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7 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

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Huitième jour

La vie par le Saint Esprit


L'apôtre saint Paul, dans son admirable Epitre aux Romains, nous révèle les plus sublimes mystères de cette vie spirituelle que le Saint Esprit communique à l'âme des justes, et qui diffère  essentiellement de la vie mondaine. Ecoutons le Docteur des nations: « Mes frères, nous ne sommes pas redevables à la chair, pour vivre selon la chair; si vous vivez selon la chair, vous mourrez. Si, au contraire, vous faites mourir par l'Esprit les œuvres de la chair, vous vivrez ». Et ailleurs: « La chair convoite contre l'Esprit, et l'Esprit convoite contre la chair; et ils sont opposés l'un à l'autre. Je vous le dis donc: Conduisez-vous selon l'Esprit, et vous n'accomplirez point les œuvres de la chair ». Ceux qui sont à Jésus-christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs déréglés. Si donc, nous vivons par l'Esprit, conduisons-nous aussi par l'Esprit. Ces principes sont d'une telle clarté qu'on hésite presque à les expliquer. Il est évident, d'après la doctrine de l'Apôtre, que notre nature déréglée par le péché, dirige ses affections vers les objets créés, et cherche sa félicité dans la jouissance des biens sensibles. Même après avoir été régénérés par le baptême, nous avons à combattre continuellement contre la convoitise et contre ses désirs, parce qu'ils sont opposés à l'Esprit de Dieu.


Ainsi il y a dans l'homme deux principes contraires qui le font agir, et qui remuent toutes ses affections: l'un qui le porte vers le ciel, et l'autre qui l'incline vers la terre; l'Esprit qui est la source de la pureté et de l'innocence, le détache de l'amour des créatures et l'élève vers son Créateur, en lui inspirant des désirs chastes et saints, et des pensées salutaires. La chair, de son côté, l'attache aux biens créés, aux choses sensibles, et le rend leur esclave. Elle ne suggère que des pensées basses et terrestres, des désirs illicites et déréglés, parce qu'elle est toute corrompue par sa propre origine. Ce combat dangereux dure autant que la vie. On ne peut le soutenir que par la grâce du Sauveur qui, seule, donne la force nécessaire pour que la victoire reste à l'Esprit. Le grand Apôtre s'écrie: « Je vois dans les membres de mon corps, une loi qui combat contre la loi de mon esprit, et qui me rend captif sous la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux homme que je suis! qui me délivrera de ce corps de mort? Ce sera, la grâce de Dieu par Jésus-christ Notre-Seigneur ». Heureuses les âmes qui connaissent ce terrible duel, comme l'appelle l'Eglise? heureux le chrétien dont le cœur est le théâtre de ce rude combat! c'est une preuve que l'Esprit de Dieu est en lui; car, dit saint Augustin, l'Esprit convoite contre la chair dans ceux qui sont bons; les mauvais ayant, perdu cet Esprit, la convoitise de la chair n'a plus d'objet; c'est l'état affreux dans lequel vivent beaucoup de chrétiens qui ne combattent plus, parce qu'ils suivent en tout les appétits mauvais de leur pauvre nature. Ils vivent tranquilles, c'est-à-dire, sans combattre; leur paix et leur tranquillité ne sont autre chose que les arrhes de l'enfer. Pour moi qui veux me sanctifier, je veux aussi ce combat, et je l'accepte.


Le Saint Esprit est venu, il m'a revêtu des armes nécessaires pour marcher contre l'ennemi, et pour recevoir ses attaques. Me voici, je suis prêt. Ce sera donc l'Esprit qui combattra !a chair, et si la chair m'attaque, je me vengerai contre elle en l'écrasant, en la crucifiant. Je ferai comme saint Paul qui la châtiait et la réduisait à l'esclavage. Saint Anselme, en traitant ce sujet, me dit: La concupiscence ne veut pas me permettre de faire le bien, que je voudrais? moi je l'empêcherai de faire le mal qu'elle veut. D'ailleurs quand elle crie, quand elle s'agite, je n'ai pas peur, parce que je ne consens pas à ce qu'elle désire! C'en est donc fait, ma vie sera une vie spirituelle. Oh! comme j'aime à revenir sur ce mot de saint Paul: « l'Esprit convoite contre la chair! » Précieuse convoitise! je vais l'irriter, la provoquer, la rendre toujours plus vive, afin qu'elle prenne un empire absolu, et que l'Esprit soumette entièrement la chair. C'est ce que produit dans les âmes justes la présence de l'Esprit de Dieu. Non, je ne suis pas le débiteur de la chair; elle est ma plus cruelle ennemie; tous ses efforts tendent à me damner pour une éternité. Qu'elle en prenne donc son parti, elle obéira à la loi de l'Esprit, et je saurai châtier et punir ses insolentes révoltes. Je suis le débiteur de l'Esprit; Je lui dois tous les biens de la grâce, il veut me conduire à la possession d'un bien infini. Je l'aime, et je me donne à lui; je vivrai de la vie de l'Esprit, en ayant toujours présente à ma mémoire cette parole de saint Paul: « Tous ceux qui sont poussés par l'Esprit de Dieu, sont les enfants de Dieu ».

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En quoi consiste la vie de l'Esprit


Suivons toujours l'enseignement admirable de saint Paul: « Ceux qui sont charnels aiment et goûtent les choses de la chair; ceux qui sont spirituels aiment et goûtent les choses de l'Esprit ». Ces paroles doivent me faire comprendre une chose, c'est qu'il ne s'agit pas, dans toute la doctrine que je  médite, de quelques vérités spéculatives qu'il est facile d'admettre en théorie, en les oubliant dans la pratique. Il s'agit, au contraire, de choses très précises, qui regardent toute ma conduite, et qui doivent avoir la plus grande influence sur toutes les actions de ma vie considérées dans leurs plus petits détails. La vie de la chair, disent les grands Docteurs qui ont expliqué saint Paul, consiste à s'occuper des choses de la terre par-dessus tout, à les aimer de préférence, à les rechercher avec ardeur, à s'en nourrir continuellement, à placer sa félicité dans les jouissances qu'elles procurent. Les hommes charnels, dit un savant commentateur du grand Apôtre, cherchent avec ardeur les biens de ce monde, ils applaudissent quand ils les voient, ils les embrassent avec transport. Les choses de la chair dont parle l'Apôtre, ce sont tous les objets sensibles et agréables à la chair, c'est-à-dire, à la nature viciée par le péché.


D'après cette définition de l'homme charnel, qui ne vit pas de l'Esprit et qui, par là même, ne saurait être compté parmi les enfants de Dieu, je comprends ce qu'il faut penser de l'immense majorité des chrétiens que j'ai sous les yeux, de ceux en particulier qui peuplent les grandes villes. Ou saint Paul a menti, ou ces pauvres chrétiens ne sont plus enfants de Dieu. Mais il est pour moi d'une importance extrême que je sache si je n'ai rien à craindre personnellement. Pour cela, il faut que j'examine sérieusement le caractère de l'homme spirituel opposé à l'homme charnel. L'homme spirituel est celui qui ambitionne les vraies richesses, les dons de la grâce, la possession de Dieu. Ses pensées sont dans le ciel, ses vœux sont pour le ciel, son ambition ne s'arrête jamais plus bas que le ciel. L'homme spirituel sait que par la chair, il est poussé vers les choses du temps, et détourné de sa fin qui est la possession éternelle de Dieu. Alors il craint sa chair, il redoute ses appétits, il déteste ses prétentions. Il veut dominer par l'Esprit de Dieu qui lui a été communiqué, cette partie de son être qui est faite pour obéir, et qui ne peut supporter le joug qu'elle cherche continuellement à secouer. L'homme spirituel voudrait, en quelque manière, sortir de son corps, et ne plus le sentir; il le regarde comme un esclave, comme un animal indompté dont l'humeur fougueuse est un danger pour lui. Il se dit à lui-même: mon corps n'est pas moi, pas plus que ce meuble, que cet habit n'est moi. Il sait que ce même corps n'est qu'une maison de boue destinée à la destruction. L'homme spirituel se persuade que tout ce qui est visible n'est qu'un fantôme, une figure, une vapeur qui s'évanouira bientôt; que c'est une simple apparence, et que la réalité c'est l'Esprit, c'est Dieu, c'est l'âme créée à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il comprend que le corps ne sera un jour glorifié que pour avoir pris, autant qu'il était en lui, les qualités de l'Esprit, et qu'il sera appelé alors un corps spirituel! Dans cette persuasion, le fidèle s'efforce de rendre son corps spirituel, autant qu'il le peut, à l'exemple des saints qui ont réduit d'une manière si étonnante les exigences de leurs sens. Ce n'est pas que l'homme spirituel ignore que le corps est pour lui une machine précieuse, très utile, sans laquelle il ne peut rien ici-bas, pas même souffrir pour la gloire de Jésus. Il veut donc conserver cet instrument, et il le doit; mais il étudie avec soin ce qu'il faut accorder par nécessité, et ce qu'il faut refuser pour éviter les révoltes. Il use de finesse, il agit par politique, comme on le fait envers des personnes haïssables dont on a besoin, et que l'on ménage néanmoins pour ne pas tout perdre en un instant. D'après ce principe, l'homme spirituel consulte la vertu de prudence, pour savoir ce qu'il convient d'accorder à ce corps dont les désirs sont insatiables. Il lui mesure avec parcimonie la nourriture, le sommeil, les plaisirs. Il le loge, il le couvre de vêtements; mais une sainte avarice et une rigueur prudente président à cette distribution, puisque la conduite contraire serait tout simplement la sensualité!...


Oh! comme les yeux vont se plaindre! ne les écoutez pas, et refusez-leur beaucoup de choses. L'ouïe sera réduite à entendre Dieu et sa parole, les gémissements et les soupirs du pauvre; elle devra renoncer à mille satisfactions ou criminelles ou dangereuses. L'odorat sera sanctifié, s'il est réduit à vous rendre le service de distinguer la pureté de l'air, ou à juger si les objets dont il faut que vous vous serviez sont véritablement sains. Quant au goût, on peut dire que ses exigences sont devenues telles que beaucoup de chrétiens vivent en qualité de ses esclaves. Oh! quelle sévérité l'homme spirituel déploie contre lui! Il consulte la saine raison pour distinguer ce qui est nuisible ou utile à la conservation, et puis il est impitoyable. Hélas! combien ces détails vont exciter la pitié des mondains! ils n'y verront qu'une folie, je les plains sincèrement, et je me tais. Aujourd'hui, on apprend aux enfants l'art si facile des jouissances physiques. L'industrie et les arts sont coupables devant Dieu, des plus perfides' inventions; et bien des mères qui se disent chrétiennes apprennent à la jeune fille à n'avoir d'autre Dieu que sa chair!... 0 mon Dieu, je ne puis douter de la vérité de ces principes; je les trouve pratiqués par tous les saints, et si je me trompais en les adoptant, je me tromperais avec les justes de tous les siècles, avec saint Paul le docteur des nations; je me tromperais avec Jésus Christ!... Ah! je comprends cette parole de l'Apôtre, et je la méditerai souvent: « L'amour des choses de la chair est une mort ; au lieu que l'amour des choses de l'Esprit est la vie et la paix ».

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Nécessité de la vie de l'esprit


Le grand Apôtre développe son admirable doctrine sur la vie spirituelle, et voici ce qu'il enseigne à tous les disciples de Jésus Christ: « Ceux qui vivent selon la chair, ne peuvent plaire à Dieu; pour vous, vous ne vivez pas de la chair, mais selon l'Esprit, si toutefois l'Esprit habite en vous. Que si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Jésus-christ, il n'est point à lui ». Ici, je dois remarquer avant tout, combien le ton que prend saint Paul est affirmatif; combien la décision qu'il donne est formelle, absolue, n'admettant aucune exception, et rejetant par là même, toute explication par laquelle on s'efforcerait d'atténuer ou d'affaiblir la force de sa parole. Or, quelle est cette décision que tous les sophismes fournis par la fausse piété, par la piété mondaine, ne pourront jamais affaiblir! c'est celle-ci: « Ceux qui vivent selon la chair, ne peuvent plaire a Dieu », Dieu est un Esprit infiniment pur, et par là même, en vertu de sa sainteté parfaite, il déteste, il abhorre les affections impures et les œuvres détestables de la chair. Ceux-là donc qui se renferment dans leur être purement naturel, et que le Saint Esprit ne régénère pas; ceux qui ne vivent pas de la vie surnaturelle, de la vie de l'Esprit, ceux-là ne peuvent plaire à Dieu. Les vertus que fait pratiquer la raison abandonnée à elle-même ne s'élèvent jamais jusqu'à Dieu, et ne peuvent lui être assez agréables pour mériter une récompense éternelle.


O Dieu! je veux vous plaire; arrachez de mon cœur, cet amour funeste des choses sensibles! cet amour tue l'âme pendant cette vie, et devient pour elle le principe de la mort éternelle. Cet amour, Dieu le haïra toujours, parce que, toujours, il sera opposé à sa pureté infinie. Saint Paul ajoute: « Pour vous, vous vivez selon l'Esprit ». En parlant ainsi, le grand Apôtre désigne les chrétiens, les vrais disciples de Jésus-christ. Ceux-ci ne suivent pas les affections terrestres, et ne s'inquiètent pas des avantages, des biens et des plaisirs que procure la vie présente. Ils ont été régénérés par le Saint Esprit, ils sont devenus des hommes spirituels, et leur amour se porte vers les choses surnaturelles. Nous sommes appelés des hommes spirituels, dit le grand pape saint Léon, si les affections charnelles ne dominent pas dans notre cœur; et l'on peut dire de nous que nous avons quitté la chair, lorsque nous ne suivons plus sa volonté. Mais remarquons la restriction que saint Paul met tout à coup à ce qu'il vient d'affirmer: « Si toutefois l'Esprit de Dieu habite en vous!... » Que signifie cette parole, sinon que la régénération par le baptême ne suffit pas, lorsque parvenus à l'âge de raison, nous avons le malheur de renoncer aux engagements que nous avons pris à l'égard de Dieu et de sa loi sainte, pour vivre suivant les maximes du monde et selon les désirs corrompus de notre cœur? Ce serait donc une erreur monstrueuse de dire: Je suis baptisé, donc me voilà sauvé. Cette proposition est le comble de la démence, et la marque d'un esprit épouvantablement égaré. Ce que saint Paul ajoute, après les paroles que je viens d'entendre, met dans le plus grand jour son enseignement divin: « Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Jésus Christ, il n'est pas de lui ». Par cet Esprit, dit saint Augustin, il faut entendre le Saint-Esprit lui-même, ou l'Esprit de grâce et d'amour qu'il répand dans les âmes; c'est la même chose. Pour plaire à Dieu, il faut être à Jésus-christ; pour être à Jésus-christ, il faut avoir son Esprit: voilà des principes incontestables. Donc la vie de l'esprit, la vie de l'homme spirituel n'est autre chose que la vie de Jésus Christ, copiée, imitée, répétée par ses disciples.


Donc, pour savoir si je suis de Jésus Christ et par là même de Dieu, je n'ai qu'à répondre à cette question: mes pensées, mes affections, mon langage et mes œuvres, sont-ils une imitation des pensées, des affections, des œuvres de Jésus Christ, ou une imitation de la vie des mondains? Donc, porter les marques extérieures du chrétien, fréquenter les assemblées des fidèles, vaquer à des œuvres bonnes et louables, ce n'est pas un motif suffisant pour croire que l'on est un membre vivant du corps mystique dont Jésus-Christ est le chef, et le seul motif raisonnable qui peut me porter à espérer ce bonheur, c'est la présence de l'Esprit de Jésus Christ dans moi. Enfin l'Apôtre ajoute: « L'Esprit est vivant à cause de la justice », c'est-à-dire, le Saint Esprit qui est lui-même la vie essentielle et incréée est la cause de notre vie spirituelle; c'est lui qui nous communique cette vie divine en nous faisant vivre dans la grâce, dans la pureté, dans l'amour; c'est ce que disent saint Chrysostôme, saint Ambroise et saint Augustin, en expliquant les paroles de saint Paul. Qui doutera maintenant de la nécessité de cette vie de l'Esprit? qui osera la regarder comme un état de perfection auquel doivent sans doute aspirer les prêtres et les religieux, mais qui n'est pas commandé aux simples fidèles? Quoi! être un homme spirituel, s'efforcer de le devenir, travailler tous les jours pour cela, c'est à peine un conseil évangélique? chacun est libre de le pratiquer, et personne n'y est tenu? Erreur fatale, qui précipite un grand nombre de chrétiens dans la vie des sens, dans la vie mondaine, triste avant coureur de la mort éternelle. Ah! je comprends aujourd'hui ce que le Saint Esprit veut de moi; je comprends ce qu'il se propose de faire, si je lui ouvre mon cœur, si je lui livre mon âme. Il établira la vie de Jésus Christ dans moi; il fera de moi un homme spirituel; il m'élèvera au-dessus de ma nature grossière et corrompue; il me fera monter par Jésus Christ jusqu'à Dieu, et me rendra son enfant sur la terre, pour me rendre plus tard dans le ciel l'héritier de sa gloire.

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Les avantages de la vie de l'esprit


Le Saint Esprit, dans l'Écriture, oppose toujours l'homme animal à l'homme spirituel. Ce sont comme deux adversaires continuellement en face l'un de l'autre. Les vices, les défauts du premier nous font connaître les propriétés et les avantages du second. « L'homme animal, a dit saint Paul, ne pénètre pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu ». Hélas! il n'y a qu'à regarder autour de soi pour faire l'application de ce terrible anathème. Parlez à un grand nombre de chrétiens, de Dieu, de Jésus Christ, de l'évangile, du ciel, de l'enfer, vous les laisserez aussi froids qu'ils l'étaient avant de vous entendre. Ils sont dans une sorte de stupidité qui ne se réveille qu'au son de l'argent, ou aux clameurs que pousse la joie mondaine. Mais l'homme spirituel comprend les choses de Dieu. Certes, oui, il les comprend et il les pénètre; saint Paul nous assure qu'il juge de tout, c'est-à-dire, qu'il voit avec évidence la vérité des mystères les plus sublimes révélés par Jésus-christ et enseignés par l'Église, et tandis que la raison de l'homme animal ne peut les concevoir, l'homme spirituel est frappé des lumières et de la clarté qui les environnent. Le grand Apôtre élève encore bien plus haut l'homme spirituel; je l'entends qui s'écrie: « l'Esprit pénètre tout, et même ce qu'il y a de plus caché dans les profondeurs de Dieu, c'est-à-dire, les secrets de Dieu les plus impénétrables, et ce qu'il y a de plus élevé au-dessus de la raison. Or, cet esprit nous est donné, nous l'avons reçu, l'homme spirituel le possède. « Il découvre, dit Job, ce qui, pour l'homme animal, est enseveli dans de profondes ténèbres, et il produit au jour l'ombre de la mort ». N'est-ce pas l'homme spirituel qui a trouvé dans les pages si courtes et si simples de l'Évangile, tous ces trésors de science sacrée que nous nommons les œuvres de saint Augustin, de saint Basile, de saint Jean Chrysostôme et de saint Bernard? Une seule ligne, un mot de ce livre divin n'a-t-il pas suffi pour faire composer des traités admirables qui, bien loin d'épuiser cette source féconde, laissent encore aux saints et aux âmes pieuses des siècles à venir, des richesses incalculables à découvrir? N'est-ce pas l'homme spirituel qui pénètre dans les âmes, qui sonde les cœurs, qui connaît les consciences et met au grand jour leurs secrets?


Oh! comme je désire que mon directeur soit un homme spirituel! il vérifiera en ma faveur la parole de Job, en découvrant ce qui est enseveli dans de profondes ténèbres, en répandant la lumière de Dieu là où régnait auparavant l'ombre funeste de la mort. L'homme spirituel connaît le prix des grâces, il apprécie les bienfaits de Dieu, c'est là un grand bonheur. Je ne puis en douter, après que Jésus Christ lui-même s'est écrié: « Ah! si vous connaissiez le don de Dieu! » Qui le connaît ce don admirable, digne d'une éternelle reconnaissance? C'est l'homme spirituel qui a reçu le Saint-Esprit, et qui vit de la vie de l'Esprit. Saint Paul me l'assure: « Nous avons reçu l'Esprit de Dieu, afin que nous connaissions les dons que Dieu nous a faits », c'est-à-dire, pour avoir cette sagesse céleste qui nous fait connaître les biens ineffables que Dieu avait préparés avant tous les siècles, et qu'il commence à nous prodiguer durant cette vie, avant qu'il nous enrichisse de leur plénitude dans le séjour de l'éternelle gloire. L'homme spirituel qui ne vit plus que de la vie de l'Esprit, est un instrument docile entre les mains de la divine sagesse; elle en fait ce qu'elle veut, un Augustin, un François d'Assise, une Thérèse; saint Paul l'appelle un homme poussé par l'Esprit. Quelle admirable expression! De même que l'âme fait mouvoir le corps, détermine ses mouvements, le transporte d'un lieu à un autre, le Saint-Esprit devenu en quelque sorte l'âme du juste qui vit par lui, le pousse où il veut et devient le maître absolu de tous ses mouvements; toutes ses démarches, toutes ses résolutions doivent être attribuées à l'Esprit de Dieu qui est en lui. De quoi n'est-il point capable? Oh! si je pouvais dire avec saint Paul: « Nous, nous avons l'Esprit de Jésus-christ! » Mais, hélas! j'ai encore à travailler beaucoup pour détruire dans moi l'homme animal, éternel ennemi de la vie spirituelle dont Jésus-christ m'a donné le modèle et m'a exposé les principes! A combien de pauvres âmes s'adressent aujourd'hui ces reproches de saint Paul: « Il faut que je vous parle comme à des hommes charnels, et non comme à des hommes spirituels; n'est-il pas visible que vous êtes encore charnels, et que votre conduite est toute humaine »? L'apôtre saint Jude appelle les hommes qui n'ont pas l'Esprit de Dieu, des animaux. Et telle est la division qui existe parmi les chrétiens: les uns sont mondains, sensuels, charnels, ce sont des animaux qui ne vivent que de la vie des sens: leurs organes sont tout, leur corps est leur divinité. Les autres sont des hommes spirituels qui ne s'occupent qu'à perfectionner en eux les dons du Saint-Esprit et la vie de la grâce. Le choix m'est donné. En finissant cette méditation qui est peut-être la plus importante de toutes, et sur laquelle je me propose de revenir dans le courant de l'année, pour réveiller ma paresse dans les voies de Dieu, je veux me rappeler ces belles paroles du grand Apôtre: « L'homme ne recueillera que ce qu'il aura semé; celui qui sème dans sa chair, recueillera de la chair, la corruption, la mort; et celui qui sème dans l'Esprit, recueillera de l'Esprit la vie éternelle! »

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6 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

 

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Septième jour

 

Les opération du Saint Esprit dans l'âme fidèle


Jésus Christ disait à ses Apôtres: « Quand le Saint Esprit viendra, il prendra de ce qui est de moi, et il vous le communiquera ». Sans doute, il faut entendre par là que le Saint Esprit prendra de la lumière, de la science, de la sagesse qui est en Jésus Christ, de la grâce, de la vérité, de la sainteté qui est en lui, pour communiquer aux disciples ces trésors que le Maître possède dans toute leur plénitude. Mais ne me sera-t-il pas permis,en méditant cette belle parole, d'aller droit à ce que j'aime le plus dans Jésus Christ, je veux dire son Cœur, et de me demander ensuite à moi-même, ce que j'ambitionnerais le plus de tout ce que renferme d'admirable le Cœur de mon divin Maître, ce que je voudrais que le Saint Esprit pût prendre dans ce tabernacle pour l'apporter dans moi, pour me le communiquer? Je sais qu'avec mon Jésus tout m'est permis, eu fait d'ambition. Ne m'a-t-il pas dit: « toi dans moi, et moi dans toi »? n'a-t-il pas ajouté: « tout ce qui est à moi est à toi »? Pourquoi serais-je si timide, après de semblables témoignages d'une tendresse qui ne saurait rencontrer son égale? D'ailleurs, saint Paul ne m'exhorte-t-il pas à venir avec une confiance sans bornes, au trône de la grâce, et ce trône n'est-il pas évidemment le Cœur de mon Jésus? Je vais donc à ce Cœur; mais je n'y vais pas seul. Il m'a été dit que le Saint Esprit prendra de ce Cœur pour me le communiquer.


C'est au Saint Esprit que je demande de me rapprocher de ce même Cœur, d'y prendre tout pour me donner tout. Mais que trouve-t-on dans un cœur? Quelles sont les qualités de l'âme qu'on attribue au cœur, et qui lui sont particulières? Je le dis sans hésiter, ce sont les inclinations, les penchants, les goûts. On connaît un cœur, on le distingue des autres par là. Je n'ai pas ici à me-mettre en peine, comme s'il s'agissait d'un homme ordinaire. Les sympathies, les inclinations, les goûts de Jésus Christ, les penchants de son Cœur, tout est infiniment bon, beau, saint et aimable. Eh bien, voilà ce que le Saint Esprit, sans lequel je ne puis pas voir, encore moins aimer et prendre pour moi ces sympathies, ces inclinations et ces goûts, voilà, dis-je, ce que le Saint Esprit prendra de Jésus pour me le communiquer. C'est le Sauveur lui-même qui l'assure: O anoblissement, ô divinisation du cœur humain! O transformation incompréhensible! quoi! je puis avoir un cœur qui sente, qui aime comme le cœur d'un Dieu ! un cœur dont les inclinations, les penchants et les goûts se confondent avec ceux d'un Dieu! O richesses incomparables! ô amour infini de mon Dieu pour un être aussi vil, aussi abject que je le suis! Eh bien! je veux contempler cette vérité consolante, et pour m'en pénétrer vivement, je désire répondre d'abord à cette grande question: qu'a aimé et qu'aime encore Jésus Christ? Je ne dis pas assez; quels ont été, quels sont encore les inclinations, les penchants, les sympathies et les goûts du Cœur de mon Jésus? O Saint Esprit, répondez pour moi; et puis allez prendre tout ce qui est le propre du Cœur de Jésus et donnez-le, communiquez-le à mon propre cœur! Ce désir me brûle; pourrais-je en avoir un autre?

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L'Eglise a toutes les sympathies du Cœur de Jésus


L'Eglise c'est l'épouse de Jésus-christ. Cette épouse qui a coûté beaucoup; il l'a acquise au prix de son sang. S'il faut juger l'amour que le Sauveur a pour elle par les sacrifices qu'il a faits afin de la posséder éternellement, qui essaiera de dire cet amour? Le sacrement de Mariage n'est qu'un symbole, une image très imparfaite de l'union que Jésus Christ a contractée avec son Église. En l'épousant, après l'avoir choisie et formée de ses mains divines, il lui a donné son Cœur. Ce don est irrévocable; ici le divorce, la simple séparation sont impossibles; non, point de séparation, ni d'esprit, ni de corps, ni de biens, ni de sentiments. Les caresses de Jésus Christ à son Église se traduisent par les paroles les plus enflammées d'amour, par les actes les plus généreux. S'il parle d'elle, c'est toujours pour lui prodiguer les plus tendres discours. Il l'appelle son unique, sa belle, son immaculée, sa sœur, sa colombe, son lis, sa rose. Il nous déclare qu'un seul de ses cheveux fait à son cœur une blessure d'amour. On voit qu'il est jaloux d'elle. Non, il ne permettra pas qu'on la lui ravisse. C'est son bien, sa richesse, sa consolation, sa douceur. Il en est fier! Entendez-vous ces déclarations: « Tu es dans moi, et moi dans toi; habite dans mon cœur. Ne crains rien; comme mon Père m'a aimé d'un amour infini dans l'éternité, moi à mon tour, je t'aime! » Mais si des paroles je veux passer aux actes, quelle idée n'aurai-je pas de l'amour de Jésus Christ pour son Église? Que lui a-t-il refusé? que pouvait-il lui donner qu'il ne lui ait donné? quand on se livre tout entier à l'objet aimé, celui-ci peut-il exiger davantage? Corps adorable, sang précieux de mon Jésus, vous êtes la propriété de l'Eglise. Certes, il faut que le divin Époux ait eu pour son Église, un bien violent amour! Eh bien, qui refusera de croire que les penchants les plus doux et les plus irrésistibles de Jésus Christ sont pour l'Église? qui doutera que son inclination la plus forte ait pour objet l'Église? qui ne consentira à dire que les plus vives sympathies, les goûts les plus prononcés du Cœur de Jésus Christ sont acquis à l'Église?


Mais s'il en est ainsi, il faudra dire que le Saint Esprit ayant pour mission de prendre de Jésus Christ pour nous le communiquer, le signe auquel un chrétien pourra connaître que le Saint-Esprit a rempli sa mission en sa faveur, devra être ce goût, ce penchant, cette inclination pour l'Eglise. Si je n'avais pas ce goût de l'Eglise, cette inclination pour l'Église; si l'Église n'avait pas mes sympathies et qu'on voulût me persuader que je suis de Jésus-christ, que le Saint-Esprit a fait de moi son temple, qu'il est mon Directeur et mon Maître, je dirais tout simplement qu'on se moque de moi. Mais alors, il faudra que je dise: l'âme chez laquelle le Saint Esprit a apporté ce qui est de Jésus Christ, c'est celle qui souffre de toutes les douleurs de l'Église, celle dont les plus ardentes sollicitudes sont pour l'Église; l'âme qui bondit de joie quand l'Église triomphe, quand elle étend ses conquêtes; c'est l'âme qui est profondément triste quand les ennemis de l'Église triomphent; enfin c'est L'âme qui confond ses joies et ses tristesses, ses craintes et ses espérances, tous ses intérêts avec les craintes, les joies et les intérêts de l'Église. Pour ce qui est des âmes étrangères aux sentiments qu'éprouve l'Église, indifférentes en présence de ses douleurs ou de ses joies, qui sont presque étonnées de voir un chrétien qui s'anime en parlant de l'Église, que voulez-vous que je pense de leur état? Le Saint Esprit n'est pas venu dans elles; car là où il vient, il apporte, il donne ce qui est de Jésus-christ, donc l'amour et le goût de Jésus-christ pour son Église. O mon Dieu, combien de pauvres âmes qui s'abusent! Elles croient vivre par le Saint Esprit, et c'est leur propre esprit qui est toute leur vie.

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Les inclinations du Cœur de Jésus pour la Croix


C'est une vérité qu'il suffit d'énoncer et qui se passe de preuves; tous les goûts, toutes les sympathies de Jésus-christ, les penchants de son âme, les inclinations de son Cœur sont pour la croix. C'est bien d'elle qu'il voulait parler, quand il poussait ce cri sublime: « Combien je me sens pressé d'arriver au baptême de sang qui m'est réservé! » Et ailleurs: « Oh! qu'il a été grand mon désir d'arriver à cette divine Pâque après laquelle je mourrai! » Quand le Sauveur apparaît brillant de lumière sur le Tabor, de quoi parle-t-il avec Moïse et Elie? demandez-le à l'historien sacré, il vous répondra: De la mort qu'il devait bientôt endurer à Jérusalem. Avec ses douze apôtres, de quoi s'entretient Jésus-christ? De sa Passion, de la croix sur laquelle il sera immolé. Certes, si la bouche parle de l'abondance du cœur, il faut bien convenir d'une chose, c'est que le Cœur de Jésus Christ fut constamment porté vers la croix. Jésus-christ a pour son Eglise un amour immense; mais quel était l'arbre qui devait produire ce fruit d'éternelle bénédiction? En d'autres termes, où devait naître l'Eglise? Le nouvel Adam,quand devait-il recevoir son Epouse? La croix, la croix, voilà l'arbre qui a produit ce fruit admirable. La croix, voilà le berceau de l'Eglise, voilà le lit nuptial où a été consommé le divin Mariage qui unit à jamais Jésus Christ, l'Epoux céleste, à l'Eglise qu'il avait choisie de toute éternité pour en faire son Epouse. Jésus-christ pouvait-il donc n'avoir pas pour la croix cet amour qu'il réservait à son Eglise? Non, la croix qui a donné à Jésus son Epouse, possédera toujours son cœur. Ses penchants, ses inclinations, ses sympathies sont pour elle; ses goûts lui sont irrévocablement acquis.


Aussi voyez-vous comme il l'exalte aux yeux du monde entier? elle est son signe, son étendard, son drapeau; sans elle vous ne rencontrerez jamais la victoire; par elle, le monde et l'enfer sont soumis. L'Eglise a si bien compris ce goût de Jésus-christ pour la croix, qu'elle emploie à chaque instant ce signe sacré pour attirer sur la terre toutes les bénédictions du ciel. Point de sacrifice, de sacrement, de supplications, de prière sans la croix; on dirait que le regard de Jésus Christ ne peut pas être attiré sur la création, à moins que pour arriver à elle, ce regard ne rencontre la croix. Mais je me trompe, ce n'est pas une supposition que j'exprime, c'est bien une réalité dont l'évidence ne sera contestée par personne. Eh bien, que fait le Saint Esprit pour sanctifier une âme? Il prend dans le Cœur de Jésus Christ cet amour de la croix, cette inclination, ce penchant, ces sympathies, ce goût pour la croix, et il les communique à l'âme qui doit être l'amie de Jésus. Sans cette communication, la sainteté serait impossible. Voyez les apôtres lorsqu'ils sortent du Cénacle; consultez saint Paul converti; qu'apercevez-vous en eux? qu'exprime leur langage? que nous dit toute leur conduite? Ils sont fous d'amour pour la croix; c'est de la croix qu'ils parlent; c'est la croix qu'ils prêchent partout, et avec une force étonnante qui atteste le goût et l'amour de la croix, mais un amour qui va jusqu'à une sorte do délire dont les peuples païens commencent par se scandaliser, en attendant que ce délire s'empare de leur âme. O chrétien, quand tu fus baptisé, le Saint-Esprit s'empara de toi. Mais auparavant, la croix fut empreinte sur ton front et sur ta poitrine. Comprends-tu ce mystère, cette liaison nécessaire, indispensable, entre le règne de l'Esprit Saint dans ton âme, et la pensée constante, et l'amour vrai, fort, persévérant de la croix? Oh! les justes, ceux que le Saint Esprit fait des hommes spirituels, comme leurs goûts, leurs sympathies, toutes leurs inclinations sont pour la croix! Que de baisers brûlants d'amour! Avec quelle tendresse ils la font reposer sur leur cœur! ou le voit bien; le Saint-Esprit est allé prendre ce goût de la croix dans le Cœur de Jésus, et il l'a communiqué à leur âme.

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Les inclinations du Cœur de Jésus pour la divine Eucharistie


Je cherche avec une sainte avidité les signes manifestes de la présence du Saint Esprit dans une âme. Saint Paul m'a dit que les justes avaient reçu le sceau du Saint Esprit; pourquoi ne voudrais-je pas connaître ce sceau qui marque les âmes justifiées et les sépare des hommes de la terre? J'ai vu très clairement une chose, c'est que le signe, le sceau divin des enfants de Dieu se trouve dans leur cœur, et qu'il consiste dans la conformité des goûts, des penchants, des inclinations de ce cœur avec les goûts et les penchants du Cœur de Jésus Christ. L'Eglise et la Croix ont toutes les sympathies de Jésus-christ, parce que l'Eglise et la Croix sont inséparables comme la cause est inséparable de son effet. Mais que dirai-je maintenant de la divine Eucharistie? Les sympathies de Jésus Christ, ses goûts sont-ils pour ce Sacrement adorable ? Les penchants, les inclinations de son Cœur ont-ils pour objet la divine hostie? Pour première réponse à cette question, je demanderai à mon tour si la sainte Eucharistie n'est pas le trésor incomparable de Jésus Christ. Quand je nomme ce Sacrement auguste, puis-je y voir autre chose que la chair sacrée dont le Fils de Dieu s'est revêtu dans le sein de la Vierge, autre chose que le sang infiniment adorable qui, après avoir été répandu pour le salut du monde, continuera à couler éternellement dans les veines d'un Dieu? N'est-ce pas par cette chair divinisée, par ce sang d'un prix infini, que Jésus Christ a glorifié son Père, et a racheté le genre humain? Mais s'il en est ainsi, comment Jésus Christ considère-t-il lui-même sa chair et son sang? Quelle estime en a-t-il? Cette estime a-t-elle des limites, des bornes? Et si cette estime est sans bornes, peut-elle ne pas produire un amour infini? Dans l'âme parfaite du Fils de Dieu, l'estime et l'amour peuvent-ils avoir un caractère différent, n'être pas au même degré?


Mais voyons les faits. Il est certain que la conduite de Jésus Christ à l'égard de sa chair adorable et de son sang précieux doit nous dire la mesure de son amour, de son goût, de ses sympathies pour cette même chair et pour ce sang adorable. Eh bien! je dis que cet amour de son corps sacré a porté Jésus Christ à lui faire, à lui accorder un honneur infini, une gloire divine. Cet honneur et cette gloire, je les trouve dans l'Eucharistie. Voyez ce trône élevé dans l'Eglise! Là tous les hommages, tous les honneurs dus à la divinité sont rendus perpétuellement au corps de Jésus Christ. Toute la terre est remplie de cette gloire, tous les peuples la chantent; c'est un triomphe de chaque instant. Mais voulez-vous un honneur plus grand encore que celui d'une adoration universelle? Regardez bien la divine hostie; Jésus Christ en a fait le pain de nos âmes, et c'est ici que je trouve pour la chair et le sang du Sauveur une gloire qui dépasse toute conception humaine. Quoi! la chair et le sang de Jésus nourriront mon âme qui est une substance spirituelle? Le corps nourrira l'esprit, la matière donnera la vie à l'intelligence! ô mystère incompréhensible! or ce mystère, c'est la glorification la plus sublime que je puisse concevoir de la sainte humanité de Jésus Christ. Cette glorification si élevée, si sublime, que suppose-t-elle, sinon de la part de celui qui l'a voulue, un amour immense pour ce même corps, pour ce sang précieux que je trouve dans le divin Sacrement de l'autel. Dites maintenant si Jésus-christ n'aura pas pour ce Sacrement, une prédilection, une sympathie, un goût, un amour au-dessus de tout ce qu'il est possible d'imaginer. Non, jamais les inclinations du Cœur de Jésus, ses penchants, ses sympathies, ses goûts ne rencontreront un objet plus digne de les attirer et de les rendre infinis! Mais s'il en était ainsi, une âme en faveur de laquelle le Saint Esprit fait ce qu'a prédit Jésus Christ, aura nécessairement un goût très-vif pour la sainte Eucharistie.


Toutes ses inclinations iront là; tous ses penchants la porteront vers cet objet, toutes ses sympathies lui seront acquises. Il n'y a pas de milieu possible; ou il faut admettre cette vérité, ou bien il faut accepter l'accusation d'idiotisme. Lors donc que je rencontrerai cette ligne dans l'Evangile: Le Saint-Esprit prendra de moi pour vous le communiquer, je devrai me souvenir de l'amour, du goût de Jésus-christ pour le divin Sacrement de l'autel, et examiner où en est mon cœur par rapport à ce goût, à cet amour. Ce sera le moyen de connaître le degré d'action du Saint-Esprit dans moi. Je ne dois pas finir cette méditation sans résumer tout ce qui vient d'être dit; les vérités que je viens d'étudier sont trop importantes pour qu'il me soit permis de les oublier. Qui a lés inclinations et les goûts de Jésus-christ? Un petit nombre de chrétiens, parmi ceux qui vivent dans le tumulte du monde. La plupart des hommes, s'ils connaissaient bien les sympathies et les penchants de Jésus-christ, n'hésiteraient pas à les condamner. Cependant les vrais fidèles, ceux qui ont l'esprit de Dieu, admirent, aiment tout ce que Jésus-christ a aimé, et ils s'efforcent de croître dans cet amour qui seul peut les sauver. De quel côté suis-je en ce moment? ai-je le goût de Jésus-christ? car enfin, être dégoûté de tout ce qu'il aime, c'est être dégoûté de lui. Mais qu'est-ce qu'un chrétien qui est sans goût pour Jésus-christ? Cet infortuné ne saurait avoir le goût de Dieu et de ce qui vient de lui; que dois-je penser de son état? Ames fidèles, laissez dire le monde; laissez-le à sa folie, s'il refuse de devenir sage. Pour vous, n'oubliez rien pour augmenter dans votre âme ce goût divin, tout céleste, ces sympathies surnaturelles que le Saint Esprit vous a communiquées, et vous pourrez dire avec saint Paul: « Moi je n'ai pas reçu l'esprit de ce siècle, mais l'Esprit qui vient de Dieu ».

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5 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

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Sixième jour

La Gloire que le Saint Esprit rend à Jésus Christ


C'est Jésus-christ lui-même qui a prédit la gloire rendue à sa personne adorable par le Saint-Esprit, puisqu'en annonçant à ses Apôtres que son Père céleste enverrait bientôt au inonde l'Esprit de vérité et d'amour, l'Esprit consolateur, le divin Maître ajoute cette parole prophétique: « Et cet Esprit me glorifiera ». Nous le savons, la Mission du Fils de Dieu dans ce monde a pour objet la gloire de son Père. Cette vérité est sur toutes les pages de l'Évangile. A la naissance du Sauveur, les Anges chantent ce cantique: « Gloire à Dieu au plus haut du ciel ». Plus tard, quand Jésus-christ parle lui-même de sa Mission, il affirme de la manière la plus formelle que la gloire de son Père est l'objet, le terme, la fin dernière de toutes ses œuvres. Ainsi glorifier Dieu en le faisant connaître, en le faisant aimer et servir, c'est ce que veut, ce que cherche Jésus Christ, c'est la fin suprême de l'Incarnation. Mais Jésus Christ est Dieu; il doit donc être glorifié comme son Père. Demander pourquoi, ce serait une question aussi stupide que celle-ci: Dieu doit-il être glorifié? Jésus Christ a-t-il été glorifié pendant sa vie mortelle? Non. Il a été méconnu, nié, persécuté, rassasié d'opprobres. Cette injustice sacrilège qui venait de la malice des hommes devait être réparée; Dieu se chargea de cette réparation. Avant de mourir, le Sauveur nous révéla ce mystère de la gloire qu'il recevrait bientôt. 


« Mon Père, disait-il, je vous ai glorifié, j'ai manifesté votre nom, j'ai accompli l'œuvre pour laquelle vous m'avez envoyé; maintenant, vous, mon Père, glorifiez votre fils ». Une voix vint du ciel qui dit: « Je te glorifierai ». La glorification de Jésus Christ eut lieu dans le ciel, le jour de son Ascension. Mais, sur la terre, cette glorification était indispensable. La terre était devenue en effet le théâtre des humiliations profondes, des anéantissements incompréhensibles d'un Dieu; ne fallait-il pas que la réparation eût lieu sur ce même théâtre? C'est ce qui arrivera après que Jésus Christ sera retourné dans le ciel. Et de même que le Fils de Dieu a glorifié son Père, le Saint Esprit sera envoyé au monde pour glorifier Jésus Christ. Le Saint Esprit viendra dans l'intérêt de Jésus Christ. Une gloire infinie sera rendue à l'homme Dieu, et le Saint Esprit, en donnant la connaissance et l'amour de Jésus Christ, sera l'auteur et le principe de cette gloire. Si Jésus Christ a employé les trente-trois années de sa vie mortelle à la glorification de son Père céleste, le Saint Esprit consacrera tous les siècles qui doivent s'écouler avant la fin du monde à la glorification de Jésus Christ. Telle est la vérité que je dois méditer; car elle m'est personnelle, comme je le verrai bientôt, et si j'oubliais, si je négligeais cette œuvre du Saint-Esprit qui doit s'accomplir par moi, ce serait un malheur affreux. Heureuse l'âme qui aura su éviter ce malheur!

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Quand le Saint Esprit a-t-il commencé à glorifier Jésus Christ?


Ici je m'occupe de cette glorification de Jésus Christ qui fut extérieure, éclatante, solennelle, à laquelle le monde entier devait concourir jusqu'à la fin des siècles. Car déjà le Saint-Esprit avait glorifié le Sauveur par la conversion de Madeleine, de la pécheresse de Samarie, par la sanctification de certaines âmes. Mais ces faits étaient à peu près cachés et inconnus, et c'était un autre genre de gloire que Dieu le Père réservait à son Fils. Or, la voici cette gloire; elle ne se fait pas attendre longtemps. Il y a à peine dix jours, le Fils de Dieu montait an ciel, et déjà tout s'ébranle, tout est en mouvement à Jérusalem. C'est là, en face du Calvaire, à côté du palais de Caïphe et du prétoire de Pilate, que le soleil se lève radieux, pour répandre tous ses rayons sur la grande et sublime figure de ce Jésus de Nazareth attaché à la croix par l'infidélité des Juifs, comme le dit saint Augustin. Voyez venir les Apôtres, écoutez-les. Quelle transformation! leur éloquence vive, impétueuse, renverse tous les sophismes, repousse et anéantit tous les blasphèmes; c'est par milliers qu'après chaque discours de Pierre, les hommes qui ont vu attacher à la croix Celui qu'ils appelaient un séducteur, tombent à genoux pour adorer Jésus et demander la grâce de devenir ses Disciples. Quelle gloire pour Jésus-christ! des Pharisiens, des Prêtres, des Gentils et des Juifs se mêlent, se confondent, embrassent la même foi, professent le même culte, et poussent le même cri: Jésus est le Fils de Dieu! Mais d'où vient ce prodige? qui en est l'auteur?


Le Saint Esprit est descendu sur les Apôtres, et tout a été fait. Le Saint Esprit a répandu sa lumière, il a communiqué sa chaleur, il a embrasé les âmes; il a montré Jésus Christ à ceux qui ne l'avaient pas vu tel qu'il était, il a découvert sa sagesse et sa sainteté infinies, il a dit ses amabilités, sa beauté souveraine, et tout à coup, Jésus Christ est devenu l'objet unique de l'ambition des hommes; l'aimer, le louer, s'attacher à lui, lui consacrer tout, mourir pour lui, c'est la plus grande des gloires. Voilà l'Eglise! Comme son berceau est magnifique! Le jour de sa naissance, elle compte pour ses fils dévoués huit mille hommes, sans parler des femmes et des enfants; et quand le soleil se couche à Jérusalem, les Apôtres offrent déjà pour le travail de quelques heures, une moisson composée de gerbes magnifiques. C'est ainsi que le Saint Esprit a fait son entrée dans le monde; tel est le commencement de son œuvre, le premier fruit de sa moisson. Et quand je dis la moisson, j'indique seulement les prémices. Attendez, et vous verrez bientôt le champ du père de famille, comme il s'élargira; bientôt la terre entière va tressaillir au seul Nom de Jésus, et tous les peuples concourront à l'accomplissement de cette Prophétie: « j'attirerai tout à moi! » Il est vrai que les nations frémissent, que la Synagogue écume de rage, et que les rois se liguent ensemble pour s'opposer aux conquêtes de la croix; mais cette opposition sera la plus grande gloire de Jésus. Le Saint Esprit est là, il fait de chaque disciple un héros; l'armée qu'il anime de son souffle opère les plus étonnantes merveilles; la valeur, le courage, la force, ne lui font pas défaut. Le Saint-Esprit l'anime, la pousse, la conduit; elle triomphe partout, et l'univers entier tombe à genoux, en prononçant avec amour le Nom adorable de Jésus. Eh bien, âme fidèle, que penses-tu maintenant de cette parole surprise sur les lèvres mille fois adorables de ton Jésus: Le Saint Esprit me glorifiera? Oh! si tu aimes Jésus, combien tu dois aimer le Saint Esprit qui a tout fait pour sa gloire! Non, sans le Saint-Esprit tu ne connaîtrais pas Jésus, tu ne l'aimerais pas. Comprends alors ce que tu dois au Saint-Esprit et de reconnaissance et d'amour.

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Comment le Saint Esprit continue à glorifier Jésus-Christ


Saint Augustin s'est posé à lui-même cette question, et voici comment il a répondu: Le Saint Esprit continue à glorifier Jésus Christ, en répandant son amour dans les cœurs, et en formant des hommes spirituels. En lisant cette ligne, il m'est impossible de ne pas supposer que le grand Evêque d'Hippone avait présenté à son esprit la formation de la sainte humanité du Sauveur dans le sein de Marie, quand il voulut répondre à cette grande question: Comment le Saint Esprit continue-t-il à glorifier Jésus Christ? Oui, sans doute, il en est ainsi: Le Saint Esprit, par l'amour qu'il répand dans les âmes, forme des hommes spirituels. C'est une sorte de continuation du grand mystère de l'Incarnation du Verbe. Voici les membres de Jésus Christ, ses frères, appelés à glorifier leur chef. Ni la chair, ni le sang ne pourront leur donner naissance; ils naîtront de Dieu; c'est le disciple bien-aimé qui l'affirme. Or cette naissance divine comment a-t-elle lieu? Dans le Saint-Esprit, et par le Saint-Esprit. Lui seul crée, lui seul enfante les hommes spirituels; il les crée, il les enfante dans l'amour. Mais qui dira la gloire qui revient à Jésus Christ de cette naissance par le Saint Esprit? Créés dans l'amour, Gis de l'amour, les vrais enfants de Dieu sont tout à Jésus-christ. Il est l'objet de leur culte, de leur adoration; il est la fin de toute leur existence. S'ils désirent quelque chose, c'est pour lui et dans ses intérêts; s'ils aiment, c'est pour lui. Toute ambition qui n'a pas pour objet ou pour terme ses amabilités infinies, ils y renoncent. Souffrir pour lui, c'est leur gloire, c'est leur bonheur; lui donner, lui livrer tout, c'est leur suprême félicité.


Dites-le, hommes du monde, avez-vous découvert dans l'histoire des siècles, quelque grand personnage aimé comme Jésus est aimé? Cherchez votre héros et montrez-nous des millions de Martyrs, de Vierges qui lui offrent en sacrifice leur vie entière, et qui renoncent à tout pour la seule satisfaction de lui plaire. Cet idéal du dévouement et de l'amour ne s'est réalisé qu'une fois; vous le savez bien. Jésus Christ seul est cet homme souverainement aimable, ce Roi éternel des siècles, le Sauveur, ce Fils de Dieu qui a mérité une pareille gloire, et celte gloire est un fait permanent qui se perpétuera jusqu'à la fin du monde. Ce fait de la glorification de Jésus-christ par les hommes est l'œuvre propre, particulière, du Saint Esprit; mais il faut au Saint-Esprit des instruments dociles. Le jour où la céleste Vierge, à laquelle le Saint Esprit venait d'être annoncé par l'Ange Gabriel, s'écria: « Ecce ancilla Domini; fiat mihi », l'Esprit Saint, par son amour et sa puissance, fit la sainte humanité de Jésus. Le jour où une âme dit pour de bon au Saint Esprit: « Fiat », cette âme devient propre à glorifier Jésus Christ. Le Saint Esprit, avec son concours, fera de grandes choses pour l'exaltation et la glorification de Jésus Pourquoi ne serais-je pas cette âme? que je le veuille ou non, Jésus Christ continuera à être glorifié; et ce ne serait pas par moi? ô honte! ô ingratitude! Non, mon Dieu, cette honte ne sera pas sur mon front ; non, je ne me rendrai pas coupable de cette ingratitude.

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Quel est le procédé par lequel le Saint-Esprit parvient à nous faire glorifier Jésus Christ?


 

Le Divin Sauveur a dit lui-même le grand mystère de sa glorification par les hommes. Ecoutons sa parole: « Le Saint Esprit prendra de moi, et il vous le communiquera ». C'est comme si Jésus Christ disait: comme par l'opération du Saint Esprit, par son action divine, j'ai pris dans \e sein de la Vierge ce qui est de vous, votre nature que je n'avais pas, vos misères et vos infirmités qui semblaient incompatibles avec ma propre nature qui est celle de Dieu, de même le Saint Esprit prendra de moi, il prendra ce qui est divin, ce qui semble incompatible avec votre nature, et il vous le communiquera, il vous le donnera, de telle sorte que, si par le Saint Esprit, je suis devenu l'un de vous, à votre tour, par le Saint Esprit, vous deviendrez comme moi fils de Dieu, vous deviendrez mes frères. Vous recevrez, vous aurez de ma divinité, de mes perfections; vous aurez de mes grâces, de mes mérites, de mes vertus. Toutes ces richesses passeront de moi dans vous; et ce sera le Saint Esprit qui vous les donnera. Ce mystère incompréhensible de la grâce étant une fois admis, je conçois tout de suite la glorification par l'homme de la personne adorable de Jésus Christ. D'abord cette gloire que Jésus-christ attendait de l'homme, consiste en ce que l'homme met toute sa gloire dans sa ressemblance avec le Sauveur. Lui ressembler, s'écrie une âme dans l'extase de son admiration et dans l'ivresse de son amour, lui ressembler! mais j'achèterais cet honneur au prix de mille vies, si la chose était possible! Or je demande si ces sentiments ne sont pas pour Jésus Christ une gloire immense, alors que l'expérience nous les montre dans toutes les âmes qui sont éclairées, belles, pures, recommandables par les plus riches qualités; qu'importe à la gloire de mon Jésus que les cœurs bas, abrutis, les cœurs de boue, d'ordure, comme le sont tous ceux des chrétiens mondains, ne connaissent pas ces sentiments? La vierge, la femme vertueuse qui les éprouvent, rendent dans une minute infiniment plus de gloire à Jésus Christ, que ne peuvent lui en ravir certaines âmes par quarante années de mondanité et de corruption.


Le Saint Esprit glorifie Jésus-christ en lui donnant des portraits, des images, des répétitions de lui-même. C'est le prodige qu'il opère à chaque instant. Alors, de même que Dieu le Père a pu dire, en parlant de Jésus Christ: « C'est mon bien-aimé en qui je mets toutes mes complaisances », Jésus Christ dit à son tour, en regardant ses saints: « voilà mes bien-aimés; je mets en eux toutes mes complaisances ». Tel est donc le grand triomphe de Jésus Christ. Telle est sa gloire: des créatures qui n'ont d'autre ambition que celle de lui ressembler, de le reproduire partout. Et cette ambition, par conséquent la gloire qui en résulte pour Jésus Christ, c'est le Saint Esprit qui en est l'auteur, le principe; c'est lui qui la donne, qui la nourrit, qui la fait croître dans les cœurs, qui la rend impatiente de tout souffrir, de rompre tous les liens, pour permettre à l'âme de s'élancer dans le sein éternel de Celui qu'elle appelle son Jésus et son Tout. Ame fidèle, n'oublie jamais ces douces et consolantes vérités, et surtout sois bien pénétrée de cette pensée que l'oubli du Saint Esprit, la négligence, l'indifférence à son égard, est le grand moyen employé par le Diable pour s'opposer efficacement à la glorification de Jésus Christ.

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4 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

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Cinquième jour

Le Saint Esprit rend témoignage à Jésus Christ


Sans doute; les œuvres de Jésus Christ, pendant qu'il était sur la terre, ont rendu un magnifique témoignage en faveur de sa divinité. Le Divin Maître le disait lui-même, en parlant à ses disciples aussi bien qu'à ses ennemis. Mais les intelligences perverties ne cessèrent pas de rejeter ce témoignage. Jésus Christ eut alors pour témoin de la vérité de sa parole, Dieu le Père qui fit entendre sa voix, le jour où son Fils unique humilié, rangé parmi les pécheurs pour l'amour de nous, consentit à recevoir de la main de Jean-Baptiste, le Baptême de la Pénitence. Une voix fut entendue venant du ciel: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances ». Le même témoignage fut rendu à la divinité du Sauveur, le jour de sa transfiguration sur la montagne du Tabor. Mais la mission de témoigner en faveur de Jésus Christ était spécialement réservée au Saint Esprit. Ce que le Fils de Dieu était venu accomplir dans le monde en faveur de son Père céleste, le Saint-Esprit devait l'accomplir en faveur de Jésus Christ, jusqu'à la fin des siècles. Aussi quand il annonce l'arrivée du Saint Esprit sur la terre, le divin Sauveur se hâte de dire la nature et la fin de sa mission: « Le Saint Esprit que je vous enverrai du sein de mon Père, ce sera lui qui rendra témoignage de moi ». C'est donc une vérité incontestable, que la Mission du Saint Esprit a en pour fin, dans les décrets éternels de la sagesse infinie, l'attestation de la divinité du Sauveur. Le Saint Esprit ne devait pas s'incarner; sa mission ne ressemble pas, sous ce rapport, à celle du Fils de Dieu. Si Jésus Christ a été vu, entendu, touché par ses Apôtres, il n'en pouvait être ainsi du Saint Esprit. C'était par les hommes, en les prenant pour ses instruments et ses organes, en les remplissant de lui-même, qu'il devait parler et agir de manière à rendre la divinité du Sauveur évidente, certaine, incontestable. Voilà pourquoi, après avoir dit cette parole: « Le Saint-Esprit rendra témoignage en ma faveur, Jésus-christ ajoute aussitôt: « Et vous, vous rendrez témoignage de moi ». Or cette dernière parole du Sauveur se trouve confirmée par une autre; car au moment où il va quitter ses disciples pour retourner à son Père, le Fils de Dieu s'écrie: « Vous serez, vous, mes témoins dans Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre ».


Telle fut la dernière promesse, et en même temps le dernier ordre que reçurent de leur adorable Maître ceux qu'il avait si tendrement aimés, pendant qu'il vivait au milieu d'eux. Jusqu'au moment de la Pentecôte, les Apôtres avaient bien imparfaitement rempli ce ministère de témoins de Jésus Christ. Quelle faiblesse, quelle timidité, quelle inconstance dans leurs discours comme dans leur conduite! Si, pendant sa vie mortelle, le Divin Sauveur a eu des témoins fermes et dévoués à sa personne adorable, il faut les chercher parmi les femmes pieuses qui l'adoraient en le servant, plutôt que parmi les hommes qu'il avait choisis pour porter son Evangile aux nations. Le Saint Esprit devait seul transformer ces hommes faibles et timides en témoins courageux de la divinité de leur Maître. Mais quand je parle de témoins, je ne dois pas oublier qu'il y en a de deux sortes; on distingue les témoins à charge, les témoins accusateurs, de ceux que l'on nomme à décharge et qui vengent un accusé des inculpations fausses et des calomnies dont il est l'objet. Pendant les trois années de ses prédications, Jésus Christ vit s'élever contre lui une nuée de témoins à charge, de témoins accusateurs. Ses paroles comme ses actes furent presque toujours incriminés. Chacune de ses œuvres devint l'objet d'une accusation particulière. Qui prit en main alors la cause du Fils de Dieu? Jean Baptiste étant mort, je ne vois plus un homme qui continue son ministère de témoin, et je n'aperçois autour du Sauveur, même parmi ceux qui l'aiment d'un amour sincère, que des âmes pusillanimes, souvent dans le doute, jamais fortes et dévouées comme on a le droit de les chercher, quand il veut des témoins parfaits. Jésus Christ étant mort et remonté au ciel d'où il était venu, rien ne change dans la conduite et les sentiments de ses ennemis. Il a été écrit: « Il sera un signe de contradiction ». Or les contradicteurs, c'est-à-dire, les témoins accusateurs ne manqueront jamais; ils accuseront ses mystères, sa morale, sou culte, et toute sa personne adorable. Le Sauveur sera contredit, nié, blasphémé, jusqu'à la fin des siècles. Mais il aura ses témoins à décharge, ses défenseurs; le Saint-Esprit est venu, il vit dans eux, il les rend capables de justifier Jésus Christ, de venger son honneur, de repousser la calomnie, et d'attester jusqu'à la fin des siècles sa divinité. Dans la personne de ces témoins s'accomplit tous les jours, depuis plus de dix-huit siècles, cette admirable parole: « Vous serez mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre ». Telle est donc la vérité importante, vérité toute pratique que je dois méditer aujourd'hui. En ma qualité de chrétien, je suis nommé, institué par Jésus Christ lui-même, comme témoin de sa divinité et de la sainteté de sa doctrine. O mon Dieu, comme je vais m'arrêter avec bonheur aux considérations qui doivent nécessairement naître pour moi de cette vérité consolante.

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Le Saint Esprit fait du chrétien un témoin de Jésus Christ


C'est à moi qu'il a été dit: « Tu seras mon témoin, et c'est la raison pour laquelle tu recevras le Saint Esprit; plein de cet esprit, dirigé, conduit par cet esprit de vérité, tu me soutiendras, tu me défendras, tu témoigneras par tes œuvres, par ta vie entière, en faveur de ma divinité, de ma sainteté infinie, de la vérité de mon Evangile. Voilà pourquoi le Saint-Esprit t'a revêtu de lui-même, voilà pourquoi il a établi son règne au milieu de toi ». Quel honneur immense! Quelle sublime dignité! Je suis le défenseur de Jésus-christ; je repousse tous les reproches qu'on lui adresse, je témoigne en sa faveur, je le venge des injures qu'on se permet contre sa personne adorable, je suis le témoin de sa grandeur, de sa sainteté infinie. Ainsi l'Incarnation du Fils de Dieu, sa naissance d'une Vierge, la sublimité de ses vertus, la toute-puissance qu'il a déployée dans ses œuvres, sa mort, sa résurrection, l'éternité de son règne, voilà ce qui m'est livré, ce qui m'est confié, pour que je le soutienne, que je le propage, que je le conserve au milieu du monde, en faisant de ma vie un témoignage irrécusable en faveur de toutes ces vérités. Mais enfin comment peut-on remplir cette mission? Par lui-même, l'homme en est incapable; il s'agit d'un ministère divin dans son principe comme dans son objet; la nature humaine livrée à elle-même ne saurait arriver à une pareille hauteur. Eh bien! le Saint Esprit sera donné à l'homme qui devient son instrument et son organe, et l'homme plein de l'esprit de Dieu est capable de soutenir Jésus Christ, de le défendre, de venger les intérêts de sa gloire, de perpétuer son règne ici-bas jusqu'à la fin des siècles. Cet homme c'est moi, si je le veux; oui, c'est moi si, comme le dit énergiquement le grand Apôtre, « le Saint Esprit habite dans moi ». Et ici je dois me défendre avec soin du sentiment d'une fausse modestie, car il serait absurde de dire: « Ce ministère est trop élevé pour moi; je l'abandonne aux Apôtres, aux prêtres ou aux grands Saints ».


Si je tenais un pareil langage, je serais un insensé, car refuser un honneur qui vient directement de Dieu, qui est offert, je ne dis pas assez, qui est imposé par sa volonté souveraine, c'est une insigne folie. Je dis plus encore, ce refus est un outrage pour Jésus Christ, c'est un crime contre la justice, puisque la justice exige que Jésus Christ soit défendu. Mais d'ailleurs, en n'étant pas pour Jésus Christ un témoin, un défenseur, pourrait-on rester dans un état neutre, et ne pas se ranger parmi ses ennemis et ses accusateurs? Cette prétention est condamnée formellement par Jésus Christ lui-même: « Si quelqu'un, dit-il, n'est pas pour moi, il est contre moi ». L'entendez-vous, âme lâche, cœur paresseux et timide? L'accusé divin est là en votre présence; ses ennemis l'accablent de reproches, ils le trouvent un grand coupable; il a séduit le monde, en se faisant passer pour un Dieu. A ces mots, les amis de Jésus se révoltent; ils attestent la sainteté et la divinité de leur Maître, et ils sacrifient tout pour que Lui soit glorifié. Et vous, vous garderez le silence; ni vos œuvres, ni vos paroles ne diront de quel côté vous êtes ? Votre prétention est absurde, car votre inaction et votre silence vous ont déjà rangé parmi les adversaires de Jésus-christ Celui qui n'est pas pour moi est contre moi. Il faut donc accepter, il faut vouloir la qualité de témoin de Jésus Christ. Si le Saint Esprit est dans nous, rien ne nous paraîtra plus honorable. Mais si cette qualité et le ministère qui en découle, nous répugne ou nous épouvante, gardons-nous de dire que l'Esprit Saint est dans nous; ce serait un affreux mensonge. Ames fidèles, cœurs fervents, c'est vous qui comprenez l'amour que Jésus Christ a eu pour vous, quand il vous a choisis, quand il vous a dit cette parole si admirablement belle: « Vous serez mes témoins ». Il en est parmi vous qui ne se contentent pas de témoigner par la sainteté de leur vie, en faveur des préceptes du saint Evangile; leur prétention monte plus haut. Il leur faut être les témoins privilégiés de la sainteté des désirs de Jésus Christ, et des conseils de son Evangile. Alors la céleste Virginité, la pauvreté volontaire, le sacrifice parfait font vos plus chères délices. Jouissez de votre bonheur, et pensez souvent à l'honorable et douce mission qui vous a été confiée, d'être les témoins de ce qu'il y a de plus sublime et de plus élevé dans les discours de votre aimable Jésus.

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Les chrétiens indignes d'être appelés témoins de Jésus Christ


Quand les Apôtres s'écriaient, après la glorieuse Ascension de leur Maître: « Nous sommes ses témoins », les témoins des paroles que nous vous annonçons, c'est-à-dire de la vérité qui est en elles », ils réalisaient ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe: « Vous, vous êtes mes témoins », c'est-à-dire les hommes qui attestent mon existence, mes perfections infinies, qui attestent mon Verbe, ma Parole, mon Fils. Oui, le Fils de Dieu devenu homme, Sauveur, Rédempteur, chef d'un peuple nouveau, souverain prêtre, juge des vivants et des morts, voilà l'objet du témoignage que les Apôtres rendirent avec une grande force, avec un courage invincible, quand le Saint Esprit se fut emparé de leur âme. Mais cette force et ce courage accompagnent-ils mon témoignage en faveur de Jésus Christ? Il est certain que le monde ne cesse d'appeler Jésus Christ à son tribunal, il l'examine, et tantôt il le dépouille en partie de son autorité, tantôt il la nie complétement. Quel est le principe, quelle est la pensée de Jésus Christ qui soit toujours respectée? Hélas! les négations sont si nombreuses, Jésus Christ est tellement nié, repoussé, amoindri, que pour beaucoup de personnes, il ne reste plus rien de son autorité, de ses perfections et de sa parole. En présence de ces injustices sacrilèges, de ces ennemis qui répètent sans cesse avec les Juifs du Vendredi-Saint: « Nous ne le voulons pas », où sont les témoins qui répondent fièrement et avec énergie: « Pour nous, nous le voulons »? Ces témoins de Jésus Christ, je ne dois pas espérer de les rencontrer parmi les lâches et les timides qui ont toujours peur. Semblables à saint Pierre, avant que le Saint Esprit se fût emparé de lui, ceux-ci disent, au moins par leur attitude et leur silence: « Je ne le connais pas ». Esclaves du respect humain, ils tiennent la vérité captive, ils se taisent, ils agissent même assez souvent contre le cri de leur conscience, et on les croirait de vrais ennemis du Sauveur et de son Evangile. Peut-être diront-ils la vérité, mais ce ne sera qu'à, demi; faire briller toute l'innocence de l'accusé, ils ne l'osent jamais; le moins qu'ils fassent contre cette même vérité, c'est de la laisser dans un demi jour. Pour ces chrétiens timides et lâches, la fermeté du langage est une vraie imprudence, la clarté dans la défense de l'Evangile, c'est de la témérité. Où donc pourrait conduire ce zèle que notre société ne peut plus supporter? On créerait des ennemis partout; et c'est sous un semblable prétexte que la lâcheté va s'abriter, et qu'elle laisse nier, attaquer, amoindrir Jésus Christ dans chacune de ses paroles. Le monde est ainsi à son aise, et il peut s'occuper à démolir Jésus-christ, l'Evangile, l'Eglise, sans rencontrer dans certaines maisons un seul contradicteur. Un jeune sot qui sort du collège en impose à la dame pieuse qui a communié le matin, et qui, le soir, n'a pas le courage de sa foi et n'oserait pas soutenir, par exemple,que le mariage étant un sacrement, deux personnes qui sortent de l'hôtel de ville où elles ont signé une feuille de papier, ne sont pas plus mariées qu'elles ne l'étaient en y entrant.


O lâcheté, où nous conduiras-tu? Tes concessions ne tendent à rien moins qu'à faire oublier l'Evangile. Après avoir permis qu'on attaquât les conseils du Fils de Dieu, qu'on jetât de la boue contre la sainte Virginité que tu as depuis longtemps livrée aux sarcasmes du libertinage et de la sottise, tu finis par tolérer les plus horribles blasphèmes lancés contre l'Eglise, contre sa divine et infaillible autorité, contre le culte des Saints, les maximes de la morale chrétienne, contre tout ce qui vient de Jésus Christ. Et ce qu'il y a ici de plus déplorable, c'est que ces indignes et vils déserteurs de la vérité, ces faux témoins de Jésus-christ ont l'affreux courage de s'asseoir à la table Sainte, et d'approcher leurs lèvres du calice du salut! Ces mêmes chrétiens si lâches, si pusillanimes, quand il s'agit des intérêts de Jésus Christ, ne sont-ils jamais forts, courageux, pleins d'énergie? Oui sans doute; mais c'est quand il s'agit de leurs intérêts matériels. Que faut-il donc conclure de leur conduite? Une seule chose: le Saint Esprit est bien loin d'eux; ils l'ont chassé de leur cœur; ils ont éteint sa flamme. Comment seraient-ils donc encore des témoins de Jésus Christ? On parle quelquefois dans le monde de certains témoins qui se laissent corrompre. Les promesses et les menaces d'un homme haut placé suffisent pour leur fermer la bouche, ou pour obtenir d'eux un mensonge. On a vu des médecins se constituer les témoins de la folie d'une personne qui était loin d'être folle, mais qu'un riche du siècle avait intérêt à faire disparaître. Voyez les soldats qui gardaient le sépulcre de Jésus Christ, au moment de la Résurrection. On leur donne une pièce d'argent, et ils consentent à soutenir la plus niaise imposture. Ces soldats ne sont pas loin ; j'en vois tous les jours un bon nombre. Est-ce que vous ne les avez jamais rencontrés? Voilà un ennemi de la foi; c'est bien reconnu. Mais il est si riche, il nous fait tant de promesses, il y a tant à espérer de nos rapports avec lui! Taisons-nous quand il parle; sourions même puisqu'il le désire; Dieu sait bien que nous ne pensons pas comme lui! Insensés! Ce que Dieu sait, c'est qu'il vous a nommés les témoins de son Fils unique Notre-Seigneur Jésus Christ. Ce que Dieu sait, c'est que vous rougissez de la vérité et des engagements de votre Baptême, c'est que vous êtes de la même légion que les soldats du sépulcre! O mon Dieu, que d'apostasies payées par une place, une pension, un morceau de ruban, un sourire ! Et il y a des chrétiens qui regardent ce crime comme très honorable! Mais le Saint-Esprit a dit: « Le témoin qui ment périra ». O Saint-Esprit, venez ; rentrez dans ces pauvres âmes qui vous ont chassé du milieu d'elles. Que votre lumière leur montre le crime énorme dont elles se rendent coupables, en s'obstinant à refuser la mission qui leur a été confiée au jour de leur Baptême: « Vous serez mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre ».

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Les vrais témoins de Jésus Christ


Jamais l'Eglise ne sera stérile; sa fécondité ne finira qu'avec le monde. Aussi la voyons-nous toujours glorifiée par un bon nombre d'enfants dévoués à leur mère, et prêts à tout sacrifier plutôt que d'abandonner jamais la défense de son divin Epoux Notre Seigneur Jésus-christ. Mais comment reconnaître, au milieu du monde, les vrais témoins de Jésus Christ, ses soutiens, ses défenseurs fidèles? Où faut-il les chercher? Quelles qualités les distinguent? Deux choses sont essentielles à un témoin: la lumière, la science, et la volonté. Sans doute, il faut connaître le fait qu'on a entrepris de prouver, la personne que l'on a résolu de justifier et de défendre. Sans cette connaissance, on s'exposerait à de grandes méprises; on pourrait compromettre l'innocent, l'accusé que l'on veut défendre. Ce principe appliqué à notre sujet est fécond en conséquences pratiques. Je dois soutenir Jésus Christ. Puis-je me dispenser de le connaître? Je veux prendre ses intérêts, venger sa gloire méconnue et niée par le monde, ne faut-il pas que je sache en quoi consistent ces mêmes intérêts et où se trouve la vraie gloire du Fils de Dieu? Ma qualité de témoin m'oblige à soutenir l'Evangile; pourrait-il m'être permis d'ignorer ce même Evangile? Si toutes ces connaissances n'existent pas, le témoin de Jésus Christ commettra mille imprudences; sa prétendue défense pourra devenir très-compromettante pour celui qui en est l'objet; et c'est ce que nous avons vu souvent. Avant de dire à ses Apôtres: « Vous serez mes. témoins », Jésus-christ leur avait fait cette promesse: « Le Saint-Esprit vous apprendra toute vérité, il vous enseignera toutes choses ». Qui ne verra dans cette conduite du Divin Sauveur la nécessité de l'étude, de l'instruction chrétienne pour tous les disciples de l'Evangile? Je le dis avec l'amertume dans l'âme, l'ignorance nous tue. Les riches et les pauvres, les rois et leurs ministres, les académiciens et les ouvriers, ignorent les premiers éléments du christianisme. Aussi quand ils parlent, on est obligé de sourire de pitié si l'on ne pleure pas amèrement. Non, un témoin qui n'est pas éclairé sur la cause qu'il veut soutenir et défendre, ne sera jamais capable de remplir son ministère.


O vous qui aimez l'étude de Jésus Christ, de ses mystères, de son Evangile, je vous ai vus à l'œuvre, aux prises avec des hommes réputés savants, et j'ai été inondé de consolation et de joie. La cause de mon Jésus a triomphé, parce que chacune de vos paroles était un rayon de lumière que les plus habiles sophismes ne pourraient jamais obscurcir. Continuez d'étudier l'Evangile, témoins éclairés, vous serez plus facilement des témoins pleins d'amour et de zèle. Le Saint Esprit est lumière et amour; il éclaire, et il échauffe; quand il veut faire un vrai témoin de Jésus-christ, il répand dans son âme et la lumière et l'amour. On a vu des témoins éclairés, mais froids et indifférents. Leurs paroles sont pâles, sans couleur. On voit qu'ils remplissent par force un devoir qui leur pèse, et ils ont hâte de se retirer. Les défenseurs d'un parent, d'un ami, ont un autre caractère; le feu qui sort de leurs yeux et qui leur vient du cœur, se communique à chacune de leurs paroles. L'effet qu'elles produisent est toujours un grand bien pour l'accusé. Quand Jésus-christ a voulu des témoins, où les a-t-il pris? Chez ces mêmes hommes auxquels il venait de dire: « Vous, vous êtes mes amis ». C'est après les avoir ainsi qualifiés qu'il leur dit: « Vous serez mes témoins! » Il est inutile de se le dissimuler, les vrais témoins de Jésus Christ ne se trouvent que chez les chrétiens dont le feu divin de l'amour est venu visiter le cœur. Plus on aime Jésus-christ, plus aussi on se trouve éloquent lorsqu'il s'agit de rendre témoignage en sa faveur. Si un païen a pu dire: « C'est le cœur qui rend éloquent », que ne dirons-nous pas nous-mêmes, en présence de tout ce que nous voyons? Depuis dix-huit siècles, il en est toujours ainsi; le cœur des amis de Jésus en fait des hommes éloquents; l'ardeur, le feu de leur parole n'est produit que par le feu qui les brûle intérieurement. Quand le monde leur reproche cette ardeur, il leur reproche d'aimer trop Jésus-christ; n'en doutons pas. Ainsi lumière et amour, voilà ce qui fait les vrais témoins de Jésus-christ. Et comme le Saint-Esprit seul peut inonder notre âme de lumière, embraser notre cœur de l'amour de Jésus Christ, le Divin Maître nous a dit: « Vous serez revêtus de la vertu du Saint-Esprit, et vous deviendrez mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre ».

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3 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

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Quatrième jour

Le Baptême dans le Saint Esprit


 

Le jour même de son Ascension dans le ciel, notre Divin Sauveur se trouvant à table avec ses disciples leur adressa cette parole: « Sous peu de jours, vous serez baptisés dans le Saint Esprit ». Il importe à l'âme fidèle de pénétrer le sens de cette parole divine, et je ne saurais trop m'appliquer à la méditer si je veux connaître toujours mieux les effets de la promesse faite à tous les enfants de Dieu, relativement à la venue du Saint Esprit. En cherchant la signification du mot « Baptême » si souvent employé dans l'Ecriture et dans la liturgie Catholique, je trouve que, dans la langue grecque à laquelle cette expression appartient, elle désigne une immersion, l'action de plonger une personne dans l'eau pour la laver, la purifier, lui enlever toute souillure. L'action de laver le corps, de le purifier par l'eau dans laquelle on le plonge, fut toujours, chez les anciens peuples, chez les Gentils comme chez les Juifs, le symbole de la purification de l'âme. Toutes les langues l'attestent, en nous offrant des termes identiques pour indiquer les purifications intérieures ou mystiques, et les purifications extérieures ou corporelles. De là ces ablutions de tout genre, et ces sortes de Baptêmes que l'on renouvelait sans cesse, avant de pénétrer dans l'intérieur d'un temple, avant d'offrir des sacrifices. Chez les Juifs en particulier, il est certain que le mot de Baptême signifia constamment une purification par l'eau, une ablution, un bain sanctifiant.


Jean Baptiste prêcha et administra le Baptême dans l'eau, et cette pratique extérieure fut proposée aux Juifs par le Saint Précurseur, comme le signe sensible de la purification des cœurs par la détestation du péché, et par une sincère pénitence. La foi nous enseigne que le Divin Sauveur lui-même a choisi l'eau comme la matière du Sacrement qui nous régénère et fait de nous des enfants de Dieu par adoption. Mais Jean-Baptiste avait dit au peuple avide de sa parole: « Celui dont je vous parle, baptisera dans le Saint Esprit et dans le feu ». Or, voilà qu'au moment où il va quitter la terre et enlever aux hommes sa présence sensible, le Sauveur du monde adresse à ses disciples cette promesse: « Sous peu de jours, vous serez baptisés dans le Saint Esprit ». S'il est vrai que le Baptême consiste à plonger une personne dans l'eau, de telle sorte que l'eau l'environne, l'enferme de toute part; si la personne que l'on baptise est ensevelie et comme noyée dans l'eau; si elle est couverte par l'eau qui devient son vêtement, puisqu'elle en est toute enveloppée, j'ai le droit d'examiner de près la parole de Jésus Christ, de m'en rendre compte, afin de comprendre comment on peut être baptisé dans le Saint Esprit. C'est cet examen que je veux faire, étant bien assuré d'y trouver une source de lumière, et la manifestation des vérités les plus consolantes. Soyez avec moi, Esprit Saint; faites que mon âme pénètre dans la pensée de mon Sauveur Jésus Christ, et qu'elle sache goûter l'ineffable douceur de cette parole divine qui renferme la vie éternelle.

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L'eau et le feu


Il est certain que l'eau purifie, lave, enlève les taches et les souillures. Mais dira-t-on que le feu manque de cette propriété, de cette vertu? Certes, il faudrait être bien ignorant pour refuser au feu une action purificatrice que toutes les sciences attestent, et qui n'est un doute pour personne. Il y a plus encore, car le feu possède une vertu bien plus grande que celle de l'eau. La purification par le feu s'étend bien plus loin que celle qu'on peut obtenir par l'emploi et l'usage de l'eau. Le feu brûle et consume tout ce qui altère la beauté et la pureté des métaux, et c'est par le feu que passe toute matière dans laquelle on soupçonne un alliage, ou soit la présence d'un corps étranger. Certainement les propriétés de l'eau sont moins étendues, sous le rapport de la purification des corps. Eh bien, voici que Jésus Christ arrive, et c'est lui qui, après avoir mérité en faveur de l'homme la grâce qui doit le laver, le purifier, le rendre saint aux yeux de Dieu, nous indique, nous montre cet inestimable bienfait sous les deux symboles de l'eau et du feu. Nous serons baptisés dans l'eau, c'est vrai; cette eau représentera l'action intérieure de la grâce qui nettoie l'âme, qui lui enlève la tache du péché, qui la rend pure, innocente aux yeux de son Créateur. Mais, ne l'oublions pas; nous devons être baptisés dans le feu; quel est ce feu, et qu'opère-t-il sur nos âmes? Je dois d'abord remarquer une chose, c'est que le divin Sauveur a voulu pour le Baptême dans le feu, une image sensible, un feu extérieur, symbole de ce feu divin, invisible qui, du sein de Dieu, se répand dans notre âme. Nous avons vu ce fait le jour de la Pentecôte. Mais, comme l'eau, ce feu était un signe, il représentait les effets surnaturels produits dans nous par le Saint Esprit.


Donc, lorsqu'il était dit que le Sauveur baptiserait dans le feu, il fallait entendre par ce feu le Saint Esprit; et c'est précisément ce que dit saint Jean-Baptiste: « Lui vous baptisera dans le Saint Esprit et dans le feu ». Mais, comment cette expression, le baptême dans le feu, dans le Saint Esprit, peut-elle être justifiée? Rien n'est plus facile à comprendre. De même, dit Saint Augustin, que dans le Baptême, l'eau, en touchant le corps, lave et purifie le cœur, et lui enlève toute souillure, de même le Saint Esprit arrivant dans notre âme, purifie notre intelligence et notre cœur, et enlève de nous tout vice, tout péché, toute cupidité. O admirable effet de la mission du Saint Esprit! Quand Dieu l'envoie à une âme, cette âme se trouve plongée, ensevelie, noyée dans l'Esprit de Dieu, par conséquent dans la lumière, dans la vérité, dans l'amour; elle est par là même lavée, purifiée de toute erreur et de toute affection criminelle; tout ce qui n'est pas de Dieu et pour Dieu disparaît; l'âme devient juste, pure, sainte, telle que Dieu la désire. Qu'est-il donc arrivé à cette âme? Elle a été baptisée dans le Saint-Esprit, feu sacré, feu éternel qui n'est autre chose que l'amour. Non, aucune souillure ne résiste à l'action de l'amour; et si l'on voit un si grand nombre d'âmes esclaves de la cupidité et de l'orgueil, c'est que l'amour divin ne les enveloppe pas; elles ne sont pas plongées dans le Saint-Esprit et dans le feu. Hélas! la purification par le feu divin de l'amour exige le concours de la volonté humaine, et le refus de ce concours empêche pour un grand nombre la réalisation de cette admirable promesse: « Vous serez, baptisés dans le Saint Esprit ». Mais je dois admirer ici l'immensité de la divine miséricorde. Tandis que le Baptême dans l'eau ne saurait être réitéré, et qu'il faudra pleurer pendant toute la vie, le malheur d'avoir souillé la robe d'innocence dont l'âme avait été revêtue dans ce sacrement, par contraire le Baptême dans le feu, dans le Saint Esprit, dans l'amour, peut être renouvelé souvent, et il répare les pertes occasionnées par l'infidélité à la grâce du premier Baptême. Cette pensée est bien consolante pour les pécheurs. Oui, qu'ils le sachent; il leur est dit à tous; si vous le voulez, vous serez de nouveau baptisés dans le feu de l'amour, dans le Saint Esprit. Priez, gémissez, criez vers le ciel, et le Saint-Esprit viendra en vous, il vous baptisera, vous serez purifiés, vous serez saints!... Pour vous, âmes ferventes qui gémissez continuellement sur vos fautes de chaque jour, relevez votre courage. Vous péchez, dites-vous, à chaque instant. Je le crois, mais à chaque instant aussi, le Saint Esprit agit dans vous, il vous purifie, il vous baptise.

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Les privilèges de l'eau et du feu


Le Baptême par l'eau ne consiste pas seulement dans la purification de l'âme qui le reçoit, car il produit bien d'autres effets. Il donne à l'âme la grâce sanctifiante, et avec elle, la foi, l'espérance et la charité; avec ces trois vertus, la grâce sanctifiante introduit dans nous les dons du Saint Esprit: c'est saint Thomas qui l'affirme, et la raison qu'il en donne c'est que le Saint-Esprit n'entre pas dans une âme sans le cortège divin des dons surnaturels qui sont inséparables de lui-même. Si je cherche maintenant la raison pour laquelle Jésus Christ annonce à ses apôtres déjà justifiés que, sous peu de jours, ils seront baptisés dans le Saint Esprit, il me sera facile de la trouver. Que veut donner à ses disciples le divin Maître qui les a tant aimés? Une surabondance de grâces, un accroissement merveilleux des dons célestes qu'il leur avait communiqués. Il veut les élever à une perfection sublime, et, comme le disent les interprètes, leur accorder la plénitude des biens et des richesses de la grâce. C'est ce qui arrive pour eux, le jour de la Pentecôte. Avez-vous entendu cette parole : Vous serez baptisés dans le Saint-Esprit, et vous recevrez dans vous la vertu du Saint-Esprit? Le Sauveur ne dit pas les dons, les grâces, les lumières; il n'emploie qu'un mot, mais ce mot renferme tout. On croit entendre l'ange Gabriel parlant à Marie de la part de Dieu. Pour que la Vierge devienne Mère, que lui promet le Ciel? La Vertu du Très-Haut, c'est-à-dire la toute-puissance divine, toutes les richesses de Dieu. Eh bien! c'est le langage qu'entendent les Apôtres: « Vous recevrez la Vertu du Saint Esprit, vous en serez-revêtus ». Oh! qui brisera l'enveloppe? Qui pénètrera le sens, l'esprit de cette grande parole? C'est donc la plénitude, la perfection des dons surnaturels qui est promise aux Apôtres par ces mots: « Vous serez baptisés dans le Saint Esprit »; quelqu'un pourrait-il en douter, en considérant la transformation opérée dans le Cénacle, de tous ces hommes jusqu'alors si imparfaits? Mais ces effets du Baptême dans le feu de l'amour, dans le Saint Esprit, devaient-ils s'arrêter aux Apôtres, et aux disciples qui se trouvèrent dans le Cénacle au grand jour de la Pentecôte? Ce serait un blasphème de le dire, et ce blasphème supposerait la plus profonde ignorance.


Si j'ouvre l'histoire de l'Eglise, si je lis la vie des Saints, il m'est impossible de nier la reproduction de la Pentecôte pour certaines âmes, et cela dans tous les siècles. Je le sais, bien souvent ces grands effets du Baptême dans le feu de l'amour de meurent cachés pour le vulgaire; mais ils n'en existent pas moins dans un bon nombre d'âmes qui ont consenti à sortir d'elles-mêmes, et à se noyer dans le Saint Esprit. Si vous ne connaissez aucune de ces âmes, je vous trouve bien à plaindre. Mais enfin qui m'empêcherait de porter bien haut mon ambition, et de vouloir pour moi ce feu qui enlève tout pour donner tout; qui dépouille pour enrichir, qui dévore pour embraser? Malheur aux chrétiens qui vivent sans se douter de cette transformation opérée par la vertu du Saint Esprit! Ils ont perdu les grâces attachées au Baptême de l'eau, et ils ne pensent pas que le Baptême dans le feu et dans le Saint-Esprit, pourrait, dans un instant, les changer en créatures nouvelles dont les Anges diraient, pleins de joie: « Elles ont été baptisées dans le feu, et la vertu d'en haut est descendue dans leur cœur ». O Saint Esprit, venez! Remplissez l'âme de tous les fidèles!

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La force de l'eau et du feu


Il y a, dans le feu comme dans l'eau, une double force qui oblige les hommes, tantôt à se mettre en garde contre ces deux terribles agents, tantôt à recourir à eux pour en retirer de grands avantages: la force de résistance et la force de mouvement ou d'action. Vaincre la résistance, et bien employer l'action de ces deux éléments, c'est une science que les hommes ne sauraient négliger. Eh bien, la divine sagesse a voulu employer l'eau et le feu comme symboles de la résistance et de l'action dans l'âme humaine. Voyez ce nouveau chrétien; comme l'eau du Baptême l'a rendu fort contre la malice de l'enfer, contre l'impétuosité de ses passions! Sorti à peine de ces eaux salutaires, de ce bain miraculeux que nous nommons le Baptême, il est capable d'opposer une résistance sans limites à toutes les forces de l'enfer, des passions et du monde, réunies pour le renverser. L'histoire entière de l'Eglise est l'histoire de cette résistance. D'un autre côté, le Baptême communique à celui qui le reçoit, ce Don de force qui lui fera entreprendre et réaliser les œuvres les plus admirables. Qui dira le spectacle donné au monde par les fidèles de tous les siècles! Le zèle, le courage, la force, ont toujours caractérisé les chrétiens; et, dans les premiers siècles, alors que le feu de la persécution remplissait le monde de victimes, on voyait dans le sexe le plus faible, dans l'âge où les infidèles n'auraient pas osé chercher une vertu, des prodiges de sainteté, des actions surhumaines qui suivaient de près la réception du Baptême. Ceux qui sortaient de ce bain spirituel, étaient presque toujours revêtus de la force qui fait les héros. Quelle vertu possède donc l'eau baptismale? Que dirai-je maintenant de cette force relativement au feu? S'il s'agissait uniquement du feu matériel, j'abandonnerais à nos savants le soin de nous dire la force de son action; mais savent-ils, ces mêmes savants, ce que peut dans une âme le feu divin, le feu surnaturel qui fut promis par le Sauveur à ses disciples, et dans lequel ils furent baptisés?


Voyez, vous, fidèles, qui étudiez à fond la promesse de Jésus Christ, voyez cette force de résistance, et puis cette force d'action dans les apôtres et dans les saints de tous les siècles. Qui a pu arrêter ces hommes dévorés par le feu divin de l'amour? Quel obstacle a été capable de borner leur action, et de les empêcher d'agir sur le monde entier? Quelle force a pu les faire reculer? Leur patience, leur courage, leur zèle ont lassé tous les bourreaux devenus, à leur tour, les grands et intrépides défenseurs de la foi. Mais d'où venait ce zèle fort, énergique, que rien ne pouvait décourager ni abattre? Demandez-le au Saint Esprit; c'est lui qui fait les âmes de feu; c'est lui qui enfante, qui produit tous les genres de vertus, tous les genres d'héroïsme. Quand une âme est noyée, ensevelie dans lui, cette âme est invincible, et ses actions deviennent divines.. Je suis tout-puissant, s'écrie Saint Paul, mais par celui qui me fortifie. L'univers peut dire si cet homme étonnant a exagéré, en parlant de la force que le Saint Esprit lui avait communiquée. Hélas! pourquoi donc tant de lâchetés, tant d'irrésolutions, une si prodigieuse faiblesse, dans un grand nombre de chrétiens ? Mais parce que ces infortunés négligent le Baptême dans le Saint Esprit. On nage dans l'esprit du monde, on n'a d'estime que pour l'esprit des créatures, peut-être pour cet esprit particulier qui constitue le moi-humain. Le Saint Esprit, l'Esprit de Dieu, on l'oublie, on ne l'appelle jamais; que dis-je? Quand il se présente, on le rebute; quand il parle, on lui impose silence; quand on le rencontre, on détourne sa vue; on le craint, il importune, il n'est plus qu'un étranger qu'on évite avec soin, parce qu'on ne comprend pas la langue qu'il parle. Comment serait-on baptisé, plongé dans lui, dans sa lumière, dans son amour? O mon Dieu, je sais des âmes que le Saint Esprit brûle et qu'il dévore; je voudrais bien leur ressembler. Venez, venez, ô Esprit Dieu, Esprit amour, descendez en moi, et je deviendrai fort, invincible, plein de bonne volonté, de zèle, de courage; et ma vie ne sera plus qu'un grand acte de dévouement à la gloire de mon Seigneur Jésus! Amen!

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2 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

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Troisième jour

La création surnaturelle


Les merveilles du Nouveau Testament se trouvent indiquées dans les écrits des Prophètes, et tous les jours, dans sa liturgie, l'Eglise nous rappelle quelques unes de ces magnifiques paroles qui annonçaient au monde les œuvres de la divine miséricorde réservées pour la grande époque de l'Incarnation. Qui ne serait frappé d'admiration, en lisant, par exemple, ces lignes divines dictées au roi-prophète par l'Esprit Saint, et dans lesquelles nous voyons comme une histoire anticipée des prodiges qui doivent suivre la Pentecôte? « Vous enverrez votre Esprit, et toutes choses seront créées, et vous renouvellerez la face de la terre »? Remarquons-le bien; le monde existe, la création dont parle le Prophète n'est donc qu'une rénovation; cette rénovation néanmoins est un fait si extraordinaire que, dans la pensée de Dieu, elle est comme une création nouvelle, évidemment il s'agit ici de l'accomplissement d'un grand fait, fait unique dans l'histoire du monde, fait surnaturel qui sera dû à la Mission de l'Esprit-Saint. Ce fait, c'est la transformation de l'homme en une créature surnaturelle, spirituelle par ses pensées, par son langage, par ses mœurs; c'est la création d'un peuple nouveau qui hier n'était pas ce peuple, et qui l'est devenu aujourd'hui, comme l'affirme le Prince des Apôtres.


Quelle révolution étonnante voyait donc le Prophète dans la suite des siècles, révolution qu'il appelle une création, le renouvellement de toute la terre! Je sais maintenant la force de cette admirable parole. Voici l'ordre surnaturel, l'ordre de la grâce, substitué à l'ordre de la nature. Le Sauveur est venu pour mériter, en faveur de l'homme, ce bien inappréciable; et le Saint Esprit, envoyé pour faire l'application des mérites de Jésus Christ aux âmes rachetées par son sang, créera ce monde nouveau, et renouvellera la face de la terre. Qui dira l'excellence, l'étendue de ce bienfait? Qui racontera la sublimité de cette grâce? Oh! si je parvenais à l'apprécier, mon âme serait pénétrée de reconnaissance et d'amour; toute son ambition se tournerait vers ce don de Dieu par excellence, et rien ne lui paraîtrait digne d'entrer en parallèle avec la possession du Saint-Esprit! Mon Dieu, parlez-moi, instruisez-moi sur cette vérité dont la connaissance peut devenir pour moi le principe de la plus éminente sainteté.

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Comment s'opère la transformation par le Saint Esprit


L'âme humaine arrive dans ce monde avec ce qu'elle tient d'Adam; héritière de son Père, elle n'a aucun droit aux biens que celui-ci avait perdus, dont il avait été dépouillé par sa révolte contre Dieu. Tous les biens que possède cette âme appartiennent à l'ordre de la nature; tout en elle sera naturel.  Saint Paul nous en avertit par cette parole profonde: « Le premier homme venant de la terre est terrestre ». Avec ces biens naturels, terrestres, l'homme n'arriverait jamais à la possession de Dieu.  Voilà un premier principe dont la négation est contraire à la foi. Mais voyez venir la divine miséricorde. Au premier homme issu de la terre, tout terrestre à cause de son origine, Dieu veut substituer un homme nouveau qui sera créé dans la justice et dans la sainteté. Or cet homme nouveau, dit saint Paul, vient du ciel, il est céleste. Cet homme nouveau sera l'œuvre du Saint Esprit; de même que la sainte humanité de Jésus Christ n'a eu pour principe, dans le sein de la Vierge, que la vertu du Saint Esprit dans l'âme humaine rachetée par le Sauveur, une créature nouvelle, spirituelle, sera créée par cette même vertu divine. Le Saint Esprit sera l'ouvrier infiniment sage qui opèrera la grande œuvre de cette glorieuse et admirable transformation. Par lui, le Fils de Dieu est devenu vrai enfant d'Adam; par lui, tous les enfants d'Adam pourront devenir fils de Dieu. Ainsi l'homme nouveau créé dans la justice et dans la sainteté ne sera pas, nous dit saint Jean, l'œuvre de la chair et du sang; il sera vierge, parce qu'il sera né de l'esprit de Dieu. Mais que devient alors l'homme ancien, le vieil homme, l'homme fils d'Adam?


Que devient l'héritage qu'il tenait de son Père? Ecoute bien, âme chrétienne, et sois dans la jubilation. Il est écrit: « Vous leur enlèverez leur esprit, ils tomberont en défaillance; ils seront réduits en poussière ». Voilà l'œuvre divine par excellence. L'esprit d'erreur, de duplicité et de mensonge; l'esprit de haine, de jalousie, de malice; l'esprit d'orgueil, de sensualité et d'avarice; c'est bien l'esprit de l'homme tel que nous l'apportons en naissant. Et c'est cet esprit que Dieu promet de nous enlever, d'anéantir, de réduire en poussière. L'Esprit Saint dépouille l'homme de l'esprit d'Adam; et c'est après ce dépouillement nécessaire, que l'homme devient nouveau, qu'il est appelé fils de Dieu. O dépouillement précieux et mille fois désirable! Qui l'a connu par sa propre expérience? Hélas! saint Paul reprochait à certains disciples de l'Evangile d'être encore charnels, et il me semble entendre ce juste dont me parlent les livres saints, quand il s'écrie: « Vos yeux ne sont-ils pas des yeux de chair »? Que de pauvres âmes se sont opposées au dépouillement du vieil homme, et sont encore dans la vie de la chair! Combien ne voient que par les yeux de la chair! Jésus Christ a parlé d'une double naissance pour l'homme, et il a affirmé que, sans une naissance nouvelle par le Saint Esprit, personne n'entrera dans le ciel. Il suit de là que, sans la transformation divine dont je m'occupe, le salut n'est pas possible ; que si le Saint Esprit n'est pas libre chez moi pour détruire, renverser, réduire en poussière l'homme ancien, ma mauvaise nature; s'il ne crée pas dans moi l'homme nouveau, l'homme surnaturel, mon espérance relative à la possession de Dieu est vaine, illusoire, sans fondement. Tous les jours je loue Jésus Christ, en l'appelant conçu du Saint-Esprit, né par le Saint-Esprit. Cet éloge doit me convenir; si je n'ai été conçu, si je ne suis né que par les lois de ma pauvre nature dégradée dans Adam, que deviendrai-je? O heureuse l'âme dont il est permis d'affirmer qu'elle a été conçue par le Saint Esprit, qu'elle est née du Saint-Esprit! Cette âme a subi la transformation qui fait les enfants de Dieu, et les héritiers de son royaume.

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Les signes de la transformation par le Saint Esprit


 

L'anéantissement du vieil homme annonce la création de l'homme nouveau. Cette création est admirable, car elle comprend tout, l'esprit, le cœur ou la volonté, le langage, les habitudes, les mœurs. Quand les premiers chrétiens sortirent du Cénacle et se montrèrent au peuple, on fut saisi d'étonnement, on vit des hommes nouveaux, un monde qu'on ne connaissait pas, dont on n'avait jamais soupçonné la possibilité ou l'existence. Ce n'est pas moi qui en serai surpris. Comment aurait-on pu seulement imaginer cette transformation que le Saint Esprit venait d'opérer? Une création nouvelle avait eu lieu dans le Cénacle, et les disciples de Jésus Christ pouvaient dire: « Voici un spectacle nouveau pour les anges et pour les hommes ». Ce spectacle est offert tous les jours au monde dans la personne des justes. En venant dans eux, le Saint Esprit a détruit, renversé, réduit en poussière, et il crée de nouveau. Il a pu dire: « Je fais toutes choses nouvelles ». Je dis toutes choses; car il ne s'agit pas d'une légère modification, mais bien d'une création. Or pour qu'il y ait véritablement création, il faut que tout soit nouveau, et que l'homme spirituel ait pris la place de l'homme animal. David s'écrie: « Vous renouvellerez la face de la terre ». Une âme renouvelée est une âme neuve, nouvelle. On ne renouvelle pas un vêtement, des meubles, en enlevant les taches ou en remplaçant les déchirures par quelques pans d'étoffe. La terre de mon âme doit donc être renouvelée, et c'est ce renouvellement qui est l'œuvre du Saint Esprit.


Mais je me demande si l'on croirait facilement qu'une terre a été renouvelée, alors que cette terre demeurerait toute remplie de sable et de cailloux, et continuerait à ne produire que de mauvaises plantes, sans jamais permettre à un arbre précieux d'y étendre ses racines? Sans doute on refuserait de croire à un prétendu renouvellement. Pourquoi cette comparaison ne servirait-elle pas à m'éclairer, et à dissiper mes illusions? Le Saint Esprit m'est donné comme créateur, comme principe d'un être nouveau. Il doit renouveler la terre de mon âme. Donc tout va devenir digne de lui, digne de Dieu, dans mon âme. Donc cette âme sera désormais une terre sainte, une terre arrosée et fécondée par le Ciel; les fruits qu'elle portera réjouiront le cœur de Dieu. Mais s'il demeure prouvé que je ne suis qu'un pauvre enfant d'Adam; que je continue à ne montrer dans moi que le vieil homme, égoïste, amateur de soi-même, jaloux, susceptible, vindicatif, sensuel; si mes pensées sont et demeurent terrestres; si mes affections, mes désirs, mes craintes et mes espérances se meuvent toujours dans le cercle étroit des choses de la terre; si mon langage est celui de l'homme ancien, du vieil Adam; si mes œuvres n'ont rien que de très naturel, et ne participent en aucune manière aux œuvres de Jésus Christ et des saints; ne dois-je pas rentrer sérieusement eu moi-même, et me demander comment a été exaucée en ma faveur, cette prière de l'Eglise si souvent répétée: « Envoyez votre Esprit, et toutes choses seront créées, et vous renouvellerez la face de la terre ». O Saint-Esprit, venez à moi! présidez à l'examen que je veux faire de ma conscience; dissipez toutes mes ténèbres, et faites briller à mes yeux, votre lumière divine!

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Les effets merveilleux de la transformation par le Saint Esprit


Il avait été écrit: « L'Esprit du Seigneur a rempli tout l'univers, et comme cet Esprit contient tout, il possède la science de la parole ». Jésus-christ vient au monde; il est le Verbe de Dieu, la Parole éternelle, et voilà que lui-même fait à sa personne adorable l'application de ce passage du Prophète Isaïe: « L'Esprit du Seigneur s'est reposé sur moi, l'Esprit d'intelligence, de science et de conseil ». Quand il a annoncé à ses Apôtres la Mission du Saint-Esprit à leur égard, il leur dit: « Cet Esprit vous enseignera toutes choses; il vous apprendra toute vérité; il vous donnera l'intelligence de tout ce que je vous aurai dit ». Tel est donc le Saint-Esprit dans une âme. Il ne saurait y habiter sans devenir sa lumière, son flambeau, son soleil; il est le guide, le docteur, le prédicateur, le directeur de cette âme; il s'empare de cette âme, et il la plonge dans la vérité. O mon Dieu, qui comprendra ces grandes choses? Mais qu'est-ce que la vérité? c'est Dieu, c'est la connaissance de Dieu telle qu'il la faut à l'homme pour qu'il arrive au bonheur. Le grand mal de l'homme c'est l'ignorance, et l'erreur qui en est le fruit le plus amer, le fruit empoisonné. Eh bien! le Saint-Esprit est donné pour dissiper les ténèbres de l'ignorance, et pour préserver de l'erreur; il communique toute lumière; la science, la sagesse, Inintelligence, le conseil forment son glorieux cortège. Il donne à l'âme ce Don de pénétration qui lui fait découvrir le vrai sens des discours de Jésus-christ, qui lui montre avec clarté la pensée de Jésus Christ, la lumière renfermée dans chacune de ses paroles. Jésus-christ avait dit: « Je suis la vérité ». Et en même temps: « Le Saint-Esprit rendra témoignage de moi ». Laissez venir le Saint-Esprit; qu'il s'empare d'une âme, et voilà que Jésus-christ, livre fermé pour les âmes orgueilleuses qui s'obstinent à ne recevoir d'autre direction que celle de leur propre esprit, voilà, dis-je, que Jésus-christ se montre; tout est lumière, clarté, science, sagesse en lui.


Le Saint Esprit est comme le soleil qui donne aux fleurs, à toute la nature, l'éclat et la beauté. Il y a tout un monde dans Jésus Christ, dans ses mystères, ses œuvres et ses discours. Mais sans le Saint Esprit, ce monde est dans l'obscurité, dans une nuit sombre. Hélas! cette vérité effrayante est prouvée par l'état dans lequel vivent la plupart des hommes! Mais que le Saint Esprit descende dans une âme; tout à coup le soleil éclaire Jésus-christ, et cette âme le voit... Augustin, sectateur du mensonge, n'a jamais aperçu Jésus-christ. L'infortuné! mais, tout à coup, le Saint Esprit arrive, Augustin le reçoit; il ouvre les yeux, il regarde Jésus Christ. Maintenant lisez ses admirables ouvrages, ils vous diront ce que le nouveau disciple a vu dans la personne adorable de son Maitre. Cette science qui est l'unique nécessaire, le Saint Esprit la donne à l'âme qui la veut, à celle principalement qui en est avide; il la lui donne d'abord pour elle-même et pour son propre avantage. C'est la grâce la plus précieuse, car il y a grand danger à savoir pour les autres, et à ignorer pour soi; malheur affreux dans lequel sont tombés de célèbres docteurs. Par contraire, on peut ne rien savoir pour les autres, être muet, et posséder éminemment cette science divine de la voix, de la parole de Dieu. Combien d'âmes simples, inconnues; peut-être méprisées par les docteurs, possèdent des trésors de lumière qui raviraient d'admiration les plus profonds théologiens! Heureuses âmes, comme j'envie vos richesses! Mais cette science de la voix, de la parole, le Saint Esprit la donne à certains hommes pour le bien et la sanctification de leurs frères. Hélas! vous qui dirigez, qui donnez des conseils, qui devez montrer aux autres la vérité, la lumière, que donneriez-vous, si le Saint Esprit désertait votre âme, s'il ne l'approvisionnait lui-même? Oh! comme le Saint Esprit est nécessaire pour qu'on ne voie pas des aveugles conduisant d'autres aveugles! Ame chrétienne, ambitionnez cette science de la voix, de la parole; c'est la science de Jésus Christ. Mais cherchez-la dans la prière; le Saint Esprit qui seul la donne veut être appelé par vos gémissements intérieurs. Criez souvent vers le ciel, et dites avec le roi-prophète: « Donnez-moi l'esprit d'intelligence, et je comprendrai chacune de vos paroles ». Mais n'oubliez pas cet avis écrit par le même Prophète: « Il donne cette intelligence aux petits enfants ». Ces petits enfants sont les humbles de cœur. Malheur à l'homme superbe qui se croit sage et suffisamment éclairé! Le Saint Esprit s'éloigne de lui; il l'abandonne à ses ténèbres et à son ignorance. Cet infortuné ne voit jamais Jésus Christ.

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1 février 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

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Deuxième jour

La mission du Saint Esprit

 

Dieu avait promis au monde de lui envoyer l'Esprit Saint, comme il avait promis d'envoyer le Messie. On ne remarque pas assez la liaison de ces deux promesses qui existent cependant chez tous les Prophètes de la loi ancienne. Tantôt c'est Isaïe qui parle au nom de Dieu et qui nous dit: « Je répandrai mon Esprit sur ta postérité »; tantôt nous entendons Ezéchiel qui s'écrie: « Je placerai mon Esprit jusqu'au plus intime de leur être ». Ailleurs Joël nous dit: « Je répandrai mon Esprit sur toute chair ». Enfin le précurseur du Messie annonce à tout le peuple que « Celui qui doit venir, baptisera dans le Saint Esprit ». Jésus Christ a promis solennellement le Saint Esprit à son Eglise; il suffit, pour s'en convaincre, de lire, dans l'Evangile selon saint Jean, l'admirable discours que le Sauveur adresse à ses Apôtres, avant de quitter le monde pour retourner à son Père. Mais quelle était la fin de cette mission? pourquoi le Saint-Esprit devait-il être donné, communiqué aux hommes? Il est facile de le savoir; il ne faut pour cela que rappeler les paroles mêmes du divin Sauveur. Jésus Christ appelle le Saint-Esprit un Esprit de vérité. C'est en qualité de docteur que le Saint Esprit viendra dans le monde. Sans doute le Sauveur était la vérité même, la vraie lumière qui éclaire tout homme venant eu ce monde. Mais cette lumière a brillé dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise.


Le péché ayant rendu l'homme aveugle, il ne pouvait pas, par lui-même, voir la lumière divine. Ses yeux étaient fermés, il fallait un prodige de l'infinie miséricorde pour les ouvrir. Ce prodige fut réservé au Saint-Esprit.  « L'Esprit que mon Père vous enverra est l'Esprit de vérité; il vous enseignera toutes choses, il vous expliquera tout ce que je vous ai dit ». Ainsi Jésus Christ a parlé aux hommes, et le Saint-Esprit qui est le docteur des âmes leur explique intérieurement cette parole de la vie éternelle tombée de la bouche d'un Dieu. Sans le Saint-Esprit, l'Evangile est un livre fermé, les paroles de Jésus-christ sont inintelligibles. « Le Saint Esprit, ajoute le Sauveur, rendra témoignage en ma faveur; par là même, il convaincra le monde de péché, il le convaincra touchant la justice et le jugement ». En découvrant aux hommes la vérité incontestable de la divinité de Jésus-christ1, le Saint-Esprit convainc le monde du péché que les Juifs ont commis en rejetant le Messie; du péché que les incrédules et les impies de tous les siècles n'ont cessé de commettre, en s'élevant contre les preuves si admirables et si frappantes de la Divinité de Jésus Christ. Le Saint Esprit, en éclairant les hommes, convaincra le monde de la fausseté de ses doctrines et de sa morale; il le convaincra de l'injustice de son obstination à repousser l'Evangile, de l'injustice des jugements qu'il porte sur le bien ou sur le mal; de l'injustice de sa conduite à l'égard des saints et des amis de Dieu. Il le convaincra de la justice, de la pureté, de la sublimité de l'Evangile; et tandis que Jésus Christ monté au ciel, ne sera plus visible sur la terre, le Saint-Esprit dirigera les hommes et leur apprendra d'une manière infaillible à discerner toujours le juste et l'injuste, le vrai et le faux, le bien et le mal. Le Saint-Esprit convaincra les hommes touchant le jugement solennel qui a été prononcé et que le monde n'a pas entendu, la condamnation du démon, prince de ce monde, par l'immolation de Jésus Christ. Alors l'homme appréciera sa délivrance; la doctrine de Jésus Christ fera la conquête du monde; les Gentils la recevront avec action de grâces; les temples des idoles seront renversés, les martyrs, abjurant d'anciennes erreurs, donneront leur sang et leur vie pour Jésus Christ, et tous les peuples reconnaîtront le jugement prononcé contre le prince de ce monde.


Dieu envoie le Saint Esprit aux hommes comme Consolateur. C'est la promesse que fait le divin Maître à ses disciples, en les voyant profondément tristes, à cause de son prochain départ, « Je prierai mon Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure toujours avec vous ». Le Saint Esprit console les âmes fidèles; il leur inspire ce sentiment si doux de la confiance et de l'amour filial qui porte l'homme à appeler Dieu: Mon Père!... Le Saint-Esprit console les justes, en leur découvrant la vanité des biens et des plaisirs dont ils sont privés, et la solidité des biens à venir. Il les console, en répandant dans leur âme, cette douceur céleste de l'amour divin qui n'apprécie plus que les ineffables consolations du service de Dieu. Enfin, le Saint-Esprit est envoyé au monde comme un feu surnaturel destiné à embraser les cœurs. Jésus Christ avait dit: « Je suis venu apporter du feu sur la terre, et mon plus violent désir c'est de le voir se propager ». Eh bien! saint Paul nous apprend, que ce feu divin est répandu dans les cœurs par le Saint Esprit. C'est donc le Saint-Esprit qui sera envoyé pour embraser l'Eglise, et enflammer les cœurs de ses enfants d'un amour immense pour Jésus-christ. Qui comprendra parfaitement aujourd'hui tous les biens qu'il peut attendre du Saint Esprit? Je veux, Seigneur, que ce soit moi; oui, je le veux, je le désire et je vous demande, avec un sentiment profond de mon indignité , la grâce d'apprécier, par-dessus tout, les richesses spirituelles que le Saint-Esprit a promis de répandre dans mon âme.

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Le Saint Esprit principe de vie


Il y a dans l'homme deux sortes de vie: l'une qui lui est commune avec les animaux privés de raison, et l'autre qui est surnaturelle, et qui lui est commune avec les Anges, avec toutes les intelligences unies à Dieu qui est leur centre et comme le lieu où elles résident, suivant cette pensée d'un philosophe chrétien: « Dieu est le lieu des esprits ». Cette vie surnaturelle, vie de la grâce, qui est comme une participation à la vie de Dieu, l'homme l'a perdue par le péché; astre errant sorti de son orbite, il s'agite loin de la voie que la volonté de son Créateur lui avait tracée. Qui fera rentrer l'homme dans cette voie? qui le fera vivre de la vie qui lui convient, de la seule vie qui mérite ce nom, puisque toute autre vie est justement appelée une mort? Saint Paul, dans son admirable épitre aux Romains, nous montre le Saint-Esprit, l'Esprit de Dieu, comme étant seul le principe de cette vie que Jésus Christ nous a méritée par l'effusion de son sang. L'homme est ressuscité, il passe de la mort à la vie, au moment où plongé dans les eaux du baptême, le Saint Esprit, comme autrefois au baptême de Jésus Christ, descend du ciel, et vient établir au milieu de lui sa demeure. De même que le péché et la concupiscence sont en nous l'origine et le principe de la mort, le Saint Esprit devient l'origine et le principe de la vie; il est la source de cette vie surnaturelle, spirituelle, divine, qui nous rend les enfants de Dieu  c'est lui qui la donne, qui la communique, qui l'entretient, la conserve et l'augmente. Celui qui éteint le Saint Esprit dans son âme, éteint par là-même le souffle, l'esprit de vie; il est réduit à un état de mort. D'où il faut conclure que le fidèle doit appeler le Saint Esprit, sa vie, la vie de son cœur, la vie de son âme.


Quand Jésus Christ disait aux Juifs, en parlant des siens: « Je suis venu afin qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient abondamment », il est bien certain qu'il voulait élever leur esprit au-dessus de cette vie matérielle, dont malheureusement un grand nombre d'hommes se contentent. Mais en recevant la vie, on devient nécessairement Fils de celui qui donne la vie; on est engendré, on a un père. Si donc je reçois la vie par le Saint Esprit, par l'Esprit de Dieu, je dois recevoir en même temps un titre, un caractère, une qualité qui me distingue de ceux qui n'ont pas cette vie. Cette conséquence a été indiquée par saint Paul. Quand le grand Apôtre s'écriait, en désignant ceux qui par le baptême vivent d'une vie nouvelle: « Vous êtes marqués du sceau du Saint-Esprit », il voulait dire: « Dieu, en répandant le Saint-Esprit dans vous, vous a comme imprimés de son caractère et de son sceau, pour vous distinguer, pour vous donner une marque intérieure, et, par cette marque authentique et solennelle, la certitude que vous êtes son héritage, sa famille. C'est la marque de cette adoption divine qui met Dieu en possession de la créature régénérée, et qui donne en même temps à cette créature un droit incontestable sur Dieu, dans le temps et dans l'éternité ». Quelle dignité accordée à l'homme! quel titre de gloire! quel admirable privilège! Et ce titre, cette gloire, ce privilège de l'adoption divine dont le sceau est imprimé sur mon cœur, à qui en suis-je redevable? qui m'a ainsi transformé? qui m'a retiré de la mort pour me faire passer, par une résurrection miraculeuse, dans la vie surnaturelle et divine des enfants de Dieu? Le grand Apôtre me l'apprend: « C'est le Saint Esprit qui est venu habiter en moi ». Mais il est impossible qu'un si prodigieux bienfait ne m'impose pas des obligations formidables.


Lorsque saint Jean énumère les grâces que les fidèles ont reçues de la divine miséricorde, il nomme en particulier cette onction par laquelle le Saint Esprit les a marqués du sceau divin; et aussitôt il ajoute: « Ah! mes enfants, Que l'onction que vous avez reçue, demeure en vous! » Or, cette onction n'a-t-elle pas été effacée chez un grand nombre de chrétiens? Ce malheur ne m'est-il pas arrivé à moi-même? la vie surnaturelle, divine, qui était en moi, n'a-t-elle pas disparu? n'est-elle pas au moins bien affaiblie? Saint Paul recommandait aux premiers fidèles de ne pas l'éteindre. « Prenez garde, écrivait-il aux chrétiens de Thessalonique; n'éteignez pas le Saint-Esprit ». On éteint le Saint Esprit par une longue suite d'infidélités, par la négligence dans les rapports avec Dieu, par les occupations multipliées et une attention trop soutenue à l'égard des choses de la terre, par les désirs immodérés des créatures. Heureux le fidèle qui apprécie le don de Dieu! Ce don n'est autre chose que cette vie toute surnaturelle et toute divine qui nous unit à Dieu, et nous rend par là même ses enfants d'adoption. Est-ce bien là ma vie? est-ce mon état? suis-je marqué de ce sceau divin que le Saint Esprit imprime sur les âmes qui sont à Dieu? Le jour de la Pentecôte, lorsque j'entends à la messe le célébrant qui chante ces paroles: « L'Esprit Saint fut répandu à pareil jour sur les enfants de l'adoption », ai-je le droit de me réjouir et de m'écrier: « Je suis, moi, un vrai enfant d'adoption? » Sans doute, la reconnaissance et l'amour vont aujourd'hui s'emparer de mon cœur, si je pense à tout ce que je dois au Saint Esprit. Mais, en même temps, il faut que j'examine sérieusement ma vie, pour voir si le Saint Esprit est le principe et la source de tous mes jugements, et de toutes les opérations de ma volonté.

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Le Saint-Esprit principe d'action


L'action suppose la vie; celui qui est mort n'agit plus: donc, l'action surnaturelle, l'action dans l'ordre du salut, dans l'ordre de Dieu, suppose la vie surnaturelle, la vie divine. Or, sans le Saint Esprit, il n'y a plus de vie surnaturelle, il n'y a plus de vie divine, puisque le principe de cette vie est éteint au dedans de nous. Mais en quoi consiste cette action dont le Saint Esprit est l'auteur, ce mouvement surnaturel et divin qu'il imprime à l'âme fidèle? Cette action, ce mouvement, ont Dieu pour objet; il en est le terme, la fin; c'est donc la prière, l'adoration, l'action de grâces, et tous les actes par lesquels la volonté humaine cherche Dieu, possède et conserve Dieu. De nous-mêmes et avec notre propre esprit, nous sommes tellement pauvres et misérables, tellement faibles et bornés, qu'il nous est impossible de sortir du domaine des objets créés, et de nous élever jusqu'à Dieu. La pensée de la prière, le premier et le plus faible désir de prier, est déjà une grâce, une inspiration de Dieu; sans ce secours nous n'aurions jamais le premier degré de volonté pour prier. Eh! mon Dieu, c'est là une vérité humiliante pour nous, mais une vérité dont l'évidence n'a besoin d'aucune preuve; c'est une vérité de foi. Triste état, épouvantable situation d'une âme laissée a elle-même, laissée seule; cette âme est sans vie, elle est morte. Mais voici le grand Apôtre qui me console, en me disant que cette misère extrême, cette faiblesse humiliante, trouve un secours puissant, efficace, dans le Saint Esprit: « Tandis que nous ne savons pas même ce que nous devons demander à Dieu pour le prier comme il faut, le Saint Esprit nous est donné, et c'est lui qui aide notre faiblesse ».


Le Saint Esprit nous inspire la pensée et le désir de la prière; il nous apprend ce que nous devons dire à Dieu, comment nous devons lui parler. Il nous rend éloquents devant le tribunal de la divine miséricorde; il nous rend capables d'attirer Dieu en nous par notre langage. O divine et admirable éloquence! Or, ce n'est pas aux savants et aux hommes d'esprit qu'elle a été promise; mais aux petits, aux humbles, à tous ceux qui confessent leur impuissance et leur misère. Le Saint Esprit ne se contente pas de nous apprendre à prier, comme un maître et un docteur qui nous est étranger, et dont les préceptes et les conseils seraient à peine entendus. Non certes; le Saint Esprit, vivant dans notre cœur comme dans son temple, dans son sanctuaire, prend notre âme, et l'incline vers Dieu; ce n'est pas assez: il s'unit à elle de telle sorte qu'il se charge de prier, d'adorer Dieu, de le bénir en union avec elle, ou plutôt il fait que notre âme prie par lui et avec lui; d'où il résulte une vérité des plus consolantes pour nous, c'est que tous les actes que nous produisons dans l'ordre surnaturel, en même temps qu'ils sont nos propres actes, sont encore les actes du Saint Esprit. Telle est l'admirable doctrine que le grand Apôtre enseignait aux premiers fidèles, quand il leur disait: « Dieu a mis dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, et c'est cet Esprit qui crie: « Mon Père! mon Père! »


Ainsi la même prière que Jésus Christ, du sommet du Calvaire, adressait à Dieu en faveur de la grande famille humaine, le Saint Esprit par notre cœur dont il s'empare, continue de l'adresser au Père céleste. Oh! non, sans le Saint-Esprit, jamais l'homme n'aurait pu dire à Dieu, avec ce doux sentiment de la confiance et de l'amour: « Mon Père! Mon Père! » Il faut donc le reconnaître, il n'y a point d'action surnaturelle et divine dans l'homme, si ce n'est par le Saint Esprit. Le Saint Esprit éclaire l'âme sur son état, sur ses besoins; il l'éclaire sur la grandeur, la puissance et la bonté de Dieu. Le Saint Esprit remue l'âme, l'excite, l'élève vers le souverain bien qui est Dieu. Le Saint Esprit échauffe le cœur par l'ardeur divine des saints désirs. Or, c'est par cette action immédiate et toute intérieure sur nous,que le Saint-Esprit nous rend capables d'agir, et nous fait réellement agir, dans l'ordre surnaturel et divin. Il suit de là que toute action bonne, méritoire, digne de Dieu et d'une récompense surnaturelle, vient du Saint Esprit, et doit lui être attribuée. Donc, sans le Saint Esprit, je ne fais rien et je ne puis rien faire pour le Ciel. Donc, plus je serai l'ami du Saint Esprit, plus je vivrai uni à lui, plus aussi je travaillerai activement, efficacement, pour la gloire de Dieu et le salut de mon âme. Ah! venez, venez donc en moi, divin Esprit, Esprit de lumière, de sainteté, de force, d'amour! venez, et attachez-vous tellement à mon cœur que jamais il ne batte sans vous, que vous seul soyez l'unique principe de ses mouvements, afin que Dieu en soit toujours l'objet et la fin ! Amen!

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Le Saint Esprit gage de la vie éternelle


Saint Paul appelle le Saint Esprit le gage, c'est-à-dire, suivant le mot grec, les arrhes de notre héritage. On emploie cette expression pour désigner une partie du prix que l'on promet de donner pour l'acquisition d'un objet. Cette portion du prix est le gage, l'assurance, qu'on donnera plus tard la totalité. On l'emploie encore pour désigner une valeur que l'on donne à quelqu'un comme assurance d'un contrat verbal, que l'on promet, par là même, de ratifier d'une manière définitive. Ce nom est donné par l'Apôtre au Saint Esprit, parce que les dons intérieurs que nous communique l'Esprit de Dieu, de même que les dons extérieurs qu'il fait à l'Eglise, sont une partie et un avant-goût de la félicité éternelle que Dieu promet à ses élus. Voilà pourquoi saint Paul ajoute que ces arrhes précieuses et divines nous sont données pour que nous les conservions, jusqu'à la parfaite délivrance du peuple qui est l'héritage de Jésus Christ, pour sa louange et pour sa gloire. L'acquisition faite par Jésus Christ d'un peuple destiné à le louer éternellement,commence par la délivrance de ce peuple, lorsqu'il passe de l'esclavage du diable à la liberté des enfants de Dieu. Cette acquisition ainsi commencée sera complète, lorsque, dans le ciel, ce même peuple, délivré de tous les genres de maux, sera mis en possession d'une éternelle gloire.


Dans le baptême, nous avons reçu la grâce; cette grâce nous donne un droit incontestable à la vie éternelle qui est l'héritage de Dieu notre Père; mais, en même temps, le Saint Esprit nous a été donné comme le gage de cette promesse, comme une portion de cette magnifique récompense qui sera le prix total de notre fidélité. O bonté ineffable de Dieu! Il ne s'est pas contenté de m'adopter pour son enfant, de me marquer d'un sceau divin qui me distingue et me sépare des infidèles, des païens, de tous les enfants de colère; d'un sceau tout céleste qui me fait reconnaître comme sa propriété, son héritage; comme une brebis de son troupeau, un enfant de sa famille, un membre de la société dont il est le chef; mais après m'avoir ainsi consacré, sanctifié, il1 a voulu encore, pour fortifier mon espérance, pour rendre mon salut certain, en quelque sorte, à mes propres yeux, me donner le Saint Esprit comme un gage de ses promesses, comme Les Arrhes de ma gloire future. Et le Saint Esprit, venu en moi, consent à faire son temple dans mon propre cœur; il y réside, il y fait son séjour habituel, jusqu'à ce que Dieu ait effectué sa promesse, en couronnant ma fidélité d'un honneur infini, et d'une gloire qui est au-dessus de tout ce que l'esprit humain peut concevoir de plus admirable. Mais il est important que je sache quelle est la fin que Dieu s'est proposée, en m'accordant un si grand bien. Saint Paul m'assure que cette fin, digne de Dieu, c'est la gloire et la louange de Jésus Christ, pendant l'éternité.


Ah! si Jésus Christ s'est donné à l'homme, afin que l'homme connût Dieu et l'aimât d'une manière digne de lui, le Saint Esprit se donnera aussi aux enfants de Dieu, dans l'intérêt et pour la gloire de Jésus Christ.  Malheur à l'homme qui ne veut pas de cette gloire! Jésus Christ est la récompense magnifique qui nous attend dans le ciel. Le voir et le contempler éternellement; le louer et le bénir de ce que par lui nous avons connu Dieu, et nous sommes devenus ses enfants, voilà notre destinée, si nous avons le bonheur d'être comptés parmi les élus. C'est pour nous conduire à cette fin si désirable que le Saint Esprit nous est donné. Il vient en nous, afin de nous séparer de la masse corrompue, afin de nous rendre saints, consacrés à Dieu; il vient pour demeurer en nous, comme un gage infaillible de la fidélité avec laquelle Dieu nous donnera un jour la gloire qu'il nous a promise. Oh! comme j'aime le Saint Esprit, quand je le considère dans moi comme étant un avant-goût du ciel, un gage divin des promesses de Dieu et de la béatitude éternelle! Je le sens, ma dévotion au Saint Esprit va devenir bien grande; je l'appellerai sans cesse, je l'invoquerai avec une grande vivacité de sentiments, je conserverai ses dons, je m'efforcerai de les augmenter dans moi par la plus scrupuleuse fidélité aux moindres inspirations de la grâce.

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31 janvier 2011

Le Mois du Saint Esprit

Le Mois du Saint Esprit

 

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Premier jour

 

Qu'est-ce que le Saint esprit?

 


Jésus-christ a parlé du Saint-Esprit comme il a parlé de Dieu le Père et de Dieu le Fils, c'est-à-dire, comme d'une personne divine. Le nom d'Esprit Saint est le nom propre de la troisième personne de la Sainte Trinité, par conséquent d'une personne divine, ayant la même nature que le Père et le Fils. Saint Augustin nous,enseigne que ce nom de Saint Esprit, employé pour désigner la troisième des personnes divines, est légitime, par la raison que le Saint-Esprit étant commun aux deux autres personnes, puisqu'il procède du Père et du Fils, il peut prendre pour son nom propre ce qu'elles ont toutes deux de commun: car le Père est esprit, et le Fils est esprit; de même, le Père est saint, et le Fils est saint. On donne une antre raison pour justifier l'usage d'appeler du nom d'Esprit Saint, la troisième personne divine. C'est que, dans le monde matériel, le mot Esprit parait signifier un certain moteur qui donne l'impulsion: ainsi nous donnons ce nom au souffle et an vent. Or, le Saint-Esprit est l'amour du Père et du Fils. Mais le propre de l'amour est de mouvoir, et de pousser la volonté de celui qui aime, vers l'objet aimé. D'un autre côté, nous attribuons la sainteté à tout ce qui se rapporte à Dieu comme à sa fin. Or, le Saint-Esprit est la personne divine qui procède de l'amour par lequel Dieu s'aime lui-même; il était donc convenable de l'appeler Saint, en même temps qu'il était appelé Esprit. Le Saint-Esprit est véritablement une personne divine, distincte des deux autres, qui sont le Père et le Fils; il procède de l'une et de l'autre. Le Saint-Esprit n'a pas été créé, n'a pas été fait, n'a pas été engendré, mais il est produit de toute éternité par l'amour du Père et du Fils. Le Saint-Esprit a un autre nom: il s'appelle Amour. Le nom d'amour, dit saint Thomas, pris dans une acception personnelle, est le nom propre de l'Esprit Saint, comme le mot Verbe est le nom propre du Fils. Il y a dans la Trinité deux processions, ou plutôt deux modes par lesquels une personne divine tire son origine de l'autre; la première est la procession qui vient de l'intelligence, c'est la procession du Fils, du Verbe; l'autre qui vient de la volonté, est la procession de l'Amour, de la troisième personne divine, du Saint Esprit. On désigne encore le Saint-Esprit sous le nom de Don. Une personne divine peut se communiquer à une créature raisonnable, elle peut se donner ; mais comme aucune créature ne peut mériter cette faveur, si elle la reçoit, ce sera un Don gratuit. Or, un Don gratuit ne peut être fait que par amour, et la première chose qui est donnée, c'est évidemment l'amour par lequel on veut du bien. D'où il est certain, conclut saint Thomas, que l'amour est le principe du premier Don duquel découlent tous les autres dons gratuits. Mais puisque le Saint-Esprit procède par l'amour, comme nous l'avons vu, il procède donc comme étant le premier Don. C'est ce qui fait dire à saint Augustin: « Par le Don, qui est l'Esprit Saint, viennent tous les autres dons que Dieu distribue aux membres de Jésus-christ ». Ah! comme je goûterai désormais cette belle parole: « Venez, ô Saint-Esprit, vous êtes par excellence le Don du Très-Haut ».


Le Saint-Esprit est appelé par Jésus-christ, le Paraclet, c'est-à-dire Consolateur. Saint Athanase remarque que l'Ancien Testament n'a jamais donné ce nom au Saint-Esprit. La raison se trouve exprimée dans ces paroles du Sauveur: « Si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra point à vous, mais si je m'en vais, je vous l'enverrai ». La présence corporelle de Jésus-christ au milieu des siens était pour eux une consolation, sans doute, mais la consolation intérieure par laquelle le Saint-Esprit soutient les âmes, est bien supérieure à ce bonheur sensible que goûtaient les Apôtres. C'est la raison pour laquelle le Sauveur disait: « Il est avantageux pour vous que je m'en aille ». Je commence à comprendre que de très-grandes choses et des vérités importantes doivent m'être enseignées, comme étant un écoulement et une conséquence de ces premiers principes. Et déjà je me réjouis de ce que beaucoup de paroles de l'Evangile répandront, par le moyen d'une instruction sérieuse sur le Saint-Esprit, de vives lumières dans ma pauvre intelligence. Oui, je vois clairement pourquoi Jésus-christ a dit: Baptisez toutes les nations au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Je comprends pourquoi le Saint-Esprit est appelé l'Esprit de Jésus-christ, et ailleurs l'Esprit qui procède du Père. Le Saint-Esprit procédant du Père et du Fils, est leur amour mutuel, l'amour consubstantiel, l'amour divin, l'amour Dieu, Deus charitas est; il est le don commun et réciproque du Père et du Fils, leur lien, leur nœud, leur mutuelle union, en qui se terminent la fécondité, et toutes les opérations essentielles de la Trinité. Ah! comme je désire apprendre tout ce que le Saint Esprit veut bien être pour moi, tout ce qu'il vent opérer dans moi ou par moi! Vous me le direz vous-même, ô divin Esprit, vous serez mon maître et mon Docteur, et vous me découvrirez les richesses ineffables que renferme la doctrine de l'Eglise touchant les opérations de l'Esprit de grâce, de sainteté et d'amour. C'est avec bonheur que je fais en ce moment la profession de foi que m'enseigne l'Eglise: « Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils, avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes ».

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Le Saint-Esprit dans la Création


Les écrivains sacrés nous montrent continuellement l'action du Saint-Esprit, dans les œuvres de Dieu créateur. Et il est certain que Dieu agissant toujours avec sagesse et avec amour, c'est l'Esprit de sagesse et d'amour qui est le principe de toutes les opérations divines, qui préside à tous les plans que forme la divinité, aussi bien qu'à leur admirable exécution. Le Saint-Esprit est le principe de la beauté des créatures corporelles. Job s'écrie: « L'Esprit de Dieu a orné les cieux »; et David exprime la même pensée, quand il dit: « C'est par la parole du Seigneur que les cieux ont été affermis, et c'est le souffle de sa bouche qui a produit toute leur beauté ». Ainsi nous voyons d'un côté que Dieu a tout fait par sa parole, son Verbe; de l'autre, qu'il a tout créé par son Esprit. Ce sont là, s'écrie Tertullien, comme les deux mains de la Divinité. Mais que faut-il penser des opérations du Saint-Esprit et de son action propre dans le monde des intelligences? Sans doute, comme me l'apprend le Sage, Dieu a créé les intelligences des anges et des hommes, afin qu'elles lui soient unies par la connaissance et par l'amour; et c'est par le Saint-Esprit que Dieu habitait dans ces intelligences, et qu'il leur communiquait, avec les lumières de la vérité, les sentiments de toutes les vertus. Ainsi, unies à l'Esprit Saint, ces intelligences étaient saintes, suivant la pensée de saint Jean; et saint Grégoire ajoute: d'une beauté parfaite. Or, il arriva que Dieu retira son Esprit des intelligences révoltées contre la majesté souveraine. Les Anges mauvais, en se séparant, par l'orgueil, de l'Esprit. sanctificateur, perdirent la sainteté qu'ils ne devaient plus recouvrer. Adam, par son péché, l'avait aussi perdue, pour lui et pour sa postérité. Dieu voulant, en quelque sorte, opérer le prodige d'une nouvelle création, dans l'ordre spirituel, annonça par ses prophètes, pendant quatre mille ans, qu'il enverrait au monde l'Esprit sanctificateur.


Jésus-christ, pendant sa vie mortelle, a renouvelé cette promesse; il l'a accomplie après son Ascension. Le Saint Esprit est venu, et un nouveau monde a été créé. Ainsi s'est, vérifiée cette admirable parole du Roi Prophète: « Vous leur ôtez l'esprit qui les anime, et ils cessent de vivre, et ils rentrent dans leur poussière. Vous envoyez votre Esprit, et ils sont créés de nouveau, et la face de la terre se renouvelle ». Dieu continue cette œuvre admirable d'une nouvelle création dans l'ordre spirituel, et il l'opère à chaque instant par le ministère sacerdotal. C'est ainsi qu'il consomme l'alliance qu'il avait juré de faire avec les hommes. O précieuse et admirable création! j'en suis tous les jours l'heureux témoin, et je n'y pense pas; que dis-je? j'en ai été l'objet, peut-être plusieurs fois, car il est dans la puissance de l'homme d'anéantir ce que le Saint-Esprit crée plusieurs fois dans une âme. Et je m'en occupe, si peu, qu'on pourrait me croire tout à fait étranger à ces merveilles du monde des intelligences auquel j'ai le bonheur d'appartenir. Mais comment s'opère cette création? Saint Augustin me dit: « Ce n'est pas sans raison que le Prophète parle d'abord de l'extinction de notre esprit, et ensuite de la communication de l'Esprit de Dieu ». « Vous leur ôterez leur Esprit, et vous leur donnerez le vôtre »; vous les dépouillerez de leur orgueil, ils s'humilieront, ils rentreront dans la poussière de leur néant, ils ne s'estimeront rien en votre présence; alors vous leur ferez part de votre Esprit, et vous les renouvellerez entièrement. C'est la pensée de l'Eglise. Elle conjure le Saint Esprit de nous créer de nouveau, de renouveler cette terre souillée par le péché; elle demande que le feu de l'amour divin prenne la place des ardeurs coupables de nos convoitises. Ceux-là donc vont devenir aussi de nouvelles créatures, parfaitement renouvelées par le baptême dans le Saint-Esprit, qui consentent à renoncer sincèrement à leur propre esprit. Hélas! malheureusement l'esprit de l'homme prend, dans un grand nombre d'âmes, la place de l'Esprit de Dieu! Consentirai-je à un dépouillement total de mon esprit, pour recevoir l'Esprit de Dieu, et ne plus vivre que par lui? Non, on ne veut pas le comprendre, on ferme l'oreille à la vérité; voilà ce qui perd les âmes. Elles sont pleines de leur propre esprit, elles vivent de la vie de leur esprit, et comme l'esprit de l'homme livré au mal, est l'ennemi de l'esprit de Dieu, ces pauvres âmes, en refusant de se dépouiller de leur esprit, repoussent, éloignent l'Esprit de Dieu, et l'empêchent de créer l'homme nouveau revêtu de justice et de sainteté. O mon Dieu, que je ne sois pas un de ces malheureux! non, je vous le dis dans toute la sincérité de mon âme; Je ne veux plus opposer au Saint-Esprit la moindre résistance. Venez, venez, ô Saint-Esprit, revenez à ce cœur qui est fait pour vous, et que vous avez possédé autrefois; visitez-le de nouveau, et ne vous éloignez jamais de lui!...

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Le Saint-Esprit dans la Rédemption


Dieu a voulu préparer l'avènement de son Fils dans le monde, pendant quatre mille ans. Tout, dans l'histoire des siècles qui ont précédé l'Incarnation du Verbe, se rapporte à ce grand mystère. Saint Paul nous l'assure. Ce fut alors que les Prophètes parurent au milieu d'Israël, pour annoncer les étonnantes merveilles qui devaient manifester, au temps marqué par un décret divin, la miséricorde infinie présidant aux destinées de l'homme. Mais qui a parlé, dans les temps anciens, du Messie, de sa vie et de sa mort, de ses triomphes et de ses victoires? qui l'a fait connaître par des traits si frappants de vérité, qu'on est tenté d'appeler Isaïe et David les Evangélistes du premier testament? c'est le Saint Esprit. L'Eglise l'a déclaré hautement; elle a mis cette vérité parmi les principaux articles de sa foi: « Il a parlé par les prophètes ». Le Saint-Esprit m'a envoyé, s'écrie le fils d'Amos; et déjà David avait écrit ces paroles: « L'Esprit du Seigneur a parlé par mon organe, et sa parole a passé par ma bouche ». Ah! sans doute, lorsque le Patriarche Abraham tressaillait d'allégresse et saluait de loin le Jour de l'Incarnation, le Saint-Esprit remplissait son âme, et découvrait au Père des croyants les innombrables richesses que le Désiré des nations devait apporter au monde. Mais le moment arrive; Dieu va paraître, un monde nouveau saluera bientôt un nouveau monarque. Le Verbe va se revêtir de la nature de l'homme. Alors le Saint-Esprit est, en quelque sorte, chargé de l'accomplissement de cet ineffable mystère. Une vierge est conçue sans tache, et le Saint-Esprit prépare son âme et son corps, pour en faire le digne tabernacle dû Fils de Dieu. C'est encore le Saint-Esprit qui découvre à Marie l'excellence de la virginité, et qui lui inspire la volonté de se consacrer à son Dieu, dès l'âge le plus tendre; consécration nécessaire, suivant saint Ambroise, pour qu'un Dieu naquît d'une femme.


Maintenant je n'ai qu'à ouvrir l'Evangile, et je vois clairement cette vérité: c'est que le Saint Esprit est l'auteur immédiat de la sainte humanité de Jésus Christ. « Le Saint Esprit, dit Gabriel, surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ». Cet Esprit de grâce, de sanctification et d'amour, qui a préparé l'âme, le cœur et le corps de Marie, est ce même Esprit qui crée l'âme du Sauveur Jésus, et qui forme sa chair adorable du sang le plus pur de la Reine des vierges. L'Eglise, pendant tous les siècles, s'écriera, en nommant Jésus Christ: « Il a été conçu par l'opération du Saint-Esprit ». Toujours le mystère auguste et profond de l'Incarnation du Verbe a été nommé l'œuvre par excellence du Saint-Esprit. Si jamais on a pu dire: le doigt de Dieu est là, c'est bien lorsqu'on contemple un Dieu devenu homme. Eh bien! le Saint-Esprit est le doigt de Dieu. Un si étonnant prodige ne pouvait venir que de lui. L'Incarnation, c'est le grand mystère d'amour, de l'amour infini d'un Dieu envers sa pauvre créature. L'Incarnation, c'est la grâce parfaite, le don par excellence. Or, le Saint-Esprit est l'auteur immédiat de cet amour, il est le grand donateur; par lui, Dieu se communique à l'homme. Le Saint-Esprit est donc l'auteur de l'Incarnation. Mais ici je dois m'en rapporter au témoignage de Jésus-christ lui-même. Je l'entends qui s'écrie: « L'Esprit du Seigneur est descendu sur moi, c'est pourquoi il m'a consacré par son onction ». Oui, c'est le Saint Esprit qui a fait l'onction et la consécration sacerdotale de Jésus Christ, lorsque, dans le moment de l'Incarnation, la nature humaine unie personnellement au Verbe, fut ointe de la Divinité même, et, par elle, consacrée pour le sacerdoce éternel. Donc toutes les fonctions de Jésus Christ, toutes ses prédications, tous ses miracles, son sacrifice, sa mort, sa résurrection, son ascension au ciel, ont pour principe l'Esprit-Saint répandu sur lui. Voilà pourquoi, au jour de son baptême, lorsqu'il ouvrait la carrière de son ministère apostolique, le Saint-Esprit descendit du ciel visiblement, et vint se reposer sur lui. Il le fallait ainsi, afin que tous les hommes comprissent que c'était le Saint-Esprit qui parlerait par la bouche de Jésus Christ. Je savais déjà, ô mon Dieu, que beaucoup de grâces et de bénédictions répandues sur moi devaient me remplir de reconnaissance et d'amour envers le Saint Esprit. Mais, je l'avoue, je n'avais jamais bien réfléchi sur cette grande vérité: je dois Jésus-christ au Saint Esprit, la foi me l'enseigne. Jésus-christ est le don que m'a fait le Saint-Esprit!... Oh! qui dira tout ce qui est renfermé de lumière, de science, d'amour, dans ces courtes paroles: « qui a été conçu du Saint Esprit »?... On les articule souvent, on les chante; qui les comprend? qui les médite? qui les goûte? Celui-là seul à qui le Saint-Esprit les explique. Je désire et je demande cette faveur pour moi, ô divin Esprit! ne me la refusez pas; faites-moi comprendre ce que je vous dois, après avoir reçu de vous Jésus Christ; alors je vous aimerai ardemment, et mon âme n'aura qu'une ambition, celle de se perdre entièrement et pour toujours dans l'océan de votre amour.

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Le Saint-Esprit dans la sanctification des âmes


Le Saint-Esprit est l'âme de toute l'Eglise. C'est lui qui unit tous les fidèles entre eux, et ceux-ci aux pasteurs légitimes, pour en faire les membres d'un même corps. Il est le principe, la source de toutes les grâces et de tous les dons qui servent au gouvernement, à la conservation et à la prospérité de l'Eglise. Saint Paul lui attribue la sagesse, la science, la foi, la puissance de faire des miracles, le don de prophétie, le discernement des esprits, le don de parler diverses langues, la grâce des guérisons, l'interprétation des langues. Tout a été donné à l'Eglise pour la sanctification des élus de Dieu, et c'est le Saint Esprit qui est l'auteur de tous les biens que l'Eglise possède. C'est lui qui les conserve, qui les rend utiles aux âmes, qui les fait fructifier. Le Saint Esprit ouvre la porte par laquelle nous entrons dans l'Eglise en qualité de ses enfants. C'est par lui que nous sommes baptisés. Le Saint-Esprit parle, instruit, touche les cœurs par le ministère de la parole confié aux prêtres. Il est le souverain docteur des âmes. Le Saint Esprit préside les assemblées de l'Eglise, et dicte, ses décisions sur la foi, la morale, la discipline. C'est lui, nous dit saint Jean, qui atteste que Jésus Christ est la vérité. Aussi, quand l'Eglise parle, elle a soin de dire: « Il a paru bon au Saint Esprit et à nous ».


Donc tout ce que possède l'Eglise, de lumière, de sainteté, pour l'édification du corps mystique de Jésus Christ, doit être attribué au Saint Esprit. Si maintenant je considère, avec le flambeau de l'Ecriture à la main, les dons merveilleux que reçoivent toutes les âmes par le Saint-Esprit, je trouve ces vérités aussi consolantes qu'elles sont glorieuses pour moi. Le Saint-Esprit régénère l'homme, le justifie, et lui communique une justice et une sainteté qui lui deviennent inhérentes. Il délivre l'âme de l'esclavage des sens. Il rend l'homme enfant de Dieu, héritier de Dieu, membre vivant de Jésus-christ. Il habite dans l'homme comme dans son temple. Il devient son guide, et le fait agir par son impulsion. Il lui inspire le goût des biens spirituels et éternels. Il le remplit de courage pour confesser Jésus Christ devant les hommes. Il le console dans ses tribulations; il le fait triompher de la mort. Le Saint Esprit rétablit dans l'homme l'image de Dieu, et le fait participer aux perfections divines. Le Saint Esprit agit sur tout notre être et sur toutes nos facultés. Sur notre entendement qu'il remplit de lumière, en lui communiquant la connaissance de la vérité; en l'élevant à la contemplation des perfections divines et des plus hauts mystères. Le Saint Esprit agit sur notre mémoire, en lui rappelant toutes les vérités de la foi. Il exerce son action puissante sur la volonté, en lui faisant produire ces actes que le grand Apôtre appelle les fruits de l'Esprit, à cause de la facilité avec laquelle on les fait. Il crée les sentiments religieux, purs et durables, qui sont la prière, la joie et la paix. Enfin il fait pratiquer les vertus chrétiennes d'une manière si parfaite qu'on les appelle Béatitudes, parce qu'elles nous rendent très-heureux, même dans cette vie. Notre corps lui-même est sanctifié par l'Esprit divin, puisque c'est lui qui affaiblit la concupiscence et nous dispose à l'immortalité. Les moyens pour obtenir la participation à tous ces biens, nous sont offerts dans l'Eglise. Par le Baptême, le Saint-Esprit nous sanctifie, en répandant la grâce dans nos âmes, en faisant de nos cœurs un temple saint qu'il consent à habiter lui-même. Par la Confirmation, le Saint Esprit nous fortifie contre les ennemis de notre salut, et nous fait remporter la victoire. A la table sacrée, le Saint Esprit nous donne du goût pour ce pain descendu du ciel, et qui est destiné à nous rendre purs comme des Anges.


Dans le tribunal de la pénitence, il nous touche, nous pénètre d'un repentir salutaire, et crée dans nous ce cœur contrit et humilié auquel Dieu ne résiste jamais. Les époux chrétiens reçoivent au pied de l'autel, avec le sacrement du mariage, cet esprit d'union qui vient du ciel et dont le Saint Esprit est l'auteur. Sur son lit de mort, le fidèle est détaché de la terre, purifié des moindres souillures, fortifié contre les horreurs de la tombe, par le Saint Esprit qui se communique dans le sacrement de l'Extrême Onction. Enfin, quand Dieu le Père a choisi les ministres de l'Eglise, quand Dieu le Fils les consacre et leur donne une mission semblable, à celle qu'il a reçue lui-même, le Saint Esprit embrase les cœurs des prêtres et promet de parler par leur bouche. Ajoutons que la vierge fidèle à la grâce la plus signalée, quand elle vient à l'autel, en union avec Marie, pour donner sans partage à l'époux céleste tout ce qu'elle possède, le Saint-Esprit la prend par la main, et consomme son union avec Jésus!... Eh bien! est-il juste que je m'occupe souvent du Saint-Esprit? ou plutôt, n'est-ce pas une chose déplorable de voir un grand nombre d'âmes qui ne parlent jamais au Saint-Esprit, qui ne le connaissent pas? Ah! Seigneur, je suis couvert moi-même de confusion. Eh quoi! j'ai pu oublier si souvent mes devoirs envers le Saint-Esprit? j'ai pu négliger, pendant si longtemps, de lui offrir le tribut de ma reconnaissance et de mon amour!... Ce désordre cessera aujourd'hui; non, je ne négligerai plus le Saint-Esprit; je veux le connaître et l'aimer, je veux l'invoquer, l'appeler sans cesse, l'attirer dans moi par tous les moyens qu'il daignera me suggérer lui-même: je l'ai dit, et je commence dès ce moment.

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30 janvier 2011

Le Vénérable Père Joseph Passerat

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Le Vénérable Père Joseph Passerat

Vicaire Général de la Congrégation du Très Saint Rédempteur

mort à Tournai (Belgique) le 30 octobre 1858

Notice historique

Né à Joinville, en Champagne (France), le 30 avril 1772, Joseph Passerat se signala, dès l'âge le plus tendre, par son ardente piété. Après de brillantes études dans l'abbaye de Saint Urbain et au Petit Séminaire de Châlons-sur-Marne, il fut enrôlé dans les armées de la République; mais Dieu l'appelait depuis longtemps au Sacerdoce. Pour obéir, le jeune Passerat n'hésite pas à quitter sa patrie alors en pleine Révolution. Il se rend à Namur, puis à Liège, parcourt diverses contrées de l'Allemagne et arrive enfin, en 1796, à Varsovie où Saint Clément-Marie Hofbauer le reçoit dans la Congrégation du Très Saint Rédempteur. Ordonné Prêtre l'année suivante, il devient bientôt Maitre des Novices, puis Recteur de la communauté du Mont Tabor, près du lac de Constance. Mais la persécution s'acharne contre son Institut. Le Vénérable veut le sauver à tout prix. A cette fin, il se réfugie avec les siens en Bavière, puis en Suisse, notamment à Coire, à Viège (Valais), et dans le Canton de Fribourg, où il dessert les chapellenies de Farvagny et de Posat, et la paroisse de Cerniat. En 1818, il réussit enfin à fonder une communauté régulière dans l'ancienne Chartreuse de la Valsainte. Deux ans plus tard, le 15 mars 1820, mourait l'apôtre de la Pologne, Saint Clément-Marie Hofbauer. Le Père Passerat lui succède comme Supérieur des Rédemptoristes établis en dehors de l'Italie. Il se rend à Vienne où il demeure jusqu'à la révolution de 1848. Condamné une fois de plus à l'exil, le Vénérable se réfugie en Belgique. Là, il donne sa démission, devient aumônier des Rédemptoristines de Bruges, et meurt saintement à Tournai, le 30 octobre 1858. Ses restes vénérés reposent en cette ville, dans l'église des Pères Rédemptoristes.

Actions et vertus du Serviteur de Dieu

Le Père Passerat fut le propagateur insigne de sa Congrégation. Il a fondé près de 60 maisons et établi son Institut dans la plupart des pays d'Europe et aux Etats Unis. C'est lui aussi qui introduisit en Autriche, puis en Belgique, l'Ordre des Rédemptoristines, dont il est, après Saint Alphonse de Liguori, le Père et le zélé promoteur. Le Père Passerat fut un ascète admirable. Il sut maintenir chez les siens la discipline et la ferveur par sa fidélité à conserver et à accroitre l'esprit de son Bienheureux Père Saint Alphonse. « Tout ce qu'il y a parmi nous de vie intérieure et d'ascétisme pratique, disait le Révérendissime Père Mauron, c'est au Père Passerat que nous le devons ». Le Père Passerat fut un contemplatif éminent. Un de ses disciples, le saint Père Huchant, l'appelait un séraphin terrestre, et s'écriait en parlant de son maître: « Cinquante ans de contemplation infuse, ô âme bienheureuse, ô âme béatifiée! » Un célèbre orateur, l'abbé Combalot, n'hésita pas à le proclamer, du chaut de sa chaire, « un miracle d'oraison ». Parfait imitateur de Saint Alphonse, de Saint Clément-Marie et de Saint Gérard Majella, le Père Passerat conserva jusqu'à sa mort l'innocence de son baptême et ne commit jamais de péché véniel délibéré. La douceur merveilleuse de son gouvernement et l'onction pénétrante de ses écrits le font comparer à juste titre à l'aimable Saint François de Sales. Modèle et maître de vie religieuse et de zèle apostolique, homme éminent en qui brillent toutes les vertus et qui excellait à y former ses frères, le Vénérable Passerat tient, après Saint Alphonse de Liguori et Saint Clément-Marie Hofbauer, le premier rang dans son Institut. Déjà de nombreuses faveurs ont été obtenues par son intercession. Sa cause de Béatification, introduite en cour de Rome, le 13 mai 1901, est en fort bonne voie. Puisse-t-elle avancer rapidement comme il est permis de l'espérer!

Quelques maximes spirituelles du Vénérable Père Passerat

« Oh! Combien une âme qui tend à la perfection, est agréable à Dieu. Oh! Combien elle est utile et même nécessaire à l'Eglise de Dieu ».

« Des actes! Des actes! Dieu fait des miracles pour une âme qui entreprend généreusement l'oeuvre de sa perfection ».

On a autant d'espérance, d'amour de Dieu, d'humilité, d'obéissance, en un mot de vertu, qu'on a de foi: pas d'avantage. Sans la foi vive, on ne fait des propos que pour gémir de ne pas les avoir observés ».

« Ceux-là se damnent qui n'ont pas de crainte de se damner ».

« Spes tua per tuus! Votre confiance en Dieu, c'est le pied qui vous porte et vous conduit ».

« Si tant d'âmes n'arrivent pas à la perfection, c'est à cause de leur manque de confiance ».

« Dans toutes nos tentations et nos peines, allons au Ciel, nous y verrons toute la cour céleste attentive à notre combat ».

« On aime Dieu autant qu'on éprouve de peine à ne pas l'aimer ».

« Demandons chaque jour à Dieu la grâce de pratiquer un acte de Charité ».

« La bonne intention! La bonne intention! Et puis s'affectionner à la prière. »

« Comment pouvons-nous tant nous inquiéter de l'approbation des hommes et si peu penser à ce que le Ciel pense de nous ».

« Dieu a créé le monde par un fiat. Il l'a racheté par un fiat: qu'il me soit fait selon Votre Parole. Il faut un troisième fiat si nous voulons nous sauver et entrer au Ciel: que Votre Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel ».

« Sur la terre, souvent on se résigne parce qu'il le fait bien; dans le Ciel, on ne désire pas que la Volonté de Dieu soit autre ».

« Sans doute on peut et on doit dire avec Jésus-Christ: Ne nous laissez pas entrer en tentation, mais il ne faut pas désirer avec empressement et chagrin d'être délivré de la tentation ».

« Dans les maladies, il faut se résigner, se reposer sur la Croix et vouloir mourir si Dieu le veut ».

« Pas d'obéissance, pas de mérites ».

« Ceux qui se conduisent d'après leurs idées n'ont pas besoin de démons pour les tenter ».

« Pour arriver pleinement à la sainteté, il faut 1° prier et demander un directeur selon son cœur, 2° faire ce qu'il dit ».

« Que la religion est belle dans ses maximes! Le plus grand, c'est le plus humble, non aux yeux des hommes, mais aux yeux de la Très Sainte Trinité et de la cour céleste ».

« On ne trouve rien de bon dans un religieux qui n'est pas homme d'oraison ».

« Un homme intérieur fera plus en deux heures que tout autre en dix ans ».

« Il faut faire marcher d'un même pas l'oraison et l'action ».

« Celui qui a l'estime et l'amour de la prière effectuera ce que du juste la Sainte Ecriture: La Loi de Dieu est dans son cœur et non pas seulement dans sa bouche ».

« Le premier moyen de sauver son âme et de se sanctifier, c'est la prière; le deuxième, la prière; le dixième, le centième, la prière ».

« La plus mauvaise de toutes les prières est celle qu'on ne fait pas ».

« Toutes les dévotions doivent se rapporter à la dévotion envers Jésus-Christ. Marie est toujours auprès de Jésus ».

« Chacun avance selon sa piété et sa fidélité à la Très Sainte Vierge Marie, ni plus, ni moins ».

« Un exercice d'un prix inappréciable, est celui de se disposer à chaque instant à quitter la vie ».

« Mon Seigneur Jésus-Christ, je veux souffrir pour Vous qui avez tant souffert pour moi et par moi ».

Prière

O Dieu qui couronnez Vos Saints dans le Ciel et les faites honorer par Votre Eglise sur la terre, daignez glorifier Votre Serviteur, le Vénérable Père Joseph Passerat, en nous accordant, par son intercession, les faveurs que nous sollicitons de Votre Bonté. Ainsi soit-il.

Imprimatur

Rmu Romagnoli

Sub-Prom-Fidei.

Romae 1a maii 1926

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26 janvier 2011

Le Père Marie Antoine de Lavaur 1/2

26 janvier 2011

Le Père Marie Antoine de Lavaur 2/2

24 janvier 2011

Marie et Jean Paul II

24 janvier 2011

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Dernier jour

Perpétuelle occupation de l'âme chrétienne

 

« Sa mère conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces choses ». (Luc 2:51) A la naissance de Jésus, lorsque ce Verbe incarné ne s'exprimait encore que par ses pleurs, Marie recueillait avec une joie mêlée de respect les louanges et les bénédictions dont il était l'objet, et elle les méditait dans le fond de son cœur. Mais depuis qu'il a commencé lui-même à se faire entendre, depuis surtout qu'au milieu des docteurs il a laissé entrevoir les trésors de science et de sagesse qui étaient en lui, elle l'écoute avec une sainte avidité, elle se nourrit des paroles de vie qui sortent de sa bouche, elle conserve dans son âme avec un soin religieux tout ce qu'elle a vu de ce cher Fils; les mystères de son Enfance deviennent son plus doux entretien, et seront sa perpétuelle occupation jusqu'à ce qu'elle lui soit réunie dans le ciel. En êtes-vous assez touché pour éprouver le besoin d'y ramener vos pensées et vos affections au delà des jours plus particulièrement consacrés à en retracer et à en célébrer la mémoire? Ah! pour peu que l'onction de la grâce dont ils sont tout pleins ait pénétré votre âme, ils devront être fréquemment l'objet de vos contemplations, puisque, indépendamment de la douceur qui y est attachée, 1° ils éclairent, 2° ils consolent, 3° ils attirent à l'amour de Jésus-Christ.

 

Ils éclairent

 

Les mystères de la sainte Enfance portent dans l'âme une douce lumière qui invite à les contempler de plus près. La divine Majesté cachée sous le voile aimable de l'enfance, loin d'intimider la faiblesse, l'attire et l'encourage. Qui pourrait craindre de s'approcher d'un Enfant couché dans une crèche et versant des pleurs ? Et comme s'approcher de lui, c'est s'approcher de la lumière et de la vérité, se tenir près de lui, l'interroger avec simplicité, l'embrasser avec une respectueuse tendresse, c'est être entré dans le dessein de ce Verbe adorable, qui ne s'est fait homme que pour nous donner accès auprès du Père, et qui ne s'est fait enfant que pour que nous eussions plus facilement accès auprès de lui. Mais de plus, pouvait-il mieux nous faire connaître la grandeur de Dieu, le néant des grandeurs humaines, qu'en descendant lui-même à l'état de l'Enfance? Comment pouvait-il plus fortement et plus doucement tout ensemble nous attirer à l'humilité, à la pauvreté, à l'obéissance, à l'abnégation, à la pratique de toutes les vertus, qu'en enchaînant dans les langes et l'infirmité du premier âge sa grandeur, sa sagesse et sa souveraine indépendance. O mon âme! au spectacle d'un Dieu anéanti à ce point, les maximes de l'Évangile te semblent elles encore trop rigoureuses ou sa morale impraticable? Quand Jésus-Christ appelle ses disciples à la pauvreté, à l'humilité,à la pénitence et aux larmes, n'est-ce pas du sein même de l'indigence et de la plus profonde obscurité qu'il les y appelle, n'est-ce pas éprouvé lui-même dès son entrée dans la vie par l'affliction et la souffrance? Ne s'y est-il pas volontairement condamné? Demande-t-il quelque sacrifice auquel il ne se soit soumis le premier? Et lorsqu'à tous les droits qu'il a acquis sur nous il ajoute l'autorité irrécusable de ses exemples, n'est-il pas fondé a nous dire: Le disciple n'est pas plus que son maître, ni l'esclave plus que son Seigneur. Et cependant je veux trouver la bienveillance, l'estime, la considération: j'ai horreur de l'obscurité, du mépris et de l'abandon. Si j'ai passagèrement à les supporter, j'en souffre, je me plains; j'accuse les hommes de dureté ou d'injustice; je me dis chrétien, et je ne sais pas me contenter du nécessaire, il faut que j'y ajoute l'aisance, et je m'imagine que je manque de tout, si je ne jouis de tout ce qui rend l'existence agréable et commode. O humilité d'un Dieu Enfant! O pauvreté de Bethléem! O sainte obscurité de Nazareth! Instruisez-moi, corrigez-moi,éclairez mon cœur, apprenez-moi, rappelez-moi souvent de quel maître je suis le disciple et quel est le Dieu que j'adore.


 

Ils consolent


 

Qu'est-ce qui nous rend les chagrins et les peines de cette vie si douloureux et souvent même insupportables? C'est sans contredit le défaut de foi, qui nous empêche de les regarder comme des épreuves, et de les recevoir de la main de Dieu comme des moyens de sanctification. Puisqu'en effet tous les Saints ont passé par la voie des tribulations pour arriver à la vie bienheureuse, et qu'il a fallu que le Christ souffrit et qu'il entrât ainsi dans sa gloire, il n'y a pas d'autre voie pour y arriver que la voie royale de la sainte croix. Mais parce que ces hautes vérités entrent toutes plus ou moins difficilement dans nos esprits, et que surtout elles trouvent une vive opposition dans les passions qui nous dominent, Jésus-Christ a voulu les rendre intelligibles à nos esprits et à nos cœurs par les mystères de sa divine Enfance, et par eux adoucir toutes les amertumes de la vie. En effet, sont-ce les humiliations, les rebuts, la dureté des hommes qui exercent votre patience? voyez l'Enfant Jésus à Bethléem. Est-ce la pauvreté, le dénuement et l'abandon? contemplez l'étable où il est né. Est-ce la persécution, le danger, l'exil? suivez-le dans sa fuite précipitée dans une terre étrangère, au milieu d'une nation idolâtre. Est-ce l'assujettissement et la dépendance? observez avec quelle ponctuelle docilité il obéit à l'édit de César, à l'avertissement de l'ange, au précepte de la loi, à la volonté de ses parents. Est-ce l'obscurité de votre condition, les fatigues de votre état, l'obligation de pourvoir par un pénible travail à votre subsistance ou au soutien de votre famille? allez à Nazareth, arrêtez-vous quelques moments dans cette humble et obscure retraite, qui fut pendant une si longue suite d'années celle du Créateur du ciel et de la terre. O adorable Enfant! que votre miséricorde envers nous a été immense! A combien de titres vous méritez d'être appelé notre Libérateur et notre Sauveur, puisque non-seulement vous nous avez délivrés du péché, et sauvés de la mort à laquelle nous étions condamnés, mais que vous nous délivrez même du poids accablant de nos peines, si nous sommes fidèles à vous en demander le soulagement, et à le chercher dans la contemplation des mystères de votre divine Enfance! Ah! la pauvreté ne me paraît plus si triste depuis que je vous contemple sur cette paille qui vous reçut à votre naissance. Comment pourrai-je me plaindre de l'abandon de mes amis, de l'oubli ou de l'insensibilité de mes proches, lorsque, dans la ville même de vos aïeux, vous êtes réduit à chercher un asile dans une hôtellerie, et que vous ne pouvez l'obtenir. En vous voyant fugitif, persécuté, banni, mon cœur s'affermit contre toutes les craintes; il me semble que je comprends ce que je n'avais pas bien compris jusqu'à ce jour, que toute la terre est au Seigneur, et que partout on peut le trouver, le servir et l'aimer. En appliquant à un métier obscur ces mains qui tendent les cieux, et les roulent comme un vêtement, vous avez divinisé le travail, sanctifié, consacré et béni par vos sueurs les fatigues et les larmes du pauvre.


 

Ils attirent à l'amour de Jésus Christ


 

Le Psalmiste, ravi d'admiration à la pensée de la grandeur de Dieu et de la magnificence qu'il doit déployer aux yeux des Élus dans la Cité sainte, s'écrie: Le Seigneur est grand et digne de toute louange. Mais saint Bernard, rappelé par sa tendre piété au souvenir des mystères de la sainte Enfance, s'écrie à son tour: Il est petit le Sauveur que j'adore, il est vraiment digne de tout amour.  Pourquoi en effet a-t-il voulu naître dans cet état si pauvre, si ce n'est pour nous convier à l'aimer? Je les attirerai, avait-il dit par un prophète, je les entraînerai parles liens d'Adam, par les chaînes de l'amour. Et comment résister à une si touchante miséricorde? comment n'être pas vaincu par une si prodigieuse charité? Comment ne pas l'aimer ce véritable Emmanuel, ce Dieu avec nous, ce Roi immortel des siècles devenu un enfant d'un jour, daignant nous sourire et nous tendre les bras, fuyant dans une terre étrangère pour nous ramener dans notre patrie, descendant du séjour de la gloire dans la demeure des animaux, du lieu de son repos dans l'atelier du travail, pour nous élever au désir des vrais Mens et nous mériter le repos dans la gloire. Voilà, ô mon Sauveur! vos vues pleines de tendresse, les inventions prodigieuses de votre charité! Qu'en avez-vous recueilli de la part des hommes? Personne ne rencontre un enfant aimable sans se sentir porté à l'aimer. Vous vous êtes fait Enfant, et le plus beau des enfants des hommes. La grâce a été répandue sur vos lèvres. Hélas! ils vous ont repoussé, persécuté à votre naissance, méconnu et outragé pendant votre vie. Vous vous en êtes plaint par votre prophète: Au lieu de m'aimer, ils m'ont calomnié; et mot je priais pour eux, et ils m'ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour l'amour. Et dans votre Église, ô mon Sauveur! parmi ceux que vous avez adoptés pour vos enfants, qui sont marqués de votre sceau, qui est-ce qui vous aime? Qui est-ce qui s'occupe des mystères de votre Enfance? Qui est-ce qui pense à vous? Mais pourquoi m'occuper des autres? Où suis-je moi-même? où est mon amour? Hélas! jusqu'à présent je ne l'ai témoigné que par mes infidélités, ma lâcheté, mes froideurs. O aimable Sauveur! puisque vous ne vous êtes fait Enfant que pour nous attirer à votre amour, attirez-moi par les charmes de votre divine Enfance. Je veux vous aimer; allumez dans mon cœur ce feu de la charité dont vous avez embrasé vos Saints et qui les a fait triompher du démon, de la chair et du monde.


 

Vertu à obtenir: Le souvenir fréquent des mystères de la sainte Enfance


Résolutions et aspirations


 

Adorez souvent pendant la journée l'Enfant Jésus accomplissant pour votre salut tous les mystères que vous vous êtes appliqué à contempler pendant ce mois consacré particulièrement à en honorer la mémoire. Rendez grâces à cet aimable Sauveur, par sa glorieuse Mère, de la bonté infinie qui l'a porté à passer par le premier âge pour nous attirer à lui, et à endurer dès les premiers jours de sa vie mortelle tant d'humiliations et de douleurs pour expier nos péchés. Priez-le instamment de graver profondément dans votre cœur le souvenir de toutes les circonstances précieuses de ses premières années, et d'y renouveler souvent les sentiments de piété et de dévotion qu'elles y ont fait naître; demandez-lui pardon des distractions auxquelles vous vous êtes laissé aller au milieu de ces considérations si propres à fixer la légèreté de votre esprit, puisqu'elles feront éternellement la joie le bonheur des élus. Offrez à Jésus Enfant tous les enfants qui vous sont chers, afin qu'il les bénisse; tous ceux que vous ne connaissez, mais qui lui appartiennent par leur adoption, afin qu'il les préserve de la contagion de incrédulité, afin qu'il en fasse comme un peuple nouveau consacré à son service et fervent dans les bonnes œuvres.


 

Prière


 

Divin Enfant! beauté incomparable, bonté incomparable, toujours adorable, parce que vous êtes mon Saveur, je vous adore et je vous aime, je vous consacre toutes les lumières de mon esprit, toutes les tendresses de mon cœur; et je vous rends grâces de toute mon âme de vous être fait Enfant pour mon amour. Je vous adore dans tous les mystères de votre divine Enfance; je vous prie de m'en donner l'esprit, et de m'accorder la grâce de les honorer dignement toute ma vie par mes adorations, par mon amour et par l'imitation fidèle des vertus que vous y avez pratiquées. Je vous adore, ô Dieu et Enfant tout ensemble, dans ce moment si précieux où le Saint Esprit vous forma un corps du plus pur sang d'une Vierge, et je vous demande la grâce de participer à sa pureté toute divine. Je vous adore, ô Dieu caché pendant votre séjour dans le sein de Marie! Je veux honorer cette vie cachée en en rapprochant la mienne autant que mes devoirs d'état pourront me le permettre. Je vous adore! ô Enfant de grâce et d'amour, dans l'instant bienheureux de votre naissance, et je vous demande de renaître pleinement à votre grâce et à votre amour. Je vous adore, ô Enfant de douleur! dans le mystère de votre Circoncision, et je vous conjure, par le sang précieux que vous commençâtes alors à répandre pour mon salut, de me donner cette douceur d'agneau avec laquelle vous endurâtes cette douloureuse opération. Je vous adore avec les bergers, ô divin Pasteur des âmes! donnez-moi avec leur docilité la simplicité de leur foi et l'ardeur de leur amour. Je vous adore dans votre crèche avec les Mages, ô Enfant plein d'attraits! donnez-moi, comme à ces saints Rois, une fidèle correspondance à la lumière de votre grâce. O Dieu fugitif et exilé! je vous adore dans votre fuite et votre séjour en Egypte, et je vous conjure par votre humiliation dans ce mystère de m'inspirer la fuite des plaisirs de la terre et le désir du ciel. Je vous adore au milieu des docteurs, ô Vérité incarnée! et je vous supplie de mettre dans mon âme l'attachement à votre céleste doctrine et l'horreur de tout ce qui pourrait affaiblir ou ébranler ma foi. Je vous adore, ô Dieu obéissant! dans les travaux de votre enfance, et dans votre soumission à Joseph et à Marie, et je vous conjure de m'accorder la grâce de travailler constamment à ma sanctification, et de régler toujours mon obéissance sur la vôtre, afin que je mérite d'entendre un jour ces consolantes paroles: Courage, bon et fidèle serviteur, parce que vous avez été fidèle dans peu de chose, je vous en donnerai de plus grandes à gouverner: entrez dans la joie de votre Seigneur. Ainsi soit-il.


Fin du Mois de l'Enfant Jésus

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Prochain Mois de Dévotion: le Mois du Saint Esprit

rendez-vous le 31 janvier


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23 janvier 2011

Vers la Béatification de Jean Paul II

23 janvier 2011

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Trente-et-unième jour

Jésus avance en âge, en sagesse et en grâce


« Jésus avançait en âge, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes ». (Luc 2, 52) Peut-on dire d'un Jésus, du fils de Dieu d'un Homme-Dieu, à qui la sagesse même était unie en personne, qu'il croissait en sagesse et en grâce comme en âge devant Dieu et devant les hommes? N'avons-nous pas vu qu'en entrant au monde il se dévoua lui-même à Dieu pour accomplir sa volonté, en prenant la place des sacrifices de toutes les sortes. N'est-il pas appelé dès sa naissance le sage, le conseil, l'auteur de la paix? N'avait-il pas la sagesse dès le sein de sa mère? Comprenez donc que la sagesse et la grâce qui étaient en lui dans sa plénitude, par une sage dispensation se déclaraient avec le temps, et de plus en plus par des œuvres et par des paroles plus excellentes devant Dieu et devant les hommes. Mais surtout comprenez que cet avancement du Sauveur est le modèle du vôtre, et que par conséquent vous devez sans cesse vous appliquer à parvenir à l'état d'un homme parfait, à la mesure de l'âge de la plénitude de Jésus Christ, et pour cela vous dégager peu à peu 1° des idées terrestres, 2° des affections terrestres, 3° des habitudes terrestres.


Des idées terrestres


Jésus croissait en âge, quittant peu à peu les faiblesses naturelles du corps qui accompagnent l'enfance, afin de nous apprendre à nous défaire de celles de l'esprit. Pourquoi en effet l'évangéliste remarque-t-il qu'il croissait en âge, sinon pour attirer notre attention sur le parfait ensemble de la conduite et de toute la personne du Verbe incarné, sur l'accord de l'accroissement des années avec la manifestation progressive de sa sagesse, du développement de ses forces corporelles avec celui des dons de sa grâce. Il veut surtout nous rappeler que le dessein du fils de Dieu fait homme, en se condamnant à passer par l'état d'enfance et par des accroissements successifs, était de nous offrir une leçon et un modèle, de nous enseigner que, si comme des enfants nouvellement nés, nous devons conserver la candeur et la simplicité, nous sommes obligés de croître pour le salut, de demeurer toujours enfants par l'innocence, mais de devenir hommes faits par la prudence et la sagesse. En un mot de ne plus être comme des enfants emportés à tous les vents des opinions humaines, mais de croître de toute manière en Jésus-Christ, qui est notre chef. Puis-je dire, ô mon Sauveur! que je suis entré dans vos desseins miséricordieux, et que je me suis efforcé de copier et de reproduire en moi votre admirable conduite? Ai-je commencé à me dégager de la vanité des pensées, des écarts de l'imagination, de la crainte des jugements humains, de l'inconstance et de l'instabilité de mon propre esprit? Ah! disait l'apôtre saint Paul, quand fêtais enfant, je parlais en enfant, je jugeais en enfant, je raisonnais en enfant. Mais lorsque je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfance. Puis-je me rendre ce témoignage? quel jugement ai-je porté des richesses, des honneurs, des plaisirs de la terre? Si dans certains moments j'en reconnais la vanité, cette conviction est-elle assez forte pour m'en donner de l'éloignement et du mépris? Est-ce une conviction née de la foi, et une lumière de la grâce, ou bien un aperçu de raison et un pur effet de sagesse? Ah! j'ai trop sujet de craindre que vos leçons et vos exemples, ô mon Sauveur! n'entrent que pour bien peu de chose dans cette disposition de mon esprit, puisqu'il entend si peu de chose aux mystères de vos humiliations et de vos douleurs. Quand on me parle des consolations attachées à votre service, et des récompenses magnifiques que vous réservez à ceux qui auront persévéré jusqu'au terme, il me semble que mon âme s'ouvre à la vérité, et que je vais entrer dans la voie étroite qui mène à la vie. Mais si vous m'appelez à votre suite à la croix et aux épreuves, je me trouve dans le même état que vos disciples, lorsque vous leur annonciez votre passion: Ils ne comprenaient rien à tout cela: c'était une chose cachée pour eux, et ils n'entendaient pas ce que vous leur disiez.


Des affections terrestres


L'Enfant Jésus croissait en âge et en sagesse. Ce don de sagesse qui lui avait été fait dès le premier moment de sa conception se déclarait au dehors dans une proportion admirable avec l'accroissement de ses années et le progrès naturel de l'âge. Ce désir de la gloire de son Père dont son cœur était tout plein, cet amour pour les hommes dont il était consumé, cette miséricordieuse impatience de les sauver qui dominait toutes ses affections, voilà les sentiments dont son âme était constamment remplie, et qu'il exprimait sans doute d'une manière plus ou moins manifeste. Et en effet, quand il disait à ses disciples au milieu de la cène eucharistique: J'ai souhaité avec ardeur de manger cette Pâque avec vous avant que de souffrir; c'est qu'en effet ce désir avait bien souvent occupé son cœur. Et quand il ajoutait: Je suis venu pour mettre le feu sur la terre, et qu'est ce que je désire, sinon qu'il s'allume. Je dois être baptisé d'un sanglant baptême, et combien me sens-je pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse, ne donnait-il pas assez à entendre que la flamme de la divine charité avait toujours été vivante en lui, et sa passion et sa mort le constant objet d'un désir qui ne devait cesser de brûler que lorsqu'il serait accompli sur la croix? Si tel est mon aveuglement et ma misère que je ne puisse réellement apprécier ni les vrais biens, ni les vrais maux, comment mon cœur se dégagera-t-il des affections terrestres pour ne chercher que Dieu et n'aimer que lui? Ainsi, ô sujet d'humiliation et de douleur! tantôt en moi c'est l'esprit qui est la dupe du cœur, et tantôt le désordre du cœur est causé par les ténèbres de l'esprit! Et au lieu de croître en sagesse comme en âge, de m'attacher à vous, ô mon Sauveur, à votre doctrine, à vos exemples, de me détacher de la terre, du monde et de moi-même, je sens mes chaînes plus fortes, mes illusions changées, mais non pas détruites. J'avance en âge, mais le corps qui se corrompt appesantit de plus en plus mon âme. Cependant, ô mon Dieu! pourquoi m'avez-vous créé, appelé à la lumière admirable de votre Evangile, comblé de tant de grâces jusqu'à ce jour? N'est-ce pas pour m'attirer à vous, me sanctifier, et ainsi me perfectionner par la charité? Aidez-moi donc, soutenez-moi, inspirez-moi, puisque sans vous je ne puis former même un bon désir. Heureux, avez-vous dit par votre prophète, celui qui attend son secours de vous ! Au milieu de cette vallée de larmes, il forme dans son cœur des degrés qui s'élèvent jusqu'au séjour que vous habitez.


Des habitudes terrestres


Jésus croissait en grâce devant Dieu et devant les hommes, donnant extérieurement de plus grandes preuves de sa sainteté, à mesure qu'il avançait en âge; car pour sa sainteté intérieure elle était au plus haut point de perfection dès le commencement de sa vie passible et mortelle : il n'avait pas besoin comme nous de croître en vertu, parce qu'il avait la plénitude de la grâce et de toutes les vertus ; car Dieu, qui l'a envoyé, ne lui donne pas son esprit avec mesure, ainsi que son humble précurseur le disait aux Juifs. Le père aime le Fils, ajoutait-il, et lui a mis toutes choses entre les mains. C'est parce que cet esprit de grâce était en lui surabondant qu'il s'avançait si constamment et si généreusement vers son terme, accomplissant l'œuvre qui lui avait été confiée par son Père! Il s'est élancé comme un géant, il a pris sa course du haut des deux. S'est-il arrêté? Non, non, il a passé en faisant du bien. Au lieu de la vie tranquille et heureuse dont il pouvait jouir, il a souffert la croix en méprisant la honte et l'ignominie, et il est maintenant assis à la droite du trône de Dieu. Elève donc tes regards, ô mon âme! vers Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, entre généreusement dans la carrière qu'il a ouverte; avance avec foi sur sa trace; car pour demeurer en lui il faut marcher comme il a lui-même marché, c'est à dire vivre comme il a vécu, dans la sainteté, dans l'innocence, dans la perfection. Ce n'est pas assez de renoncer aux idées et aux affections terrestres, il faut sortir des habitudes qui enchaînent l'âme et arrêtent son essor. Est-ce la sensualité, l'orgueil, le désir de l'estime du monde, ou de l'affection des créatures, l'attachement à la vie, à la fortune, à la terre? Ah! il me faut trancher au vif, commencer la réforme intérieure, mais de bonne foi, avec sincérité, devant Dieu et devant les hommes. Pourquoi, pendant ce mois, me suis-je appliqué à la contemplation des mystères de votre sainte Enfance, ô mon Sauveur! n'est-ce pas pour en prendre l'esprit, pour former et régler ma vie sur le modèle de la vôtre? Je l'ai dit, ô divin Enfant! Je veux commencer, et ce changement de ma volonté est un effet de votre grâce. Je poursuivrai mes ennemis, mes défauts, mes mauvaises habitudes, ce vieil homme qui vit encore en moi. Je me saisirai d'eux, et ne les quitterai pas qu'ils n'aient succombé.


Vertu à obtenir: La persévérance.


Résolutions et aspirations


Adorez souvent pendant la journée l'enfant Jésus dévoilant aux yeux des hommes les merveilles de grâce et de sainteté dont son âme était remplie. Félicitez Marie et Joseph de la joie et du bonheur dont les comblait cette ravissante contemplation. Si vous désirez avancer dans la vie chrétienne et vous perfectionner dans la doctrine de Jésus-Christ, dans ses vertus et dans son esprit, observez et mettez en pratique ces trois choses recommandées par Saint Charles Borromée: en premier lieu, figurez-vous chaque jour que vous ne faites que commencer, et efforcez-vous de servir Dieu avec autant de ferveur que si vous étiez au premier jour de votre conversion; en second lieu, ayez toujours Dieu présent et n'en perdez point le souvenir; en troisième lieu, faites que toutes vos actions tendent à Dieu par une droite intention et par un désir insatiable de lui plaire. Ne dites jamais: C'est assez; ne soyez point satisfait de ce que vous êtes, si vous désirez parvenir à ce que vous n'êtes pas encore.


Prière


Je vous en conjure, ô Dieu de bonté, délivrez-moi des soins de cette vie, de peur qu'ils ne retardent ma course, des nécessites du corps, de peur que la volupté ne me séduise; de tout ce qui arrête et trouble l'âme, de peur que l'affliction ne me brise et ne m'abatte. O mon Dieu! douceur ineffable! changez pour moi en amertume toute consolation de la chair, qui me détourne des biens éternels et m'attire et me fascine par le charme funeste des biens présents. Que je ne sois pas, mon Dieu, vaincu par la chair et le sang, trompé par le monde et sa gloire qui passe; que je ne succombe point aux ruses du démon. Donnez-moi la force pour résister, la patience pour souffrir, la constance pour persévérer. Donnez-moi, au lieu de toutes les consolations du monde, la délicieuse onction de votre esprit, et au lieu de l'amour terrestre, pénétrez-moi de l'amour de votre nom. Ainsi soit-il.

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22 janvier 2011

Jean Paul II, le pardon donné et demandé

22 janvier 2011

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Trentième jour

Retour de Jésus à Nazareth


« Il alla à Nazareth, et il leur était soumis ». (Luc 2) L'enfant Jésus remis entre les mains de ses parents jusqu'à son baptême, c'est à dire jusqu'à l'âge d'environ trente ans, ne fit plus autre chose que de leur obéir, et en quoi leur obéir? Dans les plus bas exercices, dans la pratique d'un art mécanique. Passez en revue ce qu'une famille pauvre présente de soins et d'occupations, et ne doutez pas que Jésus n'ait toujours recherché ce qui était le plus humiliant et le plus pénible. Ce n'est point un docte pinceau qu'il manie: il aime mieux l'exercice d'un métier plus humble et plus nécessaire à la vie. Ce n'est point une docte plume qu'il exerce par de beaux écrits : il s'occupe péniblement, il gagne sa vie, à ce spectacle un religieux effroi saisit l'âme: elle adore en tremblant un Dieu si prodigieusement abaissé. Comprenez aujourd'hui que par cet incompréhensible abaissement il veut vous apprendre 1° à servir, 2° à travailler, 3° à obéir.


A servir


La volonté du Père céleste avait été que Jésus donnât au milieu des docteurs assemblés un essai de la sagesse dont il était plein, et qu'il venait déclarer, et tout ensemble de la supériorité avec laquelle il devait regarder ses parents mortels, sans suivre la chair et le sang, leur maître de droit soumis à eux par dispensation. Après cet essai de son ministère, et cette première révélation de sa mission divine, il lui tarde ce semble de rentrer dans l'anéantissement de sa vie cachée, et d'éteindre dans l'impénétrable obscurité de la pauvre maison de Nazareth l'éclat qu'il vient de jeter dans le temple de Jérusalem. Il a dit de lui-même qu'il était venu pour servir, et il commence par servir ses parents; il s'emploie dans la maison aux soins du ménage: nous ne lisons pas que ses parents aient jamais eu de domestiques, semblables aux pauvres gens dont les enfants sont les serviteurs; et l'on ne voit nulle part que lui-même ait eu des serviteurs à sa suite. O mon Sauveur! quel sujet de confusion et d'épouvante pour moi! Chacune des paroles de votre Evangile m'accuse; chacun des traits de votre vie me condamne: vous recherchez dès votre enfance la fatigue et les humiliations; et je ne soupire qu'après les honneurs et le repos. Vous voulez servir vos créatures, vous qui êtes le souverain Maître; et je voudrais partout être maître, moi qui ne mérite pas d'être même au dernier rang parmi vos serviteurs; je suis difficile en tout point, et sous l'apparence de l'exactitude et de la régularité, je cherche à me dissimuler à moi-même la rigueur d'un caractère exigeant; si au moins j'étais aussi exact à votre service, ô mon Dieu! que je veux qu'on le soit au mien; mais non, je ne vous sers qu'avec négligence et avec froideur, par humeur et par caprice; et ainsi désobligeant pour mes supérieurs et mes égaux, dur avec ceux qui me sont soumis, infidèle envers vous, je me trouve tout ensemble mauvais serviteur et mauvais maître; et vous me souffrez dans votre maison, et vous me gardez à votre service, ô incomparable maître! ah, prenez encore pitié de ma misère: ne me rejetez pas de votre présence, et n'ôtez pas de moi votre Esprit Saint.


Pour travailler


O Dieu! je suis saisi encore un coup! Orgueil, viens mourir à ce spectacle! Jésus fils d'un charpentier, charpentier lui-même, connu par cet exercice sans qu'on parle d'aucun autre emploi, ni d'aucune autre action. On se souvenait dans son Eglise naissante des charrues qu'il avait faites; et la tradition s'en est conservée dans les plus anciens auteurs: c'est pourquoi, au commencement du ministère de Jésus-Christ, lorsqu'il vint prêcher dans sa patrie, on disait: N'est-ce pas là ce charpentier fils de Marie? comme celui, n'en rougissons pas, qu'on avait vu pour ainsi parler tenir la boutique, soutenir par son travail une mère veuve, et entretenir le petit commerce d'un métier qui les faisait subsister tous les deux. Il y en a qui ont eu honte pour le Sauveur de le voir dans cet exercice, et dès son enfance le font jouer avec des miracles. Mais l'Evangile a renfermé toute sa vie durant trente ans dans ces paroles: Il leur était soumis. Et encore: C'est ici ce charpentier fils de Marie. Dans une vie si vulgaire, connu à la vérité, mais par un vil exercice, pouvait-il mieux cacher ce qu'il était? Que dirons-nous donc, que ferons-nous pour le louer? Il n'y a en vérité qu'à demeurer dans l'admiration et le silence. Mais où en suis-je, ô mon Sauveur! avec ce que j'appelle ma capacité, mes talents, ma condition, ma naissance? L'obscurité me fatigue, des emplois trop bas me déplaisent; je veux m'en tirer et en tirer ma famille: je me sens fait pour quelque chose de plus relevé: j'ai honte de la médiocrité de mon état. C'est pour cela peut-être que je me sens comme humilié de l'abaissement du vôtre, et je ne sens pas que pour guérir l'enflure de mon cœur et cette soif d'ambition, d'honneurs et d'élévation qui me dévore, il me fallait, à l'appui de ses leçons, les exemples d'un Dieu pauvre, laborieux, gagnant son pain à la sueur de son front et bénissant la volonté divine dans son humiliation.


A obéir


Comme c'est l'orgueil de la révolte de l'homme que le Verbe fait chair vient réparer, chacun de ses pas laissera, pour ainsi dire, une empreinte d'humiliation et d'obéissance. Vous l'avez vu soumis à la loi de la circoncision dont à tant de titres il était en droit de s'affranchir, à l'avertissement de l'Ange pour quitter la Judée et pour y revenir. Mais de peur que vous ne pensiez qu'il ne se rend à la suprême volonté que parce qu'elle est imprimée par la loi ou intimée par l'Envoyé céleste, c'est aux hommes qu'il veut obéir, c'est à ses propres créatures, c'est dans toutes les circonstances et sur tous les points : ce n'est pas un seul jour et dans quelques occasions d'éclat, c'est à tous les moments et dans toute la suite de ses actions; et tout ce qui nous a été révélé de sa vie adorable pendant trente années, ce n'est ni la profondeur et la sublimité de sa doctrine, ni le nombre et la puissance de ses miracles, ni la perfection de sa prière et de ses œuvres divines, mais la continuité de son obéissance. Et il leur était soumis. Cette leçon m'était donc bien nécessaire, ô mon Sauveur! puisque vous me l'avez donnée en tant de manières et que vous l'avez comme imprimée sur toute votre personne. Oui, sans doute, puisque tout en moi est soulevé contre l'ordre et dans une opposition constante à votre volonté, puisque malgré la double autorité de vos préceptes et de vos exemples, mes sens, mon esprit et mon cœur sont si souvent armés contre la vérité, la charité et la sainteté. Enfant, je m'élevais contre la volonté de mes parents et de mes maîtres; plus tard c'était contre vos commandements, contre votre esprit, contre les avertissements de ma conscience, contre les lumières de la grâce, contre l'attrait et les reproches de votre amour. Ainsi toute votre vie n'a été qu'un grand acte de soumission, et toute la mienne une continuelle révolte. Faire la volonté de votre père était votre nourriture, vos délices, votre félicité: et la combattre, m'y soustraire, m'en affranchir a été le crime de toute ma carrière. Poussière et néant, j'ai regardé comme quelque chose de grand de me soumettre à un homme, pour obéir à Dieu lorsque vous tout puissant et très haut vous vous êtes soumis à vos propres créatures pour me sauver. O Sauveur! obéissant depuis la crèche jusqu'à la croix, faites-moi participant de votre esprit d'obéissance, apprenez-moi a faire votre volonté, parce que c'est vous qui êtes mon Dieu.


Vertu à obtenir: L'amour de l'obscurité.


Résolutions et aspirations


Adorez souvent pendant cette journée le saint enfant Jésus retournant à Nazareth pour y mener avec Marie et Joseph une vie pauvre, laborieuse, une vie vraiment cachée en Dieu. Comprenez la nécessité de rentrer dans l'obscurité dès que le service de Dieu, l'unité de vos frères et vos devoirs d'état ne vous retiennent plus au milieu du bruit, de l'éclat et de la dissipation du monde. Si la Providence vous a fait naître dans une condition obscure, obligé de vivre de votre travail, consolez-vous, réjouissez-vous même. Jésus-Christ a divinisé votre état et sanctifié le travail. Si vous avez en partage l'aisance et la fortune, souvenez-vous que vous n'êtes pas dispensé de l'obligation de travailler. Elle est imposée à tous les enfants d'Adam comme peine du péché. Exercez-vous à briser votre volonté, à faire peu d'estime de votre jugement et de votre capacité; et peu à peu vous vous accoutumerez à céder, même sans efforts, aux idées et aux opinions d'autrui pour lesquelles si souvent on perd la paix, ou l'on blesse la charité.


Prière


Sauveur Jésus, qui de maître des anges vous êtes fait l'apprenti d'un homme mortel sur la terre, qui tenant la place d'Adam n'avez voulu manger votre pain qu'à la sueur de votre visage, qui enfin étant le souverain de l'univers vous êtes soumis à vos créatures, enseignez-nous l'humilité dont vous êtes le docteur dans votre apprentissage, la pénitence que vous avez sanctifiée par votre travail et vos sueurs, et l'obéissance parfaite que vous avez consacrée en vous assujettissant à ceux de qui l'être et la vie dépendaient de vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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22 janvier 2011

Santo Subito

21 janvier 2011

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Vingt-neuvième jour

Jésus part de Jérusalem avec ses parents

 

« Etant parti avec eux il alla à Nazareth ». (Luc 2) « Ne perdez rien de la sainte lecture. Le mot de l'évangéliste est qu'il descendit avec eux à Nazareth. Après s'être un peu échappé pour faire l'ouvrage et le service de son Père, il rentre dans sa conduite ordinaire comme dans celle de ses parents, dans l'obéissance. C'est peut-être mystiquement que l'évangéliste dit: Il descendit. Et en effet une fois entré par son incarnation dans la carrière des humiliations, quelque démarche qu'il fît, il descendait toujours plus ou moins, d'une manière plus ou moins sensible. Ainsi en cette circonstance, après avoir un moment percé la nuée, il y rentre, et n'offre plus à l'admiration de ses parents d'autre prodige que celui de son humiliation. Comprenez qu'après nous avoir offert à nous-mêmes le modèle de notre conduite dans le temple, il nous enseigne quelles dispositions nous en devons rapporter, 1° d'humilité, 2° de charité, 3° de sainteté.

 

D'humilité

 

Les parents de Jésus furent étonnés de le trouver parmi les docteurs, dont il faisait l'admiration; ce qui marque qu'ils ne voyaient rien en lui d'extraordinaire dans le commun de la vie; car tout était comme enveloppé sous le voile de l'enfance. La sagesse dont il était plein se déclarait par degrés comme dans les enfants ordinaires. Seulement il reluisait en tout son extérieur je ne sais quoi qui faisait rentrer en soi-même et attirait les âmes à Dieu, tant tout était simple, mesuré, réglé dans ses actions et dans ses paroles. Sans doute qu'à travers les questions et les réponses qu'il avait adressées aux docteurs dans le temple ce haut caractère de sagesse et cette grâce divine qui était en lui s'étaient manifestés d'une manière plus éclatante. C'est cet éclat et ce reflet de majesté qui avait brillé sur son front qu'il s'empresse d'effacer; il a obéi à son Père en paraissant comme maître des docteurs; il instruit ses disciples en paraissant au sortir du temple le plus modeste, le plus doux, le plus docile des enfants. Est-ce dans cette heureuse disposition que je sors de votre sainte demeure, ô mon Dieu? si vous avez daigné m'y accorder quelque grâce particulière, si votre crainte ou votre amour ont parlé comme de plus près à mon cœur, vos bienfaits et vos dons en me pénétrant de reconnaissance me laissent-ils rempli d'un véritable mépris de moi-même? Sais-je bien comprendre que vous les accordez à ma faiblesse et non à mes mérites, qu'ils sont bien plus l'effet de votre miséricorde que la récompense de mes vertus? Hélas! et trop souvent au lieu de recueillir et de conserver dans un humble silence les impressions de vérité et de sainteté que la présence des divins mystères, la piété des fidèles, la prédication évangélique ont faites dans mon âme, la dissipation, l'esprit de critique, des observations malignes, des jugements peu charitables ne les ont-ils pas ou effacées ou affaiblies? et comme le pharisien de l'Evangile ne suis-je pas souvent sorti du temple plus coupable que justifié ?

 

De charité

 

Malgré la rigueur apparente de la réponse de Jésus aux plaintes que la douleur arrache à sa divine mère, il est juste de croire qu'il était touché, et que témoin invisible de l'affliction que l'amour causait à son cœur maternel , il adoucissait en la sanctifiant l'amertume de cette affliction et ajoutait en le rendant plus vif à la perfection de cet amour. Est-ce qu'en effet il pouvait blâmer Marie et Joseph de l'avoir cherché ou de s'être affligés de sa perte? Non sans doute. Pourquoi en effet se retirait-il, si ce n'est pour se faire chercher? Et pourquoi les éprouver par cet éloignement passager, si non pour leur faire mieux apprécier le bonheur de sa présence? Aussi rendu à leurs vœux et à leurs larmes il leur fait goûter tout ce que la possession de sa personne adorable peut avoir de plus doux; ses paroles pleines de bonté ont surabondamment compensé leurs alarmes; et bien mieux que les disciples d'Emmaüs ils purent bien souvent se dire l'un à l'autre: N'est-il pas vrai que notre cœur était tout embrasé lorsqu'il nous parlait en chemin. O mon âme! quand tu as visité le saint temple, l'amour de Dieu est-il plus vif en toi? Eprouves-tu un besoin plus impérieux de le retrouver? Te sens-tu portée plus habituellement à le faire connaître, à publier sa bonté, à lui gagner, s'il se pouvait, tous les cœurs? As-tu quelquefois du moins éprouvé cette affectueuse reconnaissance dont était pénétré David quand il s'écriait: Célébrez avec moi le Seigneur: exaltons ensemble son nom. J'ai cherché le Seigneur et il m'a exaucé, et il m'a délivré de toutes mes tribulations. Approchez de lui et vous serez éclairés, et la honte ne sera point sur votre visage. Eprouvez et goûtez combien le Seigneur est doux, combien est heureux celui qui espère en lui! Craignez le Seigneur, vous tous qui êtes ses saints, parce que rien ne manque à ceux qui le craignent. Comme un bon pauvre qui a reçu à la porte d'un riche une abondante aumône la partage avec ses compagnons d'infortune, ainsi lorsque je sors de votre saint temple, ô mon Dieu, je dois répandre au milieu de mes frères la paix, la componction, la charité. Que je suis éloigné pour l'ordinaire de cette louable et salutaire disposition! Trop souvent, hélas! n'en ai-je pas rapporté l'impatience, l'humeur et la susceptibilité?

 

De sainteté

 

Est-ce donc que l'enfant Jésus avant sa retraite dans le temple ne manifestait pas dans sa conduite la grâce et la sagesse qui étaient en lui? Ah! elles éclataient dans toutes ses démarches: elles étaient inséparables de sa personne. Comment toutes les actions du Saint des saints n'auraient-elles pas été empreintes d'un ineffable caractère de sainteté? Ainsi, dès les premiers moments de sa naissance son sourire et ses pleurs, son silence- et ses cris enfantins, le repos et l'action, tout en lui était plein de grâce et de vérité; et lorsque plus tard, soutenu par la main de Joseph, il essayait ses premiers pas, ou lorsque s'unissant à la prière de Marie il bégayait les louanges de Dieu, au milieu des plus simples occupations et de ses délassements innocents, tout était toujours digne du Verbe, tout était infiniment agréable au Père et méritoire pour nous. Mais depuis que dans le temple il s'est spécialement occupé du service de ce Père céleste, ce caractère de sainteté éclata dans toutes ses œuvres d'une manière plus vive et plus sensible. La moindre parole, un seul de ses regards, sa seule vue laissaient dans les cœurs une impression ineffable de grâce, de piété, de vertu, un ardent désir d'aimer Dieu. O adorable Enfant! après avoir si souvent contemplé vos traits dans votre évangile, entendu votre voix dans la chaire de vérité, dans les livres de piété, dans la prière, au tribunal de la pénitence et surtout à la table eucharistique, comment ai-je si peu de conformité avec vous? Tout dans votre saint temple me parle de sainteté, me rappelle l'obligation où je suis d'être saint, parce que vous êtes saint; et j'en sors toujours aussi profane que j'y suis entré. Ou si votre grâce a réveillé en moi quelque désir de sainteté, la dissipation, l'entraînement de l'habitude, la crainte des sacrifices et des efforts qu'exige une vie sincèrement chrétienne l'ont bientôt étouffé; et ces bons mouvements que le Saint-Esprit excite en moi n'ont presque d'autre effet que de me plonger plus avant dans une routine de pratiques et une léthargie spirituelle, qui amènera enfin la mort, si votre miséricorde ne vient m'y arracher. Puisque mon bonheur est de me trouver au pied de vos tabernacles, ô mon Sauveur! ne permettez pas que je m'en approche sans fruit. Tant de fidèles en remportent des grâces abondantes! N'avez-cous donc qu'une bénédiction? Je vous en conjure, daignez aussi me bénir. J'ai aimé la beauté de votre maison et la demeure ou réside votre gloire. Seigneur, ne perdez pas mon âme avec les impies.

 

Vertu à obtenir: L'attention à édifier le prochain.

 

Résolutions et aspirations

 

Adorez souvent pendant la journée le saint enfant Jésus descendant du temple de Jérusalem entre Marie et Joseph qu'il console, qu'il éclaire, qu'il remplit de sa divine charité. Admirez la douce gravité de son visage, la modestie et la simplicité de son maintien. Pénétrez humblement dans son cœur adorable, et priez-le de vous éclairer sur ce qui s'y passait pendant ce voyage de Jérusalem à Nazareth. Après avoir fait dans le temple l'œuvre de son père, il songe à la continuer au dehors. Demandez-lui la grâce de faire ainsi succéder une bonne pensée à une bonne pensée, et de ne faire de toute votre vie qu'une suite d'actions saintes. O mon Dieu! que je n'aie pas le malheur de déshonorer la piété en démentant par ma conduite dans le monde celle que je m'efforce de tenir dans votre sainte maison. Que je fasse aussi votre œuvre parmi les personnes auxquelles m'a associe l'ordre de votre providence, en répandant au milieu d'elles la bonne odeur des vertus chrétiennes.

 

Prière

 

O Sauveur du monde! si heureusement retrouvé, si fidèlement conservé par Marie, puisque enfin vous m'êtes rendu, je ne veux plus m'exposer à vous perdre. O Dieu de mon cœur! je vous tiens, je ne vous laisserai point échapper; il me semble bien que désormais rien ne pourra me séparer de votre amour, et toutefois après l'expérience si triste, et si souvent répétée de ma fragilité et de mon inconstance, je n'ose plus compter sur mes dispositions présentes, ni sur mes résolutions et mes. promesses. Ajoutez donc à la grâce que vous m'avez faite de me les inspirer celle de les conserver, de les affermir dans mon âme : que l'humilité garde en moi tous vos dons, que la charité les accroisse, que la sainteté les rende utiles à votre gloire et dignes de vos récompenses éternelles. Ainsi-soit-il.

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21 janvier 2011

250e anniversaire de la naissance du Bienheureux Guillaume Joseph Chaminade

250e anniversaire de la naissance du Bienheureux Guillaume Joseph Chaminade

1761-1850

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« Dans des temps difficiles, croire et annoncer l'Evangile: que nous dit le Père Chaminade? »

 

Une Conférence de Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, éditeur; et du Père André Fétis, Marianiste, assistant général, sous la présidence de S. E. le Cardinal Jeazn-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux.

 

Athénée Municipal

Place Saint Christoly

Mardi 25 janvier 2011

20h30

 

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Le Bienheureux Guillaume Joseph Chaminade

Fondateur de la Société de Marie

(Marianistes)

Périgueux, le 8 avril 1761

Bordeaux, le 22 janvier 1850

Béatifié à Rome par le Vénérable Jean Paul II, le 3 septembre 2000

Fête le janvier

 

Guillaume-Joseph Chaminade naît en 1761 à Périgueux (France). Son père est drapier. Il est le 14e enfant d'une famille profondément pieuse qui donnera trois autres prêtres à l'Eglise. Il est ordonné en 1785. En 1791, pendant la Révolution, il refuse de prêter serment à la « Constitution civile du clergé » et, en exerçant un ministère clandestin à Bordeaux, il court un danger continuel. Il collabore avec la vénérable Marie-Thérèse Charlotte de Lamourous et l'aide à fonder l'œuvre de la Miséricorde de Bordeaux, Foyer pour les jeunes filles repenties. En 1795, chargé d'accueillir les prêtres qui avaient consenti au serment, il en réconcilie une cinquantaine. Deux ans plus tard, il doit s'exiler pour trois années à Saragosse. Là, au pied de Notre-Dame del Pilar, il forge ses convictions mariales et apostoliques, et il reçoit l'inspiration de fonder une famille de laïcs et de religieux consacrés à Marie. De retour à Bordeaux en 1800, il remet sur pied une ancienne Congrégation mariale. Il donne aux laïcs qui la compose une solide formation religieuse, leur proposant des objectifs apostoliques bien précis et leur demandant de s'inspirer des premiers chrétiens pour offrir à la société déchristianisée le spectacle d'un « peuple de saints ». Il est ainsi le précurseur de la participation active des laïcs à la vie de l'Eglise. Il les invite à se tourner sans cesse vers Marie. Il est en même temps Administrateur apostolique du diocèse de Bazas. « Missionnaire apostolique » en 1801, il veut une mission permanente orientée vers la formation de la foi, en travaillant avec de nouvelles méthodes. La mission consiste principalement à rejoindre ceux qui ne fréquentent pas l'Eglise, qui sont en marge des paroisses. En 1816, avec la vénérable Adèle de Batz de Trenquelléon, il fonde à Agen l'Institut des Filles de Marie Immaculée - les futures religieuses marianistes - institut qui ouvrira des écoles de campagne où l'on assurera l'éducation chrétienne des jeunes filles et la promotion de la femme. L'année suivante, il fonde à Bordeaux la société de Marie, les futurs « Marianistes ». Les marianistes, hommes et femmes, sont issus des Congrégations mariales dont ils seront chargés d'assurer la continuité. Le Père Chaminade peut dire: « Par la grande miséricorde de Dieu envers moi et envers les autres, depuis longtemps, je ne vis et ne respire que pour partager le culte de l'Auguste Vierge et pour contribuer ainsi chaque jour à l'accroissement de sa famille ». Les dix dernières années de sa vie sont marquées par l'épreuve: santé, problèmes financiers, défection de certains, incompréhension des autres; en 1845 il est remplacé comme supérieur général. Mais il meurt en paix en 1850, car « son attitude filiale envers Marie l'a maintenu dans la paix en toute circonstance, l'aidant à faire la volonté du Christ » (Jean Paul II).


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