Sainte
Rosalie
Vierge à
Palerme
1130-1160
Fête le 4
septembre
Sainte
Rosalie, du sang royal de Charlemagne, naquit à Palerme, en Sicile,
d’un chevalier français et d’une parente de Roger, roi de
Sicile. La Sainte Vierge lui apparut et lui conseilla de se retirer
du monde. Rosalie, à quatorze ans, quitta le palais de son père
sans avertir personne, n’emportant qu’un crucifix et des
instruments de pénitence. Deux anges la conduisirent sur une
montagne voisine de la ville. Dans une grotte inconnue et enveloppée
de neige pendant plusieurs mois, Rosalie passa quelques années,
partageant son temps entre l’oraison, la prière et la pénitence.
Des racines crues faisaient sa nourriture ; l’eau du rocher
lui servait de boisson. Souvent elle recevait la visite des Anges, et
le Sauveur Lui-même venait parfois S’entretenir avec elle. On voit
encore dans cette grotte une petite fontaine qu’elle creusa pour
réunir les eaux qui suintaient à travers les fissures de la roche ;
on voit aussi une sorte d’autel grossier et un long morceau de
marbre où elle prenait son repas, un siège taillé dans le roc et
une vigne très ancienne, qu’on croit avoir été plantée par
elle. Aussitôt après sa disparition, sa famille la fit rechercher
dans toute la Sicile. Les anges avertirent Rosalie qu’elle serait
bientôt découverte, si elle ne changeait de demeure ; elle
prit aussitôt son crucifix et le peu d’objets qu’elle avait avec
elle et suivit ses guides célestes ; ils la conduisirent sur le
mont Pellegrino, où ils lui indiquèrent une grotte obscure et
humide qui lui servit de retraite pendant les dix-huit dernières
années de sa vie.
Neuvaine
à Sainte Rosalie
Premier
jour
L'enfance
de sainte Rosalie
En
méditant sur son enfance, nous sommes frappés de la pureté et de
la bonté de son cœur. Rosalie à la cour du roi de Sicile, évitait
tout mal et cherchait à pratiquer tout bien. Ces deux qualités de
la pureté et de la douceur étaient en elle à un suprême degré.
Les maîtres de la vie spirituelle ont remarqué comme ces deux
vertus se correspondent. Aussi elles peuvent s'exprimer par les mêmes
mots. Plus une âme est pure, candide, innocente, plus elle est
tendre, dévouée, pleine de zèle et de douceur, et aussi plus une
âme s'applique aux œuvres de zèle, de dévouement, plus elle se
sacrifie, plus elle rejette le mal avec horreur, plus elle s'en
éloigne avec courage. Aussi ce terme d'innocence exprime deux
prérogatives qui se trouvent ensemble, dans une âme pure. Elle est
innocente, parce que rien n'a pu lui nuire et aussi qu'elle ne peut
nuire à personne. C'est ce qu'on remarquait en SainteRosalie
au suprême degré, et c'est ce qu'on doit remarquer dans chaque âme,
à proportion qu'elle a conservé les prérogatives de son Saint
Baptême. Rosalie toute enfant évitait le mal. Elle avait une vive
horreur de toute souillure et de toute désobéissance à Dieu, et la
grâce répondant aux plus vives aspirations de son cœur
l'environnait comme d'une armure impénétrable aux traits de
l'ennemi. Elle ne se contentait pas de haïr le mal, elle en
détestait l'occasion, les pièges et même les plus légères
apparences, et ainsi elle s'avançait de pureté en pureté et de
sainteté en sainteté. Mais plus elle purifiait son cœur, et
s'ouvrait aux trésors de la grâce, plus elle recevait les dons de
la divine charité, de la bonté, de la douceur, ne nuisant à
personne et cherchant à faire du bien à tous, respectueuse et
reconnaissante envers sa souveraine, pleine d'affabilité et do
complaisance avec ses compagnes, remplie de tendresse pour les
malheureux, les affligés, et ainsi elle était comme dans la
perfection des vertus de l'enfance chrétienne. Elle renfermait, dans
son cœur toute affection de pureté, et toute pureté d'affection.
Telles sont les vertus précieuses que nous pouvons contempler en
cette jeune sainte et que nous devons désirer de pratiquer et
d'attirer dans notre cœur, demandant à Rosalie de nous aider par sa
puissante intercession.
Exemple
Tremblement
de terre conjuré par le recours à Sainte Rosalie
Le
11 Janvier 1693 la Sicile fut visitée par un tremblement de terre où
près de 60,000 personnes succombèrent. Le Ciel pendant plusieurs
jours était dans une obscurité profonde sillonnée d'éclairs. Le
Mont Etna était dans une éruption continuelle. La mer s'élevait de
toutes parts et franchissait ses rivages. Des quantités
considérables de bâtiments furent renversés dans les villes, et en
particulier dans Palerme on compta pour plus de trente mille louis de
ruines. Mais personne ne périt, ce que les Palermitains furent
unanimes, à attribuer à la protection de Sainte Rosalie. Le
vice-roi avec tout le peuple s'en alla en procession à la grotte et
l'Archevêque fit chanter un Te Deum dans la Cathédrale auquel tout
le monde assista; on prit alors la résolution de célébrer chaque
année le souvenir de cette faveur, et cette fête a continué
jusqu'à nos jours; elle est fixée au 11e jour de Janvier.
Prières
à faire chaque jour, après les exercices de la Neuvaine
Nous
vous invoquons, ô grande Sainte, et nous célébrons vos louanges;
nous honorons les vertus de votre sainte enfance, les mérites de
votre pénitence, les joies de votre bienheureuse mort, votre gloire
dans le Ciel, et vos bontés ineffables pour tous ceux qui se
recommandent à vous. Obtenez nous par vos prières, de considérer
sans cesse les vertus que vous avez pratiquées, de les estimer
chaque jour de plus en plus, d'éviter tout ce qui pourrait y porter
atteinte, de ne jamais négliger d'en faire les actes avec fidélité,
et avec un généreux courage. Oh Sainte Rosalie, quelle confiance
nous aurions, si nous pouvions penser que vous voulez bien veillez
sur nous. aidez-nous donc comme nos Saints patrons à recouvrer la
grâce du Saint Baptême que nous avons perdue, aidez nous de vos
prières, protégez nous dans les périls de cette vie et ne nous
refusez pas la demande que nous vous adressons de venir nous assister
dans les derniers moments de notre mort. Ainsi-soit-il.
Autre
prière
Grande
Sainte, qui avez témoigné tant de tendresse à notre ville natale,
et à toutes celles qui se sont mises sous votre protection, accordez
à notre patrie votre puissante protection; éloignez de nous, les
maux qui pourraient nous menacer, les fléaux, les maladies
contagieuses, la famine, les guerres les discordes, les menaces de
nos ennemis, les calamités, les feux, les orages, les tremblements
de terre, comme vous l'avez fait avec une si grande bonté et une si
grande puissance, en tant de pays qui se sont recommandés à vous.
Vous serez la protection de nos famille, en enseignant aux jeunes
enfants, les aimables vertus qui ont accompagné votre enfance; vous
enseignerez aux jeunes gens et aux jeunes filles, le soin qu'il faut
prendre de la pureté de son âme ; vous rappellerez à tous l'esprit
de sacrifice et de dévouement; nous ne craindrons rien au milieu des
maux et des peines de la vie, parce que nous aurons la ferme
confiance que vous êtes près de nous pour nous protéger, et après
ces preuves de votre bienveillante protection sur nous, nous serons
remplie de la plus douce consolation, en songeant que dans la céleste
patrie nous pourrons vous louer et vous remercier de toutes les
bontés par les quelles vous aurez répondu, à nos invocations et à
notre confiance en vous.
Deuxième
jour
Son
renoncement au monde
Rosalie
toute jeune, avait avancé à grands pas dans les voies de la
perfection. Dieu aimait cette jeune enfant; il aimait tant la pureté
de son âme et la candeur de son amour, qu'il ne voulut pas la
laisser au milieu du monde, qui n'aurait pu qu'altérer la pureté de
ses sentiments et diminuer l'excellence de ses vertus. Il l'attira
donc à lui dans les retraites et les sauvegardes de la solitude. Il
voulut néanmoins la laisser sur la terre, pour qu'elle sanctifiât
les âmes par ses saints exemples et pour qu'elle les sauvât par ses
prières et les œuvres de la pénitence. Il est dit de l'âme pure
dans la Sainte Ecriture, que Dieu l'enlève du milieu des pécheurs
au printemps de sa vie, do peur que la malice du siècle ne vienne
changer son intelligence, et tromper son cœur. « Car les
illusions du monde et la fascination des vanités, obscurcissent les
vrais biens, et l'inconstance des désira peut égarer une âme sans
expérience ». Il fait donc une grande grâce à une âme
encore innocente, en la séparant du monde et en l'appelant à la vie
solitaire. Il s'adressa donc à Rosalie et lui dit: « Ecoutez,
mon enfant, et réfléchissez; prêtez-moi une oreille attentive;
oubliez votre peuple et même la maison de votre père » Ps.
44-11. Et alors Rosalie n'hésite pas, ayant connu la sainte volonté
de Dieu, malgré la résistance do ses parents, malgré les
espérances du monde, malgré les inclinations de la jeunesse pour
des biens vains et trompeurs, elle renonce à tout. Elle se donne à
Dieu sans délai. Elle se donne tout entière ; deux leçons pour
nous. 1° Elle se donne sans délai: c'est une leçon pour les jeunes
âmes qui sont appelées à quitter le monde et qui doivent être
fidèles à suivre les premiers avertissements de Dieu, et de plus
c'est Une leçon pour tous les chrétiens sans exception appelés à
rester dans le monde, mais sans être du monde. Or combien en est-il
qui tardent à se convertir du péché à la fidélité, de la
négligence à la ferveur. Ils remettent de jour en jour. La mort
peut les surprendre. Ils ne sont pas tels qu'ils voudraient être au
moment suprême, et dès lors pourquoi tardent-ils? Qu'ils
s'inspirent des précieux exemples de Rosalie. 2° Elle se donne tout
entière, sans réserve, grande leçon encore pour les chrétiens.
Nous appartenons tout entiers au Seigneur parce que c'est lui qui
nous a donné l'être en nous tirant du néant. Nous lui appartenons
encore à un autre titre parce qu'il nous a tirés de la mort du
péché au prix de son sang, et ainsi il nous a rendu l'existence.
Enfin nous lui appartenons à un nouveau titre, parce qu'il nous a
purifiés par sa grâce, qu'il descend sans cesse en nous pour
conserver et continuer cette existence par sa vertu. Et alors
pourquoi mettre des bornes à notre fidélité? Dieu en a-t-il mis à
notre salut? On se donne à Dieu, mais jamais bien entièrement; on
retient son amour des biens du monde, et le libre exercice de sa
volonté; on retient ses humeurs, ses inclinations, son caractère.
Oh ! faisons mieux que cela. Contemplons Rosalie. Prenons nos
résolutions. Mettons les sous sa protection.
Exemples
Différents
miracles obtenus en Sicile
Dans
les années suivantes, l'on rapporte comme différents prodiges
furent obtenus par le secours de Sainte Rosalie. Une mère déclara
que son enfant qui était arrivé jusqu'à l'âge de trois ans sans
avoir pu prononcer une seule parole en recouvra tout d'un coup
l'usage et parla distinctement au moment où la statue de Sainte
Rosalie passait devant lui,et tandis qu'elle même en ce moment avait
demandé cette grâce à la Sainte. Un enfant mort dans le sein de sa
mère, fut placé sur un lit, les médecins ayant déclaré qu'il
était mort depuis plusieurs jours, une personne de piété s'étant
mise à genoux près de lui, demanda à Rosalie la grâce du Baptême
pour cet enfant. Aussitôt celui-ci fit quelques mouvements et parut
même si bien qu'on crut pouvoir le porter à l'Eglise. Or, ayant
reçu le Saint Baptême, il expira au retour avant même d'avoir
atteint le seuil de la maison paternelle. On cite dans les
Bollandistes bien d'autres faits semblables.
Troisième
jour
Rosalie
dans sa retraite
Rosalie
ayant tout quitté, se recueillit dans la retraite, oublia le monde
et ne vécut que pour son Dieu, et là elle réfléchissait sur la
vanité et les dangers du monde. 1° Quelle est la vanité du monde,
se disait-elle! quel est son néant pour l'âme chrétienne. Ce monde
n'est rien, il n'a qu'une vaine apparence et cette apparence
elle-même n'a pas de durée. Cette terre, elle va bientôt
s'engloutir dans le néant, ce firmament qui parait si immense n'est
qu'une demeure passagère, comme la demeure des peuples voyageurs,
une tente que l'on dresse le soir et que l'on enlève le lendemain,
et dès lors, comme dit l'apôtre, « quelle doit être notre
vie et notre conversation ici bas puisque ces deux que nous voyons et
cette terre qui nous porte vont être embrasés par le feu. »
(2e Epitre de Pierre: 3, 16. Donc il faut user de ce monde comme n'en
usant pas. S. Paul 1 Cor 8: 29, 31. Voilà ce que considérait Sainte
Rosalie et elle se réjouissait d'avoir accompli son sacrifice, elle
ne regrettait rien, elle s'applaudissait remerciant et bénissant son
Dieu, « car perd-on quelque chose d'utile, quand on rejette un
roseau fêlé qui loin de nous soutenir, nous percerait la main?
Faut-il bien de la résolution pour s'enfuir d'une maison qui tombe
en ruine, et qui nous écraserait dans sa chute? » Voilà ce
que lui révélaient la réflexion et la grâce du Seigneur dans le
recueillement de la solitude. Mais quand même le monde aurait autant
de stabilité, qu'il en a peu, il ne doit nous inspirer
qu'éloignement et répulsion à cause de ses périls et de ses
pièges. 2° Que de péchés on évite en abandonnant le monde. Ce
monde si vain, si fragile est plein de douleurs et de trahisons. Il
est plein de douleurs, l'âme y est dans la servitude et dans une
servitude très pénible. Que de peines à s'imposer pour arriver à
ses faveurs, et que de travaux encore quand on y est arrivé, pour
les conserver, travaux si rudes qu'ils en ravissent toute la douceur.
Mais encore s'il n'y avait que ces peines, mais il y a de bien autres
sujets de crainte. Il y a des pièges, des périls sans nombre, et
les peines qu'on y rencontre ne sont que le commencement des douleurs
éternelles. Voilà ce que dit un grand docteur chrétien: « Comme
la joie céleste se forme peu-à-peu dès cette vie dans le cœur des
justes, ou est le royaume de Dieu ; les horreurs et le désespoir de
l'enfer se forment aussi peu à peu dans le cœur des mondains qui
vivent loin de Dieu. Le monde pour eux est un enfer anticipé ».
Le monde est le royaume des ténèbres, et ces ténèbres couvrent
des pièges et dos abîmes. Combien sont à redouter ces ténèbres
et l'illusion qu'elles causent. Elles savent enchanter les esprits,
les séduire, leur ôter la vérité, même après l'avoir comprise,
servie et aimée. Elles savent entourer les âmes d'attraits,
d'enchantements qui deviennent bientôt irrésistibles. Mais la grâce
révélait ces vérités à Rosalie et elle voyait en ces sujets de
réflexion, autant de motifs de bénédiction pour le Dieu qui
l'avait sauvé.
Exemple
Armée
sauvée de la peste
En
1652 Don Juan d'Autriche assiégeait la ville de Barcelone, et la
peste qui sévissait alors en Espagne envahit toute l'armée des
assiégeants. On songea alors à invoquer sainte Rosalie et l'armée
fut complètement délivrée. On trouve ce fait rapporté dans un
petit livre édite à Palerme en 1652, Il est ainsi intitulé
« Relation du miracle éclatant accompli par Sainte Rosalie
dans l'armée du roi catholique en Espagne », miracle qu'a été
célébré par une fête solennelle à Madrid au 4 Septembre de la
même année. « Son Altesse Don Juan d'Autriche voyant son
armée attaqué par la peste implora le secours de la jeune sainte do
Palerme et ayant fait promener avec pompe en procession son image
dans toute l'armée, aussitôt le fléau cessa et tous les soldats
attaqués recouvrèrent aussitôt la santé et tous furent délivrés
non seulement de la peste, mais encore de toute autre maladie, et
aussitôt on prit des mesures pour célébrer solennellement la fête
de Sainte Rosalie à Madrid le 4 Septembre suivant ». Les
miracles obtenus en Espagne sont très nombreux, la dévotion à la
sainte se répandit universellement au XVIIeme siècle. Ce nom se
donne encore très fréquemment dans les familles.
Quatrième
jour
Vie
de solitude et de silence
Cette
vie de Rosalie séparée du monde a été une vie de réclusion et de
silence. C'est ce que nous offre l'exemple de ces pieux solitaires
qui ont illustré les commencements de l'Eglise, et qui ont toujours
eu encore quelques imitateurs dans la suite des siècles. Nous devons
chercher à comprendre les motifs qui les ont inclinés à une
existence si différente des inclinations de la nature, c'est ce que
nous envisagerons en deux réflexions. Vie de solitude: Rosalie
vivait continuellement seule, comme les historiens nous le
rapportent. Elle avait compris cette parole de la sagesse : « in
silentio et quieto proficit anima de vota » « C'est dans
la paix et le silence que l'âme avance dans la vertu ». Cette
vie de solitude est comme une vie de prison très sévère et très
contrainte, et en ce point elle est d'un grand profit pour l'âme qui
s'y dévoue. Elle s'y condamne, afin de s'épargner les cachots de
l'enfer que nous avons mérités par nos péchés, et elle obtient
ainsi des grâces infinies pour les pauvre pécheurs livrés à la
dissipation et aux dangers du siècle. Elle les délivre des liens du
péché et leur attire la grâce d'être attachés à la servitude de
Dieu par les charmes de l'amour que rien ne peut rompre. Dans cette
solitude où elle ne voit plus rien des spectacles du siècle, et où
elle est cachée à tous les regards, elle découvre ce qu'il y a de
plus excellent : qu'il vaut mieux être caché, en prenant soin de
son âme, que d'attirer les regards même par des miracles en se
négligeant soi-même; qu'il y a plus de profit à traiter avec Dieu
qu'avec ses créatures; que Dieu se plait dans la solitude du cœur,
loin du tumulte; que plus nous nous séparons du monde et de ses
entretiens frivoles, plus Dieu s'approchera de nous, nous fera jouir
des délices de sa présence, de la douceur de ses conversations ;
plus aussi nous aurons de facilité pour nous conserver purs et
entretenir avec le ciel un saint commerce. O vie de retraite, que
vous êtes précieuse et douce! « O Beata solitudo, O sola
Beatitudo! » « Oh douce solitude! Oh seule béatitude! »
Nulle part on ne trouve une telle paix; nulle part on n'est plus à
soi même et à Dieu. Vie de silence. Que de trésors aussi contenus
dans la pratique sainte et pure du silence qui nous rend attentifs à
la parole du Seigneur « ducam eam in solitudinem et loquar ad
cor ejus », dit le Seigneur; qui nous fait conserver ses
enseignements dans notre cœur, comme il est dit de Marie, « Maria
conservabat omnia in corde suo »; qui nous fait éviter tant de
fautes, dît la sagesse: « In multiloquio non de est
peccatum ». Proverbes 10: 19, qui nous fait avancer de vertu en
vertu, dit le saint auteur de l'imitation « in silentio
proficit anima dovota ». Tuit. xx. 6. Comme le Seigneur se
plait avec une âme recueillie ! Il la visite souvent; il
s'entretient affectueusement avec elle, il la console avec délice,
il l'établit dans une paix entière, il est d'une intimité qui
remplit d'un étonnement sans limite, « frequens visitatio dei
cum anima interna, dulcis sormocinatio grata consolatio, multa pax,
familiaritas stupenda nimis ! » Imit.
Exemple
Délivrance
de la peste en France
En
1650 une peste meurtrière éclata dans la ville de Moulins, en
France, alors les Pères Capucins racontèrent aux magistrats de la
ville que le même fléau ayant sévi dans la ville de Thiers en
Auvergne, on avait recouru à Sainte Rosalie et on avait été
délivré en quelques jours. Les magistrats ayant fait un vœu par
lequel ils s'engageaient à célébrer pieusement chaque année le
jour de sa fête, on vit aussitôt les effets merveilleux de cotte
décision. La peste ralentit ses attaques, et bientôt la ville fut
délivrée. Ce qui est prouvé par les archives de la ville et aussi
par les. annales de la ville de Palerme, où il est dit que l'on sait
que Rosalie a délivré la ville de Moulin et la ville de Thiers en
France de la peste, l'on ajoute que depuis ce temps Sainte Rosalie
est honorée solennellement à Moulins le jour de sa fête. Cette
dévotion se répandit ensuite dans tous les diocèses, le nom en
était souvent donné dans les familles. La Reine Anne d'Autriche fit
faire de magnifiques reliquaires à des parcelles de reliques qu'elle
avait reçues de Palerme.
Cinquième
jour
Prière
de Sainte Rosalie
Rosalie
séparée du monde, ayant renoncé à tout, enfermée sans
distraction dans sa retraite est seule avec son Dieu, et en
récompense de tous ses sacrifices, peut s'entretenir sans cesse avec
lui. Combien avons-nous à l'admirer, et pour comprendre son bonheur
voyons quelle est l'excellence de cet état de société continuelle
avec Dieu par la prière, et la méditation de ses perfections et des
vérités éternelles. 1°. L'Oraison est tout ce qu'il y a de plus
grand dans la religion; c'est une élévation de l'esprit et du cœur
au ciel, c'est un entretien intime avec Dieu; c'est l'union de l'âme
avec le souverain bien. C'est la vie du ciel commencée sur la terre,
c'est l'occupation des Anges dans le paradis accordée aux âmes, sur
la terre. Par l'oraison nous nous élevons au-dessus de tout ce qui
passe, et nous le laissons sous nos pieds, par elle nous comprenons
que Dieu est tout, nous nous donnons tout à lui, pour ne plus aimer
et servir que lui, et ne plus vivre que pour lui. Quoi de plus grand,
mais aussi quoi de plus avantageux pour nous! nous glorifions Dieu de
la manière la plus excellente, mais nous en retirons les plus grands
profits pour notre âme. Remercions Dieu de nous avoir accordés une
pareille faveur, et voyons en une seconde réflexion, les biens que
nous devons en retirer. 2°. Par cette union intime,nous nous mettons
à l'abri de tous les dangers que nous pouvons courir sur la terre;
nous nous mettons au-dessus de ces vaines pensées qui dissipent lame
et lui font perdre ses forces ; nous ne sommes plus attentifs qu'à
la vérité infinie et nous fermons les yeux aux vaines illusions du
monde. C'est ce que nous exprime le Saint Roi David en ces paroles:
« Si je n'eusse fait ma méditation habituelle de votre loi
Sainte, mon Dieu ! je me serais perdu, je ne cesserai donc jamais de
méditer vos jugements, parce que c'est là pour moi la source de la
vie « Psaume 118. C'est en effet la méditation qui entretient
dans l'âme cette foi vive des grandes vérités et c'est elle en
même temps qui en obtient l'accomplissement, par les mérites de la
prière et de l'invocation. Dans cette union à Dieu l'âme voit les
grandeurs du souverain Maître, elle voit ses misères et ses
faiblesses, elle comprend qu'il est son secours, elle l'invoque, elle
l'appelle, elle le désire et l'attire en elle. Et ainsi l'âme
s'avançant de lumières en lumières de forces en forces, elle goûte
son Dieu, elle sent son bonheur, elle le comprend et en jouit
toujours de plus en plus. Oh ! prions Rosalie de nous obtenir le don
de la prière, la grâce de l'oraison.
Exemple
Guérison
miraculeuse
Le
douze du mois d'Août 1663, François Castiglia, religieux
Scholastique de la Compagnie de Jésus à Palerme étant très malade
et près de rendre le dernier soupir vit comme en vision dans le Ciel
près de la Sainte Vierge, Saint Ignace, et Saint François Xavier
qui le regardaient avec bonté; son bon Ange était près de lui et
l'ayant embrassé avec tendresse, il lui parlait du bonheur qu'il
avait eu de recevoir la Très Sainte Eucharistie. Alors il vit
approcher près de lui la jeune Sainte Rosalie qui lui adressa ces
paroles: « François, vous alliez mourir, mais j'ai obtenu du
Dieu Tout puissant votre guérison. Elle vous sera donnée pour
l'offrir à la plus grande gloire de Dieu. Vous allez faire le vœu
que je vais vous dire », et alors il fit ce vœu: « Rosalie
je me voue à votre service pour toute ma vie, afin de répandre
votre culte et votre nom dans toute la terre ». « Vous
irez, ajouta la Sainte, à ma grotte et vous y communierez. Puis vous
vous mettrez tout entier, à accomplir ce que vous avez promis ».
Et aussitôt elle disparut laissant François complètement guéri.
Tous ces faits furent examinés, vérifiés et enfin affirmés par le
Cardinal Archevêque de Palerme sur le rapport de cinq éminents
théologiens, parmi lesquels a signé l'éminent recteur du Collège
du Gésu à Palerme, nommé Tamburini. Or François Castiglia après
avoir été guéri, ne se sentit plus jamais ni de sa maladie ni
d'aucun malaise. Plein de force et de santé, il fut jugé capable
d'être envoyé aux Indes en Octobre 1664, mais en attendant il
séjourna à Rome et fit faire par un artiste habile l'image de
Sainte Rosalie, telle qu'elle lui était apparue. On la trouve dans
la vie de Sainte Rosalie des Bollandistes. A Rome, il raconta souvent
sa guérison et attira bien des dévots à Sainte Rosalie. Ayant
ensuite été envoyé à Lisbonne, il détermina le roi de Portugal à
mettre son royaume sous la Protection de Sainte Rosalie. Ensuite
étant parti pour les Indes avec le vice- Roi Dom Hugues. Celui-ci
ayant été en danger de mort pendant la traversée et aux environs
du Cap de Bonne Espérance, François Castiglia lui fit promettre,
s'il guérissait, de bâtir à Goa une église en l'honneur de Sainte
Rosalie et en même temps lui appliqua des reliques de la Sainte
qu'il portait avec lui et le vice-Roi guérit aussitôt. Mais
François pris aussitôt de la même maladie succomba, laissant le
roi dépositaire de sa mission qui fut fidèlement accomplie, et
depuis ce temps Rosalie a été très populaire dans les Indes, une
église a été érigée en son nom à Goa, et un grand nombre de
jeunes filles ont porté son nom jusqu'à nos jours.
Sixième
jour
Prière
de Rosalie pour les pécheurs
Rosalie
dans sa solitude ne restait pas insensible aux intérêts des âmes
qu'elle avait quittées, elle employait les jours et les nuits à
intercéder pour elles auprès du Tout-Puissant. Plus elle s'unissait
à la source de la charité infinie et plus elle se sentait pénétrée
d'amour et de sollicitude pour le bien des âmes. Nous pouvons donc
contempler le zèle qu'elle avait pour les âmes et ensuite les
moyens qu'elle employait pour les assister. Première Réflexion.
Notre Seigneur nous parle des tristes conquêtes que l'ennemi vient
faire au milieu du monde, dans le champ du père de famille; Notre
Seigneur est venu répandre dans le monde sa doctrine si sainte et si
salutaire, et comme il nous l'annonce, tandis qu'elle n'a pu prendre
dans certains endroits à cause de la dureté du cœur ou à cause de
la vanité des pensées; elle est menacée d'être étouffée en
d'autres par le développement de la mauvaise doctrine. Il en est
beaucoup qui sont insensibles à la vérité, il en est qui sont
abandonnés à leurs mauvaises passions, il en est qui, pénétrés
d'abord par le bien, le laissent étouffer, enfin il en est qui
propagent le mal, arrêtent les effets du bien, sèment eux mêmes la
zizanie; agissant comme les enfants et les ministres du mauvais
esprit. Quelle compassion doivent ils nous inspirer. En attaquant la
majesté divine ou en refusant de la servir, ils se préparent les
plus grands malheurs. Et Rosalie voyait toutes ces misères dans ses
réflexions. Elle voyait les âmes qu'elle aimait, menacées de
toutes parts et elle gémissait. Elle suppliait le Seigneur, elle
était toujours attentive, dévouée pour intercéder et s'offrir
pour elles. Deuxième réflexion. La sollicitude de Rosalie ne
s'arrêtait pas aux âmes qu'elle voyait environnées de dangers,
elle s'étendait aux misérables pécheurs ennemis du bien. Elle
avait pour eux la plus tendre compassion, elle se représentait Notre
Seigneur calmant ses disciples lorsqu'ils lui demandaient de faire
descendre le feu du ciel sur des villes coupables. Elle voyait aussi
Notre Seigneur dans les sentiers de la voie douloureuse, en présence
des filles de Jérusalem qui pleuraient sur ses maux, et Notre
Seigneur leur recommandant aussitôt d'offrir leurs larmes pour ses
ennemis et ses persécuteurs. Elle contemplait encore Notre Seigneur
au haut de la croix, élevé entre le ciel et la terre, tout puissant
pour supplier son Père et se servant avant tout de son pouvoir, pour
intercéder en faveur de ses bourreaux. Il ne suffit pas de
s'indigner contre les méchants, nous n'avons pas a nous armer contre
eux surtout du zèle qui condamne et qui détruit. Nous avons à
recourir à ces moyens qui peuvent attirer sur eux, des grâces de
salut et de bénédiction. Il nous faut les éclairer, toucher leur
cœur, les faire revenir sur leurs pas, les remplir de force et de
résolution. Mais comment y parviendrons-nous ? surtout par les
œuvres de la prière et du zèle, en priant pour les âmes, en
offrant sans cesse pour elles nos désirs, nos œuvres, nos peines,
nos épreuves, etc., etc. Instruisons-nous sur ce point à l'école
de Rosalie dans le désert.
Exemple
Au
XVIIe siècle dans le Yucatan; d'immenses troupes de sauterelles
vinrent ravager le pays, ce fléau se renouvela plusieurs années de
suite, et la population était dans la plus grande désolation, la
famine menaçait d'étendre ses ravages, et les malheureux
cultivateurs voyaient les fruits de leur travaux anéantis en
quelques jours d'invasion; dans ces circonstances le Clergé,
s'adressa à Sainte Rosalie et son image fut portée en procession
avec une multitude de fidèles qui l'invoquaient et chantaient des
cantiques composés en son honneur, à partir de ce moment les
sauterelles se retirèrent et depuis ce temps l'on n'en a plus vu de
traces en a pays. La reconnaissance des fidèles éclata alors en
témoignages, de remerciements et entre autres un village qui avait
été sauvé de la ruine par cette aimable protectrice, fut appelé
du noms de Sainte Rosalie en mémoire de cet événement.
Septième
jour
Pénitence
de Rosalie dans sa retraite
Nous
savons que la sainte se soumettait aux plus rudes pénitences. Elle
pratiquait des jeûnes prolongés; elle passait ses nuits dans les
veilles, elle affligeait son corps avec de rudes instruments de
discipline. Elle renouvelait ce qu'elle avait appris des anciens
solitaires du désert et elle ne s'épargnait pas. Dans les
commencements de l'Eglise, dès que les persécutions eurent cessé,
des fidèles s'en allèrent par milliers dans les déserts pour
s'offrir en victime pour les péchés du monde. Avec quel zèle ils
s'unissaient aux souffrances de Notre Seigneur pour venir en aide aux
âmes coupables. Voilà ce que Rosalie a voulu renouveler avec un
grand courage, donnant ainsi l'efficacité à ses saints désirs et à
ses prières. Combien avons-nous donc à la remercier, et à nous
édifier de si saints exemples. 1° Nous avons à la remercier. C'est
pour nous qu'elle a accompli des œuvres si héroïques. Tandis que
nos fautes et nos infidélités sont si grandes, nos satisfactions
sont bien misérables, et alors combien sommes nous redevables à
tous ces saints qui ont pris sur eux les péchés du monde. Il ont
purifié nos âmes, ils les ont délivrées des peines qu'elles
avaient encourues; ils ont payé nos dettes et nous ont obtenu la
rémission et la délivrance, de tant de châtiments que nous avions
mérités. Mais de plus ils nous ont donné de grands exemples, dont
il nous reste à profiter; c'est ce que nous verrons dans une seconde
réflexion. 2° En Voyant de tels exemples de courage et de zèle,
nous devrions songer à ne pas nous épargner nous-mêmes, nous ne
devrions pas craindre d'embrasser une vie rude, pénible et digne des
disciples d'un Dieu crucifié. Nous devrions songer à châtier ce
corps, que nous écoutons trop, à le traiter rudement et à le
réduire sous les épreuves d'une servitude salutaire. Mais si nous
nous sentons si faibles pour nous imposer de nous-mêmes des
châtiments que nous avons si justement mérités, au moins
devrions-nous accepter avec reconnaissance les peines, qu'il plaira à
la justice divine de nous imposer. Nous devrions les supporter avec
courage et avec résignation. Nous devrions en comprendre le prix et
le mérite. Cette vie est une vallée de larmes et de misères. Mais
combien ont-elles de prix lorsqu'elles sont courageusement
accueillies et chrétiennement supportées. Voilà ce que Rosalie
comprenait si bien, en contemplant son Dieu immolé sur la Croix et
voilà ce que nous pouvons voir en Rosalie dans sa retraite, pour
nous édifier et nous encourager. Demandons-lui donc la patience, la
résignation dans les maux de cette vie, et nous serons exaucés.
Exemple
En
1706 une maladie contagieuse se répandît dans la province de
Guadalaxara, dans le Mexique c'était la variole. Un grand nombre
d'enfants avaient déjà, succombé, alors une femme pieuse eut
l'idée de s'adresser à Sainte Rosalie à qui elle recommanda
particulièrement une Jeune enfant qui allait succomber et qui était
déjà condamnée par les médecins. Aussitôt l'enfant recouvra la
santé et la maladie cessa dans tout les territoires ou elle avait
sévi. On raconte des faits semblables survenus dans les années
suivantes, en d'autres contrées de l'Amérique.
Huitième
jour
Des
épreuves de Rosalie
Cette
vie de Rosalie avait bien des consolations et des douceurs dont on
voit l'énumération dans les récits précédents, mais elle avait
aussi ses épreuves; et le Seigneur voulait souvent la laisser à
elle-même, pour fortifier sa foi et éprouver son amour. Il arrivait
alors que le démon la tourmentait, et cherchait à la décourager de
la vie pénible, qu'elle avait embrassée. Mais Rosalie fermait
l'oreille à ses suggestions, redoublait de prières, et loin de
céder à des pensées d'abattement, exerçait alors contre elle-même
de plus grandes sévérités. Ainsi elle sortait de ces états de
peine, avec plus de mérites et plus de titres à la miséricorde
divine. Ces épreuves sont nécessaires, mais elles sont salutaires à
l'âme. 1°. Elles sont nécessaires. Elles tiennent à la destinée
du chrétien sur la terre. Notre Seigneur en a prévenu les fidèles,
lorsqu'il a adressé ces paroles aux premiers disciples: « Encore
un peu de temps et vous ne me verrez plus, et un peu de temps après
vous me reverrez, parce que je retourne à mon Père », et il
dit encore: « Vous pleurerez et vous gémirez et le monde sera
dans la joie, pendant que vous serez dans la tristesse, mais votre
tristesse se changera en joie... sans que personne puisse vous en
priver ». Ainsi en était-il pour Rosalie. Ordinairement elle
servait le Seigneur dans la joie et le contentement de son cœur,
elle le bénissait et tout était pour elle un sujet de louanges. Dès
les premières lueurs du matin elle l'admirait dans ses grandeurs,
elle se mêlait au chœur des anges, elle admirait sa bonté de
l'avoir appelée à connaître et à glorifier son nom. Elle le
louait dans l'éclat du soleil, dans la beauté du firmament, dans la
fraîcheur des prés, dans la limpidité de la mer, elle le bénissait
dans les ardeurs de l'été, dans les bouleversements de la tempête,
dans les rigueurs de l'hiver, dans les extrémités des saisons, et
les intempéries. Souvent son cœur
était dans le transport d'une joie telle qu'il semblait que rien ne
pourrait l'altérer, puis arrivaient les épreuves. Le Seigneur ôtait
ses lumières du fond de son âme; il ne lui laissait plus de forces;
il lui retirait ses consolations et la pauvre Rosalie ne voyait plus
que ténèbres elle ne ressentait que faiblesse et anéantissement
dans son cœur, et elle se plaignait, et elle cherchait sans le
trouver son bien aimé, comme l'épouse des cantiques. Le démon
profitait de ces moments pour désoler son esprit et son cœur de
mille fantômes effrayants. Mais cet état si triste était plein de
mérites et de bénédictions, ce que nous pouvons voir encore en une
seconde réflexion. 2°. Quand Notre Seigneur voit que ses disciples
sont affligés de ce qu'il leur annonce son éloignement, il les
console aussitôt en leur disant: « Je vous le dis, en vérité,
il vous est avantageux que je m'en aille, car si Je ne m'en vais pas,
le consolateur ne viendra pas à vous, mais si je m'en vais, je vous
l'enverrai ». Ceci est l'explication de toutes les épreuves de
la vie spirituelle. Il faut gagner la vie par la mort, la vraie
lumière par les délaissements et enfin la félicité par les
souffrances, etc., etc.
Exemple
Nous
voyons dans des lettres édifiantes, du XVIIIe siècle, des preuves
de la bonté de Sainte Rosalie envers les fidèles de la Californie
qui alors était évangélisée par les Pères Jésuites. Ces
Contrées furent visitées par une maladie contagieuse qui exerçait
les plus grands ravages, la population était dans la désolation.
Alors le P. Marin de Palerme, arriva dans ce pays avec des reliques
de Sainte Rosalie; des solennités eurent lieu dans les églises et
les fidèles accoururent pour vénérer les restes de cette grande
sainte et pour l'invoquer, en peu de jours le mal cessa et par
reconnaissance les citoyens de ce pays le mirent sous la protection
de la sainte, la prirent pour patronne et donnèrent à la bourgade
principale le nom de Sainte Rosalie quelle a conservé jusqu'à ce
jour. Nous trouvons ces détails dans une lettre que le P. Marini
adressa à son frère à Palerme, qui a été ensuite insérée dans
la grande collection des lettres édifiantes, depuis ce temps Sainte
Rosalie a été en grande vénération dans la Californie, beaucoup
d'enfants portaient son nom et l'on célébrait sa fête avec mille
témoignage de joie et de reconnaissance.
Neuvième
jour
La
mort bienheureuse de Rosalie et sa gloire dans le ciel
Mais
les épreuves de sa retraite sont finies et après dix ans de
souffrances volontaires, elle est appelée à recevoir sa couronne
dans le ciel. Quel changement! et quelle récompense! Elle quitte ce
triste monde, elle entre dans la gloire et voilà déjà des siècles
qu'elle on jouit, et il en est ainsi pour toute l'éternité.
Considérons quelle est sa gloire, et aussi quelle est sa puissance.
1° Quelle est sa gloire. Elle est dans le ciel délivrée de tous
les maux et de tous les dangers de cette vie et en possession de tous
biens. Plus elle s'est abaissée, plus elle est exaltée, plus elle
s'est séparée du monde, plus elle s'est rapprochée de son Dieu,
plus elle a voulu souffrir pour le nom du Sauveur et plus maintenant
elle est comblée de délices. Elle est dans l'assistance continuelle
de ces anges qui venaient par fois la visiter, et lui rendre hommage.
Elle ne quittera plus cette compagnie de Jésus et de Marie qu'elle
avait déjà goûtée avec tant de bonheur sur la terre. Oh! de quel
regard envisage-t-elle maintenant les biens du monde qu'elle avait
quittés de grand cœur. Elle voit aussi le bien qu'elle a pu faire à
tant d'âmes qu'elle aimait et pour lesquelles elle souffrait sans
cesse; elle voit les bénédictions qu'elle a attirées sur sa chère
patrie; et son cœur si bon et si tendre est rempli de consolations
ineffables. Mais là ne se borne pas son bonheur, elle voit le bien
qu'elle peut accomplir dans la toute-puissance de Dieu, ce que nous
pouvons considérer pour notre consolation. 2° Quelle est sa
puissance. Rosalie depuis qu'elle est dans la demeure céleste ne
cesse d'intercéder pour les misères de ce monde. Personne n'a
jamais recouru à elle en vain. Elle a subvenu sans cesse à toutes
les peines; elle a écouté la prière de l'affligé, du pauvre; du
malade; elle a consolé la veuve, l'orphelin; elle a été pleine de
commisération pour les peines de l'âme et du corps. Elle a guéri
des malades, ressuscité des morts. Elle a préservé des villes
entières, des provinces, des royaumes, et tout ce qu'elle a accompli
de plus merveilleux, elle peut l'accomplir encore. C'est ce que nous
avons vu si clairement dans l'histoire de sa vie, et qui nous montre
que nous devrons toujours recourir à elle avec assurance dans sa
bonté, avec confiance en son pouvoir.
Exemple
Pour
encourager les fidèles à invoquer Sainte Rosalie. en ce pays, il
est certain que nous pourrions citer aussi des prodiges quelle a
accomplis en Canada, et en particulier les marques de sa tendresse
quelle a donnés à la paroisse qui a l'honneur de porter son nom
dans le diocèses de Saint Hyacinthe. Mais en attendant que tous les
témoignages nécessaires soient recueillis à cet égard nous
énumèrerons des prodiges et cités dans un seul chapitre de sa vie.
Une femme hydropique guérie en quelques heures; un jeune homme de
seize ans abandonné par les médecins et guérie par l'application
d'une pierre de la caverne de Sainte Rosalie; une pauvre femme qui
avait contracta une maladie pernicieuse en prenant soin des
pestiférés, un homme qui souffrait d'une maladie incurable de
l'estomac, une mère de famille qui avait au sein des places
inguérissables; le Marquis della Rocca âgé de 28 ans qui avait la
maladie de la pierre. Un enfant de 12 ans tombé par mégarde dans un
puits profonds songe à invoquer Rosalie en tombant il en sort sans
blessure, sain et sauf.
Téléchargez le texte de la Neuvaine à Sainte Rosalie (pdf) en cliquant ici
Notice Biographique sur Sainte Rosalie,
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