Le
Père Jerzy Popieluszko
1947-1984
Notre
Saint Père le Pape Benoît XVI va béatifier le 6 juin 2010, en
cette année sacerdotale, le serviteur de Dieu, Jerzy Popieluszko,
prêtre catholique polonais né le 14septembre 1947, et assassiné à
l’âge de 37 ans, le 19 octobre 1984.
L’abbé
Popieluszko, jeune prêtre varsovien, curé de la paroisse saint
Stanislas Kostka et aumônier du syndicat Solidarité, opposé au
régime communiste, célébrait chaque dimanche des « Messes pour la
Patrie », au cours desquelles il prononçait de vibrants sermons
condamnant courageusement le régime en place. Ses célébrations
attiraient des milliers de fidèles. Ses homélies étaient diffusées
dans tout le pays et il était devenu l’un des prêtres les plus
populaires de Pologne. Il avait dans son ministère pastoral un
penchant pour le travail avec les enfants et les jeunes. Un complôt
naquit alors contre le prêtre, mené par le KGB, en vue de le faire
taire définitivement. Le vendredi 19 octobre 1984, l’abbé
Popieluszko est enlevé par trois officiers de la milice (Sécurité
Intérieure), près de Wloclawek avec son chauffeur. Ce dernier
réussira à s’échapper de la voiture dans laquelle ils étaient
emmenés, et à avertir la population. Après avoir été torturé à
mort, le corps de l’ecclésiastique est lesté puis jeté dans la
Vistule. Il sera découvert quelques jours plus tard. En novembre
1984, plus de 500 000 personnes se déplacèrent pour les funérailles
de Jerzy Popieluszko. Le martyr du jeune prêtre aura entraîné de
nombreuses conversions, et même l’éclosion de vocations
sacerdotales.
Le
6 Juin 2010 un événement prophétique
La
béatification d’un autre J-P polonais:
Jerzy
Popieluszko, ou le courage de la Vérité, au prix du sang
Texte
du Père Daniel Ange
Orléans.
Mardi 29 oct. 1984. Plusieurs centaines de jeunes veillent toute la
nuit dans la cathédrale, en adorant et se confessant. Après sa
confession, chaque jeune reçoit un lumignon rouge allumé et le
dépose sur une gigantesque croix toute illuminée, à la stupeur des
passants. Le lendemain, 30, je leur donne un enseignement sur les
martyrs contemporains dans les pays si proches du « bloc Est »
de notre Europe, que Jean-Paul II ne cessait d’évoquer. Vers la
fin, on me glisse un billet : « la radio vient d’annoncer
l’assassinat du P. Popieluszko ». Disparu depuis 10 jours,
nous avions offert notre veillée spécialement pour lui et je venais
de le citer longuement. J’annonce donc la terrible nouvelle. Comme
un seul homme, les voilà tous debout, chantant l’hymne pascale
(sur la mélodie de Haendel adaptée par A. Gouzes). Spontanément,
ils vont déposer leurs palmes (Nous avions comme thème de l’entrée
de Jésus à Jérusalem) au pied de la grande croix verticale sur le
parvis, formant une seconde croix horizontale, sur le modèle de ces
grandes croix de fleurs piquetées de bougies, autour desquelles les
Polonais se rassemblaient en chantant, veillant sur elles. Ces croix
fleuries et lumineuses étaient les seuls moyens de s’exprimer de
tout un peuple qui tombe à genoux quand on le frappe. Ce qu’on
vient de revoir après la seconde tragédie de Katyn. De tout cela,
j’avais été le témoin ému, en mai puis en nov 81 où je l’avais
sans doute rencontré à la paroisse universitaire S.Anne où il
était aumônier des services médicaux.
Cette
béatification tant attendue, 25 ans après son martyre, prend une
actualité saisissante. Il a été, en Pologne, la dernière victime
violemment assassinée par le régime totalitaire du communisme. Or,
nous voilà ici, non plus simplement menacé, mais déjà terrorisé
par une idéologie anti-chrétienne virant au totalitarisme :
« L'époque moderne a parlé de la libération de l'homme, de
sa pleine autonomie, et donc également de sa libération de
l'obéissance à Dieu. L'obéissance ne devrait plus exister, l'homme
est libre, il est autonome: rien d'autre. Mais cette autonomie
est un mensonge: c’est un mensonge ontologique, car
l'homme n'existe pas par lui-même et pour lui-même, et c'est
également un mensonge politique et pratique, car la
collaboration, le partage de la liberté est nécessaire. Et si Dieu
n'existe pas, si Dieu n'est pas une instance accessible à l'homme,
il ne reste comme instance suprême que le consensus de la majorité
qui devient le dernier mot auquel nous devons obéir. Et ce consensus
- nous le savons depuis l'histoire du siècle dernier - peut
également être un "consensus du mal". La soi-disant
autonomie ne libère pas véritablement l'homme. L'obéissance à
Dieu est la liberté, car elle est la vérité, elle est l'instance
qui nous place face à toutes les instances humaines. (Dans
l'histoire de l'humanité, ces paroles de Pierre et de Socrate sont
le véritable phare de la libération de l'homme, qui sait voir Dieu
et, au nom de Dieu, peut et doit obéir non pas tant aux hommes, mais
à Lui, et se libérer ainsi du positivisme de l'obéissance humaine). Les dictatures ont toujours été contre cette
obéissance à Dieu. La dictature nazie, comme la dictature
marxiste, ne peuvent pas accepter un Dieu qui soit au-dessus du
pouvoir idéologique; et la liberté des martyrs, qui
reconnaissent Dieu, précisément dans l'obéissance au pouvoir
divin, est toujours l'acte de libération à travers lequel
nous parvient la liberté du Christ. Aujourd'hui, (grâce à Dieu,
nous ne vivons pas sous une dictature, mais) il existe des formes
subtiles de dictatures: un conformisme qui devient
obligatoire, penser comme tout le monde, agir comme tout le monde, et
les agressions subtiles contre l'Eglise, ainsi que celles plus
ouvertes, démontrent que ce conformisme peut réellement être une
véritable dictature. » Revenons au Père Popieluszko.
Le beau courage qui va le caractériser se manifeste déjà jeunes et
spécialement pendant ce service militaire – il a 19 ans- où les
séminaristes doivent subir toutes sortes de brimades et punitions
gratuites. Sachant les punitions risquées, il refuse d’enlever
médaille et chapelet. Au dortoir, il prie à genoux – chose
interdite. Le Vendredi : le chemin de croix, quoi qu’il en
coûte. A Noël, il chante des cantiques en épluchant. Sanction :
ramper sur le sol. Pendant les séances de lavage de cerveau il lit :
l’Imitation de Jésus Christ. En août 80, il a 33 ans, les
ouvriers des grandes aciéries de Huta Warszawa l’invitent pour
célébrer la toute première messe jamais chantée dans ce que le
pouvoir pensait être un fief du communisme. Il en est bouleversé :
« On m’a applaudit. J’ai cru un instant qu’une célébrité
marchait derrière moi. Mais non ! Ces applaudissements
m’étaient bien destinés, à moi, premier prêtre à avoir jamais
franchi le portail de l’aciérie. Je me suis dit alors qu’on
ovationnait ainsi l’Eglise qui depuis 30 ans a frappé aux portes
des usines. » Par ailleurs, il lance les grands pèlerinages
nationaux d’ouvriers – par centaines de milliers – à
Czestochowa, chaque 3ème dimanche de septembre.
La
guerre d’un Etat contre une Nation, guerre d’un gouvernement
contre le peuple
Le
sinistre 13 Décembre 81, quelques mois après l’attentat de
Jean-Paul II, l’état de guerre est proclamé. 6000 responsable du
Syndicat Solidarnosc , de nuit, sont emprisonnés, l’armée partout
déployée massivement, les réactions, comme durant les pires années
où toute manifestation est violemment réprimée, noyée dans un
bain de sang. Ce premier et unique syndicat dans tout l’empire est
intolérable pour le régime. A la face du monde, il prouve que le
christianisme est le calcium d’un peuple, et le marxisme son
opium. Révolution dans l’idée même du communisme. C’est
le sous- prolétariat qui se soulève contre ces apparatchiks qui se
prétendent être sa voix. Le comble ! Intolérable !
Après avoir tenté quelques mois plus tôt d’ éliminer son
premier défenseur, son avocat à la face du monde, ce Jean-Paul II
qui ose le soutenir inconditionnellement – il faut l’éradiquer
totalement, sous peine d’être contagieux pour tous les pays du
bloc Est, qui se met à trembler sur ses bases. C’est alors qu’une
voix va retentir. Elle va oser, clamer ce que tous pensent, mais ne
peuvent dire sans risquer, au minimum des années de prison. Et
quelles prisons ! Voix qui brise le mur du silence. Jerzy se
fait la voix de son peuple bâillonné. Il arrache le bâillon de ses
lèvres, à défaut des menottes à ses mains. Il le fait au cours
des 33 messes pour la Nation qu’il va célébrer, renouant
avec la tradition séculaire des « prières pour la
Patrie », , le plus souvent clandestines, surtout durant
les 3 siècles où la Pologne était dépecée par d’écrasants
empires voisins : Russie, Allemagne, Autriche-Hongrie. 33
stations de son chemin montant au Calvaire. De mois en mois, les
foules augmentent à tel point qu’il faudra les célébrer sur un
balcon surmontant le porche d’entrée de l’église S. Stanislas
Kotska, dominant la place noire de monde. Leur retentissement est
incalculable. Surtout elles parviennent immédiatement aux oreilles
de l’habitant n° 1 du Vatican… A cette voix de prophète et de
Précurseur, qui ne crie pas dans le désert, tendons l’oreille.
Dès février 82, où il choisit les textes à faire frémir certains
( Sg 6,1-9 ; Ps 58,2-8), il cite les évêques : «
L’ Eglise se place toujours du côté de ceux qui sont privés de
liberté, de ceux dont on brise les consciences. Notre douleur est
celle de la Nation toute entière terrorisée par la force militaire…
de tous ceux, internés, arrêtés, condamnés.. » En avril 82,
de citer un poète : « Plus fort que les pierres qui
pleuvent sur nous, plus fort que la main arbitraire et parjure qui
s’abat sur nous, crier que notre cœur brisé dans notre poitrine
ni ne se pliera, ni ne se changera. La mort est périssable, la foi…
éternelle ! »
Les
textes choisis sont loin d’être neutres ( Dan 3,37-45, Ps 94, Mc
13,9 ) : « on vous livrera aux Sanhédrins, vous
serez battus, vous comparaîtrez… » Et de prier : «
Aujourd’hui, il y a tant de familles d’orphelins de notre patrie,
des enfants attendant le retour de leurs parents. « Nous te
prions pour ceux qui brisent les consciences humaines, ce qui est
pire encore que de tuer… Que les consciences de nos
compatriotes ne soient pas asservies ! Nous te prions pour les
fonctionnaires de la justice qui n’ont pas le courage de s’opposer
au mensonge et qui acceptent le faux pour le vrai. Nous te confions
les ouvriers qui ont donné leur sang et offert leur vie pour
défendre leurs droits humains inaliénables. » Et de citer un
détenu : « Ne nous laisse pas nous figer dans la
colère et la rage, pardonne à nos traîtres ! » Et
encore : « Ô Pologne, on t’a privé de tout, mais tu
as tout, tant qu’il te reste le ciel et la terre sous les pieds !
Ta terre est frappée du glaive comme le visage de la Très sainte
Madone de Jasna Gura ! » En Mai, citation d’un hymne des
insurgés de 1830 prenant une actualité saisissante, les chars de
l’URSS étant prêts à intervenir : « Les tours de
Moscou seront ébranlées. La cloche de la liberté sonne et un sang
libre est répandu ! » Mère de Dieu, porte ce sang du
peuple libre devant le Trône divin ! Reine au visage
balafré, nous Te présentons la demi-année d’esclavage de
guerre. Une seule prière demeure : donne-nous la grâce de
résister ! Vois comme l’ennemi bafoue notre âme ! »
En Juin encore des textes brûlants : « La coupe déborde
de sang, d’amertume et de larmes. Toujours écrasés mais fidèles
dans la foi, nos cœurs ne tremblent pas à la vue des meurtres. La
droiture s’effondre, la force étrangère nous écrase, elle
enfonce les tempes polonaises dans la couronne de fer ! Sois
Pologne ! Et libre sera la Pologne ! » Sept
82 : devant la foule où chacun tient une petite croix en
main : « Il n’y a pas d’Eglise sans la croix, il n’y
a ni sacrifice ni sanctification sans la croix. Celui qui vainc dans
une cause juste, vainc par la croix et dans la croix. L’Eglise
doit dire la vérité. L’Eglise doit défendre les
souffrants. Au nom de la vérité, l’Eglise ne peut jeter un
regard indifférent sur le mal et sur les peines humaines. L’Eglise
avance vers la Résurrection. Il n’y a pas d’autre voie. Et c’est
pourquoi les croix de notre Patrie, nos croix personnelles, celles de
nos familles, doivent mener à la victoire, à la Résurrection, si
nous les joignons au Christ qui a vaincu la croix. » Et de
s’exclamer : « Quelle ressemblance aujourd’hui encore
entre le Christ couvert de sang sur la croix et notre Patrie
douloureuse ! » Oct 82 : Il ne mâche pas ses mots :
« Pour demeurer libre dans l’âme, il faut vivre dans la
vérité. Vivre dans la vérité, c’est donner la vérité des
témoignages, c’est la revendiquer et la reconnaître dans toute
situation. La vérité est immuable. On ne peut détruire la vérité
par des décisions ou des décrets. L’esclavage pour nous consiste
justement en ceci : que nous nous soumettions au règne du
mensonge chaque jour. Nous ne protestons pas, nous nous taisons, ou
bien nous faisons semblant d’y croire. Alors, nous vivons dans le
mensonge. Le témoignage courageux de la vérité est un chemin qui
mène directement à la liberté. L’homme qui témoigne de la
vérité est un homme libre même dans des conditions extérieures
d’esclavage, même dans un camp, dans une prison. Le problème
essentiel pour la libération de l’homme et de la Nation est de
surmonter la peur. Car la peur naît de la menace. Nous
surmontons la peur, lorsque nous acceptons la souffrance ou la perte
de quelque chose au nom de valeurs supérieures. Si la vérité
devient pour nous une valeur pour laquelle nous acceptons de
souffrir, de prendre des risques, alors nous surmontons la peur qui
est la cause directe de notre esclavage. Et de citer le Cardinal
Stephan Wyszynski, emprisonné pour avoir dit la Vérité : «
la peur est le plus grand manquement de l’apôtre… Elle serre le
cœur et rétrécit la gorge. Celui qui se tait face aux ennemis de
la bonne cause, les enhardit… Forcer au silence par la peur, telle
est la première tâche dans la stratégie impie… Le silence a son
sens apostolique uniquement quand je ne détourne pas mon visage
devant ceux qui me frappent… »
En
conclusion : « Je voudrais répondre à tous ceux qui
souffrent en terre polonaise et je désire m’adresser d’ici aux
autorités de la République Populaire de Pologne, pour que ces
larmes cessent. La société polonaise, ma Nation ne mérite
pas d’être poussée aux larmes de désespoir et d’abattement.
Oui, une nation qui a tellement souffert dans son passé récent, ne
mérite pas que beaucoup parmi les meilleurs de ses fils et filles
séjournent dans les camps et les prisons ; elle ne mérite pas
que sa jeunesse soit malmenée et battue, que le crime de Caïn soit
commis. Elle ne mérite pas qu’on la prive, contre sa volonté du
syndicat Solidarité. Et dans la dernière de cette sinistre année,
juste avant Noël : « On aurait envie d’ajouter :
ne lutte pas par la contrainte. La contrainte n’est pas une preuve
de force, mais de faiblesse. Celui qui n’arrive pas à vaincre par
le cœur ou par la raison, essaye de vaincre par la contrainte. Mais
chaque manifestation de la contrainte est une preuve d’infériorité
morale. L’idée qui a besoin d’armes pour durer, meurt
d’elle-même. L’idée qui ne peut se maintenir que par la
contrainte est une idée dévoyée. L’idée capable de vie
l’emporte par elle-même. Des millions d’hommes la suivent
spontanément. La Nation comprend mieux aujourd’hui les paroles de
Norwid : « Il ne faut pas s’incliner devant les
circonstances et laisser les vérités derrière la porte. » Il
ne faut pas s’incliner devant les circonstances…. »
1983.
Année neuve. L’horizon va-t-il s’éclaircir ?
Dès
Janvier : « Une nation possédant une tradition
chrétienne millénaire, aspirera toujours à la pleine liberté. Car
il est impossible de combattre cette aspiration par la contrainte,
puisque la contrainte est la force de celui qui ne possède pas la
vérité. Il est possible de plier l’homme par la contrainte, mais
non pas de le rendre esclave. Un Polonais qui aime Dieu et la Patrie
se relèvera de toute humiliation, car il ne s’agenouille que
devant Dieu. En février, il se fait l’écho des voix
bâillonnées : « Des femmes emprisonnées à Fordon
écrivent : « Nous voulons la liberté, mais pas à tout
prix. Pas au prix du renoncement à notre idéal, pas aux prix de la
trahison envers nous-mêmes et ceux qui nous font confiance… »
Puis, désigne nommément l’instigateur n° 1, caché dans les
coulisses : « Satan renforce son empire sur la terre, et
dans notre Patrie, le royaume du mensonge, de la haine, de la peur,
si nous ne devenons pas chaque jour plus forts par la grâce de Dieu,
si nous ne nous penchons pas avec douleur, avec cœur et amour sur
nos frères qui souffrent innocemment dans les prisons, sur eux et
sur leurs familles. » En mars, ce mot de pure splendeur :
« L’amour et la Vérité, on peut les crucifier, mais il est
impossible de les tuer. Là-bas, sur la croix, la Vérité et l’Amour
ont triomphé du mal, de la haine, de la mort. La Nation veut
que la concorde ne soit pas une capitulation, un renoncement
aux idéaux, aux aspirations. » Et de se tourner vers les
dirigeants : « Pour vous, frères, qui éprouvez en vos
cœurs une haine de mercenaire, réfléchissez : la force ne
peut vaincre, même si elle peut triompher quelque temps. »
Avant de prier pour eux : « Prions pour ceux qui se
vendent au service du mensonge, de l’injustice, de la
contrainte : qu’ils comprennent leur humiliation ! »
Des indicateurs s’infiltrent dans la foule. En avril 83, il
doit donner des consignes strictes : ni cris, ni chants dehors,
n’accepter ou ne donner aucun tracts. Agressés, rester de marbre.
Gare aux provocateurs ! Ils veulent de la violence, pour de
suite intervenir manu militari. « Là où il y a l’injustice,
là où il y a la contrainte, le mensonge, la haine, le non-respect
de la dignité humaine, là font défaut l’amour, le cœur, le
désintéressement, le renoncement. Or sans ces valeurs, ne
l’oublions pas, il est difficile de donner au travail son vrai
sens, il est difficile de sortir le pays d’une crise. Mais l’amour
doit aller de pair avec le courage. Et de se faire l’écho du
grand Cardinal Wyszinsky, du fond de sa résidence haute-sécurité :
« Malheur à la société dont les citoyens ne se conduisent
pas avec courage ! Ils cessent alors d’être citoyens pour
devenir de simples esclaves ! C’est le courage qui
transforme les gens en citoyens, car l’homme courageux
est conscient de ses droits dans la société et des devoirs qui lui
incombent. Si le citoyen renonce au courage, il se nuit à lui-même,
il nuit à sa personnalité humaine, à sa famille, à son groupe
professionnel, à sa Nation, à l’état et à l’Eglise, même
s’il est manipulé par peur et frayeur, pour le pain et d’autres
avantages. Malheur aux gouvernants qui veulent conquérir le
citoyen au prix de la peur et de la frayeur de l’esclave. Alors
ce ne sont plus des hommes qu’ils gouvernent, mais, excusez le mot,
des choses. » Mai 83, en plein mois de Marie, il se tourne vers
Elle. : « Tu étais là et tu as vaincu, Toi notre Reine.
Mais Tu étais là aussi et Tu souffrais, Toi notre Mère.
Aujourd’hui, Tu es pour nous plus Mère que Reine. Car
aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin d’une Mère. D’une
Mère qui comprend tout, qui essuie toute larme et qui console toute
peine, qui nous garde de perdre espérance. Or, notre espérance est
souvent menacée quand nous voyons le prince du mal revenir en force
sur nos terres polonaises. Nous avons besoin de Toi, Mère qui
essuie les larmes. Car nombreuses sont nos larmes ces derniers
huit mois, depuis cette nuit honteuse de décembre 1981. Oui, et
nombreuses sont nos larmes et nos souffrances. Et de nouveau, nomme
celui que Jésus appelle « l’ennemi » : «
Satan, que Tu écrases de Ton pied, comme pris dans des convulsions
de l’agonie – oh ! Que ce soit sa dernière agonie ! –
nous inflige de nouvelles souffrances par ses serviteurs. Dès le
premier jour, le mois de mai de cette année est devenu, à Varsovie,
le temps du règne de Satan, sous la forme de la contrainte,
des manifestations de force et de haine, du déferlement des
mensonges et des diffamations. »En Juin : « Longtemps
résonneront dans nos oreilles les paroles du Saint Père à
Cracovie : « Vous devez être forts de la force de la
foi. Vous devez être forts de la force de l’espoir,
vous devez être forts de la force de l’amour, de l’amour
qui supporte tout… La Nation en tant que communauté humaine est
appelée à la victoire, à la victoire par la force de la foi, de
l’espoir, de l’amour, par la force de la vérité, de la liberté,
de la justice. »
Il
devient maintenant l’homme à abattre, au moins à museler coûte
que coûte. En Sept.83, ouverture d’une enquête pour «
abus de la liberté de conscience au détriment de l’Etat ».
En 6 mois, il subit 13 interrogatoires et plusieurs arrestations et
détentions provisoires. Condamné, il est amnistié en 84, sous la
pression populaire. Mais aucune menace ne le fait trembler : «
Seule une Nation libre spirituellement et amoureuse de la vérité
peut durer et créer pour l’avenir. Seule une nation saine
d’esprit et consciente peut courageusement créer son avenir. On
conquiert les gens le cœur ouvert et non les poings fermés.
La vraie sagesse, la vraie connaissance, la vraie culture ne peuvent
être enchaînés. Il n’est pas possible d’enchaîner les esprits
humains. Garder sa dignité d’homme, c’est demeurer
intérieurement libre même dans l’esclavage extérieur. Rester
soi-même dans toutes les situations de la vie. C’est demeurer dans
la vérité, même si cela devait nous coûter cher. Car dire la
vérité coûte cher. Seule l’ivraie est de vil prix. Il
faut payer pour le grain de la vérité. Toute chose, toute
grande cause doit coûter et doit être difficile. Il n’y a que les
choses petites et médiocres qui sont faciles. Déjà le poète
Novalis disait : » L’homme s’appuie sur la vérité.
S’il trahit la vérité, il se trahit. Celui qui trahit la vérité,
se trahit lui-même. » Le mensonge avilit la dignité humaine
et est l’apanage des esclaves, des pusillanimes » L’étau
se resserre. Il est sous surveillance constante. Son appartement est
« cambriolé ». Il doit préciser à la messe suivante
qu’on y a trouvé une charge explosive, des armes… En février
84 : sa dernière année, il aborde de front le domaine de
l’éducation nationale, ce qui nous concerne particulièrement en
France aujourd’hui et surtout au Québec : « Nous
sommes des enfants de la Nation qui, depuis plus de mille ans, chante
la gloire du Dieu Unique dans la Trinité. C’est pourquoi, dans
l’éducation actuelle, on ne peut se couper de ce qui a constitué
la Pologne au cours de mille années. On ne doit ni le rayer, ni le
déformer. Dans son travail, l’école devrait dépendre des
parents. L’école ne doit pas détruire dans les âmes
enfantines les valeurs qui y ont été inculquées par la famille. Le
pouvoir ne doit pas imposer sa religion, ni sa conception de la
vie. Il ne doit pas dicter ce que doivent et ne doivent pas croire
les citoyens. Car n’est-ce pas imposer la religion athée et
manquer de tolérance que de refuser une presse catholique dans un
pays catholique où prolifère une presse laïque. L’une des causes
de nos malheurs contemporains, matériels et moraux, est que l’on a
refusé obstinément la place au Christ, notamment à l’école et
au travail, dans l’éducation des enfants et des jeunes. On a
menacé de sanctions pénales les enseignants qui facilitaient aux
enfants la participation au catéchisme. Car celui qui brade sa foi
et ses idéaux est prêt à sacrifier un homme. Nous devons faire
tout notre possible pour ne pas laisser fermer la bouche ni aux
enfants, ni aux jeunes, ni à la Nation. » Et se tournant vers
les jeunes : « Mes chers jeunes amis, vous devez avoir en
vous un cœur d’aigle et un regard d’aigle. Vous
devez tremper votre âme et l’élever très haut, pour pouvoir tels
les aigles survoler toute la volaille, en marche vers l’avenir de
notre Patrie. Ce n’est qu’en ressemblant à des aigles que
vous pourrez affronter les vents, les orages, et les tempêtes de
l’Histoire, sans vous laisser mener à l’esclavage.
Souvenez-vous-en ! Les aigles sont des oiseaux libres car ils
volent haut dans le ciel et ne se vautrent pas à terre. Puissent
tous les jeunes de nos pays occidentaux, recevoir un tel message !
Mai
84 : « La vérité est toujours liée à l’amour
et l’amour est exigeant, l’amour véritable
requiert des sacrifices, aussi la vérité, elle aussi, doit-elle
coûter. La vérité qui ne coûte rien est un mensonge. Vivre
dans la vérité, c’est être en accord avec sa conscience. La
vérité unit et relie les gens. La grandeur de la vérité effraie
et démasque les mensonges des médiocres et des peureux. La lutte
ininterrompue pour la vérité dure depuis des siècles. La vérité
est pourtant immortelle, et le mensonge périt d’une mort
rapide. Ecoutons le Cardinal Wyszynski : il suffit de peu de
gens parlant en vérité. Christ en a choisi un petit nombre pour
proclamer sa vérité. Seuls les mots mensongers doivent être
nombreux car le mot mensonge est détaillé et se monnaie : il
se débite comme la marchandise sur les rayons, il doit être
constamment renouvelé, il doit avoir de multiples serviteurs, qui
selon un programme, l’apprendront pour aujourd’hui, pour demain,
pour un mois. Pour maîtriser la technique du mensonge ainsi
programmé, il faut des hommes en quantité. Il suffit de quelques
uns pour proclamer la vérité. Il suffit d’un petit groupe
de gens qui luttent pour la vérité pour rayonner. La condition
essentielle de la libération de l’homme, pour lui permettre
de vivre en vérité, est d’acquérir la vertu du courage. La
lutte pour la vérité est le symbole du courage chrétien. La vertu
de courage est une victoire sur la faiblesse humaine, victoire sur la
peur et la crainte. Car la seule chose dont il convient d’avoir
peur dans la vie est la trahison du Christ pour quelques deniers de
calme éphémère. Ce n’est pas facile aujourd’hui, lorsque
d’office durant les dernières décennies, sur le sol natal on a
semé les graines du mensonge et de l’athéisme, on a
semé les graines du laïcisme ; cette vue du monde est
un produit caricatural du capitalisme et de la franc-maçonnerie du
dix-neuvième siècle. On les a semées dans un pays, qui depuis plus
de mille ans est solidement ancré dans le christianisme. On ne
peut tromper la vie, tout comme on ne peut tromper la terre.
« Malheur à la société dont les citoyens ne sont pas guidés
par le courage ! Ils cessent alors d’être des citoyens, pour
devenir de simples esclaves. Si le citoyen renonce à la vertu du
courage, il devient esclave et se cause le plus grand des torts, à
lui-même, à sa personne, mais aussi à sa famille, à son groupe
professionnel, à la Nation, à l’Etat et à l’Eglise, même si
la peur et la crainte lui font facilement obtenir du pain et des
avantages… » Et de clore : « Prenons conscience
que la Nation dépérit lorsqu’elle manque de courage,
lorsqu’elle se ment à elle-même en disant que tout va bien, quand
tout va mal, lorsqu’elle se contente de demi-vérités. Soyons
conscients qu’en exigeant la vérité nous devons nous –mêmes
vivre en vérité ; que cette conscience nous accompagne chaque
jour. En exigeant la justice, soyons justes envers nos proches. En
exigeant le courage, soyons chaque jour courageux. »
L’étau
se resserre encore. Les menaces sont de plus en plus menaçantes. Ses
amis le supplient de partir se cacher dans les forêts des Tatras,
tout au Sud. Le Primat suggère de s’exiler à Rome, sous prétexte
d’études. Il décline toutes ces offres. Il veut rester avec le
peuple à lui confié, quelque soit les risques : « Il me
faut rester toujours disponible pour mes paroissiens, jour et nuit. »
Déjà rongé par la maladie, il avoue : « Oui, il
m’arrive d’être fatigué. Le temps me manque pour servir tout le
monde. Je ne suis jamais libre pour moi-même. Mais je ne ressens
aucun découragement. » En Juin : « La justice
interdit de détruire dans les âmes des enfants et des jeunes, les
valeurs chrétiennes apprises par les parents, valeurs qui se
sont vérifiées tout au long de notre Histoire millénaire. Rendre
la justice et réclamer la justice est le devoir de tous ; déjà
Platon disait : « Quand la justice se tait, les temps
sont mauvais. » La justice envers soi-même oblige à filtrer
honnêtement à travers sa propre raison et sa propre observation
toute cette avalanche de mots propulsés par la « machine de
la propagande ». L’orage gronde. La foudre se rapproche.
Plusieurs « mystérieux » accidents de voitures ont
failli lui coûter la vie. (Méthode déjà bien rôdée en URSS).
Dans son avant dernière homélie, il se jette avec son peuple dans
les bras de la Reine : « La Nation polonaise n’a
pas de haine en elle et elle est capable de beaucoup pardonner, mais
uniquement au prix d’un retour à la vérité. Car la vérité,
et la vérité seule est la condition première de la confiance.
Prions avec les mots du Saint Père qui priait ainsi, le 4 août
82 : » Mère ! Peut-être faut-il aujourd’hui plus
que jamais que Tu prennes entre Tes mains maternelles le cœur et les
pensées des Polonais, que Tu prennes entre Tes mains le sort de ma
Nation. » Fin sept : l’ultime cri : Il se
fait une dernière fois l’avocat intrépide des parents, des
enfants, et des jeunes, la prunelle de ses yeux : « Les
années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale ne sont qu’une
suite de luttes pour le monopole de l’éducation athée, de
l’éducation sans Dieu, de l’extirpation de Dieu du cœur des
enfants et des jeunes. Pour son travail, l’école éducatrice
devrait dépendre des parents, car les enfants appartiennent aux
parents. Ce n’est pas l’Etat, mais les mères qui mettent au
monde les enfants. Pour cette raison, l’école ne doit pas
détruire dans l’âme des enfants les valeurs que la famille leur
enseigne. L’enseignant doit être pour l’élève un ami qui
dit la vérité. » Enfin, il s’érige contre le projet de
déchoir de sa nationalité et d’expatrier le citoyen « ne
respectant pas les principes du système ». Et de s’écrier : «
C’est un crime contre la Nation. Car il vise non les criminels
ordinaires, mais les meilleurs fils de la Patrie, qui s’opposent
courageusement à la destruction de l’esprit même de la Nation »
(dont lui-même, Jerzy). Et de citer pour la toute dernière fois
son maître et père, Jean-Paul II : « Tout homme a
droit à sa patrie, où il est fixé depuis des générations.
Personne ne peut être condamné à l’émigration. Il ne sera pas
condamné à l’émigration, mais à…. l’élimination. Pure et
simple. Trop c’est trop. Il fait partie de ceux qu’Hitler
classait comme « pas digne de vivre ».
L’ultime
cri : celui du sang !
Le
19 octobre, il célèbre sa toute dernière messe. Quel jour est-on ?
Les martyrs du Canada. Dans quelle église ? celle des saints
Frères Martyrs polonais ! Sans commentaire. Il y médite
le Rosaire. Quels mystères ? Les … douloureux. Son ultime
parole ? « Prions pour que nous soyons libres de toute
peur, de l’effroi et surtout du désir de vengeance et de
violence. » Sur la route de Torun, la voiture du Père Jerzy
est arrêtée par des fonctionnaires en uniformes de la milice. En
réalité, c’était des agents de la SB ( services de sécurité de
l’Etat). Le chauffeur de la voiture est obligé de remettre les
clefs de l’auto aux deux hommes et de monter dans leur véhicule.
On lui met les menottes. Les deux fonctionnaires l’assomment
violemment et le déposent dans le coffre de leur voiture et se
sauvent. Le chauffeur du Père Jerzy réussit à sauter du véhicule,
se sauve, et se met à la recherche de secours. Au bout de quelques
kilomètres, le véhicule s’arrête. Le prêtre est à nouveau
frappé. « Ensuite, on lui a attaché les pieds avec un sac de
pierres, on lui a passé un nœud coulant autour du cou. Une des
extrémités de la corde entravait les jambes repliées de la victime
et à chaque mouvement, le nœud coulant étouffait le père
Popieluszko » ( citation du procès). A ce moment le père est
encore en vie. Les assassins décident de le noyer. Le 20 octobre, on
annonce au journal télévisé du soir, l’enlèvement du Père
Jerzy. Une foule s’est rassemblée à l’église Saint Stanislas
Kostka pour prier. Le soir même une messe est célébrée à son
intention. Jour et nuit les fidèles prient dans l’église,
jusqu’au moment dramatique où la vérité éclate. Le 30 octobre :
on annonce que le corps du père Popieluszko est retrouvé dans la
Vistule. Sa dépouille mortelle est transportée à l’église saint
Stanislas Kotska, le soir du 2 novembre. Le lendemain a lieu son
enterrement, auquel participent quelques centaines de milliers de
Varsoviens et des délégations venant de toute la Pologne.
Concluons :
Jerzy Popieluszko est de la race des grands témoins de la Vérité.
De ceux qui, au temps des idéologies totalitaires ont fait la
fierté et la gloire de l’Eglise, ont sauvé son honneur. En
Pologne, il se situe dans le sillage de S. Stanislaw, de Maximilien
Kolbe, de s. Karolina Kotska, jeune martyre de la chasteté, des
centaines de prêtres polonais tués à Dachau, sans parler des
victimes de ce Katyn, dont le monde entier vient – enfin :
enfin ! d’entendre parler – Russie comprise. Comme Benoît
XVI, il a eu le courage des humbles. Sa témérité sa source dans
son humilité. Qui a un cœur d’enfant n’a pas peur
des tyrans. Mais où donc puise t-il sa force ? Comme
tous les martyrs, dans l’Eucharistie. Ce n’est pas un hasard si
ses cris sont lancés uniquement pendant la messe. On peut lui
appliquer ce mot de splendeur lâché par notre Benoît XVI, à la
messe de la Fête Dieu. Sur le parvis de S. Jean de Latran, voici 2
ans. Il retentit encore à mes oreilles : « Qui
s’agenouille devant l’Eucharistie, est incapable de s’agenouiller
devant une puissance de la terre, aussi puissante soit-elle. »
Et le voilà glorifié à la face du monde précisément le jour où
presque partout est célébré le Mystère du Corps et du Sang du
Seigneur. Si le P. Jerzy Popieluszko est un entraîneur pour prêtres
et évêques de ce siècle, c’est que nous sommes effectivement
entrés dans les combats des temps de la fin. Jean Paul II
l’affirmait déjà en 85 : « Impossible de nier dans
la société actuelle l’existence de forces agissantes, d’une
grande influence et marquées d’une certaine hostilité envers
l’Eglise. Autant de manifestations de l’action dans notre temps
du prince de ce monde et du « mystère d’iniquité ».
« Je suis venu ici pour vénérer et invoquer saint Michel de
bien vouloir protéger et défendre la sainte Eglise… Cette lutte
contre le démon qui accompagne son image est aussi actuelle
aujourd’hui qu’elle l’était alors, parce que le démon est
toujours vivant et qu’il continue son action dans le
monde. » Intuition confirmée par le Catéchisme de
l’Eglise Catholique : « Le temps présent est le temps
de l’esprit et du témoignage, mais aussi un temps encore marqué
par la « détresse » ( 1 Co 7,26) et l’épreuve du mal
qui n’épargne pas l’Eglise et inaugure les combats des derniers
jours. C (‘est un temps d’attente et de veille. Avant l’avènement
du Christ, l’Eglise doit passer par une épreuve finale qui
ébranlera la foi de nombreux croyants. La persécution qui
accompagne son pèlerinage sur la terre dévoilera le « mystère
d’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse
apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au
prix de l’apostasie de la vérité. L’imposture religieuse
suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un
pseudo- messianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place
de Dieu et de son Messie venu dans la chair. »
Daniel
Ange, le 13 mai 2010
Prière
pour demander la glorification du Père Jerzy Popieluszko
Dieu
Tout-Puissant, qui dans Votre Miséricorde, glorifiez ceux qui, sur
la terre, suivent Votre exemple, nous Vous supplions, pour la gloire
de Votre Nom, de glorifier la mémoire de Jerzy Popieluszko en nous
accordant la grâce demandée par l'intercession de celui qui vécut
et mourut pour Vous glorifier. (nommer la grâce désirée). Par
Jésus Christ, Votre Fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec
Vous en l'unité du Saint Esprit, dans tous les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.
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