18 avril 2011

Mardi Saint

 

Semaine Sainte 2011

Mardi Saint

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Evangile selon Saint Jean

 

Après avoir ainsi parlé, Jésus fut bouleversé au plus profond de lui-même, et il attesta : « Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres, sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait. Comme il y avait à table, tout contre Jésus, l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait, Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C'est celui à qui j'offrirai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors :« Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d'acheter ce qu'il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous me chercherez. J'ai dit aux Juifs : Là où je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je m'en vais, tu ne peux pas me suivre pour l'instant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois.»

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Points de réflexion

 

Potentiel de trahison

 

Le nom de « chrétien » n’est pas en soi une garantie de fidélité au Christ. Une âme choisie par le Christ peut se détourner et choisir de l’abandonner. Comme le relate l’Evangile « Jésus fut bouleversé au plus profond de lui-même et il attesta, ‘amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera’ ». Je ne peux pas être sûr de mon salut. Je dois persévérer en foi et en vertu. Est-ce que je prends la déclaration de Jésus à la légère ? Jésus, est-il bouleversé pour moi ? La « crainte du Seigneur » est un don du Saint Esprit (voir CEC, n°1831). Je devrais trembler à la pensée de pouvoir offenser le Christ. Chaque péché que je commets est un rejet de l’amour infini de Dieu envers moi. Prenons maintenant la résolution d’être absolument fidèle à la grâce de Dieu dans notre vie.

 

Seigneur, qui est-ce ?

 

Jésus répond à la question sur celui qui va le trahir : « C’est celui à qui je vais offrir la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Jésus parle d’un ami intime. Jésus parle d’un de ceux qui a reçu ses dons, mais celui-ci s’en ira pour faire sa propre volonté au lieu de la volonté de Dieu. Le salut éternel n’est pas une garantie, même pour un chrétien. Dieu aime tellement chacun qu’il grave son image en lui, exprimé dans le don de l’intelligence et de la libre volonté. Dieu nous aime tellement qu’il respecte notre liberté même : « ce que tu vas faire, fais-le vite. » Dieu n’offre aucune résistance à la liberté humaine, car sa raison d’être est l’amour – même si cet amour et cette confiance sont trahis. Seigneur, ne me laisse jamais t’abandonner. Permets que je sois fidèle à ton amitié.

 

La gloire de l’amour triomphant

 

On doit glorifier Jésus parce que son amour sera triomphant. Même si l’homme est infidèle, Dieu est toujours fidèle. L’amour se prouve dans les épreuves. L’amour de Jésus va bientôt endurer l’infidélité du péché. Si le Christ nous demeure fidèle dans son amour, il reste d’abord fidèle à Dieu le Père. « Maintenant le Fils de l’Homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui. » Cette glorification sera une nouvelle révélation pour l’homme : la profondeur de l’amour divin. « Là où je vais, vous ne pouvez pas venir. » Jésus va enseigner, par son exemple, comment on tend l’autre joue, comment donner la tunique et le manteau. Il va démontrer comment le grain qui meurt, va porter un fruit abondant. L’homme, sans cet exemple et cette grâce, ne connaît que la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, la légitime défense. Suis-je assez humble pour apprendre de l’exemple de Jésus ?

 

Dialogue avec le Christ

 

Seigneur Jésus, donne-moi l’humilité d’apprendre à ton exemple. Souvent je présume que je suis digne de ton amitié, tel que je suis ; ou je pense que je suis capable de plus de vertu que le prouvent mes actes finalement. Que ta grâce triomphe en mon cœur, pour que ma conversion te glorifie.

 

Résolution : Aujourd’hui je remplirai une de mes responsabilités avec vertu, parfaitement, silencieusement, afin de m’assurer que mes actions précèdent mes paroles…

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Oraison

 

Dieu tout-puissant et éternel,  donnez-nous de célébrer les  mystères de la Passion du Seigneur, de telle sorte que nous méritions la rémission de nos péchés. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

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Nous terminerons cette journée en insérant ici quelques strophes empruntées à l'Eglise grecque sur la Passion du Sauveur.

 

Votre côté ouvert, ô Christ, semblable à la fontaine qui jaillissait d'Eden, arrose votre Eglise comme un jardin spirituel ; la source qui en émane se divise en quatre fleuves qui sont les quatre Evangiles ; le monde en est arrosé, la création vivifiée, les nations instruites à vénérer dans la foi votre règne.

 

O Christ, auteur de la vie, vous avez été crucifié pour moi, afin de verser sur mon âme, comme d'une fontaine. la rémission des péchés. Votre côté a été traversé par la lance, afin d'ouvrir sur moi les sources de la vie ; vous avez été percé par les clous, afin que, découvrant dans la profondeur de vos souffrances l'immensité de votre souverain pouvoir, je m'écrie : Gloire à votre Croix et à votre Passion, ô Sauveur !

 

Vous avez déchiré, ô Christ, la cédule de notre condamnation sur votre Croix ; mis au rang des morts, vous avez enchaîné le tyran et délivré tous les captifs par votre résurrection. C est elle qui nous a illuminés, ô Seigneur, ami des hommes! Nous vous crions : Souvenez-vous de nous aussi, ô Sauveur, dans votre Royaume !

 

Votre Mère, ô Christ, qui vous a enfanté sans le secours de l'homme, et qui est demeurée vierge après l'enfantement, nous l'amenons devant vous, Seigneur miséricordieux, afin qu'elle intercède pour nous, et que vous accordiez l'éternel pardon à ceux qui crient : Souvenez-vous de nous aussi, Seigneur, dans votre Royaume !

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17 avril 2011

Lundi Saint

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Semaine Sainte 2011

Lundi Saint

 

Evangile selon saint Jean

 

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts. On donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives. Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l'odeur du parfum. Judas Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la ! Il fallait qu'elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient, et croyaient en Jésus.

 

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Méditation

 

Nous avons remarqué plus haut que le récit évangélique qui vient d'être lu se rapporte au Samedi, veille du Dimanche des Rameaux, et qu'il a été inséré dans la Messe d'aujourd'hui parce que, dans l'antiquité, ce Samedi n'avait pas de Station. La sainte Eglise a voulu porter notre attention sur cet intéressant épisode des derniers jours de notre Rédempteur, parce qu'il nous aide à saisir l'ensemble des circonstances qui se produisaient à ce moment autour de lui. Marie-Madeleine, dont la conversion était, il y a quelques jours, l'objet de notre admiration, est appelée à figurer dans les scènes de la Passion et de la Résurrection de son maître. Type de l'âme purifiée et admise ensuite aux faveurs célestes, il nous importe de la suivre dans les diverses phases que la grâce divine lui fait parcourir. Nous l'avons montrée s’attachant aux pas de son Sauveur et subvenant à ses besoins; ailleurs le saint Evangile nous la tait voir préférée à Marthe sa sœur, parce qu'elle a choisi la meilleure part ; dans les jours où nous sommes, elle nous intéresse surtout par son tendre attachement à Jésus. Elle sait qu'on le cherche pour le faire mourir ; et l'Esprit Saint, qui la conduit intérieurement à travers les états toujours plus parfaits qui se succèdent en elle, veut qu'aujourd'hui elle accomplisse une action prophétique à l'égard de ce qu'elle redoute le plus. Entre les trois présents des Mages, l'un d'eux était un signe de mort pour le divin Roi que ces hommes fidèles étaient venus saluer du fond de l'Orient : c'était la myrrhe, parfum funéraire qui fut employé si abondamment dans la sépulture du Sauveur. Nous avons vu que Madeleine, au jour de sa pénitence, témoigna de son changement de vie par l'effusion du plus précieux de ses parfums sur les pieds de Jésus. Aujourd'hui, elle a recours encore à cette touchante manifestation de son amour. Son maître divin est à table chez Simon le Lépreux ; Marie, la Mère de douleurs, est avec lui, ainsi que les disciples ; Marthe veille au service ; tout est calme dans cette maison ; mais de tristes pressentiments sont au fond des cœurs. Tout à coup Madeleine paraît, portant dans ses mains un vase rempli d'une huile de nard du plus grand prix. Elle se dirige vers Jésus, et s'attachant à ses pieds, elle les inonde de ce parfum ; et cette fois encore elle les essuie avec ses cheveux. Jésus était étendu sur un de ces lits dont les Orientaux se servaient, lorsqu'ils prenaient leur repas dans les festins ; il était donc facile à Madeleine d'arriver aux pieds de son maître, et de renouveler cette démonstration de respect et de tendresse à laquelle elle s'était livrée autrefois chez le pharisien ; mais en ce jour le récit sacré ne nous dit pas qu'elle ait mêlé ses larmes à son parfum. Deux des Evangélistes, dont saint Jean a voulu compléter la narration trop succincte, nous apprennent qu'elle répandit aussi cette huile de senteur sur la tête du Sauveur. Madeleine sentait-elle en ce moment toute la portée de l'action que l'Esprit divin lui inspirait ? L'Evangile ne le dit pas ; mois Jésus révéla le mystère à ses disciples ; et nous qui recueillons ses paroles, nous apprenons par ce fait que la Passion de notre Rédempteur est, pour ainsi dire, commencée, puisque déjà la main de Madeleine L'embaume pour le tombeau. La suave et pénétrante odeur du parfum avait rempli toute la salle. L'un des disciples, Judas Iscariote, ose protester contre ce qu'il appelle une profusion. La bassesse de cet homme et son avarice Font rendu insensible et sans pudeur. La voix de plusieurs des disciples s'unit à la sienne : tant leurs pensées étaient vulgaires encore! Jésus permit cette indigne réclamation pour plusieurs motifs. Il voulait d'abord annoncer sa mort prochaine à ceux qui l'entouraient, en leur dévoilant le secret exprime par cette effusion d'un parfum sur son corps. Son but ensuite était de glorifier Madeleine, dont l'amour était à la fois si tendre et si ardent ; et c'est alors qu'il annonça que la renommée de cette illustre pénitente s'étendrait par toute la terre, aussi loin que l'Evangile lui-même pénétrerait. Enfin il voulait par avance consoler les âmes pieuses auxquelles son amour inspirerait de faire des largesses à ses autels, et les venger des critiques mesquines dont elles devaient souvent être l'objet. Recueillons ces enseignements divins. Aimons à honorer Jésus dans sa personne comme dans ses pauvres Honorons Madeleine et mettons-nous à sa suite, lorsque bientôt nous la verrons si assidue au Calvaire et au sépulcre. Enfin préparons-nous à embaumer notre Sauveur, en réunissant pour sa sépulture la myrrhe des Mages, qui figure la pénitence, et le précieux nard de Madeleine, qui représente l'amour généreux et compatissant.


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Nous terminerons la journée par cette belle prière empruntée à l'antique Liturgie Gallicane

 

O Christ! ô Dieu, souverain Seigneur, crucifiez-nous comme vous même à ce monde ; que votre vie soit en nous. Mettez sur vous nos péchés, afin qu'ils soient, eux aussi, par vous attachés à la Croix. Vous qui avez été élevé de terre,afin de nous soustraire au joug de l'impur tyran, attirez-nous à vous. Nous sommes, il est vrai, exposés aux insultes du diable; à cause de notre chair et de ses convoitises ; mais ce n'est pas lui, c'est vous que nous voulons servir. Nous voulons vivre sous vos lois; nous vous prions de nous gouverner, vous qui, par la mort de la Croix, avez daigné nous délivrer , nous mortels et envahis par la mort. Aujourd'hui donc, pour cet immense bienfait, nous vous présentons notre très humble service ; nous vous adorons, nous vous implorons, nous vous supplions de venir promptement vers nous, ô Dieu éternellement puissant ! que votre Croix, par sa vertu souveraine , triomphe en nous des attraits du monde; que votre bonté rétablisse nos âmes dans leur état primitif de vertu et de grâce. Vous accomplit ce qui jusqu'alors n'était que possible ; vous devant qui le passé et le présent sont unis, faites que voire Passion nous soit salutaire en ce moment, comme si elle avait lieu aujourd'hui ; qu'une goutte de votre sang divin épanché un jour sur la terre soit aujourd'hui notre salut ; qu'elle lave tous les péchés e notre nature terrestre; qu'elle se mêle à la terre de notre corps ; et qu'elle nous rende tout vôtres , étant redevenus votre corps par notre réconciliation avec vous, notre Chef, qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit. Maintenant donc commencez à régner sur nous, Homme-Dieu , Christ Jésus , Roi dans les siècles des siècles!

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Textes du Serviteur de Dieu Dom Prosper Guéranger, extraits de « L'Année Liturgique »

27 novembre 2010

Le Veni Sancte Spiritus paraphrasé

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Le Veni Sancte Spiritus paraphrasé


O Saint-Esprit, venez, et envoyez du haut du ciel, le rayon de votre lumière


L'âme qui n'est pas éclairée par le Saint Esprit ne possède que sa propre lumière; c'est le comble du malheur. En voyant son indigence et sa profonde misère, son ignorance et l'imperfection de sa prétendue sagesse, elle pousse un cri de détresse, et la foi qui la soutient encore la porte à regarder en haut; de là cette fervente prière: O Saint Esprit, Esprit de Dieu, annoncé et promis par Jésus Christ, venez, ne demeurez pas loin de moi, descendez dans mon intelligence, visitez mon cœur, et, des profondeurs du ciel que vous habitez, dirigez vers moi le rayon lumineux de cette clarté surnaturelle et divine, sans laquelle mon âme demeurerait éternellement plongée dans la profonde nuit de l'ignorance et de l'erreur.


Venez, père des pauvres; venez, distributeur des dons; venez, lumière des cœurs


L'âme qui se connaît bien s'écrie avec le prophète: Oui, moi je suis cet homme qui voit sa pauvreté et son indigence. Comme elle est heureuse cette âme! La voilà qui entre dans le chemin du ciel; car la vue de son extrême indigence lui fait pousser ce cri plein d'humilité et de confiance : Venez, père des pauvres! Oui, le Saint Esprit est le vrai père des indigents, des délaissés, de ceux qui n'ont rien ou qui ont tout perdu. Il est leur Père, parce qu'il possède tous les dons surnaturels, tous les biens de la grâce dont il est le distributeur. Jésus-christ nous a mérité ces dons et ces biens; le Saint Esprit en est le donateur, c'est à lui qu'appartient l'œuvre de notre sanctification; il enrichit les cœurs dont il est la grande lumière. Oh! comme j'aime cette invocation: Venez, Père des pauvres, venez, distributeur des dons surnaturels! Venez, ô éternelle clarté qui seule dissipez par votre présence les sombres et funestes obscurités du cœur humain abandonné à lui-même! Père des pauvres, il n'y a peut-être pas une âme plus indigente que la mienne, venez à elle, et les dons qui vous accompagnent toujours m'enrichiront des seuls biens que je désire.


Consolateur excellent, doux et aimable hôte de l'âme, délicieux rafraîchissement


Oh! oui, sur cette terre d'exil, dans cette vallée de larmes, j'ai besoin d'un consolateur qui me soutienne, en me montrant la vanité des joies et des plaisirs du monde présent, en relevant mon courage par l'espérance des biens de la grâce et de la gloire. Jésus-christ m'a promis ce consolateur. C'est vous, ô Saint Esprit! Venez, venez à moi! Mais venez, pour habiter au dedans de moi! Qu'elle est heureuse l'âme qui vous possède, l'âme dont vous avez fait votre sanctuaire! Doux habitant, hôte aimable de mon cœur, comment pourrais-je consentir à vous éloigner de moi par mes infidélités? Non, jamais! Soyez tout et toujours dans mon âme. Cette âme infortunée est souvent altérée par la soif du bonheur, et le bonheur la fuit, parce qu'il n'est pas dans les choses créées; cette âme qui vous appelle est brûlée, desséchée par l'ardeur des passions et par des vents furieux; que serait-elle sans vous, ô céleste et ineffable rafraîchissement qui apaisez la soif, qui calmez les ardeurs mauvaises, qui, par une rosée divine, rendez la fécondité à la terre la plus desséchée? O venez, venez, rosée bienfaisante, hôte divin, aimable et doux consolateur.


Vous êtes le repos dans le travail, vous délivrez de la chaleur en la modérant, vous apportez la consolation au milieu des larmes


Ce sont presque les mêmes pensées, l'Eglise y revient pour que je m'en nourrisse mieux. Mais quelle douceur et quels charmes dans ces images sous lesquelles se cachent les plus intimes communications de l'Esprit Saint à l'âme fidèle! Oui, ici-bas le travail et la peine. Certes, personne n'arrive à la sainteté, sans de nombreuses et cruelles violences. Ne faut-il pas l'abdication de soi-même, le renoncement, la crois, pour suivre Jésus Christ? Mon Dieu, le travail est long et pénible; qui le supportera longtemps? Qui le continuera toujours avec courage? L'Eglise me le dit: Ce sera l'âme visitée par le Saint Esprit; il est le repos, le repos en Dieu; sa présence délasse; l'âme supporte tout avec joie, quand le Saint Esprit est avec elle. Qu'importe le poids de la chaleur et du jour, pour l'âme qui travaille et qui marche dans la voie laborieuse du ciel? Le Saint Esprit est là; il tempère cette chaleur qui pourrait nous accabler; son souffle céleste établit un doux printemps dans le cœur des justes. Non, les amis de Dieu ne pleurent pas, à cause de la peine qu'il faut prendre pour arriver au ciel, ou s'ils pleurent, ils ne se désolent jamais. Le Saint Esprit les soutient, il leur prodigue les consolations divines, il est le vrai soulagement qui vient d'En-Haut, et qui rend douces toutes les larmes versées dans l'oraison et sur les pieds de Jésus.


O bienheureuse lumière, remplissez le fond des cœurs de vos fidèles


Après ce qui vient d'être dit, il n'est pas étonnant de voir l'Eglise élever vers le ciel sa voix toujours mélodieuse, et faire entendre cette exclamation: O bienheureuse lumière! Sans doute, le Saint Esprit est cette lumière qui nous vient de l'éternité, et qui porte avec elle tous les genres de satisfactions et de joies. Les âmes pures, les âmes fidèles le savent. Qui dira ce qu'elles reçoivent dans le silence de la prière? Pourquoi faut-il que l'on voie un si grand nombre de chrétiens privés des faveurs singulières du Saint Esprit? Oh! vous qui méditez les belles paroles de l'Eglise, criez vers le ciel, criez bien fort, obtenez la réalisation de ce vœu ardent: Bienheureuse lumière, remplissez tous les cœurs, faites-en des cœurs fidèles, toujours dociles à l'impulsion du Saint-Esprit!


Sans votre assistance divine, il n'y a rien, non, il n'y a rien du pur dans l'homme


Telle est la vérité. Où est le bien, où est la vertu, où est l'innocence, si le Saint Esprit est loin? Des apparences trompeuses, on pourra les rencontrer; la réalité, jamais. Sans les dons surnaturels de la grâce, il y a des vertus humaines; mais que sont ces vertus? Hélas! l'histoire du genre humain est l'a pour faire pousser par un grand génie ce gémissement profond: Beaucoup sont loués sur la terre, tandis qu'ils brûlent dans l'enfer. Voilà ce que confesse l'Eglise, quand elle dit au Saint Esprit que, sans son assistance divine, il n'y a rien de bon dans l'homme. O mon Dieu, comme je comprends bien cette parole! Sans la grâce du Saint Esprit, sans les lumières qu'il m'a prodiguées, sans cette onction divine qui a si souvent pénétré mon cœur, de quelle vertu étais-je capable? Que serais-je devenu? O Saint Esprit, venez! Vous seul pouvez rendre mon cœur capable de voir Dieu, parce que vous seul pouvez le rendre pur de la pureté que Dieu exige.


Lavez ce qui est sale, arrosez ce qui est aride, guérissez ce qui est blessé


Que de grâces sont renfermées dans ces paroles! Grâces demandées par l'Eglise au Saint Esprit qui en est le distributeur. Hélas! je le sais bien; tout n'est pas propre, tout n'est pas pur dans beaucoup d'âmes; que de taches! que de souillures! Mais qui lave les âmes et les consciences? qui purifie les cœurs? Le Saint Esprit. N'ai-je rien à lui demander sous ce rapport? Mon âme est-elle plus blanche que la neige, comme le Roi-Prophète voulait la sienne?... Et puis encore, n'y a-t-il pas des cœurs qui sont semblables à une terre aride et desséchée? Je me suis plaint souvent du mien qui me semblait incapable de rien produire dans l'ordre du salut; j'avais tort. Le Saint Esprit arrose, il donne la fécondité. Oh! si je savais dire comme il faut, et répéter souvent cette prière: Riga quod est aridum! Ce n'est pas tout encore, car mon âme est souvent blessée par ses ennemis, elle a des plaies, et elle en souffre bien. Qu'elle fasse monter vers le ciel ce vœu ardent: O Saint Esprit, venez et guérissez mes maux, fermez toutes mes plaies: Sana quod est saucium.


Rendez flexible ce qui est raide, échauffez ce qui est froid, dirigez ce qui sort de la voie


O mon Dieu, voilà bien la pauvre nature humaine avec sa grande misère. Mais telle qu'elle est, voici le Saint-Esprit tout prêt à la réformer, en venant à elle. Il y a bien des âmes difficiles à plier, bien des cœurs que la grâce trouve peu flexibles. Si j'examine mes rapports avec les maximes, avec l'esprit de l'Evangile, je serai forcé d'avouer qu'il a toujours existé en moi, ce principe de résistance qui m'a constamment empêché de plier et de m'abaisser, pour descendre jusqu'au niveau de la véritable humilité chrétienne. Il appartient au Saint Esprit de corriger mon inflexibilité, de me rendre pliable et flexible sous l'action de la grâce. Quelquefois c'est la chaleur qui manque à ma volonté; le froid glacial de l'indifférence me jette dans une funeste torpeur; et je ne marche pas. L'Eglise veut que je m'adresse au Saint Esprit, parce que lui seul étant le feu éternel de l'amour, pourra fondre la glace de mon cœur,si le froid est parvenu à le gagner. Enfin l'imperfection de mes lumières et surtout de mon juge, ment, dans les choses de Dieu, me fait souvent quitter la voie droite et simple tant recommandée par Jésus Christ. Alors je dévie, je sors du vrai sentier; de là mille faux pas qui m'éloignent de Dieu, et de la perfection à laquelle il m'invite. O Saint Esprit, redressez mes jugements, conduisez-moi comme on conduit un homme qui n'y voit pas bien, et je ne quitterai jamais la route que m'a indiquée mon Sauveur Jésus, et que tous les Saints ont suivie ! O Saint Esprit, principe de rectitude, habitez en souverain mon âme tout entière.


Donnez à tous vos fidèles qui mettent en vous leur confiance vos sept dons sacres et divins


Oh! les sept dons du Saint Esprit, comme ils sont désirables! L'âme du juste les connaît, elle s'en occupe, elle les désire, elle les aime. Ces dons sont appelés saints et sacrés; ne sont-ils pas divins? Le Saint Esprit en est le principe et la source. C'est lui qui les distribue. Heureuse l'âme qui sait dire avec l'éloquence du cœur: Da, donnez, ô Esprit sanctificateur, donnez-moi ces dons précieux; je le sais, ils sont pour vos fidèles, pour les cœurs dociles qui s'ouvrent afin de les recevoir. Pourquoi ne seraient-ils pas pour moi?...


Donnez-moi le mérite de la vertu, donnez-moi le perfectionnement de l'œuvre de mon salut, donnez-moi la joie qui n'a point de fin

 

Quelle vivacité et quelle ardeur dans ces demandes, dans ces vœux et ces désirs de l'âme qui apprécie les grâces dont le Saint Esprit est le distributeur continuel! Oui, le mérite de la vertu, voilà l'objet de la pure et noble ambition du fidèle ami de Jésus; le mérite, et non la gloire qu'une certaine vertu pourrait obtenir de la part des hommes; le mérite, le mérite, et rien autre ici bas, ô mon Dieu! Ce mérite ne vient que des vertus dont le Saint Esprit est le principe et l'auteur. L'Eglise ajoute: Donnez le perfectionnement du salut;,la persévérance finale, voilà la perfection de la vie chrétienne; c'est un don gratuit. Oh! qui ne le demanderait avec une vive ardeur? Bien commencer, c'est quelque chose; marcher longtemps c'est davantage; mais persévérer et mourir dans l'amour, voilà l'absolu nécessaire. Comme je le sens, ô mon Dieu!... Enfin l'âme fidèle s'écrie avec l'Eglise: Da perenne gaudium, donnez-moi, ô Saint Esprit, la joie qui n'a pas de fin! Que d'autres cherchent les joies de la vie présente, s'ils les apprécient, je les plaindrai beaucoup. Pour moi, ô Saint Esprit, je veux les pures joies qui viennent de vous seul, je veux les joies de Jésus et de Marie, je veux les joies du ciel qui enivrent les élus dans le séjour de l'éternelle béatitude. Amen! Oh! oui, qu'il en soit ainsi! Je le demanderai tous les jours de ma vie, à chacun des instants qui doivent composer mon existence. Amen! Amen!


Imprimatur

Marseille, le 14 mai 1867

Guiol, Ach. Vic. Gen.


Prière extraite du « Saint Esprit », de l'Abbé Coulin, Paris, Librairie Casterman, 1867

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03 septembre 2010

Chemin de Croix médité avec Jean Paul II

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Chemin de Croix

Méditations du Vénérable Jean Paul II

Le Vendredi-Saint de l'An 2000, année sainte

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.  Amen.

« Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ». (Mt 16, 24)

Depuis vingt siècles, l'Église se rassemble en cette soirée, pour se rappeler et pour revivre les événements de l'ultime étape du chemin terrestre du Fils de Dieu. Aujourd'hui, comme chaque année, l'Église qui est à Rome se réunit au Colisée, pour se mettre à la suite de Jésus qui, « portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit: le Crâne, ou Calvaire, en hébreu: Golgotha » (Jean 19, 17). Nous nous trouvons ici, convaincus que le chemin de croix du Fils de Dieu ne fut pas le simple fait de marcher vers le lieu de son supplice. Nous croyons que chaque pas du Condamné, chacun de ses gestes et chacune de ses paroles, et aussi ce qu'ont vécu et accompli ceux qui ont pris part à ce drame, nous parlent continuellement. C’est aussi dans sa souffrance et dans sa mort que le Christ nous révèle la vérité sur Dieu et sur l'homme. En cette année jubilaire, nous voulons réfléchir avec une intensité particulière sur le contenu de cet événement, afin qu'il parle avec une force nouvelle à nos esprits et à nos cœurs, et qu’il devienne pour nous source de la grâce d'une authentique participation. Participer signifie avoir part. Que veut dire avoir part à la croix du Christ ? Cela veut dire faire l'expérience dans l'Esprit Saint de l'amour que la croix du Christ cache en elle. Cela veut dire reconnaître, à la lumière de cet amour, sa propre croix. Cela veut dire la prendre sur ses épaules et, toujours en vertu de cet amour, marcher... Marcher tout au long de la vie, en imitant Celui qui « endura une croix, dont il méprisa l'infamie, et qui est assis désormais à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12, 2).

Prions

Seigneur Jésus Christ, remplis nos cœurs de la lumière de ton Esprit, afin que, te suivant sur ton ultime chemin, nous connaissions le prix de notre rédemption et devenions dignes de participer aux fruits de ta passion, de ta mort et de ta résurrection. Amen.

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Première station

Jésus est condamné à mort

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Es-tu le roi des Juifs ? » (Jean 18, 33). « Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d'ici » (Jean 18, 36). Pilate ajouta : « Alors, tu es roi? » Jésus répondit: « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix ». Pilate répliqua:  « Qu'est-ce que la vérité? ». À ce point, le Procureur romain considéra l'interrogatoire comme terminé. Il alla chez les Juifs et leur dit: « Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jean 18, 37- 38). Le drame de Pilate se cache dans la question: « Qu'est-ce que la vérité? » Ce n'était pas une question philosophique sur la nature de la vérité, mais une question existentielle sur son rapport à la vérité. C'était une tentative de se dérober à la voix de sa conscience qui lui ordonnait de reconnaître la vérité et de la suivre. L'homme qui ne se laisse pas conduire par la vérité se dispose même à émettre une sentence de condamnation à l'égard d'un innocent. Les accusateurs devinent cette faiblesse de Pilate et c'est pourquoi ils ne cèdent pas. Avec détermination ils réclament la mort en croix. Les demi-mesures auxquelles Pilate a recours ne l'aident pas. La peine cruelle de la flagellation infligée à l'Accusé n'est pas suffisante. Quand le Procureur présente à la foule Jésus flagellé et couronné d'épines, il semble chercher une parole qui, à son avis, devrait faire céder l'intransigeance de la foule. Montrant Jésus, il dit: « Ecce homo! Voici l'homme! » Mais la réponse est: « Crucifie-le, crucifie-le! » Pilate cherche alors à discuter: « Reprenez-le, et crucifiez-le vous-mêmes; moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation » (Jean 19, 5-6). Il est toujours plus convaincu que l'Accusé est innocent, mais cela ne lui suffit pas pour émettre une sentence d'acquittement. Les accusateurs recourent à l'ultime argument: « Si tu le relâches, tu n'es pas ami de l'empereur. Quiconque se fait roi s'oppose à l'empereur » (Jean 19, 12). La menace est claire. Devinant le danger, Pilate cède définitivement et émet la sentence. Mais non sans faire le geste lâche de se laver les mains: « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme; cela vous regarde! » (Mt 27, 24). C'est de cette façon que Jésus a été condamné à la mort sur une croix, Lui le Fils du Dieu vivant, le Rédempteur du monde. Tout au long des siècles, la négation de la vérité a engendré souffrance et mort. Ce sont les innocents qui paient le prix de l'hypocrisie humaine. Les demi-mesures ne sont pas suffisantes. Il ne suffit pas non plus de se laver les mains. La responsabilité pour le sang du juste demeure. C'est pour cela que le Christ a prié avec tant de ferveur pour ses disciples de tous les temps: « Père, consacre-les par la vérité: ta parole est vérité » (Jean 17, 17).

Prière

Ô Christ, toi qui as accepté une condamnation injuste, accorde-nous, ainsi qu’à tous les hommes de notre temps, la grâce d'être fidèles à la vérité; ne permets pas que le poids de la responsabilité pour la souffrance des innocents retombe sur nous et sur ceux qui viendront après nous. À toi, Jésus, juste Juge, l’honneur et la gloire pour les siècles sans fin. Amen.

Pater noster, qui es in cælis: sanctificetur nomen tuum; adveniat regnum tuum; fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra. Panem nostrum cotidianum da nobis hodie; et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris; et ne nos inducas in tentationem; sed libera nos a malo. Amen.

Notre Père, qui êtes aux Cieux, que Votre Nom soit sanctifié, que Votre Règne arrivé, que Votre Volonté soit accomplie sur la terre comme au Ciel, donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Amen.

Stabat mater dolorosa,

iuxta crucem lacrimosa,

dum pendebat Filius.

Debout, la Mère douloureuse,

près de la Croix était en larmes,

devant son Fils suspendu.

2
Deuxième station

Jésus est chargé de sa croix

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

La croix. Instrument de mort infamante. Il n'était pas licite de condamner à la mort de la croix un citoyen romain: c'était trop humiliant. Le moment où Jésus de Nazareth s'est chargé de la croix pour la porter sur le Calvaire marque un tournant dans l'histoire de la croix. Signe d'une mort infamante, réservée à la catégorie la plus basse des hommes, la croix devient une clé. Désormais, avec l'aide de cette clé, l'homme ouvrira la porte des profondeurs du mystère de Dieu. Par le geste du Christ qui accepte la croix, instrument de son dépouillement, les hommes sauront que Dieu est amour. Amour sans limites: « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » (Jean 3, 16). Cette vérité sur Dieu s'est révélée par la croix. Ne pouvait-elle pas se révéler d'une autre façon ? Peut-être que oui. Toutefois Dieu a choisi la croix. Le Père a choisi la croix pour son Fils, et le Fils l'a prise sur ses épaules, il l'a portée sur le Calvaire et sur elle il a offert sa vie. « Sur la croix il y a la souffrance, sur la croix il y a le salut, sur la croix il y a une leçon d'amour. Ô Dieu, celui qui une fois t'a compris ne désire rien d'autre, ne cherche rien d'autre » (Chant polonais de Carême). La Croix est signe d'un amour sans limites!

Prière

Ô Christ, toi qui acceptes la croix de la main des hommes, pour en faire le signe de l'amour salvifique de Dieu pour l'homme, accorde-nous, ainsi qu'à tous les hommes de notre temps, la grâce de la foi en cet amour infini, afin que, en transmettant au nouveau millénaire le signe de la croix, nous soyons des témoins authentiques de la Rédemption. À toi, Jésus, prêtre et victime, la louange et la gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Cuius animam gementem,

contristatam et dolentem,

pertransivit gladius.

Dans son âme qui gémissait,

toute brisée, endolorie,

le glaive était enfoncé.

3

Troisième station

Jésus tombe pour la première fois

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Dieu a pris sur lui nos péchés à nous tous » (Isaïe 53, 6). « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous » (Isaïe 53, 6) Jésus tombe sous la croix. Cela arrivera par trois fois sur le chemin relativement bref de la « Via Dolorosa ». Il tombe d'épuisement. Le corps ensanglanté par la flagellation, la tête couronnée d'épines. Tout cela fait que les forces lui manquent. Il tombe, et la croix de tout son poids l'écrase contre terre. Il faut revenir aux paroles du prophète qui, des siècles auparavant, entrevoit cette chute. C'est comme s'il la contemplait de ses propres yeux: devant le Serviteur du Seigneur à terre sous le poids de la croix, il montre la vraie cause de sa chute: « Dieu a pris sur lui nos péchés à nous tous ». Ce sont les péchés qui ont écrasé contre terre le divin Condamné. Ce sont eux qui ont déterminé le poids de la croix qu'il portait sur ses épaules. Ce sont les péchés qui ont provoqué sa chute. Le Christ péniblement se relève pour reprendre le chemin. Les soldats qui l'escortent cherchent à le stimuler par des cris et des coups. Après un moment le cortège repart. Jésus tombe et se relève. C’est ainsi que le Rédempteur du monde s'adresse sans prononcer un mot à tous ceux qui tombent. Il les exhorte à se relever. « Dans son corps, il a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris » (1 Pierre 2, 24).

Prière

Ô Christ, toi qui es tombé sous le poids de nos fautes et qui t'es relevé pour notre justification, nous t’en prions, aide-nous, ainsi que tous ceux qui sont écrasés par le péché, à nous remettre debout et à reprendre le chemin. Donne-nous la force de l'Esprit, pour porter avec Toi la croix de notre faiblesse. À toi, Jésus, écrasé sous le poids de nos fautes, notre louange et notre amour pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

O quam tristis et afflicta,

fuit illa benedicta,

mater Unigeniti !

Qu'elle était triste et affligée,

la Mère entre toutes bénie,

la Mère du Fils unique !

4

Quatrième station

Jésus rencontre sa mère

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin » (Luc 1, 30-33). Marie se remémorait de ces paroles. Elle y revenait souvent dans le secret de son cœur. Quand, sur le chemin de la croix, elle rencontra son Fils, peut-être justement ces paroles lui revinrent-elles à l'esprit. Avec une force particulière. « Il régnera... Et son règne n'aura pas de fin... », avait dit le messager céleste. Maintenant, alors qu'elle voit son Fils, condamné à mort, porter la croix sur laquelle il devra mourir, elle pourrait se demander humainement parlant : Comment donc ces paroles peuvent-elles se réaliser ? De quelle façon régnera-t-il sur la maison de David ? Et comment se pourra-t-il que son règne n'ait pas de fin ? Humainement parlant, ces questions peuvent se comprendre. Cependant Marie se souvient qu'alors, après avoir entendu l’annonce de l’ange, elle avait répondu: « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Luc 1, 38). Maintenant elle voit que cette parole se réalise comme parole de la croix. Parce qu'elle est mère, Marie souffre profondément. Toutefois, maintenant aussi elle répond comme elle avait répondu alors à l'Annonciation: « Que tout se passe pour moi selon ta parole ». De cette façon, elle prend maternellement dans ses bras la croix avec le divin Condamné. Sur le chemin de la croix, Marie se manifeste comme Mère du Rédempteur du monde. « Vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s'il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente » (Lamentations de Jérémie 1, 12). C'est la Mère des Douleurs qui parle, la Servante qui obéit jusqu'au bout, la Mère du Rédempteur du monde.

Prière

Ô Marie, toi qui as parcouru le chemin de la croix avec ton Fils, déchirée de douleur dans ton cœur de mère, mais te souvenant toujours de ton fiat et intimement convaincue que Celui à qui rien n'est impossible saurait réaliser ses promesses, implore pour nous et pour les hommes des générations futures la grâce de l'abandon à l'amour de Dieu. Fais que, face à la souffrance, au refus, à l'épreuve, même prolongée et violente, nous ne doutions jamais de son amour. À Jésus, ton Fils, honneur et gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Quæ mærebat et dolebat,

pia mater, cum videbat

Nati pœnas incliti.

Qu'elle avait mal, qu'elle souffrait

la tendre Mère, en contemplant

son divin Fils tourmenté !

5

Cinquième station

Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Ils réquisitionnèrent Simon » (Marc 15, 21).  Les soldats romains firent ainsi, craignant que le Condamné épuisé ne parvienne pas à porter la croix jusqu’au Golgotha. Ils n’auraient pas pu exécuter la sentence de crucifixion portée sur lui. Ils cherchaient un homme qui l’aidât à porter la croix. Leur regard se posa sur Simon. Ils le réquisitionnèrent pour le charger de ce poids. On peut imaginer qu’il ne fut pas d’accord et qu’il s’y opposa. Porter avec un condamné sa croix pouvait être considéré comme une offense à la dignité d’un homme libre. Bien qu’à contrecœur, Simon prit la croix pour aider Jésus. Dans un chant de Carême résonnent ces paroles: « Sous le poids de la croix, Jésus accueille le Cyrénéen ». Ce sont des paroles qui laissent entrevoir un changement total de perspective : le divin Condamné apparaît comme quelqu’un qui, en un certain sens, «fait don» de la croix. N’est-ce pas lui qui a dit: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi » (Matthieu 10, 38)? Simon reçoit un don. Il en est devenu « digne ». Ce qui aux yeux de la foule pouvait offenser sa dignité lui a, au contraire, conféré une nouvelle dignité dans la perspective de la Rédemption. Le Fils de Dieu l’a fait participer d’une manière singulière à son œuvre salvifique. Simon en est-il conscient? L’évangéliste Marc identifie Simon de Cyrène comme étant le « père d’Alexandre et de Rufus » (15, 21). Si les fils de Simon de Cyrène étaient connus de la première communauté chrétienne, on peut penser que lui aussi, précisément tandis qu’il portait la croix, a cru au Christ. Il passa librement de la contrainte à la disponibilité, comme s’il avait été intimement touché par ces paroles: « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi ». Alors qu’il portait la croix, il fut introduit à la connaissance de l’évangile de la croix. Depuis lors, cet évangile parle à de nombreuses personnes, innombrables Cyrénéens appelés au cours de l’histoire à porter la croix avec Jésus.

Prière

Ô Christ, qui as conféré à Simon de Cyrène la dignité de porter ta croix, accueille-nous aussi sous son poids, accueille tous les hommes et donne à chacun la grâce de la disponibilité. Fais que nous ne détournions pas notre regard de ceux qui sont accablés par la croix de la maladie, de la solitude, de la faim, de l’injustice. Fais que, portant les poids les uns des autres, nous devenions témoins de l’évangile de la croix, des témoins véritablement crédibles de toi, qui vis et règnes pour les siècles des siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Quis est homo qui non fleret,

matrem Christi si videret

in tanto supplicio ?

Quel est celui qui sans pleurer,

pourrait voir la Mère du Christ

dans un supplice pareil ?

6

Sixième station

Véronique essuie le visage de Jésus

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

Véronique ne figure pas dans les Évangiles. Ce nom n’y est pas mentionné, bien qu’il y ait celui de différentes femmes qui apparaissent aux côtés de Jésus. Il se peut donc que le nom exprime plutôt ce que fit cette femme. En effet, selon la tradition, sur le chemin du Calvaire une femme se fraya un chemin parmi les soldats qui escortaient Jésus et, avec un voile, elle essuya la sueur et le sang du visage du Seigneur. Ce visage resta imprimé sur le voile; un reflet fidèle - une «icône véritable». C’est à cela qu’on lierait le nom même de Véronique. S’il en est ainsi, ce nom, qui rend mémorable le geste accompli par cette femme, renferme en même temps la plus profonde vérité sur elle. Un jour, suscitant les critiques de l’assistance, Jésus prit la défense d’une femme pécheresse qui avait versé sur ses pieds de l’huile parfumée et qui les avait essuyés avec ses cheveux. À l’objection qui lui fut faite alors, il répondit: « Pourquoi tourmenter cette femme? C’est une action charitable qu’elle a faite à mon égard [...]. Si elle a versé ce parfum sur mon corps, c’est en vue de mon ensevelissement » (Matthieu 26, 10. 12). On pourrait aussi appliquer ces paroles à Véronique. Ainsi est manifestée la portée profonde de cet événement. Le Rédempteur du monde donne à Véronique une image authentique de son visage. Le voile sur lequel reste imprimé le visage du Christ devient un message pour nous. Il dit en un sens: Voilà comment toute action bonne, tout geste de véritable amour envers le prochain renforce en celui qui l’accomplit la ressemblance avec le Rédempteur du monde. Les actes d’amour ne passent pas. Tout geste de bonté, de compréhension, de service, laisse dans le cœur de l’homme un signe indélébile, qui le rend toujours plus semblable à Celui qui « se dépouilla lui-même, en prenant la condition de serviteur » (Philippiens 2, 7). Ainsi se forme l’identité de l’homme, son vrai nom.

Prière

Seigneur Jésus Christ, Toi qui as accepté le geste désintéressé d’amour d’une femme et qui en retour as fait en sorte que les générations s’en souviennent avec le nom de ton visage, fais que nos actions, et celles de tous ceux qui viendront après nous, nous rendent semblables à toi et laissent au monde le reflet de ton amour infini. À toi, Jésus, splendeur de la gloire du Père, louange et gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Quis non posset contristari

Christi matrem contemplari,

dolentem cum Filio?

Qui pourrait sans souffrir comme elle

contempler la Mère du Christ,

douloureuse avec son Fils?

7

Septième station

Jésus tombe une deuxième fois

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple » (Psaume 21 [22], 7). Ces paroles du psaume viennent à l’esprit tandis que nous regardons Jésus qui, pour la deuxième fois, tombe sous la croix. Voici que, dans la poussière de la terre, gît le Condamné. Écrasé sous le poids de la croix. Ses forces l’abandonnent toujours davantage. Mais, à grand peine, il se relève pour continuer son chemin. Que signifie pour nous, hommes pécheurs, cette deuxième chute ? Plus encore que la première, elle semble nous exhorter à nous relever, à nous relever une nouvelle fois sur notre chemin de croix. Cyprian Norwid a écrit: « Non pas derrière nous-mêmes avec la croix du Sauveur, mais derrière le Sauveur avec notre croix ». Maxime brève mais qui en dit long. Elle explique en quel sens le christianisme est la religion de la croix. Elle laisse entendre que tout homme rencontre ici-bas le Christ qui porte la croix et qui tombe sous son poids. À son tour, sur le chemin du Calvaire, le Christ rencontre tout homme et, tombant sous le poids de la croix, il ne cesse d’annoncer la Bonne Nouvelle. Depuis deux mille ans, l’évangile de la croix parle à l’homme. Depuis vingt siècles, le Christ qui se relève de la chute rencontre l’homme qui tombe. Tout au long de ces deux millénaires, beaucoup en ont fait l’expérience: tomber ne signifie pas la fin du chemin. En rencontrant le Sauveur, ils se sont sentis rassurés par Lui: « Ma grâce te suffit: ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12, 9). Ils se sont relevés réconfortés et ils ont transmis au monde la parole de l’espérance qui jaillit de la croix. Aujourd’hui, une fois franchi le seuil du nouveau millénaire, nous sommes appelés à approfondir le contenu de cette rencontre. Il faut que notre génération transmette aux siècles futurs la bonne nouvelle de notre relèvement dans le Christ.

Prière

Seigneur Jésus Christ, toi qui tombes sous le poids du péché de l’homme et qui te relèves pour le prendre sur toi et l’effacer, donne-nous, à nous hommes faibles, la force de porter la croix de chaque jour et de nous relever de nos chutes, pour transmettre aux générations qui viendront l’Évangile de ta puissance salvifique. À toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, la louange et la gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Pro peccatis suæ gentis,

vidit Iesum in tormentis,

et flagellis subditum.

Pour les péchés de tout son peuple

elle le vit dans ses tourments,

subissant les coups de fouet.

8

Huitième station

Jésus console les femmes de Jérusalem

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants! Voici venir des jours où l’on dira: « Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité! » Alors on dira aux montagnes: « Tombez sur nous », et aux collines: « Cachez-nous ». Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? » (Luc 23, 28-31).Ce sont là les paroles de Jésus aux femmes de Jérusalem qui pleuraient, exprimant ainsi leur compassion pour le Condamné. « Ne pleurez pas sur moi! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants! » À ce moment-là, il était certainement difficile de comprendre le sens de ces paroles. Elles contenaient une prophétie, qui devait se vérifier rapidement. Peu avant, Jésus avait pleuré sur Jérusalem, annonçant l’horrible sort qui la frapperait. Maintenant, il semble se référer à cette prédiction: « Pleurez sur vos enfants... » Pleurez, parce qu’ils seront, eux précisément, témoins et participants de la destruction de Jérusalem, de cette Jérusalem qui « n’a pas reconnu le moment où Dieu la visitait » (Luc 19, 44). Si, tandis que nous suivons Jésus sur le chemin de la croix, s’éveille en nos cœurs la compassion pour sa souffrance, nous ne pouvons pas oublier cet avertissement. « Si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec? » Pour notre génération, qui est au tournant d’un millénaire, plutôt que de pleurer sur le Christ martyrisé, c’est l’heure de «reconnaître le temps où elle est visitée». Déjà resplendit l’aurore de la Résurrection. « C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut » (2 Colossiens 6, 2). À chacun de nous, le Christ adresse ces paroles de l’Apocalypse: « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. Le vainqueur, je le ferai siéger près de moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, je suis allé siéger près de mon Père sur son Trône » (3, 20-21).

Prière

Ô Christ, toi qui es venu en ce monde pour visiter tous ceux qui attendent le salut, fais que notre génération reconnaisse le temps où elle est visitée et qu’elle ait part aux fruits de ta Rédemption. Ne permets pas qu’il faille pleurer sur nous et sur les hommes du nouveau siècle parce que nous avons repoussé la main du Père miséricordieux. À toi, Jésus, né de la Vierge Fille de Sion, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Tui Nati vulnerati,

tam dignati pro me pati,

pœnas mecum divide.

Ton enfant n'était que blessures,

lui qui daigna souffrir pour moi;

donne-moi part à ses peines.

9

Neuvième station

Jésus tombe pour la troisième fois

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

Voilà de nouveau le Christ tombé à terre sous le poids de la croix. La foule, curieuse, regarde s’il aura encore la force de se relever. Saint Paul écrit: « Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Philippiens 2, 6-8). Voilà précisément ce que semble exprimer la troisième chute: le dépouillement, la kénose, du Fils de Dieu, l’humiliation sous la croix. Jésus avait dit à ses disciples qu’il était venu non pour être servi mais pour servir (Matthieu 20, 28). Au Cénacle, en s’abaissant jusqu’à terre et en leur lavant les pieds, il avait d’une certaine manière voulu les habituer à cette humiliation de sa personne. En tombant à terre pour la troisième fois sur le chemin de la croix, il nous crie encore à pleine voix son mystère. Écoutons sa voix! Ce Condamné, qui succombe sous le poids de la croix tout près du lieu de son supplice, nous dit: « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jean 8, 12). Ne soyons pas troublés à la vue d’un Condamné qui tombe à terre, épuisé sous la croix. Cette manifestation extérieure de la mort qui s’approche cache la lumière de la vie.

Prière

Seigneur Jésus Christ, toi qui, par ton humiliation sous la croix, as révélé au monde le prix de sa rédemption, donne aux hommes du troisième millénaire la lumière de la foi, afin que, reconnaissant en toi le Serviteur souffrant de Dieu et de l’homme, ils aient le courage de suivre le même chemin qui, par la croix et le dépouillement, conduit à la vie éternelle. À toi, Jésus, soutien de notre faiblesse, honneur et gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Eia, mater, fons amoris,

me sentire vim doloris

fac, ut tecum lugeam.

Daigne, ô Mère, source d'amour,

me faire éprouver tes souffrances

pour que je pleure avec toi.

010

Dixième station

Jésus est dépouillé de ses vêtements, abreuvé de vinaigre et de fiel

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Il en goûta, mais ne voulut pas boire » (Matthieu 27, 34). Il ne veut pas de calmants, qui auraient obscurci sa conscience durant l’agonie. Il voulait agoniser sur la croix en toute conscience, en accomplissant la mission reçue de son Père. C’était contraire aux méthodes en usage chez les soldats chargés de l’exécution. Chargés de clouer le condamné sur la croix, ils cherchaient à diminuer sa sensibilité et sa conscience. Dans le cas du Christ, il ne pouvait en être ainsi. Jésus sait que sa mort en croix doit être un sacrifice d’expiation. C’est pourquoi il veut garder sa conscience éveillée jusqu’à la fin. Privé de celle-ci, il n’aurait pas pu, de façon totalement libre, accepter la pleine mesure de sa souffrance. Il doit monter sur la croix pour offrir le sacrifice de la Nouvelle Alliance. Il est Prêtre. Il doit entrer, par son propre sang, dans les demeures éternelles, après avoir accompli la rédemption du monde (Hébreux 9, 12). Conscience et liberté: telles sont les caractéristiques imprescriptibles d’un agir pleinement humain. Le monde connaît tant de moyens pour affaiblir la volonté en obscurcissant la conscience! Il faut les protéger jalousement contre toutes les violences! Même l’effort légitime pour atténuer la souffrance doit toujours se faire dans le respect de la dignité humaine. Il faut comprendre profondément le sacrifice du Christ, il faut s’unir à lui pour ne pas céder, pour ne pas permettre que la vie et la mort perdent leur valeur.

Prière

Seigneur Jésus, Toi qui, avec un entier dévouement, as accepté de mourir sur la croix pour nous sauver, fais que nous ayons part, ainsi que tous les hommes du monde, à ton sacrifice sur la croix, afin que notre existence comme nos actions expriment notre participation libre et consciente à ton œuvre de salut. À toi, Jésus, Prêtre et Victime, honneur et gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Fac ut ardeat cor meum

in amando Christum Deum,

ut sibi complaceam.

Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu

pour mieux aimer le Christ mon dieu

et que je puisse lui plaire.

011

Onzième station

Jésus est cloué sur la croix

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os » (Psaume 21 (22), 17-18). Les paroles du prophète s’accomplissent. L’exécution commence. Les coups des bourreaux écrasent les pieds et les mains du Condamné sur le bois de la croix. Dans le creux des mains, les clous sont fixés avec violence. Ces clous maintiendront le condamné suspendu dans les tourments inexprimables de l’agonie. Dans son corps, comme dans son esprit très sensible, le Christ souffre d’une manière indicible. Avec lui, on crucifie deux vrais malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. La prophétie s’accomplit: « Il a été compté avec les pécheurs » (Isaïe 53, 12). Quand les bourreaux dresseront la croix, alors commencera une agonie qui durera trois heures. Il faut que s’accomplisse aussi cette parole: « Moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (Jean 12, 32). Qu’est-ce qui « attire » chez ce Condamné en agonie sur la croix? Il est certain que l’image d’une souffrance aussi intense éveille la compassion. Mais la compassion ne suffit pas pour inciter à lier sa propre vie à Celui qui est cloué à la Croix. Comment expliquer que, de génération en génération, cette terrible vision ait pu attirer des foules innombrables de personnes qui ont fait de la croix la caractéristique de leur foi? D’hommes et de femmes qui, au cours des siècles, ont vécu et ont donné leur vie en regardant ce signe? Du haut de la croix le Christ attire par la puissance de l’amour, de l’Amour divin, qui ne s’est pas soustrait au don total de soi; de l’Amour infini, qui a élevé de terre sur l’arbre de la croix le poids du corps du Christ, pour compenser le poids de l’antique faute; de l’Amour sans limites, qui a comblé tout le manque d’amour et qui a permis à l’homme de se réfugier à nouveau dans les bras du Père miséricordieux. Que le Christ élevé sur la croix nous attire, nous, hommes et femmes du nouveau millénaire! À l’ombre de la croix, évivons dans l’amour comme le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire » (Ephésiens 5, 2).

Prière

Christ élevé, Amour crucifié, remplis nos cœurs de ton amour, afin que nous reconnaissions dans ta Croix le signe de notre rédemption et que, attirés par tes blessures, nous vivions et mourions avec toi, qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Sancta mater, istud agas,

Crucifixi fige plagas

cordi meo valide.

Ô sainte Mère, daigne donc

graver les plaies du Crucifié

profondément dans mon coeur.

012

Douzième station

Jésus meurt sur la croix

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34). Au plus vif de la Passion, le Christ n’oublie pas l’homme, et en particulier il n’oublie pas ceux qui sont la cause directe de sa souffrance. Il sait que l’homme, plus que toute autre créature, a besoin d’amour; qu’il a besoin de la miséricorde qui, en cet instant, se répand sur le monde. « Amen, je te le déclare: aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Luc 23, 43). Jésus répond ainsi à la demande du malfaiteur suspendu à sa droite: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne » (Luc 23, 42). La promesse d’une nouvelle vie. Tel est le premier effet de la passion et de la mort imminente du Christ. Une parole d’espérance pour l’homme. Au pied de la croix se tenait sa Mère, et près d’elle le disciple, Jean l’évangéliste. Jésus dit: « Femme, voici ton fils! », et au disciple: « Voici ta mère! » (Jean 19, 26-27). « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jean 19, 27). C’est son testament pour les personnes les plus chères à son cœur. Son testament pour l’Église. En mourant, Jésus veut que l’amour maternel de Marie embrasse tous ceux pour qui Il donne sa vie, l’humanité entière. Aussitôt après, Jésus s’écrie: « J’ai soif » (Jean 19, 28). Parole où transparaît la terrible soif qui brûle tout son corps. C’est la seule parole qui manifeste directement sa souffrance physique. Puis Jésus ajoute: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Matthieu 27, 46; Psaume 21 (22), 2). Il prie avec les paroles du psaume. Malgré sa teneur, la phrase met en évidence son union profonde avec son Père. Dans les derniers instants de sa vie sur la terre, Jésus se tourne vers son Père. Désormais, le dialogue ne se déroulera plus qu’entre le Fils qui meurt et le Père qui accepte son sacrifice d’amour. Quand arrive la neuvième heure, Jésus s’écrie: « Tout est accompli! » (Jean 19, 30). Voici l’heure où s’accomplit l’œuvre de la rédemption. La mission pour laquelle il est venu sur la terre a atteint son but. Le reste appartient au Père: « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23, 46). Ayant dit cela, il expira. « Le rideau du Temple se déchira en deux... » (Luc 27, 51). Le « Saint des Saints » du Temple de Jérusalem s’ouvre au moment même où y entre le Prêtre de la Nouvelle et Éternelle Alliance.

Prière

Seigneur Jésus Christ, Toi qui, au moment de l’agonie, n’es pas resté indifférent au sort de l’homme et qui, dans ton dernier souffle as confié avec amour à la miséricorde du Père les hommes et les femmes de tous les temps avec leurs faiblesses et leurs péchés, remplis-nous, nous-mêmes et les générations futures, de ton Esprit d’amour, afin que notre indifférence ne rende pas vaine en nous les fruits de ta mort. A toi, Jésus crucifié, sagesse et puissance de Dieu, honneur et gloire pour les siècles éternels. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Vidit suum dulcem Natum

morientem desolatum,

dum emisit spiritum.

Elle vit son enfant très cher

mourir dans la désolation,

alors qu'il rendait l'esprit.

013

Treizième station

Jésus est descendu de la croix et confié à sa Mère

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

O quam tristis et afflicta,

fuit illa benedicta,

Mater Unigeniti.

Qu’elle était triste et affligée,

la Mère entre toutes bénie,

la Mère du Fils unique!

On a remis entre les mains de la Mère le corps sans vie de son Fils. Les Évangiles ne disent pas ce qu’elle a éprouvé en cet instant. C’est comme si les Évangélistes, par ce silence, voulaient respecter sa douleur, ses sentiments et ses souvenirs. Ou simplement comme s’ils ne s’estimaient pas capables de les exprimer. C’est seulement la dévotion séculaire qui a conservé l’image de la «Pietà», fixant ainsi dans la mémoire du peuple chrétien l’expression la plus douloureuse de cet ineffable lien d’amour, né dans le cœur de la Mère le jour de l’Annonciation et mûri dans l’attente de la naissance de son divin Fils. Cet amour s’est révélé dans la grotte de Bethléem, il a déjà été soumis à l’épreuve durant la présentation au Temple, il s’est approfondi en même temps que les événements conservés et médités dans son cœur (Luc 1, 37). Maintenant, ce lien étroit d’amour doit se transformer en une union qui dépasse les frontières de la vie et de la mort. Et il en sera ainsi tout au long des siècles: les hommes s’arrêtent auprès de la statue de la Pietà de Michel-Ange, s’agenouillent devant l’image de la Bienfaitrice Douloureuse (Smetna Dobrodziejka) dans l’église des Franciscains à Cracovie, devant la Mère des Sept Douleurs, Patronne de la Slovaquie, et ils la vénèrent dans de nombreux sanctuaires à travers le monde entier. Ils apprennent ainsi le difficile amour qui ne se dérobe pas devant la souffrance, mais qui s’abandonne avec confiance à la tendresse de Dieu, à qui rien n’est impossible (Luc 1, 37).

Prière

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita dulcedo et spes nostra salve. Ad te clamamus... illos tuos misericordes oculos ad nos converte et Iesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.

Obtiens-nous la grâce de la foi, de l’espérance et de la charité, afin que, comme toi, nous sachions nous aussi persévérer au pied de la croix jusqu’à notre dernier souffle. À ton Fils, Jésus, notre Sauveur, avec le Père et avec l’Esprit Saint, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Fac me vere tecum flere,

Crucifixo condolere,

donec ego vixero.

Que vraiment je pleure avec toi,

qu'avec le Christ en Croix je souffre,

chacun des jours de ma vie!

014

Quatorzième station

Le corps de Jésus est mis au tombeau

Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.

Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

« Il a été crucifié, est mort et a été enseveli... » Le corps sans vie du Christ a été déposé dans le tombeau. Pourtant, la pierre du tombeau n’est pas le sceau définitif de son œuvre. Le dernier mot n’appartient pas au mensonge, à la haine et à l’abus de pouvoir. Le dernier mot sera prononcé par l’Amour, qui est plus fort que la mort. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jean 12, 24). Le tombeau est la dernière étape de la mort du Christ au cours de toute sa vie terrestre; c’est le signe de son sacrifice suprême pour nous et pour notre salut. Très vite, désormais, ce tombeau deviendra la première annonce de louange et d’exaltation du Fils de Dieu dans la gloire du Père. «Il a été crucifié, est mort et a été enseveli,(...) le troisième jour est ressuscité des morts ». Avec la mise au tombeau du corps sans vie de Jésus, au pied du Golgotha, l’Église commence la veillée du Samedi saint. Marie conserve et médite au fond de son cœur la passion de son Fils; les femmes se donnent rendez-vous le lendemain matin après le sabbat, pour oindre le corps du Christ avec des aromates; les disciples se rassemblent, en se cachant au Cénacle, jusqu’à ce que le sabbat soit passé. Cette veillée s’achèvera avec la rencontre près du tombeau, le tombeau vide du Sauveur. Alors le tombeau, témoin muet de la résurrection, parlera. La pierre roulée, l’intérieur vide, les bandelettes à terre, voilà ce que verra Jean, arrivé au tombeau avec Pierre: « Il vit et il crut » (Jean 20, 8). Et avec lui l’Église crut, elle qui, depuis ce moment-là, ne se lasse pas de transmettre au monde cette vérité fondamentale de sa foi: « Le Christ est ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité » (1 Corinthiens 15, 20). Le tombeau vide est le signe de la victoire définitive de la vérité sur le mensonge, du bien sur le mal, de la miséricorde sur le péché, de la vie sur la mort. Le tombeau vide est le signe de l’espérance qui « ne trompe pas » (Romains 5, 5). « Par notre espérance, nous avons déjà l’immortalité » (Sagesse 3, 4).

Prière

Seigneur Jésus Christ, toi qui, dans la puissance de l’Esprit Saint, as été conduit par le Père des ténèbres de la mort à la lumière d’une vie nouvelle dans la gloire, fais que le signe du tombeau vide nous parle, à nous et aux générations futures, et qu’il devienne source de foi vive, de charité généreuse et de ferme espérance. À toi, Jésus, présence cachée et victorieuse dans l’histoire du monde, honneur et gloire pour les siècles. Amen.

Pater noster, qui es in cælis...

Quando corpus morietur,

fax ut animæ donetur

paradisi gloria. Amen.

Au moment où mon corps mourra,

fais qu'à mon âme soit donnée

la gloire du Paradis. Amen.

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01 septembre 2010

La Dévotion à la Sainte Face de Notre Seigneur

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La Dévotion à la Sainte Face de Notre Seigneur

« O Dieu notre protecteur, regardez et jetez les yeux sur la Face de Votre Christ » (Psaume 83)

La Dévotion à la Sainte Face a pour but principal de rendre à la Face adorable de Jésus-Christ, défigurée dans la Passion, des hommages particuliers de respect et d'amour; de réparer les blasphèmes et la violation du dimanche, qui l'outragent de nouveau; enfin, d'obtenir de Dieu la conversion des blasphémateurs et des profanateurs du Saint Jour. Cette touchante dévotion que le Seigneur semble avoir Lui-même institué le jour de sa mort, en imprimant miraculeusement Ses Traits ensanglantés sur le Voile de Véronique, a toujours été connue et pratiquée dans l'Eglise. Le Saint Voile, conservé précieusement à Rome dans la Basilique Vaticane, y est entouré d'honneurs et de marques de confiance. Plusieurs fois par an, on l'expose à la vénération des fidèles. Les Souverains Pontifes ont accordé de nombreuses Indulgences à ceux qui visitent pieusement cette Relique insigne. Plusieurs Saints et Saintes se sont distingués par leur piété envers la Divine Face, et en ont retiré toutes sortes de fruits de grâce pour le salut; nous citerons entre autre le Saint Roi David, Saint Augustin, Saint Bernard, Sainte Gertrude, Sainte Mechtilde, et de nos jours, parmi les personnes mortes en odeur de Sainteté, la Soeur Marie de Saint Pierre, Carmélite de Tours, la Mère Marie-Thérèse, fondatrice de la Congrégation de l'Adoration Réparatrice, enfin le Vénérable Monsieur Dupont, l'infatigable propagateur du Culte de la Sainte Face. Cette dévotion a pris en ces derniers temps un développement considérable, c'est un souffle de l'Esprit Saint qui semble passer sur tout l'univers Catholique, c'est un remède providentiel offert au monde pour combattre les ravages de l'impiété et se prémunir contre les fléaux de la Divine Justice. Les magnifiques et consolantes promesses de Notre Seigneur, confirmées par une heureuse expérience montrent combien la Dévotion à la Sainte Face est agréable à Dieu et utile à tous les Chrétiens. Que de succès dans les affaires, que de lumières surnaturelles, que de conversions inespérées, que de grâces de choix obtenues par ce moyen! En particulier, que de guérisons opérées par la vertu de l'huile qui brûle à Tours devant la Vénérable Image. Il est a remarquer que Notre Seigneur, en aucune autre partie de Son Corps Adorable, n'a souffert autant de mauvais traitements, d'outrages et d'ignominies qu'en Son aimable Visage. Aucune circonstance de la Passion n'a été aussi clairement annoncée par les Prophètes, ni aussi minutieusement rapportée par les Evangélistes. Tous ces détails n'ont pas été consignés dans l'Ecriture sans un dessein particulier de Dieu. Ils nous exhortent éloquemment à donner, entre les différents mystères de la Douloureuse Passion du Rédempteur, une place à part aux humiliations et aux douleurs de Sa Très Sainte Face. Chrétiens, qui avez à cœur la gloire de Dieu et le salut du prochain, avec une confiance absolue, priez devant l'Image de la Face sanglante et humiliée de Votre Sauveur. En réparation de toutes les impiétés du monde, offrez au Père adorable cette Face avec Ses tristesses, Ses larmes, Ses meurtrissures, Ses plaies, Son Sang, Ses ignominies. Par là, vous apaiserez la colère de Dieu, vous obtiendrez la conversion de vos frères égarés, vous contribuerez puissamment au triomphe de l'Eglise et au Salut de la France (et du monde entier), et vous participerez aux magnifiques récompenses que promet Notre Seigneur.

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Promesses faites par Notre Seigneur Jésus-Christ en faveur de tous ceux qui honoreront Sa Sainte Face

Ils recevront en eux, par l'impression de mon humanité, un vif éclat de ma divinité, et ils en seront éclairés au fond de l'âme, de sorte que, par la ressemblance de mon Visage, ils brilleront que beaucoup d'autres dans la vie éternelle ». (Sainte Gertrude, Insinuations, Livre 4, chapitre 7)

Sainte Mechtilde demandant un jour à Notre Seigneur que ceux qui célèbrent la mémoire de Sa Douce Face ne soient jamais privés de Son aimable compagnie, il répondit: « Pas un d'eux ne doit être séparé de Moi ». (Sainte Mechtilde, De la Grâce Spirit. Livre 1, chapitre 13)

« Notre Seigneur, dit la Soeur Marie de Saint Pierre, m'a promis d'imprimer dans les âmes de ceux qui honorent Sa Très Sainte Face les traits de Sa Divine ressemblance ». (21 janvier 1847) « L'image de cette Face adorable est comme le cachet de la divinité qui a la vertu de réimprimer, dans les âmes qui s'appliquent à Elle, l'image de Dieu ». (6 novembre 1845).

« Par ma Sainte Face, vous ferez des prodiges ». (27 octobre 1845)

« Vous obtiendrez par le dévotion à l'Image de Ma Sainte Face le Salut de beaucoup de pécheurs. Par cette offrande, rien ne vous sera refusé. Si vous saviez combien la vue de Ma Face est agréable à Mon Père! » (22 novembre 1846).

« De même que dans un Royale, on se procure tout ce qu'on peut désirer avec une pièce de monnaie marquée à l'effigie du Prince, ainsi, avec la pièce de monnaie marquée à l'effigie du Prince, ainsi, avec la Pièce précieuse de ma Sainte Humanité, qui est Ma Face Adorable, vous obtiendrez dans le Royaume des Cieux tout ce que vous voudrez ». (29 octobre 1845)

« Selon le soin que vous aurez de réparer Mon Portrait, défiguré par les blasphémateurs, de même J'aurai soin du vôtre, qui a été défiguré par le péché; J'y réimprimerai Mon Image et Je rendrai aussi beau qu'il était au sortir des fonts du Baptême ». (3 novembre 1845)

« Notre Seigneur m'a promis, dit encore Soeur Marie de Saint Pierre, que ceux qui défendraient Sa cause en cette oeuvre de Réparation, par paroles, par prières ou par écrits, qu'Il défendrait leur cause devant Son Père; à leur mort, Il essuiera la Face de leur âme en effaçant les traces du péché et leur rendra leur beauté primitive ». (12 mars 1846)

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Prière de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus à la Sainte Face

O Jésus, qui dans votre cruelle passion êtes devenu "l'opprobre des hommes et l'homme de douleurs", je vénère votre divin visage, sur lequel brillaient la beauté et la douceur de la divinité, maintenant devenu pour moi comme le visage d'un "lépreux"! Mais sous ces traits défigurés je reconnais votre amour infini, et je me consume du désir de vous aimer et de vous faire aimer de tous les hommes. Les larmes qui coulèrent si abondamment de vos yeux m'apparaissent comme des perles précieuses que j'aime à recueillir afin d'acheter avec leur valeur infinie les âmes des pauvres pécheurs. O Jésus, dont le visage est la seule beauté qui ravit mon coeur, j'accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de votre regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de votre bouche; mais je vous supplie d'imprimer en moi votre divine ressemblance, de m'embraser de votre amour, afin qu'il me consume rapidement, et que j'arrive bientôt à voir votre glorieux visage dans le Ciel. Ainsi soit-il.

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31 août 2010

Chemin de Croix Eucharistique

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Chemin de Croix Eucharistique

Texte de Saint Pierre-Julien Eymard

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Première station
Jésus est condamné à mort

O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Jésus est condamné par les siens, par ceux-là mêmes qu'Il a comblés de ses faveurs. On Le condamne comme séditieux, Lui la Bonté même; comme blasphémateur, Lui la Sainteté même; comme ambitieux, Lui qui s'est fait le dernier de tous. On le condamne à la mort de la Croix comme le dernier des esclaves. Jésus accepte avec amour cette sentence de mort: c'est pour souffrir et pour mourir qu'Il est venu ici-bas, et pour nous apprendre à faire l'un et l'autre. Jésus est encore condamné à mort en son Eucharistie. Dans ses grâces d'abord, dont on ne veut pas; dans son amour, qu'on méconnaît; dans son état sacramentel, par l'incrédule qui le nie, par l'horrible sacrilège. Par la communion indigne, le mauvais chrétien vend Jésus-Christ au démon, le livre à ses passions, le met aux pieds du démon, roi de son cœur; il le crucifie dans son corps de péché. Jésus est plus maltraité par les mauvais chrétiens que par les Juifs: à Jérusalem, Il ne fut condamné qu'une fois, et au Saint Sacrement, tous les jours et en milliers de lieux, et par un nombre épouvantable de juges iniques. Et  cependant Jésus se laisse insulter, mépriser, condamner: Il continue toujours Sa vie sacramentelle,  afin de nous montrer que son amour pour nous est sans condition ni réserve, qu'Il est plus grand que notre ingratitude. O Jésus, pardon, mille fois pardon pour tous les sacrilèges! S'il m'était arrivé d'en commettre jamais, je veux passer ma vie à les réparer, et Vous aimer et Vous honorer pour ceux qui Vous méprisent; faites-moi la grâce de mourir avec Vous!


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Deuxième station

Jésus est chargé de sa Croix


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

A Jérusalem, les Juifs imposent à Jésus une lourde et ignominieuse Croix: c'était alors l'instrument de supplice des derniers des hommes. Jésus reçoit cette Croix accablante avec joie; Il la reçoit avec empressement, la baise avec amour et la porte avec douceur. Il veut par là nous l'adoucir, nous  l'alléger, nous la rendre douce et aimable, et la déifier dans Son Sang. Au divin sacrement de l'autel, les mauvais chrétiens imposent à Jésus une Croix bien plus lourde, bien plus ignominieuse pour Son Cœur. Cette Croix, ce sont leurs irrévérences dans le saint lieu, leur esprit si dissipé, leur cœur si froid en sa présence, leur dévotion si tiède. Quelle Croix humiliante pour Jésus que d'avoir des  enfants si peu respectueux, des disciples si misérables! En Son Sacrement encore, Jésus porte mes croix; Il les met sur Son Cœur pour les sanctifier; Il les couvre de son amour, de ses baisers, pour  me les rendre aimables; mais Il veut que je les porte pour Lui, que je les Lui offre; Il veut bien recevoir les épanchements de ma douleur, souffrir que je pleure sur mes croix, que je Lui demande secours et consolation. Oh! qu'elle devient légère la croix qui passe par l'Eucharistie! Qu'elle sort belle et radieuse du Cœur de Jésus! Comme il fait bon la recevoir de Ses mains, la baiser après Lui! C'est donc là que j'irai me réfugier dans mes peines; là que j'irai me consoler et me fortifier; là que j'irai apprendre à souffrir et à aimer! Pardon, Seigneur, pardon pour ceux qui Vous traitent sans respect dans Votre Sacrement d'Amour; pardon pour mes indifférences, mes oublis en votre présence: je veux Vous aimer, je Vous aime de tout mon cœur!


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Troisième station

Jésus tombe une première fois


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Jésus avait été si épuisé de sang dans les trois heures de Son Agonie et sous les coups de la flagellation, si affaibli par la nuit cruelle qu'Il passa en la garde de ses ennemis, qu'après quelques moments de marche, Il tombe accablé sous le poids de sa Croix. Que de fois Jésus-Eucharistie tombe à terre dans les saintes parcelles, sans qu'on s'en doute! Mais ce qui le fait tomber de douleur, c'est la vue du premier péché mortel qui souilla mon âme! Ah! qu'elle est encore plus douloureuse la chute que fait Jésus dans un jeune cœur qui le reçoit indignement au jour de sa première communion! Il tombe sur ce cœur de glace, que le Feu de Son Amour ne peut fondre; sur cet esprit orgueilleux et dissimulé, sans pouvoir le toucher; dans ce corps qui n'est qu'un tombeau. Hélas! faut-il traiter ainsi Jésus la première fois qu'Il vient à nous si plein d'Amour? O Jésus! merci de l'Amour que Vous m'avez témoigné à ma Première Communion: jamais je ne l'oublierai; je suis à Vous, tout à Vous, puisque Vous êtes tout à moi: faites de moi ce qu'il Vous plaira.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Quatrième station

Jésus rencontre Sa Sainte Mère

O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.


Marie accompagne Jésus sur la route du Calvaire: elle y endure un véritable martyre dans son âme; mais quand on aime, on veut compatir. Ah! aujourd'hui, le Cœur eucharistique de Jésus rencontre sur le chemin de ses douleurs, au milieu de ses ennemis, les enfants de Son Amour, les épouses de Son Cœur, les ministres de ses grâces, qui, bien loin de le consoler comme Marie, s'unissent à ses bourreaux pour l'humilier, le blasphémer, le renier! Que de renégats et d'apostats abandonnent le service et l'amour de l'Eucharistie dès que ce service demande un sacrifice ou un acte de foi pratique! O Jésus, mon bon Sauveur, je veux Vous suivre humilié, insulté, maltraité, avec Marie ma Mère, et Vous dédommager par mon amour!

Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Cinquième station
Le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix

O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Jésus s'affaissait de plus en plus sous Son fardeau; les Juifs, qui voulaient le faire mourir sur la Croix, pour mettre le comble à Ses humiliations, sollicitèrent Simon de Cyrène de prendre la Croix de Jésus. Celui ci s'y refusait, et il fallut le contraindre à se charger de cet instrument qui lui paraissait plein d'ignominie: il se soumit, et mérita que Jésus touchât son cœur et le convertît. En Son Sacrement, Jésus appelle les hommes à Lui, et presque personne ne répond à ses invitations: Il les convie à Son Banquet Eucharistique, et l'on a mille prétextes pour refuser de s'y rendre. L'âme ingrate et infidèle refuse la grâce de Jésus-Christ, le don le plus excellent de Son Amour; et Jésus reste seul, abandonné, les mains pleines de grâces dont on ne veut pas: on a peur de son amour! Au lieu des respects qui Lui sont dus, Jésus ne reçoit, la plupart du temps, que des irrévérences. On rougit de le rencontrer dans les rues; on le fuit dès qu'on l'aperçoit; on n'ose pas Lui donner les témoignages extérieurs de sa foi. Divin Sauveur, est-ce possible? Hélas! il n'est que trop vrai, et je sens les reproches que m'adresse ma conscience. Oui, souvent, attaché à ce qui me plaisait, j'ai refusé d'entendre Votre appel; souvent, pour ne pas être obligé de me corriger, j'ai rejeté l'invitation à Votre Table dont Vous m'honoriez dans Votre Amour: je le regrette du fond du cœur. Je comprends qu'il vaut mieux tout laisser que de manquer par sa faute une communion, la plus grande et la plus aimable de Vos grâces. Oubliez le passé, bon Sauveur, et recevez et gardez Vous-même mes résolutions pour l'avenir.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Sixième station

Une pieuse femme essuie la Face de Jésus


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.


Le Sauveur n'a plus une Face humaine: les bourreaux l'ont couverte de sang, de boue, de crachats! Lui, la splendeur de Dieu, Il est méconnaissable, et, Son Visage Divin est couvert de souillures. La pieuse Véronique brave les soldats: sous les crachats, elle a reconnu son Sauveur et son Dieu, et, mue de compassion, elle essuie ce Visage auguste. Jésus la récompense en imprimant ses traits sur le linge dont elle essuie Sa Face adorable. Divin Jésus, vous êtes bien outragé, bien insulté, bien profané dans Votre adorable Sacrement et où sont les Véroniques compatissantes qui viennent réparer ces abominations? Ah! on est attristé, épouvanté que tant de sacrilèges soient commis si facilement contre le Sacrement auguste: on dirait que Jésus-Christ n'est plus parmi nous qu'un étranger indifférent, méprisable même! Il est vrai qu'Il voile Sa Face sous le nuage d'espèces bien faibles, bien humbles: c'est pour que notre amour y découvre par la Foi ses traits divins. Seigneur, je crois que Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant, et j'adore sous le voile eucharistique Votre Face adorable, pleine de gloire et de majesté; daignez, Seigneur, imprimer Vos traits dans mon cœur, pour que je porte partout avec moi Jésus, et Jésus-Eucharistie.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Septième station
Jésus tombe une deuxième fois

O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Malgré l'aide de Simon, Jésus succombe une seconde fois à sa faiblesse: c'est pour Lui l'occasion de nouvelles souffrances; Ses genoux, Ses mains sont déchirés par ces chutes sur un chemin ardu, et les mauvais traitements de ses bourreaux redoublent avec leur rage. Oh! que le secours de l'homme est nul sans celui de Jésus-Christ! et que de chutes se prépare celui qui s'appuie sur les hommes! Que de fois aujourd'hui le Dieu de l'Eucharistie tombe par la communion dans des coeurs lâches et tièdes qui le reçoivent sans préparation, le gardent sans piété, le laissent aller sans un acte d'amour et de reconnaissance! Aussi Jésus reste-t-Il stérile en nous, à cause de notre tiédeur. Qui oserait recevoir un grand de la terre avec aussi peu de soins qu'on reçoit tous les jours le Roi du ciel? Divin Sauveur, je Vous fais amende honorable pour toutes mes communions tièdes et faites sans dévotion. Que de fois déjà Vous êtes venu en moi! Je Vous en remercie, et je veux Vous être fidèle à l'avenir: accordez-moi Votre Amour, il suffit!


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Huitième station

Jésus console les pieuses femmes désolées

O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

C'était la Mission du Sauveur aux jours de Sa vie mortelle, de consoler les affligés et les persécutés. Il veut y être fidèle dans le moment même de Ses plus grandes souffrances; Il s'oublie Lui-même, et essuie les larmes des pieuses femmes qui pleuraient sur ses douleurs et sur sa Passion: quelle Bonté! En Son Divin Sacrement, Jésus n'a presque jamais personne pour le consoler de l'abandon des siens, des crimes dont il est l'objet. Il est là, seul, les jours et les nuits. Ah! si Ses yeux pouvaient pleurer, que de larmes ils répandraient sur l'ingratitude et l'abandon des siens! Si Son Cœur pouvait encore souffrir, quels tourments Il endurerait de Se voir ainsi délaissé, même de ses amis! Malgré cela, dès que nous venons à Lui, Il nous accueille avec Bonté, écoute nos plaintes, le récit souvent bien long et bien égoïste de nos misères, et Il s'oublie Lui-même pour nous consoler, nous refaire. Divin Sauveur, pourquoi ai-je recours si souvent aux consolations des hommes au lieu de m'adresser à Vous? Je sens que cela blesse Votre Cœur jaloux de mon cœur; soyez en Votre Eucharistie mon unique consolation, mon seul confident: une parole, un regard de votre bonté me suffisent. Que je Vous aime de tout mon cœur, et faites de moi tout ce qu'Il vous plaira !


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Neuvième station

Jésus tombe pour la troisième fois


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Quelles souffrances dans cette troisième chute de Jésus! Il reste écrasé sous le poids de Sa Croix, et les mauvais traitements de ses bourreaux peuvent à peine le relever. Jésus veut tomber une troisième fois avant d'être élevé sur la Croix, comme pour témoigner qu'Il regrette de ne pouvoir faire le tour de la terre chargé de Sa Croix. Jésus viendra une dernière fois en moi en viatique avant que je quitte, moi aussi, cette terre d'exil. Ah! Seigneur, accordez-moi cette grâce, la plus précieuse de toutes, et le complément de toutes celles de ma vie! Mais que je Vous reçoive bien à cette dernière  communion si pleine d'amour! Quelle chute épouvantable que celle de Jésus tombant, pour la  dernière fois dans le cœur d'un mourant qui, à tous ses péchés passés, ajoute le crime du sacrilège, reçoit indignement Celui qui va le juger, et profane ainsi le viatique de son Salut! En quel  douloureux état doit se trouver Jésus dans un cœur qui le déteste, dans un esprit qui le méprise, dans un corps de péché livré au démon! Hélas! c'est l'enfer de Jésus sur la terre! Mais quel sera le jugement de ces malheureux? On tremble d'y penser. Seigneur, pardon, pardon pour eux: nous Vous prions pour tous les moribonds; accordez-leur de mourir dans Vos bras après Vous avoir bien reçu en viatique.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Dixième station

Jésus est dépouillé de Ses vêtements


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.

Qu'Il doit souffrir dans ce dépouillement cruel et impitoyable! On Lui arrache ses vêtements collés à Ses Plaies, on les rouvre, on le déchire! Qu'Il doit souffrir dans sa modestie, d'être traité comme on rougirait de le faire d'un misérable et d'un esclave; qui meurent au moins dans le suaire qui doit les ensevelir! Jésus est encore dépouillé de ses vêtements en son état sacramentel. Non content de le voir dépouillé, par Son Amour pour nous, de la gloire de Sa Divinité, de la beauté de Son Humanité, ses ennemis le dépouillent de l'honneur de Son Culte, pillent Ses églises, profanent Ses vases sacrés et Ses Tabernacles, Le jettent à terre: Il est livré à leur merci sacrilège, Lui, le Roi et le Sauveur des hommes, comme au jour de Son crucifiement. En se laissant ainsi dépouiller en l'Eucharistie, Jésus veut nous réduire à l'état de pauvres volontaires, qui ne tiennent plus à rien, pour nous revêtir de Sa vie et de Ses vertus. O Jésus-Eucharistie, soyez mon unique bien!


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Onzième station
Jésus est cloué sur la Croix


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.


Quels tourments que ceux qu'endure Jésus quand on Le crucifie! Sans un miracle de Sa puissance, Il n'eut pu les supporter sans mourir. Mais au Calvaire, Jésus est attaché à un bois innocent et pur:  dans la communion indigne, le pécheur crucifie Jésus en son corps de péché, comme si l'on attachait  un corps vivant à un cadavre en décomposition. Sur le Calvaire, Il est crucifié par ses ennemis déclarés; ici, par ses enfants qui Le crucifient dans l'hypocrisie de la dévotion. Sur le Calvaire, Il n'est crucifié qu'une fois; ici, c'est tous les jours et par des milliers de chrétiens. O Divin Sauveur, je Vous demande pardon des immortifications de mes sens: Vous les expiez bien cruellement! Vous voulez, par Votre Eucharistie, crucifier ma nature, immoler sans cesse le vieil homme, et m'unir à Votre vie crucifiée et ressuscitée: faites, Seigneur, que je me livre tout à Vous sans réserve ni condition.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Douzième station

Jésus expire sur la Croix


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.


Jésus meurt pour nous racheter; sa dernière grâce est le pardon accordé à ses bourreaux; le dernier don de son amour, sa divine Mère; son dernier désir, la soif de souffrir; son dernier acte, l'abandon de son âme et de sa vie entre les mains de son Père. En la divine Eucharistie, Jésus continue l'amour qu'il me témoigna à sa mort; tous les matins, on s'immole au Saint Sacrifice, et il vient perdre en ceux qui le reçoivent son existence sacramentelle: dans le coeur du pécheur, il meurt pour sa condamnation. De son hostie, il m'offre les grâces de ma rédemption, le prix de mon salut. Mais pour que je puisse y participer, il veut que je meure avec lui et pour lui. Faites-moi cette grâce, Ô mon Dieu, de mourir au péché et à moi-même, et de ne plus vivre que pour vous aimer en votre Eucharistie.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Treizième station

Jésus est remis à Sa Mère


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.


Jésus est déposé de la Croix et remis à Sa Divine Mère, qui Le reçoit entre Ses bras et sur Son Cœur, et l'offre à Dieu comme la Victime de notre Salut. C'est à nous maintenant d'offrir Jésus Victime à l'Autel et dans nos coeurs, pour nous et pour les nôtres. Il est à nous: Dieu le Père nous le donne; il se donne Lui-même pour que nous le fassions valoir. Quel malheur que ce Prix infini demeure infructueux entre nos mains par suite de notre indifférence! Offrons-Le en union avec Marie, et prions cette Bonne Mère de l'offrir avec nous.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Quatorzième station

Jésus est mis dans le Sépulcre


O Christ, nous Vous adorons et nous Vous bénissons,

Parce que Vous avez racheté le monde par Votre Sainte Croix.


Jésus veut subir l'humiliation du tombeau, et Il est abandonné à la garde de ses ennemis: Il est encore leur prisonnier. Mais c'est en l'Eucharistie que Jésus est vraiment enseveli; au lieu d'y rester trois jours, il y reste toujours, et c'est nous qu'Il convie à le garder. Il est notre Prisonnier d'Amour. Le corporal l'enveloppe comme un suaire! La lampe brille devant Son Autel comme devant les tombeaux; autour de Lui règne un silence de mort. En venant en notre cœur par la Communion, Jésus veut encore s'ensevelir en nous; préparons Lui une sépulture honorable, neuve, blanche, qui ne soit pas occupée par les affections terrestres; embaumons-le du parfum de nos vertus. Venons, pour ceux qui ne viennent pas, l'honorer, l'adorer en Son Tabernacle, le consoler dans Sa prison, et demandons-Lui la grâce du recueillement et de la mort au monde, pour mener une vie cachée en l'Eucharistie.


Notre Père, Je vous salue Marie, Gloire...

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Saint Pierre-Julien Eymard

Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement et des Servantes du Saint-Sacrement

1811-1868

Saint Pierre-Julien Eymard est né à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le Tabernacle "pour y prier plus près de Jésus et L'écouter". Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné. Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus. Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre. Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa Mère céleste lui révéla, à Fourvières, sa vraie vocation, celle de fonder une Congrégation du très Saint-Sacrement. Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses oeuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie. Épuisé de fatigues, il mourut prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes oeuvres eucharistiques de notre temps. Le Pape Pie XI l'a béatifié le 3 août 1925.

Abbé L. Jaud, Vie des Saints, Tours, Mame, 1950

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Téléchargez le texte du Chemin de Croix Eucharistique(pdf) en cliquant ici

12 juin 2010

Les Sept offrandes du précieux sang de Jésus-Christ au Père éternel

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Les Sept offrandes du précieux sang de Jésus-Christ au Père éternel

 

I

Père éternel et tout-puissant, je vous offre: le précieux sang de Jésus-Christ, votre Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour la propagation et l'exaltation de notre sainte mère l'Eglise, pour la conservation et la prospérité de son chef visible le souverain Pontife, pour les cardinaux, évêques et pasteurs des âmes, et pour tous les ministres du sanctuaire.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


II

Père éternel et Tout-Puissant, je vous offre les mérites du sang précieux de Jésus, votre Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour la conservation de la paix et de la concorde entre les rois et princes catholiques, pour l'humiliation des ennemis de la sainte foi, et pour la félicité du peuple chrétien.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


III

Père tout-puissant et éternel, je vous offre les mérites du sang précieux de Jésus, votre Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour le retour des incrédules à la lumière de la foi, pour l'extirpation des hérésies et la conversion des pauvres pécheurs.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


IV

Père éternel et Tout-puissant tout-puissant, je vous offre les mérites du sang précieux de Jésus, votre Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour mes parents, amis et ennemis, pour les pauvres, les malades, les malheureux et tous ceux enfin pour lesquels vous savez que je dois prier, et vous voulez que je prie.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


V

Père éternel et tout-puissant, je vous offre les mérites du sang précieux de Jésus, votre Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour tous ceux qui aujourd'hui passeront à l'autre vie, afin que vous les délivriez des peines de l'enfer, et les admettiez à la jouissance de votre gloire.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


VI

Père éternel et tout-puissant, je vous offre les mérites du précieux sang de Jésus, votre Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour tous ceux qui savent apprécier ce grand trésor, pour ceux qui sont unis avec moi, dans l'adoration et la vénération de ce sang précieux, et pour ceux qui travaillent à en propager la dévotion.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


VI

Père tout-puissant et éternel, je vous offre les mérites du précieux sang de Jésus, voire Fils bien-aimé et mon divin Rédempteur, pour tous mes besoins spirituels et temporels, pour le soulagement des saintes âmes du purgatoire, de celles surtout qui ont été dévotes à ce sang adorable, et aux douleurs et souffrances de la très-sainte Vierge, notre tendre Mère.


Gloire au Père...

Louanges et grâces à jamais à Jésus, qui par son sang nous a sauvés.


Louons Jésus et Marie,
Louons-les toujours.


Prions


Dieu éternel et tout-puissant qui avez constitué votre fils unique, Rédempteur du monde, et avez voulu être apaisé par son sang, faîtes, nous vous en prions, que, vénérant le prix de notre salut et étant par lui protégés sur la terre contre les maux de cette vie, nous recueillions la récompense éternelle dans le Ciel. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi-soit-il.


Vive le sang de Jésus maintenant, et toujours, et dans tous les siècles des siècles.

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08 avril 2010

Le Chapelet de Notre Dame des Sept Douleurs

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Le Chapelet de Notre Dame des Sept Douleurs


Manière de le réciter


On doit d'abord se recueillir en se rappelant quelque circonstance des douleurs de la très Sainte Vierge, et en produisant du fond de son cœur un acte de contrition. On commence ensuite par réciter le Venez Esprit Créateur; le Notre Père et les trois je Vous salue Marie qui suivent les Septaines, se récitent pour honorer les larmes que répandit la Mère de Dieu dans ses douleurs, et afin d'obtenir, par son intercession, que nous en répandions de semblables pour nos péchés.


Acte de contrition


Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j'ai vraiment péché. C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.


Venez Esprit Créateur


Venez, Esprit Créateur, visitez l'âme de vos fidèles, emplissez de la grâce d'En-Haut les cœur que Vous avez créés. Vous que l'on nomme le Conseiller, le Don du Dieu Très Haut, Source Vive, feu, charité, invisible consécration. Vous êtes l'Esprit aux sept dons, le doigt de la main du Père, l'Esprit de vérité promis par le Père, c'est Vous qui inspirez nos paroles. Allumez en nous Votre Lumière, emplissez d'amour nos cœurs, affermissez toujours de Votre Force la faiblesse de notre corps. Repoussez l'ennemi loin de nous, donnez-nous Votre Paix sans retard, pour que, sous Votre  conduite et Votre conseil, nous évitions tout mal et toute erreur. Faites-nous connaître le Père, révélez-nous le Fils, et Vous, leur commun Esprit, faites-nous toujours croire en Vous. Gloire soit à Dieu le Père, au Fils ressuscité des morts, à l'Esprit Saint Consolateur, maintenant et dans tous les siècles. Amen.


Offrande du Chapelet


O Vierge sans tache! Mère désolée et plongée dans un océan d'amertumes et d'angoisses, je supplie très humblement votre cœur abattu et navré de douleur, de m'obtenir de votre divin Fils la grâce de contempler les mystères douloureux qui sont proposés ici dans la sainte Couronne, et d'acquérir les faveurs promises à tous ceux qui s'appliquent dévotement à ce saint exercice.

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Première Douleur

La prophétie de Syméon


Le saint vieillard Syméon ayant le bonheur de reconnaître dans l'Enfant Jésus le Sauveur du monde, et le tenant entre ses bras le jour de la présentation au temple, prédit à Marie qu'un glaive de douleur transpercerait son âme au sujet de ce divin Fils. O très-Sainte Mère! je prends part à la cruelle peine que vous fit éprouver la prophétie du saint vieillard Symèon; obtenez-moi la grâce de conserver précieusement au fond de mon cœur, à votre exemple, le souvenir de la Passion et de la mort de mon Sauveur, pour détester mes péchés qui en ont été la cause!


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs:


Je vous salue Marie, Mère pleine de douleurs, le Seigneur crucifié est avec vous. Vous êtes éplorée entre toutes les femmes, et Jésus le fruit béni de vos entrailles, est éploré. Sainte Marie, Mère de Jésus crucifié, donnez nous vos larmes, nous qui avons crucifié Votre fils, maintenant et à l’heure de notre mort! Amen. (Saint Bonaventure)

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Deuxième Douleur

La fuite en Egypte


Marie est obligée de fuir en Egypte emportant son divin Enfant. Considérez les. circonstances de ce pénible et douloureux voyage! C'est au milieu de la nuit que l'ordre en est donné... C'est vers des lieux bien éloignés que Marie va porter ses pas,,. C'est au moment d'une saison rigoureuse et dans une extrême pauvreté, que la faible Vierge va se mettre en marche. O divine Marie! je m'afflige du cruel exil que vous fit souffrir la persécution d'Hérode, pendant lequel vous éprouvâtes tant de peines, de misère et de pauvreté. Faites, ô Mère de douleurs! que je sois délivré de la persécution de mes ennemis, et qu'à votre exemple je sois pénétré de résignation et de patience dans toutes les épreuves qu'il plaira au Seigneur de m'envoyer.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Troisième Douleur

Le recouvrement de Jésus au Temple


Marie désolée, cherche pendant trois jours son divin Fils, qui, à l'âge de douze ans, était resté à Jérusalem dans le temple, au milieu des docteurs de la loi. Suivez cette bonne Mère, et, à son exemple, cherchez Jésus avec douleur et empressement. O tendre Mère! je m'unis aux excessives douleurs que vous ressentîtes en cherchant votre divin Fils, Hélas! combien de fois je l'ai perdu par ma faute, cet aimable Sauveur! Faites, ô Mère de pitié! que, par les larmes abondantes que vous avez répandues, je le retrouve une fois pour toujours ce tendre Maître, et que je ne me sépare jamais de lui.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Quatrième Douleur

Marie voit son Fils chargé de la Croix


Marie rencontre son divin Fils dans sa Passion, portant sa croix et montant au Calvaire. Quelle cruelle circonstance pour une aussi tendre Mère!.... Méditez... et compatissez. O divine Marie! je m'associe à cette profonde douleur dans laquelle vous fûtes submergée en voyant votre Fils adorable chargé de sa croix, et succombant sous cet énorme fardeau sans pouvoir le soulager! Quel affreux supplice pour une mère! Faites, ô très Sainte Vierge! que pour vous honorer dans ce mystère, je supporte avec patience et résignation les croix qui me seront imposées par la divine Providence.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Cinquième Douleur

Marie au pied de la Croix


Marie voit son adorable Fils élevé sur la croix, versant son sang pour le salut des hommes, et souffrant les tortures les plus cruelles. Placez-vous, comme elle, au pied de la croix, et associez-vous à ses douleurs. O très-douloureuse Mère! dans quel affreux supplice votre cœur a dû être plongé en voyant ce divin Fils cloué sur la croix! Combien je désire participer à vos douleurs! C'est pour l'amour de moi que ce tendre Sauveur a voulu supporter de si horribles tourments! O Reine des Martyrs! je vous supplie, par la tendresse de votre cœur, de m'obtenir la grâce de vivre crucifié au monde et à .moi-même, et de déposer au pied de la Croix de votre divin Fils toutes mes afflictions.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Sixième Douleur

Jésus, descendu de la Croix, est remis à Marie


Marie reçoit le corps de Jésus au moment où on le détache de la croix... Quel spectacle pour cette divine Mère!... Soutenez avec Marie ce dépôt sacré, et arrosez-le de vos larmes; ses blessures vous ont rendu la vie! O la plus affligée des mères! vous recevez entre vos bras le corps sacré de votre cher Fils, tout couvert de plaies et entièrement défiguré par les horreurs de la mort. Faites, ô Mère de douleurs! que je participe à vos angoisses, et que tout le feu de mes passions s'éteigne en méditant l'affreux état où mes péchés ont réduit mon Sauveur sur la croix.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Septième Douleur

Marie au Tombeau de Jésus


Marie voit mettre dans le tombeau lé Corps adorable du Sauveur; elle en est entièrement séparée... Quelle désolation: et quelles angoisses pour son cœur maternel! Offrez-vous à cette incomparable Reine des Martyrs et que votre fidélité à la servir ne s'altère jamais. O la plus affligée des mères! je m'unis aux amertumes et aux angoisses que vous éprouvâtes lorsque vous fûtes entièrement privée du corps de votre divin Fils; au moment de sa sépulture, votre âme resta alors comme ensevelie dans un océan de douleur; d'épaisses ténèbres l'enveloppèrent de toutes parts, et le glaive le plus déchirant perça d'outre en outre votre cœur maternel. Obtenez-moi, ô divine Mère, par les mérites de vos inexprimables douleurs, le pardon de toutes mes fautes, et à l'heure de ma mort, protégez-moi par votre présence, et conduisez-moi dans le séjour de la gloire.


Un Notre Père, sept je vous salue Marie à Notre Dame des Douleurs.

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Le Chapelet terminé, on peut réciter le Stabat Mater:


La Mère de Jésus au pied de la Croix où son Fils est attaché, sent au-dedans d'elle-même la plus vive de toutes les amertumes.

C'est là que son âme est percée du glaive de douleur, que le saint vieillard Syméon lui avait prédit.

Quelle tristesse s'empare de cette sainte Mère du Fils unique de Dieu,

Lorsqu'elle voit souffrir le plus honteux supplice à un Fils qu'elle sait être le Dieu de gloire!

Qui pourrait retenir ses larmes, en voyant la Mère de Jésus-Christ dans cet excès de douleur?

Qui pourrait demeurer insensible, en considérant cette tendre Mère souffrant avec son Fils?

Elle voit Jésus dans les tourments pour les péchés de sa nation; elle voit son corps déchiré à coups de fouets.

Ce Fils qu'elle aime uniquement, elle le voit dans la dernière agonie, abandonné de tout le monde, expirer sur une croix.

O Mère pleine d'amour! obtenez-moi la grâce de sentir les traits qui vous percent; faites, par vos prières, que je partage avec vous la douleur qui vous pénètre.

Faites que mon cœur soit embrasé de l'amour de Jésus-Christ, en sorte que je ne pense plus qu'à lui plaire.

Chaste Mère d'un Dieu attaché pour moi sur la croix, demandez-lui qu'il imprime profondément ses plaies dans mon cœur.

Daignez partager avec moi les tourments de ce Fils adorable, qui veut bien souffrir la mort pour me racheter.

Demandez-lui qu'il me fasse sincèrement compatir toute ma vie aux douleurs qu'il endure sur la croix.

Mon désir le plus ardent est de me tenir avec vous auprès de cette croix, et de l'arroser de mes larmes.

Vierge incomparable , montrez-vous sensible à mes vœux, et obtenez-moi la grâce de pleurer avec vous.

Que votre divin Fils me fasse sans cesse porter sa croix et sa mort, et qu'il grave dans ma mémoire les tourments et l'ignominie de sa Passion.

Qu'il me blesse de ses blessures, et que son amour me fasse boire, comme un vin délicieux, les amertumes de sa croix.

Que cet amour embrase mon cœur, et que votre protection puissante obtienne pour moi le salut éternel au jour du jugement.

Que la croix de votre Fils soit ma défense; que sa mort soit ma sûreté, et que sa grâce soit mon soutien.

Et quand mon corps mourra, obtenez à mon âme la gloire de la félicité, du ciel.


O vous tous, qui passez par le chemin,

Considérez et voyez s'il y a une douleur comme la mienne.


Prions


Nous vous supplions, Seigneur, que la bienheureuse Vierge Marie, votre sainte Mère, dont l'âme a été percée par un glaive de douleur au temps de votre Passion, intercède pour nous auprès de votre clémence, maintenant et à l'heure de notre mort. Vous qui vivez et régnez dans l'unité du Saint-Esprit. Amen.

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Téléchargez le texte du Chapelet de Nd des Sept Douleurs (pdf) en cliquant ici

14 janvier 2010

Prière de Consécration à la Vérité

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Prière de Consécration à la Vérité

Message de Jésus à Maureen Sweeney-Kyle du 20 janvier 2009


« Je suis votre Jésus, né Incarné. Je viens de nouveau vous parler à propos de la Vérité. La Vérité est tout ce qui incarne et supporte les Dix Commandements. Donc, comprenez que la loi du Saint Amour, qui est l’expression et ce qui compose les deux grands Commandements : aimer Dieu par-dessus toutes choses et son prochain comme soi-même, est la Sainte Vérité... Ainsi, voici une prière de consécration à la Vérité qui peut être récitée chaque jour :


Cher Jésus, je demande au Cœur de Votre Père Éternel de laver mon pauvre cœur dans l’eau purifiante de Sa Volonté Divine. Montrez-moi tout ce qui s'oppose à la Sainte Vérité dans mon cœur et aidez-moi à le chasser pour toujours. Je comprends que toute vérité est basée sur le Saint Amour. C’est seulement par l’amour et l’humilité que je peux vivre dans la Sainte Vérité. Par cette Vérité, laquelle j’espère respecter dès maintenant, aidez-moi à accepter chaque illumination de conscience que Vous choisissez de m’envoyer. Amen.


S’il vous plaît, croyez-moi lorsque Je vous dis que c’est une prière importante pour ces temps. Toutes les religions, sectes et gouvernements égarent les gens à l’aide des mensonges de Satan. Ainsi, ne ménagez aucun effort pour faire connaître cette prière et ce message. »


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24 décembre 2009

Le Cœur Sacré de Jésus enfant

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Le Cœur Sacré de Jésus enfant

I

Voici que je m’éveille

Pour offrir à mon tour

A ce poupon d’amour

Mon cœur et mon oreille

Pour l’entendre et l’aimer

Et toujours m’enflammer

II

Mais je l’entends qui pleure,

A cause des froideurs

Qu’Il trouve dans nos cœurs.

J’ai bien peur qu’Il ne meure !

Aimons-le vitement

Pour son allègement

III

Il a quitté la gloire

Pour conquérir nos coeurs

Et s’en rendre vainqueur.

Il aura la victoire !

Puisqu’Il s’est fait enfant

Il sera triomphant !

IV

Il veut le sacrifice

Du coeur et de l’esprit ;

Ne soyons pas surpris

Qu’en lui rendant service,

Nous trouvions des rigueurs

Pour l’esprit et le coeur.

V

Ah ! que je suis heureuse

Et que le sort m’est doux !

J’ai trouvé mon époux ;

J’en suis si amoureuse

Qu’il aura pour toujours

Mon coeur et mes amours.

VI

Je ne saurai plus vivre,

Ce poupon va mourir !

Il ne fait que languir :

L’amour va le poursuivre

Jusque dessus la croix !

C’est là tout son emploi.

VII

Nous mourons donc ensemble

Puisque l’amour est fort

Cent fois plus que la mort.

De vous quitter je tremble,

Et j’aime mieux mourir

Que de vous voir souffrir !

Sainte Marguerite Marie Alacoque

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