irréprochable de sa chasteté. Rien de plus admirable que ce rapport du doute de Saint Thomas avec les fiançailles de Marie.
Discours du 14 novembre 1979, Jean Paul II
Avec la solitude biblique achemine l'homme vers la communion des personnes. Face aux animaux, face aux réalités créées, il est amené à découvrir l'aide qui lui est accordée. Donc, la solitude est préparation, attente, ouverture vers la communion des personnes. Ce qui montre, en lien avec le chapitre 1 de la Genèse, que l'image de Dieu se lit à travers cette communion que l'homme et la femme constituent à l'origine. L'homme devient image de Dieu, moins au moment de la solitude, qu'au moment de la communion des personnes. En effet, dès l'origine, il est non seulement une image qui reflète la solitude d'une personne qui régit le monde, mais aussi, et essentiellement, l'image d'une insondable communion divine de Personnes, tel est l'aspect théologique le plus profond de tout ce que l'on peut dire sur l'homme. Nous nous trouvons dans la moelle même de la réalité anthropologique dont le nom est « corps humain ».
Discours du 19 décembre 1979, Jean Paul II
La pudeur est une expérience complexe: elle implique une expérience externe et interne, qui éloigne et qui rapproche, qui est crainte de l'autre moi-même, et de moi-même à travers lui. Elle est en vérité, la recherche de la juste valeur et donc, elle a une signification fondamentale quant à la recherche de « l'ethos » dans la communion des personnes, et, en particulier, dans les relations mutuelles entre l'homme et la femme. En même temps qu'elle m'éloigne de la nudité de l'autre, elle me rapproche de son intériorité. Ce caractère complexe de la pudeur s'exprime aussi par la crainte de l'autre moi-même et de moi-même à travers lui. Car la pudeur exprime les règles essentielles de la « communion des personnes » et est étroitement liée à la dimension de solitude originelle de l'homme. Loin d'exprimer une carence, cela indique, au contraire, une particulière plénitude de conscience et d'expérience, surtout la plénitude de compréhension de la signification du corps lié au fait « qu'ils étaient nus et n'en avaient pas honte » dans le texte de la Genèse, l'apparition de la honte et de la pudeur est mise en liaison avec la perte de la plénitude originelle. Nous devons nous demander à quelle plénitude de compréhension, avant la honte du corps, correspond la nudité originelle qui dit: « Ils étaient nus et n'en avaient pas honte ».
Consitution Gaudium et Spes, § 49
Il faut instruire à temps les jeunes, et de manière appropriée, de préférence au sein de la famille, sur la dignité de l’amour conjugal, sa fonction, son exercice: ainsi formés à la chasteté, ils pourront le moment venu, s’engager dans le mariage après des fiançailles vécues dans la dignité.
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
L'exemple de la Famille Martin
C'est à l'heure de la séparation déchirante d'avec celle qui était vraiment l'âme de son âme, que Zélie Guérin va brusquement voir s'ouvrir devant elle la perspective du mariage. Y songeait-elle effectivement ou subissait-elle encore, à son insu, l'attirance du voile et du recueillement qu'il confère? De taille un peu en dessous de la moyenne, le visage très joli et d'une expression toute pure, les cheveux bruns solidement noués, le nez long et de ligne harmonieuse, les yeux noirs pétillants de décision, où passait par moments une ombre de mélancolie, la jeune fille avait de quoi plaire. Toute en elle était vivacité, finesse, amabilité. D'esprit sémillant et cultivé, de très haut sens pratique et de grand caractère, par dessus tout et de foi intrépide, c'était une femme supérieure qui devait attirer les regards. Un jour que Zélie Guérin passait sur le Pont Saint Léonard, elle croisa un jeune homme dont la noble physionomie, l'allure réservée, la tenue pleine de dignité l'impressionnèrent. Au même moment, une voix intérieure lui murmurait en secret: « C'est celui-là que j'ai préparé pour toi ». L'identité du passant lui fut bientôt révélée. Elle apprit à connaître Louis Martin. (…) Les deux jeunes gens ne tardèrent pas à s'apprécier et à s'aimer. Leur accord moral s'établit si promptement que les fiançailles religieuses scellèrent sans retard leur engagement mutuel et que, trois mois après leur première rencontre, ils purent s'unir devant Dieu. Le 12 juillet 1858, à 22 heures, eut lieu le mariage civil qui, à leurs yeux n'était dans les termes qu'un odieux contresens et, dans la réalité, qu'une vaine formalité. Deux heures plus tard – c'était donc le 13 – ils s'échangèrent leur serment dans la splendide église Notre Dame. L'abbé Hurel, Curé Doyen de Saint Léonard, qui avait sans doute appuyé le projet de son autorité de père spirituel, reçut le consentement des époux. La scène se passait à minuit, dans la plus stricte intimité, comme pour ne savourer de la cérémonie que le parfum chrétien, peut être aussi parce que les grandes oeuvres de Dieu s'opèrent dans le silence nocturne et qu'elle était marquée au coin de la grandeur, l'union d'où devait naître la Sainte de Lisieux. (…) Ce qu'il (Louis) entrevit de noblesse dans l'âme de sa fiancée lui fit concevoir l'espérance de nouer avec elle, à la façon de Cécile et de Valérien, des Saints Tertiaires Franciscains Elzéar de Sabran et Delphine de Glandève, une de ces unions fraternelles où, dépassant le domaine des sens, les âmes seules se fondent pour se porter vers Dieu de tout le dynamisme d'un amour divinement épuré. (…) Chaque jour, en effet, les deux époux appréciaient davantage le charme de leur tendresse spiritualisée. (…) Non, la résolution des époux Martins n'était le faux départ d'une idylle brusquée. C'était la providentielle préparation d'une race sainte entre toutes. Dieu qui fit naître Son Fils en terre virginale, voulut ne confier Thérèse de l'Enfant Jésus qu'à des parents capables, pour l'avoir pratiquée, de comprendre la splendeur de la virginité. (Père Piat, Histoire d'une Famille, Ed. Téqui).
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
Prière consécratoire
O Marie, Source de toute pureté, je Vous consacre le temps de mes fiançailles, je renonce à tous liens fusionnels, notamment avec ma mère, pour que, libre et adulte, je puisse honorer mon père et ma mère et, à mon tour, fonder une famille selon le Cœur de Dieu. Je Vous consacre ce temps afin que, libérée de tout rêve et fausses images de l'homme, je puisse vivre mes rêves au lieu de rêver ma vie. O Marie, je Vous consacre mon besoin d'amour et ma peur ontologique de la solitude. C'est dans l'union de plus en plus grande de mon être tout entier avec Dieu, mon Créateur, que je pourrai devenir une épouse véritable, à l'exemple de Marie vivant dans la Sainte Famille.
Sortez, filles de Sion, regardez le Roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses fiançailles, le jour de la joie de son cœur.
Exercice
L'autonomie psychologique et affective se traduit pas le sentiment de plénitude que chante David lorsqu'il s'exclame: « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ». L'expérience du manque est remplacée par la certitude d'être entier, accompli, parfait au sens étymologique du terme, c'est à dire « achevé ». C'est ce qu'exprime l'Apôtre quand il nous invite à atteindre la stature parfaite du Christ. Nous appellerons cet exercice: « Qui est en Dieu, rien ne lui manque » (Sainte Thérèse d'Avila). 1 – Identifier le manque en tant que sensation. Où ce manque se situe-t-il dans le corps? Je m'imagine vu de l'extérieur comme une silhouette en trois dimensions, j'évalue les manques dans cette silhouette, je les ressens et je les « ancre » en touchant les parties manquantes sur et dans mon propre corps. 2 – Je médite sur Dieu en qui il n'est pas de manque, il est plénitude. L'Esprit remplit tout, j'imagine les cieux et la terre, en qui il n'est pas de vide. Le Père, Créateur de tout, désire tout remplir, la nature comme le Cœur de l'homme, ce dernier à la liberté de refuser. Le Fils désire remplir le cœur des hommes de son amour. Je m'imagine une Pentecôte d'Amour, où tout est rempli jusqu'à l'ivresse, du monde géologique au règne animal avec l'humanité. Je précise bien quelle est la matière de ce « remplissage », j'en éprouve à la fois la constance et la fluidité, la température, la capacité d'imprégnation, je donne un nom à cette « matière » comme Amour ou Etre, ou un autre nom. Quand j'éprouve cette plénitude jusqu'à l'ivresse, « j'ancre » cet état par un chant ou une exclamation de joie. 3 – Je réactive « l'ancre » du manque en touchant les parties de mon corps ou se situe le manque et en visualisant la silhouette. J'entonne le chant ou l'exclamation de joie que je répète en voyant la silhouette se remplir de la « matière » dont j'ai éprouvé l'existence et que je nomme. Quand elle est pleine, je m'associe à elle, je la réintègre entièrement. Je note alors les changements positifs. 4 – Je m'imagine dans le futur, dans des situations bien concrètes, particulièrement celles où j'éprouvais les manque, dans la solitude ou en compagnie, dans le travail quotidien ou dans les transports en commun, etc. Je me vois dans cet état complet où rien ne me manque et j'en éprouve des sentiments nouveaux. Je peux alors me lever et célébrer cette victoire.
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 11/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Deuxième jour
Consécration à Marie Enfant
La Tradition voit en Marie la fille préférée du Père. La psychologie de son côté nous apprend que le rôle de père est irremplaçable dans la formation de la personnalité de la jeune fille, c'est son regard d'homme qui lui révèle son identité de femme, transmise par la mère. Pour Marie, le regard du Père lui donnera son innocence, sa pureté e Cœur, car c'est un regard de bonté, de douceur et d'Amour Miséricordieux. Ce regard l'affranchit du regard des hommes, lui donne une immense sécurité, Elle habite ce regard. A l'exemple de la Vierge, il s'agit pour la femme de se placer sous le regard du Père et non pas sous le regard de l'homme qui convoite et qu'elle veut séduire, qui exige et dont elle veut mériter l'amour. La femme ne doit pas dépendre du regard de l'homme mais de celui du Père. Bien des femmes cherchent leur identité dans la considération que l'homme leur porte ou, au contraire, dans une indépendance réactionnelle. On n'est adulte que lorsqu'on est autonome et responsable. La femme responsable répond d'elle-même devant Dieu, comme le fit Marie à l'Annonciation: « Me voici, je suis la servante du Seigneur », elle décline son identité. Autonome signifie littéralement qui a sa loi (nomos en grec) en soi, sa loi, son principe. Elle ne peut dépendre d'un autre, sa dignité est dans cette autonomie, dans cette loi qui est divine et qui l'habite.
Antienne
Tu me ravis le cœur, ma soeur, ma fiancée, tu me ravis le cœur par l'un de tes regards. (Cantique 4: 9).
La Parole de Dieu
Il y a un secret entre le Père et elle, il est si jalousement gardé que l'on ne peut se servir pour en parler que des textes qui ne s'appliquent pas directement à elle, mais, que nous lisons métaphoriquement. Marie n'est pas la Sagesse, mais elle y est parfaitement transparente, ce qui fait que beaucoup de saints l'ont contemplée sous les traits de la Sagesse.
Sagesse 7: 22-30
En elle, en effet, un esprit intelligent, saint, unique, multiple, subtil, rapide, pénétrant, sans souillure, clair, impassible, ami du bien, acéré, incoercible, bienfaisant, ami des humains, constant, ferme, sans souci, qui peut tout, surveille tout, pénètre tous les esprits, les intelligents, les purs, les plus subtils. Car plus que tout mouvement, la Sagesse est mobile; elle traverse et pénètre tout grâce à sa pureté. Elle est un souffle de la puissance Divine, une effusion toute pure de la gloire du Tout-Puissant; aussi, rien de souillé ne pénètre en elle. Elle est un reflet de la lumière éternelle, un miroir sans tache de l'activité de Dieu,l'image de sa bonté, une image de son excellence. Bien qu'unique, elle peut tout, sans sortir d'elle-même, elle renouvelle toutes choses. Elle se répand au long des âges dans les âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes; car Dieu n'aime que celui qui vit avec la Sagesse. Elle est en effet, plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations; comparée à la lumière, elle l'emporte: car la lumière fait place à la nuit,mais contre la Sagesse le mal ne saurait prévaloir.
Tu me ravis le cœur, ma soeur, ma fiancée, tu me ravis le cœur par l'un de tes regards.
L'enseignement de l'Eglise
Les Grandeurs de Marie de Louis d'Argentan
Marie a été faite pour manifester en dehors de ce qu'il y a de plus grand et de plus profond dans la Divinité. Le Père, qui n'a qu'un seul Fils consubstantiel, voulait une fille qui lui donnât plusieurs enfants adoptifs dont il se ferait une famille très nombreuse. Le Fils unique, qui a un Père mais pas de mère, en voulait une selon l'humanité qui fût digne de Lui et ne blessât pas la dignité du Père éternel. Le Saint Esprit, seule personne au-dedans de Dieu qui ne produise une autre Personne, voulait une épouse avec laquelle Il devint si fécond en dehors de Dieu que par Sa divine opération le Fils de Dieu fût réellement produit selon l'humanité. Enfin, toute l'Adorable Trinité, qui ne demeurait qu'en elle-même, voulait un temple secret pour y faire sa demeure.
1er Livre des Révélations de Sainte Brigitte de Suède, chapitre 51
Ma très chère Mère, vous êtes semblable à cette fleur qui est éclose et qui a crû en une vallée proche de laquelle il y avait cinq hautes montagnes. Cette fleur est sortie de trois racines, avec une tige droite, laquelle n’avait aucuns nœuds; elle avait cinq feuilles pleines de toute sorte de suavité et de douceur. Or, cette humble vallée s’est élevée avec sa fleur par-dessus ces cinq montagnes, et ses feuilles se sont élargies et épandues sur toute l’étendue du ciel et par-dessus tous les chœurs des anges. C’est vous, ma Mère bien-aimée, qui êtes cette vallée, à raison de votre humilité, que vous avez eue par-dessus les autres. Celle-ci a dépassé les cinq montagnes. La première montagne, c’était Moïse, à raison de sa puissance, car par ma loi, il a eu puissance sur mon peuple comme si ce peuple eût été enfermé dans son poing: mais vous avez enfermé dans votre sein le Seigneur et le législateur divin de toutes les lois: partant, vous êtes plus élevée que cette montagne. La deuxième montagne était Élie, qui a été tellement saint qu’il fut ravi et élevé en corps et en âme en un lieu saint : mais votre âme, ma très chère Mère, est montée, et avec elle, votre corps très pur, par-dessus tous les chœurs des anges: partant, vous êtes plus haute et plus éminente qu’Élie. La troisième montagne, c’était la force incomparable de Samson, laquelle il a eue par-dessus tous les hommes, et toutefois, le diable l’a vaincu et surmonté par sa tromperie et sa subtilité: mais vous avez surmonté le diable par votre force admirable: partant, vous êtes plus forte que Samson. La quatrième montagne, c’était David, qui a été selon mon cœur et selon ma volonté, lequel toutefois est tombé en péché abominable et cruel: mais vous, ma Mère, vous avez suivi en tout et partout les arrêts et les décrets de ma volonté, et n’avez jamais péché. La cinquième et la dernière montagne, c’était Salomon, qui a été rempli de sagesse, et qui toutefois devint insensé: mais vous, ma Mère, vous avez été remplie de toute sagesse, et n’avez jamais été insensée, déçue ni trompée: partant, vous êtes bien plus éminente que Salomon. Or, cette fleur est sortie de trois racines, d’autant que, dès votre jeunesse, vous avez eu trois choses: l’obéissance, la charité et l’intelligence divine. Certes, de ces trois racines s’est élevée cette tige droite et sans aucun nœud, c’est-à-dire, votre volonté, qui ne fléchissait jamais qu’à la mienne. Cette fleur aussi a eu cinq feuilles, qui se sont étendues par-dessus tous les chœurs des anges. Vraiment, ma Mère, vous êtes cette fleur à cinq feuilles. La première feuille, c’est votre honnêteté. (...) La deuxième feuille, c’est votre miséricorde. (…) ,La troisième feuille, c’est votre douceur. (…) La quatrième feuille, c’est votre prodigieuse et admirable beauté. (…), La cinquième feuille, c’était votre divine délectation.
Tu me ravis le cœur, ma soeur, ma fiancée, tu me ravis le cœur par l'un de tes regards.
L'exemple de la Famille Martin
Comment pourrai-je redire toutes les tendresses que papa prodiguait à sa petite Reine? Il est des choses que le cœur sent, mais que la parole et même la pensée ne peuvent arriver à rendre. Ils étaient pour moi de beaux jours, ceux où mon roi chéri m'emmenait à la pêche avec lui. J'aimais tant la campagne, les fleurs et les oiseaux! Quelques fois, j'essayais de pêcher avec ma petite ligne, mais je préférais aller m'asseoir seule sur l'herbe fleurie. Alors mes pensées étaient bien profondes, et sans savoir ce que c'était de méditer, mon âme se plongeait dans une réelle oraison. Quelle journée que celle du dimanche! Thérèse était bien contente d'aller prendre la main de son Roi, qui ce jour-là l'embrassait encore plus tendrement qu'à l'ordinaire: puis toute la famille allait à la Messe. Tout au long du chemin et même dans l'église, la petite « Reine à papa » lui donnait la main. Sa place était à côté de lui. Quand nous étions obligés de descendre pour le sermon, il fallait encore deux chaises l'une auprès de l'autre. Ce n'était pas bien difficile... Tout le monde avait l'air de trouver cela si gentil de voir un beau vieillard avec une si petite fille, que les personnes se dérangeaient pour donner leur place. (Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face, Manuscrit A folio 17).
Tu me ravis le cœur, ma soeur, ma fiancée, tu me ravis le cœur par l'un de tes regards.
Prière consécratoire
O Marie, Fille préférée du Père, je me consacre dans Votre Enfance, je confie à Votre Cœur Immaculé toutes les blessures et les souffrances liées à la paternité humaine, qui m'ont empêchée d'être fille et de me placer sous le regard du Père des Miséricordes. Je renonce à chercher mon identité dans une dépendance du regard de l'homme sur moi mais avec Vous, Marie Enfant, j'ose entrer dans ce regard amoureux du Père qui m'innocente et me donne la dignité de fille, source de mon identité. Libre en Vous, mon Dieu et mon Père, à l'exemple de Marie, je peux vous dire: me voici.
Tu me ravis le cœur, ma soeur, ma fiancée, tu me ravis le cœur par l'un de tes regards.
Exercice
Il s'agit dans cet exercice, de visualiser le regard du Père comme un faisceau lumineux qui descend du Ciel, il est d'un beau jaune doré, il a un volume. Que voyez-vous dans cette lumière? La pureté, l'innocence, la joie, un amour infini fait de bonté, de tendresse, de douceur, de pardon, de Miséricorde. Recherchez dans votre vie des expériences de bonté, de tendresse, de douceur, etc. Revivez pleinement ces expériences et, chaque fois, placez dans le faisceau lumineux, le contenu de ces expériences en prononçant distinctement bonté, tendresse, douceur, etc... Entrez maintenant dans le faisceau lumineux et constatez ce que vous ressentez. Demeurez-y un long moment, puis laissez-vous aspirer par le regard du Père, jusqu'à entrer dans Sa Personne, jusque dans Son Cœur, ce lieu infiniment chaud et lumineux. Puis allez sur Ses genoux comme Thérèse était assise sur les genoux de Louis Martin pendant la prière du soir. Nommez bien ce que vous ressentez puis ouvrez les yeux et regardez autour de vous, votre mari (votre femme), vos enfants.
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 10/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Deuxième semaine
Avec la Vierge Marie
Premier jour
Consécration de la féminité
La Bible affirme que la femme est la gloire de l'homme (1 Co 11: 7), dans le langage biblique, la gloire traduit avant tout un rayonnement, ce qui suppose une lumière intérieure qui se manifeste à l'extérieur, l'émanation d'une beauté qui se donne à contempler. Le poète Tagore écrit: Tu vins un instant auprès de moi et tu m'émus par le grand mystère de la femme qui bat au cœur de la création ». Nous pouvons parler d'un mystère de la femme, c'est à dire, le plan caché de Dieu, en relation avec le salut du monde. Marie est l'incarnation de ce mystère par sa beauté (songeons à cette mystérieuse parole de Dostoïevski: la beauté sauvera le monde), par son intériorité, par sa force contre les puissances du mal. La beauté de Marie est faite d'harmonie et de pureté, de vertus et d'une puissance d'amour inépuisable. « Elle est si belle qu'on voudrait mourir pour la revoir », dit Sainte Bernadette Soubirous. Tous les voyons disent que sa seule vue ravit l'âme et la met en contact avec Dieu. Si la mission de l'homme réside avant tout dans l'agir, celle de la femme est avant tout dans le rayonnement de son être, elle est invitation pour l'homme à être et à aimer. Dans le Judaïsme, les femmes sont dispensées d'un grand nombre de commandements, particulièrement dans la prière, car elles sont considérées comme naturellement religieuses, naturellement en communion avec le divin. L'atteinte à la féminité dans l'image du corps et dans le rôle voulu par Dieu met en échec les plans de Dieu, elle est une autodestruction, une stérilisation de la vie. Retrouver sa féminité est le plus grand bien qu'une femme puisse faire à elle-même d'abord, mais à l'homme, à la famille et à la société.
Antienne
Tu es toute belle mon amie, et il n'y a pas de tâche en toi. (Cantique des Cantiques 4: 7).
La Parole de Dieu
Jésus va plusieurs fois appeler Sa Mère: « Femme », et chaque fois dans des situations où le Salut du monde est en jeu, comme aux Noces de Cana, où « Femme », provoque le Nouvel Adam à accomplir son premier miracle, autrement dit, à inaugurer son ministère. Marie hâte l'heure de la Rédemption. La femme est au commencement avec Eve, et à la fin avec Marie, la Femme revêtue de soleil, elle est au centre de l'histoire du Salut avec l'Annonciation.
Jean 2: 1-5
Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là, et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin. Jésus lui répondit: Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu'il vous dira.
L'eau sera changée en vin, le vin en Sang et le Sang en Feu de l'Esprit à la Pentecôte, chaque fois, en présence de la Femme.
Jean 19: 25-27
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.
Apocalypse 12: 1-11
Un grand signe parut dans le ciel: une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.
Tu es toute belle mon amie, et il n'y a pas de tâche en toi.
L'enseignement de l'Eglise
Dans l'enseignement de l'Eglise, seul Jean Paul II nous découvre le mystère de la femme en tant que telle, aussi, nous faut-il le citer longuement, dans « La Dignité et la Vocation de la Femme ».
Mulieris Dignitatem, § 10-11 (extraits)
L'être humain, homme ou femme, est une personne et donc la «seule créature sur terre que Dieu ait voulu pour elle-même»; et en même temps cette créature-là, absolument unique, «ne peut se trouver que par le don désintéressé d'elle-même». C'est là que prend naissance le rapport de «communion» dans lequel trouvent leur expression l'«unité des deux» et la dignité personnelle de l'homme et de la femme. (§ 10) (…) De nos jours, la question des «droits de la femme» a pris une portée nouvelle dans le vaste contexte des droits de la personne humaine. Eclairant ce programme constamment déclaré et rappelé de diverses manières, le message biblique et évangélique sauvegarde la vérité sur l'«unité» des «deux», c'est-à-dire sur la dignité et la vocation qui résultent de la différence et de l'originalité personnelles spécifiques de l'homme et de la femme. C'est pourquoi même la juste opposition de la femme face à ce qu'expriment les paroles bibliques « lui dominera sur toi » (Gn 3, 16) ne peut sous aucun prétexte conduire à « masculiniser » les femmes. La femme ne peut, au nom de sa libération de la « domination » de l'homme, tendre à s'approprier les caractéristiques masculines, au détriment de sa propre « originalité » féminine. Il existe une crainte fondée qu'en agissant ainsi la femme ne « s'épanouira » pas mais pourrait au contraire déformer et perdre ce qui constitue sa richesse essentielle. Il s'agit d'une richesse énorme. Dans la description biblique, l'exclamation du premier homme à la vue de la femme créée est une exclamation d'admiration et d'enchantement, qui a traversé toute l'histoire de l'homme sur la terre. Les ressources personnelles de la féminité ne sont certes pas moindres que celles de la masculinité, mais elles sont seulement différentes. La femme, comme l'homme aussi, du reste, doit donc envisager son épanouissement personnel, sa dignité et sa vocation, en fonction de ces ressources, selon la richesse de la féminité qu'elle a reçue le jour de la création et dont elle hérite comme une expression de l' « image et ressemblance de Dieu » qui lui est particulière. Ce n'est que dans ce sens que peut être surmonté aussi l'héritage du péché qui est suggéré par les paroles de la Bible: « Le désir te portera vers ton mari, et lui dominera sur toi ». Dépasser ce mauvais héritage est, de génération en génération, un devoir pour tout être humain, homme ou femme. En effet, dans tous les cas où l'homme est responsable de ce qui offense la dignité personnelle et la vocation de la femme, il agit contre sa propre dignité personnelle et contre sa vocation. (§ 10) (…) Il est difficile de comprendre pourquoi les paroles du protévangile mettent aussi fortement en relief la « femme » si l'on n'admet pas qu'en elle l'Alliance nouvelle et définitive de Dieu avec l'humanité, l'Alliance dans le sang rédempteur du Christ, a son commencement. (§ 11) (…) La «femme» du protévangile est inscrite dans la perspective de la Rédemption. La comparaison entre Eve et Marie peut se comprendre aussi dans le sens que Marie assume en elle-même et fait sien le mystère de la «femme» dont le commencement est Eve, « la mère de tous les vivants » (Gn 3, 20) (§ 11) (…) Marie signifie, en un sens, dépasser les limites dont parle le Livre de la Genèse (3, 16) et revenir vers le « commencement» où l'on retrouve la « femme » telle qu'elle fut voulue dans la création et donc dans la pensée éternelle de Dieu, au sein de la très sainte Trinité. Marie est « le nouveau commencement » de la dignité et de la vocation de la femme, de toutes les femmes et de chacune d'entre elles. La clé pour comprendre cela peut se trouver en particulier dans les paroles placées par l'évangéliste sur les lèvres de Marie après l'Annonciation, lors de sa visite à Elisabeth: « Il a fait pour moi de grandes choses » (Lc 1, 49). Ces paroles concernent évidemment la conception de son Fils, qui est le « Fils du Très-Haut » (Lc 1, 32), le « saint » de Dieu; mais en même temps elles peuvent signifier aussi la découverte du caractère féminin de son humanité. « Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses »: telle est la découverte de toute la richesse, de toutes les ressources personnelles de la féminité, de l'originalité éternelle de la « femme » telle que Dieu l'a voulue, personne en elle-même, qui se trouve en même temps «par le don désintéressé d'elle-même».
Tu es toute belle mon amie, et il n'y a pas de tâche en toi.
L'exemple de la Famille Martin
Sainte Edith Stein affirme que « la femme est la colonne invisible de l'Eglise ». Dans la Famille Martin, nous voyons comment Zélie joue ce rôle central qui relie les réalités matérielles à celles du Ciel. Elle écrit à son frère, dont la droguerie vient de brûler.
« J'ai dit à ma soeur de ne pas se creuser la tête pour cela, qu'il n'avait qu'une chose à faire: prier le Bon Dieu, car ni elle, ni moi, ne pouvions t'aider d'une autre manière. Mais Lui, qui n'est pas embarrassé, nous tirera de là quand Il trouvera que nous avons assez souffert et alors, tu reconnaîtras que ce n'est ni à tes capacités, ni à ton intelligence que tu dois ta réussite, mais à Dieu seul, comme moi et mon point d'Alençon. Cette conviction est très salutaire, je l'ai éprouvée par moi-même. Tu sais que nous sommes tous portés à l'orgueil et je remarque souvent que ceux qui ont fait leur fortune sont, pour la plupart, d'une suffisance insupportable. Je ne dis pas que j'en serais venue là, ni toi non plus, mais nous aurions été plus ou moins entachés de cet orgueil. Puis il est certain que la prospérité constante éloigne de Dieu. Jamais Il n'a conduit ses élus par ce chemin-là; ils ont auparavant passé par le creuset de la souffrance pour se purifier » (Lettre 90, Correspondance Familiale, Editions du Cerf).
« Crois-tu qu'elle aime déjà la toilette? Quand on lui dit qu'on doit aller promener, elle court vite à l'armoire où est sa plus belle robe et tend sa figure en disant « me débarbouiller ». Je trouve tout cela merveilleux, comme si ce n'était pas naturel » (Lettre 2, de Zélie à Isidore, Correspondance Familiale)
Pour le retour de son épetit ange », Zélie lui prépare une toilette bleu ciel avec de petits souliers bleus, une ceinture bleu et une jolie capeline blanche. « Ce sera charmant, dit-elle, je me réjouis à l'avance d'habiller cette poupée-là « . (Docteur Cadéot, Zélie Martin, Ed. F.X. De Guibert)
Dans la métaphore de la pêche, Thérèse nous montre le rôle de la beauté extérieure et celle de la beauté de l'être. N'y-a-t-il pas là une belle image du corps de la femme dans ses différents âges?
« Voici une belle pêche, rosée et si sucrée que tous les confiseurs ne sauraient imaginer une si douce saveur. Dis-moi ma Céline, est-ce que pour la pêche, le Bon Dieu a créé cette jolie couleur rose si veloutée et si agréable à voir et à toucher? Est-ce pour elle encore qu'Il a dispensé tant de sucre?... Mais non, c'est pour nous et non pas pour elle. Ce qui lui appartient, ce qui fait l'essence de sa vie c'est son noyau, nous pouvons lui enlever toute sa beauté sans lui enlever son être. Ainsi Jésus se plaît à prodiguer ses dons à quelques-unes de ses créatures, mais bien souvent, c'est pour s'attirer d'autres coeurs, et puis quand son but est atteint, il fait disparaître ces dons extérieurs, il dépouille complétement les âmes qui Lui sont les plus chères. En se voyant dans une aussi grande pauvreté, ces bonnes petites âmes ont peur, il leur semble qu'elles se sont bonnes à rien puisqu'elles reçoivent tout des autres et ne peuvent rien donner, mais il n'en est pas ainsi, l'essence de leur être travaille en secret, Jésus forme en elles le germe qui doit se développer là-haut dans les célestes jardins des cieux ». (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Oeuvres Complètes, Lettre N° 147, Editions du Cerf).
Tu es toute belle mon amie, et il n'y a pas de tâche en toi.
Prière consécratoire
Marie, Eve nouvelle, je Vous consacre ma féminité, tout ce qui en moi refuse cette vocation de femme. Je renonce à toute tentation de compétition, inconsciente ou non, par rapport à l'homme, pour entrer pleinement dans le désir de me donner, sans retour sur moi-même, à Votre exemple. Marie, miroir de pureté angélique, je Vous consacre toute mon énergie, pour qu'elle soit avant tout spirituelle, que je sois attentive et présente au monde céleste, afin d'être colonne invisible de l'Eglise et aussi de la petite église domestique que Vous m'avez confiée. Marie, Beauté au-dessus de toutes beautés, je Vous consacre l'image que j'ai de moi-même, afin que je trouve ma beauté en Vous, la Toute Pure, et dans l'oblativité de ma vie.
Tu es toute belle mon amie, et il n'y a pas de tâche en toi.
Exercice
Dans cet exercice, on méditera d'abord sur la beauté spirituelle et physique de Marie. Sa douceur. A quoi je la reconnais, comme se caractérise-t-elle? A l'intérieur et à l'extérieur. Sa beauté physique et spirituelle. L'harmonie entre les deux. Sa force. Où réside sa force? Comment se manifeste-t-elle? Y a-t-il le moindre soupçon de violence dans cette puissance? Quelle est sa place dans la famille, dans l'Eglise, dans le monde? Je me demande, maintenant que je perçois bien la Sainte Vierge, quelles qualités me manquent et que je voudrais avoir. J'imagine Marie assise en face de moi. Je ferme les yeux, je me lève et vais m'asseoir en Marie. Je ressent tout ce qu'elle ressent et fais l'expérience des qualités que je désire acquérir. Je retourne m'asseoir à ma place, j'ouvre les yeux et pense à l'avenir. Comment vais-je me comporter dans le futur avec ces ressources nouvelles?
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 9/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Huitième jour
Consécration de l'identité sociale
On confond souvent l'engagement social avec le militantisme politique. Ce dernier revêt un caractère religieux avec ses meetings, ses réunions, ses célébrations, ses « processions », nous sommes donc tentés de nous tenir à l'écart de ces activités qui pourraient se trouver en contradiction avec notre Foi. Cependant l'Eglise nous dit que la famille est précieuse pour la rendre présente et vivante dans la société séculière. Louis Martin n'a jamais eu honte de témoigner de sa Foi et de vivre sa Foi sur la place publique. Nous sommes bien timides, intimidés par l'esprit du monde, nous craignons de manquer de respect envers les autres et nous cachons tout signe d'appartenance au Christ. Ce que nous vivons dans la famille doit déborder à l'extérieur et rayonner. Nous devons toujours tenir table ouverte, garder la place du pauvre. Bien plus, il nous faut aller au-devant des pauvres, là ou ils se trouvent, organiser des secours, provoquer à la solidarité. C'est d'abord le rôle de l'homme qui entraînera sa famille dans l'exercice de la Charité. L'enseignement du Christ est formel: « Ce que vous aurez fait au plus petit, c'est à Moi que vous l'aurez fait ». Ces paroles sont prononcées dans le contexte du jugement dernier. Comment ne pas évoquer cette maxime de Saint Jean de la Croix: « Au soir de la vie, nous serons jugés sur l'amour »? La grande difficulté est de reconnaître la beauté du Christ dans des êtres totalement défigurés sur le plan moral ou physique. Nous préférerions des pauvres bien propres, alors qu'il s'agit de lépreux, des malades comme chacun d'entre nous de la lèpre du péché.
Antienne
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! (Matthieu 5: 6).
Parole de Dieu
Matthieu 25: 34-40
Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.
1 Jean 3: 14-19
Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui? Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous rassurerons nos coeurs devant lui.
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
L'enseignement de l'Eglise
Face à Dieu qui l'interroge sur le sort d'Abel, Caïn, au lieu de se montrer troublé et de demander pardon, élude la question avec arrogance: « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère? » (Gn 4, 9). « Je ne sais pas »: par le mensonge, Caïn cherche à couvrir son crime. C'est ainsi que cela s'est souvent passé et que cela se passe quand les idéologies les plus diverses servent à justifier et à masquer les crimes les plus atroces perpétrés contre la personne. « Suis-je le gardien de mon frère? »: Caïn ne veut pas penser à son frère et refuse d'assumer la responsabilité de tout homme vis-àvis d'un autre. On pense spontanément aux tendances actuelles qui font perdre à l'homme sa responsabilité à l'égard de son semblable: on en a des symptômes, entre autres, dans la perte de la solidarité à l'égard des membres les plus faibles de la société – comme les personnes âgées, les malades, les immigrés, les enfants –, et dans l'indifférence qu'on remarque souvent dans les rapports entre les peuples même quand il y va de valeurs fondamentales comme la survie, la liberté et la paix. (Jean Paul II, Evangelium Vitae, § 8).
Puisque le Créateur a fait de la communauté conjugale l'origine et le fondement de la société humaine, la famille est devenue la cellule première et vitale de la société. La famille a des liens organiques et vitaux avec la société parce qu'elle en constitue le fondement et qu'elle la sustente sans cesse en réalisant son service de la vie: c'est au sein de la famille en effet que naissent les citoyens et dans la famille qu'ils font le premier apprentissage des vertus sociales, qui sont pour la société l'âme de sa vie et de son développement. Ainsi donc, en raison de sa nature et de sa vocation, la famille, loin de se replier sur elle-même, s'ouvre aux autres familles et à la société, elle remplit son rôle social. La vie familiale est expérience de communion et de participation. (Jean Paul II, Les Tâches de la Famille Chrétienne, § 42).
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
L'exemple de la Famille Martin
Accostant en gare un épileptique totalement dénué de ressources et mourant d'inanition, Monsieur Martin tire son chapeau, y verse une généreuse aumône et n'hésite pas à quêter à la ronde dans les salles de pas perdus. Les pièces pleuvent nombreuses dans cette sébile d'un nouveau genre et le malade, pleurant de joie, peut enfin se restaurer et regagner son pays. Voici plus méritoire encore: dans une rue fréquentée, le bon samaritain rencontre, gisant à terre, un ouvrier tombé d'ivresse, sa boîte à outils près de lui. Les passant regardent et se détournent, peu soucieux de s'exposer aux hoquets de l'individu, Monsieur Martin se penche sur lui, l'empoigne, le soulève avec son attirail, et, lui donnant le bras, le conduit à son logis, quitte à lui faire, le lendemain, une utile semonce. Il aime à se dépenser ainsi sans mesurer le qu'en-dira-t-on, ni le péril. Excellent nageur, qui compte plusieurs sauvetages à son actif, il s'improvise soldat du feu quand sonne l'alarme d'incendie. C'est ainsi qu'il se porta tout seul au secours d'une personne âgée et l'arracha aux flammes. Chez lui, où l'on connaît sa bravoure téméraire, on tremble pour sa vie; quand il tarde, on redoute qu'il ne lui soit arrivé malheur. (Père Piat, Histoire d'une Famille, Editions Téqui)
Malgré ses multiples occupations, il trouvait le temps d'aller à la pêche, de jouer au billard et même de faire son cidre lui-même. Dans le domaine social, lecteur du journal La Croix, Louis Martin s'intéresse donc à l'oeuvre d'Albert de Mun qui avait quitté l'armée, comme son père, avec le grade de capitaine et avait pour but de remédier à la détresse des ouvriers en rappelant aux riches leurs devoirs à leurs égard. Le premier cercle fut fondé à Belleville, le 7 avril 1872. Louis Martin fut l'un des premiers souscripteurs du Cercle d'Alençon, avec son ami Vial Romet, lors de sa fondation, le 25 novembre 1875. (Docteur Cadéot, Louis Martin, Ed. François-Xavier de Giubert).
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
Prière consécratoire
Reine des cieux, Vous que Saint François appelait sa « Poverella », sa Petite Pauvre, conduisez-nous dans l'esprit des béatitudes, enseignez-nous la pauvreté dans l'Esprit des Béatitudes, dépouillés par le souffle de Dieu, doux et humbles de cœur. Mère de Miséricorde, communiquez-nous Votre Bel Amour, Votre prédilection pour les tout-petits, pour les plus blessés, inspirez-nous des nouvelles manières de témoigner du don total de Votre Fils Jésus-Christ dans la société où nous sommes insérés.
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!
Exercice
Nous pourrions intituler cet exercice « voir comme Dieu voit ». L'Epitre aux Corinthiens nous dit que l'amour ne soupçonne pas le mal, que l'amour croit tout, excuse tout. Or, Dieu est amour, il ne nous juge pas, il nous considère avec miséricorde. Si nous devons éviter le péché ce n'est pas par peur de la condamnation, au contraire nous devons cultiver la confiance, mais parce que nous faisons souffrir Celui qui nous aime. C'est par amour et seulement par amour et non par crainte. Voir comme Dieu c'est souffrir de la souffrance de l'autre et lui pardonner tout ce qu'il a fait et tout ce qu'il pourrait faire. Recherchons donc dans notre entourage des personnes que nous avons du mal à aimer et posons-nous ces questions: Quelle blessure est à l'origine de ce comportement que je juge mauvais? (Il nous faut souvent beaucoup de temps, de psychologie et d'honnêteté pour admettre qu'à l'origine de ce que nous n'aimons pas et ne comprenons pas, il y a une blessure d'amour). Quelles souffrances accompagnent ces blessures? (Essayons de ressentir en nous les souffrances que la personne éprouve). Imaginons maintenant que nous sommes le père, la mère de ces personnes, un parent capable de s'approprier l'hymne à l'amour de Chapitre 13 des Corinthiens. Considérons notre enfant avec ses blessures et ses souffrances, comment réagissons-nous? Ne désirons-nous pas le protéger, lui donner plus d'amour qu'aux autres enfants plus « normaux »?
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 8/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Septième jour
Consécration de notre identité sponsale
Le Sacrement du mariage n'a pas d'équivalent dans le monde, nous n'avons d'autre point de repère que dans la Sainte Trinité et dans la Sainte Famille car il est participation au mystère de Dieu. Dès les origines le Créateur dit qu'il n'est pas bon pour l'homme d'être seul, littéralement que ce n'est pas un bonheur pour lui. Il va donc le faire homme et femme et de leur union naît l'amour qui est la tierce personnes comme de l'union du Père et du Fils naît le Saint Esprit. La relation de dualité n'existe pas. C'est poursuivre une chimère que d'aspirer à une unité des deux qui ne serait pas orientée vers le don des deux en une troisième personne. Chaque Sacrement n'existe que dans sa matière. Comme dans l'Eucharistie la matière est le pain et le vin, comme dans le baptême la matière est l'eau, dans le Sacrement du Mariage la matière est le corps tel que Dieu l'a voulu sans honte, sans culpabilité, sans peur, sans désir égoïste que la théologie appelle concupiscence. Nous voyons qu'une telle union charnelle est humainement impossible, le mariage n'est donc possible que dans le recours au secret (sacramentum, en latin) de la vie divine. De plus l'union charnelle ne doit pas être considérée uniquement sur le plan sexuel. Joseph et Marie n'ont pas connu ce genre d'union et pourtant ils formaient une seule chair, nous pourrions dire que Joseph vivait dans le corps et dans le Cœur de Marie et que Marie vivait dans le corps et dans le Cœur de Joseph, ils ne sont pas restés extérieurs l'un à l'autre. Dans le Judaïsme biblique, après la signature du contrat de mariage, les époux vivaient un temps de « fiançailles », d'un an. Ce qui explique que Marie n'habitait pas encore chez son époux lors de l'Annonciation. Ce temps était réservé à la consommation du mariage d'une manière intériorisée, on devenait une seule chair avant même que les corps s'unissent pour la procréation. C'est ce que firent Louis et Zélie Martin. Un mariage blanc est invalide dans le Christianisme. Nous ne sommes bien sûr pas à la hauteur d'une telle vocation, mais, c'est en célébrant quotidiennement le mystère des épousailles, comme le Prêtre célèbre tous les jours l'Eucharistie, que nous grandissons dans ce mystère qui nous fait entrer dans l'union de l'Eglise et du Christ et dans les noces éternelles de l'Agneau, dans la contemplation et dans la participation à l'amour trinitaire qui est notre vocation pour l'éternité.
Antienne
L'Esprit et l'Epouse disent: « Viens! » Que vienne Ta Grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous. (Epître à Diognète).
Parole de Dieu
Tobie 8: 5-8
Tu es béni Dieu de nos pères et Ton Nom est béni das tous les siècles des siècles! Que Te bénissent les cieux, et toutes Tes créatures dans tous les siècles! C'est toi qui as créé Adam, c'est Toi qui as créé Eve sa femme, pour être son secours et son appui, et la race humaine est née de ces deux-là. C'est Toi qui as dit: « Il ne faut pas que l'homme reste seul, faisons-lui une aide semblable à lui ». Et maintenant, ce n'est pas le plaisir que le cherche en prenant ma soeur, mais je le fais d'un cœur sincère. Daigne avoir pitié d'elle et de moi et nous mener ensemble à la vieillesse! Et ils dirent de concert: « Amen, Amen! Et ils se couchèrent pour la nuit.
Genèse 2: 21-25
Alors le Seigneur Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place. Le Seigneur Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme, et il l'amena vers l'homme. Et l'homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! on l'appellera femme, parce qu'elle a été prise de l'homme. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. L'homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n'en avaient point honte.
Matthieu 19: 3-6
Les pharisiens l'abordèrent, et dirent, pour l'éprouver: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque? Il répondit: N'avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l'homme et la femme et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.
Ephésiens 5: 24-33
Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Église, parce que nous sommes membres de son corps. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église. Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.
L'Esprit et l'Epouse disent: « Viens! » Que vienne Ta Grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous.
L'enseignement de l'Eglise
« Le corps de l’homme participe à la dignité de l’" image de Dieu ": il est corps humain précisément parce qu’il est animé par l’âme spirituelle, et c’est la personne humaine toute entière qui est destinée à devenir, dans le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit (cf. 1 Co 6, 19-20 ; 15, 44-45) :Corps et âme, mais vraiment un, l’homme, dans sa condition corporelle, rassemble en lui-même les éléments du monde matériel qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur. Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle. Mais au contraire il doit estimer et respecter son corps qui a été créé par Dieu et qui doit ressusciter au dernier jour ». (Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 364).
« Créés ensemble, l’homme et la femme sont voulus par Dieu l’un pour l’autre. La Parole de Dieu nous le fait entendre par divers traits du texte sacré. « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie » (Gn 2, 18). Aucun des animaux ne peut être ce « vis-à-vis » de l’homme (Gn 2, 19-20). La femme que Dieu « façonne » de la côte tirée de l’homme et qu’il amène à l’homme, provoque de la part de l’homme un cri d’admiration, une exclamation d’amour et de communion: « C’est l’os de mes os et la chair de ma chair » (Gn 2, 23). L’homme découvre la femme comme un autre « moi », de la même humanité. L’homme et la femme sont faits « l’un pour l’autre »: non pas que Dieu ne les aurait faits qu’« à moitié » et « incomplets »; Il les a créés pour une communion de personnes, en laquelle chacun peut être « aide » pour l’autre parce qu’ils sont à la fois égaux en tant que personnes (« os de mes os... ») et complémentaires en tant que masculin et féminin (MD 7). Dans le mariage, Dieu les unit de manière que, en formant « une seule chair » (Gn 2, 24), ils puissent transmettre la vie humaine: « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre » (Gn 1, 28). En transmettant à leur descendants la vie humaine, l’homme et la femme comme époux et parents, coopèrent d’une façon unique à l’œuvre du Créateur. (Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 371-372)
« Quand l'être humain, Adam, se réveille de sa torpeur, et qu'il voit l'être féminin tiré de lui, il découvre la signification sponsale du corps, c'est à dire qu'il saisit, à travers la « nudité » de l'autre, qu'il est fait pour la « communion des personnes » et la communion des personnes signifie exister l'un pour l'autre, dans une relation de don. Le don se révèle pour ainsi dire une caractéristique particulière de l'existence personnelle, ou mieux, de l'essence même de la personne. Et cette relation est précisément la conclusion de la solitude originelle de l'homme ». C'est précisément du fond de cette solitude originelle que l'homme émerge dans la dimension du don réciproque, dont l'expression est le corps humain, dans toute la vérité originelle de sa masculinité et féminité. Le corps, qui exprime la féminité pour la masculinité et vice-versa, la masculinité pour la féminité, manifeste la réciprocité et la communion des personnes. Il l'exprime dans le don comme caractéristique fondamentale de l'existence personnelle. Voici ce qu'est le corps: un témoin de la création en tant que don fondamental, un témoin d'amour comme source dont est né le fait même de donner. La masculinité-féminité est le signe originel d'une donation créatrice, d'une prise de conscience de la part de l'être humain, homme ou femme, d'un don vécu, pour ainsi dire, de la manière originelle. C'est avec cette signification-là que le sexe prend place dans la théologie du corps ». (Jean Paul II, Discours du 9 janvier 1980).
La fidélité exprime la constance dans le maintien de la parole donnée. Dieu est fidèle. Le sacrement du mariage fait entrer l’homme et la femme dans la fidélité du Christ pour son Église. Par la chasteté conjugale, ils rendent témoignage à ce mystère à la face du monde. Saint Jean Chrysostome suggère aux jeunes mariés de tenir ce discours à leur épouse: « Je t’ai prise dans mes bras, et je t’aime, et je te préfère à ma vie même. Car la vie présente n’est rien, et mon rêve le plus ardent est de la passer avec toi, de telle sorte que nous soyons assurés de n’être pas séparés dans celle qui nous est réservée ... Je mets ton amour au-dessus de tout, et rien ne me serait plus pénible que de n’avoir pas les mêmes pensées que les tiennes ». (Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 2365).
L'Esprit et l'Epouse disent: « Viens! » Que vienne Ta Grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous.
L'exemple de la Famille Martin
Ces croyants d'élite, qui ont commencé par s'interdire les relations conjugales, évoquent la fraicheur de tendresse qui unissait à la Reine Marguerite le Roi Chevalier, Louis de Poissy. Entre les deux conjoints, il y a un lien substantiel, le Christ. Leurs mains ne sont étreintes que soudées aux siennes. Ils savent que le mariage est un sacrement des vivants dont ils sont eux-mêmes les ministres, un sacrement permanent qui vivifiera de Sa Grâce le cours entier de leur existence. La communauté ainsi fondée se trouve spiritualisée dans son essence. Elle prend un style quasi sacerdotal. La Sainteté, loin de dessécher l'amour, en fait une création continue, un chef d'oeuvre de compréhension mutuelle, de dévouement désintéressé, de don totale dans l'oubli de soi. Leur vie à deux n'est pas un égoïsme dans le mariage – ce dont il avaient l'instinctive horreur – ni une évasion mystique hors du mariage – ce dont il eurent peut être la tentation subtile, – mais une ascension collective dans et par le mariage. Ainsi réalisèrent-ils en plénitude le plan du Créateur. L'amour que se vouèrent ces chrétiens n'est pas quitessencié, sublimé, raffiné au point d'en paraître désincarné. Il joint les ferveurs de fiancés à toutes les délicatesses de la Charité, aux confidences surnaturelles de l'amitié. L'épouse admire son époux. Après quatre ans et demi d'union, elle écrit à son sujet: « Je suis toujours très heureuse avec lui, il me rend la vie bien douce. C'est un saint homme que mon mari, j'en désire un pareil à toutes les femmes, voilà le souhait que je leur fais pour la nouvelle année ».
L'Esprit et l'Epouse disent: « Viens! » Que vienne Ta Grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous.
Prière consécratoire
O Marie, épouse de Saint Joseph, épouse de Dieu et qui vivez dans la Trinité Sainte, nous Vous consacrons le moment de notre mariage, dévoilez-nous la profondeur du mystère sponsal. Vous qui avez connu la solitude du cœur et du corps, apprenez-nous à ne chercher que Dieu, à ne trouver qu'en Lui la solution à nos limites humaines. Vous qui êtes l'épouse parfaite, la vivante image de l'Eglise, apprenez-nous à célébrer chaque jour notre mariage dans tous les actes de notre vie. Apprenez-nous la Charité qui ne soupçonne pas le mal mais qui croit tout et espère tout.
L'Esprit et l'Epouse disent: « Viens! » Que vienne Ta Grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous.
Exercice
L'union n'est pas fusion. Comme la Trinité ne peut se concevoir dans une distinction des personnes, le couple doit vivre dans le respect e l'autre en tant qu'autre, on ne peut unir que ce qui est distinct. Seuls deux adultes, c'est à dire des personnalités mûres, autonomes (mais non indépendantes) et responsables d'elles-mêmes peuvent vivre une communion, une commune union, une unité. L'amour du semblable est une idée chère aux philosophes Grecs mais elle n'est pas chrétienne. C'est Carl-Gustav Jung qui a montré que l'homme cherche son anima dans l'autre, c'est à dire une projection de l'image féminine qu'il porte en lui, image formée dans l'enfance et imprimée dans la mémoire, influencée par l'aspect physique et la personnalité maternelle, par les toutes premières impressions sensorielles, par les premières émotions érotiques. Là encore nous ne sommes pas dans le respect de l'autre mais dans la recherche de nous-mêmes. Pour que le Sacrement soit valide, nous devons être conscient de tout cela au moment du mariage. Heureusement, il n'est jamais trop tard pour revisiter le moment où nous avons fait alliance et nous ajuster au sacrement. Notons que le Sacrement est indissoluble, on ne l'annule pas. Ce que l'on appelle annulation du mariage est la reconnaissance par l'Eglise qu'il n'y a jamais eu Sacrement. Nous ne devons donc pas considérer cette procédure à la légère. Découvrons, au contraire, que nous avons vécu un mystère qui nous dépasse infiniment et rendons grâce. Dans cet exercice, nous allons: relire les textes de la liturgie du mariage pour en redécouvrir la beauté et les exigence. Reprendre notre préparation au mariage en considérant notre maturité: comment aujourd'hui être plus mûr, plus adulte, plus autonome sur le plan physique, psychologique et spirituel, plus responsable. Considérer notre désir de nous livrer inconditionnellement à un autre, totalement autre avec ses besoins propres, sa vocation propre, ses donc et toutes ses différences. Voir que le conjoint n'est plus le même que celui que nous avons épousé, tant sur le plan physique, que psychologique et spirituel. Nous découvrons alors ce que nous cherchions en lui de semblable à nous ou de complémentaire, il nous faut refaire le choix et nous souvenir de nos engagements. Relire notre désir de donner la vie, de nous donner aux autres (en général le choix des textes de la Messe de mariage nous rappelle la générosité de notre cœur à cette époque). Actualiser le Sacrement au cours d'une Messe.
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille 7/26
Consécration à la Sainte Trinité par la Sainte Famille
Communion Marie Reine des Familles
Sixième jour
Consécration de notre identité spirituelle
Notre paternité se se borne pas à être des géniteurs et des éducateurs, nous devons également, au sein de la famille, être des pères spirituels. Cela est possible par exemple, la prière et la parole. Thérèse, en regardant son père vivre et prier a su ce qu'était la sainteté. Le père est le liturge de la famille: Saint Joseph conduisait quotidiennement la prière familiale, Jésus le voyait prier à la synagogue toutes les semaines, et au Temple au moins trois fois par an, pour les fêtes de pèlerinage. Monsieur Martin a enseigné par son exemple, ce qu'est la Charité Chrétienne, l'accueil du pauvre, le sens de la justice et de la miséricorde. Ses paroles ont été des occasions de cheminement spirituel. Il a enseigné également ce qu'est l'oblativité, le don de soi désintéressé en donnant ses cinq filles à l'Eglise, renonçant ainsi à toute descendance humaine. Le père est également le transmetteur de la Parole de Dieu. Comme ce point est oublié alors que nous trouvons aujourd'hui des missels comme Ephata qui permettent au père de lire la Parole en famille et d'initier un commentaire! « Le père en tant qu'il est géniteur (la semence de l'homme se dit zarakh, d'une racine qui signifie souvenir – mémoire, en hébreux) mais aussi parce qu'il forme son enfant, est le transmetteur d'un immense savoir et le cultivateur de la mémoire de l'homme. Je suis toujours émerveillé, lorsque j'assiste au Shabbat dans une famille juive, de ce que les enfants connaissent aussi bien les Ecritures et les discutent. Le père de famille chante, à la maison et à la synagogue, les prières innombrables, les psaumes, les prophètes. Un enfant juif est frappé par la voix de son père. Il est pour lui un modèle. Nous sommes loin du père absent de l'Occident moderne ou l'enfant cherche en vain l'homme qui va lui donner son identité masculine. Cette identité, elle se rencontre dans une relation avec Dieu, au sein d'une communauté d'hommes qui prient et s'expriment sans pudeur ». (« Joseph, un père pour le nouveau millénaire », Frère Ephraïm).
Antienne
C'est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au Ciel et sur la terre, tire son nom. (Ephésiens 3: 14-15).
Parole de Dieu
Le Père est le gardien des commandements de Dieu, de la loi divine. Il est invité à une pratique permanente de la présence à Dieu. Il enseigne par l'exemple et la parole en toutes circonstances, qu'il se lève ou qu'il se couche, qu'il reste à la maison ou qu'il voyage.
Deutéronome 6: 1-12
Voici les commandements, les lois et les ordonnances que l'Éternel, votre Dieu, a commandé de vous enseigner, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession; afin que tu craignes l'Éternel, ton Dieu, en observant, tous les jours de ta vie, toi, ton fils, et le fils de ton fils, toutes ses lois et tous ses commandements que je te prescris, et afin que tes jours soient prolongés. Tu les écouteras donc, Israël, et tu auras soin de les mettre en pratique, afin que tu sois heureux et que vous multipliiez beaucoup, comme te l'a dit l'Éternel, le Dieu de tes pères, en te promettant un pays où coulent le lait et le miel. Écoute, Israël! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. L'Éternel, ton Dieu, te fera entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob, de te donner. Tu posséderas de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, des maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as point remplies, des citernes creusées que tu n'as point creusées, des vignes et des oliviers que tu n'as point plantés. Lorsque tu mangeras et te rassasieras, garde-toi d'oublier l'Éternel, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude.
C'est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au Ciel et sur la terre, tire son nom.
L'enseignement de l'Eglise
« Si, en donnant la vie, les parents prennent part à l'œuvre créatrice de Dieu, par l'éducation ils prennent part à sa pédagogie à la fois paternelle et maternelle. La paternité divine, suivant saint Paul, constitue l'origine et le modèle de toute paternité et de toute maternité dans le cosmos (cf. Ep 3, 14-15), en particulier de la maternité et de la paternité humaines. Sur la pédagogie divine, nous avons été pleinement enseignés par le Verbe éternel du Père qui, en s'incarnant, a révélé à l'homme la dimension véritable et intégrale de son humanité, la filiation divine. Il nous ainsi révélé également ce qu'est le véritable sens de l'éducation de l'homme. Par le Christ, toute éducation, dans la famille et ailleurs, entre dans la dimension salvifique de la pédagogie divine, destinée aux hommes et aux familles, et culminant dans le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur. Toute démarche d'éducation chrétienne, qui est toujours en même temps une éducation à la plénitude de l'humanité, part de ce « cœur » de notre rédemption ». (Jean Paul II, « Lettre aux Familles », § 16)
« L'éclipse du sens de Dieu et de l'homme conduit inévitablement au matérialisme pratique qui fait se répandre l'individualisme, l'utilitarisme et l'hédonisme. Là encore, on constate la valeur permanente de ce qu'écrit l'Apôtre: « Comme ils n'ont pas jugé bon de garder la vraie connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à leur esprit sans jugement, pour faire ce qui ne convient pas » (Rm 1, 28). C'est ainsi que les valeurs de l'être sont remplacées par celles de l'avoir. La seule fin qui compte est la recherche du bien-être matériel personnel. La prétendue « qualité de la vie » se comprend essentiellement ou exclusivement comme l'efficacité économique, la consommation désordonnée, la beauté et la jouissance de la vie physique, en oubliant les dimensions les plus profondes de l'existence, d'ordre relationnel, spirituel et religieux ». (Jean Paul II, Evangelium Vitae, § 23).
C'est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au Ciel et sur la terre, tire son nom.
L'exemple de la Famille Martin
« Quand le prédicateur parlait de Sainte Thérèse, papa se penchait et me disais tout bas: « écoute bien, ma petite reine, on parle de ta sainte Patronne. « J'écoutais bien en effet, mais je regardais papa plus souvent que le prédicateur, sa belle figure me disais tant de choses! Parfois ses yeux se remplissaient de larmes qu'il s'efforçait en vain de retenir, il semblait déjà ne plus tenir à la terre, tant son âme aimait à se plonger dans les vérités éternelles » (Manuscrit A, folio 17). « De sa belle voix, il chantait des airs remplissant l'âme de pensées profondes, ou bien nous berçant doucement il récitait des poésies empreintes des vérités éternelles. Ensuite nous montions pour faire la prière en commun et la petite reine était toute seule auprès de son Roi, n'ayant qu'à le regarder pour savoir comment prient les Saints ». (Manuscrit A, folio 18).
C'est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au Ciel et sur la terre, tire son nom.
Prière consécratoire
Très Sainte Vierge Marie, Vous qui avez vu prier Saint Joseph, je Vous remets ma honte de prier en public ou en présence de ma famille. Obtenez-moi l'esprit de force qui me donnera le courage de ne pas rougir du Nom de Jésus devant les hommes, afin que je devienne un modèle de piété pour mes enfants. Je Vous consacre mes lèvres pour qu'elles chantent la louange de Dieu, mes mains pour qu'elles s'élèvent dans la prière, ma voix pour qu'elle enseigne et reprennent en toute circonstance. Que l'Esprit ranime en moi la grâce de mon baptême pour que je sois pleinement prêtre, prophète et roi.
Exercice
Méditez les strophes d'un poème que Thérèse, enfant, a écrit à son père, à l'occasion de sa fête, le 25 août 1885:
Je suis une timide aurore
un modeste bouton de fleur.
Le rayon qui me fait éclore,
Cher petit Papa, c'est ton cœur!
En grandissant je vois ton âme
Toute pleine du Dieu d'Amour,
Cet exemple béni m'enflamme
Et je veux te suivre à mon tour.
Je veux devenir sur la terre
Ta joie, ta consolation.
Je veux t'imiter, Petit Père,
Toi, si tendre, si doux, si bon.
Imaginez qu'un de vos enfants vous a écrit ces vers. Quel est son attente envers vous? Comment y correpondre?