Les 7 Saints Fondateurs de l'Eglise de Bretagne
Aux Vème et VIème siècles, l'Armorique, qui deviendra par la suite la petite Bretagne (par opposition à la Grande-Bretagne), ne semble pas avoir été très peuplé. Chassé de Grande-Bretagne, des immigrants s'implantèrent en petite Bretagne. Ils arrivaient avec leurs moines. De l'an 447 à l'an 632, sept moines furent considérés par la population de l'Armorique comme les saints principaux et les fondateurs du pays breton.
Saint Brieg
Fondateur du Diocèse de Saint Brieuc
Saint-Brieuc (VIème siècle) ou Brioc ou Brieg. Briocus en latin. Originaire de Cardigan (Pays de Galles). Son père se nommait Cerpus et sa mère Eldruda, tous les deux étaient païens. Fondateur de l’évêché de Saint-Brieuc.L’éducation de Brieuc est confiée à saint Germain de Paris. Il est sacré prêtre en l'an 549 en l'Eglise de Notre-Dame de Paris. Après avoir contribué à l’évangélisation de la Grande-Bretagne (vers l'an 550) et fondé le monastère de Landa Magna (Llandyfriog ou Lann Broic dans le comté du Cardigan), il débarque en Bretagne continentale avec 84 de ses disciples (vers l'an 565). Son cousin Riwall ou Rigual (V-VIème siècle), roi de Domnonée, lui fait don du « Champ du Rouvre », près de l’embouchure du Gouet. Brieuc y établit sa résidence, et un siège épiscopal (qui n’est attesté que vers le Xème siècle) avant de se retirer à Lis Heylon (Hillion, semble-t-il). Il serait mort en l'an 614, à l'âge de 90 ans. L'aspect légendaire de sa vie le rendit célèbre pour ses dons de guérison. Il est surtout célèbre pour avoir amené des loups à s'agenouiller humblement devant lui.
Tropaire à Saint Brieg
Bâtisseur de l’Eglise, colonne de l’orthodoxie, nous te magnifions, saint père Brieg, toi que l’Esprit-Saint vint couronner d’une flamme à l’instar des apôtres. Illuminateur du Penthièvre, des moines le modèle, des pasteurs l’ornement, tu fis germer la foi et la piété parmi les infidèles. Par tes prières, fais germer dans nos cœurs une foi sans crainte, une piété sans détours, un amour sans faille pour le salut de nos âmes.
Saint Tugdual
Fondateur du Diocèse de Tréguier
Saint Tugdual (vers l'an 500) ou Tual, Tudi ou Pabu. Originaire de Grande-Bretagne (Devon). Tugdualus en latin. Fondateur de l’évêché de Tréguier.Tugdual aurait émigré de Grande-Bretagne en Armorique accompagné de sa mère (sainte Pompaea) et de 72 disciples (dont saint Ruelin, saint Guevroc, saint Goneri, saint Loëvan, saint Briac,...) sous le règne de son cousin Deroch ou Deroc. Il aurait débarqué à Porz-Pabu (en Ploumoguer) où il aurait fondé un monastère appelé Lanpabu (Trébabu). Après avoir établi un monastère à Land-Treguer (Tréguier) vers 535, il se serait rendu en compagnie de saint Aubin auprès du roi franc Childebert Ier (511-558) qui l’aurait consacré évêque. Il serait mort vers 553. Tugdual accomplit tant de miracles qu'à sa mort on dira de lui : "s'il n'est pas Dieu le Père, c'est qu'il ne l'a pas voulu".
Saint Paul Aurélien
Fondateur du Diocèse de Saint Pol de Léon
Saint-Paul Aurélien (Vème siècle) ou Saint Pol de Léon ou Paol. Paulus en latin. Originaire de Glamorgan (Pays de Galles). Fondateur de l’évêché de Léon.Né en l'an 492 (ou en 480), Paul Aurélien aurait appartenu à la famille britto-romaine des « Aurelianus » (V-VIème siècle). Il est présenté comme un disciple de saint Iltud. Selon, Wrmonoc ou Gourmenoc (moine qui a écrit la première version de la vie de saint Pol Aurélien), il débarque sur l'île d'Ouessant (à Porz Paul) vers l'an 517. A la demande de son cousin, le comte Withur, il débarrasse l’île de Batz d’un dragon. Withur lui fait alors don de son palais et des revenus qu'il percevait sur l'île de Batz. Le roi franc Childebert Ier (511-588) le fait ordonner évêque et le place à la tête de l’évêché de Léon à Castel-Paol (Saint-Pol-de-Léon). Suite à son retrait, vers l'an 553, sur l’île de Batz, trois évêques lui succèdent de son vivant : Jaoua, Ternvael (ou Tiernomallus) et Keveren (ou Cetomerinus). Il meurt semble-t-il vers 580 (ou 594). Lors des invasions nordiques, ses reliques ont été transférées à Fleury-sur-Loire en 954 (monastère de S. Florent), où elles ont été détruites par les Huguenots au XVIème siècle (vers l'an 1567). Seul un ossement de son bras est conservé à Saint-Pol-de-Léon.
Tropaire à Saint Paul Aurélien
Apôtre des Bretons et vrai disciple du Christ, tu as répandu la parole de ton Maître à l’occident du monde. Infatigable combattant, tu as lutté vaillamment sur l’île contre les assauts des ennemis et vaincu le funeste dragon. Modèle de sainteté parmi les pontifes, nous te vénérons comme le premier pasteur du Léon, bienheureux Pol Aurélien notre père, prie le Christ notre Dieu pour qu’Il sauve nos âmes.
Saint Paterne
Fondateur du Diocèse de Vannes
Saint Patern (vers 440) ou Padarn, Padern, Pern ou Pair. Paternus en latin. Originaire d’Armorique. Son père se nommait Petranus et sa mère Guenn. On le signale à Vannes, après 497. D’origine gallo-romaine, il est le premier évêque de Vannes. Il aurait été formé dans le monastère de Rhuys (sous l'abbé Generosus), avant que saint Gildas en devienne abbé. Son père serait d'abord allé en Irlande, Patern l'aurait rejoint avant de passer en Grande-Bretagne, d'y ouvrir deux monastères et de revenir à Vannes. Il participe au concile de Vannes en 465, où il fut nommé évêque. Il participa au traité de 497 avec Clovis. Au IXème siècle, ses reliques sont transportées dans le Berry puis à Issoudun.
Tropaire à Saint Paterne
Saint Pontife Patern, tu fus le témoin de la douceur du Christ au milieu de la dureté du monde. Maître de vertu, tu fus persécuté à cause du Sauveur et n’ouvris pas la bouche lorsqu’on t’accusait faussement. Tout au long de ta vie, tu fus pour tes brebis un bon pasteur, imitant en toute chose ton maître le Bon Pasteur. Prie le qu’il nous accorde à nous aussi le don de la patience, de la douceur et sa grande miséricorde.
Saint Corentin
Fondateur du Diocèse de Quimper-Corentin
Saint Corentin (Vème siècle), appelé aussi Kaouritin ou Kaour. Corentinus en latin. Né vers l'an 375, il est considéré comme le premier évêque de Quimper. Il est d’origine armoricaine et vivait près de Plomodiern (dans un lieu arrosé par une fontaine dans laquelle habitait un étrange poisson), quand le roi Gradlon ou Grallon (successeur de Conan Meriadek) fait sa rencontre au cours d’une partie de chasse. Le roi lui aurait fait don de toutes ses possessions sur ce territoire. Par la suite, Martin, archevêque de Tours, aurait choisi Corentin comme évêque de Cornouaille. Gradlon fait don à celui-ci de son palais de Quimper (Kemper-Odetz) pour qu’il bâtisse sa cathédrale à cet emplacement. Il serait mort à Quimper vers 460.
Saint Samson
Fondateur du Diocèse de Dol-de-Bretagne
Saint Samson (vers l'an 500). Sampsonis en latin. Originaire de Dyfed (Pays de Galles). Ses parents se nommaient Ammonius et Anne. On le signale à Dol, en 565. Samson aurait reçu, comme Paul Aurélien, sa formation dans le monastère de saint Iltud (Llantwitt). Il est consacré évêque du Pays de Galles par Dubric et décide de s’exiler en Armorique où il débarque à l’embouchure du Guioul avant de fonder le monastère de Dol. On retrouve Samson lors des tractations entre le roi franc Childebert Ier (511-588) et le chef breton Judual (Judikaël), qui grâce à son intervention, est rétabli dans ses droits sur la Domnonée. Il fonde aussi le monastère de Pental (Saint-Samson-de-la-Roque). Il meurt à Dol vers 565. Son arrivée se signala par un miracle : la guérison de deux femmes, l'une lèpreuse et l'autre possédée du démon. D'après la lègende, le mari de la lèpreuse fit don à saint Samson d'un terrain sur lequel s'élèvera le monastère de Dol.
Tropaire à Saint Samson
Athlète de la grâce et maître de tempérance, tu as illuminé les îles par ta vertu, tel un phare spirituel. Imitateur des apôtres, tu as répandu la semence de la connaissance du Dieu trine. Saint pontife Samson, prie le pour qu'Il accorde à nos âmes le salut.
Saint Maclow
Fondateur du Diocèse d'Aleth
Saint Malo (VIème siècle) ou Mac Low, Maclou, Machlovus, Machutus, ou Malon. Originaire, semble-t-il, de Grande-Bretagne. Son père se nommait Guent et sa mère Darval. On le signale à Saintes au VIIème siècle. Né en l'an 501, Malo aurait été élevé par saint Brendan (ou Brandan) dans le monastère de Lancarvan ou Llancahvan (Pays de Galles). Malo aurait vogué sept ans en compagnie de Brendan, avant de continuer seul. Malo décide de s’exiler avec un groupe de disciples vers la Bretagne armoricaine. Il aurait séjourné avec ses disciples aux côtés de saint Aaron sur l’îlot qui portait le nom de celui-ci (aujourd’hui Saint-Malo intra-muros), jusqu’à son accession vers l'an 541 à la tête de l’évêché d’Alet ou Aleth (aujourd’hui Saint-Servan). Il serait mort vers l'an 612 (ou 630), à l'âge de 110 ans (ou 133 ans, d'après la tradition). Il fit tant de miracles, d'après la légende, que les Aletiens le choisirent pour évêque. Il aurait repris la mer pour finir sa vie dans un monastère des environs de Saintes, à Saint-Macout.
Tropaire à Saint Maclow
Mu par l'Esprit divin, tu as navigué sur l'océan des passions en tenant d'une main ferme le gouvernail de la vertu. Abordant une terre nouvelle, tu l'as sanctifié par le témoignage de tes œuvres saintes et ta parole inspirée. Saint pontife Malo, guide-nous par tes prières jusqu'au port du salut.
Certaines icônes, ainsi que les tropaires, ont été empruntés au formidable site
http://france-orthodoxe.net